Les gentils meurent en premier (Monstress 3)

Monstress 3 – Erreur fatale par Marjorie Liu & Sana Takeda

Un article de PRESENCE

VO : Image Comics

VF : Delcourt

Femme de pouvoir ©Image Comics

Femme de pouvoir
©Delcourt

Ce tome fait suite à MONSTRESS Volume 2: THE BLOOD (épisodes 7 à 12). Il faut absolument avoir commencé par le tome 1 pour comprendre les liens et les histoires personnelles de chaque protagoniste. Il comprend les épisodes 13 à 18, initialement parus en 2018, écrits par Marjorie Liu, dessinés, encrés et mis en couleurs par Sana Takeda. Seul le lettrage a été confié à Russ Wooton. Il comprend également les couvertures alternatives réalisées par Kris Anka, Sanya Anwar, Irene Koh, Russ Wooton, et une carte du monde.

Maika Halfwolf est en train de rêver à un moment d’intimité avec Tuya qui lui indique que ne pas l’écouter est ce qui l’a mise dans le pétrin. Elle réveillée par Kippa (la renarde) et se rend aux côtés de la capitaine Syryssa en train d’observer les navires de leurs poursuivants, avec Old Tooth et Ren Mormorian. Old Tooth descend l’échelle de coupée en cordage pour se mettre à l’eau. Une fois immergée, elle appelle le gardien de la frontière qui se manifeste dans l’instant. Il laisse passer le navire de Syryssa ; il refuse le passage aux autres navires, avec la force nécessaire pour faire respecter sa décision. À la cour de l’Aube, la Reine des Loups évoque la situation politique avec la Baronne. Elle passe ensuite au sujet qui l’intéresse : le fait que la Baronne connaisse sa petite fille Maika. À Pontus, une île refuge, Maika, Ren et Kippa se trouvent dans un bar pour faire le point. Ils se font servir un repas, mais le serveur indique que Ren doit monter à l’étage car les chats ne sont pas servis dans la grande salle. Ren accepte sans faire d’histoire. Une fois installé, il commence à manger sa première brochette de souris, tout en contactant ses supérieurs, pour le compte de qui il agit en tant qu’espion. Dans la salle du bas, le serveur apporte un message à Maika alors qu’elle est en train de se restaurer. Il s’agit d’une invitation à rejoindre quelqu’un au Café des Poètes. Elle demande à Kippa de finir ses boulettes rapidement.

Au Café des Poètes, Maika et Kippa retrouvent Corwin bien vivant. Kippa est ravie de constater que la table est dressée avec plusieurs desserts. Ailleurs dans une gare monumentale, le premier ministre des humains et l’amiral Brito reçoivent deux agents : Lady Atena & Resak. Ils évoquent la situation tendue au sein du sénat de la fédération, avec les manœuvres de la Mère Supérieure, mais aussi les arcanics qui n’attendent qu’une provocation pour entrer en guerre. Lady Atena insiste sur le danger représenté par les Cumaea qui accumulent du Lilium.

Maika Halfwolf & Tuya  ©Image Comics

Maika Halfwolf & Tuya
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L’amiral Brito explique à Lady Atena & Resak qu’il souhaite qu’ils se rendent aux négociations qui doivent se dérouler entre les humains et les arcanics pour espionner ces derniers. Il leur promet que le premier ministre va s’occuper de la Mère Supérieure. Au Café des Poètes, Corwin explique qu’il apprécie beaucoup cet endroit pour la pâtisserie de Serica Thistler qui a préféré s’installer dans ce quartier pauvre pour que le plus grand nombre puisse profiter de ses gâteaux. Il explique à Maika que quand elle a placé le morceau de masque sur son visage, elle en a activé les 5 parties. C’est à ce moment-là que Vinh Nem, l’ingénieure royale, fait son entrée.

Entre la parution du premier tome et du deuxième, cette série s’est retrouvée bardée de prix, recevant 5 Eisner Awards (meilleur scénariste, meilleure série ouverte, meilleur artiste peintre / multimédia, meilleure série pour adolescent, meilleur artiste de couverture), 1 Hugo Award (meilleure histoire dessinée), 1 British Fantasy Award (meilleur comic/roman graphique). Cerise sur le gâteau, la couverture comprend un compliment de Neil Gaiman. Le lecteur se souvient encore du tome 2, de sa mythologie aussi riche que personnelle, de l’héroïne tourmentée et complexe, et de la situation géopolitique s’avançant inexorablement vers une guerre. Il a donc hâte de découvrir la suite. Durant les épisodes 13 à 15, il se croit revenu dans le premier tome en ce qui concerne l’intrigue. La scénariste commence par un retour en arrière avec Tuya dont le lecteur ne sait pas grand-chose. Puis elle passe à la cour de l’Aube où le lecteur doit faire un réel effort de mémoire pour se souvenir de qui sont les 2 femmes en train de dialoguer, et quels sont les enjeux sous-entendus.

C'est qui ceux-là déjà ? ©Image Comics

C’est qui ceux-là déjà ?
©Image Comics

Quelques pages plus loin, c’est le premier ministre de la communauté des humains qui se livre à un jeu de manipulation avec 2 agents pas faciles à resituer, pour à nouveau des enjeux à demi formulés. Avant la fin du premier épisode, un nouveau personnage (Vinh Nem) fait irruption, sans que le lecteur puisse cerner facilement son allégeance, ses motivations, ses objectifs. À la fin du premier épisode, une reine et son amante se font assassiner dans la piscine par 2 autres femmes que le lecteur ne situe pas non plus. Comme dans le premier tome, Marjorie Liu semble prendre un malin plaisir à éviter que les personnages s’interpellent par leur nom (ne serait-ce qu’une fois), comme un fait exprès pour larguer le lecteur. Il peut y avoir un côté ludique dans ce genre de narration, sous réserve qu’il soit possible de se souvenir facilement des différents gugusses, ou que leurs propos soient intelligibles sur le moment.

Cependant le lecteur s’accroche car il se retrouve totalement captivé par les dessins de Sana Takeda qui n’a pas volé ses récompenses. Elle réalise toujours ses pages à l’infographie, avec le même degré de méticulosité. À nouveau il retrouve la même qualité de dessin dans les pages intérieures que pour la couverture. L’apparence de la mise en couleurs est somptueuse de bout en bout, avec des compositions chromatiques d’une grande richesse de nuances, faisant de chaque page un spectacle, avant même de lire le détail des dessins. La variété des verts et des gris est inimaginable, et leur déploiement participe d’une structuration globale, créant une ambiance extraordinaire, avec un degré de sophistication tel que la myriade de nuances forme un tout cohérent qu’il n’est pas possible de décomposer en couleurs naturelles, ou camaïeux, ou luminosité. Cet effet est atteint par l’expertise de l’artiste, utilisant aussi bien des tâches de couleur, des dégradés progressifs, des lissages d’une teinte à l’autre, un recouvrement différencié des traits de contours. L’utilisation des différentes techniques va de la colorisation naturaliste la plus précise pour des petits éléments, à une approche globale pour donner à voir les énergies manipulées par certains personnages, et invisibles aux êtres humains normaux. Au départ, le lecteur remarque des petits flocons blancs qui ne semblent être des effets de lumière dans les rues de Pontus. Dans la deuxième partie, il observe la présence de petits flocons noirs. Il comprend qu’il s’agit d’une autre forme de représentation des énergies magiques accessibles par certaines castes.

Chaouch !!!  ©Image Comics

Chaouch !!!
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L’intelligence graphique de la mise en couleurs est d’un tel niveau, que même lorsque les formes détourées par un trait sont réduites à leur plus simple expression et peu denses, le lecteur absorbe quand même une quantité élevée d’informations visuelles. Si la scénariste semble prendre un malin plaisir à ne pas aider le lecteur à identifier les personnages, au contraire l’artiste met en scène des personnages à la forte présence graphique. Le lecteur les reconnaît à l’instant, et prend son temps pour les détailler. Il regarde la forme élancée de Maika, son visage jeune, doux et lisse. Il sourit devant l’air mignon de Kippa avec sa tête évoquant vaguement un renard. Il voit que Ren (le chat à 2 queues) n’a rien de mignon, même quand il se lèche la patte.

Zinn a conservé son apparence qui n’est pas anthropomorphe et sa texture peu ragoutante. Les différentes femmes qui apparaissent disposent d’une classe folle que ce soit la Reine des Loups avec son pelage soyeux et ses manières douces cachant une volonté inflexible, la jeune Baronne ressemblant à une enfant avec un regard ferme, les 2 sœurs-frères dans leur habit noir ajouré, ou encore la baroque Vinh Men et ses andouillers. Chaque personnage féminin exsude une sensualité irrésistible et sophistiquée dépourvue de vulgarité, même la première conseillère dans son fauteuil roulant, malgré son œil unique milieu du visage. Aucun homme ne fait le poids en leur présence, même Corvin avec ses larges ailes.

Une richesse visuelle éblouissante ©Image Comics

Une richesse visuelle éblouissante
©Image Comics

Le lecteur passe donc de spectacle magnifique en spectacle grandiose, page après page : le gardien de la frontière surgissant des eaux, la vue du ciel de Pontus, la riche décoration intérieure du Café des Poètes, les arches métalliques de la gare, le contraste entre les ténèbres de la sœur-frère et son animal de compagnie d’un blanc éclatant, l’approche sur l’eau du temple abritant le bouclier, la vision du spectre d’un ancien dieu dans le ciel, et tout cela rien que dans le premier épisode. Le lecteur est totalement sous le charme de cette narration visuelle, si riche et pourtant d’une lisibilité évidente. L’artiste sait rendre les personnages mignons et terribles à la fois, gentils et tragiques, par leur apparence, et aussi par leur langage corporel et les expressions de leur visage. Totalement conquis, le lecteur se laisse porter par les images, même s’il regrette de ne pas réussir à assembler les pièces du puzzle. Il lui semble aller de soi qu’un magnifique jardin avec des fleurs dont il éprouve la sensation de sentir le parfum, puisse coexister avec des robots dont les bras se terminent en tronçonneuse, tellement les dessins intègrent ces éléments dans un monde cohérent et logique.

Puis le lecteur passe à la deuxième moitié du récit qui se focalise sur le développement de la situation de Maika, resserrant la narration avec une unité de temps et de lieu. Il reprend pied dans l’intrigue, tous les enjeux sont explicites, l’action est spectaculaire. Il retrouve le thème principal du tome précédent : la coexistence de 2 psychologies au sein d’un même individu et la nécessité de travailler de concert. Il voit comment des éléments introduits précédemment prennent du sens (les 2 parties du masque). De plus, en ayant introduit plusieurs races, plusieurs factions, plusieurs alliances, Marjorie Liu a bâti une situation où tout peut arriver, rien n’est prévisible. Le lecteur retrouve l’excitation de la découverte d’une intrigue où rien ne semble assuré à l’avance, avec des personnages complexes, comportant leur part d’ombre (de manière évidente pour Maika).

Avec une tronçonneuse ©Image Comics

Avec une tronçonneuse
©Image Comics

Comme dans le tome précédent, la scénariste termine chaque épisode par une page où le professeur Tam-Tam donne une leçon d’histoire à ses jeunes élèves : sur l’histoire de Morika Halfwolf sa sœur, sa mère, sur la première ère des anciens dieux qui ne sont pas des dieux, qui sont aussi imparfaits que les humains, sur les horreurs des anciens dieux, et le revirement de l’un d’eux qui a généré une religion sur la base d’un contre sens, sur la persécution inexpliquée des chats par la Fédération, sur les autres mondes (royaumes terrestres, royaumes du rêve, royaumes des hauts anciens, Abbadon, les contrées ténébreuses). Par ce dispositif, elle apporte des renseignements qui nourrissent l’histoire du monde, sans alourdir la narration. Pour le coup, le lecteur se prête volontiers au jeu de la lecture de ces textes pour en apprendre plus sur le contexte et l’histoire, et mieux le comprendre.

Dans un premier temps, le lecteur voit ses craintes fondées, par une intrigue pas toujours assez explicite et des personnages difficiles à situer, mais la beauté des planches le fascine au point de faire fi des obstacles à sa compréhension. Puis, la deuxième moitié du récit le récompense au-delà de ce qu’il pouvait espérer, avec des planches toujours exquises, et une intrique devenue totalement intelligible, un suspense haletant, des enjeux clairs, des personnages substantiels, un récit épique et dramatique, un monde d’une richesse inouïe, des alliances complexes, des stratégies à double détente, des plans qui ne résistent pas aux imprévus.

L'exode des réfugiés ©Image Comics

L’exode des réfugiés
©Image Comics

48 comments

  • Surfer  

    Comment j’ai pu passer à côté de ça !
    Une série bardée d’Eisner Awards aussi bien pour la partie graphique que pour le scénario !
    Un compliment de Gaiman ( ce qui n’est pas rien)!
    Peut-on savoir ce qu’il a dit?

    Les visuels que tu montres sont magnifiques. Une maîtrise des nuances de couleurs assez bluffante.
    Si j’avais juste un petit reproche à faire ce serait au niveau de l’encrage. Le contour des personnages et particulièrement des visages sont fait avec un trait un peu trop épais à mon goût. C’est dommage cela enlève un peu de finesse au dessin qui reste, sommes toute, très élégant et délicat.
    Je suis sous le charme.

    Au vu de ton article, c’est une BD qui met en avant la gente féminine.
    Cela ne m’étonne pas qu’elle ai eu les louanges de Gaiman car ses œuvres parlent également aussi bien aux hommes qu’aux femmes 😉

    • Présence  

      Ce qu’en a dit Neil Gaiman :

      « Marjorie Liu and Sana Takeda take eastern and western comics storytelling traditions and styles, and create something wholly their own and remarkable: a beautifully told story of magic and fear, inhumanity and exploitation, of what it means to be human and the monsters we all carry inside us. Also, some of the best cats in comics. A delight. » —Neil Gaiman

      Un petit reproche à faire ce serait au niveau de l’encrage – Il m’a fallu un temps d’adaptation pour les caractéristiques de la narration visuelle, pour cet amalgame poussé jusqu’à la fusion entre traits encrés et couleurs. Je suppose que le choix d’un trait de contour plus épais permet de mieux faire ressortir les personnages par rapport au reste de la densité des informations visuelles dans chaque case et dans chaque page.

  • Matt  

    Alors moi au contraire de Surfer j’aime bien les gros traits qui délimitent les personnages, parce que, pour avoir feuilleté moi-même les bouquins, c’est parfois trop dense en détails pour discerner les personnages dans les décors. Enfin…ça le serait sans doute s’il n’y avait pas de plus gros traits pour faire ressortir davantage les silhouettes^^

    Je connais cette série et je suis sa sortie de loin. J’attends la fin comme toujours. Si ça ne dure pas 25 tomes^^

    • Présence  

      Je n’ai trouvé aucune information sur la longueur de la série. Je ne sais pas si Marjorie Liu l’a planifié ou non. Le rythme de sorti est d’à peu près un tome par an.

  • David  

    Cette série m’intrigue mais le côté lecture pour adolescents me rebute. Or, tu évoques au contraire une grande complexité. Cela me tente davantage. Pour l’aspect visuel, je suis également partagé entre la technique numérique à laquelle je n’adhère généralement pas et le rendu somptueux. Merci Présence, ton article dithyrambique risque encore de me faire craquer.

    • Présence  

      En apercevant les premières couvertures, ma réaction initiale avait été de me dire que les autrices essayaient de récupérer le lectorat de manga, et j’avais en plus un a priori peu favorable vis-à-vis de Marjorie Liu suite à Dark Wolverine (mais ça n’est que mon ressenti), même si j’avais bien aimé son histoire de Black Widow.

      En ce qui concerne la complexité, cette lecture nécessite une bonne concentration. D’autres lecteurs estiment que Liu est confuse par manque de maîtrise dans la construction de son récit : à chacun de se faire son avis. 🙂

  • Tornado  

    Un article brodé de fils d’or. Tu n’es jamais meilleur que lorsque tu cherches à mettre en avant les qualités graphiques et l’osmose conceptuelle entre le script et le rendu pictural. Ton inspiration est soudain à la hauteur de ces prouesses.
    Je ne sais que penser de cette série à ce stade. Je perçois à la fois une grande richesse, un grand potentiel et bien entendu une grande beauté visuelle. Mais d’un autre côté je trouve (vu de l’extérieur) le script extrêmement ennuyeux et très étiré (la guerre n’a toujours pas commencée au bout de trois tomes ???), impression renforcée par une pléthore de personnages qui, vus de l’extérieur également, paraissent lisses et fades, malgré ce que tu en dis sur l’élégance et la noblesse.
    Pardon de déconstruire ainsi ta critique, mais il s’agit apparemment d’une série à fort potentiel. Et donc je préfère patienter afin de voir si elle tient ses promesses. Et si elle n’est pas trop longue car désormais je ne m’investirai plus dans une série de type FABLES ou HELLBOY & BPRD…

    • Présence  

      C’est toujours intimidant d’être ainsi déconstruit. 🙂

      Ta remarque et celle de Matt me font prendre conscience que je ne m’attache plus à avoir une fin, certainement la conséquence de décennies de lecture de séries de superhéros sans fin. Si le tome est bon, il y a de grandes chances pour que je revienne pour le suivant, sinon l’offre est tellement pléthorique que je n’ai que l’embarras du choix.

  • Bruce lit  

    Dans ma PAL depuis un bout de temps car assurément les dessins sont fabuleux.
    Mais pas assez de temps de cerveau disponible pour tous ces blocs de textes, à tel point que si SANDMAN sortait aujourd’hui je ne le lirais pas.
    une intrigue pas toujours assez explicite et des personnages difficiles à situer, mais la beauté des planches le fascine au point de faire fi des obstacles à sa compréhension cet argument me conforte dans ma paresse. Je vise désormais non pas des comics décérébrés mais immédiatement accessibles. Je crois en la simplicité en tout, y compris dans l’art.

    • Présence  

      Quand arrive un nouveau tome de Monstress, je sais qu’il me faudra plus de temps pour le lire qu’un tome de 6 épisodes des aventures de Spider-Man ou de Batman, et qu’il me faudra beaucoup plus de temps pour écrire un commentaire dessus. Il me faut effectivement plus de temps de cerveau disponible, également parce que je souhaite savourer les dessins.

    • Matt  

      « Je vise désormais non pas des comics décérébrés mais immédiatement accessibles. Je crois en la simplicité en tout, y compris dans l’art. »

      ça se discute. Quand une série de comics fait par exemple 12 épisodes, je peux facilement accepter que ce soit plus ardu.
      Si ça fait 60 épisodes et que c’est compliqué tout le long, ça peut être fatigant.

      Donc en fait non, pour moi la simplicité, ça dépend des sujets aussi. Tu peux pas être super accessible si ton propos est politique ou scientifique par exemple.

      • Tornado  

        Je pense que je vois ce que veut diire Bruce : Il fut un temps où les comics, et même les BDs en général, étaient une denrée rare chez nous. Du coup quand on en achetait une, on la lisait, on la relisait, et quand on l’aimait on l’usait jusqu’à la corde.
        Aujourd’hui, l’offre pléthorique nous pousse à la surconsommation et, de peur de rater la perle rare, on s’oblige à lire (et surtout à acheter) un maximum de choses. Sauf qu’on n’a pas le temps, pas la force, pas forcément la motivation, au final, de tout choisir, lire et apprécier dans les meilleures conditions.
        Alors on devient plus sélectif, mais aussi moins patient, moins ouvert finalement, et l’on cherche l’efficaclité, l’immédiateté, le VRAI coup de coeur. Quitte à faire une croix sur certains points importants. Des concessions en fait.

        • Matt  

          Moui…
          L’ennui c’est que j’appelle ça le phénomène Netflix^^ T’as trop de trucs, alors tu veux celui qui t’accroche direct, vite.
          Mais ce ne serait pas forcément le mieux écrit, ni le plus intéressant, ni le plus réussi, ni le plus profond. Ni rien.
          C’est aussi le phénomène Star Wars en SF^^ Tu ne cherches plus les petits films moins faciles à comprendre mais qui pourraient soulever des questions passionnantes, tu vises le machin qui pète de partout et te rappelle ton enfance, parce que paf ça t’accroche direct.

          De là à dire que c’est le nivellement par le bas…ou nivellement par « la formule la plus commercialement viable », il n’y a qu’un pas.

          Moi ça me désole que les oeuvres se ressemblent de plus en plus, que ce soti calqué sur des trucs qu’on connait. On perd vachement en variété, en originalité, on n’accepte plus d’être bousculé ou sortis de notre zone de confort.
          C’est un peu la mort de la créativité, non ?

          Il faut que j’écrive un article coup de gueule sur ce phénomène^^ (qui touche surtout la SF d’ailleurs, vu qu’en film ça coute facilement cher, donc paf on fait du star wars qui plait au lieu de tester des nouveautés plus étranges et conceptuelles)

        • Présence  

          J’associe la lecture à un temps pour moi : du coup, je suis prêt à prendre le temps pour lire un ouvrage. Il y en a des plus simples (dernièrement le Kick-Ass de Steve Niles, moitié de temps de lecture) et des plus compliqués (de par le propos, l’ambition artistique ou littéraire). Pour être honnête, il me faut aussi le temps de comprendre. 🙂

          Si je n’avais pas pris ce temps, Cages (de Dave McKean) n’aurait jamais été un coup de cœur. Je serais passé à côté de 80% du contenu de Watchmen si je ne l’avais pas relu 10 fois, et si je n’avais pas lu de nombreux articles sur l’œuvre. or ces relectures m’ont procuré du plaisir pour cette œuvre qui avait un niveau immédiatement accessible, et plusieurs qui ne m’étaient pas immédiatement accessibles.

          • Matt  

            Pareil, il y a un temps pour tout : le simple agréable qui détend.
            Mais aussi le compliqué qui bouscule, qui peut nous rendre un peu perplexe mais aussi nous ouvrir d’autres horizons.
            On a tous nos limites (David Lynch me gonfle^^) mais viser juste les lectures accessibles me parait être une erreur que beaucoup font, justement à cause d’un choix trop important qui ne laisse pas le temps aux gens de se poser et accorder du temps à des œuvres.
            Moi j’ai choisi : je passerai à côté de plein de trucs car il existe trop de choses pour tout voir en une seule vie, mais je ne fuirai pas des œuvres moins simples par principe. C’est parfois là qu’il y a de l’originalité ou de nouvelles découvertes^^

          • Tornado  

            Moi non plus. Mais il y a désormais des priorités et des éléments de sélection qui orientent mes lectures de BD (la TV c’est encore autre chose) : Il ne faut plus que ce soit trop long (10 tomes maxi si c’est une série d’exception, sinon moins. Nettement moins). Il ne faut plus que ce soit connecté (terminé les univers partagés en ce qui me concerne. Je ne lis plus que les one-shot ou les mini-séries, ou les arcs bien autonomes. Je ne veux plus entendre parler d’ongoing, et encore moins d’events et de crossovers). Même des trucs qui commencent leur connexion de manière light (LAZARUS, BLACK HAMMER), je me méfie. On a vu ce que ça a donné avec HELLBOY…
            Et je fais hyper gaffe avec les séries qui risquent d’être stoppées faute de succès. Contrairement à Présence il faut que j’aille au bout d’une lecture. J’ai extrêmement mal vécu l’arrêt de séries que j’ai adorées (BEDLAM, COFFIN HILL, HARROW COUNTY (cette dernière série ayant été abandonnées en VF)…), et je vivrai plus mal encore le fait que certaines séries laissées en stand by ne connaissent jamais de fin (notamment les créations de Jason Aaron (SOUTHERN BASTARDS, THE GODDAMNED), qui pendant ce temps fait du Marvel de merde, et tant pis pour ceux qui pensent le contraire), THE AUTUMNLANDS, BLACK BEETLE, etc.
            Enfin, je ne me laisse tenter que par des sujets qui me font vraiment envie. J’arrête d’être vraiment ouvert à tout parce que de toute façon je n’ai plus assez de points de vie pour tout essayer de lire.
            Bref, autant de critères de sélection, aujourd’hui, auxquels j’essaie de rester fidèle…

          • Matt  

            Je comprends bien ta position Tornado. Et mes critères vont également davantage dans ton sens (question de longueur, de connecté ou non…) plutôt que vers une question d’accessibilité d’écriture. Parce que je veux rester ouvert à différentes façons d’écrire ou raconter des choses, et à plein de sujets variés, complexes ou pas.

            « Enfin, je ne me laisse tenter que par des sujets qui me font vraiment envie. J’arrête d’être vraiment ouvert à tout parce que de toute façon je n’ai plus assez de points de vie pour tout essayer de lire. »

            Il n’y a que là que je ne te rejoins pas. Enfin…je ne vais pas volontairement rechercher un sujet qui m’emmerde (genre le sport^^) mais j’ai envie de voir si on peut m’intéresser à des trucs qui au premier abord ne me bottent pas. Juste pour voir si c’est possible, ou si, par exemple, ce serait du à un manque de connaissance du sujet de ma part. Genre paf j’apprends plein de truc sur ce sujet et en fait, c’est intéressant^^

          • Eddy Vanleffe  

            J’aime me laisser surprendre…ça m’arrive peu.
            si je me délasse en lisant du super héros, le reste peu être court/long etc…
            Par contre je me lasse vite et du coup je laisse tomber si c’est trop long dans le sens …ennui.
            je vois Matt dire qu’il déteste le sport…
            moi aussi. en revanche, j’ai été happé comme surpris par un manga sur le volley-ball qui j’ai entamé presque à contre cœur (Haikyu) et ce sentiment là, je l’aime beaucoup.
            par fainéantise, je me dirige par les trucs dont je connais presque à l’avance tous les tenants et les aboutissants et parfois un truc vient me secouer…
            un peu comme netflix, quand on avance par « moteur de recherche », on est sûr de tomber que sur des programmes qui ne nous décevront pas.
            regarder un truc au hasard peut parfois être salvateur.

  • Eddy Vanleffe  

    cette bd m’a évidemment attiré tellement le graphisme est somptueux évoquant à la fois les Autumnlands de Busiek et le Freaks Squeele de Florent Maudoux…
    par contre je n’ai pas eu le courage de me lancer dans ce genre de light fantasy, la crainte d’avoir déjà lu ce genre drécits dans d’autres vrais mangas par exemple (on peut déceler des influences shojos qui vont du CLAMP à Yuu Watase…)
    Merci Présence, je suppose que je sauterai le pas désormais…

    • Matt  

       » le Freaks Squeele de Florent Maudoux… »

      J’ai pensé à ça aussi.
      Malheureusement, malgré les beaux dessins, je me suis lassé avant la fin de Greaks Squeele. Quelque chose n’a pas marché avec moi. C’est devenu ennuyeux ou les personnages pénibles, je sais plus trop…
      Mais je me souviens d’un intérêt décroissant au fil des tomes^^

    • Matt  

      Par contre j’ai lu 2 one shot de Maudoux dans les « comics à la française » Doggybags du label Ankama.
      Il a fait 2 one shot sur Masiko, une nana guerrière qui serait la mère de Petit panda dans Freaks Squeele (je crois)
      Et c’était bien fun^^

      • Eddy Vanleffe  

        oui c’est un souci que j’ai aussi avec ce genre d’oeuvre. Dans Freaks Squeele, il se fait plaisir à fond mais au bout d’un moment, je n’ai pas l’impression de lire un truc unique mais plutôt qui essaie d’incarner le genre sans autre but… j’y vois comme une sorte de subterfuge et je m’intéresse moins.
        ceci dit Maudoux est un des dessinateurs les plus doués de cette génération à mon sens. et il faut rester attentif à sa carrière.
        Monstress a l’air quand même de proposer un univers touffu

        • Matt  

          Niveau dessin, il est très doué, rien à dire.
          Mais ouais niveau scénar…j’ai perdu l’intérêt à suivre l’histoire. ça va dans tous les sens et…je sais plus en fait. C’est peut être l’effet que tu expliques. J’ai laissé tomber la lecture.

    • Présence  

      @Eddy – Je ne sais ce que recouvre la catégorie Light Fantasy manque de connaissances de ma part), mais je trouve le ton de la série particulièrement dark. La composante féminine (bien présente, mais pas féministe) ne prend pas les apparences élégantes des mangas de Clamp.

      • Eddy Vanleffe  

        La light fantasy, c’est plus ce qu’on rapprocha de la féerie comme Princess Bride, L’histoire sans fin ou l’humour comme le disque monde.
        mais si c’est plus dark que je crois à la base….^^

        • Présence  

          Merci pour cet éclaircissement.

  • Jyrille  

    Cela fait un bout de temps que je vois ces bds dans les étals, mais je n’avais jamais eu la curiosité de m’y pencher. Merci donc pour la présentation, même si ce monde magique a l’air bien complexe !

    Je ne savais donc pas qu’elle avait réuni autant de prix et que son dessin était splendide : je suis soufflé par la qualité des extraits dévoilés ici. C’est vraiment magnifique.

    Rien que pour ces dessins je pourrai être tenté. Je note donc dans un coin.

    Tu dis que les personnages féminins ont tous plus de présence que les masculins, mais n’est-ce pas dû au fait que les autrices soient deux femmes qui joue sur ta perception ?

    La BO : eh ben ??

    • Présence  

      J’aurais du mal à me prononcer sur le poids d’un biais cognitif agissant sur mon propre raisonnement : un stade avancé de l’état de juge & partie.

      En m’interrogeant moi-même, je répondrais que la prise de conscience du rôle prépondérant des personnages féminins provient d’abord de 2 caractéristiques. (1) Quand j’ai établi la liste des noms des personnages, je me suis aperçu qu’ils étaient majoritairement féminins. (2) Ma référence de base étant les comics de superhéros et les BD d’aventure (des œuvres à majorité de personnages masculins), la prépondérance des personnages féminins est ressorti par rapport à ce cadre de référence. En 3, effectivement, il est vraisemblable que le genre des autrices ait activé une association d’idées sur la représentation de la gente féminine dans les comics.

      • Jyrille  

        Merci beaucoup pour cette introspection éclairante et poussée 😀

    • Bruce lit  

      Pour ma part, j’abonde dans le sens de Tornado.
      J’ai désormais 46 ans. J’ai brûlé la moitié de ma vie en étant optimiste.
      Je n’ai plus l’énergie de mes 20 ans mais plus de moyens.
      J’ai moins de temps et des enfants.
      Je m’occupe beaucoup des autres et ai moins de temps libre.
      Autrefois, je m’achetai quoi ? 3- 4 comics par mois et je les relisais constamment.
      Aujourdhui je lis 2 BD par jour, parce que je n’aurais jamais le temps de lire tout ce que je veux lire dans ma vie. C’est une course contre la montre désormais. Je change avec l’âge. Je serai peut-être lassé de ce rythme dans 10 ans, c’est très probable.

      • Matt  

        T’as moins de temps donc tu lis 2 BD par jour ?^^ Curieux.
        C’est beaucoup trop pour moi. Je n’en lis pas autant même en ayant plus de teps. D’ailleurs, c’est via médiathèque que tu peux faire ça ? Parce que si tu devais payer, bonjour le budget BD mensuel^^

        Du coup ouais moi je préfère lire moins mais ne pas me laisser rebuter par quoi que ce soit, à part la durée de la série (pour le même objectif : lire 20 trucs différents plutôt qu’une seule série de 20 tomes)
        Et ça ne doit surtout pas devenir une course, sinon lire deviendrait une corvée pour moi. Me sentir obligé de me dépêcher pour lire beaucoup, c’est parfait pour me couper l’envie^^

        • Bruce lit  

          T’as moins de temps
          C’est paradoxal, oui.
          J’entends par là que je ne suis plus un lecteur patient. Si ça ne me scotche pas directement, je n’insiste pas. Pour l’instant, ce n’est pas une corvée. Mais il se pourrait que ça le devienne, oui.

        • Présence  

          Je n’aurais jamais le temps de lire tout ce que je veux lire dans ma vie. – Pareil pour moi. Du coup, il faut faire des choix et trouver un équilibre entre la curiosité, le plaisir de lecture, la satisfaction immédiate, les émotions (du rire aux larmes, de l’indignation au réconfort), la nostalgie, l’ouverture d’esprit… Une relative diversité est également importante pour ne pas avoir l’impression de tourner en rond ou de ne me satisfaire que d’un phénomène de chambre d’écho en ne lisant que ce qui va dans mon sens.

          • Surfer  

            Je suis bien d’accord, mon temps de loisir est aussi bien trop court pour pouvoir lire tout ce que je veux.
            Et J’ai d’autres priorités dans la vie : J’aime le sport, cela m’occupe énormément. J’essaie aussi de passer du bon temps avec ma femme et mes enfants.
            Car, mine de rien, la lecture est une activité solitaire. Un plaisir que l’on ne peut pas partager sur le moment.
            Du coup, on s’isole.
            Avec l’âge je suis devenu aussi très sélectif et je ne lit que quelques heures le W. E.
            Jamais pendant la journée, ni le soir.
            Le soir je suis souvent fatigué et je manque de concentration.
            Je lis le matin, au réveil dans mon lit. C’est le pied, le moment qui convient le mieux à mon cerveau embrumé pour apprécier un bon livre 🙂
            J’essaie aussi de ne pas avoir une trop grosse pile de lecture.
            Je lis au fur et à mesure de mes achats.

          • Présence  

            Belle preuve de discipline : il y a longtemps que je ne maîtrise plus la taille de pile à lire, je devrais dire de mes piles à lire.

    • Bruce lit  

      LA BO : pas inspiré. SOME KIND OF MONSTER de Metallica ne s’accordant pas du tout à l’imagerie de la BD.

  • JP Nguyen  

    C’est joli et ça n’a pas l’air con du tout, et surtout Présence le VRP le vend très bien.
    Mais la série n’est pas finie et en tant que lecteur, je me retrouve un peu, mais pas entièrement, dans les témoignages de Bruce et Tornado.
    Avec l’âge, j’ai plus de mal à me faire surprendre et happer par une oeuvre de fiction. L’accumulation de lectures/visionnages/ »consommations diverses » rend les schémas narratifs plus faciles à déceler.
    Mais contrairement à Bruce, l’avancée de l’âge ne me donne pas envie de lire frénétiquement. Au contraire, mes moments de lecture, de vraie lecture attentive, se font plus rares et j’essaye donc de maximiser les chances d’avoir des lectures de qualité.
    Et donc j’essaye moins de choses, en BD.
    En série, c’est plus facile, le visionnage peut se faire de manière un peu plus passive.
    Donc, pour Monstress, je pense que je ne m’y attaquerai pas de sitôt, sauf occasion très particulière…

    • Présence  

      Le mouvement pendulaire dans les transports en commun offre des moments à occuper où cette activité solitaire qu’est la lecture est très adaptée, avec des conditions qui me permettent d’être attentif.

      • Surfer  

        C’est l’avantage des transports en commun.
        Malheureusement je ne les prends pas.
        Mon activité professionnelle m’oblige a me déplacer en voiture tous les jours.
        Lire ou conduire il faut choisir .
        L’avantage que j’ai, par contre, c’est que je peux écouter à fond la musique que j’aime sans emmerder les voisins:-)
        Et ça fait du bien quand on sort de chez un client qui nous a bien retourné le cerveau 😉

        • Jyrille  

          Je suis bien d’accord : depuis que je ne prends plus le train (mais la voiture) pour me rendre au travail, je lis beaucoup moins. Paradoxalement j’aime lire dans les lieux publics, où je dois attendre : chez le médecin, à l’hôpital, chez le coiffeur…

        • Matt  

          Même si je lisais moi-même dans les transports en commun, je ne regrette pas une seconde de ne plus les prendre. Quelle horreur cette promiscuité avec plein de gens bruyants qui s’entassent…
          ça me rend malade de prendre le métro maintenant…
          Et puis je n’aime pas que les gens me voient lire. C’est un coup à tomber sur des cons qui se foutent de ta gueule parce que tu lis des comics de super héros.
          Je lis moins fréquemment mais je préfère mille fois mon lieu de travail en milieu plus rural.

          • Jyrille  

            Personnellement, il ne m’est jamais arrivé de m’être fait moquer de moi dans le train. Au contraire, cela m’a plusieurs fois permis de nouer une discussion avec des gens que je ne connais pas du tout et que je n’ai jamais revu depuis.

  • Tornado  

    En France il est assez fréquent de sentir que la BD est réservée aux gamins ou aux ados attardés. Dans le milieu dans lequel je travaille, mais je l’ai déjà dit, lire un comic book de super-héros est vite assimilé à quelque chose de l’ordre de l’adulescence, au sens péjoratif.
    Je regardais récemment un reportage sur le manga avec mes élèves, un reportage réalisé par des français. En voix off, le réalisateur faisait remarquer qu’au japon, lire des BDs, regarder des dessins animés et se déguiser en cosplay était totalement intégré à leur culture. Chez eux, il n’y a aucun ostracisme, aucune frontière entre la littérature classique et le manga, entre le cinéma d’art et d’essai et les OAV. Je pense que la France n’en est pas encore à ce niveau.

    • Matt  

      Voilà en effet^^
      Du coup j’ai du mal à sortir avec mon comics Batman ou Spider-man sous le bras moi…
      Evidemment si j’ai un roman de Philip K. Dick, personne ne dira rien. Déjà parce qu’un roman, ça fait sérieux. Et parce que les gens n’y connaissent rien donc tant qu’il n’y a pas un dessin enfantin sur la couverture, ils ne disent rien.

      • Tornado  

        Bon en général les gens ne te disent rien. Mais tu remarques vite qu’ils n’ont pas la même « attitude » selon ce que tu lis (des oeillades différentes on va dire). Ce n’est pas systématique non plus. Une fois je suis tombé sur un médecin qui m’avait vu lire un comics Marvel ou Dc dans la salle d’attente, et qui était sincèrement intéressé. Un mec comme nous, quoi ^^

        • Matt  

          Oui bien sûr, il y a des gens comme nous^^
          Mais on va dire que j’ai pas envie de prendre le « risque » de me faire emmerder.

          • Jyrille  

            Je pense que majoritairement, surtout depuis que les films du MCU marchent du tonnerre, les gens ne viendront pas se moquer ou t’emmerder. La population change, elle rajeunit, ce qui nous semblait être honteux ado ne l’est plus aujourd’hui. La culture geek fait partie intégrante de notre paysage désormais.

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