MOON (Interview Cyrille POMÈS)

Interview Cyrille POMÈS

Un article de FLETCHER ARROWSMITH

Cet article portera sur MOON, une bande dessinée sortie en mars 2022, écrite et illustrée par Cyrille Pomès suivi d’un entretien avec l’auteur à l’occasion du festival FAITES DES BULLES à Bassens (33).

VF : Rue de sèvres

© Rue de Sèvres

« Qu’est-ce que tu fous de tes soirées, toi ? Je m’emmerde »
Moon c’est l’histoire d’une tragédie. Du moins ce qui s’apparente à une tragédie pour une bande d’adolescents d’une station balnéaire du Sud-Est de la France. Tout se déroule normalement, j’entends, pour des ados. On drague, on chambre, on se moque, on existe, on soigne son apparence mais surtout on manipule les smartphones et les réseaux sociaux comme la prolongation de ses 10 doigts. Alors que faire le jour où le pire arrive : plus de télévision, de réseau et plus d’accès à Internet. C’est désormais toutes leurs jeunes existences et les rapports entre eux que les adolescents vont devoir être amener à reconsidérer.

« Dans l’attente de la saison prochaine, nos atlantes s’adaptent : chez les adultes, on s’est fait une raison »
Comme décors Cyrille Pomès prend cette société des loisirs et du soleil, présentée comme une nouvelle Atlantide.  La plage de la station balnéaire en plein été devient the place to be sous un soleil irradiant une population qui s’entasse. La chute automnale n’en est que plus grande car hors saison, c’est le top de l’ennuie surtout quand on est adolescent. Les réseaux sociaux se présentent alors comme autant de cercle de l’enfer. C’est la course aux plus de like, aux plus de vue, à celui ou celle qui aura réalisé le plus de snoop. Harcèlement, dénigrement, luxure et moquerie deviennent les nouveaux codes et rituels entre adolescents pour exister. Luna est la déesse des snoops, dont chacun tente de s’approprier les faveurs. Gabriel dit Cosmos, étranger sans smartphone, devient lui la cible privilégiée et facile des nouveaux adorateurs du dieu internet.

« La photo de ma chatte fait péter l’antenne relais »
Cela commence par une référence au mythe de l’Atlantide, civilisation qui sombre à la fois par la suffisance et l’arrogance de son peuple, punie par les dieux. Les dieux il en sera question plus tard quand la foudre, arme et symbole de Zeus, vient frapper la communauté de la tranquille station balnéaire coupable d’un snoop ultime par Luna.

En s’appuyant sur un jeu de langage châtié et plus vrai que nature,  Cyrille Pomès pose un regard lucide mais doux amer sur les adolescents et leur dépendance aux réseaux sociaux. Des ados qui, au passage, ne sont pas plus tendres avec leurs ainés dans des environnement familiaux variés (veuf, beau père violent, cellule familiale décomposée). L’auteur explore les relations conflictuelles avec les adultes comme le point de départ d’un monde à part pour les adolescents où la novlangue devient une valeur refuge mais surtout barrière, quitte à s’exclure eux même.

Luna, la déesse du snoop
© Fletcher Arrowsmith

Sous l’apparente dureté des divers tableaux, Il se dégage une atmosphère mélancolique, propre à ce gout d’arrière-saison. Les dessins de Cyrille Pomès (LE FILS DE L’URSARI ; 9603 KILOMETRES, L’ODYSSEE DE DEUX ENFANTS) accompagnent autant les temps de pause contemplatifs que les tribulations d’une jeunesse qui s’ennuie en s’agitant. Le dessinateur croque les corps en leur donnant beaucoup de rondeur, toujours au service du mouvement dans des planches aux cadrages et compositions multiples. Ces personnages ont des gueules où se dessinent un spectre des émotions qui semble infini. La colorisation d’Isabelle Merlet, en parfaite symbiose avec les dessins de Cyrille Pomès rend encore plus vivante et authentique cette tragédie lunaire.

Même avec des profils de personnages et situations que l’on s’attend forcément à voir, MOON propose à l’arrivée une réflexion parfois dure mais assez fine sur les modes de communication des adolescents d’aujourd’hui.  Avec un récit finalement percutant, sensible, drôle voire parfois assez décalé, MOON étonne en sortant des sentiers battus dans une ambiance au charme d’un blues poétique loin du rap banlieusard. Le récit de la maturité d’un auteur complet qui n’a pas fini de nous surprendre.

Fletcher et Cyrille Pomès
© Fletcher Arrowsmith

Tu es né dans les hauts de Seine, puis des études à Angoulême. D’où vient cette idée de poser ton action dans une station balnéaire du sud-est de la France car on aurait pu s’attendre à lire un énième récit qui se passe dans les banlieues grises de la couronne parisienne.

Déjà je suis content que tu le relèves. Je fais le même constat que toi, la plupart des dramaturgies françaises, que cela soit littéraires, bande dessinée ou film se passent en ville, à Paris ou en région parisienne. Cela ne m’attirait pas plus que cela. Pour mieux te répondre, le lieu où se passe MOON, au sud de Perpignan, je l’ai arpenté à un moment de ma vie. C’est un endroit que j’ai appris à connaitre, dont je suis tombé amoureux, où j’ai appris à dépasser le premier abord un peu sinistre, morose, déserté.

On y retrouve surtout l’aridité des paysages désertique du Sud-Est.

Oui aride, c’est un bon mot. Plus j’avançais, plus j’y trouvais quelque chose de poétique qui m’avait touché dans les paysages. Et probablement car cela me rappelait ma banlieue parisienne, dont je n’avais pas forcément au départ le recul pour y placer mon action. J’y ai vu donc une opportunité de la raconter. C’est toujours compliqué de trouver de la poésie dans un endroit où on a grandi. C’est plus facile quand il y a de l’exotisme. Il y avait un dénominateur commun de no man’s land : pas tout à fait à Paris, pas tout à fait en province.

Velours vs frites : combat inégal
© Rue de Sèvres

Quand j’analyse la structure de MOON cela commence par un prologue puis tu enchaines sur 2 actes. Les grands paysages dessinés sur des double pages peuvent s’apparenter à des scènes à l’intérieur des actes. Il y a également l’utilisation de la foudre et le mythe de l’Atlantide est cité. Tous les éléments sont réunis pour lire une tragédie grecque

Je ne suis pas réellement parti sur une tragédie grecque. Par contre il y avait à l’origine de MOON, l’envie de raconter ma propre adolescence dans les années 90. Et le fait est que je n’en garde pas un souvenir très agréable. Donc au début je pars sur un récit plutôt sombre, du ressort de la tragédie, par forcément grecque, mais une tragédie tout court. Puis j’ai commencé à raconter l’adolescence comme moi je l’avais connue, qui n’était pas très tendre. D’ailleurs cela peut se ressentir dans une certaine partie du bouquin, dans les dialogues qui peut avoir entre les mômes, les petites humiliations. Mais ce qui s’est passé, je crois, car on ne sait jamais tout, c’est que je me suis attaché à ces personnages. Je me suis fait également raconter d’autres adolescences différentes de la mienne, par des amis, par ma compagne. Et j’ai vu qu’il y avait d’autres adolescences qui étaient possibles, même des heureuses. Cela me paraissait complètement fou, mais cela existait. Et je me suis dit, est ce que raconter l’adolescence c’est forcément raconter quelque chose de triste, de violent, de désespéré ? Et si on recontextualise pour revenir à la question, je me suis mis à écrire au début du confinement. Cela faisait 8 ans que je faisais de la bande dessinée de reportage avec des thèmes assez arides. J’ai eu besoin d’aller mieux, de raconter des choses plus lumineuses.

Cela donne l’impression que MOON agit comme une catharsis.

Exactement et j’ai alors vu dans MOON, l’occasion de me réconcilier avec mon adolescence et aussi de donner une planche de salut à ces personnages auxquels je m’étais attaché de plus en plus. J’ai eu envie qu’ils s’en sortent, ces mômes.

Sans rien dévoiler de la conclusion MOON ne bascule finalement pas complètement dans la tragédie et on voit apparaître des notes positives.

Je ne voulais pas cela. Quand j’ai renoncé à l’aspect un peu sombre du récit, j’ai eu peur de manquer de fond, de passer à côté de la profondeur du propos. Et finalement ce que l’on me renvoie, c’est quelque chose de léger mais qu’il y a aussi du fond. Je ne me suis pas trop planté. C’est un équilibre compliqué à trouver. Ce n’est pas si évident que cela de décider à un moment que les personnages, il va leur arriver quelque chose de bien. Par exemple il y a un truc hyper simple en narration, c’est de faire mourir un personnage. Tout le monde va s’en rappeler. Le bouquin devient hyper dur. C’est facile. Il y a plus d’ambition narrativement à amener quelque chose de positif et léger tout en maintenant à apporter du fond.

Walking on the MOON
© Rue de Sèvres

Qu’est ce qui t’a donné envie de faire des adolescents les personnages principaux ?

Il est intéressant ce monde des ados, dans le sens où c’est un monde qui se cache. Leur objectif ultime c’est de parler et qu’on ne les entende pas, nous les adultes, de parler à l’abris de notre oreille. Du coup ils ont leur langage propre, inaccessible. C’est ambitieux au départ de se dire que l’on va tenter de les observer de près.

Dans ce sens tu évites d’être sur des choses éculées. Il n’y a pas de violences exacerbées tout comme la dureté et les dérives des réseaux sociaux ne sont plus à proprement parler à démontrer.

Je suis très pudique. Je fais attention à tout cela. C’est de la pudeur qui s’inscrit dans une démarche volontaire, plus consciente. Je ne connaissais pas assez les réseaux sociaux ados donc je me suis intéressé plutôt à eux et leur smartphone, à leur corporalité sur leur téléphone. Mais par contre à aucun moment on ne voit dans MOON ce qui apparait sur leur écran. Comme je n’y connais pas grand-chose, je garde ainsi la distance nécessaire. Je n’ai pas non plus voulu imiter le langage des jeunes. Sauf une fois où je me suis permis de m’en rapprocher. C’est dans la double page où Luna est au centre et les autres protagonistes autour.

Les réseaux sociaux tissent leur toile
© Rue de Sèvres

Dans MOON on retrouve une certaine justesse dans la description des adolescents.

L’idée c’était que cela soit plausible Je fais des rencontres dans des établissements scolaires et j’ai souvent une trentaine de gamin devant moi. Donc je choppe des mots, des expressions par ci par là. Je n’ai pas d’enfant, pas d’ado dans mon entourage mais par contre quand tu écris une histoire et que tu commences à t’intéresser à un sujet, tu en as pour 1 an, 1 an et demi, et donc tu ouvres tes écoutilles. Il y a une espèce d’empathie qui se créé avec ton sujet. J’ai un collège en bas de chez moi. Je me suis probablement mis à écouter les collégiens plus que d’habitude. Je voulais éviter l’écueil de chopper des mots qui était trop actuels, je ne voulais pas me retrouver avec un album déjà périmé à sa sortie car les expressions auraient été trop circonstancielles. Je vais être limite pompeux, mais quand on écrit un bouquin on prétend dans le meilleur des cas à un peu d’universel, d’intemporel. On aimerait bien que nos œuvres nous survivent. Si on contextualise trop on prend le risque d’un livre qui soit périmé au bout de 3 – 4 ans.

Tu as par exemple remplacé Snap (pour Snapchat) par Snoop pour créant ainsi un nouveau langage poussant vers d’autres codes narratifs

C’est la même dynamique en effet. Si je mets Snap ou Tik Tok, cela risque d’être obsolète à un moment, notamment à la sortie du bouquin dans 2 ans. Au lieu de snap, j’utilise donc un mot nouveau, pas usité, comme Snoop. Snoop cela veut dire fouiner en plus, c’est la fouine en anglais. Souvent par des facilités narratives, tu te poses des contraintes pensant que cela va te sauver les miches. Du style « là tu ne connais pas, déconne pas il ne faut pas y aller » et à l’arrivée cela fonctionne mieux que si tu y étais allé. Au départ tu te dis qu’il ne faudrait rien s’interdire, il faudrait tout faire, mais non. Par exemple tous les livres de Raymond Queneau sont construits sur des structures hallucinantes, mathématiques dont on n’en voit pas la couleur. A la fin cela en fait des bouquins qui sont d’une linéarité impressionnante, qui sont drôles. Le tout à partir de squelettes narratifs hyper pensés mais dont on ne voit surtout pas la mécanique.

Tu évoques Raymond Queneau dans tes références. Si on reste dans la littérature, le ressort dramatique de MOON fait penser à RAVAGE de Barjavel.

Je trouve RAVAGE très réac, très passéiste. Rétrospectivement je ne voulais pas aller là-dedans. J’y ai pensé mais comme limite. Barjavel dans RAVAGE rejette la modernité, cela en est même une condamnation absolue. De mon côté je ne condamne pas l’outil. Je ne dis pas si c’est bien ou mal. Cela reste un outil. Et pas de jugement, car même si parfois je condamne, plein d’autre fois je suis content de posséder un smartphone.

La technologie reste quand même présente avec un facebook déglingué ou une gameboy qui marche avec des piles.

C’est pour nous renvoyer à nous, les joyeux boomers.

Ce qui donne une ambiance particulière à MOON c’est la colorisation d’Isabelle Merlet. Elle fait beaucoup pour l’atmosphère et l’immersion notamment sur les aquarelles dans les paysages.

Alors je vais rectifier sur le terme aquarelle. On est sur du numérique. Tous ce qui se rapportent à la lumière, c’est moi qui au départ le dessine en niveau de gris. Isabelle pose ensuite des aplats de couleurs, numériquement. Par exemple les ombres sur les personnages, c’est du gris qu’elle bascule dans une teinte. J’ai donné beaucoup d’indications à Isabelle. Elle a mis du temps à trouver ce que je lui demandais, à savoir une chaleur froide, des couleurs hors saison.

Après LE FILS DE L’URSARI, c’est donc votre seconde collaboration ensemble.

La couleur je ne sais pas bien faire. Je connais mes limites étant un dessinateur du noir et blanc. J’avais besoin d’Isabelle et elle m’a aidé à construire MOON en me proposant des idées. Au début quand j’ai attaqué MOON, cela faisait 10 ans que je n’avais pas écrit de la fiction. Je ne faisais plus que des collaborations ou des bd reportages (sur la Syrie, le printemps arabes, les migrants afghans par exemple). C’est la première qui y a cru. Elle m’a filé des pistes.

Cela commence avec beaucoup de lumière puis on va vers des paysages mélancoliques, désenchantés.

Il y avait cette idée d’essayer de retrouver à la fois les couleurs de ces décors que je connais, que j’adore mais à la fois aussi cette couleur de rentrée des classes qui était propre à ma région parisienne en septembre. D’où un grand écart et une difficulté supplémentaire pour Isabelle. Elle a une capacité d’adaptation incroyable. Elle fait de belles couleurs mais avant tout elle fait des couleurs narratives, qui collent vraiment au propos. Le truc le plus dingue qu’elle a fait à mes yeux, ce sont les lavis sur SOL CARRELUS de Florent Ruppert et Jérôme Mulot.

Temps suspendu…
© Rue de Sèvres

Aquaman, Galactus, une référence à RETOUR VERS LE FUTUR. Alors Cyrille fais-tu partie de la fameuse Génération Strange ?

Oui je réponds présent. C’est bien moi. Je lisais à la fois du franco-belges que mon père me ramenait de son CE comme Spirou et d’autres. Et à côté je me suis mis à collectionner et lire du comics de mes 9 à 17 ans, à fond la caisse. C’est ces deux cultures qui m’ont nourri.

Et tu as eu des influences graphiques dans les dessinateurs de comics ?

Il y a un nom qui revient toujours, et que je continue à suivre c’est Chris BACHALO. Il m’intéresse beaucoup dans son évolution, ses dessins réalistes, puis sombres, un peu sales, quelque chose de cartoonesque. Le fait qui puisse y faire des allers retours. Son GENERATION X est gravé dans mon cœur.

MOON se conclue sur une citation d’une chanson de Devendra Banhart. Que signifie-t-elle pour toi ?

Devendra Banhart fait partie des musiques que j’ai écoutées pendant la conception de MOON, qui m’a pris 1 an et demi environ. Cette chanson particulièrement, qui dit « Please don’t let what was get in the way of what’s next, Don’t forget that what’s to come hasn’t come yet ». La première partie de la phrase s’adresse plutôt aux adultes et la seconde aux ados. Elle semble leur dire « ne n’inquiète pas, ce n’est pas encore arrivé mais cela va aller ». Une phrase plutôt rassurante à la fois pour les adultes et mais aussi pour les adolescents.

On est donc dans un mood optimiste ?

Tout à fait. Il y a un autre album de musique qui m’a suivi sur ce bouquin. C’est celui de Beck, SEA CHANGE, qui a bercé encore un peu plus que celui de Devendra Banhart, la conception de MOON. Mais je n’avais pas de texte qui m’ait marqué autant que la citation de Devendra Banhart.


La BO

I REMEMBER de Devendra Banhart

22 comments

  • Présence  

    Une BD que je n’ai pas lue, l’occasion de découvrir quelque chose de nouveau, merci pour cette ouverture de mon horizon.

    Le § qui commence par La photo de ma chatte a fait péter l’antenne relais a bien failli me faire douter de ma capacité à comprendre. Il a fallu que je sois bien avancé dans l’interview pour comprendre le terme Snoop. Ces inventions de langage et le rapport dur entre adolescents et parents m’évoque un peu les bandes dessinées de Claire Brétecher et ses propres inventions.

    J’ai beaucoup aimé l’interview avec les thèmes abordés et les réponses : la question du langage avec un risque élevé de péremption avant même la parution, le travail collaboratif sophistiqué de mise en couleurs, la poésie qui naît d’un endroit pour partie connu, pour partie fantasmé, l’absence de violence facile, ou de drame brutal comme la mort d’un personnage.

    Je partage entièrement l’avis énoncé : Il y a plus d’ambition narrativement à amener quelque chose de positif et léger tout en maintenant à apporter du fond.

    Très belle interview, très enrichissante.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Présence,

      l’interview fut en effet passionnante, dans un climat de confiance et un contexte surprenant. On a discuté pendant les dédicaces, Cyrille (une perle) m’ayant par la suite invité à être à ses côtés pendant qu’il recevait d’autre lecteurs. Et ces derniers se sont pris au jeu, avec parfois des dialogues à trois voix.

      J’aime bien ta référence à Claire Brétecher.

  • phil  

    excellent, bravo tu m’as donné envie de le relire alors que c’est récent et que j’ai adoré
    Cyrille est, pour moi, une très grosse révélation

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Phil,

      merci d’être passé. Il me semble que l’on avait déjà évoqué Cyrille sur ton blog. Je te rejoins sur le mot révélation même si Cyrille commence à avoir de la bouteille. J’espère en tout cas que son talent va véritablement éclater avec MOON. Je te recommande chaudement si tu ne les a pas déjà lu, LE FILS DE L’URSARI et 9603 KILOMETRES, L’ODYSSEE DE DEUX ENFANTS.

      • phil  

        j’ai découvert Le fils de l’ursari sur les recommandations de Laurent Lefeuvre, il faudra que je cherche les autres
        Et il fait une très belle histoire courte dans le Spirou double de cette semaine

  • Nikolavitch  

    C’est hyper chouette, graphiquement !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Alex,

      en effet graphiquement l’album est super. Sans tout dévoiler il y a un véritable travail dans les compositions de page ainsi qu’un travail sur la couleur qui apportent clairement un plus.

  • JB  

    Merci pour ce double article review/interview ! C’est toujours fascinant de découvrir les coulisses d’une création.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour JB,

      j’étais parti uniquement sur l’interview puis j’ai disserté sur l’album tant j’avais de chose à dire pour faire ressortir les émotions vécus. Un format d’article qui m’a plu.

  • JP Nguyen  

    Merci pour la découverte. Ce n’est pas mon style de dessin préféré mais je reconnais une belle expressivité sur les visages. Et la couleur est chouette, effectivement. Ca pourrait me tenter, mais il faudrait que je le lise dans de bonnes conditions, pour me laisser cueillir…

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut JP,

      avec tout ce que l’on a tous à lire (ou voir) c’est clair qu’il faut mieux être en condition. Non pas que cela soit difficile à comprendre, mais cela serait dommage de ne pas apprécier MOON à sa juste valeur juste car on est las ou fatigué. Je te rejoins tout à fait dans cette approche. J’ai moi même repousser nombre de lecture (roman essentiellement) car le moment n’était pas propice jusqu’au jour où …..

  • Eddy Vanleffe  

    Ados+réseaux sociaux….
    Quelque part dans l’article on parle de cercle de l’Enfer….

    j’ai déjà tout ça chez moi et depuis je suis en train de parcourir les brochures des pensions les plus éloignées et les plus catholiques possible, châtiments corporels inclus… 🙂

    je note l’idée clé de décentraliser l’action loin de Paris comme d’une accroche qui fait la différence. et une mise en couleur très apaisante sur un sujet ô combien tendu…
    Merci pour cette interview

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Eddy,

      je crois que l’on y passe tous dans les cercles de l’enfer des ados. Le mien pour l’instant nous laisse tranquille côté réseaux sociaux et smartphone. Il n’en a pas et n’en souhaite pas encore (ils doivent être deux voire 3 dans sa classe de 5ème à être dans ce cas).

      Le fond du sujet est tendu mais la grande réussite de Cyrille Pomès c’est d’avoir travailler la forme et de nous amener sur des terres presque inconnus. Cela permet d’aborder le sujet avec un spectre différent même si le fond reste le même. C’est en cela que je trouve l’ouvrage réellement réussi, faire quelque chose de neuf avec un propos éculé. Pari réussi haut la main à mes yeux.

  • Tornado  

    Mais c’est que ça a l’air vraiment bien, ça.
    Etant donné que je passe une bonne partie de mon existence avec des ados, ça éveille clairement ma curiosité. Cyrille Pomes s’est posé la bonne question je pense, la même que je me pose souvent : Qu’est-ce qui nous échappe lorsque les ados sont juste entre eux ? Que font-ils, que disent-ils, qu’inventent-ils qui n’est pas du même univers que le notre ? Qu’est-ce qu’ils se disent et qu’est-ce qu’ils font de spécial, là, en ce moment T ?
    J’ai personnellement détesté être un ado. Mais le sujet de de l’adolescence; en lui-même, est passionnant.
    Mon fils (12 ans) se désintéresse totalement des RS. Il n’utilise presque pas son smartphone. Il préfère son ordi portable pour y effectuer des recherches. Il ne va jamais sur les RS et il éprouve même une sorte de mépris pour ça.
    Ce week-end je lui ai montré le film STAND BY ME. C’est un des meilleurs films (et roman) sur l’adolescence parce que justement il met très bien en scène ce monde parallèle que se créent les ados entre eux, avec leur langage (ordurier et sexué) propre et leurs objectifs communs. Il a adoré et a ri à gorge déployée une bonne partie du film. Quant à moi ça ne manque pas : Chaque fois que je revois ce film, je fais un bon dans le temps et j’ai 12 ans. C’est cette sensation qui peut être intéressante, dans MOON. Merci pour cette présentation en deux temps.

    La BO. Pas mal. Je ne connaissais pas du tout. Ça fait écho à plusieurs artistes que j’écoute en ce moment (Greg Alan Isakov, Ray Lamontagne).

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Tornado,

      content de ce retour enthousiaste et ton apport à mon article en effet bien centré sur l’adolescence, phase de la vie qui continue à me fasciner avec la suivante (l’entrée dans l’âge adulte). Je suis très tranche de vie dans mes lectures, les films ou séries que je regarde.

      STAND BY ME reste une référence comme.

  • Jyrille  

    Très bel article et belle interview posée. Bravo Fletcher. De Cyrille Pomès (qui a un très joli prénom) je ne connais que sa toute première bd je crois, A LA LETTRE PRES : https://www.bedetheque.com/serie-10792-BD-A-la-lettre-pres.html

    Je l’aime beaucoup.

    Son trait semble avoir évolué depuis, en tout cas tu vends bien la chose, mais pour le moment je mets ça de côté, j’ai d’autres priorités… D’ailleurs je pense bien que je serais paumé sans internet, je ne pourrais quasiment plus écouter de musique (en tout cas pas de la nouvelle) ni rien regarder ni discuter sur le blog… l’horreur.

    Il faut que je relise SOL CARRELUS du coup.

    Je ne connais pas trop Devendra Banhart (jamais écouté un album) mais ce titre est super.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Merci Cyrille, beau prénom en effet 🙂

      Je vois également une véritable évolution dans le trait mais surtout l’approche de Cyrille Pomès avec cet album.

  • Bruce lit  

    Une belle découverte Fletch’ et une belle saison pour le petit dernier tout en diversité et en horizons communs. Inside and out, dans le blog et l’air pris envers des auteurs pour mieux nous revenir ! Bravo !
    Je suis très intéressé par cet ouvrage. Rue de Sèvres, c’est aussi l’éditeur du merveilleux CET ETE LA. Ces gens ne peuvent pas se tromper. Tu m’as décidé à me le procurer.
    La BO : trop radiohead pour moi. J’ai écouté The Smille ces jours ci, c’est toujours aussi chi…euh….pas mon truc. Par extension je ne supporte plus cette musique et donc peu de chances que je me Devendrise…

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonsoir et merci Bruce pour ce retour chaleureux.

      J’ai passé un excellent moment avec Cyrille sur un album qui m’a en effet impressionné. Rue de Sèvres, un éditeur de génie. Tu as raison de citer CET ETE LA, que je possède également (relu en fin d’année dernière d’ailleurs).

      Pour la BO je ne pouvais pas ne pas reprendre la chanson d’où est issu la citation qui clôt l’album. Belle découverte de mon côté. Quand à Radiohead rendez vous à la rentrée avec un autre Cyrille 🙂

  • Laurent Lefeuvre  

    Je suis fan du boulot de Cyrille Pomès.
    Aussi de celui de Benjamin Flao.

    Les deux seuls actuels que j’achète les yeux fermés (il y a sûrement un paquet d’autres auteurs à suivre, mais ce sont ces deux là qui me donnent l’impression qu’ils remplissent facilement toutes les cases qui restent tout à fait hors de ma portée. Ajoutons Frederik Peeters, tiens.

    Le Dernier Fils de l’Ursari était encore la nuit dernière sur le lit de mon fiston de 10 ans quand je suis venu éteindre la lumière vers 23h (il ne peut s’endormir, qu’abruti de lecture).

    Je plussoie (comme on dit aujourd’hui) sur le boulot incroyable d’Isabelle Merlet : Son approche artistique et narrative est absolument vital et tellement à propos !

    Quant à Stand By Me, le film de Rob Reiner reste mon film-chouchou.

    Il sera diffusé au festival Quai des Bulles à Saint-Malo début octobre, dans le cadre de la programmation ciné qui va avec le ticket d’entrée (on ne précise jamais assez tout ce que le ticket, moitié moins cher que celui d’Angougou offre aux visiteurs – fin de la promo !). Ce sera l’occase de le découvrir à mon fiston, et de le voir pleurer à gros bouillon. Ah ah !

    Alors si Cyrille revient aussi à Quai des Bulles, sur le stand Rue De Sèvre, cette fois je passerai le saluer.

    Merci pour l’interview !

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Laurent,

      merci d’être passé et de voir que nous partageons ce coup de cœur pour Cyrille. A bientôt ici et chez Phil.

  • Kaori  

    (P***** les gars je suis presque en vacances !!! J’ai du TEEEMPS !! (désolée je digresse…))

    Bref, très chouette interview, comme toujours. On a vraiment une équipe de pro sur le blog.

    Pour l’album en lui-même, je me rends compte en lisant le résumé que je n’ai clairement pas réglé mes problèmes d’intolérance envers les adolescents ^^; (Tornado faut que tu m’expliques comment on fait le petit smiley qui transpire !)

    J’ai éprouvé une haine assez viscérale à la découverte de cette Luna, rien qu’à travers l’article. Elle représente tout ce que je déteste chez l’adolescent.e, ou même la femme en général. Donc ça va être compliqué pour moi d’avoir envie de lire cette œuvre, d’autant plus que je ne suis pas fan du style artistique.

    Je ne peux pas dire que j’ai détesté mon adolescence, c’était plutôt pas mal, j’arrivais à faire le tri dans les relations et les personnes, avec clairement une préférence pour les garçons pas « prise de tête », qui parlait foot et DBZ sans se prendre le chou, contre les filles qui passaient leur temps à déblatérer des horreurs sur le dos des autres filles.

    Maintenant, concernant l’adolescence actuelle, en tant que mère, je suis assez flippée. Nos enfants n’ont pas accès aux réseaux sociaux. L’aîné est plus jeux vidéos et switch. Le souci c’est que leur père a choisi de restreindre leur temps de smartphone à 3h par jour pour celui de 14 ans, depuis une semaine, et là, ça coince parce que du coup, oui, il s’ennuie… Bref, les vacances s’annoncent compliquées.
    Mais c’est surtout pour ma fille que je stresse, parce qu’elle a tous les prémices de la pré-adolescence, et que je sais bien qu’à un moment ou un autre, je vais avoir droit à la sérénade pour y aller, sur ces réseaux sociaux. Et je ne cautionne pas ce qui s’y passe.

    Je me retrouve dans cette histoire de parler sans dire aux parents. Mon fils est une vraie tombe. Impossible de connaître le nom de ses amis par exemple !
    Et ça n’ira sans doute pas en s’arrangeant… Bref, sympa l’adolescence !

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