The Joke was on Us : Pourquoi le Joker est-il si fascinant ?

Le Défi Nikolavitch : Pourquoi le Joker est-il si fascinant ?

Un article d’ ALEX NIKOLAVITCH

Illustration de MATTIE-BOY

1ère publication le 07/10/19 – MAJ le 31/10/23

 Le Joker est comme le Major Tom, il prend des trucs et l’avoue à demi-mots.

Le Joker est comme le Major Tom, il prend des trucs et l’avoue à demi-mots.

 

Chaque mois, Alex Nikolavitch, traducteur, romancier, essayiste, scénariste et voisin de Bruce Lit est mis au défi de répondre aux plus grandes énigmes de la culture comics.

J’ai trouvé l’autre jour une lettre anonyme dans ma boite, portant cette phrase énigmatique : « pourkwa les jen y kiffen le jokaire wesh ? » mais malgré la formulation destinée à me mettre sur une fausse piste, genre fan de Jul, les caractères découpés provenant d’un vieux numéro de Rock & Folk étaient un signe immanquable. J’ai tout de suite su que c’était Monsieur Bruce. On ne me la fait pas, à moi. Nous vivons dans un patelin raisonnablement civilisé, je sais donc qu’il est le seul à y lire Rock & Folk à 18 kilomètres à la ronde. J’ai hésité à découper une réponse anonyme dans le même ton, et j’avisais un Pléiade, qui aurait fait classe, histoire de, mais outre le fait que ces bouquins coutent la peau des couilles de bestioles en voie de disparition, ils sont de surcroît maquettés en corps quatre, et avec mes gros doigts, au bout de huit lignes j’ai dû me rendre à l’évidence que le résultat était dégueulasse et illisible, et que j’avais foutu de la colle partout. Note à moi-même, nettoyer mon bureau au Kärcher chargé à l’acétone dans les plus brefs délais.

J’ai fini par taper ma réponse sur ma Remington portative en m’interrogeant sur le timing de la question.
Mais c’est vrai qu’il est encore de retour, une fois de plus. Ricanant, mortel, drôle à l’occasion, le Joker déferle sur les écrans avec cette fois-ci, sous le maquillage crayeux, la bobine de Joaquin Phoenix, un type pas commode. Ou si, dans le temps, mais c’est une autre histoire. Raison de plus en tout cas pour que je ne vous parle pas du film, d’autant que je ne l’ai pas encore vu (ce qui ne m’arrêterait pas forcément, mais passons) (trop de gens ont commenté ce film sans l’avoir vu, alors si je faisais pareil, je me sentirais vulgaire, putain de merde).
Bref. Pourquoi le Joker ? À quoi rime ce personnage ?

Une question qui ne manque pas de piquant. ©DC Comics

Alors je sors mes tablettes et je reviens aux sources. Le Joker, c’est une création de Jerry Robinson qui venait d’être embauché comme jeune assistant par Bob Kane et Bill Finger pour faire face à la popularité grandissante de leur personnage, Batman, un type dont vous avez probablement entendu parler, Batman, je veux dire, parce qu’il a eu sa petite notoriété avec son costume de chauve-souris et sa curieuse habitude de tabasser des voyous pour pallier aux carences de la police, sans doute trop occupée avec les gilets jaunes (en anglais : Yellowjackets, mais on me souffle dans l’oreillette qu’il n’y a plus de crossovers Marvel/DC, maintenant).

Bref, pendant sa première année d’existence, Batman se mesure à des gangsters et des savants fous, et sa galerie de méchants sort tout droit des films policiers en vogue à l’époque. Ça change avec l’arrivée de Robinson, qui semble fasciné par les arts du cirque et intègre l’acrobate orphelin Robin (et on notera avec amusement Robinson, jeune assistant, créant Robin, jeune assistant, une manière de signer son forfait) mais également un clown maléfique, le Joker dont nous sommes censés causer aujourd’hui. Alors, son personnage n’est pas en soi incongru après tous les adversaires tirés du cinéma noir : son look vient directement de l’adaptation de l’Homme qui Rit avec Conrad Veidt. Et dans la tradition des épisodes de Batman de l’époque, le méchant se fait dézinguer à la fin de l’histoire. Couic. Sauf que l’éditeur se dit « ce méchant est cool, gardons-le pour plus tard » et demande à faire changer une bulle. Le Joker survit contre toute attente, et il reviendra très vite.
En peu de temps, il s’impose comme un antagoniste régulier de l’homme chauve-souris, puis comme son ennemi d’anthologie.

Joker : On reste au départ dans le canon Batmanien : un gangster un peu haut en couleur ©DC Comics

Joker : On reste au départ dans le canon Batmanien : un gangster un peu haut en couleur
©DC Comics

Il faut dire que cette paire adversative (pour parler comme dans un bouquin sérieux) fonctionne bien, tant elle semble basée sur un effet d’opposition totale. Batman est un personnage ténébreux, aux couleurs sombres, le Joker est extraverti et pimpant. Batman est un être méthodique et obsessionnel, le Joker est imprévisible et fantasque. Et ainsi de suite.
Bref, le Joker est devenu une des grandes icônes de la pop-culture, un méchant phare boxant dans la catégorie des Darth Vader et Hannibal Lecter (à croire qu’une terminaison en « er » est un plus, faudra faire des stats, un jour) (Castaner a peut-être de l’avenir comme méchant pop, allez savoir).
Mais qu’est-ce qui le rend iconique à ce point ?

Alors, déjà, le clown méchant est un motif qu’il a contribué à populariser, mais qui fonctionne très bien sans lui : Grippe-Sou (dans Ça), les Killer Clowns from Outer Space, Krusty et, dans le monde réel, John Wayne Gacy (sans lien de parenté avec Duke, à ma connaissance) ont montré qu’il peut être bien flippant.

Joker : Petit clin d’œil à M le Maudit, histoire de revenir aux bases.

Joker : Petit clin d’œil à M le Maudit, histoire de revenir aux bases. ©DC Comics

Pour la petite histoire, la peur du clown est un phénomène connu, il y a même un mot pour ça, Coulrophobie. (bon, il y a aussi un mot, héliciphobie, pour la peur des escargots, alors je ne sais pas si c’est significatif. Notons que le motif du chevalier combattant un escargot géant est classique dans les manuscrits enluminés du Moyen-Âge sans qu’on sache trop pourquoi) (c’était le factoïde inutile sauf pour briller en société quand on a un coup dans le pif, qui vous est gracieusement offert par notre sponsor)

Mais le Clown méchant a un petit truc en plus. Le Clown, c’est le rire et la bonne humeur, et le clown de base, l’Auguste, se peint un faux sourire sur la figure pour appuyer le truc. Le mot « clown » vient d’ailleurs de ce personnage de paysan simplet et comique du théâtre et du folklore anglais, et il nous est parvenu sous sa forme actuelle via les palefreniers maquillés des rodéos américains.
Dans le cas du clown méchant, le faux sourire devient une marque de fausseté. Il induit un décalage inquiétant. « Quand le diable te sourit, c’est là que tu dois avoir peur », dit-on, et le clown psychopathe illustre parfaitement cet adage. Le sourire qui cache la malveillance est une rupture, une violation des codes de communications non verbaux que nous apprenons dès la petite enfance. Il est donc extrêmement choquant (et la société marchande, avec ses hôtesses d’accueil payées pour sourire même quand elles sont au bord du burn-out ou harcelées par des gros lourds nous rappelle plus qu’à son tour ce que ce décalage a de malsain).

Bonjour mademoiselle, connaissez-vous le message de notre sauveur Bozo ? ©DC Comics

Bonjour mademoiselle, connaissez-vous le message de notre sauveur Bozo ?
©DC Comics

De par son maquillage, d’ailleurs, le clown se place de base légèrement en dehors du corps social, mais cette marginalité va encore plus loin. L’Auguste des cirques emprunte au paysan benêt du passé son côté gentiment idiot, mais sous sa forme actuelle, il emprunte son costume au clochard, tout comme le faisait d’ailleurs en son temps Charlie Chaplin. Le nez rouge est celui de l’alcoolique, du bon à rien pathologique, de préférence vieux, usé, fatigué. Le clown est un exclu du système (et en vrai, notamment en entreprise, traiter quelqu’un de clown est généralement assez mal pris) et un clown anarchiste comme le Joker a donc cette facette revancharde.

Le bouffon royal, de son côté, se plaçait également en dehors du corps social, jouant la folie pour pouvoir proférer les vérités dangereuses (le motif remonte même à plus loin : dans la Lokasenna, Loki, personnage assez bouffon tant qu’il n’entre pas encore dans la perspective eschatologique du Ragnarok, débarque au banquet des dieux et balance de façon cinglante et drôle ses quatre vérités à chacun d’entre eux) (s’étonnera-t-on que sous sa forme moderne, Loki soit un des personnages phares du MCU et le mauvais génie qui travaille The Mask ?)
Le clown méchant peut donc, lui aussi, montrer à l’occasion que l’empereur est nu. Et c’est même donc, on le voit par ce jeu de filiation, sa prérogative traditionnelle.
Mais le Joker n’est pas n’importe quel clown psychopathe. Il n’est pas nu, lui, il est le dandy du crime, il pète la classe, il porte des couleurs qu’en dehors de lui, quasiment seul Samuel L. Jackson peut arborer avec élégance, motherfuckers. Esthète dans son genre, on pourrait le décrire comme une sorte d’Oscar Wilde sous acide.

Et puis ce petit côté peinture de Leyendeker, des fois. Et si vous ne connaissez pas Leyendecker, sachez que Chaykin lui doit beaucoup. ©DC Comics

Et puis ce petit côté peinture de Leyendeker, des fois. Et si vous ne connaissez pas Leyendecker, sachez que Chaykin lui doit beaucoup.
©DC Comics

Surtout, il répond à un besoin chez ses lecteurs, il s’insère dans leur écosystème mental. Il a déjà été dit ailleurs que les super-héros ont une vocation exemplaire. Ils peuvent servir de point d’attache au Surmoi de leurs lecteurs, fournir un guide, une armure face au monde. Alan Moore dit avoir appris ses leçons de morale les plus importantes dans Superman. Pas mal de gamins maltraités à l’école se sont reconnus en Peter Parker et ont survécu grâce à lui.

Le Joker, c’est tout l’inverse. Il est l’expression la plus sublimée du Ça. C’est un être absolument pulsionnel, agissant sur des tocades, ne reconnaissant aucune norme sociale. Il est totalement libre. Et en chacun de nous vit un petit Joker que nous devons contrôler pour fonctionner dans la société (sinon, moi aussi je buterais la petite vieille qui épluche à 18 heures son ticket de caisse en contestant chaque ligne, tandis que 18 clients attendent pour passer leurs achats) (quoi ?) (non, puisque je vous dis que je l’ai pas fait, finalement). Nous nous reconnaissons, dans le fond, dans le Joker.
Tout comme il tend un miroir au héros dont il est le reflet inverse (est-il le Ça d’un Surmoi-Batman dont le Moi serait Bruce Wayne ? Des bien plus calés que moi en psychanalyse se sont penchés sur ces questions délicates), il nous renvoie à tout ce que nous n’osons pas exprimer ni être. Il devient notre porte-parole secret. Nous rions à ses blagues, même les plus noires, nous envions son esprit absurde, libéré du carcan de la rationalité. Le Joker comme catharsis de notre refoulé.

J’ai dit la classe, mais n’en fais pas trop quand même, mec. (à lire avec la voix de feu Mel Hondo) ©DC Comics

J’ai dit la classe, mais n’en fais pas trop quand même, mec. (à lire avec la voix de feu Mel Hondo)
©DC Comics

D’où l’impact, d’ailleurs, de la version Heath Ledger du personnage. Dépourvu de passé, il est d’autant plus libre, il se joue des barrières sociales, sexuelles, comportementales, même les mieux établies, à la manière d’un trickster mythologique. Je vous ai déjà parlé de Loki ? Oui ? Ah… Vous voyez ce que je veux dire, donc.
D’où les inquiétudes entourant le récent film, dont certains craignent qu’ils donnent des idées à des gens se sentant malmenés par le monde actuel, alors que l’ambiance se tend et les passions s’exacerbent. On rit jaune quand Mark Hamill lit les tweets de Donald Trump avec la voix du Joker. Le fou furieux devient alors trop réel pour notre confort mental. On se rend compte que réel, il l’est déjà. Il n’y a que la classe, la couleur et le caractère brillant dans son genre qui manquent chez son ersatz orange.
Vous me direz, les mêmes s’étaient offusqués d’Orange Mécanique, film qu’ils n’avaient pas compris et dont le discours reste actuel, pas forcément dans sa description de la violence elle-même, mais dans la description de son utilisation politique comme outil et repoussoir. Et à ce propos, vous avez remarqué qu’avec son costume blanc, son maquillage et son chapeau, Alex le Droogie s’apparente au clown triste ?

Mais oui, le Joker est là pour faire peur. L’idée même du Joker semble faire peur à certains. Ce retour du refoulé est aussi inévitable que Thanos quand la société s’enferme dans la paranoïa et la soif de contrôle. Tout comme l’agent Smith en son temps, le Joker est l’antidote ultime.

Je finis de taper ces quelques considérations jetées en vrac et au vent mauvais d’un automne aussi pluvieux que moins jeune. Je les glisse dans une enveloppe neutre, sans signe distinctif. Sous pli discret, comme disaient jadis les marchands d’émois sur papier glacé.
Remontant le col de ma gabardine pour ne pas être reconnu, je glisse le tout dans la boite aux lettres de Monsieur Bruce. Peut-être devinera-t-il d’où vient ce mystérieux message répondant à sa question fatidique. Puis je m’enfuis sous une pluie battante en ricanant. Mais en ricanant comme le Shadow, hein, faut pas déconner, non plus. Le Joker c’est devenu trop mainstream.

« L’humour est une chose trop sérieuse pour être laissée à des rigolos. »

« L’humour est une chose trop sérieuse pour être laissée à des rigolos. » (C) Dargaud

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Mais pourquoi cette fascination envers le Joker, ce clown psychopathe ? Alex Nikolavitch, l’homme qui a traduit la plupart de ses aventures en VF relève de défi de vous répondre chez Bruce Lit !

Illustation sonore :

29 comments

  • Présence  

    Tiens une nouveauté : Bruce qui passe commande d’un article par lettre anonyme !!! Il est vraiment prêt à tout.

    Je trouve l’illustration d’ouverture très réussie : Alex fait vraiment peur.

    L’iconographie est également magnifique. J’ai pris grand plaisir à retrouver un dessin de Brian Bolland, et encore plus à retrouver ces cases de Mark Chiarello pour la rencontre entre Batman et Houdini.

    Cette lecture fut très enrichissante : j’y ai découvert plein d’éléments qui m’étaient inconnus, à commencer par John Wayne Gacy, mais aussi le terme de Coulrophobie. Dans le même temps, je me suis senti un peu bête de n’avoir jamais fait le rapprochement entre Jerry Robinson et Robin.

    L’analyse de ce qui crée le malaise dans le Joker est édifiante et révélatrice : violation des codes de communication non verbaux, expression la plus sublimée du Ça. Je ressors de cet article avec une compréhension de ce qui fait de Joker un personnage aussi résistant au temps et se prêtant à autant d’interprétations. Merci.

    • Nikolavitch  

      Rendons au professeur ce qui est à Xavier, c’est Fournier qui m’avait fait tilter sur Robin/Robinson.

      et je me suis défoncé le front en me mettant une claque à moi même en mode « bon sang, mais c’est bien sûr ».

  • Manu  

    Tout bonnement excellent!
    Analyse très pointue et pertinente qui explique le pourquoi du comment avec une vulgarisation pas vulgaire.
    Total respect!

  • Tornado  

    Excellent. Des références gainsburgiennes à la psychanalyse des contes, tout en passant par les aspects historiques et les anecdotes geek (Robinson/Robin : pareil ! J’ai failli me démonter le front aussi 😀 ), je me suis régalé ! Merci chef.

  • Tornado  

    Ah ! et au fait : Que le vilain clown évoque le « Ça » de notre inconscient, c’est très Stephen King, ça…

  • Eddy Vanleffe  

    Bien joué, j’ai rigolé d-s la mention de Rock and Folk puis j’ai explosé de rire à Castaner…
    relire les tweets de n’importe quel président avec la voix du Joker doit en effet donner froid dans le dos…
    bon le reste comme d’habitude, je m’assieds et j’apprends, je prends de notes et je serai fin prêt pour l’interro surprise…

  • Nikolavitch  

    notons que Mattie boy s’est surpassé.

    (sur les tweets de Trump, allez sur youtube, c’est hilarant et effrayant à la fois. Hamill est vraiment très fort)

  • Matt  

    Très bon article^^ J’ai apprécié les références mythologiques.
    Et toute cette analyse est fort vraie.
    Même si je trouve la polémique autour du film assez abusée comme d’hab.
    Il paraîtrait qu’il ressemble pas mal à Taxi driver, un autre film qui a choqué à l’époque. Les films ne sont pas pires aujourd’hui, les gens sont juste avides de polémiques.
    Il semblerait que le film est bon, qu’il permet de comprendre le cheminement d’un homme qui perd pied et devient le Joker. D’où le fait que ça dérange les gens…qu’on puisse « comprendre » (comme si comprendre signifiait approuver)

  • Nikolavitch  

    50 nuances de Bruce.

    • Eddy Vanleffe  

      Le fouet! Le fouet!

      • PierreN  

        Parce qu’il en mesure de l’endurer comme dirais le commissaire Gordon (sur fond de Zimmer). 😉

  • Steve  

    Superbe!
    Analyse très fine…
    quel bonheur ces lettres anonymes
    L ambiance est bonne!
    C est drôle parce que du coup j ai pensé au Ça de S. King
    Le film n est pas encore sorti alors je ne peux pas en débattre mais y a mad movies qui fait un très bon article aussi sur le Joker.
    A+

    • Bruce lit  

      Les clins d’oeil à Gainsbourg :
      La remington portative de LAETICIA (TI TI A)
      Les vents mauvais de JE SUIS VENU TE DIRE

    • PierreN  

      « l’Homme qui Rit avec Conrad Veidt »

      Qui devrait ressortir en salles le même jour que le film Joker, d’après ce que j’ai pu voir sur allocine.

    • Matt  

      « l’Homme qui Rit avec Conrad Veidt Le truc que tu entends désormais dans toutes les conservations geek sans que, tel le Ulysse de Joyce, personne n’ait vu le film et encore moins le livre de Hugo »

      Parce que ces geeks là, quand ils ont appris un truc, ils le répètent partout pour avoir l’air intelligent, et comme s’ils le savaient depuis longtemps.
      Pourquoi l’ont-ils appris récemment d’ailleurs ? Parce que des journalistes ciné mieux calés qu’eux causent du Joker en ce moment ?

      • PierreN  

        « Pourquoi l’ont-ils appris récemment d’ailleurs ? »

        C’est plus lointain j’ai l’impression.
        Quand une photo de Veidt sur l’Homme qui Rit fut sortie de son contexte sur le net il y a quelque années de cela, il n’en fallut pas plus pour que les fanboys se mettent à croire qu’il s’agissait là d’une révélation du design du Joker version Nolan…

      • Eddy Vanleffe  

        Je vais faire mon chiant…mais c’est marrant de se foutre des « geek » quand le titre du site c’est « De la culture geek à la culture tout court »….
        Personne n’a vu le film mais tout le monde connait la photo qui a servi pour le modèle, elle sert notamment de modèle à Doug Mankhe sur The man who Laughs, (tiens c’est bizarre! »)
        C’est normal de parler des liens quand on les a détectés (ou quand on les a détectés pour vous…)
        J’espère que vous allez pas me forcer à lire du Hugo…

        • Nikolavitch  

          y a un très chouette texte d’Umberto Eco qui revient sur l’Homme qui Rit et explique pourquoi c’est du Hugo au cube, avec tous les potards sur 11.

        • Eddy Vanleffe  

          Bon d’accord tu as raison, certains sont des connards patentés…
          Je viens de tomber sur un type qui étale pendant vingt posts le besoin de chier sur Philippe Tome et de nier le besoin des fans d’honorer sa mémoire…
          En quoi ça le gène?
          No sé
          mais il a besoin de venir dire qu’il était nul et patati et patata là où il n’est nul question d’un critique de ses albums mais bien sur post qui vise à se recueillir…
          méchant et con

      • Fred Le Mallrat  

        Je pense que depuis les batman de Nolan et les ventes de comics batmanr, il a eu plus d’articles sur Batman et le joker.. avec à chaque fois les pistes sur la creation du personnage, de la carte de jeux; à la représentation (je sais plus si ce tait une affiche ou un genre de décoration) à la foire de Coney Island.. et puis peut être que l’homme qui rit c est plus facile à placer pour un journaliste français…

    • Bruce lit  

      bon, oui, on pourra faire un défi sur Wayne est il un gros facho.
      Le live de Siegfried Wurtz qui vient de sortir clairement à la question (par la négative (creep))

    • Nikolavitch  

      faut que je le chope, ce bouquin. D’autant que je l’aime bien, Siegfried

  • Tornado  

    Tous ceux qui se sont intéressé à la genèse de Batman (de la série Detective Comics avec Batman pour être précis) ont appris que le Joker avait été imaginé d’après l’acteur Conrad Veidt. Je l’avais écrit dans mon article sur les ARCHIVES BATMAN. Les auteurs n’arrêtaient pas de faire des références au cinéma. Rien que le nom de Gueule d’argile, Basil Karlo, est une référence aux deux grands acteurs de l’épouvante d’alors (avec Bela Lugosi) : Basil Rathbone et Boris Karloff.

  • Kaori  

    Encore un excellent article du Sieur Nikolavitch.

    Bon, la coulrophobie, je connaissais, parce que je n’aime pas les clowns et que j’ai dû en être attente à un certain moment de ma vie.
    On dit aussi que les clowns, comme le père Noël, font peur aux enfants, comme tous les masques, parce que comme tu dis, l’enfant ne perçoit plus les signaux non verbaux et c’est très déstabilisant. (Oui, une grande majorité d’enfants a peur du père Noël, regardez les photos sur les genoux de l’affreux joufflus, vous verrez…)

    Je m’en veux aussi de ne pas avoir fait le lien entre Robin et Robinson.

    Et la partie sur la mythologie et la psychologie sont claires et bien amenées.

    Je n’avais pas la référence Remington, par contre le vent mauvais, oui, quand même. Ouf, l’honneur est sauf.

    Quant à Veidt, c’est ici avec l’ami Tornado que j’ai appris son existence. Je ne savais pas que ça sortait dans toutes les conversations de « geeks ». Vous devez être les seuls geeks que je côtoie, de toute façon…
    Pour le reste, je ne rentrerai pas dans le débat, même si je crois comprendre ce qui dérange Eddy. Tout ceci étant, selon moi, avant tout une question de point de vue : vantard ou passionné ?

    Bref, peace les gars, on est tous sur le même bateau !

  • JP Nguyen  

    Un dessin de couverture réussi, bravo à Matt pour gérer la contrainte de déclinaison du Nikolavitch à toutes les sauces.
    Sur l’article, presque tout est dit, et bien dit. On aprécie le texte autant pour la culture comics que pour les touches d’humour et les vicissitudes du Bruce.
    Sur le débat sur les geeks, je passe mon tour, trop difficile pour moi de m’exprimer clairement en commentaires.

  • Matt  

    On aurait aussi pu parler du fait que le rire est une réaction parfois incontrôlable qui peut cacher des pleurs.
    Un fou rire dans un contexte inapproprié est une chose qui arrive. Je me souviens que j’avais du mal à raconter à ma mère qu’un de mes camarades de classe était mort au collège, sans rigoler.
    Mais c’était pas drôle. Je n’étais pas particulièrement triste puisque je ne connaissais pas bien le gars, mais je n’avais aucune raison de rigoler non plus. Et en classe c’était super morose avec des gens tristes partout et c’était stressant.
    Ma mère avait même demandé à mon médecin si j’étais pas bizarre…(j’vous jure les mamans^^)
    Le médecin a répondu que c’était une réaction nerveuse, ça arrive pour évacuer de la tristesse, du stress, des trucs du genre.

    C’est aussi une chose qu’ils ont choisi d’exploiter dans le film (qu’il faut que je vois quand même !) où le Joker a des rires nerveux incontrôlables sous pression.
    Et si un mec qui sourit est en général avenant, un mec qui se marre comme une baleine dans des situations inadaptées a tendance à faire flipper^^

    • Nikolavitch  

      à la mort d’un pote, on était éplorés, vraiment mal. et à un moment, on s’est dit « mais de là-haut, ce con, il doit nous voir en larmes, et bien se foutre de nos gueules. » et on a éclaté de rire. heureusement, la famille était pas à portée d’oreille.

  • Jyrille  

    Article absolument fantastique. Ton érudition, ton intelligence et ton humour (Castaner m’a tué) me laissent toujours admiratif, Niko. J’avais bien remarqué la référence à la Remington portative (j’aime beaucoup ce prénom…) mais pas au vent mauvais.

    En ce qui concerne les origines via Hugo et le film de Veidt, je n’en avais jamais entendu parler avant la semaine passée, via une capsule vidéo (des vidéos courtes genre Konbini) postée par France Culture, que j’ai vue sur Facebook. Je ne suis pas si geek que ça. D’ailleurs cela m’intrigue, je devrai essayer de lire le livre et voir le film.

    En tout cas, je n’avais jamais vraiment fait le rapprochement avec le clown de IT mais c’est pourtant évident. Je viens d’ailleurs de voir la dernière adaptation (CA CHAPITRE 2) et le film JOKER, à chaque fois avec ma fille (plus mon fils pour JOKER). Ces deux films n’ont rien à voir du tout. Foncez voir JOKER, c’est un excellent film, avec une interprétation digne des Oscars.

    Petits SPOILERS : c’est très inspiré de Scorcese (Taxi Driver, La valse des pantins (King of Comedy en VO, que je n’ai pas vu mais dont je connais des extraits), un peu de Killing Joke, un peu de Watchmen, un peu de The Dark Knight le film et de The Dark Knight Returns le comic de Miller, le script est très malin, la photo est magnifique, la musique est très pertinente, bref, c’est un film. Un excellent film.
    Fin des SPOILERS.

    L’affiche de Mattie est glaçante et jamais Niko n’a fait aussi peur. L’iconographie est superbe, je n’ai pas reconnu tous les Jokers : d’où vient ce M le Maudit ? Je ne sais plus si le premier Joker de Bolland ici présent (le Shake !) fait partie de The Killing Joke. De même , je ne connais pas l’avant dernier, ni même Mel Hondo.

    Le parallèle Orange Mécanique (et parodié par Gotlib, quelle bonne idée) ne m’était jamais venu à l’esprit non plus. Je ne connaissais pas les détails concernant John Wayne Gacy. Je me souviens que c’est une chanson de Sufjan Stevens : https://www.youtube.com/watch?v=otx49Ko3fxw

    Je ne vais pas revenir sur les explications avec la mythologie, la petite enfance, la communication non-verbale, juste dire que tout cela m’épate et fait sens. Révélations !

    Je devrai aller voir les tweets de Mark Hamill, il faut que je note ça.

    La BO : merci de résoudre une énigme, celle de cette musique de cirque ultra connue dont je ne connaissais ni le titre ni l’auteur. C’est tout à fait à propos, et bien mieux que n’importe quel titre de Lady Gaga.

    Du vrai, beau et grand boulot les gars.

  • matt  

    Je viens de voir le film Joker avec Phoenix.
    Bien aimé. Mais pas extra non plus.
    Il y a un truc qui me gêne. Déjà c’est long. Oh je sais de nos jours ils seraient foutus de pondre 2 saisons d’une série pour raconter l’origine d’un perso, avec 20h de trucs inutiles, donc là j’imagine qu’un film ça reste court pour la plupart des gens.
    Mais le souci c’est qu’on nous vend la mèche trop tôt que le mec a des désillusions, des fantasmes éveillés. Du coup on voit venir de loin qu’il n’a pas réellement de copine, que tout va partir en live.
    Et au final quand il devient le Joker, le film est fini.
    J’aurais aimé que ça aille un poil plus vite, et qu’on ait davantage un aperçu de ce qu’il se passe quand il arrête de prendre ses médocs. Oui oui on le voit tuer des gens. Mais le Joker est quand même aussi censé être un brin intelligent, sinon il ne serait pas si dangereux. Là on a surtout le portrait d’un type qui s’en prend plein la gueule, et qui pète les plombs…et qui est clairement dangereux…mais qui n’a pas l’air de présager un génie criminel du tout…

    Après l’aspect politique et émeutes et tout ça, c’est sympa. Surtout que le Joker ne revendique même pas avoir voulu lancer un mouvement, du coup ça montre juste l’impulsion, l’étincelle qu’il faut parfois pour que tout dégénère.
    Mais bon voilà…un peu trop de temps passé avec des « clichés » du mec qui s’en prend plein la gueule, et un film qui s’arrête quand ça devient intéressant.

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