Tony Stark prend de la bouteille (Iron Monger)

Iron Man : Iron Monger par Denny O’Neil et Luke Mc Donnell

Marvel's shiny knight

Un apéro explosif  © Marvel Comics

Article de BRUCE LIT

VO : Marvel

VF : Lug, Panini

1ère publication le 03/10/17 – MAJ le 14/06/20

Iron Monger est publié et presque épuisé en édition Best Of Marvel avec une traduction de qualité signée Benjamin Rivière. Il s’agit des épisodes 193 à 200 dans la série Iron Man publiée en 1985.

Le scénariste Denny O’Neil et le dessinateur Luke Mc Donnell clôturent ainsi, comme souvent chez Marvel à l’occasion d’un numéro symbolique, un important chapitre de la vie de Tony Stark : celui commencé trois ans plus tôt où il sombre dans l’alcool au point de finir dans le caniveau.
Ruiné (c’est le principe du caniveau, n’est ce pas ? ), humilié, son entreprise rachetée par Obadiah Stane (une sorte de Luthor made in Marvel), Stark confie alors son héritage super héroïque à son ami James Rhodes, qui, avant de devenir War Machine, porte alors pour la première fois l’armure rouge et or.

L'armure d'Iron Man : un fardeau lourd à porter pour Tony Stark et James Rhodes ?

L’armure d’Iron Man : un fardeau lourd à porter pour Tony Stark et James Rhodes ? © Marvel Comics

Iron Monger marque donc la rédemption de Tony Stark qui, lorsque l’histoire commence, réalise qu’il a touché le fond et est désormais sevré.  Il est visiblement traumatisé au point d’être dégoûté de lui-même et de ce qu’il s’est imposé. Par dessus tout, il considère que cette armure est la cause de son alcoolisme et ne veut plus en attendre parler. Comme le héros de The Wall, Stark réalise que cette armure l’a conduit à s’isoler des autres et que cette protection après être devenue une seconde peau a failli se transformer en son tombeau.

Iron Monger, c’est un peu le Born Again d’Iron Man. C’est même à bien y réfléchir une répétition générale de l’exploit que commettront pour DD Miller et Mazzucchelli l’année d’après.  Born Again ne durera que 6 épisodes contre une cinquantaine pour Tony.  La tonalité y sera plus sombre, axée d’avantage sur le polar urbain que les combats de super héros et intronisera un binôme à la puissance créatrice aussi inégalable qu’inégalée.

Il n’empêche : malgré ces vilains de pacotilles,  des motivations de personnages à la limite de l’idiotie et une narration surannée, Iron Monger est une grande histoire du vengeur doré et une bonne histoire de super héros tout court.  Elle sera d’ailleurs adaptée au grand écran par la suite.

Petit intermède autobiographique. Lorsque cette saga sort j’ai 9 ans. Mes héros ? Spider-Man, DD,et bien sûr les X-Men de Claremont.   Les aventures de Tony Stark, c’était bien pour l’apéro lait-menthe du gamin que j’étais qui attendait pendant un mois la parution de Strange, Mon père me donnait 10 fcs pour l’acheter en librairie où je prenais mon temps avant de l’emporter. Il y avait quelque chose de sensuel à faire durer le plaisir, prendre le temps d’humer l’odeur de l’encre fraîche, lire le courrier des lecteurs avant de le lire à la maison.

Un grand classique de la série : défoncer les bureaux de Stark International !

Un grand classique de la série : défoncer les bureaux de Stark International ! © Marvel Comics

Les attaques de Stark Internationnal chaque mois entre deux conseils d’administration, la cohorte de gadgets, je m’en tamponnais le coquillard (et j’ai abandonné le Spidey de Slott pour les mêmes raisons) mais il s’agissait de faire durer le plaisir avant de retrouver DD et Spidey.  C’était un héros apéritif. Jusqu’au jour, où il se passe un truc : Tony sombre dans l’alcool et la dépression. Les aventures d’Iron Man, le super-héros sont toujours aussi chiantes ; c’est froid, beaucoup de machines et pas assez d’humain. Mais Tony Stark devient vulnérable, j’assiste fasciné à sa chute avec ce signe extérieur de marginalité sociale : Tony porte la barbe à une époque où ce n’est pas encore hipster !

Et comme ce sera le cas pour Born Again, le lecteur de Strange l’a déjà dans l’os puisque Tony changera de brasserie en allant pèleriner dans Nova que je ne lisais pas.  Iron Monger, c’est donc l’occasion pour moi de découvrir l’épilogue de cette saga 30 ans après sa sortie.  Et le plaisir est toujours au rdv. Oui. Parce que,  cette histoire est riche en émotion, en psychologie et dotée d’un certain suspense même lorsque l’on sait que Tony ne tâtera plus du goulot.

Tony hésite à reprendre du service pour aller secourir Tigra des griffes d'un dino géant...Comment lui en vouloir ?

Tony hésite à reprendre du service pour aller secourir Tigra des griffes d’un dino géant…Comment lui en vouloir ? © Marvel Comics

Tout d’abord, ce qui m’a marqué, c’est de retrouver MON Tony Stark, celui d’origine, pas encore délavé par la mentalité yuppie de Millar et désormais gravé dans l’inconscient collectif via les films.  A l’époque le personnage est sans doute moins drôle, moins vanneur, bien au contraire : Tony est même un peu sinistre, déprimé, penseur. Mais aussi humble, doté de compassion et d’un altruisme sans arrière pensée.  Tony Stark, c’est le mec que l’argent n’a pas rendu très heureux,  plein aux as vaguement méprisé par ses copains super-héros, ici Hawkeye, qui lui , est toujours aussi con…

Lorsque commence cet album, Tony  n’a que faire  ni de son alter, ni de son ego et révèle à Hawkeye son identité secrète. C’est donc un moment important dans la continuité du personnage, qui rappelons le, se trimbale à l’époque avec son armure dans son attaché case en permanence. Alors que les dangers vont aller crescendo, Tony Stark va  reprendre du service à contrecœur. Comme un certain Matt Murdock qui, acculé lui aussi par un autre vilain chauve,  rendossera sa panoplie  alors que sa convalescence n’est pas finalisée.

Passation de pouvoirs entre deux héros Born Again ?

Passation de pouvoirs entre deux héros Born Again ? © Marvel Comics

S’il faut trouver de l’intérêt à Iron Monger, c’est cela. L’envie d’avoir envie de courir l’aventure, de risquer sa vie et celle de ses proches. Tony Stark pose rationnellement le pour et le contre en ne sachant plus très bien si aller se castagner est une pulsion de vie ou de mort. Là où le scénario de O’Neill est brillant, c’est dans le respect des étapes de la rééducation super héroïque qui marque la renaissance de Tony Stark.

Mis au défi par l’autre guignolo Hawkeye, Tony endosse de nouveau la première armure pourrave de Iron Man.  Les images inconscientes restent plutôt savoureuses ; c’est dans cette boite de conserve que Stark retrouve son instinct de conservation ! Sa première sortie est un fiasco ! Il manque de se noyer et doit, pour survivre, abandonner sa seconde peau au fond de l’océan : tout un symbole que cette renaissance en pleine mer(e) où Tony délaisse son ancien moi terni d’alcool dans de l’eau pure où il manque de succomber. Une boucle bouclée puisque le début de son cycle alcoolique commençait avec une aventure où il manquait déjà de se noyer.

Encore une rousse manipulée qui se donne à l'ennemi....

Encore une rousse manipulée qui se donne à l’ennemi…. © Marvel Comics

Pour sauver son ex, Bethany Cabe, manipulée par Obadiah Stane, Tony fabrique cette armure atroce Blanche et Rouge. La même qui clôt la cavale de Nuke dans Born Again. Comme si Tony servait de passage de témoin d’une déchéance à l’autre. Une armure qui a perdu ses attributs dorés pour se refaire une virginité super héroïque.  Une virginité que Stark va perdre sur le champ de bataille puisque Stane refuse de capituler et se suicide sous ses yeux.

Oh, l’album a pas mal de défauts : côté scénario, il faut quand même supporter des combats conte un lézard géant (on aurait préféré un éléphant rose…), un costume intermédiaire de Tony tout droit sorti de Zorro (oui!) et toujours ce pauvre Rhodey qui vit des aventures sans saveur, le summum étant atteint avec une incursion dans une autre dimension d’abord avec Hank Pym puis avec Shaman de la division Alpha qui fournissent du teamup sans aucun intérêt (Shaman y est  écrit comme le dernier des connards). Quant aux dessins de Mc Donnell, difficile de trembler lorsque Iron Monger, un tas de déraille  déboule sans articulation et avec une antenne sur l’épaule . On le pressent : le combat est gagné d’avance.

Sortez louvre boite !

Sortez l’ouvre boite ! © Marvel Comics

O’Neill contrebalance ces situations de bac à sable avec une violence auto-contenue : Un ami de Tony meurt brûlé vif , le vilain se suicide, la copine du héros, abusée sexuellement.  L’épilogue de Bethany Cabe , hélas, n’est pas incluse dans ce volume. Le dessin de Mc Donnell est fonctionnel . On croirait par moment voir le père spirituel de Mark Bagley.

Vous l’aurez compris : Iron Monger est parsemé d’autant de qualités que de défauts. Le professionnalisme de O’Neil permettant de raconter avec talent le combat d’un homme contre ses démons plus puissants que ses super-vilains. Avec talent. Oui. Mais sans génie.  Sans doute sommeillait’il encore au fond d’une bouteille…

Obadiah Stane : encore un mauvais perdant adhérent au club Kraven !

Obadiah Stane : encore un mauvais perdant adhérent au club Kraven !© Marvel Comics

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Dans Iron Monger, Tony Stark remonte enfin la pente de son alcoolisme mise en scène par Denny’O’Neil et Luke Mc Donnell. Renaissance, baston et duel final contre Obadiah Stane, oui, mais aussi beaucoup de Symbolisme et un avant goût de Born Again à la une de Bruce Lit.

LA BO du jour : J’ai perdu le contrôle à un moment donné, au début c’était marrant, je n’aurai jamais imaginé aller dans cette impasse…

52 comments

  • PierreN  

    L’encrage sur la première planche est pas mal. Ce ne serait pas du Akin et Garvey (un duo que le lectorat français connaît surtout grâce à ROM Spaceknight) par hasard ?

    • Bruce lit  

      @Pierre : dans mon souvenir, l’encrage de cet épisode est signé Klaus Janson
      @JP : à vérifier ce soir
      @Matt : les Iron Man de Fraction sont typiques de notre MArvel No ! : très divertissants et plein d’action mais sans aucune saveur pour une deuxième lecture.
      @ Pat6 : Le super évêque : tu dois faire allusion à l’équipe de Stane qui représentent tous une pièce d’échiquier. J’aimais bien le côté grandiloquent du truc. Ca me rappelait une série avec un n°6 dedans….
      @Présence : euh….bonjour 🙂

      • PierreN  

        Le run de Fraction, j’ai fait le choix regrettable de le lire dans les mensuels de Panini, et c’était tellement décompressé que ça finissait par en devenir insupportable, en raison de ces intrigues qui donnaient l’impression d’être interminables, avec ces scénarios étirés et coupés à l’eau, ou plutôt au vide narratif (on peut penser ce que l’on veut de l’oeuvre de Morrison, mais au moins avec lui on échappe à cette tendance grâce à son hyper-compression narrative). Du coup, j’ai préféré quand le scénariste privilégiait les stand-alone (l’annual avec le Mandarin par Giandomenico, dans lequel le Stark de Fraction, sosie d’un acteur de « Lost », est absent tout du long).

      • Matt  

        Je trouve World most wanted très bon et très plaisant à relire. C’est le 2eme arc du run de Fraction J’ai les 2 premiers deluxes, pas plus. La suite est très décompressée en effet.

      • Matt  

        Question simple mais il te faut quoi pour trouver un truc plaisant à lire 2 fois ? Parce que je trouve aussi que le perso de Tony est développé au travers de ses relations avec les autres persos et aussi via le « rêve » qu’il a lorsqu’il est dans un état végétatif et qui reflète sa culpabilité lorsqu’il fait face à ses parents imaginaires.

        • PierreN  

          Ces scènes de rêves, c’était pas le machin onirique dans le désert avec un Stark poursuivi par des machines (au moment du crossover Siege) ?
          J’en garde pas un souvenir extra de cet arc (le précédent, pourtant plus long, m’avait plus convenu), et je n’ai pas trouvé ses intermèdes « mentaux » très passionnants (tout le monde n’a pas le talent de Claremont pour ce genre de scènes).
          Quitte à allonger la sauce avec une écriture prévue pour la sortie en recueil, ce serait mieux d’avoir quelque chose d’un peu plus consistant à se mettre sous la dent, et non pas un vague concept étiré sur 6 épisodes alors que cela peut tenir en 3 (se montrer généreux avec le lecteur plutôt que de le frustrer, c’est quand même mieux pour le fidéliser).

  • Matt  

    Tiens je l’avais commandé celui là, et ma commande fut annulée pour cause de rupture de stock. Jamais pu le lire. Bon…je ne suis pas sûr d’avoir raté un grand récit vu ce que tu en dis. Il semble y avoir des qualités mais je n’ai jamais accroché à Iron Man donc difficile de savoir si j’aurais pu passer outre les défauts. Je ne possède en comics de tête de fer que les premiers arcs du run de Fraction (oui je sais tu l’adores lui^^)

    Et on est d’accord que le Tony des films est insupportable.

  • Patrick 6  

    J’avais un peu plus que 9 ans lors de sa publication dans Strange et je dois avouer que sa lecture était une vraie corvée pour moi ! Comme tu le signales : des adversaires qui oscillent entre grotesque et pathétique (la palme revenant de mémoire au « super évêque » -ou un truc du genre-), des dessins froids et sans expression, un Tony qui n’en finit pas de sombrer…
    Bref je crois bien que c’est la 1ére série de super héros que j’ai détesté !
    C’est avec grand soulagement que j’ai vu la série émigrer vers Nova (que je me suis empressé de ne pas lire !)
    Avec le recul je me dis que l’alcoolisme y était finalement bien mieux traité que dans Demon in a bottle (que j’avais pourtant adoré) où la dépendance de Tony était réglée en 5 épisodes ! (le méchant du mois en somme).
    Ici la déchéance du héros s’étale douloureusement pendant de trééés longs mois et ne semble jamais avoir de fin… En un mot réaliste.
    En résumé on peut d’un coté tirer un coup de chapeau aux auteurs pour avoir réellement malmené Iron man, en prise avec son pire ennemi : lui même (le rapprochement que tu fais avec Born again est très pertinent).
    Mais d’un autre coté la série est totalement indigeste ! Si je devais choisir entre la relire et me tirer un coup de répulseur dans la tronche (tel « Oblabla » Stane) je ne sais pas très bien lequel des deux je choisirais…

  • JP Nguyen  

    Je pense que le 200 est dessiné par Mark Bright et pas Luke Mc Donnell.
    J’ai des trous dans cet arc, j’aimerais bien le relire un jour. ..

  • Présence  

    De cette histoire, je ne garde pas beaucoup de détails en souvenir. Par contre j’ai conservé l’impression générale de cette déchéance avec un comportement légèrement auto-destructeur.

    J’avais beaucoup de mal avec les dessins de Luke McDonnell un peu plus expressionnistes que ceux de John Romita junior, et beaucoup moins agréables à l’œil que l’encrage propre et brillant de Bob Layton. Du coup quand il a repris les dessins de la série Dredstar après le départ de Jim Starlin, ce fut un déchirement pour moi. Par opposition, je trouvais que ces dessins mangés d’ombre et aux contours un peu irréguliers allaient très bien pour les missions poisseuses du Suicide Squad de John Ostrander.

  • Tornado  

    J’ai encore tous les Nova dans lesquels il y a ces épisodes et, comme je pense le faire avec son run dur DD, j’envisage de relire le run de O’Neil sur Iron man dans mes vieilles revues LUG.
    Je fais ça en dilettante (j’ai relu 3 épisodes de la saga du Super-bouffon avant de m’autoriser une longue pause pour cause d’indigestion old-school ! 😀 ), mais j’ai quand même bien envie de me replonger dans ces épisodes de mon enfance, même si je suis à peu-près certain de trouver ça naze en grande partie.

    Comme Bruce & Patrick, Iron man était de loin la série que j’aimais le moins dans Strange jusqu’à l’arrivée de la Division Alpha, que je détestais encore plus. C’est vrai que c’était froid, que les vilains étaient nuls à chier, et que les aventures de War Machine étaient complètement inintéressantes. Du coup la saga « Doomquest » chez le roi Arthur avait été une vraie friandise au milieu de tout ça !

    Alors contrairement à tous, j’adore le Stark interprété par Robert Downey Jr. je suis fan de ces personnage de noceurs et de losers magnifiques complètement déjantés. Le mec à une classe et un charisme incomparable, avec une arrogance qui culmine au génie insolant ! Dans une autre vie, j’aurais adoré être un mec comme ça ! Surtout que ce n’est que le vernis derrière lequel se cache une réelle volonté de progresser entant qu’être humain. Mais, lassé par la nullité et la bêtise de son espèce, le mec devient un vrai punk dans l’âme ! J’adore !
    Dans le 1° film « Avengers » de Whedon, il n’y a d’ailleurs aucune concurrence possible et Downey Jr écrase complètement les autres acteurs de son charisme incandescent.

    Pour finir, je dirais que le run de Matt Fraction (le seul boulot de ce scénariste que j’ai aimé jusqu’à présent), représente pour moi l’Everest de la série Iron man, à l’exception de l’arc « Extremis » de Warren Ellis, que je trouve encore supérieur. Dans le run de Fraction, on retrouve d’ailleurs cette tentative dont parlait Bruce de réhabiliter la figure du héros après le massacre opéré par Millar dans Civil War. Pour le reste, c’est décompressé (j’ai lu l’ensemble dans la collection « Deluxe » et du coup, à lire d’une traite ça passait très bien), mais c’est brillant, adulte et ça embrasse complètement l’ensemble du concept de la série tout en le modernisant. Disons que c’est typiquement ce type de lecture qui m’intéresse aujourd’hui, contrairement aux oldies. Et en plus c’est majoritairement autonome et auto-contenu ! C’est juste un poil trop long, on va dire.

    • Matt  

      Donc tu aurais rêvé être un insupportable frimeur ?^^ Ou juste un génie ?
      Le problème que j’ai avec les films c’est qu’on sent surtout que son arrogance est là pour faire rire avec des vannes de merde. Il n’y a que dans Civil War qu’il arrive enfin à prendre quelque chose au sérieux bon sang ! Sinon des gens meurent, des dangers terribles menacent ses proche ? Il sort une vanne arrogante. Il créait des armes qui tuent des millions de gens ? Bof pas grave il décide juste d’arrêter sans montrer le moindre soupçon de regret, et en faisant une blagounette au passage. Urgh ! Ce personnage est un sale con ! Crédible certes, bien joué aussi, mais impossible (pour moi) de ressentir de l’empathie pour lui.

      Par contre je suis d’accord avec toi sur le run de Fraction. C’est décompressé mais ça passe très bien en deluxe, et même mieux que Brubaker sur Captain America qui m’a un peu ennuyé en étirant trop son intrigue. J’ai bien aimé le rêve dans le désert, les réflexions sur les nouvelles technologies, etc. Et oui c’est un peu long. Moi je n’ai gardé que les 2 premiers deluxes. Je ne sais plus pourquoi j’ai revendu le 3ème puisque ça semble encore auto-contenu. Je n’ai juste pas voulu me taper le passage lié à Fear Itself dans le tome 4. Le tome 3 c’est avec la mère et la fille Hammer je crois. C’est là que j’ai du commencer à trouver que c’était trop décompressé.
      Tiens par contre Extremis de Ellis…c’est pas mal mais pour le coup j’ai trouvé ça extrêmement froid. ça ne parle que technique, il n’y a pas un seul moment humain dedans.

      • Tornado  

        L’arrogance du Stark de Downey jr est une « première armure », qui va s’effacer, ou tout au moins s’adoucir au fur et à mesure qu’il portera l’armure au sens propre.
        Son humour est également clairement un système de défense. On retrouve souvent ce type de comportement chez les gens qui sont mondains et un peu déglingués. Et j’aime ces personnages de sales cons qui évoluent et deviennent meilleurs à la longue. C’est effectivement plus crédible qu’un super-héros classique qui se lève le matin en se persuadant que tout ce qu’il va faire dans sa journée, c’est sauver la veuve et l’orphelin. Ça par contre je trouve ça complètement con comme postulat. Au moins autant que cette armure old-school qui épouse la musculature d’Iron man !!! 😀

        Le run d’Ellis est plus que froid : Il est glacial ! Mais c’est un parti-pris tellement assumé qu’il en devient fascinant dans cette alchimie et cette ambiance malsaine où la technologie et la chair finissent par ne faire qu’un.

        • Matt  

          Bah y’en a pas tant que ça des héros qui se disent ça le matin. Ils font juste un boulot comme des flics ou des agents spéciaux. Et ils n’ont pas besoin d’être cons au départ pour que ce soit crédible de les voir faire un métier à risque pour aider les gens. Les pompiers font bien ça.
          Après je comprends ton point de vue mais le souci c’est qu’il faut le supporter pendant 3 films pour finalement le voir devenir meilleur dans le 4eme. Et du coup au final moi je ne garde que le 4eme tellement il me fait chier avant^^ Ces films sont traités comme des épisodes d’une série et ça me gêne un peu parce que ce ne sont pas les mêmes réalisateurs et il faut se taper des bouses au milieu comme Avengers 2. Ben non, moi je préfère garder juste les films qui me plaisent.

    • Jyrille  

      Tout à fait d’accord avec toi sur Downey Jr dans le premier Avengers. Il est totalement différent dans le Civil War de Captain America et y est très touchant, mais dans ce film, c’est bien l’acteur qui campe Cap qui a un charisme incroyable.

  • Mathieu Tournié  

    Super chronique, je me suis revu gamin en train de lire le courrier des lecteurs, sauf que j’avais déjà feuilleté pour voir les dessins. En effet, Hawkeye est un vrai con, mais il a un super costume. Sinon, je touve que Luke McDonnell, malgré son étrange filiation avec Bagley est plus diversifié dans sa représentation des visages et des corps.

    • Bruce lit  

      @Mathieu Tournié : un super costume Hawkeye ? Avec ou sans la jupe 😉 ? Ce personnage a une fanbase ? J’ai vu qu’on allait faire son Old Man Hawkeye d’ailleurs.
      @Mattie Boy : je ne sais pas si ta question sur la seconde lecture s’adressait à moi. Elle est pour moi déterminante : si passé la première impression je n’y trouve que du creux, de l’esbroufe sans aucune consistance, je suis impitoyable quelque soit la nature du divertissement. Je me rappelle de ces épisodes où ces épisodes au terme de sa perte de mémoire est guidé par Strange avec plein de guests à la con. C’est à dire l’apothéose de la mise en place de Fraction. Je déteste ça quand un récit intimiste finit en sauterie. Une des raisons pour laquelle je n’aime pas la fin de Y the Last Man. Et plus récemment celle de Nailbitter que je déteste. Du foutage de gueule pur et simple.
      @Omac : content que tu aies aimé Iron Monger.
      @Tornado : je déteste l’arrogance aussi bien dans la vie réelle que dans les comics. Namor, Quicksilver, Nick Fury, je ne les supporte pas pour cette raison. Logan souvent aussi, même si l’accès à sa voix off en fait un personnage plus complexe qu’au premier abord.

      • Matt  

        Des guests à la con ? Il y a juste Strange. Maria Hill et Pepper Potts sont des persos récurrents de la série depuis le début du run.

        • Bruce lit  

          y a pas Natasha et Rhodey aussi ?

          • Matt  

            C’est pas comme s’ils étaient absents depuis le début du run. Il y a bien Harry et MJ avec Spidey des fois. Stark est végétatif, il a peut être besoin d’être protégé par ses potes, non ?
            Enfin autant je n’aime pas non plus quand 3000 super slips se pointent (genre Cap et Iron Man à la fin de Born, qui ne sont clairement pas dans leur série), autant là ça ne m’a pas choqué du tout.

          • Bruce lit  

            Oui. Sauf que ça fait grosse commande et que ça n’a rien d’intéressant. Pour moi en tout cas.

          • Matt  

            Bof…je m’étonne que tu pardonnes ça à la fin de Born Again mais que ça te choque ici. Quand le héros est hors service c’est peut être justement le moment où ça paraît cohérent que ses potes viennent l’aider. Rodhey est quand même aussi un perso récurrent de la série Iron Man et pas un guest.

            Je ne trouve pas que ce run soit creux. Il y a certes pas mal d’action mais il y a aussi une bonne partie consacrée au personnage de Stark qui dégénère, se reconstruit, etc. Et les potes c’est là pour aider à ça aussi. Je trouve le ton adulte et le perso bien écrit. L’aspect étiré en longueur peut déplaire, ça je le conçois. Mais sinon je n’y ai pas vu d’esbroufe.
            Et je ne dis pas ça pour défendre Fraction parce que ça doit aussi être le seul truc que j’ai aimé de lui.

          • Tornado  

            Tout pareil que Matt sur le run de Fraction !!! 😀

            L’arrogance est une attitude puante et je la déteste aussi. Sauf quand le mec a une classe folle et qu’il envoie une bande de cons valser. Là, c’est cool ! 🙂

          • Matt  

            Ah quoique il a aussi fait un peu de Iron Fist avec Brubaker le Fraction. C’était pas mal aussi.

          • Matt  

            Concernant l’arrogance, attention je trouve ça pertinent que certains personnages aient ce trait de caractère. Ce serait même bizarre que tous les persos de Marvel soient humbles. ça me pose juste problème quand c’est le personnage principal solitaire dont on suit les aventures et qu’on est censé apprécier un chouilla quand même pour en avoir quelque chose à foutre.
            Dans les films, le truc c’est que Stark n’a jamais de vrai problème qui pourrait nous permettre de voir sous la façade justement. Pour indiquer qu’il un petit souci d’alcool, on le montre faire le con sur une piste de danse…puis plus rien on suppose qu’il s’en remet facilement.
            ça ne sert qu’à faire des blagues en gros. Donc ça pue^^

      • PierreN  

        Bien sûr qu’Hawkeye a une fanbase, ça doit être un des Avengers « classiques » (comprendre par là pré-Bendis) les plus appréciés.
        La présence de Cap dans Born Again ne me gêne pas pour ma part, tout simplement parce ce qu’elle ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe et ne s’impose pas comme un procédé narratif artificiel pour mettre en place la réconciliation de la trinité de Marvel (dans l’arc de Fraction, la seule utilité de Thor et des Cap, c’est leur rôle dans la réanimation de Tony et c’est tout), puisque celui sert de contrepoint au personnage de Nuke.
        Au-delà de l’affrontement entre ces deux personnages qui se considèrent comme des patriotes, je considère que Miller a réalisé-là un des portraits les plus juste du vengeurs étoilé (la réplique « je ne suis loyal qu’envers le rêve américain » résume parfaitement son idéalisme et les distances qu’il n’a pas hésité à prendre par le passé avec le gouvernement et l’armée quand il était en désaccord avec les institutions).
        Cap et ses camarades sont utilisés avec parcimonie et de manière assez judicieuse je trouve. J’adore la façon dont Mazzucchelli représente Thor de manière iconique et épuré, pas besoin d’en rajouter, un marteau levé vers le ciel, le coup de tonnerre et une cape rouge suffissent pour le reconnaître. Merci à celui qui a eu l’idée d’utiliser cette case pour un bouquin de Nikolavitch (Mythe & Super-Héros).
        http://www.openlettersmonthly.com/stevereads/wp-content/uploads/2011/03/mazzucchelli-thor.jpg
        https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/61FRZP3U-nL._SX258_BO1,204,203,200_.jpg

        • Bruce lit  

          Voilà.
          A aucun moment l’interaction de toute ce casting ne fonctionne pour moi.
          Et encore, il est moins nul ici que dans ses Xmen où son écriture équivalait à un zapping hystérique d’un personnage à l’autre.

        • Matt  

          Ah ben moi j’ai vraiment trouvé que ça tombait comme un cheveu sur la soupe dans Born Again. D’un coup on oublie DD et on s’occupe de Nuke et d’un projet de super soldats. WTF ?

          Bon j’ai aimé quand même mais ça n’a rien à foutre là.

          Dans le Iron Man de Fraction, encore une fois je trouve que ça marche. M’enfin les gars oui ils servent peut être juste à aider Stark mais c’est quoi le problème ? C’est ses potes, ils servent aussi à ça. Et il n’y a pas toute l’équipe des vengeurs qui débarquent en costume. La plupart sont en civils. Et au moins on reste sur l’histoire de Stark, Fraction ne décide pas d’un coup de s’intéresser à un subplot concernant Maria Hill ou je ne sais quoi.

        • Matt  

          Enfin chacun son truc mais je n’adhère pas du tout à votre avis, je comprends à peine comment vous avez perçu ça comme une invasion de guests inutiles…

          Tant pis pour vous hein si vous n’aimez pas^^

          • PierreN  

            Soyons d’accord pour ne pas être d’accord, donc. 😉

        • Jyrille  

          Magnifique ce dessin de Mazzucchelli. Merci PierreN.

  • Tornado  

    Hébé moi chuis d’accord avec Matt. Même si j’adore Born Again, je trouve la fin assez foireuse avec Nuke (malgré les trrès beaux « moments Miller » dans la mise en scène de l’arrivée des Avengers).
    Le run de Fraction, qui a mon sens n’a pas à être comparé au Daredevil de Miller mais plutôt aux autres runs effectués sur la série Iron man, restera pour moi très largement au dessus du lot, et certainement l’une des seules sagas consacrées au personnage que je garderais à long terme.

    • Bruce lit  

      Mine de rien, même avec une fin moins réussie et Nuke, Born Again reste le summum de la littérature Marvel. En induisant que celui-ci est issu d’un programme Weapon X, il lance en moins d’une page des centaines de pistes qui seront repris par la suite.
      Ce que Matt avance comme d’habitude en tout rationalisme est indéniable. C’est juste que on a vu ce genre de teamup des milliards de fois et que tout ceci a la saveur d’un chewing gum prémachés par d’autres. Fraction est étonnamment bon dans l’individuel, le collectif, comme Bendis, il est nul là dedans. Bon, de toute façon même sur son Sex Crimninlas que beaucoup, dont Présence, vouent aux gémonies, son écriture m’agace. tOut comme celle sa copine Kelly Machin-Truc et sa bitch planet.

      • Présence  

        Je ne voue pas la série Sex Criminals aux gémonies ; au contraire je la porte aux nues.

      • Matt  

        C’est la presse people ce blog^^ Je ne savais même pas que Kelly Sue Deconnick était mariée à Matt Fraction. Et en fait je m’en fous mais c’est marrant d’apprendre ça au détour d’un commentaire.

      • Matt  

        c’est vrai que c’était pas super sympa les Gémonies Bruce^^ Des escaliers ou on exposait les suppliciés à Rome.

        • Bruce lit  

          Note à moi-même : arrêter de boire le soir avant Bruce Lit. Tornado, ton Whisky est putain de traître. Hips !

  • Jyrille  

    Comme pour l’épisode de Captain et the Falcon, cela ne m’intéresse pas du tout mais ton avis oui. Je serai bien incapable de lire ça tellement les dessins me hérissent le poil. A part le scan avec le gros robot bleu (où j’ai l’impression de voir un peu de Kirby, de JRJr voire de Neal Adams), tout est laid pour moi.
    Je ne parle évidemment pas du scan de Born Again : le trait de Mazzuchelli est tout de suite impressionnant.

    De plus le personnage ne m’intéresse pas, pas celui-là : dans mon souvenir, quand je lisais du Marvel, Iron Man était assommant et fatiguant. Je préfère la nouvelle mouture cinématographique, plus logique pour moi : après tout, c’est la posture que prend Bruce Wayne pour ne pas se faire démasquer (je viens de relire Batman Year One je vous rappelle).

    Quant à cet Alice Cooper, je ne le connais pas, va falloir que je l’écoute.

    • Bruce lit  

      Quand je lisais du Marvel, Iron Man était assommant et fatiguant. : Tu es raccord avec les propos de l’article 😉

      Alice Cooper : je ne te le conseille pas : le son est désastreux, Alice, dans un sale état (accroc à la Coke, ce qui explique sa maigreur). From the Inside est un album pour les initiés pas facile à supporter. Mais sais t’on jamais….

      • Jyrille  

        Ok je vais me tenir à la vidéo youtube pour le moment alors ! 😉

  • Jyrille  

    Par contre, j’ai eu un poster qui m’a accompagné entre mes 16 ans et mes 32 ans, de ma chambre chez mes parents à mon quatrième appart, avant de se faire déchirer par ma toute jeune Zoé (et je fus très très triste de le perdre car je l’adorai, ce poster) : http://static.flickr.com/3286/3113968300_227899371d_b.jpg

  • Matt  

    Et sinon, qui a lu le run de Quesada sur Iron man durant la période « heroes reborn » ? J’ai vu que Hachette a réédité un arc de cette période.

    • Présence  

      Désolé, je ne l’ai pas lu.

  • PierreN  

    C’est celui où l’armure se retourne contre Stark (après le run de Busiek mais avant celui de Jackson Miller) ? J’en garde pas un souvenir impérissable.

  • JP Nguyen  

    J’avais du Iron Man par Quesada, le TPB « Mask in the Iron Man », je crois, et je m’en suis débarrassé, je trouvais ça assez médiocre (et pourtant, je bazarde peu de comics…)

  • Eddy Vanleffe  

    J’avais bien aimé sur le coup, mais en fait c’est très…moyen!

    une sorte de paralèlle à son run sur Daredevil, mais en moins bien.
    Bon après le coup du gars qui affronte son armure, c’est une trouvaille pas si mal…

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