Une nouvelle image (Spawn)

Spawn origins book 1 par Todd McFarlane

1ère publication le 12/03/15- Mise à jour le 12/05/22

Un article de : PRÉSENCE

VO : Image

VF : Delcourt

Cette réédition parue en mai 2022 regroupe les épisodes 1 à 15 de la série Spawn y compris les épisodes de Neil Gaiman,  d’Alan Moore et Dave Sim.


En bonus le 1er épisode en noir et blanc version Director’s Cut commenté par Todd McFarlane et signe également une préface exclusive . Traduction Alex Nikolavitch. 

Quelque part à New York, un individu reprend conscience. Il est habillé d’une tunique moulante, avec une grande cape démesurée qui semble bouger par sa propre volonté, ainsi que des dizaines de mètres de chaîne, elle aussi mue de façon autonome. Dans son esprit, une seule question : pour quelle raison est-il revenu à la vie ?

À la télévision, 3 présentateurs évoquent sur autant de chaînes différentes et chacun à leur façon (chaîne d’information continue, éditorialiste réactionnaire, chaîne spécialisé dans la vie mondaine des célébrités) le défunt lieutenant-colonel Al Simmons et les actions de Wanda Blake, sa veuve. Les souvenirs reviennent par bribes, il a été Al Simmons, il était marié, il est mort assassiné par un tueur dont il ne se souvient pas.

Les éclairs en provenance directe de Dark Knight returns

Les éclairs en provenance directe de Dark Knight Returns©Image Comics

Spawn s’installe dans une ruelle de New York, habitée par une douzaine de clochards. Il affronte un autre rejeton de l’enfer (Violator), un cyborg pas commode (Overt-Kill) travaillant pour la mafia, il se trouve face à face avec le démon (Malebolgia) qui lui a rendu cette forme de vie, il visite les cercles des Enfers, il se bat contre un ange (Angela, de sexe femelle de toute évidence), il croise Cerebus, encore quelques cyborgs et il finit par se souvenir de l’identité de son meurtrier.

En 1992, 7 des dessinateurs les plus vendeurs travaillant pour Marvel Comics prennent leur indépendance, fondent leur propre maison d’édition baptisée Image Comics, et lancent chacun leur série. Il s’agit de Jim Lee (WildC.A.T.s : Covert-Action-Team), Todd McFarlane (Spawn), Erik Larsen (Savage Dragon), Jim Valentino (Shadowhawk), Marc Silvestri (Cyberforce), Rob Liefeld (Youngblood) et Whilce Portacio (Wetworks).

Image Comics fonctionne comme une maison d’édition chargée de la partie administrative à laquelle se rattachent les 7 studios correspondant formant autant de branches. Parmi eux, seuls Erik Larsen et Todd McFarlane ont continué à produire ou à faire produire leur série presque mensuellement.

Avant toute chose, ce tome est une preuve irréfutable du talent d’illustrateur de McFarlane. Il ne se réfugie pas derrière un style réaliste pour donner plus de sérieux et de crédibilité à sa création, il continue à marier un sens obsessionnel du détail avec un penchant pour l’exagération qui se manifeste aussi bien dans les maillons innombrables des chaînes du costume que dans les tronches saisissantes des seconds rôles.

Des kilomètres de chaînes

Des kilomètres de chaînes ©Image Comics

Chaque épisode comporte son lot de pleines pages et de grandes cases, magnifiées dans cette édition juste un peu plus grande que le format comics traditionnel. McFarlane ne renie en aucun cas les codes graphiques des superhéros, il s’inscrit au contraire dans cette tradition très américaine pour donner sa vision, son interprétation en y mettant toute son énergie. Il ne triche pas avec le lecteur : il prend tout le temps nécessaire pour mettre tous les détails qu’il souhaite. Chaque case dégage une énergie et un sens de la composition percutants, avec souvent une légère touche d’humour, voire de dérision.

La conception graphique des personnages n’appartient qu’à McFarlane et ne fonctionne que parce que c’est lui qui les dessine. Je pense en particulier au Violator dans ses 2 formes : le clown et le monstre démoniaque. À la fois, l’une et l’autre forme font monter un sourire aux lèvres car elles jouent sur le second degré du gros porc et de l’horreur impossible avec plein de dents pointues ; à la fois elles provoquent un sentiment de répulsion car l’une et l’autre sont empreintes de sadisme et de méchanceté. Overt-Kill impressionne par sa stature et fait sourire par les tics graphiques des années 1990.

Le cyborg, à la mode 1990

Le cyborg, à la mode 1990 ©Image Comics

Les seconds rôles sont tous formidables qu’il s’agisse des parrains de la mafia dans leurs costumes noirs, ou du tandem irrésistible de Sam et Twitch (le grand gros et le petit maigre, on n’est pas loin de Laurel et Hardy). Il faut également évoquer le cas particulier des femmes, ici essentiellement représentées par Wanda Blake (veuve d’Al Simmons) et Angela (ange, tueuse de Hellspawn). McFarlane les dessine comme des top-modèles internationaux avec des tenues de hautes coutures. Il n’y a que pour Angela où il se laisse aller le temps d’une case ou deux à mettre un peu trop en avant son postérieur.

Les expressions des visages sont absolument irrésistibles de bout en bout. McFarlane a l’art et la manière de composer les traits d’un visage pour aboutir à une expressivité maximale. Je pense au sourire satisfait et hypocrite du patron proposant à sa secrétaire de lui faire une petite gâterie, aux moues vulgaires du clown, aux mines désabusées de Sam, au regard impénétrable de Billy Kincaid, etc.

L'inoubliable Billy Kincaid (et de copieux phylactères)

L’inoubliable Billy Kincaid (et de copieux phylactères) ©Image Comics

McFarlane n’y va pas avec le dos de la cuillère : il utilise un medium visuel, il est là pour en mettre plein la vue à ses lecteurs, toutes les exagérations sont permises. Spawn est un démon d’un des Enfers dotés de pouvoirs surnaturels ; ça brille de partout quand il s’en sert dans de grandes gerbes d’énergie. Spawn préfère utiliser les bonnes vieilles méthodes combats ; il rentre par effraction dans une armurerie de la CIA et s’équipe de très gros flingues, avec la cartouchière en bandoulière bien sûr.

Angela a un costume riquiqui, mais une lance dotée d’une lame démesurée, ouvragée, et parée de rubans qui semblent eux aussi animés d’une vie propre. Il donne même des indications à Tom Orzechowski (le lettreur) pour les phylactères soient le plus expressifs possibles (s’inspirant beaucoup du travail de Dave Sim dans Cerebus). La mise en couleurs a été réalisée par Steve Oliff (dont le nom est bizarrement absent de la page de garde) pour un résultat abouti malgré les moyens informatiques limités de l’époque.

L'ange des rubans

L’ange des rubans ©Image Comics

Et l’histoire ? C’est vrai que quand tous ces dessinateurs ont déclaré leur indépendance, la profession et les lecteurs se sont dit que le niveau des histoires allait être pathétique d’amateurisme. La première fois que j’ai lu ces épisodes, j’avais été déçu par leur simplisme. Avec le recul de la relecture, ce qui est le plus étonnant c’est de redécouvrir que McFarlane sait où il va. Son histoire est plutôt bien ficelée, les personnages sont tous distincts et la trame général mêle des démons, avec une conspiration, une histoire d’amour impossible, une guerre entre les Enfers et le Paradis, la recherche d’informations sur la nature des Hellspawns, etc.

D’ailleurs, à plusieurs reprises, McFarlane a recours à des écrans de télé pour pouvoir faire passer toutes les informations nécessaires pour poser le cadre de son histoire (comme les utilisait Frank Miller dans The Dark Knight Returns). Ces épisodes écrits par McFarlane se laissent lire et forment une trame satisfaisante pour les illustrations toniques, drôles et pleins de superbe. Mais au bout d’un moment, McFarlane en a eu marre d’entendre que le scénario ne tenait pas la route et il a invité 4 scénaristes reconnus pour leurs talents le temps d’un épisode chacun.

L'usage des écrans télé, inspiré par Frank Miller

L’usage des écrans télé, inspiré par Frank Miller ©Image Comics

Alan Moore écrit l’histoire de l’épisode 8 qui correspond à une visite de 8 niveaux des Enfers pour Billy Kincaid (tueur d’enfants en série). C’est agréable, assez léger pour du Alan Moore, assez structuré pour que McFarlane puisse développer une mythologie sur cette base. Moore se servira de la morale finale dans la minisérie consacrée au Violator (Caca happens).

Frank Miller écrit l’histoire de l’épisode 11. Il s’agit d’une guerre entre 2 gangs rivaux de cyborgs qui se disputent l’allée dans laquelle squattent Spawn et ses copains clodos. Euh, il n’y a pas de manière polie de le dire : Miller ne s’est vraiment pas foulé. Il se rattrapera un peu pour le crossover Spawn/Batman.

Un clown qui ne paye pas de mine, mais qui fait peur

Un clown qui ne paye pas de mine, mais qui fait peur ©Image Comics

Neil Gaiman a écrit l’épisode 9 pour lequel il a inventé Angela et le comte Nicholas Cogliostro. L’épisode se laisse lire tranquillement avec le personnage d’Angela qui fait tout de suite mouche grâce à son caractère hautain et ses atouts physiques. Pendant des années, McFarlane ne l’a pas réédité car il était en différent avec Gaiman.

Ce dernier prétendait qu’il avait droit à une partie des droits d’auteur sur ces personnages, en tant que co-créateur, alors que McFarlane soutenait qu’ils avaient été créés dans le cadre d’un contrat d’employé, sans aucuns droits d’auteur de prévus. Cette situation est d’autant plus cocasse si l’on se rappelle que McFarlane était parti de chez Marvel pour devenir propriétaire de ses personnages et défendre par là même les droits des auteurs. Ce qui nous amène à l’épisode 10.

Et pourquoi pas un Spawn chevalier (par Neil Gaiman) ?

Et pourquoi pas un Spawn chevalier (par Neil Gaiman) ? ©Image Comics

Dave Sim a écrit l’épisode 10 (sur la couverture Cerebus s’exclame Gah ! Color !) dans lequel Spawn se fait balader devant une assemblée de superhéros emprisonnés par une grosse entreprise, et de créateurs spoliés de leurs droits par cette même grosse entreprise. Cet épisode bénéficie d’une introduction de 2 pages de Dave Sim dans laquelle il explique les raisons de l’absence de réédition de cette histoire jusqu’alors. Quand McFarlane s’est rendu compte du fond de l’histoire de Sim, il a dans un premier temps tenté de faire le forcing en la refusant tout net et en exigeant une autre histoire.

D’un autre côté, il faut bien comprendre que lorsque McFarlane avait passé commande à Dave Sim, ce n’était pas sur la base de sa célébrité (surtout comparé à Alan Moore, Neil Gaiman et Frank Miller). C’était parce que Dave Sim était le champion des comics indépendants. Donc il était assez naturel que Sim profite de l’incroyable tribune qui lui était ainsi offerte.J’ai pris beaucoup plus de plaisir que je ne pensais à retrouver Al Simmons, Terry Fitzgerald, Wanda Blake, Cyan, Jason Wynn, Sam & Twitch, Angela et les autres dans cette superbe édition qui comprend pour la première fois les épisodes 9 et 10, avec ces illustrations magnifiques dans leur démesure.

Sauve nous ! (implorent les personnages de Marvel et DC)

Sauve nous ! (implorent les personnages de Marvel et DC) ©Image Comics

31 comments

  • Bruce  

    Ton aptitude à trouve du bon en tout m’épatera toujours !
    Spawn pour moi , c’est l’arnaque ! Des noms prestigieux pour une histoire tenant sur un mouchoir de poche. le règne définitif des images sur le scénario ! L’arnaque de Gaiman qui se fait avoir comme un bleu ! Une histoire qui avance à deux à l’heure !
    Pourtant, je comprends ton point de vue. Il m’arrive de relire ces volumes en médiathèque et d’être happé par l’ambiance, de me dire ça y ‘est il va se passer quelque chose, vivement le prochain épisode ! Et pschitt !
    Je reconnais pourtant quelques bons trucs chez Spawn : j’aimais beaucoup le compteur d’énergie dégressive ( qui commençait tellement haut qu’il doit encore tourner si ça se trouve….). Spawn c’est avant tout une ambiance marquante, tellement marquante qu’elle prend le pas sur l’histoire. Je vois des séquences, toujours les mêmes : celles d’ouverture et de fermeture voyant Al Simmons avec ses clodos, celles répugnante où sa bouche est remplie d’asticots, et les séquences où il joue à cache cache avec sa fille et sa femme.
    Le personnage est foncièrement odieux et le fait qu’il soit noir n’apporte rien à l’histoire : dans l’état où il est, ça ne compte plus….

    • Présence  

      Mon commentaire ne porte que sur ces 12 épisodes, et pas sur la série. Je n’ai d’ailleurs pas relus les épisodes suivants, malgré 2 bénéficiant d’un scénario de Grant Morrison.

      A l’époque de leur sortie, le lecteur n’avait pas le recul pour savoir que Todd McFarlane finirait par recourir à de la main d’œuvre pour le remplacer en tant que dessinateur, puis en tant que scénariste. Il n’était pas non plus possible de prédire les démêlés autour des droits du personnage d’Angela.

      J’ai dû abandonner la lecture de Spawn après une vingtaine d’épisodes. Le compteur d’énergie a fait long feu aussi.

  • Bruce  

    Par contre ton anecdote concernant Dave Sim m’a fait sourire ! Un petite poche de résistance magnifique dans le monde du mainstream. Et ces scans ! Gaiman a l’air complètement idiot et Alan Moore en tee shirt est aussi effrayant qu’Al Simmons !

    • Présence  

      Avec ces 4 épisodes, McFarlane souhaitait faire taire les médisants qui se moquaient des fondateurs d’Image, comme étant des artistes en mettant plein la vue, et de piètres scénaristes. Bref : des comics qui tenaient plus de la collection d’images prêtes à faire des posters que des histoires.

      Avec le recul, il semble étrange que la réponse de McFarlane ait été d’embaucher des scénaristes de renom, plutôt que de prouver que ses propres scénarios tenaient la route.

      Toujours à cette époque, Dave Sim promouvait avec conviction et verve le statut d’auto-éditeur (avec le soutien de Peter Laird & Kevin Eastman pour les Tortues Ninjas, et plus tard de Jeff Smith de Bone). S’il ne connaissait pas l’envergure médiatique de Moore, Gaiman et Miller auprès du grand public, c’était un personnage incontournable et charismatique de l’industrie des comics.

      Pour les photographies – C’est assemblage n’est que thématique (les 4 scénaristes embauchés par McFarlane le temps d’un épisode). J’ai été piocher des photographies de chacun d’entre eux à des époques différentes. La photographie de Gaiman est assez récente (barbe poivre et sel), alors que les autres datent un peu.

  • phil cordier  

    bon, tu ne m’as pas donné envie de ressortir mes Spawn de leurs cartons, mais presque; j’ai du lire les 30 premiers à l’époque, et rien en me pousse à les relire, tandis que je pourrais craquer facilement sur les Spidey du même Toddler; Mais il faut reconnaitre à ce gars de savoir ce qu’il voulait et d’y aller à fond, et avec amour de son perso. Seul Larsen et son Dragon ont fait (bien) mieux dans cette abnégation

    • Présence  

      Je guette la sortie de chaque tome de Savage Dragon (en VO) car c’est toujours un plaisir aussi régressif qu’intelligent.

  • JP Nguyen  

    J’ai suivi ça en VF jusq’au numéro 40 environ. Bof. A l’époque, je m’étais laissé abuser par les dessins fouillis-flashy et les grandes déclarations d’intention du Todd. 20 ans plus tard, Image est l’éditeur le plus créatif et diversifié des comics américain mais on ne peut pas forcément associer ce succès avec la recette de McFarlane sur Spawn.Il voulait faire de Spawn un personnage iconique, un nouveau Batman ou Wolverine. C’est au contraire en arrêtant de se limiter un univers partagé à la DC/Marvel qu’Image a pu publier tout un tas de séries, dans plein de genres différents, au point de devenir le nouveau Vertigo. Qui l’eut-cru ?

    • Bruce lit  

      Et le film, c’était pas une merveille le film ?

    • Présence  

      J’avais lu le début des 7 séries Image, avec une grande attente vis-à-vis de ces créateurs libérés du joug contraignant de Marvel, pour voir des créations intrigantes, mais avec des scénarios qui laissaient à désirer.

      20 ans plus tard, je redécouvre avec un énorme plaisir « Savage Dragon » d’Erik Larsen (dont j’avais du mal à supporter les dessins à l’époque, ainsi que le côté bourrin des histoires). J’ai souhaité replonger dans les premiers Spawn pour savoir s’ils étaient aussi mauvais que l’impression que j’en avais conservée. Et bien non, pas tant que ça.

      Je suis très tenté de commettre l’irréparable, de ternir ma réputation, et de faire l’acquisition du Younblood de Rob Liefeld, réécrit par Joe Casey…

  • Stan FREDO  

    Je suis passé totalement à côté de Spawn, dont le déroulé le plus légendaire s’est produit dans cette vaste période au cours de laquelle j’ai décroché de la BD et des comics sauf très rare exception. Je n’ai aucune envie de m’y mettre (sans même aborder la contrainte économique) et mets donc les « œillères » qui-vont-bien !

    • Présence  

      La création d’Image fut un bouleversement historique dans le monde des comics à l’époque. Comme le fait remarquer JP Nguyen, l’offre d’Image est aujourd’hui pléthorique, diversifiée et assez éloignée des superhéros, chose qui n’était pas prévisible à ses débuts.

      Plus fort encore, le système de main d’oeuvre (existant chez Marvel et DC) que les créateurs d’Image avaient rapidement reproduit y est devenu minoritaire.

      • Bruce lit  

        Oui ! Une évolution incroyable ! Quelle serait selon vous la série qui a changé la donne ? Walking Dead ?

        • Présence  

          En consultant la page wikipedia ci-dessous (current ongoing series), cela donne l’impression que cet âge d’or d’Image a débuté en 2012, pour prendre son essor en 2013. Une bonne partie des séries les plus intéressantes ne dépend pas de Skybound (la branche Image de Robert Kirkman).

          Comme souvent, il est fort probable que c’est une conjonction de facteurs qui a changé la donne : sûrement le succès de Walking Dead, le coche raté de la branche Icon de Marvel qui a préféré se concentrer sur ses auteurs maisons plutôt que de se diversifier, la baisse de régime de Vertigo, les exemples de Dynamite et IDW qui ont montré qu’il est possible d’être rentable avec des petits tirages, certainement un responsable éditorial (ou plusieurs) plus débrouillard que ses prédécesseurs, etc.

          • Stan FREDO  

            Vrai que l’on trouve des choses de qualité en dehors des majors. Je suis la série « Shaft » en ce moment. Elle faisait craindre le pire, mais malgré des dessins un peu patauds, cette proposition est de bonne qualité.

  • Tornado  

    Tout à fait le genre d’article où Présence excelle à pointer les qualités graphiques et picturales !

    N’empêche, moi qui déteste, qui HAIS l’esthétique des comics estampillés 90’s, je trouve que Spawn possède une grande classe visuelle. Je n’ai lu que le premier recueil Delcourt (sans les épisodes de Gaiman et Sim). Je m’y suis intéressé, à l’époque, uniquement parce que Moore, Morrison et Miller y avaient participé. J’avais trouvé ça pas mal du tout en fait. Mais j’avais arrêté assez vite en apprenant, par ci, par là, que la série ne débouchait sur rien…

    A l’heure où il est question que DC Comics abandonne sa continuité, on peut se poser la question : « Spawn » n’est-elle pas typiquement une série ongoing qui n’aurait jamais dû l’être ? Je veux dire par là : N’aurait-elle pas été géniale sous la forme d’une série limitée, avec une fin en bonne et due forme ?

    • Présence  

      Difficile de répondre à cette question puisque tout semble indiquer que dès le départ Todd McFarlane a conçu Spawn comme un personnage récurrent, un point de départ pour développer tout un environnement.

      Je ne me suis jamais posé la question de savoir comment les fondateurs d’Image envisageait leurs créations, série continue ou minisérie. Dans mon esprit, je tenais pour acquis qu’ils avaient tous à l’esprit des séries continues, ou peut-être une série de miniséries pour Jim Valentino.

  • Jyrille  

    Je n’ai jamais lu Spawn mais tu donnes envie, en fait, Présence ! Merci beaucoup pour cet article éclairant. Comme Bruce je pensais que c’était l’arrivée du dessin racoleur mais je vois que je confonds les dessinateurs de cette époque : je pense que je ne pourrai jamais lire de Liefield.

    • Présence  

      Jusqu’ici, je n’ai pas eu le courage de replonger dans les Youngblood de Rob Liefeld. ais il paraît qu’il ne faut jamais dire jamais.

  • Bruce lit  

    Ton article continue de m’obséder ! A tel point que je suis sur le point de changer le titre en  » Gah Color ! ».

    • Présence  

      « Gah color » est le titre que j’avais utilisé pour un autre site. Pour une fois, je suis assez content de celui de cet article, à savoir « Une nouvelle Image » qui met plus l’accent sur la création d’Image Comics. « Gah color » me semblait trop cryptique et trop nombriliste (c’est-à-dire ramenant tout à Dave Sim) dans le contexte d’un article dédié avant tout à Todd McFarlane.

  • Twhip  

    Spawn c’est ma madeleine car j’ai commencé (très tard) les comix avec lui ! Les 50 derniers numéros sont plus bof bof…. :))

  • bob reynolds  

    spawn , c est pas compliqué, c est mon comics préféré. Au moins jusqu’au 100. un run exceptionnel, adulte, pas manichéén, violent et émouvant… une merveille (et j ai 32 ans de comics au compteur). probablement l’une des series les plus sous estimée, parce que mcfarlane, image et tout le tralala qu’on entend dans la bouche des fans de ceux qui savent que le comics c est moore, gaiman et ceux de la liste qu on leur a donné pour briller en société. (enfin en société, c est vite dit).

  • Simkin  

    Bel article!
    Spawn j’ai adoré… au début. C’est vrai que ca à eu tendance par la suite à me perdre en chemin. Dommage qu’il n’y ait pas eu de fin digne de ce nom.

    En tout cas lire cet article me donne envie de me les refaire.
    Quelqu’un saurait me dire si les séries récentes de Spawn valent le coup?

    • Présence  

      Je lis Spawn par période. La fin d’Al Simmons m’a bien plu, le début de son successeur aussi. Après je suis passé aux épisodes coréalisés avec Erik Larsen.

  • Alkor  

    Hello Presence, j’ai beaucoup aimé ton article 😀

    J’aurai une question concernant le numéro 10, sur la phrase :

    « Cet épisode bénéficie d’une introduction de 2 pages de Dave Sim dans laquelle il explique les raisons de l’absence de réédition de cette histoire jusqu’alors. »

    Je n’ai pas trouvé cette introduction dans la version dématérialisé, est-ce que ce serait possible de savoir ce qu’a dit le créateur de Cerebus concernant la réédition de l’issue numéro 10 ?

    Merci 🙂

    • Présence  

      Bonjour Alkor,

      je viens de remettre la main sur mon exemplaire de Spawn origins collection book one. L’introduction de Dave Sim comprend 2 pages en petits caractère, et s’intitule : Ainsi Todd veut réimprimer Spawn 10…

      Sim explique que McFarlane et lui ont abouti à un accord de type réciproque : McFarlane a le droit de réimprimer l’épisode 10 parce qu’il y a Spawn, et Sim peut réimprimer l’épisode 10 s’il le souhaite parce ce qu’il y a Cerebus dedans, sans besoin de contrat, ou de rémunération spécifique de l’un à l’autre.

      Ensuite il explique le contexte dans lequel il a été amené à écrire un numéro de Spawn : McFarlane qui engage de vrais scénaristes pour sa série. Alan Moore accepte de réserver un des cercles des enfers pour Sim, afin qu’il puisse raconter son histoire (celui appelé Erebus). Il raconte qu’il a envoyé le script à McFarlane qui l’a appelé pour lui expliquer qu’il ne pourrait pas l’utiliser et que Dave Sim lui a répondu du tac au tac qu’il n’en aurait pas d’autre.

      Néanmoins Dave Sim avait conservé l’idée de rendre la monnaie de sa pièce à McFarlane. Profitant d’une convention, il a indiqué à Larry Marder (un des responsables d’Image à l’époque) que si McFarlane réimprimait l’épisode 10, il lui ferait un procès (à une époque où Dave Sim gagnait très bien sa vie avec Cerebus, et était très populaire auprès des créateurs de comics). Marder l’a pris au sérieux, McFarlane aussi. Il aura fallu attendre 14 ans avant que le souhait d’avoir une collection complète pousse McFarlane à se risquer à prendre contact avec Sim.

      Voilà pour le contenu de cette copieuse introduction, Sim se montrant toujours aussi malicieux et drôle dans sa prose.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour,

    cool du SPAWN, c’est Thierry Mornet qui va être content.

    J’ai possédé tous SPAWN et son univers quand Semic l’éditait. Malgré des débuts poussifs, plus la saga progressait, plus on était pris dans un véritable feuilleton, le côté on-going fonctionnant très bien. Mac Farlane abandonne finalement assez vite les dessins, puis aussi les scénarios qui laissent à d’autre dont Brian Holguin. A partir de là SPAWN prend son envol. Pour les dessins, il y a eu peu de dessinateur. Jusqu’au 100 : MacFarlane, Dwayne Turner, Tony Daniel et surtout Greg Capullo dont le trait évolu radicalement suite à sa très longue prestation (il quitte au numéro 100 pour laisser sa place à Angel Medina).

    Les divers spin-off étaient quand même d’un très bon niveau avec Sam&Twitch (oh du bon Bendis), Spawn the undead par Paul Jenkins, Hellspawn (Ben Templesmith, Ashley Wood), Violator, Angela, Blood Feud, Curse of the Spawn, Spawn The Dark Age (avec Liam Sharp) et un Spawn / Batman.

    Après le #100 il y aura une légère baisse de régime, le 100 voyant l’affrontement final entre les forces de l’Enfer et le Paradis et Spawn renversait le statut quo. Cela aurait pu en finir là. C’est plus poussif ensuite mais l’arrivée de l’excellent scénariste David Hine redonnera un nouvel élan à la série. Puis MacFarlane tue son héros pour en une nouvelle ère avec un nouveau Spawn. A partir du 300, Mac Farlane prend une nouvelle route, en capitalisant avec les milliers de pages publiés. Spawn devient plus un justicier, la série n’hésite pas désormais à flirter avec les codes du super héros (plus présent qu’en 1992 néanmoins !!!) et les spin off arrivent avec un casting bien touffu voire même la création d’un équipe comme une Justice League of Spawn.

    Mine de rien, Spawn fut le premier titre Image a proposer rapidement autre chose que du super-slip en faisant rapidement le titre le plus original de la jeune maison d’édition. Il traitait des thèmes assez inédit pour du comics grand public : les laissés pour compte (les origines dans une ruelle, nu ou presque, un classique des séries originels Image), l’environnement pour évoluer rapidement dans un registre horreur, glauque, crasse assez surprenant. Même le costume n’est plus du spandex mais, normal et logique, Marvel oblige, assume jusqu’au bout sa parenté avec Venom, que MacFarlane a contribué à populariser er créer avec une utilisation poussée à son paroxysme.

    J’y suis revenu par période : autour du #200 pour Whilce Portacio comme dessinateur, puis j’ai suivi quelques numéros à partir du #300 pour vivre le record.

    J’y reviendrai en septembre avec la publication en VF dans un beau format d’un nouveau spin-off faisant partie d’une relance audacieuse dans le marché actuel puisque MacFarlane assume désormais sa création et vient de lancer 3 nouveaux titres KING SPAWN , THE GUNSLINGER, THE SCORCHED faisant partie d’un Spawn-verse, un véritable univers partagé.

    Près de 30 ans après la création d’Image, la longévité de SPAWN en impose tout comme son compère SAVAGE DRAGON que je suis toujours.

    • Présence  

      Merci pour cette rétrospective globale très intéressante car j’avais arrêté de lire la série vers le numéro 20 ou 30, je ne sais plus. J’ai lu aussi une partie des séries dérivées que tu cites, avec une préférence pour Hellspawn.

      Pour le plaisir, mon commentaire sur la rencontre entre Spawn et Batman :

      https://www.babelio.com/livres/Miller-Spawn-Batman-HS-n1/683024/critiques/733218

    • JB  

      « Après le #100 il y aura une légère baisse de régime, le 100 voyant l’affrontement final entre les forces de l’Enfer et le Paradis et Spawn renversait le statut quo »

      En même temps, si je me souviens bien, le n°100 dégage les personnages objets du litige avec Neil Gaiman. Mais la baisse de régime n’est probablement qu’un hasard, non ? ^^

      • Fletcher Arrowsmith  

        En effet le centième épisode offre une porte de sortie en se débarrassant d’Angela.

        La baisse de régime est plutôt à mettre au crédit de la série qui cherche un nouveau souffle, le Malebolgia étant vaincu. Et puis avec Angel Medina graphiquement il y a également un tournant, car jusque là Turner, Capullo et Daniel avaient une approche dans la lignée de Todd McFarlane.

        Anecdotes : Georges Perez dessine la cover de Spawn 101 et dans la première VI SPAWN en VF par semic il y a avait une planche pin-up dessinée par Geroge Perez également.

  • Présence  

    Pour les très curieux qui ont beaucoup de temps devant eux, Jim Rugg & Ed Piskor lisent les dépositions de Todd McFarlane et Neil Gaiman, ainsi que de leurs avocats, à l’occasion du procès sur les droits du personnage Angela, en 6 parties :

    Partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=w2UQaLfdu7c

    Partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=x2t9n9utdIA

    Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=lZCVb8N39FA

    Partie 4 : https://www.youtube.com/watch?v=zP6wE0ZLy74

    Partie 5 : https://www.youtube.com/watch?v=VuWs8cSdsTs

    Partie 6 : https://www.youtube.com/watch?v=shwypWFB_WU

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