À part utiliser et séduire les mecs, tu n’es capable de rien. (Une nuit avec toi)

Une nuit avec toi, de Maran Hrachyan

Un article de PRESENCE

VF : Glénat

Un drame va se produire.
© Glénat 

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Son édition originale date de 2023. Il a été réalisé par Maran Hrachyan, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il compte cent-soixante-deux pages de bande dessinée.

Un animateur est en train de présenter un numéro de l’émission télévisuelle Faites entrer le coupable, concernant un tueur : Denis Palmier, jeune homme beau, séduisant, habillé soigneusement, un homme qui sait plaire aux femmes. Selon la police, cet homme a violé 22 femmes, dont 15 tuées et dépecées. C’était il y a plus de 20 ans, entre 1991 et 1997. Les femmes avaient toutes entre 20 et 35 ans et toujours le même profil ; grandes, fines, cheveux bruns. Abandonnant les corps dans des locaux poubelles, il en gagna son surnom : Dépeceur de poubelles ! Il est accusé de viols, de meurtres avec préméditation, et d’outrages à cadavres. Jugé en décembre 2001, il est condamné à la prison à perpétuité.

Mais remontons le temps : le 25 juin 1992, la concierge d’un immeuble parisien, en sortant les poubelles, aperçoit un sac suspect, déchiré et laissant échapper du sang. Elle y fait une découverte macabre : une main humaine. Terrifiée, elle appelle la police. Les enquêteurs découvrent le corps d’une femme, coupé en morceaux et distribué dans différents sacs. Les morceaux sont sectionnés au couteau et à la scie. En ouvrant le sac, elle a vu une main et du sang partout ! Elle a hurlé pour appeler son mari. Elle était terrifiée, elle n’a pas… Pendant cette partie de l’émission, à Paris en 2018, Brune, une jeune étudiante de vingt-cinq ans, s’est maquillée et habillée pour sortir. Elle éteint son ordinateur qui diffusait l’émission. Elle sort de son appartement, habillée d’un jean, de sandales et d’un haut à manche courte, avec son sac à main et un sac avec un cadeau pour la soirée.

Un climat anxiogène
© Glénat 

Brune se rend à la soirée à pied. Elle passe devant un groupe de quatre jeunes hommes sur le trottoir. L’un d’eux s’adresse à elle, en lui disant qu’elle est mignonne comme tout. Elle les dépasse en sentant leurs regards dans son dos, en train de détailler ses chaussures, son sac à main, son postérieur. Elle jette un coup d’œil en arrière. Elle arrive à la soirée qui se tient dans un appartement parisien, à l’étage. Elle salue Matisse qui lui ouvre la porte. Une quinzaine d’invités qui sont en train de papoter, certains avec une bière, d’autres en train de se rouler une clope, ou de flirter. Elle rejoint deux copines et l’une d’elle raconte un de ses rencarts, un homme rencontré sur Tinder, plutôt mignon, mais il ne parlait que de lui. Au cours de la conversation, il lui montre ses photographies de vacances en Corse. À un moment, il part à la cuisine pour chercher un truc à boire et elle en profite pour passer rapidement les photos. Elle tombe sur des vidéos porno trop chelous filmés avec son portable, puis des vidéos hardcore. C’était tellement chelou qu’elle a eu peur. Du coup, elle s’est barrée en disant qu’elle allait acheter du vin. Alex Dubois vient les saluer, répond qu’il a l’appli Tinder mais qu’il n’y va pas souvent, car il préfère les vraies rencontres.

Le début donne le ton : l’histoire d’un violeur et tueur en série, dans une émission anxiogène, le poids du regard de quatre jeunes hommes sur une femme dans la rue, une histoire de rendez-vous Tinder un peu glauque. Brune Fleury accepte bien volontiers de se faire raccompagner chez elle en voiture par Alex, mais il décide d’aller se garer chez lui, plutôt que de la déposer en bas de chez elle. La page neuf est dépourvue de mots et place le lecteur dans une vue subjective depuis le regard d’un de ces hommes : un regard sur les chaussures, puis sur la bretelle du sac à main, puis sur la manière dont Brune ne tient que la bretelle pour éviter que le sac ne ballote, puis sur son postérieur. L’intention est claire : une potentielle agression pour la détrousser, et un regard pour jauger son potentiel physique au lit. À bien y penser, il n’y a eu factuellement que l’apostrophe non sollicitée : Hé mademoiselle, vous êtes mignonne comme tout ! Mais aussi, l’émission sur le violeur en série et la présence de quatre mâles apparemment désœuvrés pèsent consciemment ou inconsciemment sur l’esprit de la jeune femme. Ou encore un homme qui marche derrière elle, la suivant dans la station de métro, la main dans la poche. Le lecteur assimile ces dangers implicitement, sans qu’ils ne soient dits.

Le poids du regard des hommes
© Glénat 

C’est même une caractéristique de la narration de l’autrice : cinquante-quatre pages dépourvues de texte, de tout mot. Ce mode de narration visuelle silencieuse provoque automatiquement la participation du lecteur, la formulation de cause à effet d’une case à l’autre, de suite logique, et engendre rapidement des supputations. En fonction de son état d’esprit, il fait des suppositions. Par exemple, ces onze cases de la page neuf qui détaille le dos de la silhouette de Brune : s’agit-il d’une intention d’agression de l’un des hommes, ou s’agit-il du ressenti de Brune indépendamment de leurs intentions réelles ? Dans un cas comme dans l’autre, cela produit un effet anxiogène. Du coup, quand son copain Alex décide d’aller garer sa voiture dans son parking, plutôt que de déposer Brune en bas de chez elle, c’est sûr que ce n’est pas normal, d’autant plus que la discussion se tarit. En outre la radio diffuse un autre numéro de Faites entrer le coupable, l’histoire de Marc Fischer, qui a violé Lilianne Bissonnet, puis lui a asséné treize coups de couteau. C’est sûr qu’il va se produire un drame, une agression physique, un acte sexuel non consenti. Alex a forcément une idée derrière la tête.

La narration visuelle s’avère très agréable : aérée, avec une économie de texte, sept dessins en pleine page, un double page. L’artiste utilise des cases sagement rectangulaires, disposées en bande, faisant varier leur nombre en fonction de l’importance qu’elle souhaite donner à une action, ou à un simple geste, à un regard, à un objet, à un paysage. La première page commence avec huit cases de la même taille, disposée en quatre bandes de deux pour évoquer le cadrage de l’écran de télévision, ou d’ordinateur en l’occurrence. Page suivante : quatre cases de la largeur de la page pour mettre en valeur les gestes délicats de Brune se maquillant, d’abord les cils, puis les lèvres. Le nombre de cases peut varier de deux, hors les dessins en pleine page, à dix, avec l’utilisation régulière d’une page construite sur trois bandes de deux cases. Les dessins sont réalisés au crayon, puis habillés avec des couleurs réalisées à l’infographie. L’artiste donne plus de consistance à la plupart des surfaces avec des ombrages et des textures légères au crayon, tout en conservant une lisibilité parfaite. Elle dessine des personnages normaux, en bonne santé, sans être d’une beauté particulière. Elle s’attarde régulièrement sur les regards, le lecteur ne pouvant alors pas s’empêcher de se demander ce que pense le personnage, quel est son état d’esprit, en particulier celui de Brune, souvent indéchiffrable. Elle réalise de nombreuses planches ou cases mémorables : le regard en vue subjective des hommes dans la rue, l’appartement très propre d’Alex, la reprographie de la couverture de Patrick Dewaere: À part ça la vie est belle (2021) par Hrachyan et Laurent-Frédéric Bollée qu’Alex prête à Brune, les gestes déplacés et timides d’Alex, la dalle des Olympiades dans le treizième arrondissement de Paris, la voiture qui roule plusieurs cases durant pour s’éloigner de Paris, le regard d’une chouette dans un arbre la nuit, le sourire chaste et timide de Brune, etc.

Quelles sont ses intentions ?
© Glénat

Le lecteur se retrouve ainsi dans un état d’inquiétude qui monte progressivement, se demandant s’il sur-interprète des petits riens insignifiants, ou si au contraire il ne prend pas la mesure de ce qui est train de se passer. Il essaye de se faire une idée en se fixant sur les réactions de Brune, mais celle-ci est une jeune femme calme et posée, s’exprimant avec peu de mots, n’extériorisant que peu ses émotions. Dans l’instant et avec le recul, il s’avère très difficile de savoir ce qu’elle ressent, et elle réagit le plus souvent avec calme et posément. D’un côté, elle est rebutée par les avances insistantes d’Alex, puis d’un autre jeune homme qui voient tous les deux en elle une partenaire sexuelle. Le second lui indique même explicitement qu’il ne croit pas en l’amitié entre un homme et une femme. Ça n’existe pas. D’un autre côté, il dit encore qu’il estime qu’elle l’a bien cherché, et que ça n’arrive qu’à elle, comme si quelque chose de conscient ou d’inconscient dans le comportement de Brune pourrait être interprété comme des signaux de disponibilité sexuelle. Le lecteur se retrouve devant une autre ambiguïté avec une nouvelle émission de Faites entrer le coupable, cette fois-ci sur des meurtres commis par une femme, avec la façon sensationnaliste de présenter les faits, comme si elle appartenait à la même engeance que les violeurs et tueurs en série. Mais pour avoir vu les faits se dérouler, le lecteur a bien constaté qu’il n’est pas possible de les mettre sur le même plan, que ce n’est pas comparable, ce qui emporte sa conviction sur les responsabilités des uns et des autres dans ce qu’il vient de lire.

Harcèlement de rue ou simple remarque en passant, séduction féminine passive ou comportement masculin harceleur : l’autrice joue admirablement avec les ambiguïtés en s’appuyant sur une narration à forte composante visuelle, conduisant ainsi le lecteur à s’interroger. Il perçoit Brune comme une victime potentielle, et pourtant les faits ne vont pas dans ce sens. La conclusion rétablit les faits et les responsabilités, levant ainsi le doute sur le comportement d’Alex Dubois, de Pacôme Gérard Kulakowski et de Brune Fleury, et sur leur responsabilité personnelle. Éclairant.

Un récit avec beaucoup de moments silencieux
© Glénat  

26 comments

  • Tornado  

    Ma première réaction, de « bon » matin, avec mon café devant l’ordi et le sommeil pas loin : Pourquoi diantre certains auteurs se font chier à raconter ça en BD avec certainement une année entière dédiée à un fait divers naturaliste qui aurait tout aussi bien pu donner lieu à un banal documentaire sur Arte ?
    Et puis en lisant l’article, j’apprends que les 2/3 de la BD en question sont dépourvus de texte et que l’auteur a réalisé un travail formel tout en finesse pour jouer sur les ambiguités et les préjugés sociaux. En bref, un pur travail de narration séquentielle, impossible à traiter autrement que par le truchement de la bande-dessinée.
    Ça ne me fera peut-être pas lire un sujet qui ne me passionne pas plus que ça, mais c’était très intéressant à découvrir par le biais de l’article. Les planches ne sont à la fois pas du tout mon truc, et objectivement très réussies, avec un très beau travail sur la lumière.

    La BO : ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????

    • Présence  

      Merci de ton retour, Tornado.

      Pourquoi une BD plutôt qu’un reportage pour Arte : pour les gugusses comme moi qui ne regardent pas la télé. 😀

      En lisant tes remarques, je me rends compte que je reste un monsieur Jourdain du fond-forme : je n’y avais pas pensé en ces termes, et c’est bien un pur travail de narration séquentielle. A la réflexion, je pense que c’est transposable en film ou téléfilm avec un bon réalisateur et des acteurs, qui maîtrisent leur art.

      La BO : ne parvenant pas à inclure une note d’humour dans le titre de l’article, ni dans le corps du texte, j’ai choisi d’en mettre une dans la BO. Et puis le titre correspond exactement : Une nuit avec toi. 🙂

      • Tornado  

        « transposable en film ou téléfilm » : Oui mais du coup ce ne serait plus la même chose, puisqu’ici l’auteur joue des spécificités propres à son médium de prédilection, pour lui ajouter du sens avec des images dépourvues de son et de texte.

        La BO : Je n’ai rien contre Sacha Distel ni contre un peu d’humour et je ne connaissais pas ce titre. Mais il est atroce ! Un bon candidat pour un nouveau TOP 10 : SANCTION ! 😅

        • Présence  

          La BO : une adaptation d’un succès en langue anglaise

          Cherrie Van Gelder-Smith (1950-2023) : Silverboy (1974)

          youtube.com/watch?v=BthHiKwuYuY

          nl.wikipedia.org/wiki/Cherrie_Vangelder-Smith

  • Jyrille  

    Je ne connaissais pas du tout, ni l’autrice non plus, donc une présentation et une analyses bienvenues ! Merci Présence. Les dessins et la narration ont l’air bien foutus. Mais je ne comprends pas : il s’agit d’un vrai fait divers ? Quoiqu’il en soit, je ne me jetterai pas dessus.

    La BO : plus tard, mais je suis étonné, ce doit être assez joyeux comme titre non ? Pour info, j’ai pas mal écouté LA BELLE VIE du même Sacha Distel cette année. Chanson de vacances.

    • Présence  

      L’autrice ne fait pas référence à un vrai fait divers : elle utilise la mention de vraies agressions, viols et meurtres comme cadre de son récit, ce qui a pour premier effet d’attester qu’elle n’exagère en rien, et pour second effet de mettre en perspectives les actions de Brune Fleury par comparaison à celles de ces criminels.

      La BO : une touche d’humour. Une adaptation de Silverboy (1974), de Cherrie Van Gelder-Smith (1950-2023).

      youtube.com/watch?v=BthHiKwuYuY

      • Jyrille  

        Merci pour les précisions Présence !

      • Jyrille  

        Je ne connaissais pas du tout cette chanson avant, mais en anglais (et sans doute aussi par les arrangements), ça passe beaucoup mieux. On dirait du Slade.

        • Présence  

          Je garde une image de Slade un peu différente : un vrai groupe de scène, avec une 1ère période de gloire dans les années 1970 plus crue, une 2nde dans les années 1980 avec des albums studio très produits, et des prestations en public bien abrasives, quasi hard rock.

          youtube.com/watch?v=FgFO0X3mSSA

          • Jyrille  

            Tu connais bien mieux Slade que moi donc merci pour les liens, mais je parlais de l’esprit de la chanson, très années 70 et qui rappelle aussi un peu les BO des Gardiens de la Galaxie.

            We’ll Bring The House Down : bien cool, tu as raison, du hard rock et pas trop du glam comme leur tube Cum On Feel The Noize. Je connais mieux la reprise de Bran Van 3000 que j’aime beaucoup : youtube.com/watch?v=E5U2DVMLyt4

            It’s Your Body Not Your Mind : j’accroche beaucoup moins, mais ça passe.

        • Présence  

          Puisqu’on en parle, une autre proposition de BO : une chanson de Slade. C’est ton corps qui m’intéresse, pas ton esprit, avec la voix incroyable de Noddu Hlder.

          youtube.com/watch?v=X4B__wqQ_FM

  • Jyrille  

    La BO : ah ouais. Non. Mais je salue l’effort et la découverte. Et là je sèche pour en trouver une autre.

    • Tornado  

      J’adore aussi LA BELLE VIE de même que TU ES LE SOLEIL DE MA VIE avec BB. Du bonheur sonore, pour les vacances effectivement.
      Un cas à part que ce Sacha Distel : Brillant guitariste de jazz, crooner impeccable, playboy redoutable, showman à l’américaine qui tient durant des années un show « à la Dean Martin ». Et puis au bout du compte… Parcours artristique sans aucun intérêt !
      Voilà ses deux seuls succès dont je me souviens (en plus des deux cités au-dessus) : SCOUBIDOU (des pommes… des poires…) et la reprise en français de RAINDROPS KEEP FALLING ON MY HEAD !

      • Jyrille  

        TU ES LE SOLEIL DE MA VIE est également une reprise d’une chanson américaine, d’un certain Stevie Wonder…

        • Tornado  

          Ben oui… Tout comme SCOUBIDOU d’ailleurs (déclinaison variétoche du standard de jazz « shoo-bee-doo-be-doo »).

    • Présence  

      D’autres BO sur le thème de passer une nuit ensemble, ça pullule dans la variété.

      Spend the night, par Cheetah

      youtube.com/watch?v=hF8UM6LHZPE

      Let’s spend the night together, des Rolling stones, ou la reprise de David Bowie…

      • Jyrille  

        Ah oui en effet ! Bon je bloquais toujours sur Chloroform Girl mais ça colle pas trop ici.

        youtube.com/watch?v=HkeBqGWw4Ew

  • JB  

    Intéressant, l’ambiguïté entre ce qui relève du comportement réellement inquiétant ou de la subjectivité de la protagoniste. La couverture enferme le véhicule (dans lequel on imagine que le personnage se trouve) est écrasé par les gigantesques arbres alentours, donnant un sentiment oppressant accentué par le portrait de l’héroïne tâchée de sang. Je le mets dans la liste des livres à découvrir !

    • Présence  

      Comme le formule Tornado, l’autrice manie le rapport Fond & Forme avec pertinence et dextérité.

      Si l’on choisit ce mode de lecture-là, la couverture se prête bien aux interprétations de symbole sexuel : que ce soit les arbres dressés, la forme de cavité qu’ils dessinent, avec la Lune comme un bouton en partie supérieure, et un peu de sang comme une blessure à l’intérieur.

  • Bruce lit  

    Encore une belle découverte que je te dois Présence.
    Sans toi je passais complétement à côté et c’en eut été d’autant plus impardonnable que j’avais déjà bcp apprécié la bio sur Patrick Dewaere (disponible à la maison, au besoin).
    J’ai beaucoup aimé ce thriller qui sait se faire féministe sans occulter les nuances de gris de Brune…
    Le dessin m’a scotché, ce trait sensuel et élégant…
    Irréprochable du début à la fin.

    La BO : je mets ça sur le sens de l’humour tordu de Présence. J’ai quand même cliqué. Voici une chanson que Joe Dassin aurait pu chanter bien mieux que Sacha.

    • Présence  

      Ce thriller qui sait se faire féministe sans occulter les nuances de gris de Brune : je me souviens de notre discussion sur le sujet. Je m’étais fait la réflexion qu’il s’agit d’une bande dessinée réalisée par une femme, ce qui avait influé sur ma perception de l’histoire et desdites nuances.

      La BO : c’est exactement ça, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus, cette chanson me fait penser à Joe Dassin, merci.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir Présence.

    je n’ai pas réussi à rentrer dans l’univers que tu décris, fort bien d’ailleurs.

    Aucun repère, des références qui ne me parlent pas (sauf Dewaere) ou que je fuis Faites entrer le coupable. Comme les copains, pas compris si cela se rapporte à un véritable fait divers.

    Par contre graphiquement et la narration visuelle me branche beaucoup plus. Intéressé par cette colorisation presque direct, dans un style et une palette qui me rappelle un peu l’univers de Cyril Bonin.

    Je vais surveiller les nouveautés de ma bibliothèque, car finalement tu as su éveiller ma curiosité.

    La BO : 5 secondes et c’était déjà trop. Désolé.

    • Présence  

      Ce n’est pas un véritable fait divers, et d’ailleurs le titre de l’émission de France 2, présentée par Christophe Hondelatte est : Faites entrer l’accusé.

      Graphiquement, c’est très fort, dans la maîtrise de la suggestion, tout en visuel, sans mots.

  • Eddy Vanleffe  

    La narration a l’air vraiment maitrisée.
    Après ce genre de BD dépend énormément de sa chute et de la manière d’avancer son propos…
    Donc a priori je ne suis pas trop client,
    a lire en bibliothèque pour moi et plus si affinités

    • Présence  

      Lors de ma lecture, la chute m’importait peu : je me suis retrouvé beaucoup plus attaché à l’énigme du ressenti de Brune, de sa perception d’elle par les hommes en tant que partenaire sexuelle, et de l’ambiguïté de son comportement, entre séduction naturelle, consentement, naïveté, manipulation inconsciente ou pas. Le fait que l’histoire soit écrite par une femme ajoute à l’incertitude quant à son comportement ingénu ou autre.

      • Bruce lit  

        La BD montre le cycle infernal des rapports de domination entre hommes et femmes. J’ai adoré la dernière image de fin.

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *