Celui qui apporte la vie (Silver Surfer de Dan Slott)

Silver Surfer 5 A power greater than cosmic par Dan Slott, Laura & Michael Allred

L'univers comme seule limite

L’univers comme seule limite

PRESENCE

VO : Marvel Comics

VF : Panini

En 2014, Dan Slott réussi à vendre son projet de série sur Silver Surfer à Marvel. Norrin Radd est toujours libre de voyager comme l’entend dans tout l’univers. Par un concours de circonstance, il accepte de faire faire un peu de toursime à une sympathique terrienne appelée Dawn Greenwood.

Ce tome fait suite à Silver Surfer Vol. 4: Citizen of Earth (épisodes 1 à 6) qu’il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car ils forment une saison complète. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, mis en couleurs par Laura Allred, la même équipe depuis le premier épisode. Ce tome se termine par une postface, la première partie écrite par Dan Slott, la seconde par Michael Allred.

Après la tentative catastrophique de rapprocher Dawn Greenwood de l’un de ses proches, Silver Surfer l’emmène à nouveau dans l’univers infini, sur des planètes propres à lui offrir des divertissements rassurants s’accompagnant d’un sentiment de bien-être. Dawn finit par s’en rendre compte quand elle comprend qu’elle est en train de jouer dans une nurserie extraterrestre. Elle exige que Norrin Radd arrête de la surprotéger ainsi et qu’il l’emmène dans un endroit dangereux. Il choisit un casino spatial tenu par Grandmaster (En Dwi Gast) dans lequel Mephisto lui-même participe à un défi de jouer du violon. Avant de pénétrer dans le casino, Dawn exige de Norrin qu’ils fassent au moins chacun 2 paris une fois à l’intérieur. Il accepte.

Après s’être sortis du casino, Silver Surfer accepte d’apprendre à Dawn à piloter sa planche (Toomie). Le deuxième essai les amène à être avalés par une baleine de l’espace où ils sont tout de suite détectés par son système immunitaire et identifiés comme une infection dangereuse. Après cette nouvelle aventure, ils décident de se rendre une planète hospitalière et habitée. Ils y dansent pour la première fois ensemble, mais il arrive quelque chose d’inquiétant à Dawn quand elle se rend aux toilettes. Par la suite, Silver Surfer est convoqué de manière impérative par Galactus, et il reste encore à régler le problème de la durée de vie de l’univers, d’arriver à l’heure pour la naissance de la fille d’Eve (la sœur jumelle de Dawn) et de Costas, sans parler de la vente de l’auberge tenue par Reg Greenwood, le père de Dawn.

Des aventures bondissantes / le plaisir du trampoline

Des aventures bondissantes / le plaisir du trampoline

Dans la postface, Dan Slott dit à quel point il a pris plaisir à écrire cette série qui totalise 30 épisodes par la même équipe créatrice, qui a connu quelques retards par sa faute et qui n’a pas dévié de la ligne directrice qu’il s’était fixée. Il a raconté une histoire dans laquelle il a pu laisser s’exprimer plusieurs de ses influences : la série télévisée Red Dwarf (1988-1999), le roman Le guide du voyageur galactique (créé en 1978) de Douglas Adams, les séries du magazine 2000 AD, les différentes incarnations du Doctor Who, ou encore les animés d’Hayao Miyazaki. Si le lecteur est familier de ces références, il peut en détecter l’influence dans la narration, sinon la compréhension de sa lecture n’en sera en rien obérée.

Avant tout, Dan Slott raconte une histoire de Silver Surfer, conçue sur mesure pour ce personnage. Il y a donc une utilisation de ses superpouvoirs, en particulier de son cosmique pouvoir. Il continue de voyager dans l’espace sur sa planche et il a conservé un attachement particulier pour la Terre. Son histoire personnelle continue d’être liée à celle de Galactus. Concernant ce dernier, le lecteur apprécie le fait que le scénariste prenne en compte les changements survenus au personnage dans la série Ultimates d’Al Ewing.

La gentillesse n'est pas synonyme de faiblesse

La gentillesse n’est pas synonyme de faiblesse

Il s’agit bien de la suite et fin de l’histoire commencée avec la rencontre entre Dawn Greenwood et Silver Surfer, ce tome menant à son terme leur histoire commune. Le lecteur retrouve donc les personnages étant apparus précédemment comme sa sœur Jumelle Eve et son mari Costas, ainsi que son père Reg Greenwood. Il retrouve également d’autres personnages comme Warrior Zero ou Eternity et Queen of Never. Dans la postface, Michael Allred indique qu’il a apprécié l’élégance avec laquelle Slott sait lier les différents éléments entre eux, et faire fructifier une situation précédente ou un personnage déjà vu. Il a raison et le scénariste le fait sans esbroufe. Par exemple, en voyant le retour de Warrior Zero, le lecteur ne se dit pas que Slott est particulièrement habile et astucieux. Il se rend juste compte du naturel de ce retour, de sa motivation, de la manière dont Silver Surfer y fait face. Le scénariste n’utilise pas effets de manche pour mieux prendre par surprise le lecteur. Il le fait de manière ouverte au vu et au su du lecteur, sans se gargariser de sa construction astucieuse. Cette manière de raconter est en cohérence avec le ton du récit qui ne repose pas sur l’agressivité ou sur des sentiments négatifs, mais sur une sensibilité plus délicate.

Évidemment si le lecteur est allergique aux caractéristiques des dessins de Michael Allred et à celles de la mise en couleurs de Laura Allred, il aura abandonné la lecture de cette série dès le premier tome, ou il s’en sera tenu à l’écart. Sinon, il sait déjà à quoi s’attendre : des dessins avec une apparence rétro, descriptifs avec un degré de simplification significatif et des couleurs régulièrement acidulées. Il s’en dégage une impression de dessins à destination d’un jeune lectorat, presque naïfs. Ce parti pris graphique participe à la fois à rendre la série tout public, mais aussi à éviter la dramatisation exagérée et à lui donner un parfum de conte. De ce point de vue, la narration graphique est parfaitement en phase avec le ton du récit.

De l'action spectaculaire, il y en a

De l’action spectaculaire, il y en a

En y regardant de plus près, le lecteur se rend compte que cette apparence naïve est savamment entretenue, alors que la densité d’informations visuelles est au moins au niveau d’un comics de superhéros, et même supérieure. Allred s’amuse à concevoir des morphologies d’extraterrestres qui sortent de l’ordinaire, sachant que le scénario comprend des rencontres de races différentes à intervalles régulier, et en fait donc une consommation importante, parfois uniquement le temps d’une unique case. De même, Allred prend soin d’augmenter le niveau de détails quand une scène le requiert, que ce soit la décoration intérieure de l’auberge Greenwood ou les bâtiments et les machineries de la planète Inkandessa 4.

Cette apparence faussement naïve permet également de faire coexister dans une même case des personnages de nature très différente, sans solution de continuité, sans hiatus. Dawn Greenwood ne semble déplacée, ni aux côtés de Silver Surfer sur sa planche dans le vide de l’espace, ni en face d’extraterrestres, ni parmi sa famille lors de son retour sur Terre. En outre les dessins parviennent à faire exister les entités cosmiques comme Éternité ou la Reine des Jamais, comme des personnages de conte, plus grands que nature, sans prétention de les rendre réelle. Finalement Allred leur rend la majesté que savait leur conférer Steve Ditko (pour Éternité), mais dépourvue de la fibre horrifique. De même Galactus n’est pas plus ridicule que dans un comics de superhéros classique, dessiné de cette manière.

Des entités cosmiques étranges, mais sympathiques

Des entités cosmiques étranges, mais sympathiques

Cette façon très particulière de dessiner de manière rétro en neutralisant les aspects agressifs ou offensifs n’aboutit pas à des visuels insipides, mais à une interprétation de la réalité positive. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte que cela n’est pas synonyme de facilité. Michael Allred réussit à donner à voir des événements ou des séquences assez difficiles à rendre substantiels sans tomber dans les stéréotypes fadasses ou usés des comics de superhéros. Dans l’épisode 7, il doit représenter un duel au violon (une forme d’archétype culturel aux États-Unis) et il sait laisser planer le doute quant à qui a réellement gagné la partie. La première partie de cet épisode requiert également une sensibilité délicate, lorsque Silver Surfer emmène Dawn dans des endroits rassurants pour la réconforter. Les dessins montrent très bien le plaisir qu’elle prend à pouvoir caresser des petits animaux à la fourrure douce, comme s’il s’agissait de peluches animées inoffensives.

Dans un épisode suivant, il doit représenter le Big Bang en y intégrant un phénomène déclencheur directement lié à un personnage et à sa naissance. Le résultat est des plus étonnants dans sa simplicité et son évidence, rendant crédible la logique du récit. Le lecteur retrouve cette intelligence graphique également dans les détails : par exemple les différentes tenues de Dawn toutes rouges à points noirs, avec une inventivité intarissable quant à leurs formes. Il la retrouve également dans des moments de pure bande dessinée, quand Éternité crée un raccourci dans l’espace, avec une mise en scène d’une extraordinaire élégance. Si le lecteur subissait encore les dessins de Michael Allred jusqu’alors, il comprend toute leur pertinence et leur adéquation au récit dans ce dernier tome.

Trop choupignou

Trop choupignou

Bien sûr, Dan Slott continue sur sa lancée, et cette histoire est avant tout une histoire d’amour délicate et gentille entre Dawn Greenwood et Norrin Radd, 2 individus qui passent du temps ensemble, qui apprennent à se connaître, qui se rendent compte qu’ils apprécient la compagnie l’un de l’autre, plus que la solitude pour Norrin Radd, plus que la chaleur de sa famille pour Dawn Greenwood. Le scénariste raconte cette romance à l’ancienne, en mettant en lumière les sentiments, mais pas sous la forme d’interrogation basique de type Est-ce qu’il m’aime ? Il préfère montrer les interactions personnelles, la manière naturelle dont les valeurs de l’un déteigne sur l’autre et réciproquement, le plaisir de pouvoir partager des moments, des paysages qui nous sont chers, des émotions positives. Il est possible de traiter cette approche de vieux jeu, ou alors d’apprécier sa qualité positive et e respect mutuel.

Dans le tome précédent, le lecteur avait l’impression que le scénariste avait atteint un point où il aurait pu s’arrêter, avec une forme de reconnaissance pour Norrin Radd. En découvrant ces épisodes, il voit bien que l’auteur s’attache surtout à l’histoire de la relation entre Silver Surfer et Dawn, que l’enjeu pour Norrin est de reconnaître en Dawn un individu pleinement indépendant, avec ses propres valeurs, mais aussi ses propres drames. Cet enjeu se matérialise sous la forme de ce que Silver Surfer apprend de Dawn. Au fil de ces aventures dédramatisées, le lecteur constate que Dawn influe sur le comportement de Silver Surfer, et que les changements occasionnés reflètent des valeurs morales. La plus évidente réside dans le fait que Dawn lui montre que la violence ne doit jamais être la première réaction à une situation de danger, par exemple dans l’épisode 8, contre les défenses biologiques de la baleine de l’espace. Cette fibre de la narration s’apparente à une sensibilité à base de bons sentiments, mais sans mièvrerie.

Bienvenu à l'auberge Greenwood

Bienvenue à l’auberge Greenwood

Dan Slott ne se contente pas de cet état d’esprit gentil. Au fil des épisodes, les personnages évoquent des aspects de la condition humaine très perspicaces et pertinents. Il peut s’agir de la peine causée par la perte de petites choses auxquelles on ne fait pas attention d’ordinaire, comme de ne plus voir une couleur (ici le rouge) ou ne plus être capable de prononcer une consonne (ici le B). Il peut s’agit d’évidence mais aux ramifications profondes (le fait que toutes les histoires doivent avoir une fin, une métaphore de la mort inéluctable), ou le fait qu’être gentil n’est pas synonyme d’être faible (la gentillesse n’est pas une preuve de la faiblesse).

Au fur et à mesure, le lecteur découvre également des réflexions plus personnelles et plus pragmatiques, toujours dépourvues de cynisme. Il se dit qu’il fut absolument qu’il retienne cette comparaison du temps à l’amour des parents pour leurs enfants, et de l’espace à l’amour des enfants pour leurs parents. Il constate que la gentillesse narrative de Dan Slott n’est pas synonyme de faiblesse, et qu’il sait regarder la condition humaine sous différents angles. Dans l’épisode 9, il évoque avec une rare élégance le fait que les êtres humains produisent tous des déchets, à commencer par les déchets biologiques issus du processus de digestion, et que c’est consubstantiel de la condition humaine. Dans un autre épisode, il s’attache à un personnage souffrant de dépression, montrant comment son entourage essaye de le soutenir et de le sortir de là, tout en indiquant que l’individu n’est pas une machine et qu’il n’est possible de faire des prédictions sur le temps de guérison nécessaire ou de forcer le processus.

Ce dernier tome clôt une série atypique dans la production Marvel, avec un scénariste et un artiste capable d’utiliser toutes les conventions les plus farfelues des superhéros, et de raconter une histoire qui gagne en profondeur de tome en tome, sans rien perdre de sa gentillesse et de son intelligence émotionnelle. Le lecteur peut se divertir devant les voyages extraordinaires de Silver Surfer, se repaître des connexions avec l’univers partagé Marvel, et également se sentir rasséréné par les dessins sympathiques et tout public, ainsi que par les personnages avec un état d’esprit positif, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne souffrent pas. Une saison extraordinaire. 5 étoiles.

Une distribution aussi pléthorique qu'improbable

Une distribution aussi pléthorique qu’improbable

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Dan Slott et Mike Allred ont écrit un cycle complet pour le Surfer d’argent. Un run joyeux et vivifiant aux antipodes de la nature dépressive de Norin Radd. La fin est-elle à la hauteur de la réputation d’excellence de la série ? Présence vous répond chez Bruce Lit.

….At the gates of Dawn :

50 comments

  • midnighter  

    pourquoi suis je passé à coté de ça ?

    • Présence  

      Des a priori sur le scénariste ? Sur le dessinateur ? Sur le personnage ?

      À lui tout seul, le premier tome ne permettait de se faire une idée de ce que donnerait cette saison en entier. Ce n’est que progressivement que j’y ai pris goût.

  • Bruce lit  

    Suite à cet article vieux d’il y a 1 an et demi (je crois), j’ai lu l’intégralité de ce run et vous savez quoi ? Malgré les monstres, la magie, les aliens et l’espace, choses que je déteste en BD, et bien j’ai adoré. C’est une histoire formidable avec comme tu le mentionnes des personnages super attachants et un équilibre atteint entre old school et nouveauté. Dan Slott m’est beaucoup plus convaincant ici que sur Spider-Man ( et c’est pas Pierre N qui me dire le contraire).
    Quant aux dessins des Allred je suis fan depuis X-Statix.
    Merci P. !

    • Présence  

      Tu m’en demandes trop 🙂 : je n’ai aucune idée de quand je t’ai envoyé cet article.

      Suite à cette saison de Silver Surfer, j’ai décidé de suivre ses nouvelles séries : j’aime beaucoup sa série Iron Man en cours.

      Suite à ton article sur la minisérie Spider-Man / Human Torch, j’ai également décidé d’aller explorer ses précédentes histoires. Je gardais également un excellent souvenir de sa série She-Hulk.

      brucetringale.com/les-comperes/

      • Matt  

        Dan Slott est bon aussi sur Superior Spider-man. Et oui son She Hulk.
        C’est juste que sur le reboot Amazing (après Superior) et son Parker milliardaire, et le retour de crossovers…moi j’ai laissé tomber, ça me faisait plus envie.

    • PierreN  

      « Dan Slott m’est beaucoup plus convaincant ici que sur Spider-Man ( et c’est pas Pierre N qui me dire le contraire). »

      Alors pour le coup, durant cette période 2014/17 (période de la publication de ce run sur deux volumes distincts), j’ai trouvé Slott plus en forme sur le Surfer que sur Spidey (la période post-Secret Wars notamment, avec le Zodiaque et Clone Conspiracy, inférieure aux ères accolées Big Time et Superior Spider-Man).

  • Matt  

    Allred : comme je l’ai souvent dit, je ne suis pas trop fan. Surtout qu’il fait souvent plein d’erreurs de proportions et de perspective.
    Cela dit, là sur les scans…je n’en vois pas. C’est mieux^^ Reste à savoir si c’est le cas sur l’intégralité des pages.
    Et ne venez pas débattre avec moi de l’importance des proportions et tout ça hein ! On l’a déjà fait. Et j’ai le droit d’avoir des exigences et préférences^^

    Bon sinon niveau histoire, je sais pas trop quoi en penser. D’un côté ce côté tout mignon joli a l’air assez…chiant. Non ?^^
    C’est la mode de rendre tout léger maintenant ? Bon je suis pas contre hein, après 20 ans d’apitoiement sur son sort, j’ai apprécié le DD de Waid moins déprimant. Mais après je ne sais pas si ça convient à tous les héros. Et puis dans DD ça reste une façade, il lui arrive des galères à Matt.
    A voir quoi…

    Tiens c’est marrant ton titre me fait penser à Mojo the lifebringer^^ Sauf que dans son cas c’est une bonne blague puisqu’il fait tout crever autour de lui.

    • Présence  

      Je peux tout à fait comprendre le blocage sur le respect des proportions anatomiques : personnellement c’est l’absence de décors qui m’horripile.

      Deuil dans la famille, dépression : ce ne sont pas des sujets légers. Je n’ai pas trouvé cette série chiante : Dan Slott sait mettre à profit la richesse de l’univers partagé Marvel, il met en scène des entités cosmiques, il y a des affrontements physiques. On passe même par le Big Bang : ici, gentillesse (et je dirais plutôt prévenance) n’est pas synonyme de fadeur ou d’insipidité. En outre, Michael Allred déploie des trésors d’ingéniosité pour sa mise en page : par exemple l’épisode 11 a été conçu à l’échelle des 20 pages, Slott expliquant qu’il les avait alignées dans le couloir de sa maison pour vérifier leur enchaînement.

      • PierreN  

        « l’épisode 11 a été conçu à l’échelle des 20 pages, Slott expliquant qu’il les avait alignées dans le couloir de sa maison pour vérifier leur enchaînement. »

        Cet épisode concept (sa construction à la manière d’un ruban de Moebius) doit contenir des références & hommages à feu Moebius justement, et pas forcément à son histoire du Surfer (l’allure des vaisseaux oiseaux de métal me paraît renvoyer au Deepo de l’Incal. Le nom du lieu aussi : « the Giraud Expanse »).

        • Présence  

          Merci pour cette précision : il ne m’était même pas venu à l’esprit de rapprocher ce symbole infini de l’artiste Moebius… dès fois je passe à côté de l’évidence. 🙂 Je n’avais même pas relevé The Giraud expanse, pourtant très explicite.

          • Nikolavitch  

            même les costumes des habitants sont moebiusiens (et ils parlent le space french)

          • Présence  

            Merci pour ces indications : je devais vraiment penser à autre chose quand j’ai lu cet épisode !!!

  • Patrick 6  

    Décidément je bloque totalement sur les dessins d’Allred ! En regardant les scans on a l’impression que le Surfer pourrait aussi bien être dans sa salle de bain que dans l’espace ! Tout dynamisme et toute dramaturgie semble excluent d’office…
    Je pose mon joker ^^

    • Matt  

      Attention, on est un peu trop souvent d’accord en ce moment, ça va devenir louche^^

    • Présence  

      Je détecte comme un soupçon de parti pris : il n’y a que dans la première page de l’article que le décor n’est pas représenté.

  • Présence  

    Obérer : limiter, restreindre les capacités (2ème sens, merci wiktionnaire)

  • Tornado  

    Cette série me fait très envie depuis un moment. Présence l’a toujours portée très haut et a, depuis le début, bien oeuvré afin de mettre en lumière toutes ses qualités et toute son originalité.
    Mais je n’aime pas trop l’édition VF. Panini a sorti la chose en deux collections distinctes je crois (genre Marvel Now et je sais plus trop quoi ensuite (All New ?)). Et je n’ai pas vraiment compris combien il y avait de tomes en tout.
    Si la série est rééditée en collection deluxe (2 tomes de 12 épisodes et un tome de 6 ça pourrait le faire), je me la prendrais. En omnibus aussi.

    Le dessin de Mike Alred, je suis totalement fan. Cette poésie pop-art, je trouve ça magnifique. Et comme dans tout ce qui a du charme (genre les effets spéciaux datés), ce sont les menus défauts (ici apparemment les proportions) qui font le charme…

    • Présence  

      Aux Etats-Unis aussi, le série a eu droit à 2 numéros 1 : un All New, et un Marvel Now. Mais les recueils sont numérotés 1 à 5, et il y a eu un omnibus. Il s’agit bel et bien d’une saison complète et d’un seul tenant, mais l’habillage a dû se plier au diktat éditorial de la phase Marvel Now. Toujours plus de numéros 1. Du coup en VF, il y a aussi 5 tomes : trois pour All New Marvel Now, et 2 pour All New All Different.

      Merci pour cet autre regard sur les dessins de Mike Allred.

      • Tornado  

        Apparemment il y a des références précises au pop art. Par exemple, le scan avec les voitures est une citation d’un tableau de Erró intitulé Carscape. Ce n’est sans doute pas innocent car Erró a souvent peint les super-héros Marvel et notamment le Silver Surfer (voir le tableau Silver Surfer Saga).

        • Présence  

          Merci pour cette indication car elle m’avait totalement échappée faute de culture idoine.

          • Tornado  

            Si tu compares le dernier scans de ton article avec le tableau Silver Surfer Saga tu verras qu’Il y a pas mal de points communs.

          • Matt  

            Le problème que j’ai avec ça c’est que :

            1. Ce n’est pas parce que c’est référentiel que ça va forcément me plaire^^ Il y a des peintres que je n’aime pas, qu’ils soient importants ou non dans le paysage artistique.
            2. Si je ne vois même pas ce boulot référentiel parce que je n’ai pas le bagage approprié, ben ça risque encore moins de m’intéresser^^

          • Tornado  

            Je ne pense pas que Mike Alred ait cité Erró pour le lectorat. A mon avis il l’a cité pour lui-même, car il doit être fan, ou quelque chose dans le genre.
            Pour ma part tout se rejoint : Mike Alred a un style qui m’évoque fortement les oeuvres du pop art (ces couleurs acidulées notamment, ces vignettes pleines de détails qui semblent fortement axées sur la société de consommation, mais aussi cet aspect rétro qui régurgite quand même clairement toute une époque et une esthétique). Erró est un artiste pop qui a utilisé à plusieurs reprises l’univers Marvel comme sujet pour ses oeuvres. Et au final Alred s’inspire de Erró qui s’inspirait de Marvel… En bref, Alred boucle une boucle.

          • Tornado  

            Autre chose (vous me dites si je suis chiant avec ma déformation professionnelle) : Le motif du pois que porte en permanence l’héroïne, notamment du pois noir sur fond rouge, est pour moi une référence à l’artiste (japonaise) Yayoi Kusama. Je peux me tromper (elle utilise également le pois blanc sur fond rouge, le pois rouge sur fond blanc et même le pois noir sur fond jaune) mais il s’agit d’une artiste contemporaine ultra à la mode (il y a une de ses installations qui fait sensation actuellement à la Fondation Vuitton), qui inspire les couturiers (Louis Vuitton, notamment) et qui confère à ses oeuvres (des installations la plupart du temps) une très forte connotation pop art :

            https://www.cowabungart.com/art/lartiste-japonaise-yayoi-kusama/

            https://www.vogue.fr/mode/inspirations/diaporama/yayoi-kusama-pour-louis-vuitton/9072

          • Jyrille  

            Merci Tornado je ne connaissais pas du tout

          • PierreN  

            Ces poids noirs finissent par avoir un rôle vers la fin du run si je me souviens bien (pour rester évasif et ne pas trop divulgacher, une idée permettant de faire le lien entre le motif des vêtements de Dawn et les Kirby Krakles, cet assemblage de ronds noirs permettant de figurer le crépitement d’énergie, sur fond rouge qui est plus est assez souvent, un effet signature du King, repris par pratiquement tout le monde depuis).

            Par sûr que ce soit des Kirby Krakles, mais lors de ses épisodes avec Terminus chez les FF, Byrne avait su représenter le déferlement d’énergie dans un ciel rouge d’une manière assez bluffante.

          • Présence  

            Merci beaucoup pour toutes ces références et ces liens. Je profiterai du weekend pour les explorer.

  • Eddy Vanleffe  

    Je n’ai pas lu lm’intégrale de ce run mais ce que j’en ai lu est juste ‘lune des meilleurs bd actuelles au USA.
    Dan Slott est à mon sens un homme très talentueux.
    d’abord il sait écrite et je ne reviens pas dessus Présence met en évidence la qualité de son écriture. il réussit à mettre en lumière l’ordinaire dans l’extraordinaire.
    il aime profondément Marvel et le sert d’autant mieux appuyant ses idées sur le terreau fertile plutôt que de faire la politique de la » Terre brûlée »…
    il trouve de plus un compère idéal au niveau de dessins Allred se servantde son style pour rendre hommage aux fondateurs Ditko et Kirby rendant ce regard particulier à Norrin Radd et sa prestance à Eternity.

    Je vais le finir c’est certain, aux antipodes du dépressif Requiem de JMS que j’avais trouvé poussif et sans aucun effort de d’originalité, c’est un run sublime.

    • Présence  

      Dans mes bras !

  • Kaori  

    Incroyable… Je n’ai jamais lu aucun (aucun !) comics du Silver Surfer (cosmique, tout ça…), et pourtant, Présence, tu as réussi à me donner envie, que ce soit par les scans ou ton analyse, de lire cette histoire !

    Il y a, semble-t-il, tout ce que j’aime. Une sensibilité, une approche positive sans être enfantine… Je découvre le Surfer loin des a priori que j’avais de lui. J’ai envie d’en savoir plus. Pourquoi le surfer tient-il tant à aider cette jeune femme, qu’a-t-elle vécu pour qu’il soit si attentionné… Bref, y a plus qu’à !
    Pourtant, au vu du nombre de volumes, en commençant l’article, je me suis dit « c’est mort, jamais je ne lirai ça » 😉

    Et puis il y a cet aspect « conte », voyage initiatique, ici plutôt thérapeutique ? Bref, ça me parle beaucoup.

    Ton passage sur l’espace et le temps, comparé à l’amour des enfants envers leurs parents et vice-versa, m’interpelle aussi beaucoup… Peux-tu m’en dire plus ?

    L’artiste : je ne connais absolument pas, et je trouve que ça colle bien avec l’esprit voulu par l’intrigue, au vu des scans (touchants).

    Merci pour ton retour sur cette série, en tout cas !

    • Présence  

      Si tu veux une réponse très détaillée, j’ai laissé un commentaire pour chacun des 5 tomes VF sur amazon, à commencer par :

      amazon.fr/gp/customer-reviews/R2IIRIMJT2MLGQ/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=2809446415

      Il y a effectivement une dimension thérapeutique, ou tout du moins un accompagnement, un soutien dans un processus de deuil.

      La comparaison du temps à l’amour des parents pour leurs enfants, et de l’espace à l’amour des enfants pour leurs parents : elle est contenue dans ce dernier tome. Je ne saurais pas la reformuler aussi clairement que Dan Slott. En traduction littérale, extrait de l’épisode 12 :

      C’est la nature de l’espace. C’est comme l’amour des parents pour leur enfant. Avant que tu ne sois né, l’amour des tes parents pour toi est infini, et à partir du moment où tu viens au monde, leur amour s’accroît. Il augmente chaque jour. (ça renvoie à l’univers infini toujours en expansion)

      L’amour d’un enfant pour ses parents, c’est la nature du temps. C’est à la fois sans âge et sans fin. L’amour que tu as pour eux, il était là dès que ta vie a commencé. Même quand ils ne sont plus avec toi, ton amour pour eux continue et continue.

      Avec mes excuses pour la piètre qualité de la traduction, ce n’est pas mon métier.

      • Kaori  

        Merci Présence, et pas de souci, ta traduction est tout à fait convenable !

        Je pensais bien que l’espace représentait l’amour des parents pour leur enfant, toujours en expansion (il me semble que tu as mis le contraire dans l’article). L’amour des enfants pour leurs parents comme le temps, infini, est tout aussi vrai 🙂

  • Eddy Vanleffe  

    En voyant les réactions je me dis de plus en plus qu’il n’y pas seulement une sensibilité opposant les anciens/nouveau ni non plus les mainstream/matures mais aussi le vigilant/SF…
    c’est quand on aime de tout qu’on a le plus de mal à communiquer…

    • Kaori  

      Pourquoi tu dis ça ? Tu trouves que tu as du mal à communiquer ??

      • Eddy Vanleffe  

        non, mais ça revient souvent et je me demande d’où ça vient?
        ça fait partie de mes pistes de réflexions sur « le public comics aujourd’hui et comment le dessiner? »

        Les FF sont considérés de nos jours comme le maillon faible de la maison des idées et on a toutes les peine des monde à fidéliser le public autour d’eux..

  • JB  

    C’est drôle, malgré des séries acclamées comme ce Surfer ou X-Force/X-Static, je n’ai jamais aimé Allred que sur les séries qu’il écrit et illustre.

    • Présence  

      Je n’ai pas encore eu l’envie de me plonger dans sa série Madman ou The Atomics. Il m’avait fallu un peu de temps mais j’avais fini par l’apprécier sur Izombie, même si pour celle-là, le scénario n’est pas de lui.

  • Jyrille  

    « Celui qui apporte la vie… dans les ténèbres » aurais-je ajouté afin de parodier une nouvelle de HP Lovecraft ! Et oui, l’espace est sombre, non ?

    Je remarque encore une fois qu’ici, l’équipe graphique se compose d’un dessinateur et de sa femme aux couleurs (ou je me trompe, c’est sa soeur ?). Cela arrive souvent je trouve.

    Pour les dessins, je suis partagé : la première planche est horrible. Toutes les autres sont plaisantes, j’aime ce trait doux et rond qui ne manque cependant pas de détails.

    De toutes les références que tu cites, je ne connais que trop peu Doctor Who, encore moins les séries 2000AD et je n’ai jamais entendu parler de Red Dwarf. Par contre, je suis fan de H2G2 et de Miyazaki (même si je ne les ai pas encore tous vus).

    L’idée de base semble géniale : détourner le Silver Surfer de ses préceptes déprimants pour en faire quelqu’un de positif. Je viens justement de relire Rhââ Lovely tome 3 de Gotlib (je guettais sa réédition, tout comme les précédents tomes, car je ne les avais jamais possédés) qui comporte très peu d’histoires. La première est justement le Patineur d’argent, et c’est superbe. D’ailleurs, je pense avoir relevé une référence aux Monty Pythons (plus précisément à un sketche tiré de leur Flying Circus que je regarde sporadiquement) que je n’aurai jamais pu comprendre lorsque je l’ai lu la première fois (« Say no more, say no more »).

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    En fait tu donnes énormément envie de lire ça, mais bon… Ce qui est certain, c’est que ce genre de lecture positive n’est pas pour me déplaire, si cela est traité avec finesse comme tu le soulignes tout le long de l’article.

    « cette comparaison du temps à l’amour des parents pour leurs enfants, et de l’espace à l’amour des enfants pour leurs parents » Oh oui tiens, il faut que je note ça !

    La BO : pas mon titre préféré mais un bon album de Pink Floyd.

    • Présence  

      Pour la première planche, la limite de définition pour le site fait pixeliser les traits de contour, ce qui donne une apparence peu précise. J’aime beaucoup comment Mike Allred se sert des formes irrégulières des cases et de leur imbrication pour faire ressentir les rebonds pas tout à fait maîtrisés sur le sol élastique de la planète.

      J’ai du mal à apprécier l’esprit moqueur de Gotlib envers les superhéros : sa bonne connaissance du sujet (l’exemple que tu cites pour Silver Surfer) lui inspire des piques pénétrantes et vachardes qui raillent le personnage au point de le ridiculiser dans les grandes largeurs… Il n’a pas le droit de faire ça, il souffre Norrin Radd, il a droit à un minimum de compassion, méchant Gotlib !!! 🙂

      • Eddy Vanleffe  

        je trouve à contrario que Gotlib est le seul qui sait pasticher les super héros car il est l’un des seuls à ne pas traiter le genre avec mépris…
        il fait pareil avec Druillet..
        il n’y a qu’à voir la minutie qu’il porte aux « kirby-crackles » de son pastiche… il ne traite pas ça par dessus la jambe comme pour son pastiche de superman dans pervers pépère… c’est immonde mais bien foutu…

        • Présence  

          Je me suis mal exprimé : c’est ce que je voulais dire par bonne connaissance du sujet. Sa caricature fait mal parce qu’elle est très pertinente et bien exécutée.

      • Jyrille  

        Huhuhu

        Pour la première planche, ce n’est pas la composition qui me gêne, mais ces traits pour faire des effets de rebonds très artificiels, avec des corps qui ne semblent pas avoir de mouvement. C’est tout plat…

    • Tornado  

      Ah ben j’aurais juré que tu aimerais ce titre de PF (très rock, très expérimental, très rugueux). Décidément, je n’arrive pas à te cerner musicalement 🙂
      Je l’ai toujours considéré comme le titre « le plus flippant de l’histoire du rock » ! Il me terrifie ! (il me terrifiait quand j’étais ado, surtout). Par contre je le trouve malsain, ce qui m’amène à penser que ce n’est pas forcément le titre que j’aurais choisi pour illustrer cet article.

      • Jyrille  

        Ah mais j’aime bien hein. Mais sur cet album, il y a de meilleurs titres (Take Up That Stethoscope, Astronomy Domine, Bike…)

        Et dans le genre flippant, Careful With That Axe Eugene le bat à plate coutures.

    • Tornado  

      @Cyrille : Ah ben j’aurais juré que tu aimerais ce titre de PF (très rock, très expérimental, très rugueux). Décidément, je n’arrive pas à te cerner musicalement 🙂
      Je l’ai toujours considéré comme le titre « le plus flippant de l’histoire du rock » ! Il me terrifie ! (il me terrifiait quand j’étais ado, surtout). Par contre je le trouve malsain, ce qui m’amène à penser que ce n’est pas forcément le titre que j’aurais choisi pour illustrer cet article.

      @Présence : Ah ben moi quand Gotlib défonce les super-héros, ça m’éclate ! ( 😉 😀 😉 😀 😉 )

  • JP Nguyen  

    Argh, j’avais arrêté après le tome 1,sur une impression de « sympa sans plus » . Avec tous ces éloges, il va falloir que je lise la suite !

    • Présence  

      Le premier tome m’avait aussi laissé cette impression de sympa, mais sans un enthousiasme réel. Mon avis de l’époque sur ce premier tome (la version courte 🙂 ) :

      Dan Slott, Mike Allred et Laura Allred ont concocté des aventures du Silver Surfer, à l’ambiance surannée, sans pour autant être fades. Les lecteurs de tout âge y trouveront leur compte. Ces aventures comportent des combats physiques, mais qui restent regardables par les plus jeunes, tout en étant appréciable par les moins jeunes. Les personnages sont sympathiques sans être superficiels. Les aventures sont divertissantes, sans être creuses. Il reste que ce tome se lit comme un prélude à des aventures à venir, mettant l’eau à la bouche, tout en laissant un petit goût de trop peu.

  • Eddy Vanleffe  

    Au pied du sapin, j’avais ce matin l’Omnibus de Silver Sufer, je le lis de puis ce matin et j’en suis arrivé au tiers à peu près (30 épisodes tout pile) et très honnêtement je ne sais pas pourquoi je suis passé à coté depuis tout ce temps.
    J’vais déjà le premier volume mais j’avais jamais poursuivi. C’est réparé désormais.
    C’est à mes yeux à des kilomètre au dessus de tout de que Marvel (et même la concurrence ) a pu sortir depuis 10 ans facile. Je ne prends aucun risque à dire ça.
    Ca explose complétement ALL STAR SUPERMAN (le truc qui ressemble le plus, à savoir reprendre le lore d’un personnage cosmique pour y construire une sorte de grand apothéose sentimental, moderne, dans une grand histoire auto conclusive) tellement c’est plus souriant, convivial, moins « étudiant de fac » etc…
    Un chef d’œuvre et une œuvre d’auteur
    Kaori si tu passes, lis ça l’émotion est au rendez vous!

  • Présence  

    Merci pour ce retour enthousiaste Eddy.

    Je fais également partie des lecteurs qui ont préféré Silver Surfer de Dan Slott & Michael Allred, à All star Superman, malgré mon admiration pour Grant Morrison, et malgré le fait que Dan Slott ne soit pas toujours à ce niveau d’écriture.

    Une œuvre d’auteur : 100% d’accord.

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