DanDaDan : ES-TU LÀ, ESPRIT ? LES ALIENS ARRIVENT ! 

Focus : Dandadan

Un article de MAYA

Où notre nouvelle chroniqueuse, Maya nous parle du nouveau phénomène japonais : DANDADAN le manga et l’animé.

©Shueisha/Yokinobu Tatsu

Croyez-vous aux fantômes et aux extraterrestres ? Je vous pose la question car dans cet article, nous allons discuter du manga DanDaDan, qui regorge d’êtres surnaturels de toutes sortes. 

DanDaDan est un shonen écrit et illustré par Yokinobu Tatsu. Il a débuté sa prépublication chez Shueisha dans le Shonen Jump+ avant d’être officiellement publié en août 2021. En France, plusieurs maisons d’édition se disputaient les droits de ce manga, mais Crunchyroll a remporté la mise et a sorti les deux premiers volumes en octobre 2022. À l’heure actuelle, 20 tomes sont disponibles au Japon et 18 en France. 

Tout d’abord, explorons un peu l’histoire et découvrons qui sont nos principaux protagonistes. Nous avons Momo Ayase, une jeune fille pleine d’énergie au caractère bien trempé, et Ken Takakura, surnommé « Okarun », un garçon timide et introverti. Elle croit aux fantômes et aux yokai alors que lui, s’intéresse aux extraterrestres et aux théories du complot. Ces deux-là se rencontrent dans certaines circonstances. Quand ils commencent à échanger sur leurs croyances respectives, sur ce qui est vrai entre fantômes et extraterrestres, un désaccord finit par surgir. Pour prouver qu’ils ont raison, ils se lancent le défi de visiter chacun un lieu où il se passe, soi-disant, des choses surnaturelles. Lui, dans un tunnel hanté et elle, un hôpital désaffecté.  

Finalement, ils avaient tous les deux raisons, les fantômes et les extraterrestres existent vraiment. Dans leurs mésaventures, Okarun se fait maudire et posséder par un yokai nommé Mémé-Turbo, aux paroles obscènes, qui lui dérobe ses parties intimes. De son côté, Momo croise trois aliens qui l’attaquent dans le but de s’accoupler avec elle et, par la suite, vouloir lui prélever son utérus et ses organes génitaux pour les étudier afin de faire évoluer leur espèce sur le plan biologique.  

©Shueisha/Yokinobu Tatsu

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce manga, vous devez sûrement vous dire “ Mais c’est quoi cette lecture de fou ?! ” Je vous rassure, même si cette partie de l’histoire peut sembler un peu effrayante, la manière dont les personnages sont dépeints et le ton de l’action sont en réalité teintés d’une comédie légèrement décalée. Je reconnais moi-même que ces passages m’ont quelque peu troublé. À ce moment-là, on a l’impression que l’auteur dépasse les limites, mais c’est intentionnel pour montrer que la peur est presque omniprésente dans le manga, les personnages se retrouvent face à toutes sortes d’individus étranges qui n’hésitent pas à tout pour atteindre leurs objectifs.   

Pour revenir sur leur mésaventure, Momo et Okarun vont réussir à s’en sortir grâce à l’émergence de certains pouvoirs en eux. Pour lui, c’est la possession de son corps par Mémé-Turbo qui va lui permettre de sauver Momo des aliens, même s’il n’a pas un contrôle total dessus. Pendant ce temps, Momo va découvrir un pouvoir psi en elle, qui l’aidera à vaincre tous ces adversaires et même à maintenir la possession de la vieille yokai sur le corps d’Okaru. 

Ah oui, j’ai omis de mentionner que Momo a une grand-mère médium, Seiko, qui fait des rites et des incantations pour neutraliser et sceller des esprits malveillants. C’est de là que vient le fameux nouveau pouvoir de Momo, grâce à son éducation un peu spéciale.

Pour lever la malédiction d’Okarun, ils mettent au point un plan pour défier Mémé-Turbo à la course, “elle a une confiance absolue en sa vitesse”, dans le but de l’éloigner de son repaire afin de l’affaiblir et de l’éliminer. S’ensuit une course effrénée à travers toute la ville, poursuivis par un yokai Jibakurei sous la forme d’un crabe géant. Finalement, Momo et Okarun parviennent à la vaincre avec l’aide de Seiko. Le crabe se désintègre en de centaines d’âmes de jeunes filles s’élevant vers le ciel.  

Grâce aux explications de Seiko, Momo et Okarun réalisent que Mémé-Turbo n’est pas un esprit malveillant, elle est présente pour apaiser les âmes des jeunes filles mortes de manière atroce. Si on prend le temps de réfléchir au moment où Momo a été enlevée par les aliens Serpo, en fait, c’est Mémé-Turbo qui vient à son secours parce qu’elle allait vivre quelque chose d’horrible que toutes les jeunes filles libérées du crabe avaient déjà enduré dans le tunnel. 

Mais que ce passe-t-il après ?  Plus de malédiction ?  Pas tout à fait. Après le combat, il ne récupère qu’une partie de ce qu’elle lui a pris. Mémé-Turbo a perdu les boules d’Okarun après les avoir soigneusement recouvertes d’une membrane de son pouvoir spirituel. Pour lever la malédiction, Okarun devra les retrouver avant que des spectres et des yokai ne les découvrent. Pendant ce temps, Seiko libère l’esprit de Mémé-Turbo du corps d’Okarun afin de la sceller dans une statuette de maneki-neko. Lors du scellement, Mémé-Turbo a oublié de récupérer ses propre pouvoir du corps d’Okarun, ce qui la rend amère.  

©Shueisha/Yokinobu Tatsu

Cette lecture, on la vit à cent à l’heure, tout s’enchaîne, il n’y a presque pas de temps mort, les ennemis affluent et pour Momo, Okarun et leurs amis, c’est l’heure de combattre. Comme vous pouvez l’imaginer, l’histoire de DanDaDan ne s’arrête pas ici. Beaucoup d’événements vont se dérouler durant la quête de ces fameuses boules “ non, je ne parle pas de Dragon Ball “. Des personnages secondaires feront leur apparition progressivement, les ennemis d’aujourd’hui deviendront de précieux alliés et amis par la suite. Malgré tout cela, au cœur de ce chaos, on sent une alchimie entre nos deux ados, une romance naît peu à peu.  

Parmi les personnes qui intégreront ce cercle d’amis, j’apprécie énormément Jiji. C’est un garçon sociable et sympathique, toujours plein d’énergie et de bonne humeur, qui affiche des expressions faciales des plus ridicules et amusantes pour faire rire les autres. Jiji éprouve une grande compassion pour les gens qu’il rencontre et n’hésite pas à leur apporter son aide, c’est ce qui se produira avec L’œil Maléfique. 

Il y a aussi Mémé-Turbo en maneki-neko, elle est trop mignonne avec ce look. Pourtant, elle demeure la même personne, fière, directe, qui n’hésite pas à être vulgaire dans ses propos. Finalement, elle s’attache à ce groupe d’amis qu’on pourrait presque considérer comme une famille, et ils peuvent toujours compter sur elle en cas de besoin. 

DanDaDan est avant tout une histoire unique, mêlant surnaturel, science-fiction, drame, comédie et romance. Il aborde des thèmes profonds et nous fait découvrir des personnages fascinants et attachants. 

Yokinobu Tatsu nous éblouit par la qualité de son style graphique ; l’action est superbement illustrée, le découpage est parfait et nous permet de suivre facilement les mouvements. C’est clair, fluide et esthétique. Les traits des personnages, tout comme leurs émotions, sont très expressifs, et les mouvements qui accompagnent les coups et les déplacements rapides sont bien rendus, sans être confus. 

©Shueisha/Yokinobu Tatsu

Jetons un œil à ce que Yokinobu Tatsu a réalisé avant DanDaDan.  L’auteur a fait ses débuts dans le Gekkan Shônen Magazine de l’éditeur Kôdansha, avec les séries Seigi no Rakugô en 2010, puis avec Fire Ball ! en 2013. Bien qu’il ait des compétences, il ne se sent plus en accord avec son responsable éditorial et choisit de partir de Kôdansha. 

Il rejoint alors les éditions Shûeisha, où il commence à publier ses propres one-shots dans Jump Square dès 2015 avec Romance cultivation method et Kami no iru machi. C’est alors qu’il rencontre ses premières déceptions, ses propositions de séries pour le Shônen Jump sont rejetées. C’est à ce moment-là que Yukinobu Tatsu devient l’assistant de Tatsuki Fujimoto sur Fire Punch, qui l’aide à s’épanouir, et aussi celui de Yûji Kaku sur Hell’s Paradise. Lors d’une soirée, il avoue ne plus savoir quoi dessiner à son éditeur. Ce dernier lui suggère alors de dessiner ce qu’il souhaite, en toute liberté, et c’est ainsi que DanDaDan a vu le jour. 

Il est important de noter que Yokinobu Tatsu est un passionné de cinéma et de pop culture japonaise, et DanDaDan en regorge. On dit même que c’est un film en particulier, Sadako vs Kayako, qui lui aurait inspiré une histoire mêlant aliens et Yokai.  

Pour l’une de ses références pop culture, il décide de rendre hommage à des artistes tels que Tohl Narita, le créateur de tous les ennemis d’Ultraman. C’est pour cette raison que les aliens Serpo de DanDaDan, sous leur véritable forme, affichent le design des créatures de Tohl Narita. 

Côté animation, ça donne quoi ? 

DanDaDan est un manga qui suscite beaucoup d’intérêt, surtout depuis le début de sa première saison en anime à l’automne 2024, et plus récemment avec sa deuxième saison lancée en juillet dernier. Le studio à l’origine de cette œuvre n’est autre que celui qui a produit le fantastique Devilman Crybaby, entre autres, je parle de Science Saru. A la tête de la réalisation, nous avons Fuga Yamashiro pour qui c’est une première. Hiroshi Seko a la charge du scénario, celui-là même qui a écrit le scénario de l’adaptation animée de Vinland Saga. Kensuke Ishio est responsable de la composition musicale, et c’est également lui qui a créé celle de Devilman.  

L’animation se démarque par sa direction artistique unique et maitrisé. Elle est fluide, avec un style qui s’accorde parfaitement à l’atmosphère étrange de l’histoire. Les affrontements sont incroyables et dynamiques, à la chorégraphie lisible. Le chara-design des personnages est au top, qu’il s’agisse de yokai, aliens ou humains. 

Le petit plus dans l’animation, c’est parfois de réussir à nous transmettre des sensations et des émotions encore plus intenses que celles que l’on a ressenties en lisant. Pour ma part, et je ne pense pas être la seule à avoir été touchée, je parle de l’épisode 7, avec Aira et le flashback de l’Acro-soyeuse. Science Saru a brillamment animé cette séquence. Les scènes de la vie de cette personne défilent, accompagnées d’une douce musique, tu es témoin du drame qui se déroule. 

En France, la série est disponible sur ADN, Crunchyroll, Netflix et J-One.   Il y a deux versions doublées en français, l’un pour ADN et l’autre pour Netflix.  Le doublage de Momo et Okarun sur ADN sont fait par Jaynelia Coadou  et Marius Blivet Pour Netflix, c’est Anaïs Delva qui prête sa voix à Momo et Tom Trouffier pour Okarun. 

L’opening, ça donne quoi ? 

Le groupe derrière l’opening “ OTONOKE “de la première saison DanDaDan n’est autre que Creepy Nuts, ceux qui ont fait le deuxième opening “ Bling- Bang-Bang-Born “ de Mashle. Cet opening a une particularité, il regorge de références occultes et liées à la pop culture.  

Ce que je pense de DanDaDan ? 

Je suis fan de ce manga, j’adore le mystère qui entoure la découverte de nouvelles personnes et la vérité qui se révèle progressivement. Même après un moment de répit, il y a toujours un évènement qui vient perturber notre sympathique bande de potes. Tu peux éclater de rire même lorsqu’ils sont en difficultés. DanDaDan est une bonne tranche de comédie et de franche rigolade dans tout ce bazar paranormal. Une vraie pépite qui fait un bien fou. 

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