Dans l’abîme du mythe (Le dernier jour d’Howard Phillips Lovecraft)

Le dernier jour de HP Lovecraft par Romuald Giulivo et Jacub Rebelka

Un article d’ALEX NIKOLAVITCH

VF : 404 Comics

1ère publication le 13/11/23- MAJ le 25/12/23

S’impose une visite chez l’opticien !
© 404 Comics

H.P. Lovecraft, c’est le prototype de l’auteur devenu mythe quasiment de son vivant. Créateur visionnaire d’entités terrifiantes, on ne le présente plus. Son Cthulhu est partout, tel un grand ancien cachant la forêt. Il a été adapté de nombreuses fois au cinéma comme en bande dessinée, et son esthétique de l’indicible est citée comme influence majeure par des artistes aussi divers que Guillermo Del Toro, Philippe Druillet, Hans Ruedi Giger ou Mike Mignola.

Lovecraft a également été cité par Cocteau et est même désormais l’objet d’études universitaires, ou de biographies par des gens comme notre Houellebecq national, dont c’est d’ailleurs le premier ouvrage publié, presque programmatique lorsqu’on l’envisage avec le recul, sauf que Houellebecq a adopté un look de clodo évoquant le Céline de la dernière période tandis que Lovecraft a gardé jusqu’au bout des manières de gentleman austère à la désuète tenue de croque-mort compassé.

Plus de 85 ans après sa mort, et après des décennies de continuations, d’absurdités sur son compte notamment propagées par Jacques Bergier, qui l’avait importé en France mais le voyait comme un grand initié parlant quarante langues et communiquant avec les forces de l’au-delà, après la monumentale biographie de S.T. Joshi qui remettait les pendules à l’heure avec une maniaquerie dans le détail qui force l’admiration et inquiète tout à la fois, que peut-on encore dire et faire sur un sujet pareil ?

(La question est évidemment rhétorique. Ceux qui me connaissent savent que je continue de mon côté à poncer la vie et les esthé-tics de celui qu’on appelle encore de nos jours, très improprement pourtant, le « reclus de Providence »).

On l’a connu en meilleure forme, le Lolo
© 404 Comics

C’est pourtant ce qu’entreprennent le français Romuald Giulivo et le polonais Jakub Rebelka avec Le dernier jour d’Howard Phillips Lovecraft, publié chez 404 éditions.

Des fictions mettant en scène Lovecraft, il y en a des palanquées. Du LOVECRAFT d’Enrique Breccia, fils d’Alberto qui avait magnifiquement adapté en son temps plusieurs nouvelles du maître, au récent ZOTHIQUE de Bastien Bertine racontant une aventure commune de Lovecraft et de son camarade Clark Ashton Smith dans l’univers déglingué de ce dernier, dans le HPL de Roland C. Wagner qui raconte un monde uchronique où l’auteur a survécu jusqu’aux années 1990, la tentation a toujours existé de confronter l’auteur à son imaginaire : le jeune Robert Bloch (PSYCHOSE) s’y était déjà risqué en 1936, tuant son mentor dans une nouvelle restée célèbre. La démarche est ici un peu plus subtile.

Dans notre monde, Lovecraft meurt à l’hôpital en mars 1937. Ses derniers jours, il les passe à documenter le cancer qui le ronge depuis des mois mais vient seulement d’être diagnostiqué. Il griffonne de plus en plus péniblement des notes de plus en plus succinctes tant qu’il est encore capable de tenir un crayon. Ces notes s’arrêtent la veille du décès.

C’est là que les auteurs prennent le relais. Alors que la douleur et la fièvre plongent Lovecraft dans un délire, le voilà confronté à l’échec de sa vie personnelle, aux avanies de sa vie littéraire et à la difficulté de son héritage. Plusieurs fantômes lui apparaissent, celui de son épouse (bien vivante à l’époque, mais ils se sont tellement éloignés l’un de l’autre qu’elle n’apprendra son décès que des années plus tard), Harry Houdini, superstar mondiale décédée une décennie plus tôt et avec lequel l’auteur entretenait d’excellents rapports, Edgar Alan Poe, son idole, mais aussi les fantômes des Noëls futurs, Jorge Luis Borges (contemporain mort un demi-siècle plus tard et intégré au mythe à son corps défendant), Jacques Bergier, ainsi que le trio Stephen King, Alan Moore et Neil Gaiman dans un rôle évoquant les trois sorcières prophétiques de MACBETH.

Pas encore mort, mais déjà spectral
© 404 Comics

Surtout, Lovecraft plonge dans son propre monde infernal, accompagné en manière de Virgile par Randolf Carter, l’un de ses personnages, celui qui lui ressemble le plus, passerelle évidente entre le réel et l’imaginaire.

Cette sarabande cauchemardesque, au fil de laquelle Lovecraft devient son propre fantôme, un être effacé au regard de squelette, est un prétexte à faire un bilan de la vie et de l’œuvre d’un homme persuadé en mourant d’avoir raté les deux.

Plutôt connu comme romancier pour la jeunesse, le scénariste Romual Giulivo tourne autour aussi bien de la réalité de Lovecraft que de l’image qu’il a laissée. Le dessinateur Jakub Rebelka (LA CITÉ DES CHIENS) porte très loin la dimension hallucinatoire du récit, prodiguant aussi bien les décors insolites et grandioses attendus en pareils cas que des scènes plus intimistes évoquant presque le Teddy Kristiansen de C’EST UN OISEAU.

De déplorables lectures
© 404 Comics

Lovecraft demeure un phénomène de l’édition, y compris en BD. Le mangaka Gou Tanabe continue à explorer son œuvre avec L’ABOMINATION DE DUNWICH, le PROVIDENCE d’Alan Moore est réédité une fois encore, les éditions Black River sortent une adaptation de KADATH L’INCONNUE après avoir publié en France UNE ÉTUDE EN ÉMERAUDE de Neil Gaiman…

Tirer son épingle du jeu, dans ces conditions, tient de la gageure. La mission est ici tout à fait accomplie : biographie d’un mythe plus que d’un homme, Le dernier jour d’Howard Phillips Lovecraft est un album qui impressionne à tous points de vue.

Bon pied bon œil quand même ?
© 404 Comics

La BO du jour

40 comments

  • zen arcade  

    Bel article mais pour ma part je n’ai guère été convaincu par cette bande-dessinée.

  • Tornado  

    Je me le suis acheté suite aux dithyrambes unanimes. J’ai été surpris par le format gigantesque de l’album mais immédiatement refroidi par un détail auquel je ne m’attendais pas : P….n de papier mat de m…e !!!!! Cette mode à la c.n de p….n de m…e de c…..s de c……s de m…e nous empoisonne encore la vie et c’est p….n de c…t !!! 😤😤😤
    Aussi cauchemarddesque que la BO du jour… 😀

    Bon, sinon c’est vrai que ça a l’air bien. Et l’article égraine tout l’héritage lovecraftien, ça aussi c’est chouette. Ça me fait d’ailleurs penser que je n’ai toujours pas lu le GN d’Enrique Breccia (article sur le blog je crois. Un des plus anciens (!) il me semble). J’ai lu UNE ÉTUDE EN ÉMERAUDE de Gaiman. C’était sympa mais du Gaiman qui délègue. C’est de plus en plus le cas. Il s’investit de moins en moins dans ses comics ce brave homme. Je n’avais pas du tout vu passer cette adaptation de KADATH L’INCONNUE par contre. Merci aussi pour ça.

    • Bruce lit  

      Au vu du gros travail autour des couleurs de Jakub, je pense que c’est le plus approprié ce papuer mat.
      Pour connaître personnellement le responsable de 404 comics, je sais qu’il veille avec grand soin à la qualité de ses ouvrages.

      • Tornado  

        On en a déjà tellement parlé. Pour la ligne claire, c’est très bien le papier mat, encore faut-il se calmer sur le grammage parce que, souvent, les feuilles sont plus en carton qu’en papier…
        Pour le noir et blanc et surtout pour les planches effectuées sur des écrans comme c’est presque exclusivement le cas aujourd’hui, le papier mat boit l’encre et tu ne peux pas obtenir les mêmes contrastes, la même finesse, le même éclat et la même profondeur qu’avec le papier glacé (pendant longtemps, les planches étaient encrées avec de l’encre de chine, dont la profondeur de noir ne peut pas être restituée avec du papier mat). C’est juste une question technique. Reste que le papier mat ça fait un peu « vintage ». C’est souvent un peu du snobisme pour donner un air « arty » aux « graphic novels ». Le seul souci avec le papier glacé, c’est qu’il faut orienter la page pour éviter le reflet d’une liseuse.

  • Bruce lit  

    Je n’aurais pas fait le rapprochement avec Teddy Kristiansen et pourtant c’est une évidence.
    Merci Alex pour cette review synthétique et abordable. L’itw des auteurs sera en une du prochain GEEK MAGAZINE en complétude.
    Content de te relire céans. On attend le prochain défi maintenant…

  • Nikolavitch  

    je suis épaté par cette rage contre le papier mat. très souvent, moi, le papier glacé me rend la lecture pénible.

    • Jyrille  

      Je suis d’accord. Le gros inconvénient, résumé ici par Mr T. « Le seul souci avec le papier glacé, c’est qu’il faut orienter la page pour éviter le reflet d’une liseuse. » est pour moi rédhibitoire.

  • Jyrille  

    Un article étonnant : il est extrêmement classique par rapport à ce que je lis habituellement de toi, Niko ! Même le dernier article que j’ai lu de toi dans Geek avait un aspect plus amusant. Cela dit, cela n’enlève rien à la qualité de cette revue.

    Je me demande ce que vaut le KADATH chez Black River. Il faut dire qu’à part Gou Tanabe, j’ai fui toutes les adaptations de Lovecraft. J’ai acheté ton roman (pas encore lu) mais c’est tout. Celui-ci me donne très envie, ne serait-ce que pour l’aspect graphique et la beauté de l’objet. Et cela semble à la hauteur ! Je note dans un coin.

    actualitte.com/article/98079/interviews/s-emparer-des-jouets-laisses-par-lovecraft-etait-tres-plaisant-alex-nikolavitch

    La BO : je ne connaissais pas mais je ne connais qu’un titre de Dead Can Dance qui a le même titre. Est-ce qu’on peut savoir quel est le lien avec Lovecraft please ?

    youtube.com/watch?v=hThAlY3Q2Kw

    • zen arcade  

      « Il faut dire qu’à part Gou Tanabe, j’ai fui toutes les adaptations de Lovecraft. »

      Les seules adaptations de Lovecraft en bande-dessinée qui trouvent grâce à mes yeux sont celles d’Alberto Breccia.

      • Jyrille  

        Pas essayé mais je tenterais peut-être, à trouver et regarder d’abord. As-tu essayé les Tanabe ?

        • Tornado  

          Breccia ça dépend des périodes. Vers la fin, il fait de l’abstrait… J’ai beau enseigner les arts plastiques, lire une adaptation de CELUI QUI HANTAIT LES TÉNÈBRES (ma nouvelle préférée) avec des formes abstraites en guise de décor, je ne marche pas du tout dans la combine. Je veux bien qu’on fasse une tentative de lier « l’indicible » cher à Lovecraft avec l’abstraction mais quand même… Arty peut-être, facile surtout.

          • zen arcade  

            L’évolution de l’art d’Alberto Breccia au cours des ans est pour moi une des plus impressionnantes aventures graphiques de l’histoire mondiale de la bande-dessinée.
            J’aime toutes ses périodes.

          • Nikolavitch  

            tout sauf facile. Alberto Breccia est vraiment quelqu’un qui a tenté d’aller toujours plus loin dans le graphisme pur, en jonglant avec les styles et les niveaux d’abstraction. (voir aussi ses adaptations de Poe)
            Je viens de lire Un Certain Daneri (jusqu’alors inédit en VF, mais sorti chez les éditions iLatina) et si les récits courts sont relativement anecdotiques, c’est brillant visuellement.

          • Tornado  

            Je ne suis juste pas d’accord, hein. La version de CELUI QUI HANTAIT LES TÉNÈBRES dont je parle est clairement un boulot de fin de carrière. On sent le mec qui n’a plus envie d’en découdre avec les détails. Alors il fait de grands aplats. On en a vu plein faire ça (à commencer par Henry Matisse, par exemple). Sauf que dans le cas d’un récit immersif comme celui-là (CELUI QUI HANTAIT LES TÉNÈBRES), je reste clairement à côté de l’exercice. Et je me gratte côté immersion…

        • zen arcade  

          J’aime pas du tout.

          • zen arcade  

            Les Tanabe.

          • Jyrille  

            Ah ouais ? Pourtant c’est extrêmement fidèle et cela retranscrit parfaitement l’ambiance des nouvelles de Lovecraft pour moi. Peut-être le dessin est-il trop académique pour toi ?

          • zen arcade  

            « Peut-être le dessin est-il trop académique pour toi ? »

            Certainement.
            Lovecraft est dans ma tête. Je ne me fais pas à l’idée qu’un artiste fixe et fige les visions lovecraftiennes que je me représente à la lecture.
            Il n’y a qu’Alberto Breccia, dont les techniques qui éloignent les visions lovecraftiennes du dessin purement figuratif, qui trouve grâce à mes yeux.
            Breccia convoque l’univers de Lovecraft. Tanabe, je trouve ça bêtement descriptif.

          • Tornado  

            On a écrit l’article sur Tanabé ici. Je crois qu’on y explique à peu-près bien à quel point sa vision nous a convaincu. Pour ma part, lorsque je découvre les planches de Gou Tanabé, je retrouve de manière vraiment bluffante les visions qui m’avaient envahi à la lecture des nouvelles de Lovecraft. À quelques détails près bien sûr (ses personnages sont par exemple beaucoup trop génériques et assez plats).
            Breccia : Non, ses adaptations ne sont pas toutes convaincantes et, encore une fois, le trip « arty », pour moi en dessin c’est comme en musique, les expérimentations ça me saoule. Je ne peux pas m’extasier sur une adaptation avec des personnages géométriques et des rectangles noirs en guise de décor. Je n’aime pas les parti-pris tranchés comme ça. Je trouve ça facile et ennuyeux. Je préfère les enluminures ouvragées.

          • Jyrille  

            Moi ça dépend. J’ai vu l’exposition Nicolas de Staël ce week-end et certaines peintures, très abstraites pourtant, m’ont procuré pas mal d’émotions.

          • Tornado  

            Ah non mais j’aime beaucoup l’art abstrait (De Stael n’est pas un peintre abstrait, d’ailleurs). Rothko, Pollock, Zao Wou Ki, Réquichot, Matthieu, sont tous des peintres dont j’aime vraiment regarder les oeuvres.
            Mais là on parle d’adaptations en BD. Sur ce terrain, je préfère les adaptations laborieuses qui tentent vraiment de retranscrire, que les expérimentations qui font autre chose que je trouve facile ou hors-sujet.
            Après Breccia c’est magnifique la plupart du temps. Mais ce qu’il fait à la fin de sa vie, je trouve ça facile et chiant. Et son adaptation de ma nouvelle préférée de Lovecraft m’est restée en travers… ^^

          • Jyrille  

            De Staël s’inscrit dans quelle mouvance alors ? Je suis fan de Rothko, moins de Pollock et je ne connais pas les autres que tu cites

          • Tornado  

            Il EST le prototype de l’artiste inclassable. On lui a parfois accolé la notion d' »abstraction » mais c’est inapproprié puisqu’il représente des figures. « Informel » lui convient mieux. Un de mes meilleurs amis se considère comme un peintre « informel » et De Stael est une de ses principales influences.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Salut.

    La BO : non. Je n’ai pas tenu longtemps.

    La BD : non plus. En fait je n’arrive pas à voir dans l’article ce qui pourrait faire pencher la balance pour un achat, hors être un inconditionnel de Lovecraft, ce que je ne suis pas. Plus de Houellebecq par contre. D’ailleurs à ce sujet, l’œuvre décrite ici même prend elle le risque de creuser les quelques idées un peu nauséabondes que l’on prête à HPL ? En cela le rapprochement avec MH trouverait encore plus de sens, un véritable sillon prophétique.

    N’y a t il pas non plus une révision et réflexion sur sa vie à la Scrooge de C. Dickens ? D’ailleurs que qui fait pencher la balance sur Mac Beth et pas les 3 Parques en général ; que Neil Gaiman utilise dans SANDMAN ?

    Graphiquement, c’est surprenant, différent, mais je n’adhère pas non plus.

    Mais point positif, j’ai encore appris plein de choses sur Lovecraft, car la prose est agréable, et une nouvelle fois très bien documentée. Donc à défaut d’achat, je me suis enrichis intellectuellement. Merci Alex.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Ah je révise mon jugement sur la BO. Une erreur de manipulation (fait avec mon smartphone, qui m’a envoyé sur autre chose …). Grand fan de Dead Can Dance et donc même si ce n’est pas mon titre préféré je valide l’atmosphère de celui là. Il faut écouter en fond, cela passe mieux pour la lecture.

  • Présence  

    Une évocation de Howard Philips Lovecraft analysé par Alex Nikolavitch himself : on est gâté, merci.

    Le trio Stephen King, Alan Moore et Neil Gaiman dans un rôle évoquant les trois sorcières prophétiques de MACBETH : bien vu.

    L’article m’a convaincu : si le tome est toujours disponible dans la bibliothèque Tringale, je l’emprunterai.

    De mon côté, je me suis laissé tenter par La cité oblique, de Chstian Quesnel & Ariane Gélinas.

    Au début des années 1930, Québec est l’hôte d’un visiteur taciturne et discret, dont la vision a marqué au fer rouge la littérature fantastique : Howard Phillips Lovecraft. Celui qui a donné naissance au mythe de Cthulhu, peuplé de créatures antédiluviennes, a rédigé lors de ses trois séjours dans la «cité aux énigmes murées » une histoire de la Nouvelle-France qui sera publiée à titre posthume en 1976 dans l’ouvrage intitulé To Quebec and the Stars. Inspirée de cette entreprise méconnue, La cité oblique propose une relecture hallucinée et magnifiquement illustrée des débuts de la colonisation jusqu’à la Conquête.

    editionsalto.com/livres/la-cite-oblique/

  • JB  

    Habituellement, je suis peu adepte des récits biographiques en BD, mais celui semble sortir des sentiers battus, tout comme l’esthétique moins sage qu’à l’habitude pour ce type d’histoire.
    Je suis intrigué par le rôle (même fugitif) que semblent jouer Gaiman, King et Moore

  • Eddy Vanleffe  

    Lovecraft est une figure qui fascine et qui finit par dépasser son œuvre j’ai l’impression. A l’heure où Chtuluh est décliné en sac à dos, lunch box, mug et Funko Pop, et autre peluche à destination d’un public qui n’a sans doute pas eu accès à son oeuvre. Son personnage lui n’en finit pas d’alimenter l’imaginaire de tous les amateurs.
    J’avoue avoue avoir été attiré par la couverture en rayon, c’est déjà un plus.
    Je sauterais sans doute le pas. Merci pour cet éclairage.

  • Tornado  

    Bon, je l’ai lu et ça m’est tombé des mains. Alors je crois que je vais me contenter de paraphraser l’ami Zen Arcade qui a été le premier à réagir :
    « Bel article mais pour ma part je n’ai guère été convaincu par cette bande-dessinée« …

    • Jyrille  

      Je viens de la lire et j’ai adoré. Graphiquement déjà ça tue, j’ai vu tellement d’influences de dessinateurs que j’aime qu’il y en a trop et pourtant, c’est totalement maîtrisé et personnel. Et l’histoire tient autant du conte de Dickens que des écrits de Lovecraft sur les Contrées du Rêve, donc un voyage fantastique que je suis incapable de refuser. C’est très bien écrit et très érudit sur la vie et la culture née de Lovecraft, tout en insufflant des références historiques de-ci de-là (comme le Falling Man des tours jumelles).

      Maintenant je vais lire l’article de Lavitch.

      • Tornado  

        Bof. C’est pas vraiment écrit et ça ne s’arrange pas en cours de route avec un final interminable qui navigue à vue. Je trouve que ça mise tout sur les illustrations et ça tourne vite en rond. Je me suis emmerdé sévère au bout de quelques pages. On voit que ça remise beaucoup de choses de l’univers de Lovecraft et de la culture populaire qui en découle, mais tout est collé à la suite. Et c’est justement en ça que je trouve l’ensemble raté : Tout est collé et balancé à la suite. C’est très vite chiant.
        Vu les références. Vu la mise en parallèle avec les contrées du rêve. Et après ? Le tout est raconté de manière chiante et monotone. J’attends nettement mieux d’un scénariste de BD qu’une succession d’images oniriques.

        • Jyrille  

          Question de goût peut-être mais moi je ne me suis pas du tout ennuyé et ai apprécié le voyage, sans percevoir de monotonie.

  • Jyrille  

    J’ai oublié de dire un grand merci à Bruce (et peut-être quelqu’un d’autre) pour les dédicaces de Romuald Giulivo et Jakub Rebelka, c’est la classe. Tout comme l’édition 404, splendide travail. Même si c’est du papier mat, moi j’adore 😀

    Beaucoup de références littéraires m’ont également rappelée DIE.

    Ca me fait penser que j’ai également lu le dernier Gou Tanabe, et c’est toujours aussi bon, même si ça ronronne un peu, mais c’est sans doute dû à l’histoire elle-même, L’ABOMINATION DE DUNWICH, qui rappelle pas mal LA COULEUR TOMBEE DU CIEL.

    Et bien à la relecture de l’article, je suis d’accord avec Alex. Impressionnant à tous points de vue.

    • Eddy Vanleffe  

      Je m’étais pris un coffret Gou Tanabe et j’en ai emprunté à la Bibli…
      Je trouve ça quand même très clinique et dénué de la moindre aspérité, C’est beau mais c’est pas renversant… ça manque de folie je trouve ( et puis j’ai eu la fâcheuse idée de rpendre la couleur tombée du ciel… en Noir et Blanc, bon ben…voilà)

    • Eddy Vanleffe  

      Le truc qui serait un dossier super à faire (oui je fais mes commandes désormais, on est en période de Noël à après tout), c’est une sorte de comparaison entre les adaptation de Lovecraft je crois qu’on a les trois écoles qui se sont penché dessus… Gou Tanabe/Breccia/Cubbard/François Baranger etc…
      je gars fascine les artistes et finalement le Modèle de Pickman est presque une sorte de…prémonition?

      • Nikolavitch  

        Tu peux ajouter Druillet, Nicolas Fructus, P. Craig Russell, Esteban Maroto, Corben…

        • zen arcade  

          Horacio Lalia

          • Nikolavitch  

            Fun fact. j’ai découvert à la sortie de ma bio de Lovecraft, Celui qui écrivait dans les ténèbres, que les dessinateurs argentins que j’avais mis dessus, la bande du studio Haus, avaient été les élèves de Lalia, lui-même élève de Breccia. Quand je leur ai proposé le taf, ils ont accepté tout de suite parce que ça leur semblait un alignement d’étoiles.

        • Eddy Vanleffe  

          OK dans ce cas là…faites un livre 🙂 !

          • Nikolavitch  

            J’avais fait un gros papier là-dessus dans Lovecraft, au coeur du cauchemar, chez Actu SF.

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