Évoluer ou périr (House of X)

House of X / Power of X par Jonathan Hickman, Pepe Larraz, R.B. Silva

Un article de PRÉSENCE

VO : Marvel Comics

VF : Panini 

1ère publication le 19/03/20 – MAJ le 06/06/20

En route vers demain © Marvel Comics

En route vers demain
© Marvel Comics

Ce tome contient une histoire touffue, à la fois redémarrage, prologue et saison complète. Il comprend deux miniséries complètes House of X et Power of X, chacune de 6 épisodes, initialement parus en 2019, tous les numéros étant écrits par Jonathan Hickman. La minisérie House of X a été dessinée et encrée par Pepe Larraz, et mise en couleurs par Marte Gracia (avec l’aide de David Curiel pour l’épisode 6).
La minisérie Power of X a été dessinée et encrée par R.B. Silva, avec l’aide de Larraz pour les dessins de l’épisode 6 et d’Adriano di Benedetto pour l’encrage des épisodes 1 & 2. Sa mise en couleurs a également été réalisée par Marte Gracia avec l’aide de David Curiel pour l’épisode 6. Ce tome contient les couvertures originales, ainsi que 88 couvertures variantes, à raison de 4 par pages.

Dans une grotte végétale, un individu en combinaison noire moulante avec un casque intégral marqué d’un grand X regarde des individus sortir de cocons végétaux. Il y a 5 mois, Colossus cueille des fleurs sur Krakoa. Il y a 4 mois Storm quitte l’école de Westchester. Il y a 3 mois Nightcrawler plante une fleur dans la zone bleue de la Lune. Il y a 2 mois, Armor se recueille sur Mars devant un parterre de fleurs. Il y a un mois Beast observe un arbre en Terre Sauvage. Au temps présent, à Jérusalem, la façade d’un immeuble est recouverte de plantes. Six ambassadeurs d’autant de pays différents y entrent et sont accueillis dans l’Habitat, une extension de Krakoa, aménagée par les Stepford Cucckoos. Ils sont accueillis par Esme et Sophie, ainsi que par Magneto qui indique qu’il représente Charles Xavier, indisponible pour le moment, en tant qu’ambassadeur. La double page suivante présente les médicaments issus des fleurs de Krakoa par le biais de brefs paragraphes : 3 pour les humains (les médicaments L, I et M) et trois pour les mutants. Dans l’habitat Greymalkin à Westchester dans l’état de New York, Marvel Girl fait faire le tour du propriétaire à de jeunes mutants. Quelque part à Krakoa, Douglas Ramsey effectue des réglages dans la salle de contrôle, avec Sage. À la suite de leur visite, les enfants et les adolescents arrivent dans une clairière où se trouvent Wolverine et Charles Xavier.

Bienvenu dans l'Habitat  © Marvel Comics

Bienvenu dans l’Habitat
© Marvel Comics

Un petit vaisseau spatial s’arrime à une station en orbite autour du soleil. La docteure Gregor pénètre dans la station, accompagnée de deux autres personnes. Elle prend la décision d’ouvrir son casque : l’atmosphère est tout à fait respirable, juste un peu fraîche. Elle décide de poursuivre son exploration avec Karima. En continuant leur tour de la base, elles évoquent le temps pour que la Forge soit opérationnelle, ainsi que les protocoles Orchis. Ces derniers ont été mis en œuvre quand les modèles de projection de développement de population ont abouti à une prévision stable des objectifs de Charles Xavier. Vue de l’extérieur, la Forge a la forme d’un anneau, avec en son centre une tête robotique géante. Les deux pages suivantes explicitent la nature des protocoles Orchis, ainsi que la composition de cette organisation, constituée à 31% de personnel de l’AIM, 24% du SHIELD, 16% de STRIKE, 8% de SWORD, 7% d’Alpha Flight, 5% de HAMMER, 5% d’ARMOR, et 4% d’Hydra. Pendant ce temps-là, Mystique, Sabretooth et Toad effectuent un casse dans un entrepôt de stockage de Damage Control pour récupérer quelque chose. Ils sont interceptés à la sortie par les Fantastic Four.

Lorsqu’il commence cette histoire, le lecteur sait qu’il s’agit d’une forme de redémarrage pour les X-Men, un projet éditorial d’envergure. S’il ne connaît pas les X-Men, il est vite largué par le nombre de personnages (plusieurs dizaines), et par les références non explicites à des événements passés. Sinon, il se lance dans une aventure dont il n’a pas idée de l’ampleur. Jonathan Hickman a pensé ses deux miniséries comme formant un tout : l’histoire a été publiée sous la forme de deux miniséries pour répartir la tâche de dessiner entre deux artistes afin d’assurer un rythme de parution régulier et soutenu. Dans le cadre de ce recueil, la distinction entre House of X et Power of X n’est pas marquée, les couvertures se trouvant reléguées à la fin. Il s’agit donc d’un récit qui se lit d’un seul tenant. Le lecteur observe que le scénariste a choisi d’utiliser des paragraphes de texte sur des pages sans dessin pour pouvoir intégrer toutes les notions et tous les concepts qu’il met en œuvre. Ainsi le lecteur découvre comment les fleurs de Krakoa sont utilisées pour fabriquer des médicaments, comment une organisation composite a vu le jour pour gérer l’augmentation inéluctable de la population de mutants, ce qu’est un mutant de niveau Oméga et qui ils sont, le déroulement du programme génétique de Mister Sinister sur plusieurs générations, le déroulement de 10 vies en parallèle d’une mutante, les différents types de sociétés composées d’intelligence artificielle, les différentes générations de Sentinelles, etc. Très vite, le récit dépasse la simple histoire de quelques mutants emblématiques pour devenir l’histoire d’un peuple, mais aussi un croisement de lignes temporelles, et un récit de science-fiction manipulant des concepts bien construits trouvant leurs racines dans la riche histoire des mutants Marvel.

Informations complémentaires © Marvel Comics

Informations complémentaires
© Marvel Comics

Jonathan Hickman emmène son lecteur dans une intrigue dense, regorgeant de personnages emblématiques des séries X-Men et de mythologie interne, pour un récit de science-fiction foisonnant, entremêlant différents fils narratifs et différentes lignes temporelles parallèles. Il le fait avec un art consommé du suspense, de la recomposition chronologique, sans jamais perdre son lecteur, avec des enjeux se découvrant progressivement, des stratégies à long terme, et même à très long terme pour certaines, et des modifications majeures pour les mutants, à commencer par la création d’une nation avec un territoire bien à elle, un langage basé sur un autre alphabet, une politique extérieure ferme sans être agressive, et des lois intérieures en cours d’élaboration. Il ne sacrifie en rien les conventions des récits de superhéros : le lecteur a le droit à des utilisations spectaculaires de superpouvoirs pyrotechniques, à des combats dantesques exprimant des conflits idéologiques ou moraux.

Le lecteur prend très vite conscience que Jonathan Hickman mène la barque et que la mission dévolue aux deux artistes est de donner à voir ce qu’il a imaginé, plus que de participer à l’élaboration de l’intrigue. D’un côté, il est possible de les voir comme de simples exécutants ; de l’autre côté leur tâche est imposante. Au départ, le lecteur observe que les traits de contour de Pepe Larraz sont plus méticuleux que ceux de R.B. Silva, et que le premier représente plus de choses dans ses cases que le second. Mais bien vite, il oublie cette distinction qui s’amenuise un peu au fur et à mesure que la pression des délais augmente, mais encore plus parce qu’il n’y a aucune solution de continuité entre les deux dessinateurs : la coordination visuelle est impeccable. En outre, Marte Gracia renforce l’unité visuelle entre les deux artistes, en réalisant l’intégralité de la mise en couleurs, avec une palette riche, utilisant les capacités de l’infographie pour rehausser les reliefs, intégrer des effets spéciaux, réaliser des camaïeux sophistiqués, amplifier la pyrotechnie. De temps à autre, le lecteur perçoit que l’un ou l’autre des artistes se retrouvent avec une page de dialogue et qu’il fait un effort plus ou moins conséquent pour concevoir une prise de vue montrant l’environnement, les postures, ou qu’il opte pour une approche plus simple avec des têtes en train de parler avec des angles de vue plus ou moins variés.

Construire sur le passé  © Marvel Comics

Construire sur le passé
© Marvel Comics

Dès les deux pages de la mystérieuse séquence introduction, le lecteur découvre une façon de dessiner consensuelle pour les comics de superhéros : un bon niveau de détails, des dessins réalistes, une manière de simplifier les éléments sans les affadir, des plans poitrine ou plus rapprochés encore lors des dialogues. Il retrouve également la capacité impressionnante des artistes de comics à rendre les images spectaculaires et il est servi tout au long de ces 12 épisodes. À l’évidence, Jonathan Hickman téléguide la mise en page, que ce soit le découpage par pages ou parfois la forme des cases dans une planche. Il garde toujours à l’esprit que la bande dessinée est un média visuel et sait composer des images mémorables et des séquences choc. Le lecteur a les yeux écarquillés pour ne rien perdre de la découverte de l’habitat à Jérusalem, tout aussi curieux que les ambassadeurs. Par la suite, il se repaît du spectacle visuel : l’apparition hiératique de Magneto, l’aspect paradisiaque du milieu naturel de Krakoa, la révélation de la forme de la station Orchis avec le soleil en arrière-plan, l’assurance retrouvée de Cyclops, le charme inquiétant de Moira, la froideur indéchiffrable de Nimrod, l’interrogatoire menée par Destiny (Irene Adler) tranquillement assise sur une chaise au milieu des flammes, etc. Il ne s’agit pas tant de surprises visuelles ébouriffantes, que de la capacité de R.B. Silva et Pepe Larraz de parvenir à tenir le rythme des concepts, des personnages, des environnements qui déboulent sans temps mort dans le scénario.

Au cœur du récit se trouve le concept de mutant, la modification qui apporte le renouveau. Un personnage résume la situation par Évoluer ou périr. Bien sûr, il s’agit du thème présent dès le premier épisode paru en 1963, avec en trame de fond le thème de la différence et de l’intégration. Jonathan Hickman n’hésite pas à faire un clin d’œil à la notion de communauté différente en mal de nation en plaçant un habitat à Jérusalem, un personnage faisant explicitement référence au symbole que cela constitue. Cette mise en parallèle ne va pas plus loin. D’un autre côté, le scénariste reprend de nombreux éléments précédemment créés et développés dans la série, à commencer par les principaux mutants, et par Krakoa. Il pioche aussi bien dans les apports de Chris Claremont, que dans ceux de Scott Lobdell et Fabian Nicieza, et même quelques-uns dans ceux de Brian Michael Bendis (le retour très inattendu de Fabio Medina, appelé Goldballs). Conformément aux exigences éditoriales, le scénariste met à profit la continuité du titre. Le lecteur a également conscience que son histoire doit servir de base aux développements de plusieurs années à venir, doit redéfinir le statu quo des mutants pour devenir le terreau de nouvelles histoires. Il est forcément inquiet de savoir si le récit tiendra la route pour lui-même, et non pas comme un prologue artificiel, uniquement satisfaisant en tant que point de départ, ou en tant qu’outil prétexte pour les séries mensuelles à venir.

La mystérieuse station d'Orchis  © Marvel Comics

La mystérieuse station d’Orchis
© Marvel Comics

Lassé de la régurgitation des sempiternels même intrigues, le lecteur attend du changement et de la nouveauté. Il ne s’attend pas forcément à l’utilisation d’autant d’éléments du passé, ni à une telle profusion d’idées, et il est possible qu’il soit rebuté par le nouveau statu quo. Force lui est de reconnaître que Jonathan Hickman ne fait pas les choses à moitié et qu’il est vraiment investi dans son récit, bien au-delà d’un simple travail de commande, ou d’un simple effet choc pour donner l’impression de secouer le cocotier. Le scénariste développe le thème de l’évolution et des mutations, en partant de la mutation d’une société de chasseurs & cueilleurs à une société agraire, en passant par l’invention d’un alphabet de toute pièce, pour aller jusqu’au questionnement de la nature de l’évolution quand une espèce n’est plus liée à un environnement spécifique. Même s’il est toujours possible de regretter que Hickman préfère un récit reposant sur l’intrigue plutôt que sur les personnages, il n’empêche que cette intrigue entremêle de nombreux fils narratifs qui mènent jusqu’à leur terme logique des notions plus ou moins bien gérées par le passé. Il suffit de considérer comment il repositionne Nimrod comme sentinelle ultime, ou comment il rétablit une distinction claire entre les objectifs d’Apcalypse et ceux de Mister Sinister, et il réinsuffle un sens aux agissements de ce dernier. Au final, ce récit constitue une saison d’une richesse étourdissante, suffisante pour elle-même, avec une évolution (une mutation ?) du positionnement des mutants, vers quelque chose de différent, rarement vu à cette échelle, et plus plausible dans les années 2020, 60 ans après le début de la série.

Sans aucun doute, ce récit s’avère une réussite, à la fois en termes d’intrigue, de cohérence visuelle, et d’ambition éditoriale. Ce ne sont plus les X-Men des décennies passés, ils vont de l’avant, dans une histoire riche et intéressante, avec une narration au rythme maîtrisé. Jonathan Hickman met à profit des décennies de mythologie, dans un tout d’une rare cohérence, sans ressasser ce qui a déjà été fait, en allant plus loin. Il reste à savoir si ce projet se développera dans des séries mensuelles aussi cohérentes (au moins celle des X-Men écrite par Hickman), ou si la machine va s’emballer hors de contrôle, l’éditeur ne pouvant résister à la tentation de produire tant et plus de séries du moment que ça se vend. En tout état de cause ce récit se suffit à lui-même, constituant une saison extraordinaire, d’autant plus savoureuse que le lecteur est familier des grandes heures de la série.

Enfin un rôle à la mesure de Nimrod  © Marvel Comics

Enfin un rôle à la mesure de Nimrod
© Marvel Comics

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La BO du jour : Hickman, une révolution déjà culte ?

105 comments

  • Matt  

    Ok alors Xavier et Destinée sont vivants de nouveau ?
    Et Marvel girl c’est Jean ?
    Punaise déjà ça va me fatiguer tous ces persos revenus…

    Bon sinon je note que 12 épisodes c’est assez court, que le récit se suffit à lui-même. Et ça semble ambitieux comme souvent avec Hickman. Et tu sembles toujours client de son écriture.
    Je sais pas…
    Un jour peut être je lirai ce truc.

    • Présence  

      Oui, ils sont vivants et Marvel Girl c’est Jean. Ce dernier point m’a surpris : je n’ai aucune idée s’il s’agit d’un vestige de la saison précédente des X-Men, ou d’une nouveauté.

      Tous les personnages revenus : ce n’est pas fini. Hickman développe dans son récit la question des résurrection. En fonction de la sensibilité du lecteur, on peut y voir un artifice trop facile, un dispositif de sécurité mis en place par une nation qui en a la capacité technologique et organique, un métacommentaire (le scénariste sait que les superhéros reviendront toujours à la vie et il l’intègre sous forme de dispositif dans son intrigue).

      Oui, je suis client de l’écriture d’Hickman. Évoluer ou périr : c’est autant une déclaration pour les mutants, que pour la série mensuelle. Le statu quo des mutants doit évoluer, ou sinon la franchise périra, en tout cas déclinera en perdant tout intérêt.

      • Matt  

        Ouais enfin si les persos qui reviennent font partie de l’intrigue, je veux bien.
        Mais cette Marvel girl, c’est pas la Jean ressuscité par les auteurs précédents ?

        Ce que je crains, ce n’est pas tant les résurrections qui ont lieu DANS l’intrigue de Hickman (car comme le dit JP on peut prendre ça comme un what if et un meta commentaire)
        Ce que je crains c’est les persos qui sont déjà ressuscités dès le début de l’intrigue et qui proviennent des auteurs précédents dont j’ai rien suivi.

        • Présence  

          C’est la Jean Grey revenue à l’occasion de Phoenix Resurrection: The Return of Jean Grey (2017/2018) par Matthew Rosenberg & Leinil Francis Yu.

  • JP Nguyen  

    J’ai lu ces numéros en ligne et j’ai apprécié l’ambition du scénariste et la très bonne tenue des dessins. Comme Présence, je trouve que Hickman livre bien mieux qu’un simple travail de commande.
    J’y vois aussi une sorte de méta commentaire sur la franchise et les comics de super-héros en général, avec l’intégration organique des reboots et des retcons dans l’intrigue.
    Pour autant, je ne suis pas pressé de lire la suite, j’apprécie ces numéros comme une sorte de What If géant.

    • Matt  

      « avec l’intégration organique des reboots et des retcons dans l’intrigue. »

      Houlà. Et c’est pas chiant ?^^

      • Présence  

        Le principe de la résurrection est assez gros à avaler, même si le scénariste s’est décarcassé pour rendre le mécanisme logique dans le cadre de son intrigue.

        Le reste est quasiment invisible grâce à la cohérence d’ensemble du projet.

    • Présence  

      @JP Nguyen – J’y ai également perçu un métacommentaire, sans qu’il ne supplante l’intrigue, plutôt un acquiescement des règles implicites des comics de superhéros.

  • Bruce lit  

    J’ai suivi avec intérêt les reviews de Stéphane et Benjamin de Top Comics et la tienne ne dépareille pas. Ces Xmen de Hickman ont tout du fruit défendu : d’un côté, je ne veux même pas m’en approcher : les schémas de Hickman, son écriture plus clinique que Gland Morrison, une approche favorisant le groupe au détriment de l’individu, les multiples renaissances de Moira, des Xmen complètement amorphes, non merci.
    Mais le fait que Hickman semble s’être approprié la continuité des personnages, que toutes les périodes y soient citées, que Bobby Drake y soit considéré comme un mutant omega, tout ça me caresse dans le sens du poil. C’est ce qui m’avait manqué chez Morrison : le regard d’un scénariste qui savait de qui et de quoi il parlait. Pourquoi pas, même si je ne suis pas dupe de la pérennité de ce relaunch qui tient uniquement à la vision d’un scénariste. Qu’il s’en aille (et il s’en ira) et le château de cartes s’écroulera.

    • Présence  

      Rendre une continuité cohérente depuis le premier épisode de 1963 avec des milliers d’épisodes répartis sur des dizaines de séries ayant impliqué des centaines de créateurs : mission impossible.

      Résister à l’idée de faire fructifier la franchise au-delà de tout contrôle : impossible. Avant le confinement, Marvel annonçait 10 séries pour mai 2020 : X-Men 11 (par Hickman), Children of the Atom 2, X-Factor 2, Hellions 3, Wolverine 4, New Mutants 11, Cable 3, Excalibur 11, Marauders 11, X-Force 11, et une minisérie (Juggernaut) et un numéro spécial (Fantomex).

      Mais quel plaisir pour un vieux lecteur comme moi de voir, par exemple, Nimrod enfin développé à la mesure de son potentiel. Ici, le plaisir du voyage était tel que peu m’importe la destination.

  • Matt  

    J’ai le sentiment que ce qui plait à Hickman c’est construire des univers.
    Et je pense sincèrement qu’il est doué pour ça.
    Mais c’est typiquement le mec que j’aimerais lire dans du creator owned.
    Parce que le fait qu’il se repose sur la continuité à fond, et qu’il ne contrôle pas au final le destin des personnages (puisqu’ils seront repris par d’autres auteurs), ben ça fout en l’air ce qu’il entreprend.
    Et si ses personnages sont des enveloppes vides, c’est peut être bien parce qu’il est conscient de ça. Il se fout de l’individu parce que ce ne sont pas ses personnages. Il s’éclate juste à créer une intrigue ou un univers.

    En gros je sais pas pourquoi il reste chez Marvel. ça m’intéresserait de lire de lui un grand délire steampunk ou un grand comics de SF où il a un contrôle total sur tout.

    • Présence  

      Des séries indépendants par Jonathan Hickman : il n’y a que l’embarras du choix, aussi bien en 4 ou 6 épisodes, qu’en plus long.

      – The Nightly News (2006/2007)
      – Pax Romana (2007/2008)
      – Transhuman (2008, commentaire sur amazon)
      – Red mass for Mars (2008-2010, commentaire sur amazon)
      – Red Wing (2011, commentaire sur amazon)
      – The secret (2012, commentaire sur amazon)
      – The Manhattan Projet (série en 20 épisodes)
      – East of West (série en 45 épisodes)
      – The dying and the dead
      – The black monday murders

      • Matt  

        Wow !
        Et y’a rien sorti en VF c’est ça ?^^

        • Présence  

          – The nightly news publié par Urban en 2014
          – Pax Romana publié en 2014 par Urban
          – The Manhattan Projects : 2 gros tomes publiés en 2018 & 2019 par Urban
          – Black Monday Murders : 2 tomes publiés en 2018 & 2019 par Urban
          – East of West : 8 tomes parus en VF
          – The Dying and the Dead : 1 tome paru en 2018 chez Glénat

          • Romain Bouvet  

            Et il y a d’excellentes choses là dedans.

        • Matt  

          Ah ok quand même…
          Bon…pourquoi personne n’en parle ?^^
          Ah…je viens de voir que JP a chroniqué Nightly news. Je vais voir ça.

          • Présence  

            Tu peux également trouver mon commentaire pour les 2 premiers tomes VF East of West sur amazon et sur Babelio, et sur le tome 1 de The Manhattan Projects VO sur amazon.

  • Eddy Vanleffe  

    une occasion de rendre hommage au talent de Présence.
    on pourrait le sous-estimer mais c’est ici que son talent pour la synthèse sa faculté pour dénicher le truc qu’il faut éclate au grand jour.
    Parler de Hickman, c’est pas évident, l’auteur est confus et il est clivant.
    mais il est clivant pour de bonnes raisons, des raisons saines: son écriture
    C’est un auteur peut-être un des derniers vrais auteurs a bien vouloir jouer dans le mainstream..
    il n’est pas dupe mais n’est pas cynique pour autant.
    ici il prend les rennes d’un navire colossal en perdition. une franchise qui se boursoufle dans sa nostalgie… 80’s ou 90’s selon les auteurs mais voilà c’est un fait, les idées neuves n’abondent pas, genosha, équipe bleu et or, les shiars, le phénix… c’est le run de Claremont/Lobdell/Nicieza qui est recylcer ad nauseam (même Utopia, c’es quand même Avalon sur terre)
    IL FAUT dépasser ça sans vexer les fans…
    il faut bien le reconnaître: Hickman s’attelle sérieusement à ce boulot, il ne gomme rien et transforme un peu tout.
    son point faible, ce sont les persos? et bien… il va se faire entourer par d’autres scénaristes qui vont se charger de corriger tout ça…
    ambitieux, complexe, novateur un peu peut-être. ce la attelle la curiosité.
    je me laisserais sans doute tenter , rien que pour la perspective de lire de bonne grosse SF

    • Présence  

      Merci pour le petit mot gentil.

      Oui, Jonathan Hickman est un auteur : j’aurais dû le mentionner dans mon article.

      Il faut dépasser ça sans vexer les fans : belle formulation. Évoluer ou périr : c’est le credo qui est prononcé par un personnage en cours d’histoire, à la fois l’enjeu pour les mutants en tant que peuple, à la fois l’enjeu pour les séries X-Men en tant que produit culturel.

      • Eddy Vanleffe  

        Vous savez à quel point je suis fan de monsieur Claremont mais je pense qu’il faut réussir à sortir de son ombre…
        Morrisson ne l’a pas vraiment fait d’ailleurs..par certains côté si (costumes, coming out, changement de paradigme avec le les mutants c’est cool, mais il a plus ou moins souscrit à des remakes punk du run claremont/Byrne en y collant un gros gros « out of character » général qui m’a empêché de profiter du run…
        ici, c’est à priori mieux géré et puis surtout les nouveaux concepts ont l’air plein de promesses…

        • Présence  

          À la lecture, c’est assez étrange : ça ne donne pas l’impression de nouveaux concepts, mais plutôt de l’évolution de concepts déjà existants (Nimrod, Technarchy) ou de leur aboutissement.

      • Surfer  

        @Eddy ton hommage rendu à Présence est complètement mérité.
        Il a su cerner l’auteur avec intelligence et une belle argumentation.

        Je n’ai pas lu les X men de Hickman pour le moment, mais j’avais déjà ressenti les mêmes qualifiés et défauts d’écriture dans ses Avengers / New Avengers / Infinity.

        On parle souvent d’architecte chez Marvel. Hickman avec sa minutie, sa volonté de solidifier les fondations pour pouvoir repartir sur des bases saines en est l’archétype.
        Souvent, il est vrai, au détriment de la caractérisation des personnages mais la structure narrative des intrigues est solide.

        Ce qui m’inquiète pour ce HoX PoX c’est que ce ne soit pas une histoire auto contenu avec une fin acceptable.

        On sent effectivement le projet de grande ampleur qui lui a été confié par la maison des idées. 88 couvertures variantes !!!

        Je n’ai plus qu’à attendre l’édition librairie Panini en gardant dans un petit coin de ma tête la belle critique de Présence

        • Présence  

          Arrêtez avec cet hommage (je ne suis pas mort 🙂 ) : je vais finir par rougir (heureusement, ça ne se voit pas par ordinateur interposé), ou par demander une augmentation (heureusement, je ne peux pas non plus voir la tête de Bruce quand il lira ça). 🙂

          Pas une histoire auto contenue avec une fin acceptable : à mes yeux c’est une saison dont la fin ouvre sur de nombreuses perspectives, mais je ne me sentirais pas frustré si je ne lis pas la suite. Par contre, elle n’est effectivement pas auto-contenue. Lisant des X-Men depuis des décennies, je suis incapable d’imaginer le ressenti d’un novice qui découvrirait les X-Men avec ce récit, si ce n’est supposer qu’il serait submergé par la masse d’informations, de personnages et d’histoires passées à assimiler.

    • Présence  

      Il n’est pas dupe mais n’est pas cynique pour autant. – Je n’y avais pas pensé dans ces termes, et c’est exactement ça. J’ai ressenti un vrai plaisir premier degré en découvrant ces aventures des X-Men, aucune trace de condescendance ou de raillerie déguisée en ironie.

  • Tornado  

    Je lis le résumé en début d’article : Du pur Hickman. Il refait tout pareil que pour les Avengers. Je sais d’ors et déjà que je ne lirais pas ça, c’est au dessus de mes forces.

    Pour moi, qui au départ était assez preneur de ce scénariste sur le principe, il développe une approche très intellectuelle mais beaucoup trop clinique. Il ne fait pas exister et encore moins vibrer les personnages. Il développe des concepts plutôt qu’il ne nous conte des histoires.
    Le soucis, c’est qu’à force de tout baliser avec cet esprit cartésien dopé à la science-fictionnite, le trésultat prend la forme d’une lecture aseptisée, désincarnée. C’est une machinerie. Pas une histoires de personnages. D’ailleurs c’est écrit dans l’article :
    « Même s’il est toujours possible de regretter que Hickman préfère un récit reposant sur l’intrigue plutôt que sur les personnages, il n’empêche que cette intrigue entremêle de nombreux fils narratifs qui mènent jusqu’à leur terme logique des notions plus ou moins bien gérées par le passé« .

    Merci de me permettre de voir toutes ces choses de l’extérieur, sans m’obliger à lire ces douze épisodes. Heureusement que ces articles existent ! 🙂

    • Matt  

      Mais je croyais que tu ne t’attachais pas aux personnages toi^^

      Pour moi ça peut être intéressant un concept clinique. Mais faut pas que ça dure 40 épisodes. C’est ce qui m’a calmé sur les 2 séries Avengers + Infinity + Time runs out + Secret Wars. Eh oh stop !

      Là 12 épisodes, why not ?
      C’est comme son S.H.I.E.L.D, je n’écarte pas la possibilité de lire la mini série en deluxe en 12 épisodes.
      C’est suffisamment court pour que le concept suffise.

      • Eddy Vanleffe  

        je crois qu’il existe le deluxe Shield

        • Matt  

          Oui oui^^
          Je ne disais pas que je l’attendais. Mais que je tenterai peut être.
          Je suis intimidé malgré tout par Hickman

        • Matt  

          Il y a un certain Romain.B dont je vois souvent les reviews sur amazon (et des reviews bien argumentées) qui en dit du bien de SHIELD

          • Présence  

            J’aime bien les commentaires de Romain Bouvet.

            J’avais également laissé un commentaire pour la première moitié de la série : Shield: la confrérie du bouclier.

          • Romain Bouvet  

            Merci de m’avoir lu.

      • PierreN  

        « Mais faut pas que ça dure 40 épisodes »

        C’est bien parti pour.
        Pour les épisodes qu’il écrit, il doit déjà atteindre la trentaine de numéros à ce stade (hoxpox, x-men, certains numéros de new mutants, les giant-size avec les dessinateurs invités).

    • Matt  

      D’une certains façon, Extremis de Ellis est un concept clinique glacial ^^

      • Eddy Vanleffe  

        Carrément…ça doit être l’un des travaux d’Ellis que j’apprécie le moins…

      • Matt  

        J’ai pas dit que c’était un défaut pour ma part^^

    • Présence  

      @Tornado – J’ai écris le paragraphe que tu as repris en italique, à ton attention, en pensant à tes remarques sur l’écriture de cet auteur.

      Le résumé en début d’article : je fais tout pour coller à la narration des auteurs, afin de donner une idée de l’impression des premières pages, plutôt que de recopier un résumé global déjà tout fait. Visiblement, c’était parlant. 🙂

      Oui, c’est une caractéristique de l’écriture d’Hickman que de privilégier l’intrigue sur les personnages. Dans le cas présent, c’est une nécessité pour que les scénaristes des séries mensuelles lancées dans la foulée aient une fondation solide et assez développée sur laquelle s’appuyer.

      • Tornado  

        Je ne me fous pas des personnages. Quand je lis une histoire, ce sont les personnages qui portent cette histoire. Par contre je ne suis pas attaché à un personnage comme s’il existait dans la vraie vie comme Bruce peut le faire avec Iceberg ou Matt Murdock par exemple.
        Pour moi c’est un tout. Mais ce qui est le plus important c’est la manière dont c’est raconté (la forme). Mais ça reste un tout : Une histoire avec des personnages.
        En général lorsque j’aime un personnage en particulier (Spiderman, Batman, Daredevil), c’est l’univers qu’il y a tout autour que j’aime. La mythologie, le décorum et l’ambiance. Mais ce qui m’intéresse avant tout, c’est la manière dont ça va être raconté, et ce que les auteurs vont faire des personnages (comment ils vont les faire évoluer et parler demeure un élément très important).

        Extremis c’est une ambiance froide (mais démente !), mais les personnages existent. C’est totalement centré sur ça.
        Grant Morrison a également du talent pour, le temps de quatre ou cinq vignettes, faire vibrer ses personnages avec beaucoup de finesse, au milieu de tout un bazard pas possible.

  • Romain Bouvet  

    Hickman je suis totalement fan. Les X-men, personnellement, me manque. Cela fait des années que je n’ai plus vibré pour eux alors que c’est grâce aux Mutants que j’ai découvert les comics, de façon assidue et continue, depuis plus de vingt ans.
    J’attends donc beaucoup de cette arrivée. Hickman est un architecte. Il tissé sa toile, place ses pions et laissé souvent des lecteurs sur le bas côté. J’ai vraiment hâte de voir où il va mener les Mutants et surtout s’il va parvenir comme sur les Avengers ou East of West, entre autres, à m’embarquer avec lui.

    • Matt  

      Ah tiens bonjour^^
      Quand on parle du loup…

      • Romain Bouvet  

        Ouep j’en profite pour venir faire un petit tour.

      • Romain Bouvet  

        Merci

    • Présence  

      Architecte : il tissé sa toile, place ses pions. – Ou pour reprendre la métaphore de l’architecte, il a consolidé les fondations et le structure, et il a commencé à ajouter des étages et des extensions à l’imposant édifice bâti par ses prédécesseurs.

      Je suis curieux de savoir comment ça va marcher. Ici, l’éditeur Marvel a décidé de redévelopper toute la franchise sur les bases de HOX/POX. Je n’ai pas l’intention de suivre les 10 séries annoncées pour mai, ni même les 6 initiales. Je m’inquiète un peu sur la cohérence de tout ça, et sur un risque de dilution des bonnes idées. L’envergure de ce dispositif est beaucoup plus large que celle des séries Avengers (une seule série dérivée Avengers World), ou avant celle des Fantastic Four.

      As-tu déjà commencé à lire les 6 séries X-Men, Excalibur, New Mutants, Marauders, X-Force ou Fallen Angels ?

      • Romain Bouvet  

        Je suis assez d’accord. Le projet semble plus vaste que sur Avengers. Il ne faut pas nous plus trop s’étirer. Au risque de se perdre.
        Non je fais rarement de vo, déjà trop de choses à lire en vf. Mais j’ai fais une exception pour hox et sa série consœur.
        Si tout ne sort pas en vf je passerais sur la vo assurément.

        • Présence  

          Je me demande si Jonathan Hickman est vraiment l’architecte en chef, avec une fonction de concepteur et coordinateur, avec des consignes ou des fils directeurs sur l’intrigue principale de chaque série, ou si la structure est plus lâche. J’ai vu qu’il n’avait pas pu éviter d’écrire des épisodes de la série X-Men impliqués dans le crossover Empyre.

          • Romain Bouvet  

            Je me suis déjà posé la question aussi. Après les épisodes d’Empyre ne sont peut être pas trop gangrenant pour ses intrigues.
            Sur Avengers il me semble qu’il a tout gérer jusqu’à Secret Wars et l’envie de Marvel de faire tous les titres satellites. Vu comme il a été accueilli et comme la licence a besoin d’un bon coup de pied au derrière, je pense qu’il est assez libre.

          • Présence  

            Quoi qu’il en soit, je lirai la série X-Men, certainement New Mutants puisqu’il en écrit une partie des épisodes. Je n’ai pas encore décidé pour les autres : me laisser guider par les commentaires, ou lire le recueil Dawn of X qui regroupe tous les numéros 1. À voir.

  • Bruce lit  

    @Présence : pour l’augmentation, tu peux aller te brosser. Par contre tu peux profiter du confinement pour avancer sur l’interview de De Matteis (oui, le maître a donné son accord !!)
    @Bigby : si tu veux jouer les guests pour Bruce Lit, …Be me guest. Contacte moi en MP.

    Hickman semble faire beaucoup de scifi et des concepts scientifiques. Voilà un obstacle qui pourrait m’être insurmontable. Présence, tu peux un peu nous expliquer que foutent ces super-vilains chez les Xmen ?

    • Matt  

      Ah ça c’est clair que oui !
      Les concepts scientifico-temporels et multiversels, c’est son truc à Hickman.
      La narration éclatée entre passé/présent/futur aussi.
      Tout ce qui te fait fuir^^ Déjà que t’as pas tenu sur le Iron Fist de Brubaker alors là…

    • Matt  

      Les super vilains, j’ai le sentiment qu’ils sont avant tout englobés dans la race mutante pour un nouveau départ, non ?
      Genre ils n’ont plus besoin de foutre la merde s’ils ont un monde à eux.
      Enfin je ne fais que supposer.

    • Présence  

      Attention : divulgâcheurs de la mort qui tue.

      Matt a raison. Avec la fondation d’une nation mutante, ses dirigeants imposent quelques conditions (en l’échange de contreparties signifiantes pour la race humaine, les fameux médicaments L, I et M) : tout est pardonné. Du coup, tout le monde est le bienvenu, sous réserve d’accepter les règles et les lois qui sont en cours d’élaboration.

      • Eddy Vanleffe  

        une idée en filigrane déjà chez Claremont qu avait vachement bossé sur le côté, il n’y a plus de supervilains mais uniquement des belligérants…
        même Lobdell montrait des acolytes bien plus ambigus avec Colossus et Amelia Voght…

        • Présence  

          J’aime bien cette idée de passer de supercriminels à des belligérants. Cela permet de sortir d’un clivage bien/mal, et de s’aventurer dans un territoire plus complexe avec des ambiguïtés, avec l’idée que les superhéros ne sont pas infaillibles, que leurs opposants ne sont pas juste de simples voleurs de banque ou des tueurs psychopathes, un monde qui sort d’une vision en noir & blanc. Mais ça n’excuse pas les crimes et les assassinats.

      • Bruce lit  

        Encore un truc inadmissible…Quelle idiotie, ça me fait sortir de mes gonds…Après la guerre pour reconstruire l’Europe, il aurait fallu pardonner à Hitler et Staline ? C’est du même niveau que Onfray qui déclare qu’il faut tendre la main à Daesch pour une paix avec eux…
        Je vais lire ça et me faire une joie de le déglinguer.

        • Matt  

          Mais arrête un peu !
          Fais comme si c’était un what if.
          Comment peut-on encore s’énerver sur une continuité qui n’a plus de sens ?^^
          30 fois les mecs ont changé de camp. ça n’avait déjà pas de sens chez Lobdell que Sabretooth soit chez Xavier. Il a massacré des morlocks non ?

          • nicolas  

            Scalphunter aussi et il semble qu’il ait rejoint les X-Men. Du grand n’importe quoi.

        • Présence  

          À ce stade impossible de savoir si Hickman ou un autre développera plus avant cet élément très surprenant du récit. Mais d’un autre côté, les X-Men ont bien pardonné à Magneto après ce qu’il leur avait subir comme torture mentale dans sa base souterraine en Antarctique. Charles Xavier avait même confié ses plus jeunes élèves (les nouveaux mutants) à un tel individu.

          • Eddy Vanleffe  

            tout à fait politique en effet…. les alliances les plus bizarres ont eu lieu.
            a défaut d’être clairvoyant, Claremont idéalisait une paix Israël/Palestine et c’est vers ça qu’il voulait tendre les X-Men…
            donc c’est pas totalement hors de propos…
            le soucis c’est qu’à force de faire des personnages des maniaques homicides (même-surtout?- les héros), la pilule devient de plus en plus grosse…

          • Bruce lit  

            Il y a une différence entre réhabilitation (l’amitié entre Erik et Charles), la « captivité thérapeutique » (n’oublions pas que non, Xavier n’accueille pas Creed mais en fait son prisonnier ce qui est quand même différent) et l’amnésie.
            Les grands moments de la série sont ceux qui surfent sur la deuxième guerre mondiale : le passé de ERik en tant que victime de la Shoah, les camps d’extermination de DOFP, l’épuration et l’apartheid dans X-Tinction Agenda. Apocalypse est clairement le Hitler du Marvel Comics et Sinister son Mengele (le gars était à Auschwitz). Ce n’est pas une question de continuité mais de cohérence sauf si comme d’habitude, on fout la caractérisation des personnages à la poubelle, ce qui semble être le cas ici.
            Que des ennemis d’hier puissent pactiser comme Wolverine avec Magneto me choque moins : ce sont des guerriers qui peuvent trouver un intérêt supérieur à leur rancœur. Mais bon, je vais lire avant de m’emporter et juger sur pièces. Mais franchement, mettre un nazi avec un Sonderkommando dans la même équipe, c’est quand même spécial.
            De ce que j’ai lu de Xavier Fournier il semblerait que l’on reste dans le trip Xmen fachos et isolationnistes. Je ne crois pas bcp me tromper, mais on verra…

          • Matt  

            @eddy : Ouais mais à ce moment là, faut juste arrêter de lire du Marvel^^
            Parce que les persos ont tous été malmenés par des auteurs plus ou moins talentueux. Si on garde en tête toutes les conneries, même celles écrites par les pires auteurs, et qu’on les tient pour canon en y accordant beaucoup d’importance, les nouveau auteurs seront extrêmement limités dans ce qu’ils pourront faire.
            La solution aurait été de rebooter tout l’univers Marvel. Pour de bon. Pour de vrai ! Mais personne ne veut que ce soit fait non plus. Alors au bout d’un moment…y’a pas de solution quoi. A part celle d’accepter des pardons, des rédemptions sans trop sourciller.

          • Matt  

            Après faut voir…c’est censé raconter une histoire, non ?^^ Il va peut être y avoir des tensions, des trahisons, tout ça…

          • Bruce lit  

            Beaucoup se sent étonnés de manque de réactivité des Xmen et de l’inquiétante présence de Xavier. Oui, il faut attendre la fin.

          • Eddy Vanleffe  

            je ne dis pas le contraire Matt ^^

            il va falloir à Hickman une sacrée raison pour réunir son petit monde..^^

            @Bruce je ne fais pas allusion qu’à Magento. en fait je pensais à la Freedom Force et le fait que que Tessa est une espionne de Xavier au Hellfire club, la fait que Mystique défend l’île de Muir et perd son amante dans la bataille. Robert kelly aussi
            si on cherche je suis sûr qu’il y en a d’autres…
            dans X-Men les fin, la dernière page voit l’ancienne raciste échanger une poignée de main avec Kitty présidente.; c’est un symbole.

          • Présence  

            L’apparence de Charles Xavier est très troublante : il porte un casque intégral Cerebro sur la tête tout du long, ce qui fait qu’on ne voit jamais son visage. Ce n’est pas fait pour mettre en confiance…

            Je suis d’accord avec Matt : il est devenu impossible de prendre en compte toutes les histoires de toutes les séries de tous les scénaristes. Par contre, je ne crois pas à la réussite d’un redémarrage complet. D’une part, c’est en gros ce qui a été fait avec l’univers des Ultimates (Terre 1610), et il n’a jamais supplanté l’univers originel 616. D’autre part, les différentes relances de l’univers partagé DC ont à chaque fois montré leur limite : la futilité de raconter les mêmes histoires en moins bien, l’incapacité d’avoir une équipe éditoriale capable gérer la nouvelle continuité.

          • Eddy Vanleffe  

            DC c’est un cas d’école…
            2011 le NEW 52, ça a des « cojones de malade ». j’aime pas trop car je ne suis clairement plus le public cible, l’éditeur dit clairement « Fuck » à tout un lectorat mais je respecte ce qui est fait,pour les plus jeunes par exemples.. et à mon avis ils auraient du tenir bon. inventer une nouvelle mythologie… on voit que c’est ce qu’ils voulaient faire…les six premiers mois je veux bien croire que c’était très excitant, mais ça s’écroule à force d’avoir le cul entre deux chaises.
            2016 Rebirth, fait de l’entre deux mais globalement les titres sont sympas…
            le souci, c’est qu’on ne sait plus de qu’on lit ni « où  » on est… avant, new 52, autre chose… c’est pas clair.
            du coup on fait le choix d’ne avoir rien à foutre et de suivre les séries comme des nouvelles saison d’un truc …
            tu as raison, ils sont obligés de faire des remakes de ce qui a déjà été fait comme dans Batman Eternal où on remixe, No man’s land, the Cult etc… c’est ce bordel.

          • Matt  

            @Présence : l’apparence de Xavier – tu connais la réponse toi non ?^^
            Je veux dire…il ne va pas falloir lire toutes les séries suivantes pour comprendre. Tu as fini ce récit et tu sais de quoi il retourne non ?

          • Présence  

            Non, je n’ai pas la réponse car elle ne se trouve pas dans ce récit. Il y a une information quant à l’une des fonctions essentielles de ce casque, mais pas d’explication quant au fait qu’il le porte en permanence.

            Je n’ai pas souhaité m’informer sur la suite, c’est-à-dire les 6 séries X-Men, Excalibur, New Mutants, Marauders, X-Force ou Fallen Angels. Je verrai bien. Comme tu le disais à Bruce, on peut prendre ça comme un What if. Du peu que je n’ai pas réussi à éviter, il semblerait que ces 6 séries soient coordonnées de manière à ce qu’un événement significatif dans l’une soit mentionné dans les autres, sans qu’on ait l’obligation de toutes les lire pour tout comprendre. Je suis très curieux de découvrir comment fonctionne cette coordination.

          • Bruce lit  

            De ce que j’ai compris Xavier occupe une partie d’une cerveau de Fantomex. C’est son corps non ? Il porte un super Cerebra.

          • Présence  

            Cette information n’est pas comprise dans HOX/POX.

  • Thierry  

    Ah! Mon intérêt est piqué. Merci pour le résumé et l’analyse, Présence!

    • Présence  

      Ça me fait très plaisir de pouvoir ainsi partager ce que m’a apporté cette lecture.

  • nicolas  

    J’y vais de mon grain de sel, ok ?

    1. Les X-Men de Hickman, je m’en fous pas mal, seul Claremont existe à mes yeux, avec tout de meme Lobdell et Niceza juste avant Onslaught.

    3. Tout changement apporté par Hickman et consort sera tôt out tard l’objet d’un retcon pour en revenir au status quo. A moins que…

    4 … Le Corona Virus nous elimine tous en rendand toute reflection sur les X-Men caduque.

    5. Présence : comme d’hab mes respect pour ton article, tu es super fort.

    6. Lisez des mangas, les amis!

    7. Krakoa est un X-Man alors ? Après l’historie de Broo on aura tout vu!

    • Présence  

      Mon excuse : j’aime bien l’écriture de Jonathan Hickman, découvert avec les Fantastic Four, totalement conquis par ses 2 séries Avengers et par Secret Wars qui comme le fait remarquer Eddy combine une vision métaphorique sur les crossovers et une histoire au premier degré. Effectivement le Covid-19 incite également prendre du recul quant à l’importance relative de l’évolution des X-Men.

      Du coup, je reste sur ma faim : quel était le point 2 de ta liste ? Merci pour le point 5.

      • nicolas  

        Je t’en prie.

        2. A foce de recycler les mêmes idées depuis 40 ans, Marvel a fini par me dégouter de la Mutanité au point que je rejette toute tentative de faire de la nouveauté. Je suis démissionaire de Marvel. Et DC par la meme occasion.

        • Présence  

          Je comprends que le divorce d’avec DC et Marvel est définitif et sans retour possible : tu est passé à autre chose.

          • nicolas  

            Oui tout a fait. Il me reste ma collection de Marvel et DC des années 60 à 90. Déjà pas mal.

            Je suis passé au mangas.

          • Présence  

            Je panache entre comics indépendant et BD franco-belge, et a part de comics superhéros a fortement baissé jusqu’à devenir minoritaire.

  • nicolas  

    Allez tout de meme, il faut des c… en acier pour oser réinventer toute une franchise en se débarassant de la constinuité… ou alors une grande liberté éditoriale.

      • nicolas  

        Non ça cest ceux qui on fait Age of Apocalypse. Un pari risqué pour Marvel à l’époque.

        • Présence  

          Je me souviens des annonces préalables pour Age of Apocalypse, une époque où l’arrêt d’une série était impensable, ou signe d’un gros problème de vente. Un pari très risqué que de remplacer ainsi toute la gamme d’un mois à l’autre.

          • nicolas  

            Les visuels du Age of Apocalypse preview magazine étaient impressionants. De même la description de ce qui attendait les lecteurs.

          • Présence  

            Je n’avais pas accès à Previews à l’époque : les inserts dans les comics mensuels étaient également très réussis.

  • Kaori  

    Merci pour cette chronique, Présence.
    On sent ton enthousiasme.

    Pour ma part, je suis assez réticente.
    La seule partie qui m’attire en ce moment en VO, dans cette histoire, c’est la gestion du cas « Franklin Richards ». C’est le seul truc que je trouve intéressant dans cette histoire de nation des mutants.

    Mais la prolifération de titres me fait fuir et est synonyme d’une volonté éditoriale qui ne m’inspire pas.

    Concernant ce titre en particulier, mettre en avant l’intrigue au profit des personnages est plutôt gage que je ne vais pas aimer… Je peux saluer l’intelligence et le talent de Hickman, mais je ne suis pas sûre d’être suffisamment captée, surtout quand ça part dans des chemins alambiqués, je lâche vite l’affaire.

    Merci pour ce retour en tout cas (merde, me voilà à employer la phrase que je tape 10 fois par jour en ce moment !!!)

  • Présence  

    Je n’ai pas encore lu la suite, donc je n’ai pas encore croisé Franklin Richards. Je ne me vois pas non plus lire tous les titres annoncés, à la fois pour une question de temps, mais aussi parce que certains auteurs ne m’inspirent pas du tout, sans parler du budget.

    Je suis également admiratif de la capacité d’Hickman de composer avec toutes les contraintes, et d’aboutir à un récit divertissant qui tient la route.

    • PierreN  

      « je n’ai pas encore croisé Franklin Richards »

      La rencontre Scott/FF (1er épisode d’hoxpox) où Franklin (désormais ado aux cheveux teints) est évoqué a donné lieu à un spin-off (la mini-série de Zdarsky/Dodson).

      • Présence  

        Ah oui, j’avais lu l’annonce de la minisérie. Merci pour ces précisions précieuses.

  • Bruce lit  

    Bien….
    J’ai lu les 3 premiers House of X + Power of X. J’ai détesté chaque page et chaque idée.
    Je trouve cette série dégueulasse : de la rétro-continuité comme s’il en pleuvait, l’obligation de se voir imposer des concepts de scifi futuriste pour adhérer à la série (putain les parties dans le futur avec des aliens partout, j’ai failli vomir), et tous des diagrammes, croquis, schémas, statistiques qui peut dire à Hickman qu’un comic book n’est pas un power point…
    Naturellement encore une fois ce sont les personnages, vides de toute substance, personnalité, émotion qui sont les victimes de ce torchon. Aucune chaleur humaine, les personnages s’expriment comme des robots et agissent comme des pantins. C’est épuisant, prétentieux, ennuyeux. J’arrête tout de suite les frais.
    Ce que j’en vais lu m’avait interrogé : j’ai confirmation. Poubelle.
    Rendez-moi Chuck Austen.

    • Présence  

      Je serais preneur d’un article sur Chuck Austen, parce que j’ai tellement entendu parler de ces épisodes et que ma curiosité ne va pas jusqu’à les lire.

    • Tornado  

      Ce que tu décris correspond mot pour mot à ce que j’avais ressenti avec ses Avengers. Un peu moins avec les FF où, comme il y avait moins de personnages, ils étaient un peu moins traités comme des enveloppes vides.
      Je n’arrive pas à comprendre que certains lecteur, dont notre Présence, puissent aimer à ce point ce type de lecture clinique. Et pénible, en plus !

      • Bruce lit  

        @Tornado Il s’agit d’un traité sur le concept de mutation. Ecoute…au bout de 6 x 22 pages, il n’y a toujours pas d’Xmen…Ou si peu…
        Par contre des diagrammes, des aliens, des revisitations de personnages à l’opposé de leur identité initiale…
        Si la semaine dernière, je me suis énervé contre le discours de fort en sciences de Ellis, mais là, c’est coefficient 10 !
        J’ai rarement détesté une lecture comme celle-là

        @Présence : non, espèce de sadique, tu n’auras pas cette satisfaction. Mais au moins aussi nul le run d’Asuten fut-il, il y avait des interactions rigolotes entre les personnages. Pour sa défense, il fut le premier d’une loonnngue série de scribouillards sur la licence.

    • Kaori  

      Je tente de temps en temps, pour voir, en VO, vite fait… Chaque fois c’est peine perdue.
      Il n’y a absolument aucune âme dans ce récit.

      Tu as lu les X-Men « post-résurrection de Cyclope » par Matthew Rosenberg ?

      • Bruce lit  

        Bonjour Kaori.
        Oui, je l’ai fini hier. Les personnages sont bien caractérisés. Mais au final, je me suis encore dit « Tout ça pour ça ? ». J’ai trouvé la rédemption de Scott Summers bien amenée et puis ça se dilue progressivement jusqu’en devenir assez confus. La conclusion est quand même vachement baclée. 3 Etoiles pour moi, les dessins sont biens, les couleurs supers et il y a des bons moments. Pas exceptionnel mais très sympathique. J’ai immédiatement enchaîné avec Hickman. Et si je n’avais pas lu sur tablette, le truc serait passé par la fenêtre.

  • Jyrille  

    Etant donné que j’avais lu le début dans un prospectus, que Darkseid Sam de Comixity en faisait l’éloge récemment, j’étais très curieux d’avoir l’avis des contributeurs de Bruce Lit. Il m’a été donné en commentaire, mais connaître celui de Présence est toujours un plaisir. Je vois que tu fais partie de ceux qui ont été conquis par cette histoire.

    Je ne pense pas craquer pour cette série (du tout) mais je dois avouer que pour le peu que j’ai vu, j’aime beaucoup les dessins. Ils me rappellent à la fois ceux de Bryan Hitch (je ne sais jamais où mettre le Y dans ce nom) et ceux de Greg Tocchini (le LOW de Remender).

    Je ne comprends pas trop la distinction entre deux séries puisque tout se lit d’un seul tenant, mais pourquoi pas, si cela permet plus de facilités professionnelles entre les dessinateurs et les éditeurs.

    Goldballs… ça me laisse songeur ^^

    La BO : sympa, jamais vraiment accroché à ce groupe même si ici on dirait presque du Siouxsie ou The Mission. La pirouette de présentation (culte et révolution) tient du génie.

    • Présence  

      Salut Jyrille,

      Respect pour l’orthographe de Bryan Hitch : il me semble que c’est la bonne. Ma sensibilité ne me permet pas de voir Tocchini, parce que lui je pense à Low qui à mes yeux a présente une identité graphique beaucoup plus forte.

      La distinction entre les 2 séries : aucune idée autre que des questions de marketing. Je les ai lues en recueil et elles forment un tout d’une cohérence sans hiatus.

      • Jyrille  

        Merci pour les précisions et le retour ! Tu as raison pour Tocchini, c’est beaucoup plus personnel comme dessin, plus clairement identifié. Quand j’y pense, je sais que j’adore ce dessin, forcément moins classique qu’ici.

        Et merci pour Bryan, je crois que je vais m’en souvenir désormais !

        • Présence  

          Pour Bryan, ça me parle bien parce que je me suis rendu compte il y a quelques mois seulement que c’est BrYan Talbot (que j’orthographiais systématiquement avec un i), mais que le prénom BrIan existe également pour Brian K. Vaughan ou Brian Wood.

  • Garyus  

    Et sinon niveau continuité, on se situe où?
    On annule les évènements précédents? SI Xavier savait que Cyclope allait le tuer sous l’influence de la force Phénix, il aurait du zapper ça non?

    • Présence  

      Je ne suis pas certain d’avoir bien saisi la question… Ce récit me semble se situer dans le déroulement chronologique de la série, après tous les épisodes précédents.

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