Dark Floyd (From Pink Floyd to Batman !)

Animals par Pink Floyd

Par BRUCE LIT

PinK Floyd ne croit pas aux gens bons...

Pink Floyd ne croit pas aux gens bons…

Voici la story du disque Animals du Floyd. Et comme toutes les histoires, elle commence par une couverture, en occurrence ici la célèbre pochette du cochon volant. Pourquoi de tous les disques du Floyd, ai-je choisi celui là ? La réponse ici :

Remember when you were young

1987. J’ai 13 ans et comme d’habitude, les devoirs à la maison sont prétexte à flâner, écouter de la musique, déconner avec mon frangin, mimer les solos de guitare de Goldman sur ma raquette de tennis qui ne me sert qu’à ça d’ailleurs.  C’est le début des radios FM, j’écoute NRJ qui à l’époque diffusait du rock et là, pub pour la reformation de Pink Floyd.

C’est un véritable scandale à l’époque. Avec les Stones, ils ont la quarantaine, mon âge aujourd’hui, on les appelle les papys du rock, les bourgeois des stades. Et c’est pas faux. Les Floyd de 87, Ils sont gras, mal fringués, jouent dans des châteaux…Et puis leur leader Roger Waters leur vomira dessus à longueur d’interviews allant même jusqu’à déclarer qu’il ne rejouerait avec les trois vendus (dans le texte !) que si une vie humaine en dépendait. Enfin, ça, ce sera pour plus tard, pour le moment je ne connais pas une traître note de leur musique, simplement que ça a l’air vachement important ce concert à Versailles. Au collège, tout le monde en parle. Un mec de ma classe,  m’attrape en me disant : ouais, Pink Floyd c’est un groupe capable de faire de la musique avec une chasse d’eau

Je n’ose lui répondre que c’est peut être la preuve que c’est un groupe de merde. Trop timide. Trop rien du tout à cet âge là. Je rentre en ruminant cette histoire de chasse d’eau. A coup sûr, il s’est foutu de ma gueule. Je fouille dans les vinyles de mon père. Et là je trouve quoi entre les disques de Fugain, Barbra Streissand et les Bee Gees ? UN PINK FLOYD ! Joie, triomphe etc.

Un livret avenant et chaleureux....

Un livret avenant et chaleureux….

....où Professor Pyg se sentirait chez lui...

….où Professor Pyg se sentirait chez lui…

Merde, c’est quoi cette pochette ? Le nom du groupe n’y figure pas. Elle sont où les photos du groupe ? Le livret montre une photo d’usine désaffectée, putain c’est aimable comme cochon ce disque ! Tiens, d’ailleurs, il y en a un qui flotte dans les airs…Et puis il y a deux fois la même chanson et 4 titres pour un album ?

Une première ballade qui sonne comme du Dylan. Mais où est le refrain ? Et puis elle finit aussi vite qu’elle a commencé. Une minute à tout casser. Survient alors « Dogs ». Les voix sont banales. Rien qui évoque les timbres des Beatles ou des Stones. J’y comprend catzo…Là, le morceau dure un quart d’heure. Et les autres presque aussi longtemps. Je sors de cette première écoute écœuré. Révolté. Fasciné.
Tout en moi me demande de détester ce truc hors norme pour qui écoute la FM. C’est triste à mourir, on y entend des chiens, des moutons et des cochons tandis que s’arrête la musique. En fait, je viens de me faire dépuceler le tympan. Et succomber progressivement (ahah) au son du Floyd.

Now the final solution can be applied

Bien sûr The Wall, bien sûr Dark Side of the Moon, bien sûr Syd Barrett dont je n’ai jamais été plus fan que ça. Mais Animals reste le disque auquel je suis le plus attaché. Il me raconte, tout comme il raconte l’Angleterre de 1977. On y ressent toute la grisaille, la tristesse, la peur de cette époque. Les peurs d’un pays et celle d’un pré-ado.
1977, c’est l’année du Punk. Du No Future. Du conservatisme ultra libéral de Thatcher dont la politique brisera des milliers de vies. Une politique dont Fillon ou Sarkozy seront nostalgiques. C’est dire…

Dans les studios de Britania Row, traîne un merdeux fan du Floyd. Il s’appelle John Lydon mais le monde le craindra bientôt sous le nom de Johnny Rotten, le leader pourri des Sex Pistols. Lydon porte son Tee Shirt du Floyd et par pure provocation rajoute au marqueur « I HATE » au dessus du logo Pink Floyd. La machine est lancée; avec Yes et Genesis, le Floyd sera l’ennemi à abattre. Des bourgeois qui tricotent en studio alors que la musique, la vraie transpire de rage sur moins de quatre accords.

Pure connerie. Le leader des Pistols n’aura jamais de toute sa carrière pour dissiper ce malentendu, lui qui se sera évertué à demander à son public de briser les dogmes vient d’en créer un. Parce que Animals, c’est un disque Punk. Aussi essentiel que Never Mind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols ou London Calling. Roger Waters, le leader du groupe est un nouveau riche, certes. Il a signé les paroles du disque le plus vendu de tous les temps Dark Side of the Moon (qui ne sera détrôné que par le Thriller de Michael Jackson) mais très vite la célébrité et le fric le terrorise. Paranoïaque en diable, persuadé d’être aliéné par le music business, il conçoit Wish you Were Here où il pleure son groupe,Syd Barrett le fondateur du groupe devenu fou, la fin de l’insouciance supplantée par l’ambition.

WYWH est un disque mélancolique, triste, doux. Il aurait dû être double. Mais certains morceaux sont trop agressifs. Waters, comme Gainsbourg, ne jette jamais rien et recycle ses chansons. Lorsque vient le temps de composer un nouvel album, il récrit les paroles de ce que deviendront « Dogs », « Pigs » et « Sheep ». Animals, le disque le plus violent du Floyd est né.

Alors que Bowie créera son Diamond Dogs faute d’obtenir les droits de 1984, Waters se rabattra lui sur la Ferme des animaux de Orwell. Dans ce roman célèbre, les animaux, dirigés par les cochons fomentent une révolte d’abord légitime puis complètement fanatique contre les hommes qui les exploitent. Waters n’en garde que la sève, délaissant la portée anti-communiste de l’oeuvre initiale.

Le roman de Orwell inspirera Pink Floyd et....Bill Willingham pour la ferme des Fables !

Le roman de Orwell inspirera Pink Floyd et….Bill Willingham pour la ferme des Fables !

Dark Side of the Moon était un disque altruiste où la classe moyenne n’avait d’autre refuge que la folie pour échapper aux pressions du capitalisme. Wish You Were Here était une élégie tout en douceur de la mort de l’innocence. Atom Heart Mother arborait une vache dans de frais pâturages. C’était un disque un peu hippie, champêtre, plutôt souriant. Animals et son cochon est le disque de la haine, du cynisme, des désillusions. Du métal urbain.

Waters n’a jamais connu son père mort pendant la deuxième guerre mondiale. Le bassiste développera toute sa vie un fort sentiment de responsabilité et de culpabilité. Comme Peter Parker. Son père a t’il donné sa vie pour que 30 ans après sa mort, Thatcher bousille la vie de la classe ouvrière, interdise le droit de grève, fasse monter l’extrême droite, ferme les usines ? Dont la Battersea Station, la centrale électrique de la pochette aujourd’hui classée monument historique.

Un groupe obsédé par les troupeaux...

Un groupe obsédé par les troupeaux…

La ferme !

Il conçoit alors de diviser l’humanité en trois castes :

les Chiens assoiffés de pouvoirs, politiciens, bourgeois ou businessmen qui écrasent les autres avant d’être trahis à leur tour et de mourir seuls. La rythmique presque flamenco de la chanson est inoubliable. Même le doux David Gilmour commence la chanson en demandant enragé : Tu dois être complètement cinglé  !  C’est ce que je me dis souvent quand je me passe ce disque : pourquoi s’imposer une telle noirceur ?  Fermez les yeux : il est possible de s’imaginer marcher dans une usine désaffectée,respirer l’air vicié d’une civilisation industrielle qui s’auto détruit, les vitres brisées craquent sous mes pieds, ça sent la pisse, et des capotes à l’odeur de sperme à la bière traînent par terre .

Outra la fable politique, Animals est le testament  du Flower Power, du « Summer 68 » d’Atom Heart Mother où l’on paressait dans les pâturages sous les rayons du « Fat Old Sun ». Le triomphe du capitalisme qui transforme les hommes en fourmis agitées à mourir au boulot. Une vision pas si éloigné de  Franquin…..et de ses Idées Noires :  l’homme est mauvais, tout enclin à réussir au détriment de l’autre, de la nature et du bon sens.  La pollution, les politiques, la bombe nous tuera tous. L’intérêt d’une minorité de chiens se fera au détriment d’une majorité bêlante….

Tout en anaphore, Waters dresse l’inventaire impitoyable de ce qui attend les Chiens : Être un étranger chez soi,prendre du plaisir à marcher en laisse, être trouvé mort au téléphone ou au fond de la tamise une pierre au pied…ani_19

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De la fin de l’innocence soixante-huitarde au cauchemar du choc pétrolier, les angoisses de Waters et Franquin sont les mêmes

Les Porcs sont les parvenus qui ont atteint le succès et veulent se maintenir en haut de la pyramide sociale. Leur ambition serait presque drôle si elle n’était pas si pathétique. On y trouve aussi bien Waters lui même qui se considère comme un imposteur (thème développé dans The Wall) mais aussi Thatcher qualifiée de sac-à-merde et Mary Whitehouse qui menait une croisade puritaine contre les groupes de rock.

Musicalement, ils’agit certainement avec Money de la meilleure intro du groupe : aux arpèges inquiétants de Wright répond la ligne de basse grinçante de Waters avant que la guitare anormalement distordue de Gilmour finisse de rendre le tout suffocant. Le jeu rond et rythm’n’blues de Nick Mason finit de donner à ce morceau son côté mutant radioactif.

Et enfin, les Moutons : le prolétariat qui vit insouciant, préférant prétendre que le danger n’est pas réel et brouter dans les champs que de se révolter contre ses gardiens. Lorsque les moutons, plus nombreux  finissent enfin par se révolter contre les chiens, c’est une anarchie brutale qui donne lieu à un nouvel abus de pouvoir. Et dont la fin rappelle celle de La Ferme des animaux tout comme Tintin et les Picaros : une révolution en chasse l’autre sans que rien ne change…

La conclusion du disque censée être une note d’espoir se gaufre lamentablement et achève de rendre Animals comme une vraie bête de pessimisme : Waters dit avoir trouvé l’amour d’une femme qui s’inquiète pour lui, qui le protégera des Porcs. C’est quoi prendre soin de quelqu’un chez lui ? Réponse : Être celle qui enterra mes os….
Avec un gai luron comme ça, on comprend qu’il aura fallu 4 divorces au bassiste du Floyd pour se stabiliser…Il déclarera d’ailleurs à l’époque être incapable d’écrire des chanson d’amour. Ce qui est d’ailleurs flagrant : la discographie du Floyd ne comprend aucune chanson pour glorifier ce sentiment.

Pig man, ha ha, charade you are...

Pig man, ha ha, charade you are…

Oui, les propos de Waters suintent le No Future. Chaque syllabe qu’il prononce est remplie de venin et de fiel. Porté par des lignes de basse parmi les plus inspirées de sa carrière souvent proche du hard rock dans les driving rythm, David Gilmour  ajoute des guitares très agressives, stridentes, accordées un ton au dessous et doublées dans les octaves (comme dans le hard rock justement), soit l’inverse de ce que l’on pourrait attendre d’un groupe hippie. Le tout est enveloppée des nappes synthétiques de Rick Wright 1000 fois plus agressives que celles du groupe teuton de l’époque Kraftwerk. Le clavier martyr du groupe ne signe aucun morceau, tout comme ce branleur de Nick Mason dont Animals est le disque préféré.

Et pour cause, c’est la dernière fois que le groupe joue ensemble. Lors de The Wall, des chansons entières seront enregistrées par des sessions men non crédités. Ici, il n’y a que Snowy White qui délivre un solo de guitare coupé au montage de « Pigs on the wing » (part 1 & 2). La raison de ce découpage est purement financière et rappelle l’ambiguïté de Waters : les royalties de l’époque étaient calculées en fonction du nombre de chansons signées et non de leurs durées. C’est ainsi que Waters se fit plus de pognon en signant deux morceaux d’une minute chacune que Gilmour qui écrivit les 15 minutes de « Dogs ». Un vrai porc effectivement qui annonce la fange des conflits à venir…

Pig man, charade you are !

La première idée Storm Thorgerson, le graphiste du groupe était de représenter un enfant en pyjama, peluche à la main, debout et réveillé par le coït de ses parents. Ils baisent comme des animaux… Waters rejette violemment l’idée et, mis au défi,  de trouver meilleure idée traverse Londres à vélo. Il passe devant la Battersea Station et trouve la battisse sombre et inhumaine.

Le cochon volant au dessus des 4 cheminées de l’usine est censée être un symbole d’espoir. Avec The Wall, censé être un disque humaniste, on verra que les concepts de Waters se retournent souvent contre lui, tant le message véhiculé par Animals est déprimant….Et, à l’image de son cochon qui  échappe à son créateur.

Lors de la session photo, on amène un cochon gonflable surnommé Algie. 14 Photographes sont dépêchés ainsi qu’un tireur d’élite pour abattre le cochon si’l venait à s’échapper. La taille d’Algie étant en effet susceptible de perturber le trafic aérien ! Alors que la première session ne se déroule pas pour des problèmes techniques, la deuxième est catastrophique ! Et pour cause, mal attaché, Algie s’envole et s’échappe au dessus de Londres…

C’est la panique : la Royal Air Force a repéré….un cochon volant à 18 000 pieds de Londres. Et le manager du groupe a perdu le tireur d’élite ! Des avocats sont convoqués d’urgence pour palier à une éventuelle responsabilité d’une catastrophe aérienne.

Au final Algie, est retrouvé dans un champs d’un fermier furieux : le cochon a terrorisé ses vaches !
Une troisième session est organisée avec cette fois deux tireurs d’élite ! Tout se passe bien sauf que la lumière est pourrie… La pochette finale est une juxtaposition des trois sessions et Pink Floyd se paie un coup de pub phénoménal !

Le marketing arrive : sur scène le groupe arbore de jolis cochons fluorescents sur leurs tee shirts. Les présentoirs de vinyls ont bien sûr des formes de cochons. Et la pub à double tranchant : groink, groink, waf waf, Im the new Pink Floyd..
Ce qui serait prétexte à une partie de rigolade chez les Who, est toujours  matière  à drama chez le Floyd. Pour un mec de 34 ans, Roger Waters est un mec terriblement déprimé. Les excès du rock, les pipes backstage et la reniflade, il s’en fout. Il veut délivrer son message.

Et la tournée In the flesh qui durera 6 mois devra être bigger, huger, louder…Impossible de jouer dans des petites salles désormais après avec un cochant volant au dessus du public. Il demeure des loupés certains soirs : la glace sensée fournir des écrans de fumée fond trop vite et rend le groupe invisible sur scène. Le public vient pour les explosions, les pétards, pour écouter Money, pas pour entendre les prophéties apocalyptiques de Waters. Backstage, Waters souffre d’une hépatite non diagnostiquée. Il reçoit des piqûres pour soulager des maux d’estomac et ne sent plus ses mains avant de monter sur scène. Chaque soir, il donne des numéros au public. Le groupe comprend sur le tard qu’il s’agit des jours qu’il lui reste à tirer sur scène…

A force d’entendre le public gueuler, le bassiste morose ne s’entend plus jouer. Il décide alors de porter un casque sur scène pour être en phase avec son groupe. Et c’est encore à double tranchant : alors que Waters veut délivrer la meilleure performance possible avec son groupe, le casque l’isole de son public.
Le dernier soir à Montréal, il demande au public de la fermer. Il essaie de jouer « Wish you were here » malgré les pétards. « J’aimerais bien chanter ma chanson bordel. Et je pense que certaines personnes voudraient l’écouter  » ! Il repère alors un fan enivré dans la fosse et lui crache à la gueule !

Waters est immédiatement horrifié par son geste. Son ambition s’est retournée contre lui. Il est finalement devenu ce Chien who was trained not to spit in the fan. La haine que son public lui inspire n’à d’égale que celle qu’il ressent envers lui-même. Avec les meilleures intentions du monde, il est impossible de sauver l’autre de lui même. Il prend conscience qu’entre lui et son public s’est construit un mur invisible. Mais ceci est une autre histoire, un autre disque, une autre larme, et surtout une autre brique….

 

L’héritage du disque se perd dans celui du groupe. Difficile de s’y retrouver entre les groupes indés comme Blur, Cure ou REM qui se réclament essentiellement du Floyd de Barrett en méprisant ouvertement la Waters Area et ceux, souvent inatendus, qui vénèrent le Dark Side of the Floyd; les gens de Korn, NIN, Marilyn Manson mais aussi Radiohead ou Muse qui adoptera pour son compte le fameux Storm Thogerson pour ses pochettes. Les Claypool, le bassiste réputé de Primus, réenregistrera Animals dans son intégralité. Au cinéma, Alfonso Cuaron lui rendra un hommage appuyé dans son film autrement paranoïaque Le fils de l’homme.

D’un point de vue des Comics, c’est moins évident. On avait tiré notre balle en or au moment de l’article sur The Wall où de nombreux parallèles étaient faits entre l’oeuvre de Waters et d’Alan Moore.

Le fils de l'homme
Le fils de l’homme
De Batman à Roger Waters : des Freaks friqués !

En cherchant bien dans ce sillon, on peut dresser un parallèle entre Roger Waters et …Batman ! Tous les deux sont orphelins : le père de Waters a été annihilé par une bombe, celui de Batman abattu sous ces yeux. Les deux garçons possèdent un QI au delà du commun qui va aussi bien leur permettre d’accomplir de grands desseins que les isoler de la vulgate. A vrai dire, sous des appart philanthropes, Waters et Bruce Wayne sont deux être renfermés qui tout en s’exposant aux yeux du public luttent contre leur propre folie.
Milliardaire, Waters sur scène redouble d’effets mégalomanes pour, de son propre aveu , épater son père de l’au delà. Une sorte de Bat-Signal que tout le monde devrait percevoir.

Il est troublant de poursuivre la comparaison ; Batman c’est le miroir inversé de Superman : au Kryptonien la cité lumineuse de Metropolis, à Batman les ténèbres de Gotham. Dans cette ville minée par la folie et la parannoia, les névroses obsessionnelles de Bruce Wayne trouvent du répondant. Dans sa lutte contre le crime, Batman s’entoure non pas d’amis mais de sideckick : de la main d’oeuvre malléable et disciplinée pour parachever son oeuvre.

Les chevaliers de l'ombre

Les chevaliers de l’ombre

Roger Waters est son équivalent en musique. Alors que les Beatles, Led Zep’ ou les Stones vantaient les mérites de la drogue, du sexe ou de l’amitié, Waters est le triste sire des années 70. Un musicien enfermé dans sa Batcave que la plupart du music business a en terreur et qui écrit sur la crise économique, le libéralisme, la folie, la mort et les regrets. Quant à ses musiciens, il est de notoriété publique qu’entre 77 et 83 qui marque la fin du groupe, Waters les affubla du charmant surnom Les Muffins : des mecs mous et soumis qui lui permettaient d’atteindre ses objectifs artistiques sans broncher.

Dans Animals, la cité semble aussi corrompue et désespérée que Gotham. Et malgré tous les efforts déployés par Waters-Batman, dénonciateurs et justiciers, le système de corruption et de passivité reste si bien ancré qu’il est aussi tentant d’accabler les chiens et les porcs que de sauver les moutons. Une mission que continuent de jouer Waters et Wayne en dépit des années. On sait que Wayne continue d’être redoutable malgré la vieillesse dans DKR. Waters quant à lui envoie à chaque artiste des lettres incendiaires, assez terrorisantes, pour tout artiste souhaitant se produire en Israël. Le pauvre Robbie Williams s’en souvient encore.

A 70 ans passés, Waters s’est réconcilié avec son groupe, est capable d’autocritique désormais mais continue d’être ce vieil homme qu’il a toujours été même quand il était jeune.    Et le monde devra encore compter sur ses deux sentinelles : Bruce et Roger. Qui nous gardera de ces chauves souris, de ces cochons et de ces gardiens Crazy Diamondsani_28

Algie, est désormais présent à tous les concerts de Waters...

Des sentinelles à la fois emblématiques et inquiétantes

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La BO du jour : ça t’avance à quoi de prétendre que le danger n’est pas réel ?

51 comments

  • Arnaud  

    Bonjour ou bonsoir 🙂
    Ce site aurait dû s’appeler Nulle part ailleurs : un article sur Pink Floyd aussi génial que surprenant.
    Je vous adore !
    Arnaud de La Réunion.

  • Tornado  

    Et bien j’ai appris plein de choses sur un album que je pensais pourtant fort bien connaître. Probablement celui que j’ai le plus écouté au lycée. Il contient par ailleurs Dogs, l’un de mes titres préférés du groupe.
    Je me souviens de mon émotion lorsque je suis tombé par hasard sur la vue de la Battersea Station à Londres, alors que je ne m’y attendais pas !

    Ce que tu dis sur le malentendu initié par Rotten qui a déclenché la guerre contre le rock progressif est édifiant ! Cette rock-attitude persistante qui consiste encore aujourd’hui à prétendre que le seul Floyd valable est celui de Barrett m’est également insupportable. Les gens qui prétendent ça ne se rendent même pas compte qu’ils véhiculent un cliché obsolète et qu’ils sont les victimes de la doctrine du musicalement-correct. Ridicule.

    Je ne connaissais pas non plus l’histoire de la pochette et c’est vraiment une aventure passionnante et assez incroyable avec ces tireurs d’élite et ces avocats !

    Pour le reste, ta connaissance de la biographie du groupe est impressionnante. J’avais commencé à m’intéresser de près à leur histoire. Sauf que, petit à petit, je me suis aperçu que j’étais écoeuré par la véritable vie de mes idoles. Alors j’ai arrêté, préférant me concentrer sur leur musique.
    Plus tard, j’ai essayé de faire pareil avec Led Zeppelin et je me suis encore pris dans la gueule cette vie dégueulasse qu’ont les rock-stars. J’ai décidé alors que je ne lirai plus jamais de biographie sur mes musiciens et chanteurs préférés (allez donc lire l’histoire de la vie sordide de Marvin Gaye !).

    Je m’attendais quand même à ce que tu tisses davantage de liens avec la culture geek. Pour ma part, j’ai dévoré l’article car je connais les références aux autres albums et chansons. Mais je doute que Matt les repère et j’ai peur que cet article ne l’achève, le pauvre ! 😉

    • Bruce lit  

      @Arnaud : comme l’aurait dit Slash, ce grand poète, « il est toujours 5 heures quelque part »….Merci pour le petit mot.
      @Tornado : Mr fait le difficile : je me suis décarcassé sur l’iconographie et ajouté au dernier moment les paragraphes sur Batman. Et toujours quelques coupes. Ici deux paragraphes qui alourdissaient l’article déjà bien assez long.
      Et je te rappelle que tu as eu droit aux avants premières en MP. Ce qui explique sans nul doute ta frustration.
      Ah : au fait ! un big up à JP qui a fait le montage de l’image titre et Stéphane pour son soutien durant la rédaction de l’article.

    • Matt  

      +_+

      Non, je ne suis pas mort.
      Mais bon encore une fois, je ne connais rien à tout ça.
      L’article est cela dit une sacrée mine d’info.
      J’en retiens surtout une histoire de cochon volant marante, et un portrait de ce Waters intéressant. je vais peut être paraître bizarre mais les mecs torturés plein de problèmes me paraissent plus intéressants que ceux qui prônent les vertus de la drogue et d’une vie de débauche.
      Le crachat dans le public est quand même violent.
      Mais je déteste la folie qui règne dans les concerts aussi. Les gens font tellement de bruit qu’on n’entend même plus les mecs chanter souvent. Je préfère mes CD.

  • Présence  

    Après un article aussi passionnant, je vais bien sûr réécoruter cet album. Mais n’ayant pas la même histoire personnelle que toi, je reste bloqué sur Dark side of the moon, Wish you were here, The wall, The final cut. En lisant ton article, je me suis rendu compte que je n’ai même jamais écouté Atom Heart Mother.

    Contrairement à la pochette d’hier, celle-ci m’était plus familière, même avant d’écouter le disque, pour l’avoir vu à la FNAC et chez un copain. Elle fait partie de ces pochettes énigmatiques, très déconcertante comme tu le détailles, sans nom de groupe, sans titre, avec un parti pris artistique déroutant, sur la base d’une photographie d’art, à l’opposé d’une photographie de groupe ou d’un dessin bon marché.

    L’historique de la création de la pochette est passionnant, avec des tireurs d’élite ! Quel suspense ! J’ai beaucoup aimé l’ironie sur les symboles choisis par Roger Waters, qui s’avèrent à double sens.

    Le développement sur l’isolement progressif de Roger Waters sur scène est tout aussi fascinant, avec comme d’observer une catastrophe en train de se produire. C’est assez touchant de voir comment tu prends son parti, comment tu expliques le comportement de cet intellectuel en opposition de phase avec les rites de la scène : d’un côté son exigence musicale, de l’autre le spectacle qui prime sur tout, à commencer par les comportements de foule qui hurle plus fort que la musique. Un article passionnant de bout en bout.

    • Bruce lit  

      Merci Présence. Je l’ai écrit avec mes tripes celui-là….Pardon, il en reste un peu ! Voilà….
      Roger Waters est mon père spirituel : il m’agace autant qu’il me fascine. L’avoir découvert à mon adolescence ne m’a pas aidé….Je voulais l’imiter en tout. Ce qui m’a ouvert au monde au sens large tout en m’aliénant mon entourage de proximité….Lorsque en rencontrant ma femme il y a 18 ans aujourdhui (!) je réalisais que mon petit mur était bien construit, il a fallu y remédier. Tiens ? le soir de mla rencontre, je vais dans un cyber café. A l’époque Internent en est encore à son bas débit. Celà faisait bien une décennie que l’on avait plus de nouvelles de Waters dans la presse. Et ce soir là, tout heureux de ma rencontre, le coeur battant en attendant le rdv du lendemain, je vois une image de mon idole, les cheveux blancs, apaisé, enfin heureux et annonçant une nouvelle tournée. C’était comme si mon père me donnait l’autorisation d’être heureux…..
      Je me rappelle l’avoir vu pour la première fois dans le Live à Pompei : le mec, au lieu de parler de groupies, de sexe et de drogues, il te prédit 3 ans avant le premier choc pétrolier. Visionnaire et rabat joie….Chiant. Irremplaçable.

  • Araud Thierry  

    Extrèmement bien vue le parallèle entre Bruce Wayne et Roger Waters. Pour le reste l’article est passionnant comme d’habitude. Il me donne envie de me replonger dans mes Floyd que mon beau-frère m’a fait découvrir il y a plus de 20 ans. Pour lui aussi, Waters c’est Dieu… J’avoue personnellement que sa mégalomanie paranoïaque m’agace un peu. Restent quand même des albums d’exception : Dark side, WYWH, The Wall, The piper…

  • Bruce lit  

    Ouch ! Waters et Morrison ? deux entités vraaaaaaiment différentes. Ce mec s’entend vraiment avec personne tandis que Morrison est souvent décrit comme un type plutôt aimable et sociable.

    • Bruce lit  

      @Tornado : je reprends ici le débat sur le Punk, puisqu’il en est bcp question ici. Comme toi je les ai souvent détésté parce que sales, grossiers et souvent très cons à l’image de Sid Vicious.
      Mais avec le temps, je trouve que le Punk a permis un véritable contrepouvoir et a permis de mettre en danger les institutions du Rock. A remis une dose de méchancetéet de hargne au moment où tout le monde vivait dans la fumée.
      Pour la première et dernière fois de son histoire, le Rock s’est affranchi du blues pour créer une musique incroyablement immaginative.
      Bon à l’époque, Led Zep’ frimait avec sa double guitare, Elvis flirtait avec le FBI et le beurre de cacahouette, Alice en 1977 était déjà foutu, tous les héros Iggy, Lou Reed, les Stones étaient sur le carreau.
      Ce qu’il restait ? Ben des groupes progressifs qui nous saoulait de contes et de chimères alors que grondait la révolte du prolétariat.
      On en a déjà parlé, mais le bilan est impressionnant ; Les Ramones que tu détestes et leur Motown White Trash souvent poignante, les STranglers les plus doués à mon sens, Devo et son rock mutant, television, Patti Smith, Magazine et son agressivité glacée, les CLash….
      Tout à coup, on pouvait s’approprier les chansons de ces nouvelles idoles. En tant que musicien, c’est comme ça que j’ai progressé. Par le plaisir. Celui de jouer tout Nevermind ou The Wall. Vas y joue du Led Zep’ en 5 minutes ou du Zappa. C’est une musique savante, ésotérique mais bien souvent inaccessible qui n’existe que pour être révérée et c’est là mon problème. Le Rock, c’est du basique, de la jouissance, du danger aussi? Celui de se dire à un concert de Morrison ou d’Iggy qu’on est en face de fauves….
      Inversement le disco est une musique contextuelle à mes yeux. Quelque chose qui ne s’appércie qu’en discothèque, un peu rococo, Kistch et vaguement ridicule.

    • Jyrille  

      Grosso modo d’accord avec toi Bruce, autant sur le point de vue que sur l’analyse sociologique.

  • Patrick 6  

    Mince mine de rien ça fait trois jours de suite que je trouve que les articles sont meilleurs que les musiques dont ils parlent :))
    Bon blague à part j’aime Wish you were here pour son coté mélancolique, The wall pour son coté pop (si si), mais Animal vraiment… je dois avouer avoir un peu de mal ! Encore une fois trop cérébrale pour moi (ou alors c’est juste que les années 70 me sortent par les yeux ahah)

    Ton article n’en reste pas moins captivant, j’ignorais à peu prés tout de l’histoire de cette pochette, j’avais vu le livret chez un certain Bruce je crois mais je ne savais pas que le snipper en photo était supposé avoir une vraie fonction ! Je pensais qu’ils étaient là juste pour la pose ^^

    J’avais vu Le fils de l’homme (excellent du reste) et je dois avouer que la référence à Pink Floyd m’avait totalement échappé !
    (Concernant la photo de Morrissey elle est vraiment très belle, coup de bol que ce soit vraiment lui… eheh comprenne qui pourra)

  • Wildstorm  

    Cet article est un ovni. J’ai dû le lire 2 fois (sauf la partie Batman) tellement c’est riche en information.
    J’ai moi aussi toujours préféré Waters aux autres non seulement pour sa musique, sa voix mais également pour son caractère pourtant exécrable.
    Mes mauvais côtés au boulot, je les lui dois peut-être…

    (désolé je dois faire court)

  • Jyrille  

    Bruce, Patrick a raison : vos articles sont terribles ! Bon, le tien est un peu long, mais on sent que cela te tient à coeur. Inutile que je te dise que tu m’apprends une tonne de choses, mais une somme incroyable quoi, et tu me rappelles cette séquence de Les fils de l’homme, un film que j’aime beaucoup, mais dont j’avais occulté ce passage…

    Tu m’apprends une tonne de choses mais inconsciemment j’avais senti les liens entre le disque et la ferme de Orwell. Le problème est que je ne suis pas fondu de ce disque (alors que sa pochette est peut-être leur meilleure), qui musicalement semble être un brouillon de The Wall.

    Je ne suis pas fan du Floyd mais je les respecte et je les ai suivis (ils m’ont suivis aussi) pendant longtemps. Je sais que mon premier CD fut A Momentary Lapse of Reason (je ne l’ai plus, d’ailleurs j’ai vérifié, je n’ai plus mes Mike Oldfield non plus, imaginez, j’ai revendu Tubular Bells… quel con), et que j’avais regardé leur concert sur une barge à Venise, puis que j’avais volé les vinyles de Piper At The Gates of Down et Dark Side of the Moon à mon oncle (ceux-là je les ai encore) et c’est vraiment avec Dark Side que je les ai aimés pour de vrai. Mais pour le reste, je suis un peu comme Présence : je me contente de Meddle, Wish You Were Here (avec la chanson titre qui est de loin leur plus poignante, je pleure en écoutant cette chanson), The Wall, Dark Side et voilà.

    The Wall est un peu différent car il a suivi de près, au lycée, ma découverte de Dark Side. Comme j’écoutais Genesis, que je faisais du jdr et que mes potes écoutaient du prog et du rock, c’était naturel. Le film fut une claque également. Mais ce disque a trop tourné chez moi, je m’en suis un peu écoeuré.

    Depuis, des potes m’ont filé l’intégralité du groupe ou presque, et je n’arrive toujours pas à tout écouter. J’ai tenté Sauverful of Secrets, Atom Heart Mother, Ummaguma : ça ne passe pas. Par contre Piper est remonté dans mon estime et je le considère comme un très bon album du groupe désormais. Je sais qu’un jour j’arriverais au bout, mais pour le moment, je n’en ai vraiment pas envie. Ah si, il faut que je redonne sa chance au concert à Pompéii.

    Ta remarque sur le fait qu’aucune chanson d’amour n’existe chez eux est très juste, c’est d’autant plus touchant de les entendre faire un album léger (malgré Have A Cigar) comme WYWH. J’aime la façon dont tu défends ton idole Waters. Et j’aime vraiment cet article passionné, enflammé.

    Là où je décroche, même si cela est bien vu, c’est la comparaison avec Batman. Personnellement, je m’en fous un peu. Alors que les photos de Muse et Morrissey (pas compris ta remarque, Patrick) m’étaient inconnues. Vraiment, quel boulot fantastique Bruce !

    Franchement je vais avoir l’air con quand mon article va pointer son nez, après cette semaine riche et intelligente… Prenez du recul : vos articles sont terribles, tous. Un bravo s’impose !

  • Bruce lit  

    @Cyrille: l’article initial se terminait avec les photos de Muse et Morissey. J’ai alors reçu les articles de Tornado et JP qui m’ont fait réalisé que j’avais ommis de traiter l’héritage dans la culture BD. Au début, je me suis dit, merde, on s’en fout, mais d’une part c’était le thème et d’autre part si on ne fait que du rock critic, je sais que certains lecteurs vont fuir, puisque rappelons le, Bruce Lit, à la base traite de Comics.
    Mon analogie à Batman est donc un bonus DVD : aussi fastidieux que rigolo. Tornado me faisait remarquer en off’ que mon idole Roger Waters était comparé au super héros que je déteste Batman !
    Concernant les articles de la semaine prochaine, ils sot tout aussi bons, vous pensez que je publierai de la merde.
    Je vois que cette semaine a plu même si c’est une prise de risque comme celle de la Shoah. C’est bien de prendre des chemins de traverse parfois. Mais surtout, de les prendre avec ses potes.
    Je vais faire un interlude comics ce WE : ce sera des rediff’s, on pourra continuer nos débats sur la musique et faire plaisir aux autres lecteurs. Rien de pire que d’attendre en discothèque la fin du cycle techno pour écoute run peu de rock non ?

    @Patrick et Jyrille Tes disques de réfringences sont les meilleurs. Il y a un avant et après Dark Side. DArk Side, c’est enfin la preuve que le Floyd est un groupe autre que progressif. Désolé Stéphane hein, je veux insulter personne, mais la musique de Floyd a quitté très vite les lutins, les gnomes de Barrett et les vaisseaux spatiaux pour entrer dans quelque chose de plus inédit : l’exploration de la souffrance humaine, mentale ou physique. Il n’ y a plus rien de fantaisiste là dedans. Que l’on ne vienne pas me dire que The Wall ou Final Cut sont des disques progressifs….

    Patrick : je pense que Animals ne pourra pas te plaire, jamais, car si les thématiques ne sont pas loin de la New Wave, il y a encore trop de tic du vieux Floyd : la tendance au bavardage expérimental un peu chiant.

    La photo de Morissey : c’est une private joke entre Pat et moi : je lui ai postée en MP pour le narguer (je déteste les Smiths et Morissey) et Pat, oeil de Lynx, m’a chambré sur le fait que c’était un sosie de Morissey qui s’inspirait de la photo originale publiée ici. Au fait les gars, vous aimez Muse ? Perso, je les trouve insupportables.

    @Léo: remarques autobiographiques bienvenues !
    Sinon, oui, Animals, The Wall et Final Cut c’est une trilogie sur le désespoir et l’impuissance à change le monde. La pochette initiale en plus d’être malsaine et de mauvais goût est effectivement très moche. Mais elle aurait peut-être collé parfaitement à l’aura scandaleuse du Punk !

    @Wild : un si gentil garçon, un tyran en herbe au travail ? Je ne peux le croire !
    J’ai longtemps cru qu’être un génie autorisait à se comporter avec les autres comme un parfait trou du cul….
    Les biographies de Mc Cartney, Bashung ou même Gilmour ont montré le contraire : il est possible d’être un artiste majeur sans détruire la vie des autres.

    • Wildstorm  

      Je ne suis pas un génie (il n’y a que ma mère qui le pense lol, mais les mères…)
      Je suis aussi très différent entre la maison et le travail. C’est mon côté gémeaux 🙂

      Heureusement que je n’en suis pas à détruire les autres, en conséquence, plutôt moi-même seulement peut-être.
      Un vrai tyran oui mais avec mes supérieurs (déjà d’entrée, cela parait super prétentieux non ? 🙂 ), autodidacte plutôt^^. Au boulot, je pense n’avoir jamais obéi à un ordre si je ne suis pas en accord avec la directive (quand c’est donné comme un ordre – autant dire que je démarre au quart de tour dans ce cas -). Je suis toujours prêt à aller très loin dans un bras de fer, à démissionner et perdre mon boulot pour mes convictions et ma liberté de parole (d’ailleurs dans 1 mois je change de boulot…).
      Directif et exigeant sur le travail avec mes équipes un peu comme Waters oui, sauf que ma culture asiatique met en valeur chez moi la transmission du savoir et mes lectures de Claremont (par exemple) m’ont (peut-être) appris à conjuguer les différences, les forces et les faiblesses de chacun pour rendre le travail une équipe efficace.
      Par contre, Oui! Mon « futur, dans 1 mois, ex patron » pense très certainement que je suis un « trou du cul » parce qu’il n’a jamais réussi à me cerner ou me contrôler. J’ai construit petit à petit un mur entre lui et moi, infranchissable de part et d’autre…
      Heureusement qu’on avait le même objectif : faire gagner de l’argent à la boite et comme mon adn m’interdit d’être un parasite pour la société^^. Donc, Certains patrons me laissent tranquille tant que je leur fais gagner beaucoup de sous 🙂
      Avoir fui le communisme pour venir en France, avoir refusé l’autorité de mon père, ce n’est certainement pas pour me faire « brider » (oui c’est drôle^^) par un patron ou un collègue trop envahissant… C’est un point de départ possible aussi, certes, mais coïncidence, on m’a fait découvrir Roger Waters/The wall au moment où j’ai commencé à travailler (Et quand je me passionne pour quelque chose, c’est rarement à moitié…). D’où ce parallèle/raccourci(?) qui me fait encore réfléchir sur mes influences… Mais tout cela à mon échelle bien entendu…

  • Matt  

    Hum…et sinon vous aimez Beethoven ?
    Quoi ? Comment ça, ça n’a rien à voir ? Eh ! Je parle de ce que je peux hein.

  • JP Nguyen  

    Mais non, Matt, t’es pas tout seul ! A l’instar de Genesis, je connais les FLoyd surtout dans leur partie « post Waters ». Du coup, mon album préféré c’est… The Division Bell ! Soit une période beaucoup plus commerciale et pop, avec deux titres que j’aime bien, High Hopes et Take it back.

  • Tornado  

    @Bruce : Je me doutais que tu saurais défendre ta partie et faire vibrer ton amour pour ces punks. Même si bon, je m’en doutais aussi, tu prends comme exemple les meilleurs groupes (encore que je suis étonné de ne pas y voir Peel dedans) !
    Pour ce qui est du fameux « contrepouvoir » du punk, c’est à la fois la grande force de ce mouvement (tout contrepouvoir est sain, salutaire, nécessaire) et à la fois sa grande faiblesse parce que ça voulait dire que n’importe quel gland pouvait jouer de la musique. Du coup, comme pour le rap, il y a eu à mon sens 90% de grosses bouses. Et puis il y a un son et une manière de chanter franchement affreuse qui me révulse l’épiderme dans les deux cas aussi.
    lorsque tu dis que « le punk s’est affranchi du blues pour créer une musique incroyablement imaginative » par contre je me dis que nous n’avons décidément pas les mêmes oreilles car à mon sens cette approche binaire refusant tout ce qui sort du cadre de la hargne sur le moins d’accords possible représente pour moi le degré zéro de l’imagination. Mais bon, je pense que c’est une question de sensibilité..
    En revanche, tes arguments sur le fait que le rock est soudain redevenu une musique accessible et compréhensible pour les jeunes et le prolétariat est un très bon argument, là où les Zappa et autres groupes de prog avaient largué pas mal de gens en route. Le truc c’est que je pense que le punk, le prog et le disco auraient simplement pu cohabiter…

    @Cyrille : Pour ce qui est du rap (discussion sur l’article Deadly Genesis), pareil : Je me doutais que la chose serait bien défendue et c’est le cas.
    Beaucoup de gens m’ont affirmé que les concerts de NTM étaient des trucs de fou. Et la passion que tu communiques dans tes arguments est touchante. Bien vu. Le problème c’est que pour moi le divorce avec le hip-hop est trop définitif. Ce n’est même pas l’image qui pose problème, mais le son en lui-même qui a un effet vomitif sur mon organisme sensoriel.

    Sinon, encore une fois, même si vos arguments me touchent, vous ne m’enlèverez pas de l’idée que les artistes que vous défendez font figure d’exception au milieu d’un marasme artistique assez édifiant.

    @Stéphane : Dans mes bras ! Tu as parfaitement résumé la rancoeur que j’éprouve à l’attention des tenants du musicalement correct. Ces mecs des Inrocks qui se sont permis d’enterrer des groupes entiers sur le simple fait qu’ils n’avaient pas la bonne rock-attitude alors que dans le même temps ils portaient aux nues des albums de punk où les mecs jouaient comme des patates (purée, un pote qui m’a gonflé pendant des années avec ces nazes de Buzzcocks comme étant le meilleur groupe du monde !).
    Le pire est que ces clichés sont tenaces. Aujourd’hui encore les tenants de cette doctrine tiennent le rock sous leur joug. Si tu écoutes du prog, t’es un naze, un blaireau un peu snob et mou du gland qui écoute des trucs pompeux et prétentieux. Alors que si tu dis que Never Mind the Bollocks est ton album de chevet t’es un mec trop cool. Mon âme d’anarchiste reprend soudain le dessus ! Je le crie haut et fort ! J’emmerde le musicalement correct !!! 😀

    Cela-dit, je vous aime tous ! 😉

    • Bruce lit  

      @Stéphane : tu as raison, l’amalgame entre progressif et psychédélique n’est pas des plus pertinents. Même si je déteste les deux….
      Mais rencontrer des gens biens qui aiment cette musique à la con que je n’aime pas me pousse à être plus indulgent :).
      @Tornado et Stéphane : la critique —-> elle est parfois aussi injuste, partiale qu’inévitable. C’est indissociable de la passion non ? On est tous d’accord pour dire que Led Zep’ c’est mieux que Richard Clayderman hein ? Il n’empêche que je n’aime pas leur musique. Enfin peut être cinq chansons et encore je suis large….
      Le rock est une vaste famille où l’on est en droit de ne pas se sentir proche d’un cousin ou d’un parrain….
      Je déteste moi aussi les Inrocks. Durant toute les 90′-00’s, je les ai trouvé puants, snob, élitiste vantant 90% de groupes comme The next big thing alors que l’on en a plus jamais entendu parlé (Bosshog, Elastica, The Rentals) ou des trucs bonnement insupportables comme Bjork et (pardon, pardon, pardon Patrick) Morissey. Tout ce qui semblait être du rock à guitare leur brisait les oreilles. Il me semble que ses derniers années, leur ligne éditoriale est moins intégriste….

      Maintenant , imaginez que Bruce Lit soit un mag’. Et bien on pourrait se dire qu’en face, avec le temps, des petits jeunes arrivent en disant comme Best ou Rock’n’Folk l’ont fait avec le prog’, « Ouais chez BRuce Lit c’est vraiment des connards, toujours en train de descendre Bendis, Soule, Fraction ou Millar. Pourtant ces gens ont leurs admirateurs, qui sûrement se sentent méprisés par nos sarcasmes.
      Il n’y a donc pas de règles absolu concernant la critique, la joie d’encenser étant égale à celle de critiquer.

      @Tornado : beaucoup de Punks sont idiots. Mais pas plus que des classic rockers. Il n’est pas donné à n’importe quel quidam de composer Anarchy in the UK. Là où je te rejoins, c’est effectivement qu’il ne suffit pas de connaître quatre accords pour faire de la bonne musique. L’argument inverse tient aussi : en connaître une centaine et jouer sur une 7 cordes ne suffit pas pour rentre dans l’histoire du rock….
      Les Punks révéraient d’avantage le Reggae que le disco. Oh mon Dieu….Le Reggae….J’écouterai l’intégrale de Led Zep’ pour échapper à un morceau de Reagae. Bob Marley Included .

      • Tornado  

        Je crois que nous nous sommes compris, comme dirait l’autre. Je joue moi-même le jeu de cette critique cruelle lorsque je descends les comics old-school quasiment en bloc.
        Le plus important, c’est que l’on puisse échanger sur nos goûts différents en toute amitié, avec un changement progressif (!), non pas sur nos goûts respectif, mais sur notre respect pour celui des autres, lorsque celui-ci le mérite. Ce qui est le cas avec tous les copains ici présents.

      • Matt  

        Ce que tu dis sur la critique est très vrai.
        Cela dit, je ne trouve pas que la joie d’encenser soit la même que celle de démolir^^ Pour ma part, hein.
        Je n’éprouve pas vraiment de plaisir à démolir.
        Je trouve ça drôle quand quelqu’un descend une œuvre de manière humoristique (comme des chroniqueurs de mauvais films qui font de la mise en scène, des sketchs, pour se moquer) parce que c’est créatif et les vannes peuvent être bien trouvées. Certains articles négatifs d’ici sont marrants aussi.
        Mais écrire moi-même un truc négatif…bah je sais pas, je manque surement d’humour pour ça parce que je ne sais pas le faire en étant comique, et si je râle juste, j’ai le sentiment que c’est chiant, à la fois pour moi parce que ça m’oblige à penser à à un truc qui me déplait, et pour les autres qui vont juste lire un avis de mec pas content. Et c’est pas très plaisant. Même quand c’est argumenté.

  • Tornado  

    Cela-dit, avec Police, Madness et quelques autres, les Clash et les Stranglers font partie des groupes britanniques du tournant des 70’s et des 80’s que j’aime beaucoup. Comme quoi je ne suis pas non plus complètement fermé, à part pour le rap…

    • Jyrille  

      Il faut aussi écouter les Specials, un groupe anglais avec des musiciens noirs et des musiciens blancs, que je trouve bien meilleurs que Madness. Alors que les Stranglers, je n’y arrive pas encore.

      • Léo dans le sud  

        Police, Madness, Stranglers, que je connais peu, ou même Blondie, ça passe très bien chez
        moi. Il y a une musicalité chez ces gens qui n’est pas pour me déplaire.
        J’ai deux albums des Clash en dehors du best-of, dont Sandinista qui m’a longtemps beaucoup plut. Pourtant, la dernière fois, j’écoutais leur premier album, notament White Riot , et je ne pouvais pas accrocher.
        Changement de goûts, évolution, je ne sais pas…

  • Jyrille  

    Merci beaucoup Tornado pour tes remarques et tes arguments, tout cela fait avancer le débat. Bruce : tout pareil.

    Je vous comprends complètement, surtout que cette relation à l’image et au social de la musique touche tout le monde, même ceux qui ne s’en préoccupent pas. Les médias déforment tout, y compris les médias musicaux.

    Mattie, Beethoven, je ne connais pas assez, mais j’aime beaucoup le classique. Seulement je ne sais pas encore lequel, j’en ai écouté pas mal, mais je n’arrive pas à vraiment y entrer. Pourtant il m’est arrivé d’enregistrer des concerts de violoncelles sur France 3 ou Arte, des amis m’ont offert une place pour un concert symphonique où étaient jouées entre autres les quatre dernières chansons de Strauss (splendides), j’ai adoré. Il n’y a qu’un seul disque de classique que je connais par coeur, que j’ai sur mon iPod (en double, deux versions… va falloir que j’en vire une quand même), c’est le Requiem de Mozart. Il fait autant partie de moi que le Foxtrot de Genesis et le II de Led Zep.

    Les Doors furent le second groupe phare de ma vie, vite rejoints par Led Zep et les Stones. La faute au film de Oliver Stone, mais cela fait bien longtemps que je n’ai pas écouté les Portes… et pourtant, j’adore ce blues psyché, comme cela colle bien à Apocalypse Now (un de mes films favoris). Alors que le blues, je n’y arrive pas.

    J’adore les Buzzcocks aussi, mais comme les Doors cela fait très longtemps que je ne les ai pas écoutés. Un des rares groupes punks à jouer avec des accords mineurs d’après un pote guitariste.

    Les Inrocks furent ma vie pendant plusieurs années. J’écoutais Bernard Lenoir tous les soirs. Grâce à eux, j’ai découvert une tonne de choses (trop longue liste) et c’est grâce à leur snobisme que des groupes qui n’auraient jamais eu droit de citer dans Best ou Rck and Folk me sont connus. Depuis quelques années (en fait, depuis 1998 pour moi et leur passage à l’hebdomadaire) je ne les lis plus. L’équipe n’est plus du tout la même, ils parlent de groupes insupportables et encensent des mirages, tout ce que tu reproches aux Inrocks des années 90. Alors que eux (je garde précieusement mes numéros) pouvaient également parler de Elvis Costello, des Who et de Bruce Springsteen, tout en étant conscient que la plupart de leurs lecteurs s’en fichaient. L’intérêt était aussi dans la langue : des articles bien plus longs, très bien écrits, des interviews toujours enrichissantes, des superbes photos noir et blanc. Des fois, je les déteste (mettre le Republic de New Order, sans doute leur pire album, comme album du mois et l’encenser, c’est du foutage de gueule) et des fois je les trouve géniaux (leurs numéros d’été sur Bowie et les Stones sont des bibles par exemple). Tous ces vieux numéros sont de grandes béquilles nécessaires. Maintenant, ils peuvent avoir de bonnes choses j’imagine, mais ce n’est plus le même magazine. C’est un magazine de son temps, d’articles courts, de parisiens, de réseaux sociaux, de politique. Et ça, je m’en tape de lire leur avis.

    Je comprends donc Tornado que tu n’aimes pas le rap, que tu trouves ça pauvre. Mais comme le dit si bien Bruce, il y a autre chose derrière, une attitude, une intention. Et c’est ça que je cherche, partout. On parle de ces snobs d’Inrocks, mais j’ai vécu très tôt, au lycée, l’ostracisme des hardos comme celui des corbeaux : avec ma bande de geeks kayakistes, on écoutait Supertramp, Genesis, Phil Collins, Dire Straits… Que du ringard. Et pourtant, en moins de deux ans, j’avais rattrapé un retard considérable car j’étais curieux. Et j’ai tout embrassé car rien ne vaut d’être rejeté pour son étiquette, ni ne vaut d’être adoubé par cette même étiquette. Le rock en est le meilleur exemple : je déteste les Guns et une tonne d’autres groupes. Je n’aime pas forcément le reggae mais j’adore Bob Marley et le premier Peter Tosh (et d’autres). Je ne suis pas un spécialiste de rap mais j’en écoute. Et c’est pareil pour tout. Ceux qui se foutaient de moi pour mes goûts ont vite retourné leur veste quand ils ont compris qu’au final, j’aimais aussi ce qu’ils écoutaient – ou pas – et que j’avais des arguments. Le rap et le punk sont des musiques pauvres mélodiquement ? Ce n’est pas ce qu’on leur demande. Ce sont fondamentalement des musiques de combat, tout comme le reggae. Tous ces genres ont depuis longtemps perdu leur valeur mais leur intention primaire était là. Tout comme le jazz (qui viendrait de j-ass, un truc très sexuel quoi) était une rébellion de la rue au départ. Alors des fois, j’aime écouter l’un ou l’autre, et des fois, j’ai envie de complexité à la Zappa, d’envolées à la Genesis, et au final, je trouve mon bonheur partout, et je trouve ça génial autant que sain.

    Tornado, écoute Deltron 3030. Bruce, écoute les quelques titres de Genesis que j’ai mis en lien dans l’article de Omac. Et on en reparle 😀

  • Jyrille  

    Oublis : Bruce, je trouve ta comparaison Bruce Lit / magazines très bien vue. Quant à Muse, je suis tombé amoureux de leur premier album que je considère comme toujours très bon, bien aimé le second mais trop tiraillé entre deux genres (du prog-rock assez pêchu puis des titres beaucoup plus radio-friendly) et après j’ai laissé tomber.

    Par contre je les ai tous parce que Maël en est totalement fan. Il les a vus en concert à Bercy l’an passé. Moi, je les ai vus deux fois, une fois à Nancy sous un chapiteau lors du Nancy Jazz Pulsations de 2002 (autant vous dire que c’était bien cool) et la seconde il y a deux ans, j’en parle sur mon blog, souviens-toi, on a déjà parlé de ça avec Tornado…

  • Tornado  

    @Matt : Tu as raison. Quand on descend un truc et que c’est rigolo, c’est quand même 100 fois mieux. C’est ce que j’ai essayé de faire avec mon article sur Dr Strange, mais manifestement je n’y suis pas arrivé. J’essaierai de faire mieux la prochaine fois. 😉

    @Cyrille : Oui, on se comprend bien à présent. Ecoute, je vais essayer Deltron 3030 et je te dirais quoi. Mais en tout cas, mes arguments avaient pour objectifs de vous expliquer pourquoi ces mouvements musicaux (rap et punk) me sont insupportables dans les grandes lignes. Et pourquoi je ne changerai probablement pas d’avis.

    Les Doors a toujours été une de mes groupes préférés. Avant et après le film d’Oliver Stone, que j’aime toujours beaucoup malgré ses passages ridicules. Nostalgie.
    Contrairement à Bruce et Cyrille, je ne recherche pas l’intention derrière la musique. Ça ne m’intéresse pas du tout. Pour moi la chose est très simple : est-ce que ça plait à mes oreilles. Point. Après, ça peut être de la variété ou de la musique classique, je m’en fiche. Mais il est vrai que je supporte très difficilement qu’on célèbre un mouvement musical entier sur sa simple intention en dépit de sa pauvreté musicale, ou au contraire que l’on en enterre un autre pour les même raisons en dépit de sa richesse.

    J’adore les trois premiers albums de Muse. C’est vrai qu’on en a déjà parlé. Je les ai vus trois fois en concert (après chaque album). La première fois à Lille alors qu’ils n’étaient pas connus du tout, dans une petite salle. Un mélange de Radiohead, de Led Zep, de Buckley et de Queen. C’était impressionnant. Je les ai lâchés après leur troisième album, quand ils ont commencé, comme Coldplay, à tout faire pour rester au top des clips de MTV.

    Et sinon j’aime aussi beaucoup le classique et pas plus tard qu’hier soir, j’étais à l’opéra ! 🙂

    • Matt  

      Oh, je pense aussi qu’à l’écrit ce n’est pas aussi simple qu’à l’oral ou en vidéo.
      Sortir la même blague en souriant chaleureusement ou en gueulant et crachant son venin, ça change tout.
      On perçoit plus difficilement le ton employé par celui qui écrit.
      Sans revenir longuement sur le sujet, j’ai peut être bien mal perçu tes intentions^^ Et pourtant je m’en foutais objectivement des comics en question. Je ne les ai pas lus donc je n’avais pas de raison de les défendre. Mais le ton…ça change tout.
      Mais moi aussi il semble que j’aie agacé un fan de Kratos dans mon article sur God of War. Peut être que j’avais l’air hautain dans mes lignes, je veux bien me remettre en question mais c’est pour cela que je crains un peu de faire des articles négatifs. je ne suis pas sûr de savoir faire sans passer pour un chiant.

      Tiens sinon tu vois, ce que tu dis sur la musique, moi c’est un peu pareil sur le dessin ou la peinture. On aura beau me dire que l’idée derrière une œuvre d’art contemporaine était novatrice (cd une discussion qu’on avait eu sur l’art contemporain), si ça ressemble à un carré noir sur fond blanc, ça m’emmerde^^ ça ne m’intéresse pas. Mais bon si ça en intéresse quelqu’un…tant mieux pour eux.
      J’aurais toujours du mal avec la valeur qu’on donne à ces tableaux par contre. C’est comme si on disait que les CD de rap doivent couter 30000€ parce que l’intention est novatrice derrière. Euh…

      • Bruce lit  

        @Matt : j’ai bien dit « le plaisir de critiquer » non de détruire. La critique constructive et argumentée reste l’exercice que je préfère. Détruire pour dire, c’est de la merde, c’est naze, non, on sait pas faire ici 😉

        @Cyrille : Les STranglers ont plusieurs période. Si tu veux de la pop cotoneuse, tu peux foncer sur Féline. Leur période noisy rock qui a bcp influencé les pixies : Black and white. Je te promets d’écouter les Genesis et t’en faire un retour.

        • Matt  

          Ah non, mais même en argumentant, je trouve ça pénible.
          Parce que personne ne se vexe qu’on souligne des qualités à quelque chose.
          Par contre les gens se vexent qu’on en souligne des défauts.
          Du coup, il faut prendre des gants, réussir à dire des choses négatives sans se montrer méchant, irrespectueux, etc…mais tout en sachant que ça ne plaira pas à tout le monde.

          Et ce n’est pas simple de savoir d’où vient la vexation des gens. Est-ce que c’est de notre faute qui nous sommes montrés coléreux, pas drôles ou hautains ? Ou est-ce que c’est le mec en face qui ne supporte tout simplement pas qu’on critique ce qu’il aime ?

          Il n’y a pas ce problème à la con quand on fait une critique positive^^

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