Here Comes The Sun (Interview Sun)

Interview Sun

Propos recueillis par BRUCE LIT

C’est une tueuse ; ma dernière obsession musicale de la fin 2023 ! Fan d’Abba, de Courtney Love, Beyoncé et de Napalm Death, Karoline Rose Aka SUN revendique la maternité d’un nouveau style musical : la Brutal Pop !
Je la rencontre sur Paris le lendemain de sa première partie pour Shaka Ponk à Montpellier.
Attention : phénomène in progress !

©Maxence & Jonas / Jack Antoine Charlot

Bonjour Karoline. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis Sun aussi appelée Karoline Sun quand je suis actrice. Je suis principalement chanteuse, compositrice et musicienne et j’ai inventé la Brutal Pop. Quand j’avais 12 ans, ce mot m’est venu dans mes carnets : j’ai eu envie de mélanger les Beatles, Abba avec du métal et du death metal. Ce genre me manquait. Lorsque tu mélanges les genres, que tu créés des hybrides, tout se joue dans la production en fait. J’avais envie de mélanger sans artifices de studio la technicité du metal et le songwritting pop. Dès 12 ans je savais que je voulais faire de la musique ; j’ai beaucoup tourné, je n’ai rien fait d’autre.

Nirvana ne faisait déjà pas ça ?
Courtney Love m’a d’avantage influencé. Et puis après j’ai été vers des trucs plus radicaux comme Devin Townsend, Faith No More. Je suis capable de passer du Brutal Death à Beyoncé. Ouais, Soundgarden, Alice In Chains étaient sur cette voie mais pas suffisamment pour moi. J’adore Machine Head, j’adore Gojira, mais j’avais envie d’entendre du Growl dans des chansons pop, mettre en place cette violence comme dans un film d’action, d’approfondir tout le spectre de la violence musicale. J’avais envie de technique, ne pas compenser son manque par de la sur-énergie comme dans le punk, tu vois ?

Tu aimes ces grands écarts musicaux puisque tu as aussi composé pour Tony Gatlif !
J’ai joué dans son film TOM MEDINA. Il est venu me voir en concert. Il voulait ma Brutal Pop à l’image et des morceaux pour la BO. J’ai Brutal Popisé mon idée du paso doble. Le film est sorti en 2021 et a été projeté en ouverture du Festival de Cannes.

Puissance, attitude, technique : que reste-t-il aux autres ?
©Olivier Werner

J’ai eu un coup de foudre pour WAVE ! En t’entendant hurler de manière si inattendue après un couplet si mélodique, j’en ai eu des frissons ! Tu m’as précipité 30 ans en arrière lorsque je découvrais Faith No More !
Oh merci, c’est un tel compliment ! FNM avait ce truc mainstream/underground. Ils faisaient de la musique imprévisible. Est-ce que ce n’est pas un peu daté désormais pour la nouvelle génération ?
En tout cas oui, je me situe dans la même veine mais je tiens à préciser à ceux qui me prennent constamment en photo en concert la gueule ouverte que je chante à 95% (rires).

C’est un morceau incroyable, que peux-tu nous en dire ?
J’avais envie d’écrire une chanson d’amour avec une vague d’émotion brutale. J’écris souvent très vite. Je commence par le chant-guitare, ensuite je programme la batterie, puis les basses. Très vite j’ai une maquette que je laisse macérer. Une fois que je suis sûre de mon coup, je le fais jouer à mes musiciens qui me disent ou non si les BPM leur conviennent (rires).

Défense et illustration de la Brutale Pop !

John and I est le morceau Grunge qu’Abba n’a pas écrit !
Ah ! Trop bien !  J’imaginais un générique de série où une nana péterait un câble! (rires)

On sait que Kurt Cobain et John Lennon pratiquaient le cri primal dans leurs chansons. Est-ce ainsi que tu perçois tes hurlements ?
Pas du tout, ça fait partie de ma palette tu vois ? Si tu envoies de la voix de poitrine pour chanter un truc très fort, pour moi c’est de la comédie musicale, tu ne vas pas pouvoir faire passer de la colère dans une voix chantée. Mon cri est une ponctuation.

I KILLED MY MAN est une chanson très sombre qui rappelle les univers de Nick Cave ou Pj Harvey. Il y est question de violences conjugales…
Oui, comme beaucoup de femmes, j’ai connu des choses pas marrantes. Ma réponse, c’est l’art. Ca me conforte de savoir que la personne à qui je m’adresse va devoir écouter cette chanson jusque la fin de sa vie (rires).
L’autre fois j’ai un fan qui m’a dit que la chanson l’avait aidé dans sa transition de genre : I KILLED MY MAN. Je n’avais jamais pensé à ça, trop bien…

Catharsis !

Qui est PRINCESS ERAKIN ? C’est un morceau assez étrange.
Ma cousine Karine qui s’est suicidée, une artiste peintre géniale. Elle décollait des affiches publicitaires pour les superposer avec leurs déchirures. Elle m’a beaucoup inspirée.

Pendant le confinement tu t’es fait connaître avec des reprises habitées de Beyoncé, Soundgarden ou I FOLLOW RIVERS…
La Brutal Pop fonctionne comme ça : si une chanson fonctionne, on s’en fout du style. Je ne fais pas du riff pour du riff. J’étais fan des Beatles et Abba. Mais aussi Britney ou Rihanna.
Mon premier concert c’était Michael Jackson pendant la tournée HisStory. Hole au Bataclan, Courtney Love c’était pas rien. Elle m’a beaucoup inspirée, même son look.
Chez les français j’aime bien Johnny même si on l’a trop entendu. Place aux jeunes !

Un album arrive ?
Oui, on est à l’étape du mix, c’est forcément plus long.

Les Destiny’s Child passées au compresseur de la Brutal Pop !

Tes films cultes ?
Comme ça, de but en blanc LA MORT VOUS VA SI BIEN de Robert Zemeckis.  En cinéma d’auteur, LA JETEE m’a beaucoup marquée. Je suis aussi une grande fan d’animés, notamment de BLEACH, ça me parle énormément. J’aime la violence stylisée : CLAYMORE, BLOOD C. En Allemagne on avait une version un peu différente de JEANNE ET SERGE, un truc un peu soviétique qui s’appelait MILLA SUPERSTAR. SAILOR MOON, CAT’S EYES, NANA encore aujourd’hui je suis fan ! 

Si je te dis que tu ressembles à Claudia Schiffer

Aha ! Je suis habituée ! Je suis franco allemande, beaucoup d’allemandes lui ressemblent, c’est une icône que j’aime bien : elle a su vieillir naturellement sans artifices.

Sun est un projet solo ou un power trio ?
Projet solo. Si je faisais de l’electro, on ne me poserait pas cette question. La Brutal Pop c’est la relation entre la guitare et la batterie. J’écris toutes les parties. C’est hyper-important pour moi de dire que je fais tout, j’adore mes musiciens mais ce sont mes accompagnateurs.
Tu sais le gate-keeping est très présent dans ce métier. Tu as plein de groupes qui sont bloqués aux portes du succès par de petits décisionnaires qui exercent leur pouvoir et qui n’ont pas évolué. Je ne suis pas une chanteuse fragile à la mode, ça passe moins.

©Florian Hodbert

Tu as joué hier soir pour Shaka Ponk. Comment les as-tu rencontrés ?
Je n’avais jamais fait d’Arena, c’était géant, les Shaka Ponk sont très généreux. Mon premier EP avait un peu circulé et Sam avait adoré.  Tout est tombé à l’eau avec le confinement, plus de tournées. Sam a ensuite découvert mes covers pendant le covid et j’ai eu un coup de fil pour me proposer leur première partie. Eux ne sont pas des gate-keepers : je ne suis ni sur leur label, ni chez leur tourneur. Grâce à ça, il pleut des abonnés. Ils m’ont ouvert une porte de réussite.  Je ne pouvais pas rêver mieux.

La mode est aux coach musicaux sur FB, souvent des chanteurs et chanteuses d’Opera qui commentent des vidéos rock. Que voudrais-tu que l’on dise de toi quand tu seras reconnue comme la meilleure chanteuse de ta génération ?
Ah j’ai déjà vu ça !
J’ai travaillé avec une prof de chant, Martina Catella et je donne aussi des masterclass à la MAI de Nancy. Les profs d’opéra pourront constater que j’ai la même technique, j’ai pas mal travaillé avec des chanteurs lyriques. J’ai travaillé comme une malade, j’entretiens ma voix naturellement. Je vous donne rdv sur scène pour le vérifier !

Sun continuera d’assurer en 2024 la première partie de la tournée d’adieu de Shaka Ponk :
01/02/2024        Nice – Palais Nikaia
02/02/2024        Lyon – LDLC Arena
03/02/2024        Lyon – LDLC Arena
29/02/2024        Le Mans – Antares
01/03/2024        Limoges – Zenith
02/03/2024        Bordeaux – Arkea Arena
15/03/2024        Luxembourg – Rockhal
16/03/2024        Genève – Arena le Grand-Saconnex

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21 comments

  • Eddy Vanleffe  

    OK quand j ‘ai vu l’accroche, je me suis dit, soit elle est tarée (et vous savez tout le positif que je mets derrière ce mot ), soit elle est géniale…
    A chaque fois qu’on dit que le rock est mort, on a des dizaines de contre-exemple pour dissiper cette rumeur… c’est une bête qui se débat en tout cas…
    J’ai écouté les clips, et c’est très très très bien. j’ai retrouvé un peu le sourire.
    J’attends l’album de pied ferme!
    POur la tournée, je ne pourrais pas a voir en première partie de Shaka Ponk, puisque c’est déjà sold out comme il faut et que le plus près de chez moi c’est LE MANS…pas évident…
    mais je note ça!
    Bravo mademoiselle, pour tout!

    • Fletcher Arrowsmith  

      A chaque fois qu’on dit que le rock est mort, on a des dizaines de contre-exemple pour dissiper cette rumeur… c’est une bête qui se débat en tout cas…

      On en discuté ce matin même avec ma femme, en écoutant la présentation de THE VACCINES sur France Inter (oui moi aussi je suis un horrible gaucho-je ne sais quoi).

      A la fois rien de nouveau sous le soleil (oui jeux de mot ici) mais pour autant n’est pas l’âme du rock ?

    • Bruce lit  

      Ravi que tu accroches Eddy !
      J’attends moi aussi l’album avec impatience. Preuve que l’on peut encore vibrer au son du rock passé 50 ans.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour.

    J’avais bien apprécié I KILLED MY MAN, concluant notre bilan de l’année dernière.

    Je ne reviens pas sur la pertinence des questions et le rythme de l’interview, les qualités de l’interviewer ne sont plus à démontrer. surtout que l’on ressent parfaitement l’empathie générée.

    Après je me rends compte que ce type de musique ne reste pas pour moi, ni l’univers exprimé. Avec le temps qui passe, j’ai tendance à chercher de plus en plus dans la simplicité, dans l’épure quelque soit le support. Et puis les références FAITH NO MORE par exemple ne me parle pas. sur les 3 morceaux, finalement seule I KILLED MY MAN me donne envie d’y revenir.

    Par contre je retiens le portrait d’une artiste que je trouve doué, pimpante avec une énergie communicative et au demeurant hyper sympathique. J’imagine les yeux de Bruce qui devaient pétiller. Je suis sur que le moment passé avec SUN a du paraitre bien court à notre boss.

    Intéressant donc. Cela remue par ces temps de grands froids en nous amenant le soleil.

    • Bruce lit  

      Oui, c’était une rencontre bien sympathique avec de chouettes échanges en -off.

  • zen arcade  

    « A chaque fois qu’on dit que le rock est mort, on a des dizaines de contre-exemple pour dissiper cette rumeur… c’est une bête qui se débat en tout cas… »

    Tant que des gens y croiront, le rock ne mourra pas.
    Le rock, c’est une question de croyance.
    Et manifestement, Sun y croit et conserve la flamme allumée.
    Ca me réjouit, mais de manière assez théorique, parce qu’en fait, émotionnellement, ça me laisse assez indifférent.
    Le rock que j’entends aujourd’hui, j’ai l’impression d’en avoir fait le tour il y a plus de 20 ans. On peut trouver des nouveaux noms et appeler ça brutal pop si on veut, j’ai quand même l’impression qu’il n’y a rien de bien neuf et de particulièrement intéressant là dedans.
    C’est pas grave, c’est pas ce qu’on demande au rock. Mais pour moi, aujourd’hui, ce n’est plus suffisant.
    Le rock, c’est une question de croyance. Et moi, en 2024, je n’y crois plus vraiment. Je suis un vieux con.

    • Eddy Vanleffe  

      « Le rock que j’entends aujourd’hui, j’ai l’impression d’en avoir fait le tour il y a plus de 20 ans. On peut trouver des nouveaux noms et appeler ça brutal pop si on veut, j’ai quand même l’impression qu’il n’y a rien de bien neuf et de particulièrement intéressant là dedans.
      C’est pas grave, c’est pas ce qu’on demande au rock. Mais pour moi, aujourd’hui, ce n’est plus suffisant.
      Le rock, c’est une question de croyance. Et moi, en 2024, je n’y crois plus vraiment. Je suis un vieux con. »
      Il n’y a pas plus vieux con que moi…^^
      Une histoire de croyance?
      Pourquoi pas… ça me rappelle un peu dans une autre genre le raisonnement de la chanson de Tri Yann LA DECOUVERTE ET L’IGNORANCE…sur l’identité d’appartenance
      En effet, je ne demande pas au rock d’être novateur ou forcément inédit…Perso, je cherche une excitation, une envie de taper du poing…Je ne suis pas bégueule ça peut venir de différent canaux..mais voilà j’aime me surprendre à mimer le riff comme un con en entendant un truc..là ça commence à éveiller mon intérêt.

    • Bruce lit  

      Je suis impressionné par le nombre d’artistes féminines sur la scène rock et pop. Ce sont elles qui font vivre la musique aujourd’hui.
      Le rock est une croyance oui. Et moi j’ai la foi, c’est à dire pas besoin de preuves matérielles de son existence. On ne fait plus de rock comme dans les seventies certes, c’est moins mainstream que dans les 90’s mais des chansons comme celles de SUN me donnent encore envie d’y croire comme Mulder, seul au fin fond de mon bureau !

  • Matt  

    « J’avais envie de technique, ne pas compenser son manque par de la sur-énergie comme dans le punk, tu vois ? »

    Eh bim ! Dans les dents^^ ça fait pas trop mal, Bruce ? Petit tacle involontaire on dirait.

    Bon sinon connais pas la dame, et là je peux pas écouter, je suis au taf. Mais j’écouterais.

    J’aime bien quand on se penche sur des nouveaux talents. Même si c’est pas forcément ma came et que vous balancez 30 références à des trucs inconnus pour moi dans la discussion.
    Mais au moins je me sens moins largué que quand ça parle de 30 ans de concerts, albums, réputation et historiques de groupes datant des années 80.

    • Bruce lit  

      Ah ah ! Même pas mal !
      J’aime bcp Metallica et Megadeth.

      • Eddy Vanleffe  

        si je voulais te torturer, je te forcerais à écouter du DREAM THEATER hi hi hi

        • Bruce lit  

          J’avais bcp entendu parler de DT dans les années 90 comme fans ultimes de Pink Floyd, ce qui les avaient rendus sympathiques avant qu’ils n’écartèlent mes oreilles.

  • Tornado  

    Je l’avais déjà dit mais je trouve ça très bien. Sauf que, comme je supporte pas les agressions sonores, je me ferme dès que la belle se met en mode grawl…
    Du coup je ne pense pas tenir un album. Je tiendrai mieux qu’un album de Faith No More c’est sûr (je trouve ça chiantissime et j’ai esquissé un sourire de plaisir quand elle a suggéré que ça avait peut-être mal vieilli), mais quand même ça fixe mes limites.
    Pour moi qui érige en mètre-étalon de notre époque en matière de pop Lana Del Rey et London Grammar, je trouve que cette jeune femme soutient leur niveau sans soucis. C’est déjà énorme pour une jeune française !
    Je remarque que son niveau, justement, est très élevé. Pour moi c’est très important. L’attitude, je m’en fous totalement à l’écoute d’une chanson ou de n’importe quelle musique. L’attitude n’a AUCUN intérêt, en ce qui me concerne, dans la musique. AUCUN. L’attitude, c’est juste un bonus pour apprécier (ou détester) un peu plus l’artiste. J’adore l’attitude de Jim Morrison, ça me fascine. Ça me fait aimer encore plus les Doors mais, quand je les écoute, c’est un élément que j’oublie vite d’un point de vue strictement musical.
    Tout ça pour dire que le plus important, je trouve, chez SUN, c’est son niveau. On sent qu’il y a du travail. Voilà une dimension importante en arts. Ce qui rend le truc fascinant, qui lui procure une dimension, une inaccessibilté, du rêve, du fantasme, de la transcendance.
    Le travail, c’est ce qui te fait respecter un être humain. Personne ne respecte un branleur. Et en matière de musique, ce n’est pas forcément lié à la technique. On dit souvent que les Pink Floyd n’ont pas beaucoup de technique par exemple. Peut-être, mais tu sens un travail énorme derrière. C’est flagrant à l’écoute des morceaux : Pour en arriver à ce niveau d’épure, où la moindre note qui ne servait à rien a été enlevée, où tout ce qui pouvait gêner le moindre point d’émotion a été expurgé, ça demande un travail énorme et le résultat est extrêmement virtuose. Comme un album de TINTIN !

    Pour ce qui est des querelles de chapelle em musique, je lis en ce moment DEADLY CLASS, et c’est bourré de réflexions sur ce thème (entre autres, d’ailleurs) !
    Quelques exemples piochés dans les 3 premiers albums :

    Lex à Willie et à son entourage : « Le rap, ça vient du même milieu que le punk, ça vient des jeunes pauvres avec quelque chose d’honnête à dire à propos de leur vie. De la philosophie maison avec des couilles« .
    Marcus à Lex : « Wow, tu les as calmés, Lex. Tu as vraiment montré à tout le monde à quel point tu étais hardcore. Au-dessus de tout le monde. Mais la vérité sur vous, les punks… ce n’est qu’un costume pour vous rassurer, pour faire partie de quelque chose… (…) Tu vois, le gars le plus fort de la pièce, tout comme le plus intelligent… il n’a pas besoin de vendre le concept.« .

    et dans une autre scène :
    Discussion entre Marcus à Saya :
    – Marcus : « C’est de la merde, les Psychedelic Furs. Ils se sont vendus pour la BO d’un John Hughes
    – Saya : T’es con. Les Furs sont toujours aussi bons. Tous leurs albums.
    – Marcus : PRETTY IN PINK, t’es sérieuse ?
    – Saya : Un bon titre. Tu sais, la plupart des groupes indé que tu adores finiront par être grand public, mais ce n’est pas une raison pour arrêter de les aimer. C’est un test pour savoir si tu aimes la musique ou si tu veux simplement avoir l’air cool.
    – Marcus : Je ne suis pas le poseur que tu es en train de décrire. THIS IS NOT THE END par Agent Orange : On dit que qu’elle est sur leur pire album, mais je m’en fiche, je l’aime bien. Et cette chanson me fait pleurer, sans que je sache pourquoi. Je veux que tu la mettes à mon enterrement

    J’adore ces passages de la série. Il s sont sacrément bien écrits. Ils nous mettent tous face à nos ostracismes à la con (je suis largement aussi con avec les comics, mais pas avec la musique. Certains c’est l’inverse, etc.).
    Bon, n’empêche que dans les références de SUN (Courtney love, Beyonce, Rihanna), il n’y a pas grand chose que j’aime ^^
    Mais elle déchire sa race. C’est clair.

    • Bruce lit  

      Merci pour ce retour copieux.
      Notre approche n’est pas si dissemblable : oui bcp de groupes ont mis l’attitude avant l’once d’un talent musical et oui le travail pour sonner simple est important.
      Mais je continue de penser que l’attitude joue aussi. Et qu’elle se ressent en musique. C’est immédiatement ce qui m’a sauté aux oreilles la première fois que j’ai entendu SUN et vu ses clips.
      C’est à mon sens ce qui différencie des groupes que tu affectionnes comme Cazpacho ou Dream Theater : il y a pour moi ce côté « fonctionnaires de la musique » sans histoire(s).
      Mais je suis d’accord avec toi, l’attitude ne fait pas tout, mais c’est ce petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme et Karoline elle l’a 🙂

      Concernant Deadly Class, tu n’es pas au bout de tes surprises sur les pucnhlines autour de l’indie rock !

      • Tornado  

        Alors, tout d’abord, je ne suis pas fan de Dream Theater et je n’en écoute pas. 🙂

        Non, franchement, l’attitude, c’est même souvent grotesque. Je ne me rappelle plus de ce duo français ou d’une autre nana que tu avais interviewés, mais c’était tout un barnum vestimentaire et la clope au bec pour faire rock, et je trouve ça ridicule. Ils avaient l’air nettement plus concetré sur l’attitude que sur la musique. Je suis allergique à tout ça. Par contre, le vécu, ça ça peut être intéressant. La démarche de Bernard Lavilliers, qui allait vivre dans tel ou tel pays et dans telles ou telles conditions pour écrire telle ou telle chanson, c’est carrément l’équivalent de la méthode actor studio. Sinatra qui chantait ONLY THE LONELY juste après sa rupture avec Ava Gardner, ça sentait la sincérité la plus totale à plein nez. Chico Buarque qui provoque la dictature brésilienne avec CONSTRUÇAO juste après son exil forcé, ça envoie du bois aussi. Du coup je trouve ça beaucoup plus fédérateur (le vécu) que l’attitude façon panoplie.
        À partir de là, on peut écouter et s’imprégner de n’importe quel genre de musique.

        Mais on pinaille, on pinaille ! Je retourne lire DEADLY CLASS !!! 😉

  • Jyrille  

    Super interview décontractée et pleine d’informations (je ne connaissais pas du tout le terme de gatekeeper). Je me demande si elle regarde aussi AGGRETSUKO. J’ai aimé tous les titres que tu as posté, je pense m’écouter ses deux EPs bientôt. C’est très intéressant ce qu’elle dit sur la technique plutôt que l’énergie du punk. Je remarque que tu ne lui as pas posé de questions sur sa technique de guitare, alors qu’elle m’a l’air plutôt douée (ne fait-elle pas un tapping sur la seconde photo ?).

    Je confirme pour Shaka Ponk, un groupe qui m’ennuie toujours sur disque mais qui a bâti une réputation de meilleur groupe live (or je ne les ai jamais vus) : c’est sold out partout.

    C’est quoi ce geste avec les deux doigts (index et majeur) Bruce ? Y a un message illuminati caché ?

    • Bruce lit  

      Tous les titres de SUN sont en streaming.
      Sur la question du tapping, je ne lui ai pas posé de questions parce que ce volet m’indiffère totalement ! Ce qui compte et ce que je recherche c’est l’émotion.
      Chaque décennie, la France a eu son groupe rock et indubitablement Shaka Ponk aura été celui des années 2010. Leur truc en plus aura été d’être le premier groupe rock ET geek. Voilà pourquoi je tente de les approcher.
      Les deux doigts : je suis en présence d’une dame et les temps changent, je ne peux donc plus me permettre de montrer le majeur et opte pour ce doublé que je suis content que tu aies remarqué !

      • Jyrille  

        Mmh et bien de 1, même si cela ne t’intéresse pas, peut-être que ça intéresse les lecteurs, voire l’artiste (qu’on lui parle de son jeu de guitare ou de quelque autre instrument) et de 2, si tu veux faire un vrai fuck off sans offusquer les français, il faut opter pour l’anglais (ça fait longtemps que je l’ai appris à mes enfants et l’utilise si vraiment je suis pas content).

        etaletaculture.fr/bref/de-lorigine-du-doigt-dhonneur/

  • JP Nguyen  

    Je ne suis pas trop d’humeur à tenter l’écoute ce soir…
    Mais le commentaire de Tornado me donne furieusement envie de me remettre à lire DEADLY CLASS !!!
    Allez comprendre…

  • Présence  

    De Devin Townsend (Yes!!!) à Tony Gatliff : quel éclectisme !

    La mort vous va si bien, de Robert Zemeckis : incroyable, un film que j’ai vu.

    I killed my man : je me suis laissé prendre par la voix, sans même m’en rendre compte, growl compris, super titre, merci pour la découverte.

    Survivor : j’ai toujours trouvé qu’il y avait une fibre metal dans ce titre, et la Brutal Pop lui va très bien.

    • Bruce lit  

      Je savais que la référence à Townsend te plairait.
      Bien entendu, je n’ai jamais supporté sa musique !

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