Encyclopegeek – The Simpsons
1° Publication le 26/12/15. Mise à jour le 31/12/17
AUTEUR : JP NGUYEN
The Simpsons est une série animée créée par Matt Groening, diffusée depuis 1989 par la chaîne TV Fox. En France, c’est sur Canal et sur les chaînes du groupe M6 que l’on peut suivre les tribulations de cette loufoque famille américaine. Après une très succincte présentation de la série, cet article vous proposera d’explorer quelques-uns des innombrables liens de cette série télévisée avec la culture geek en général et la culture comics en particulier. Pour identifier les épisodes mentionnés dans l’article, j’utiliserai la notation SxxEyy, correspondant aux numéros de saison et d’épisode.
Un miroir de l’Amérique
The Simpsons se déroule dans la ville américaine fictive de Springfield (bien que plusieurs patelins portent effectivement ce nom aux Etats-Unis). Homer Simpson est un beauf tire-au-flanc qui végète dans son boulot à la centrale nucléaire tandis que son épouse Marge, à l’extravagante chevelure verticale, reste au foyer. Leur fils ainé, Bart, âgé de 10 ans, est un petit chenapan toujours prêt à faire des bêtises. A l’inverse, sa sœur Lisa, qui a 8 ans, est une enfant modèle, intellectuellement en avance pour son âge. Enfin la petite dernière, Maggie, est un bébé qui ne parle pas encore mais s’exprime par les bruits de succions de sa tétine.
Chaque épisode est l’occasion de voir cette famille dysfonctionnelle se sortir de situations abracadabrantesques, auxquelles participent Mr Burns, le patron d’Homer ou Carl et Lenny, ses collègues ; Seymour Skinner, le principal de l’école ; Apu, le commerçant indien de la supérette locale ou Moe le tenancier du bar que fréquente régulièrement Homer et toute une foultitude d’autres personnages récurrents (plus d’une centaine !) faisant de Springfield un microcosme reflétant la société occidentale et plus particulièrement américaine.
On ne pourra pas reprocher aux auteurs de complaisance envers le rêve américain, tellement la série s’amuse à pointer tous les travers de la société, exacerbés par des personnages bourrés de défauts et pourtant attachants. A ce titre, les comic-books, ingrédient majeur de la pop-culture étatsunienne, sont fréquemment cités dans la série. Et, tout comme l’industrie du cinéma et le business de la télévision, ils en prennent souvent pour leur grade.
Un reflet souvent peu flatteur pour le comic-geek
Notre medium de prédilection a son représentant en la personne de Jeff Albertson, quasiment toujours désigné comme « le vendeur de BD » (Comic Book Guy en VO). Propriétaire du magasin « Le donjon de l’androïde », c’est l’archétype du geek. Barbu et bedonnant, il s’érige en grand connaisseur et méprise les non-initiés. Il énonce souvent des jugements négatifs et péremptoires. Par son snobisme et sa propension à collectionner tout un tas d’items improbables de la pop-culture (une vidéo-pirate du « Parrain 3 – la bonne version », une plaque d’immatriculation identique à celle de l’USS Enterprise…) ce personnage brosse un portrait assez acide des lecteurs de comics. Pourtant, il faut reconnaître que, malgré les outrances, pas mal de traits de caractère peuvent sonner juste.
Le personnage a eu droit à plusieurs coups de projecteurs au fil de la série, par exemple lors de son mariage avorté avec l’institutrice Edna Krapabel (S15E17), longtemps courtisé par le principal Skinner. la cérémonie devant célébrer leur union (en Klingon !) fut interrompue in-extremis. Dans un autre épisode (S21E01), il verra porté sur grand écran Everyman, le personnage d’un comic-book dont il est le créateur. Son héros sera d’ailleurs incarné par Homer, devant pour l’occasion suivre un régime amaigrissant… Le film étant un ratage, les producteurs lui font miroiter une suite à la condition qu’il l’encense publiquement. Mais Comic Book Guy ne peut se résoudre à renier son intégrité de critique et descend le film sur Internet, renonçant ainsi à la gloire et à l’argent…
L’image des fans de comics fut quand même redorée lorsque Coolsville, un magasin concurrent, vint s’installer face au Donjon de l’androïde (S19E07). Milo, le nouvel arrivant, était l’antithèse de Comic Book Guy : jeune, élancé, connaisseur de comics mais respectant les goûts des lecteurs, considérant que les comics sont faits davantage pour être lus que collectionnés. Et pour bien se départir du cliché du nerd, Milo avait même une petite amie !
Des héros de pacotilles…
Dans les Simpsons, le super-héros qui revient le plus souvent est Radioactive Man, personnage de papier fétiche de Bart. De son vrai nom Claude Kane III, il est secondé par son sideckick Atomic Boy (Fallout Boy en VO). On pourrait s’amuser d’un héros ayant acquis ses pouvoirs grâce aux radiations (véhiculant ainsi une image positive du nucléaire), si ce n’était pas le prétexte fréquemment utilisé par Stan Lee pendant les années 60 pour les origines de Hulk, Spider-Man et Daredevil.
Pour acquérir le Graal que constitue le numéro 1 de son comic-book préféré (S02E21), Bart se tapera des petits boulots ingrats et s’associera à deux camarades pour réunir les 100 dollars exigés par le vendeur de BD. Une fois la revue achetée, le trio ne parviendra pas à s’entendre et le bouquin terminera en lambeaux. A côté du tacle sur la spéculation sur le marché des comics, cet épisode traite aussi du difficile apprentissage du partage chez les enfants.
Un film sur Radioactive Man aurait pu voir le jour (S07E02), avec Milhouse, le meilleur ami de Bart, dans le rôle du sidekick (Bart lui-même s’est vu rejeté car trop petit… d’un centimètre !) mais finalement, la production fera faillite avant la fin du tournage, qui aura quand même permis d’égratigner les dérives du cinéma, notamment la gestion des enfants-stars.
Les quelques épisodes s’intéressant à ce personnage ou plus largement au milieu du divertissement dénoncent la logique mercantile très souvent à l’œuvre dans les adaptations de récits de super-héros, ainsi que les coulisses peu reluisantes de l’édition (créateurs spoliés, manœuvres éditoriales) et du show-business (acteurs drogués, alcooliques, ou encore prisonnier du rôle qui fit leur gloire).
Autre symbole de l’exploitation commerciale des encapés : Duff-Man, homme-sandwich pour la marque de bière préférée d’Homer. Personnage semble-t-il immortel, la publicité associe bien sûr sa puissance à la consommation abondante de boisson mousseuse houblonnée. Il sera cyniquement précisé dans un épisode que l’acteur qui incarne Duff-Man peut évidemment être remplacé lorsque le précédent est atteint de cirrhose.
… et des parodies de héros
La série abonde aussi en apparition de « vrais » super-héros connus, que ce soit en fin de générique d’intro, au détour de scènes dans la boutique de comics du vendeur susmentionné ou encore au travers de parodies assez transparentes. Si dans les premières saisons, ces inclusions étaient plus parlantes pour le public américain, depuis une décennie, la démocratisation des comics mainstream au cinéma rend ces allusions accessibles à un public français. Ainsi, la rivalité entre la Chose et Hulk fut reprise avec deux personnages nommés The Mulk and the Thung,
C’est souvent le côté loufoque et ridicule des personnages de comics qui est mis en lumière, comme dans l’adaptation télévisée de Batman avec Adam West dans le rôle titre ou lorsque Homer délivre sa déclinaison du générique Spider-Man en jouant avec son « Spider-cochon » qui peut marcher au plafond.
Mais parfois, les comics parodiés sont aussi en relation avec le thème abordé dans l’épisode, comme lorsque la difficulté d’Homer à gérer ses accès de colère (S13E18) est tournée en ridicule par Bart dans un cartoon diffusé sur le Net. Homer terminera l’épisode recouvert de peinture verte, semant le chaos en ville pour évacuer toutes les frustrations accumulées…
Une autre parodie notable est celle de Star Wars, qui devient Cosmic Wars (S15E15) : Bart et Lisa sont tellement déçus par « L’Ombre Menaçante », le dernier opus de leur saga préférée, qu’ils écrivent une lettre au créateur, Randall Curtis, avant de lui rendre visite dans son ranch. La déception des deux enfants reflète celle des fans déçus par la prélogie de SW, à la hauteur d’une attente sans doute déraisonnable, retranscrite dans l’épisode par une interminable file d’attente de spectateurs déguisés pour la première (où l’un des personnages réussit quand même à se tromper de guichet pour terminer devant un film d’auteur).
Des auteurs comics dans des rôles comiques
Au fil des années, les Simpson ont accueilli de nombreuses guest-stars : acteurs, musiciens … et créateurs de comics ! Tous furent doublés avec la véritable voix des auteurs, ce qui n’est pas toujours le cas dans la série, en particulier pour des hommes politiques ou des stars défuntes.
L’inévitable Stan Lee a ainsi fait deux apparitions. La première fois (S13E18), dans la boutique de comics où il semble faire partie des meubles ; il apporte un regard critique et sans concession au projet de BD que Bart lui présente. Plus tard dans l’épisode, son personnage devient assez pathétique lorsqu’il défie Homer en prétendant être l’incroyable Hulk (le vendeur de BD le ramène alors à la réalité en lui disant qu’il ne pourrait même pas se transformer en Bill Bixby).
Son deuxième passage dans la série (S25E10) lui donnera un plus beau rôle puisqu’il viendra conseiller le vendeur de BD pour une histoire de cœur en parlant de Romance Comics et présidera à l’union de ce dernier avec Kumiko, une jolie mangaka.
Des séances de dédicaces organisées dans le magasin Coolsville permirent aussi d’accueillir trois invités de choix en la personne d’Alan Moore, Daniel Clowes et Art Spiegelman (S19E07). Alan Moore est passablement gêné lorsque Milhouse lui demande de signer le DVD de Watchmen Babies in V for Vacations et tente de se dédouaner en évoquant la trahison des studios. Le trio y neutralise Comic Book Guy, venu saccager le magasin qui lui pique toute sa clientèle, car son propriétaire Milo est tout simplement plus ouvert, avenant et commerçant que lui… L’épisode s’achève alors qu’un météore s’apprête à s’abattre sur Springfield et que les trois scénaristes doivent filer à la convention des écrivains sous-payés…
Enfin, Neil Gaiman sera aussi l’invité d’un épisode (S23E06), mais plutôt avec sa casquette de romancier de fantasy, pour une histoire assez jouissive sur les vicissitudes du monde de l’édition, où Gaiman fait preuve d’autodérision en acceptant de se mettre en scène comme un écrivain particulièrement retors.
Comics Codes
Au-delà des multiples clins d’œil au monde des comics, la série partage un point commun remarquable avec les comics mainstream : la quasi-permanence du statuquo. En effet, malgré les situations rocambolesques traversées dans chaque épisode, chaque histoire ramènera les personnages à la situation initiale. Les exceptions notables sont les épisodes spéciaux d’Halloween (Simpsons Horrror Show) qui se déroulent dans des mondes parallèles et aussi quelques rares faits marquants (le décès de Maud Flanders, la femme du voisin d’Homer ; le mariage d’Apu et la naissance de ses octuplés, le mariage de Comic Book Guy).
La série s’amuse parfois à briser le quatrième mur pour constater avec le spectateur des écarts vis-à-vis de la continuité. L’histoire de certains personnages étant passablement compliquée, avec plusieurs versions pouvant se contredire, comme c’est le cas pour le principal Skinner (qui a fait le Vietnam, mais en fait non, mais en fait si, ou peut-être…)
Au fil du temps, certaines « origines » sont revisitées, donnant lieu à autant de soft-reboots. Ainsi, la rencontre entre Homer et Marge fut racontée comme se déroulant pendant les années 70 (S02E12) puis pendant les années 90 (S19E11). Mais si dans les comics les paradoxes et la rétro-continuité sont parfois durs à avaler, la nature évanescente du show permet de faire passer ces incohérences sans problème. Même si les personnages sont bien définis et attachants, ils sont surtout ancrés dans des stéréotypes et servent principalement de véhicules aux histoires issues de l’imagination délirante des scénaristes de la série.
Bongo Comics : bingo ou pas ?
Même si les Simpson sont avant tout connus par leur série animée, plusieurs séries de comics dérivés ont été publiées chez l’éditeur Bongo Comics depuis 1993 à nos jours. On y retrouve tous les personnages de la série mais aussi des incarnations particulières comme Bartman, la version super héroïque de Bart. Je dois reconnaître n’en avoir lu que très peu et n’en garder qu’un faible souvenir. Des histoires sympathiques mais dispensables, où l’on retrouve le ton de la série mais où l’absence de voix (les doubleurs VO ou VF font quand même un super-boulot) et d’animation se font quand même sentir. Au final, j’avais plutôt l’impression de lire un produit de substitution.
Pour reboucler avec des personnages mentionnés plus haut, Radioactive Man eut droit à sa série, prolongeant ainsi le pastiche et la satire des codes utilisés dans les histoires de super-héros. Comic Book Guy eut également l’honneur d’une mini-série, se déroulant dans un monde parallèle où son décès amène la fin du monde… Très souvent, les illustrations de couverture de ces comics sont des hommages à des séries du mainstream.
Générique de fin
A l’heure où j’écris ces lignes, la série est entrée dans sa 27ème saison et son créateur Matt Groening aurait émis l’idée de ne pas la faire durer au-delà de 30 saisons. Ce qui est déjà un record. En effectuant le survol des références faites aux comics dans la série, je me suis aperçu qu’elle était loin d’être tendre avec le fan de comics, très souvent dépeint comme un paumé et/ou un pigeon à plumer. Mais The Simpsons écorne tout aussi régulièrement et parfois plus durement encore toute l’industrie du divertissement, cette chimérique usine à rêves, avide de délester de leur argent les consommateurs de la culture.
Même si le côté mercantile de l’exploitation des super-héros est souvent mis en avant (et c’est un constat lucide), la série accorde aussi du crédit au développement de l’imaginaire et à la fantaisie que peuvent dégager ces œuvres. On peut accepter de grandir sans brûler ce qu’on a adoré, on peut juste éviter d’être dupe du commerce fait de nos anciennes idoles.
Et puis, le tableau n’est pas entièrement noir car, dans une série accueillant nombre d’hommages à la culture populaire, l’inclusion des super-héros et de leurs auteurs tend à démontrer la place grandissante de la culture geek dans la culture tout court. De plus, des modèles plus positifs, comme Milo, le vendeur du magasin Coolsville, ont fini par apparaître tandis que la caricature Comic Book Guy a également évolué et gagné en maturité, se trouvant au passage une compagne.
Si les Simpsons sont un reflet (dans un miroir déformant) de notre société, alors l’évolution de l’image du comics-geek qu’on a pu y observer est plutôt encourageante, non ?
Excellent. Superbe article qui navigue à travers les saisons pour trouver la bonne référence. Comme tu parlais des scénaristes je suis allé voir combien ils étaient: 120! J’imagine que tous ont une culture comics.
Je suis d’accord avec ton analyse. Le geek devient plus sympathique au fil des saisons.
J’ai une question qui est peut être évidente mais pourquoi les Simpson ont ils la peau jaune ?
@Matt&Maticien : la couleur jaune découle d’une proposition de l’équipe d’animation, approuvée par Matt Groening, qui estimait que ce serait un marqueur distinctif fort pour la série.
La culture comics des scénaristes : hmm, pas sûr. Je me suis focalisé sur les références aux comics mais les Simpson touchent vraiment à tout (cinéma, littérature, série TV, musique).
Concernant la couleur j’ai toujours entendu dire que le jaune avait été sélectionné car il coutait moins cher :)) Mais c’est peut être une légende urbaine…
Merci à tous les deux pour ces réponses.
Ça m’a fait très bizarre de voir cette série par le prisme réducteur de la description des geeks au fil des épisodes. En effet comme tous les personnages sont bourrés de défaut, je n’avais jamais pensé à isoler Comic book guy (dont ton article m’apprend le vrai nom) pour le considérer pour ce qu’il est : une caricature du sachant régnant sur son domaine étriqué de savoir sans valeur.
Excellent le détail sur le mariage célébré en klingon ou encore sur l’intégrité artistique de Jeff Albertson refusant d’encenser le navet de l’adaptation d’Everyman (un débat qui revient à chaque adaptation de superhéros en film). J’ai l’impression que Milo a une tête de hipster.
J’avais toujours pris le nom de Radioactive Man au premier degré, c’est-à-dire une moquerie directe des origines de superhéros irradié, où un individu est radioactif au sens littéral, sa simple présence est nocive pour ceux qui l’entourent (= les humains qu’il est censé protéger).
Je reste épaté par la qualité des invités que la série a pu collectionner : d’Alan Moore à Aerosmith, en passant par Thomas Pynchon (l’un des romanciers contemporains que Moore voit comme un modèle). Cela finit par faire apparaître comme une unité du monde des geeks, mais aussi une forme de culture alternative quasi consensuelle.
Un super article qui m’a replongé dans cette série, dans son incroyable cohérence sur 30 ans (malgré les quelques éléments de rétrocontinuité que tu mentionnes), et la foultitude de créateurs qui s’y ont succédé en bientôt 30 ans (dénombrés par Matt). Je reste confondu par le tour de force des Simpsons qui mettent en lumière tous les mécanismes et l’hypocrisie de la société du spectacle, s’en nourrissant et les régurgitant, tout en restant intègre dans son commentaire social.
Merci Présence, la fin de ton commentaire articule limpidement mon avis sur la série et complète mon inventaire partiel et partial des épisodes liés aux comics.
« Forever Young » 4/6
Les Simpsons ont presque 30 ans ! Critique impitoyable de l’Amérique, la série de Matt Groening aura abordé la culture Geek bien avant sa dénomination officielle.
Jean-Pascal Nguyen revisite notre famille de beaufs sous un angle original: les allusions à la culture Comics où l’on retrouve les héros Marvel mais aussi les participations de Neil Gaiman, l’inévitable Stan Lee et d’Alan Moore !
La BO du jour : Parfois il faut faire simple pour rester dans le thème :
https://www.youtube.com/watch?v=DX1iplQQJTo
Superbe ! Il faut absolument que je vois l’épisode avec Alan Moore !
En fait les Simpsons font tellement partie de notre quotidien depuis 30 ans que je ne les suis plus. Depuis la saison …3….L’éternel recommencement à chaque épisode avait fini par m’user….et finalement, une absence de continuité entre les épisodes ! Il y avait un côté un peu Muppets où c’était toujours la même histoire sans réelle progression dans l’histoire. Ce qui fait que lorsque je tombe sur un épisode au hasard, je m’amuse, mais n’ait jamais cherché à enchainer les saisons après les autres. Un peu comme les guignols de l’Info qui avaient leurs inconditionnels.
J’avais bien aimé le film aussi….
@Bruce : je comprends, l’absence d’évolution peut parfois être frustrante (Bart et Lisa qui démarrent un épisode en pires ennemis, apprennent à s’apprécier et recommencent à se chamailler à l’épisode suivant…)
Mais d’un autre côté, c’est aussi le contrepied et l’argument opposé aux events de comics qui promettent « Plus rien ne sera comme avant ». Les Simpson proclament au contraire « (presque) tout restera comme avant ». Et du coup, tout (ou presque) peut arriver, cela peut partir dans plein de directions (Homer aura été astronaute, champion de curling, commandant de sous-marin nucléaire…)pour au final revenir au point de départ.
Quand on accepte cette convention, je trouve l’approche sympa et presque plus honnête que dans les comics mainstream Marvel et DC.
Et bien, quel boulot de synthèse !
Je ne m’étais jamais focalisé sur cette critique des geeks mais elle me plait beaucoup et restitue parfaitement ce que je pense de cet univers. Lorsque je vais dans un endroit ou une manifestation où il y a des lecteurs de BD, je suis généralement mal à l’aise tellement je trouve l’ensemble de ces gens… Hem… assez pathétiques. Plutôt fermés sur leur monde et extrêmement arrogants (excellente expression choisie par Présence plus haut : « une caricature du sachant régnant sur son domaine étriqué de savoir sans valeur »).
Mais en même temps, j’en fait partie aussi…
… Bon alors, cette continuité ? C’est d’la meeerde, non ???!!! (voix de Jean-Pierre Coffe) 😀
Superbe article ! Voila bien le paradoxe Américain : Ils ont capables d’être incroyablement simplistes et manichéens ou faire preuve d’un grand sens critique et de subtilité !
Les Simpsons s’inscrivent définitivement dans la deuxième catégorie. Alors oui Groening et consorts écornent l’image des Geeks et c’est tant mieux , nous ne voyons rien de plus dans ses shows que ce que nous aillons déjà vu dans notre petit univers d’amateurs.
Oui le fan est élitiste, oui le fan est condescendant, oui le fan est un pédant qui ne supporte aucune critique…sauf celles venant des Simpsons !
Voila la force de cette série et peut être aussi le secret de sa si grande longévité : Tout le monde s’y retrouve et l’humour utilisé, même s’il est grinçant quelques fois, n’est que le reflet d’une réalité incontestable !
En tous cas merci pour cet article rire et complet !
@Bruce: C’est dommage parce que selon moi la saison 3 c’est justement le début de l’âge d’or de la série (mention spéciale pour la 4) et cela en gros jusqu’aux saisons 8-9.
Sacré boulot JP ! Chapeau 😉 A titre personnel, pour des raisons évidentes, j’ai une tendresse toute particulière pour cet épisode : https://www.youtube.com/watch?v=4RV3RXMNGVs
Par contre la question qui me taraude est : quasi 30 ans plus tard qui parmi vous regarde encore régulièrement les Simpsons ?
Qui regarde encore ?
Ben…moi (et mon épouse) ! Bon, la programmation en VF sur W9 est un peu chaotique et j’ai la flemme de rechercher les saisons récentes en download mais ça reste fun, même si les épisodes sont inégaux.
Et oui, Patrick, moi l’enfant lecteur de Picsou, je suis fan des Simpson, série critiquant allègrement les dérives du capitalisme 😉 !
Le teaser de Présence:
« Forever Young » 4/6
Après 27 ans d’existence, Jean-Pascal Nguyen vous propose une rétrospective exhaustive des Simpons… sous l’angle de leur relation aux comics, à la culture geek. Il y a en nous tous quelque chose de Jeff Albertson !
Je suis complètement d’accord avec toi JP. Les Simpsons utilisent le reboot à chaque épisode et c’est assumé. Tout est fondé sur un comique de répétition plus qu’imaginatif, rien que le générique est là pour en attester. Et les personnages sont aussi des archétypes qu’il est amusant de voir sortir de leurs rôles. J’ai toujours espéré en vain une lueur d’humanité chez Burns par exemple.
Mais inversement, et malgré l’immense respect que j’ai pour la série, l’idée de tout voir ne m’intéresse pas. J’avais toute la série il y a des années. J’en regardais tous les soirs et on se marrait bien. Et puis un soir on a regardé autre chose et celà ne m’a plus jamais manqué.
Les Simpsons, c’est comme éplucher un dico d’histoire drôles, passer un très bon moment et ne plus s’en rappeler par la suite. Pour moi en tout cas.
Mais je dois voir l’histoire d’Alan Moore 🙂
@Dragnir : Welcome onboard !
Mon dieu quel superbe article ! J’aimerai tellement pouvoir écrire ainsi, aligner des idées claires dans des phrases parfaitement construites, aux termes pertinents et utilisés à bon escient… C’est vraiment un très bel article JP, facile à lire et jamais ennuyeux.
J’adore les Simpsons mais je pense que les premières saisons m’ont tellement marqué que je n’ai pas suivi au-delà de la quatrième ou cinquième, en voyant quelques épisodes ultérieurs au petit bonheur la chance. Du coup j’apprends plein de choses, je ne connaissais pas toutes ces évolutions et je n’avais même jamais vu Milo !
Cette série, du fait de sa longévité, est extrêmement riche et tu as bien fait de ne faire qu’un parallèle avec la culture comics. Chapeau pour la recherche des références, l’érudition et l’écriture !
Oh Cyrille, tu vas me faire rougir (et un jaune qui rougit, ça tourne à l’orange…) !
Cet article m’avait demandé pas mal de boulot pour les références mais le sujet me tenait bien à coeur. Je manque un peu de jus actuellement pour me lancer dans une entreprise similaire. Faut que j’encaisse le choc de la rentrée…
Imagine alors que je n’ai pas écrit la moitié de tes articles, et qu’aucun n’est aussi érudit et construit… Imagine que j’ai une liste monstrueuse de chros à écrire et que pour le moment, je n’en ai que deux en stock dont un en finalisation… Imagine !
La rentrée, c’est tout de même motivant. Mais fatiguant au départ et je pense que Bruce ne me contredira pas cette année ^^
D’ailleurs je n’ai jamais vu les épisodes avec Stan Lee, Alan Moore et Neil Gaiman, c’est quand même fabuleux de faire jouer ces auteurs. Et même Thomas Pynchon, que je n’ai jamais osé attaquer tellement son œuvre semble exigeante. Vivent les Simpsons !