Je l’aime à mourir ! (JE VEUX MANGER TON PANCREAS)

JE VEUX MANGER TON PANCREAS de Shin’ichirō Ushijima

Une entrée de KAORI

VO/VF : @Anime, Netflix

1ère publication le 16/02/22 – MAj le 25/08/22

L’amitié fleurit quand les opposés s’attirent
@Art House
Source : IMDb

Cet article sera consacré au film d’animation de Shin’ichirō Ushijima, des studios VOLN, distribué par Art House pour la projection en salle, par @Anime en DVD-BluRay et disponible sur Netflix depuis le 1er mars 2021.

Pas de gros spoiler puisqu’on connait la fin dès le départ…

JE VEUX MANGER TON PANCREAS est au départ un roman de Yoru Sumino puis un manga en deux volumes, scénarisé par ce même Yoru Sumino et dessiné par Idumi Kirihara, sortis respectivement en 2015 et 2016. Ont suivis un film en « live-action », réalisé par Shō Tsukikawa en 2017, puis un film en animation en 2018. Nous nous intéresserons à cette dernière œuvre, disponible depuis mars 2021 sur Netflix.

Le film, au titre pouvant prêter à confusion, est un drama, comme nous le découvrons dès les premières minutes du film, et ce n’est pas un mal, pour les personnes sensibles comme moi… En effet, le film s’ouvre sur l’enterrement d’une jeune fille de 17 ans, Sakura Yamauchi.

L’histoire est racontée par un jeune lycéen dont le prénom ne sera révélé qu’à la fin du film (cela peut nous paraître étrange, à nous, occidentaux, mais au Japon il est de coutume de s’appeler par son nom de famille.  Seules les personnes proches sont autorisées à s’appeler par leur prénom). Nous l’appellerons donc « le protagoniste ». Celui-ci nous narrera sa rencontre avec Sakura, quelques mois auparavant, et la relation qui se nouera entre eux.

La bande-annonce, et sa jolie bande originale
@Anime

Ce que j’aime dans l’animation japonaise, et dans ces « slice of life », ou « tranche de vie », c’est qu’elle nous offre très généralement une étude de caractères, ce que je préfère dans les médias. Ici nous avons le protagoniste, qui se définit à Sakura par cette phrase : « je n’aime pas les gens, et les gens ne m’aiment pas ». On se rend compte que la vérité serait plutôt « Je n’aime pas les gens, et je ne veux pas qu’ils m’aiment. »

Sakura, elle, est aux antipodes du jeune garçon : lycéenne elle aussi, âgée de 17 ans, elle est extravertie autant qu’il est introverti, rieuse et gaie autant qu’il est triste et apathique, bavarde et exubérante, autant qu’il est taciturne et discret… Les deux jeunes gens sont dans la même classe, et la relation qu’ils vont nouer dans un but que j’expliciterai plus tard va beaucoup perturber le quotidien du jeune homme. Lui qui n’aspire qu’à la discrétion et à l’invisibilité, se retrouve au cœur des rumeurs, jalousies et incompréhensions du reste de la classe.

Mais comme le lui expliquera Sakura, tout repose sur le choix que fait le jeune garçon. Rien n’obligeait en effet le jeune homme à accéder à la demande de la jeune fille, connaissant l’issue de leur relation.

Apprendre à profiter de la Vie
@Art House / @Anime / Netflix
Source : Allociné

Le film permet de ce fait de s’interroger sur les choix que nous faisons, la vision de la vie que nous avons, le sens que l’on donne à notre vie. Cela est d’autant plus vrai que le discours est tenu par des jeunes gens au sortir de l’adolescence, qui doivent réfléchir à ce qu’ils veulent pour la vie qu’il leur reste.

Le problème est exacerbé par une urgence dans la situation des deux protagonistes : Sakura est atteinte d’un mal incurable. Son pancréas se détériore de jour en jour. Il lui reste moins d’un an à vivre. Et c’est auprès de cet étranger, ce garçon avec lequel elle n’a aucun lien si ce n’est le hasard d’une rencontre, qu’elle choisit de profiter de ces derniers mois.

L’histoire paraît banale, sans surprise. Évidemment, la Force de Vie qui bouillonne en Sakura, va finir par se transmettre à ce garçon qui se cache par peur de souffrir, et donc de vivre…

Pourtant, on se laisse prendre au jeu de ces deux enfants innocents qui découvrent l’amour et l’amitié, qui se découvrent l’un l’autre, à travers des jeux d’adolescents, comme ces « action ou vérité »,  et des défis, ceux d’une jeune fille de 17 ans qui se sait condamner et qui souhaite réaliser ses plus grands rêves.

Derrière le sourire…
@Art House / @Anime / Netflix
Source : Allociné

Là où le film surprend, c’est qu’il ne prend pas le chemin que l’on pensait. Il y a tout d’abord cette scène particulièrement perturbante où la relation des deux protagonistes aurait pu basculer du tout au tout, et où elle prend alors un virage plus intense, déterminant, un de ces moments où finalement la parole se libère. Et enfin un élément violent et totalement inattendu vient bouleverser le programme des jeunes gens. Le genre d’événement qui donne envie de crier, qui pourrait nous mettre en colère, devant une telle injustice. Et puis finalement, ça sert le propos, ça sert le film. C’est une évolution différente de celle à laquelle on pensait, ça surprend, et c’est bien.

Le film arrive à une conclusion devinée depuis longtemps, mais ça reste beau, de voir la Force de Vie l’emporter sur le reste. L’étape du deuil n’est pas occultée pour autant, et les moments douloureux restent difficiles à voir. Mais c’est fait avec intelligence, le film prend le temps qu’il faut pour franchir cette étape. D’ailleurs, si vous n’avez pas vu le film et que vous prévoyez de le voir, pensez à bien regarder jusqu’au bout, après le générique.

Je m’aperçois que je me suis longuement épanchée sur le propos du film, sans parler de la forme.
C’est parce qu’elle est classique. Les traits des personnages sont très peu détaillés, l’animation est simple et le film ne brille pas par cette dimension-là. On reste dans l’animation japonaise donc, pour ceux qui aiment le genre, agréable à regarder, légère et colorée. Mais on est loin du niveau de détails d’un YOUR NAME par exemple, même si la pureté des traits permet de mettre en valeur la jeunesse et la fraîcheur des personnages, les vrais atouts du film.

Quelques mots pour finir sur le doublage français. Rien d’exceptionnel. Il n’est pas « mauvais ». Le garçon est atone, la jeune fille enjouée. Mais j’ai eu beaucoup de mal avec la scène de craquage du personnage principal. Rien que pour cela j’ai regretté de ne pas avoir regardé en VO… Dommage que l’animation japonaise reste un secteur de niche, où la direction artistique ne puisse pas être à la hauteur de la version originale, comme ce fut le cas pour ARCANE par exemple…

En résumé, JE VEUX MANGER TON PANCREAS fait partie de ces œuvres touchantes qui vous marquent pour un moment et vous amènent à réfléchir au sens de votre propre vie. Une œuvre qui vous fait du bien. Indispensable donc.

Une rencontre sous les cerisiers du printemps…
@Art House / @Anime / Netflix
Source : Allociné

La BO : N’être que de passage juste pour saluer un petit bout de plage qui parle d’amitié…

54 comments

  • Matt  

    Hmm…
    ça semble bien fait.
    Après j’ai quelques craintes avec ce genre d’histoires « slice of life »

    Que ce soit moralisateur et que ça te dise ce que tu dois faire de ta vie (sous-entendu : être introverti c’est mal, faut aimer faire la fête et être plein d’énergie, avec comme idée reçue que « profiter de la vie » c’est forcément être hyperactif et fréquenter des tas de gens.) J’ai beaucoup de mal avec ça, c’est même une raison pour laquelle je vois une psy, savoir s’accepter comme on est, même si on n’est pas un fêtard hyperactif et qu’on se sent en décalage avec les autres. Du coup n’importe quel truc qui véhicule l’idée que c’est pas bien d’être comme ceci ou cela et qu’il faut se comporter de telle façon, ça me fait profondément chier. Je n’aime pas cette idée qu’il y aurait des règles pour bien vivre.

    Ensuite, chez moi il y a un effet pervers à ces histoires sentimentales. Je sais que tu dis être très sensible et apprécuer les jolies histoires qui finissent bien. Mais souvent pour moi, regarder des comédies sentimentales ça me file plus le bourdon que lire un truc d’horreur. Parce que c’est rarement réaliste, très romancé, et ça te dépeint un type de relation de conte de fées qui te fait juste réaliser que la vraie vie c’est nul à côté…
    L’exception ça doit être le film Eternal sunshine of the spotless mind qui a l’idée de montrer les emmerdes d’une relation et les difficultés. C’est toujours la partie occultée dans les films, comme si tout était une amourette pure et innocente d’ado, avec le film qui se termine avec un bisou et…on parle pas d’après^^, au bout de quelques mois ou années, les problèmes, etc.
    C’est juste du rêve en fait. Et c’est plus déprimant qu’autre chose pour moi.

    Bon là je comprends bien qu’on n’est pas à Hollywood et que la fille meurt donc c’est peut être moins cliché mielleux…mais en gros j’explique pourquoi de base ça ne m’attire pas et que je me méfie des trucs qui ressembleraient trop à des guides sur comment il faut vivre sa vie.

  • Présence  

    Quelle diversité sur ce blog. Voilà un anime très éloigné de ma zone de confort. Merci pour cette découverte et cette présentation chaleureuse.

    Elle est extravertie autant qu’il est introverti : les contraires attirent ?

    L’histoire paraît banale : pas tant que ça quand même, de savoir qu’on passe un an avec une personne qui n’a plus que ce temps à vivre. Quoi qu’il en soit, je suis toujours épaté par la capacité es animes et des mangas à raconter des histoires aussi diverses et aussi touchantes. Pour reprendre une remarque d’Eddy hier, c’est une sensibilité d’histoire qui se marierait mal avec la propension au spectaculaire des comics.

    • zen arcade  

      « Pour reprendre une remarque d’Eddy hier, c’est une sensibilité d’histoire qui se marierait mal avec la propension au spectaculaire des comics. »

      Et si j’évoquais par exemple le Ghost world de Clowes en le comparant avec les brouettes de shônen nekketsu qui envahissent les rayons, je pourrais dire exactement la même chose mais dans l’autre sens.

      Il y a de tout, partout.

      • Présence  

        Entièrement d’accord également. En fait je manque de culture pour savoir si I want to et your pancreas peut-être classé dans le registre de la production mainstream des animes : c’est le présupposé sur lequel je suis parti, peut-être à tort. Je comparais plutôt de manière implicite l’école Jack Kirby chez Marvel en superhéros, avec ce qui me semble commun en termes d’animes. Mais je me rends compte que je suis peut-être à côté de la plaque.

  • Tornado  

    Vendu ! J’aime autant le média de la japanime que la capacité de ses auteurs à créer des récits originaux et profonds. Et ce même si je trouve le titre du film d’une rare laideur. Un truc qui, sans l’article, aurait pu suffire à me faire rebrousser chemin…

    La BO : J’ai toujours bien aimé Calogero. Typiquement le genre d’artiste (sans prétention et super musicien de surcroit) qui va attiser le mépris des puristes. Il va laisser quelques belles chansons poignantes derrière lui.

  • Eddy Vanleffe  

    Bravo.
    il fallait bien la sensibilité de Kaori pour parler de ce magnifique film d’une sobriété extraordinaire, d »‘une sensibilité à fleur de peau et d’une justesse hallucinante.

    @Matt, les japonais ne font pas de pensum avec des modes d’emploi d’une vie idéalisée uniquement dans un monde vendu comme meilleur. rein à voir avec PIxar qui la joue nostalgique avec un message c’était mieux avant quand tout était plus humain dans les CARS, TOY STORY, WALL-E tout en utilisant le dernier logiciel d’animation au top du top…
    non les japanimes sont les maître absolus des tranches de vie puisque le scénario est toujours à hauteur d’humain sans les méjuger, avec une pudeur qui n’appartient qu’à eux… là encore, c’est un pur bijou un peu en dessous de YOU LIE IN APRIL.
    je viens de découvrir KOMI CHERCHE SES MOTS et c’est vraiment encore un petite merveille (même si plus légère)

    • zen arcade  

      Bof, j’aime pas ces oppositions très schématiques et caricaturales entre japonais, américains ou quoique ce soit.
      Selon l’angle que l’on choisit, on peut dire tout ce qu’on veut, dans un sens ou dans l’autre, ça ne va pas très loin et on reste dans le domaine du cliché réducteur.

      « Magnifique film d’une sobriété extraordinaire, d »‘une sensibilité à fleur de peau et d’une justesse hallucinante. » : je pourrais utiliser exactement la même phrase pour définir le Restless de Gus Van Sant que je citais plus haut et qui est un film américain.

      Ceci dit, Your lie in april, c’est très beau effectivement.

      • Eddy Vanleffe  

        Pourtant les sensibilités des pays ne sont pas les mêmes, et c’est tant mieux d’ailleurs sinon je ne vois pas l’intérêt de s’intéresser à un cinéma plutôt qu’à un autre.
        je sais bien que c’est schématique mais en une ou deux phrases, on article pas une pensée argumentée pointue.
        il y a des grande lignes assez courants dans le cinéma hollywoodien qui ont fini par devenir des réflexes de sectateurs et ça fait du bien de changer un petit peu parfois
        grâce à leur manie de faire des remakes automatiques de tout ce qui vient de l’étranger, on peut avoir une assez bonne idée de ce est différent au niveau pop-culture chez eux et les autres par un jeu de différence dans lequel on peut souvent retrouver des marqueurs redondants.
        Pour ma part en effet si je parais distant vis à vis des USA, c’est que c’est un pays dont je n’attends plus rien et donc je me défie culturellement.

        • zen arcade  

          Les Etats-Unis ne se limitent pas à certaines propositions calibrées made in Hollywood et les productions japonaises regorgent de merdes infâmes.
          La diversité, elle est présente dans les spécificités culturelles liées à chaque pays mais elle est aussi présente à l’intérieur des façons de faire du cinéma dans chaque pays.
          On peut souvent aussi aisément tisser des liens entre telle oeuvre japonaise et telle oeuvre américaine qu’entre cette oeuvre japonaise et une autre oeuvre japonaise.
          J’aime penser que les idées de diversité et de spécificité, elle ne font sens qu’associée avec l’idée des ponts qui relient. Et les ponts, ils n’ont que les limites qu’on choisit de leur imposer..
          Quand je vois Jackie Chan, je vois aussi Buster Keaton. Quand je regarde Le syndicat du crime, je sais que ça ne pouvait être fait qu’à Hong-Kong mais je sais aussi ce que John Woo doit à Melville ou à Gene Kelly.

          • Kaori  

            Je comprends, c’est un point de vue que j’apprécie 🙂

          • Eddy Vanleffe  

            Je suis tout à fait d’accord avec cette partie de définition de la diversité sur les ponts…
            et je suis aussi d’accord sur le fait que de très bons artistes subtiles ça existe partout…
            Je me référais en comparant les industrie au fait de ce qu’elles représentent en gros…
            dans l’offre américaine je vais être sans doute plus sensible à cette frange dont tu parles et qu est moins connue et par la même et même si c’est chiant de le dire moins représentative. les réalisateurs actuels s’en plaignent de plus en plus. le modèle Disney écrase tout sur son passage en devenant une sorte de monopole qui bouffe tout sur son passage.
            en tant que tel , je fais parti du public échaudé.
            pour ce qui vient de l’Asie, même si ça change avec les plateformes de streaming , on a quand même un gros tri et l’effet de saturation est moindre

  • Kaori  

    @Presence : merci 🙂
    Les opposés s’attirent, parfois 😉 . On dit aussi que « qui se ressemblent s’assemblent »…
    Mais oui, ma meilleure amie était extravertie quand j’étais enfant/ado…

    @Tornado : contente de te l’avoir vendu ! Sans Bruce et Eddy, je n’aurais jamais sauté le pas pour le voir…
    J’aime beaucoup Calogero, depuis longtemps. Il a un sens de la mélodie que j’aime depuis longtemps. Déjà quand il était dans les Charts… Contente que quelqu’un de l’équipe apprécie aussi 🙂

    @Matt : je comprends tellement ce que tu veux dire… C’est un des aspects qui me dérange aussi. J’y ai beaucoup pensé après le film, car je suis introvertie et que je crois à une certaine définition qui dit que les extravertis ont besoin de la présence des autres pour se recharger, tandis que les introvertis ont besoin d’être seule pour cela. Je suis une grosse introvertie, au sein même de ma famille. J’ai besoin d’être, seule, au calme.
    Cela dit, le garçon ne devient pas extraverti pour autant. Mais il apprend qu’être aimé, ça fait du bien, et aimer, c’est bien aussi. Il n’est juste « plus seul ».
    Pour les histoires d’amour, il n’y en a pas vraiment ici. C’est compliqué. Et ce n’est même pas le thème principal selon moi.

    • Matt  

      C’est ça, on se comprend^^
      Et puis les persos hyperactifs, c’est mignon et rigolo en anime, mais en vrai c’est épuisant…^^

  • zen arcade  

    Ma fille de 16 ans a regardé le film et n’a pas du tout aimé donc je n’ai pas poussé plus loin.
    Mais ton article me donne envie de lui donner une chance quand même.
    Le pitch me fait furieusement penser au film Restless de Gus Van Sant qui me semble très proche dans son déroulé et son propos.

    • Kaori  

      Je ne connais pas RESTLESS, je suis allée voir le synopsis et, bien que tu n’aimes pas les propos qui catégorisent les œuvres selon leur origine, c’est différent. RESTLESS raconte une histoire d’amour. Ici ce n’est pas le cas. Je rejoins Eddy, ce que tu appelles clichés, je vois ça comme une histoire culturelle. Il y a toujours une grande pudeur dans les œuvres des Japonais. Les contacts physiques sont peu nombreux. Les baisers encore plus rares. C’est culturel. Là où je te rejoins c’est que bien que différente, la façon qu’ont les Américains de traiter certains sujets peut être très belle et émouvante aussi. On peut aimer les deux. C’est mon cas. C’est moins le cas de Eddy et Matt 😉 .

      • Eddy Vanleffe  

        heu…j’ai vu une histoire d’amour moi dans ce film…j’ai eu la berlue?

        • Kaori  

          Ha ha !
          J’y vois quelque chose d’indéfini, une amitié-amour qui se découvre, des sentiments qui se révèlent, une découverte de l’attirance physique aussi. Mais il n’y a pas de passage à l’acte, pas de couple officiel. C’est pour ça que je dis que ce n’est pas une histoire d’amour, mais tu as raison, c’est une histoire d’amour, juste pas dans les standards auxquels on est habitué…
          La scène où Sakura attrape le garçon par derrière a pas mal choqué mes enfants par exemple. Ils y ont tout de suite vu une agression. C’est une des scènes les plus perturbantes et les plus fortes que j’ai été amenée à voir récemment.

          Ensuite, est-ce que leurs sentiments se seraient développés, si Sakura n’avait pas été condamnée ? J’ai l’impression qu’il a ressenti de l’amour envers elle parce que c’est elle qui lui a fait découvrir tout ça. Donc on est loin d’une « classique » histoire d’amour comme je les vois.

          • Eddy Vanleffe  

            Très bien, je comprends et c’est un des trucs « culturels » que j’apprécie chez eux justement…
            si tu regardes Friends, ils couchent à peu près avec 1600 personnes et s’imaginent tomber éperdument amoureux à chaque fois… c’est un exemple exagéré je le sais, mais c’est typiquement e genre de truc qui me fait décrocher…
            arc’est pour moi totalement stupide
            alors que les regards, le trouble, les silences la gène, pour moi c’est bien plus proche d ce que je connais du sentiment amoureux…

          • Kaori  

            Oui, je suis d’accord, mon frein, c’est le fait que c’est une découverte, et que donc tout est plus fort.
            La même chose avec des adultes, je ne me serais pas posée la question, je pense…

      • zen arcade  

        « Il y a toujours une grande pudeur dans les œuvres des Japonais »

        Ca, par exemple, c’est un très beau cliché.

        Pour ce qui est de Restless, c’est quand même l’histoire d’un garçon solitaire et introverti qui s’ouvre et se transforme au contact de l’énergie diffusée par une jeune fille atteinte d’une maladie incurable et qui meurt à la fin.
        Que ce soit une histoire d’amour n’est pas l’essentiel.
        La comparaison avec Pancreas me parait fondée, même si le registre n’est pas complètement le même.

        • Eddy Vanleffe  

          Bon évidement si tu me cites des hentai…oui la pudeur est partie en fumée, en revanche en général, on est quand même dans des œuvres où en règle général les personnages rougissent quand il se tiennent la main et où ils s’imaginent avoir des « baisers indirects » quand ils boivent à la même bouteille.
          Après je me doute bien aussi que les japonais n’ont qu’un lointain rapport avec leurs avatars de papiers, mais ça c’est dans le contrat dès que tu ouvres un manga.
          Tu parles de la pléthore de Nekketsu…
          bon ça aussi c’est un cliché
          je revois le rayon du FURET DU NORD et on a un bloc consacré aux Yaoi/Yuri qui a déjà le mérite d’exister. un mur shojo, un mur nouveauté « découverte du magasin où tu peux trouver un peu n’importe quoi, un énorme mur seinen avec un meuble qui met en lumière les nouveauté du genre.
          puis en effet une énorme mur et un couloir consacré aux shonen et à ce qui marche et enfin deux meubles pour les manga deluxe et d’auteurs où on retrouve les éditeurs « Lézard noir » « mangetsu » etc…
          l’offre est varié et visible…
          du coté comics quant repoussé les murs de Panini et de Urban, il n’y a plus qu’un muc pour le reste où quand tu as éliminé les Walking dead et les Star wars, ben c’est peau de chagrin. et vendeur qui te regarde les yeux vides ne sahcant même ni de quel éditeur tu causes encore moins d’auteur.

          • zen arcade  

            Ce que je veux dire, c’est que ce que l’on associe à de la pudeur, ce sont en fait juste des conventions sociales différentes des nôtres qui ne recouvrent qu’imparfaitement ce que nous appelons la pudeur.
            Après, tu vas me dire que les conventions sociales ne viennent pas de nulle part et ça sera vrai.
            Mais ce qu’il faut vraiment comprendre dans le mode de fonctionnement japonais, c’est la différence entre ce qui relève du public et du privé, ce qui relève de l’extérieur et de l’intérieur, avec des normes sociales qui varient énormément selon la situation dans laquelle tu te trouves et la/les personnes avec qui tu es en interaction. Tout cela dépasse très largement le concept de pudeur.
            Bon, ça fait presque 20 ans que je suis marié avec une japonaise et je découvre toujours de nouvelles subtilités. 🙂

            Ce qui est marrant aussi, c’est ce que me disait ma plus grande fille récemment à propos des « manga de romance » et des relations lycéennes.
            Elle a l’habitude de lire les manga en japonais et de regarder les anime en japonais (elle est parfaite bilingue, elle a des amies au Japon) et elle me disait que dans ce domaine, les traductions en français sonnent très faux. Même pas parce que c’est mal traduit mais parce que le parler des jeunes japonaises est impossible à retranscrire avec justesse en français. Et que la version française tire tout vers quelques chose qui nous semble très nunuche en dévitalisant la saveur et le naturel du dialogue japonais.
            Je pense que cette impossibilité de rendre le naturel des conversations pour le remplacer par quelque chose qui nous est intelligible en français joue dans l’image que l’on a de la romance lycéenne à la japonaise au travers des manga et des anime.

          • Eddy Vanleffe  

            Pour la traduction et sans avoir la prétention de connaitre le moins du monde le japonais, je crois deviner ce que ta fille veut dire.
            souvent les dialogues français ne font pas naturel pour un français… alors j’imagine bien qu’une personne à même de voir tous les fils manquant de la tapisserie, ça doit lui sauter aux yeux.
            Pour moi, (et c’est perso) on ne trahit pas assez le texte. de toute façon c’est possible de « coller ».
            j’ai lu le première version de Maison Ikkoku et c’était illisible parce qu’ils ont voulu rendre la dévotion qu’a Yusaku pour Kyoko mais quand on est bourré on gueule pas « je vous aime Mme la concierge ! » le gag tombe à plat complémentent.
            et c’est un exemple parmi tant d’autres…langue de jeune, relation à l’autre et tous ces niveau de lectures, on a beau vouloir les respecter au max, on fait un plat souvent indigeste à la fin.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Kaori,

    merci pour cette article sur un animé intéressant. Je me rappelle avoir échangé avec Eddy dessus il y a quelques mois.

    Je suis friand de ce type d’histoire, ce genre d’animé qui plus est quand cela se déroule au Japon. Je me rappelle avoir passé un bon moment mais….
    Mais car finalement rien de nouveau sous le soleil, ayant vu et lu cette histoire très (trop ?) souvent. Cet animé n’a pas réussi à me surprendre avec un truc en plus. J’étais donc déjà en terrain conquis mais sans avoir ensuite l’envie de le revoir, comme un produit de consommation de ma sphère intime.

    cela peut nous paraître étrange, à nous, occidentaux, mais au Japon il est de coutume de s’appeler par son nom de famille. Seules les personnes proches sont autorisées à s’appeler par leur prénom => j’ai lu cela récemment dans BLUE FLAG où l’appellation par le prénom celle le pacte d’amitié entre les protagonistes.

    Pour la BO pas fan de Calogero sauf qu’il a fait partie des CHARTS, groupe dont je me suis produit sur scène sur leur Aime-moi encore ( j’ai fait de la danse dans ma jeunesse). Donc je valide 🙂

    • Kaori  

      Merci pour ton retour, Fletch.
      Oui, c’est ce que je soulignais dans mon article, on a déjà vu ça. J’ai passé un très beau moment, est-ce que j’y reviendrai pour autant ? Les œuvres sur lesquelles je reviens sont très rares ces dernières années. Des comédies romantiques comme LOVE ACTUALLY, une série aboutie de bout en bout comme ARCANE, un bijou comme YOUR NAME… mais JE VEUX MANGER TON PANCREAS, je ne suis pas sûre…Peut-être pour le voir en VO.

      Tu as dansé sur les Charts ? C’est amusant 🙂 .
      Calo a fait du très bon, et du moins bon, comme tous les artistes. Je suis moins fan de ses derniers albums. Ceux de milieu de carrière sont très bons par contre.

      • Fletcher Arrowsmith  

        oui un jolie duo avec un porté à la clé (le seul que je n’ai jamais fait d’ailleurs)…. Cela ne me rajeunit pas …

        je valide bien évidemment LOVE ACTUALLY et pour la Saint Valentin ce fut pour la énième fois COUP DE FOUDRE A NOTHING HILL.

        Pour revenir sur JE VEUX MANGER TON PANCREAS (d’accord avec Tornado, quel titre horrible, réellement), j’ai depuis la perte de certains de mes proches et le fait d’être père de plus en plus de mal à me confronter avec la maladie, les cancers ou autre leucémie. C’est un cap à passer (ou pas) mais clairement cela joue dans mon ressentie sur ce type d’histoire. J’ai plus une envie de rêver, de croire qu’ils vont s’en sortir malgré les beaux messages derrières. La série (la première saison) de 13 REASONS WHY m’a beaucoup touché car jusqu’au bout j’ai cru qu’Hannah n’était pas morte, qu’il y avait un twist auquel je voulais croire.

        Je suis très fleur bleu, mais il faut que l’émotion vienne, je n’ai pas envie très souvent me sentir manipuler. Et sur JE VEUX MANGER TON PANCREAS je n’ai rien ressenti de plus, je suis resté assez insensible. Peut être trop de caricature, d’exubérance ou de côté tête à claque dans les personnages alors que je sais très bien que c’est une des caractéristiques des mangas et de l’animation japonaise. Sur celui là cela n’a pas fonctionné sur moi tout en reconnaissant la qualité de l’œuvre par contre.

        • Kaori  

          J’ai pour ma part le chemin inverse… Etant été hypersensible durant quasi toute ma vie, et ayant la fâcheuse manie à ressentir les émotions des personnages, j’ai fui le plus possible toutes les œuvres qui se finissaient mal. Aujourd’hui, je suis capable de distance, la Vie apporte une carapace, je ne sais pas… Dès le départ, en imaginant ce qu’allait ressentir ce garçon « vierge » de toute attache, libre et seul au départ, qui découvre les sentiments, la chaleur humaine, et finit par perdre son ancrage dans le monde réel, ça m’a bouleversée, j’étais déjà en train de pleurer au tout début du filme XD. Mais la Vie reprend son cours après, mes proches sont là et je peux passer à autre chose. Pas comme quand je sortais du ciné après L’ARMEE DES DOUZE SINGES et où il me fallait des semaines pour m’en remettre !

  • Jyrille  

    Salut Kaori, je ne vais pas lire ton article car promis, je vais le regarder rapidement. Il le faut. Et après je reviens.

    La BO : je n’aime pas la production Calogero en général même si je le trouve talentueux et très bon musicien. Quelques-uns de ses textes sont bien. Celle-ci passe bien, c’est sympa.

    • Kaori  

      Bien noté, Cyrille 🙂

      Pour Calogero, cette chanson date de 2004, et a été écrite pour les 20 ans du Sidaction. C’est une chanson que j’aime beaucoup. J’avais acheté l’album collaboratif, on y trouve Benjamin Biolay, quelques stars et les noms habituels. C’est la seule chanson que je n’ai jamais oubliée !

  • JB  

    Belle présentation : je crains de bien trop me reconnaître dans la description du protagoniste ^^ Bien que ce style d’histoire ne soit pas ma tasse de thé, je pense que je vais me laisser tenter !

  • Bruce lit  

    Comme tu l’écris si bien Kaori voici un film d’une très grande force émotionnelle et intelligemment mené de bout en bout. Plus que dans la pudeur japonaise, c’est presque de l’amour courtois. J’ai adoré le personnage de Sakura qui est capable de voir chez ce jeune garçon introverti l’homme qu’il n’est pas encore devenu. Elle le force à changer pour le meilleur. Ce n’est ni de l’amour, ni de l’amitié : le film par d’une zone inexplorée qui est celle du compagnonnage une notion qui me tient à coeur. On peut à un moment de sa vie partager une expérience très forte avec un inconnu et passer à autre chose.
    Globalement, le film n’est qu’une déclinaison de YOUR LIE IN APRIL en version courte et sans le volet musical. Mais c’est très très touchant. Tu as raison de dire que ces oeuvres qui évoquent la mort nous amènent à nous questionner au sens à donner à sa vie. C’est personnellement ce que j’attends d’un médium. Non pas de me guider, mais de me proposer un chemin. La série
    FEET UNDER aura eu cet effet déterminant dans ma vie.
    Merci du fond du coeur pour cette jolie review.

    La BO : Ni pour, ni contre. Je ne déteste pas. j’avais bien aimé FACE A LA MER.

    • Kaori  

      Je constate qu’on y a vu la même chose. Le terme « compagnonnage », bien que pas très élégant, est tout à fait le sens que j’y donne. Elle cherche quelqu’un pour l’accompagner. Et tu as tout à fait raison : elle voit en lui l’homme qu’il n’est pas encore devenu, et qu’il ne serait peut-être jamais devenu sans elle. Elle voit un possible, quand elle n’en a plus… C’est une histoire terriblement touchante.
      Je n’ai pas encore regardé YOUR LIE IN APRIL. Et je n’ai pas vu SIX FEET UNDER. Trop de choses à regarder !

      Calogero a de très jolies chansons, c’est un compositeur qui se marie bien avec une autrice que j’aime beaucoup, Zazie. Ils ont mis en mots et en musique des thèmes comme la paternité ou la femme dans des chansons que j’aime beaucoup. FACE A LA MER est un bon tube, oui. Bon duo qui joue bien sur les contrastes.

  • Eddy Vanleffe  

    Comme on l’avait fait la semaine dernière
    voilà ma sélection de mes films d’animation préférés que je pourrais regarder régulièrement sans me lasser

    50 MEILLEURS ANIMES

    1-URUSAI YATSURA 2 BEAUTIFUL DREAMER
    2-KIKI LA PETITE SORCIERE
    3-GALAXY EXPRESS 999
    4-NINJA SCROLL
    5-ALICE AUX PAYS DES MERVEILLES
    6-TYGRA LA GLACE ET LE FEU
    7-TOY STORY 3
    8-PERFECT BLUE
    9- YOUR NAME
    10-PAT LABOR
    11-WICKED CITY
    12-NAUSICAA DE LA VALLE DU VENT
    13-SILENT VOICE
    14-GHOST IN THE SHELL
    15-COBRA D’OSAMU DEZAKI
    16-MACROSS DO YOU REMEMBER LOVE?
    17-L’EPEE DE KAMUI DE RIN TARO
    18-AKIRA DE KATSUHIRO OTOMO
    19-HANNA ET ALICE MENENT L’ENQUETE
    20-JE VEUX MANGER TON PANCREAS
    21-VENUS WARS
    22-BLANCHE NEIGE ET LES EPT NAINS
    23- LE TOMBEAU DES LUCIOLES
    24-SI TU TENDS L’OREILLE
    25- ALBATOR ATLANTIS DE MA JEUNESSE
    26-PORCO ROSSO
    27-ROUIN Z
    28-KABANERI OF THE IRON FORTRESS BATTLE OF UMINO
    29-COLORFUL DE KAICHI HARA
    30-FANTASIA
    31-LES DOUZE TRAVAUX D’ASTERIX
    32-RAIPONCE
    33-DEAD LEAVES
    34-PRINCESSE MONONOKE
    35-MON VOISIN TOTORO
    36-LE ROI DES RONCES
    37-VAMPIRE HUNTER D BLOOD LUST
    38-ZOOTOPIE
    39-DARK CRYSTAL
    40-LA VERITABLE HISTOIRE DU PETIT CHAPERON ROUGE
    41-L’AGE DE GLACE
    42-UN MONSTRE A PARIS
    43- BATMAN THE MASK OF THE FANTASM
    44-DARKSIDE BLUES
    45-METAL HURLANT
    46-URUSEI YATSURA 5 THE FINAL CHAPTER
    47-SHRECK 2
    48-LE ROI ET L’OISEAU
    49-LA REINE DES NEIGES
    50-TARZOON ET LA HONTE DE LA JUNGLE DE PICHA

    • Kaori  

      Jolie liste ! Par contre, je ne sais pas comment tu fais pour revoir LE TOMBEAU DES LUCIOLES !!

      J’essaierai de faire ma liste aussi, il y a beaucoup de ta liste que j’aime aussi (et beaucoup que je ne connais pas…)

      • Eddy Vanleffe  

        je vais étonner mais le tombeau des lucioles n’est pas le film qui m’a le plus ému de ma vie.
        je le trouve plus dur que triste…un peu comme des films comme Pluie Noire (sur les retombées de Hiroshima). ce qui a choqué, c’est que ce sont des enfants… je le trouve percutant, humaniste mais je ne suis pas à renifler bruyamment…
        par contre je ne peux pas voir le chien mourir dans JE SUIS UNE LEGENDE… ^^
        En fait pour une raison que je ne m’explique pas tout à fait A SILENT VOICE me flingue à chaque fois, le manga m’a tordu le ventre… cette quête de rédemption, cette façon de se raccrocher l’un à l’autre et cette idée d’apprendre la langue des signes pour demander pardon….

    • Jyrille  

      Yep, belle liste même si je n’ai pas tout vu. Moi perso, je mettrai LES INDESTRUCTIBLES, peut-être même dans mes films favoris tout court, et d’autres Pixar : tous les TOY STORY, MONSTRES ET CIE, WALL-E, et un autre de Brad Bird, LE GEANT DE FER évidemment !

      • Eddy Vanleffe  

        autant j’aime énormément de films Pixar, mais ça ne me marque pas…ils ont tous le même visuel par exemple…
        pas mal de manquant parce qu’il y a des pans entier de trucs que je n’ai jamais vu tout ce qui est Tim Burton par exemple…
        LES INDESTRUCTIBLES, j’ai pas aimé du tout par contre…je ne sais pas pourquoi.

        • Kaori  

          Je n’aime pas non plus LES INDESTRUCTIBLES. Ni le 2. Leur succès m’échappe.

          Je fais un peu l’amalgame Disney/Pixar. Je ne sais jamais si c’est du Pixar ou pas.

          J’essaye de faire une liste de mes animés préférés…

          • Jyrille  

            Pixar commence à être Disney après son rachat en 2006, donc à partir de CARS. Je ne suis pas du tout d’accord sur le fait qu’ils aient tous le même visuel. Tu trouves que NEMO ressemble à INDESTRUCTIBLES ?

            Personnellement le character design et les décors des deux Indestructibles font beaucoup années 50, le style Atomium, et sont clairement des inspirations de James Bond. Pour moi le premier est parfait de A à Z.

            J’aime bien REBELLE aussi, graphiquement c’est une tuerie.

          • Eddy Vanleffe  

            Pixar, c’est quand il y a un sous texte adulte flagrant…a un moment les animés de Disney seul étaient débiles (les Robinsons, Wild etc…)
            Au rachat avec Disney John Lasseter est devenu un boss de la maison mère… et les films Pixar ont peu à peu perdu de leur cachet jusqu’au covid. depuis leurs sorties en salle ont été sacrifiées…

          • Jyrille  

            Je n’ai pas vu les derniers Pixar, mais ce que je retiens surtout chez eux, c’est la retournement des clichés, les monstres qui ont peur des enfants puis qui les font rire plutôt que de leur faire peur, les jouets qui deviennent vraiment vivants mais qui doivent le cacher, les super-héros fatigués, les robots plus humains que les humains etc…

            Et ils ont fait une tonne de courts-métrages impressionnants, mon préféré étant PRESTO.

            C’est lorsque Lasseter est revenu chez Disney qu’ils ont retrouvé un peu de mojo : Raiponce, que tu cites et que je trouve génial, et puis le phénomène REINE DES NEIGES, qui doit beaucoup à Raiponce d’ailleurs. C’est lui qui est derrière tout ça.

  • Kaori  

    Enfants et animaux, pour moi ça me fait le même effet ^^
    Mais la petite fille m’a plus marquée que tout, impossible de ne pas avoir la gorge nouée… Je me rappelle de la chaine, du jour où j’ai vu ce film… J’avais raté le début (je ne savais donc pas que même le frère ne s’en sortait pas..), j’étais en convalescence suite à l’arrachage de mes dents de sagesse, donc j’avais 15 ans, et chaque fois que je pleurais, c’était un enfer ^^ (c’est l’époque où je me suis faite la promesse débile et intenable de ne plus pleurer devant un film… la grosse blague…). Un soir sur ARTE… Aucun film ne m’a fait un effet aussi violent…

    Il y a des scènes qui, selon l’époque et l’âge auxquels on les voit, nous marque plus ou moins. Un autre exemple : j’ai été traumatisée par le film L’OURS et la scène où le chasseur doit tuer son chien… C’est à peu près tout ce que j’ai retenu du film jusqu’à ce que je le revois une fois adulte ^^ . (et avec beaucoup de réticence…)

    Pour A SILENT VOICE, c’est aussi une question de sensibilité, de parcours, de résonnance…
    Dans les PIXAR, moi c’est VICE-VERSA qui me fait chialer à chaque fois. L’enfance qui disparait, c’est un thème qui bouleverse toujours… D’abord ma propre enfance, la mémoire qui disparait, les enfants qui grandissent. Moi qui voudrais garder une trace de tout, c’est compliqué ^^

    • Jyrille  

      VICE VERSA est super en effet. Il faut que je le revoie.

    • Eddy Vanleffe  

      vice et versa ça risque pas de me parler puisque j’ai passé tout mon enfance à attendre que ça soit fini… j’ai détesté cette période où tout le monde te parle comme à un teubé… où on peut rien faire par soi même… moi qui aimait être seul… on essaie aussi de te convaincre d’avoir des amis… quelle horreur!!!

  • Matt  

    Je l’ai vu en streaming.

    Alors…honnêtement c’est chouette, on va pas bouder. C’est joli, le protagoniste m’a d’ailleurs bien plu dans le sens où certes il est introverti mais ne semble ni désespéré ni loser ni spécialement malheureux. Ils n’en ont pas fait un gros nerd à lunettes débile.

    Par contre ce qui m’a un poil « dérangé » c’est les comportements un peu extrêmes. Le mec n’a littéralement aucun ami. Euh ok. Je suis plutôt introverti mais j’ai toujours eu 2 ou 3 potes quand même.
    Je ne dis pas que c’est impossible de n’avoir personne, mais ça « simplifie » un peu le propos en prenant le cas d’un mec vraiment isolé.

    Et la fille…bah…je ne sais pas comment se comporterait une fille qui sait qu’elle va mourir évidemment…mais elle fait trop pure, gentille, même caline et vachement rentre-dedans. ça n’existe pas ça^^

    En temps normal je m’en fiche un peu, c’est un anime, les comportements sont parfois un peu exagérés, mais étant donné que ça parle d’un sujet très sérieux et d’une étude de comportement qui existe dans la vie réelle…ça donne l’impression d’être un poil simplifié quoi.

    Après je suis curieux que vous n’ayez pas mentionné ce que dit Sakura sur la fin aussi, dans la lettre d’adieu. Peut être que ce n’est pas restranscrit dans la VF, mais en VO elle dit tout de même qu’elle admirait le mec pour sa capacité à avoir moins besoin des autres qu’elle pour se forger. ça me parait super important pour modérer le propos du « il faut s’ouvrir aux autres »
    Evidemment les extrêmes c’est jamais bon, faut avoir quelques potes aussi, mais j’ai trouvé ça chouette qu’il n’y ait pas de jugement et qu’elle parle de ça aussi.

    Au final ce n’est pas juste elle qui a aidé le mec. On sent qu’il l’a également intéressé pour ce qu’il est.

    • Kaori  

      C’est vrai, tu as raison de le souligner, Matt. Ils se sont apportés mutuellement, et elle n’avait pas pitié de lui. Il avait une force qu’elle enviait. Je crois qu’à ce moment du film, j’étais un peu trop dans les mouchoirs pour tout enregistrer ^^ .

  • JP Nguyen  

    Tiens, avec un tel titre d’anime, j’aurais bien vu du ABBA en BO. (bah oui, pancréas /abats)

    Euh. Je ne sais pas si je tenterai de le regarder un jour mais si je le fais, je saurai où je mets les pieds. Merci !

    • Jyrille  

      C’est une blague de Kad et O ça, dans QUI A TUE PAMELA ROSE ?

      – Il a mangé abats.
      – Il a mangé des abats ? C’est pas illégal.
      – Non, il a mangé ABBA, le groupe.

  • Patrick 6  

    et bien ça m’a l’air mignon tout plein ! A priori j’ai tout de suite pensé à Your Name (notamment pour la musique… que je trouve tout aussi… euh fadasse ^^ Fonctionnelle mais fadasse. Pas ma tasse de thé en somme mais qui met bien le film en valeur.)
    Bon bien évidemment je n’ai pas Netflix je devrais donc me fendre d’un dvd si je veux le voir un jour !
    Le thème mortuaire me fait (un peu) penser à Colorful (cité plus haut par Eddy) un sacré chef d’œuvre qui mériterait amplement un article ici-même !
    Perso j’ai déjà un peu taillé la route : http://mistermalcontentgoestojapan.blogspot.com/2017/06/colorful-de-keiichi-hara-2010-part-1.html

  • Jyrille  

    Très bel article Kaori, qui résume bien tout ce que j’ai pensé de ce film (je l’ai enfin vu !). En effet, graphiquement, on est loin des meilleurs, et en tant que thème, c’est le genre de film que je tends à fuir, le genre que ma femme adore. Sans doute que puisque c’est japonais, et malgré l’aspect mièvre, la musique romantique toute droit sortie de LA BOUM, à leur obsession pour les cerisiers en fleur au printemps, ils réussissent à sortir des vérités qui vont plus loin que cette histoire très triste. Nan mais quelle idée de regarder des films qui font pleurer à ce point franchement…

    Tu m’apprends un truc pour les prénoms, c’est hyper intéressant. Je ne dirais pas que le film est indispensable mais c’est un chouette moment très touchant qui rappelle pas mal de choses et remet en place les perspectives, un film qui fait du bien comme un album de Joy Division.

    • Kaori  

      Merci pour ton retour Cyrille, contente que tu aies apprécié malgré le sujet !
      Et le « indispensable » est dans le sens où nous vivons une période où tout ce qui peut nous faire du bien est plus que nécessaire…

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