Le choc des cultures (Iron Man : enter the Madarin)

1ère publication le 16/03/15- Mise à jour le 07/08/18

Iron man : Enter the Mandarin par Joe Casey et Eric Canete

Iron man façon art-déco !

Iron man façon art-déco !©Marvel Comics

AUTEUR : TORNADO

Iron Man : Enter The Mandarin est une mini-série en six épisodes réalisée en 2008 par le scénariste Joe Casey et le dessinateur Eric Canete (sic !), avec une mise en couleur de Dave Stewart.

VO : Marvel

VF : Panini

Joe Casey revient sur les débuts d’un personnage Marvel. C’est un peu sa spécialité en ce qui concerne son travail chez cet éditeur, depuis X-Men : Les enfants de l’atome.

Il s’intéresse ici à l’arrivée d’un super-vilain, le Mandarin, et à sa rencontre avec Iron Man, dont il demeurera toujours le pire ennemi, en même temps qu’un des plus intéressants. Car le super-héros en armure n’a pas toujours trouvé beaucoup d’adversaires à sa démesure…

Pour cette mini-série, Casey fait probablement aussi bien qu’avec ses travaux sur Avengers : Les plus grands héros de la Terre. Il fait en tout cas beaucoup mieux qu’avec le très, très décevant Avengers : Les origines

Un concept : Iron man chez les chinois…©Marvel Comics

La couverture de l’album, avec son look art-déco, donne une petite idée du contenu de ces six épisodes, qui verse dans le concept postmoderne. Suivant les traces de Jeff Loeb & Tim Sale , Casey et Canete optent pour un récit à l’allure intemporelle, dans lequel le style cartoon du dessinateur vient se fondre de manière cohérente.

La griffe du scénariste devient, à force, assez reconnaissable : Une écriture très dense, aux dialogues travaillés et complexes, qui nécessitent pour le lecteur d’être immergé dans le récit, ce dernier ne se laissant pas lire de manière désinvolte. Cette fois, Casey prend son histoire au sérieux et déroule une intrigue d’espionnage prenante et classieuse, complètement imprégnée de la mythologie de la série originelle, avec laquelle il prend pourtant pas mal de libertés !

Notre héros en armure vintage !

Notre héros en armure vintage ! ©Marvel Comics

Derrière le fil narratif, il développe même une métaphore politique avec la lutte des grandes puissances impérialistes, où se confondent parfois les notions de liberté et de libéralisme… Le style d’Eric Canete se démarque de celui de Tim Sale par son côté esquissé (les crayonnés doivent probablement être somptueux) et son encrage gras et « griffonné ». Mais attention, les décors demeurent soignés et précis, et toute cette impression d’esquisse n’est qu’apparente ! Le découpage est très classique, mais en même temps parfaitement rythmé.

Enter The Mandarin est une mini-série parfaite pour les lecteurs qui ne souhaitent pas lire les histoires publiées à l’époque, à la narration datée et très enfantine (l’arrivée originelle du Mandarin se trouve dans Iron Man l’Intégrale, Tome 1 ). Sans avoir la classe des œuvres de Jeff Loeb & Tim Sale, il s’agit pourtant d’une très bonne relecture, énergique et intemporelle, exigeante, virtuose et pleine d’esprit. Bonne pour tous les publics, excepté peut-être les puristes indécrottables pour qui seule la version d’origine reste valable…

Heu… Aurais-je trouvé là une source d’inspiration vintage ?

Heu… Aurais-je trouvé là une source d’inspiration vintage ?                        Copyright Buena Vista Pictures. 1991    Source Wikipedia

8 comments

  • JP Nguyen  

    Hum, sans vouloir faire de mise en boite, n’y aurait-il pas un t de trop dans Canette ? Il me semble que ça s’écrit Canete. A moins qu’il y ait des soldes des « t » et que vous ayiez pris un pack…
    Sinon, ça a l’air bien et j’aime bien certains travaux de Joe Casey (Wildcats, notamment) mais Iron Man m’est antipathique depuis « Civil War », alors je pense que je ne décapsulerai pas cette série de sitôt…

  • Présence  

    Un article très provocateur – Tornado utilise à nouveau le mot « enfantin ». Il met en avant un scénariste que Bruce ne supporte pas. Il fait apparaître en filigrane que personne n’a écrit d’article sur les Batman de Jeph Loeb et Tim Sale.

    D’un autre côté, cet article permet de voir les composantes qui élèvent un récit : une allure intemporelle, une écriture dense, une métaphore politique, et de l’action

    • Bruce lit  

      Joe Casey- Rien de ce que j’ai lu de ce type ne m’a convaincu. Je n’avais jamais imaginé qu’il puisse faire autre chose que du médiocre. Ton article et ceux en tiroir de Présence prouvent le contraire. Les dessins sont chouettes en tout cas.
      Concernant Iron Man quel est votre avis ? Le personnage a t’il toujours été un connard fini où n’est ce que très récemment qu’il l’est devenu ? Lorsque je lis mes vieux Strange, je trouve que Stark est très loin de ce qu’ont en fait Millar et le cinéma.

  • Tornado  

    Pas si différent du résultat finale en fait !

  • Marti  

    Malgré les somptueux dessins de Canete pour qui je trinquerais volontiers, le récit ne m’a pas accroché, et pourtant j’aime bien Joe Casey d’habitude. Il réalise un bon travail de réécriture en reliant les différents récits réinterprétés au Mandarin, mais cela reste un peu trop lourd à mon goût. Les récits old school des 60’s je peux en endurer à petite dose quand c’est pour ma culture lorsque je découvre les originaux, mais j’aime moyennement s’il s’agit d’une relecture.

  • Jyrille  

    Ca a l’air sympa. Je n’ai pas vu Rocketeer mais j’ai aussi pensé à l’affiche en voyant la couverture.

  • Marti  

    Eric Canete a d’ailleurs bossé sur Rocketeer, donc l’inspiration coule de source !

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