LE DIABLE DANS TOUS SES DETAILS (DAREDEVIL 4)


PARTIE 4 : FALL FROM GRACE ET LA FIN DU RUN DE D.G. CHICHESTER

Un article de DOOP

Voici la quatrième partie de la série d’articles sur la série Daredevil du numéro #234 au numéro #380. Nous abordons cette fois-ci la partie la plus connue du run de D.G. Chichester sur le personnage, tout du moins en France puisqu’il s’agit de la période FALL FROM GRACE, qui a vu sa publication dans les pages du magazine SPECIAL STRANGE après plusieurs années d’interruption.

DAREDEVIL #319-342
Scénaristes : D.G. Chichester, Gregory Wright, Alan Smithee
Dessinateurs : Scott McDaniel, Sergio Carriello, Tom Grindberg, Alexander Jubran, Keith Pollard
En 1963, un télépathe agent secret, Eddie Passim, cache dans le métro un virus qui permet à celui qui l’ingurgite de se transformer en ce qu’il souhaite. Revenu à la surface, de nombreux protagonistes se lancent alors à la recherche de ce virus, que ce soit Venom, la Main, Morbius, Silver Sable, un Daredevil démon ou encore…Elektra, qui fait son grand retour accompagnée de l’agent Garrett. Dans le même temps, un vol informatique sur les fichiers de Ben Urich révèle au monde entier l’identité secrète de Matt Murdock, qui par la même occasion a changé de costume ! Même si les révélations sur l’identité de Daredevil font long feu, Matt décide, pour protéger ses proches, de simuler sa propre mort et de prendre une autre identité.

Un arc souvent polémique et qui se voit un peu plus archétypal que d’habitude. On sent bien à travers les multiplications des personnages et les retournements de situation que les auteurs font tout leur possible pour redonner au titre une notoriété. En effet, le titre a plongé au niveau des ventes mais Chichester et Mc Daniel ne veulent pas laisser tomber. Et tout y passe : les guests du moment (Venom), le changement de costume et une fausse mort. Le costume gris a souvent été décrié mais en tout honnêteté, je le trouve réussi. Son introduction est peut-être un peu rapide et pas assez mise en avant mais il fait sens, en dépit de ce que les lecteurs ont pu raconter. Quand on combat des vilains comme Venom ou un démon, mieux vaut avoir une armure.

Le nouveau costume de Daredevil, qui a posteriori reste réussi. (DD #320)

L’histoire en soi est classique : un objet qui met des tonnes de personnes à sa recherche. Elle se déroule à 100 à l’heure et peut paraître, avec un regard actuel, assez désuète mais même si les circonvolutions du récit peuvent paraître trop compliquées, je n’ai pas pris de déplaisir à relire cette saga qui m’avait marqué il y a trente ans. Il faut dire que le dessin de Scott McDaniel évolue assez radicalement lors de cet arc. Est-ce dû à l’arrivée d’Hector Collazzo ? En tout cas le trait devient plus lisse, plus stylisé et tranche nettement avec les hésitations des précédents épisodes.

Après, le retour d’Elektra a longtemps fait débat. Frank Miller a notamment pesté sur le fait qu’on lui ait promis que lui seul aurait le droit d’utiliser le personnage. Il en a profité aussi pour égratigner Scott McDaniel en l’accusant de lui voler son style. Si je ne peux rien affirmer sur l’éventuelle promesse faite à Miller, je trouve quand-même que McDaniel a su évoluer et trouver son propre style. En toute honnêteté, il semble difficile de confondre une planche de Fall From Grace avec un dessin de Miller. Il y a certes des jeux de noirs et blancs, mais cela ressemble plus à un hommage qu’à une réelle volonté de copier le style.

Si le trait de McDaniel évolue et rend hommage à Miller, ce n’est pas vraiment du copier/coller. (DD #319)

En ce qui concerne Elektra et Garrett, encore une fois Miller fait un mauvais procès. Parce que même si la résurrection des personnages peut paraître un peu précipitée, Chichester respecte plutôt bien le cahier des charges des personnages. Il ne les trahit pas et ne les modifie pas : ils agissent comme Elektra et Garrett que l’on connait. Encore une fois, ce n’est pas le fait de ressusciter Elektra qui pose souci mais simplement que sa résurrection ne prend pas l’importance qu’elle devrait au sein de cette histoire. Il y a certes des défauts, peut-être certaines facilités, mais FALL FROM GRACE me semble être réalisé avec une réelle envie de redonner au personnage et à la série son lustre d’antan. Et ça fonctionne, le titre remonte même si Marvel fait plus de bruit avec la mini-série de Miller que le titre principal.

L’univers de Matt Murdock est chamboulé : il se fait passer pour mort, tout comme Daredevil, dont le nouveau costume et la nouvelle attitude (un peu plus sombre et sévère) font penser à tous les amis de Matt qu’il s’agit d’un nouveau personnage. On reparle enfin de Daredevil et c’est l’essentiel. Les auteurs semblent avoir trouvé la bonne formule, quitte à être peut-être un peu moins créatifs niveau histoire.

Le retour d’Elektra (DD#324)

Ils récidivent immédiatement avec l’arc TREE OF KNOWLEDGE. Fini les épisodes en deux parties ou les épisodes solos, désormais DAREDEVIL propose des sagas à suivre sur 5 ou 6 épisodes. TREE OF KNOWLEDGE commence par l’enterrement de Matt Murdock et les conséquences de sa disparition après de ses amis. On enchaîne ensuite avec un épisode 100% action, où le Daredevil nouvelle formule se bat contre un groupe de cyberterroristes à la solde du baron Strucker, System Crash.

Bizarrement, D.G. Chichester n’installe la nouvelle identité de Matt Murdock (Jack Batlin, un arnaqueur des rues) qu’au bout de deux ou trois épisodes. Il se concentre plus, comme on avait pu le voir dans FALL FROM GRACE, sur la multiplicité des guest-stars et les combats. Nous avons ici la présence de Gambit, d’Elektra, de la veuve noire et de Captain America. Et ces présences, parfois un peu superflues, minimisent le propos initial de D.G. Chichester et Scott McDaniel, centré sur l’espionnage numérique et la possibilité pour les états de surveiller les citoyens. Si Gambit apparait très peu, Captain America a un rôle un peu plus conséquent. C’est lui qui joue le rôle du contrepoint de ce nouveau Daredevil, un peu plus cynique. Et c’est plutôt une bonne idée puisque Captain America, en tant que l’un des plus « vieux » personnages de l’univers Marvel, a des difficultés avec la technologie. Et cette technologie est l’une des marottes de D.G. Chichester, qui dès ses premiers épisodes n’a pas hésité à l’introduire afin d’ancrer un peu plus Daredevil dans la réalité du moment. Nous avons une sous-intrigue avec Karen Page et des réseaux pédopornographiques qui commence à prendre forme mais qui ne verra pas de résolution.

DAREDEVIL a un nouveau costume et un nouveau modus operandi. Il devient un peu plus violent, un peu moins empathique : il doit en effet se faire passer pour quelqu’un d’autre que le justicier habituel. Bref, il correspond un peu aux standards de l’époque.

On sent véritablement que Chichester et McDaniel ont trouvé une formule qui leur permet de relancer la série, même si parfois elle se heurte un peu aux éléments ajoutés au départ. D’ailleurs, la fin de la série montre que si les auteurs ont tenté de moderniser le personnage en le faisant, sur la forme évoluer, avec un costume un peu plus brut, une violence beaucoup plus prégnante, le fond ne change pas. En effet, à la fin de l’histoire, Matt défend une des criminelles du groupe et promet à Captain America de garder un œil sur elle.

La confrontation entre les visions de la justice de Captain America et de Matt Murdock. (DD #332)

Ce qui montre bien que même si ce n’est plus la série Daredevil de l’année précédente, les bases de Chichester concernant la moralité du héros sont les mêmes. À noter un numéro « fill-in » réalisé par Gregory Wright, qui après avoir scénarisé quasiment tous les annuals depuis 5 ans se retrouve sur la série principale avec la lourde tâche de réaliser un numéro prolongeant l’histoire principale sans trop la faire avancer. Chichester et McDaniel devaient être en bout de course et totalement débordés. Le fill-in est dessiné par Sergio Cariello. L’arc se conclut plutôt honorablement, avec des dessins de plus en plus inspirés de Scott McDaniel.

Alors que D.G. Chichester et Scott McDaniel sont occupés à faire la mini-série ELEKTRA ROOT OF EVIL, la série régulière nous propose un récit en cinq parties réalisé par Gregory Wright et Tom Grindberg : FATHOMS OF HUMANITY.  L’histoire est un peu plus linéaire que ce que propose d’habitude D.G. Chichester. Nous nous retrouvons dans les bas-fonds des égouts de New York où Daredevil fait la rencontre d’un groupe de sans abri vivant sous terre depuis des décennies, refusant les contraintes du monde extérieur. Il va se lier d’amitié avec l’un des membres du groupe, tout en essayant d’éclaircir un attentat à la bombe. Son enquête va le mener vers le roi des égouts, cette sorte d’anti-Caïd que Frank Miller avait introduit dans ses premiers épisodes sur Daredevil.

Cela permet aux auteurs de faire un parallèle entre la descente aux enfers de Daredevil et l’ascension d’un Caïd qui petit à petit retrouve une place dans l’underground criminel de la ville. Les dessins sont signés Tom Grindberg, au style toujours très volatile à cette époque mais qui fonctionne plutôt bien sur cet arc. C’est extrêmement lisible et bien mis en scène. Encore une fois, on pourra reprocher la volonté d’intégrer aux forceps des guest-stars à chaque épisode, quitte à ralentir un peu le récit. Ici ce sont Blackwulf, Bushwacker mais aussi The Devourer et Deathlock qui viennent croiser la route de notre tête à cornes. Pour information, les trois derniers sont des personnages favoris de Greg Wright, qui les a souvent écrits dans une série régulière ou de nombreux annuals. À la fin de la série, le Caïd est prêt à faire son retour.

Un arc plus linéaire, avec de bons dessins de Tom Grindberg (DD #336)

Tout est en place pour une dernière aventure qui verra probablement le statu quo réinstallé dans le numéro #350. Tout du moins selon les plans de D.G. Chichester. Sauf que les éditeurs de Marvel en ont décidé autrement. La compagnie a en effet décidé de séparer la totalité de ses titres en plusieurs lignes chapeautées par un éditeur en chef. Alors que Scott McDaniel part dessiner les aventures du Bouffon Vert ; DAREDEVIL devient un titre de la ligne MARVEL EDGE (dirigée par Bobbie Chase) qui réunit les héros les plus sombres et les plus violents de l’univers Marvel classique comme le PUNISHER ou GHOST RIDER.

Ralph Macchio, l’éditeur emblématique du titre se voit débarqué et remplacé par Marie Javins. Bobbie Chase décide de se séparer de D.G. Chichester, dont elle semble ne pas apprécier le travail. Pas assez accessible ? Personne ne le saura et même pas Chichester qui sera débarqué du titre sans en avoir été au préalable prévenu. Bobbie Chase propose en effet le titre à J.M. De Matteis alors que Javins est en vacances, mais sans prévenir le scénariste actuel et lui laisse le sale boulot à son retour : annoncer à Chichester que celui-ci est viré du titre. Chichester décide donc d’anonymiser ses derniers épisodes sous le nom d’Alan Smithee.

Pour sa dernière histoire, le scénariste s’intéresse avant tout aux personnages secondaires de la série, en mettant Kruel, un ancien acolyte du Caïd sur leur route. Foggy Nelson, Cathy Malper, Karen Page, Glorianna O’Breen et Ben Urich ont en effet été témoins de l’affrontement quelques années plutôt entre Kruel et Fisk, le dernier laissant le premier pour mort et effaçant toute mémoire du combat des témoins de la scène. Le procédé est un peu cavalier et assez facile scénaristiquement à mon sens, puisque rien ne prédestine ces personnages à se retrouver au même endroit au même moment. Mais l’idée débouche sur une thématique assez intéressante : celle du héros au centre de l’univers. En effet, Kruel veut se venger des témoins du combat et comme ce sont des amis de Matt, ce dernier pense que le criminel lui en veut personnellement. Ce qui est totalement faux ! Matt n’a absolument rien à voir dans l’histoire !

Le récit se termine par une confrontation entre Kruel, le Caïd et Daredevil, confrontation qui établira un lien de confiance entre Foggy Nelson et ce « nouveau » Daredevil. Ce qui est assez amusant, c’est de voir que la dernière case réalisée par Chichester peut être mise en relation avec la dernière case d’Ann Nocenti, où Matt et Foggy sont enfin réunis. Cette fois-ci en revanche, ce n’est pas la relation Matt et Foggy qui a été le lien de la série, mais plutôt celui entre Daredevil et Foggy.

Le retour du lien Daredevil/Foggy Nelson (DD #342)

Le récit est particulièrement bien mis en images. Tout d’abord par Alexander Jubran puis Keith Pollard qui, à l’instar de Tom Grindberg, redonnent une ambiance plus linéaire et plus sombre au héros. On notera un élément très positif et très négatif du récit : les splendides couvertures de Mike Dringenberg et l’aspect assez gratuit de la mort de Glorianna O’Breen, l’ancienne petite amie de Matt puis de Foggy Nelson. Elle avait quitté ce dernier lorsque celui-ci avait défendu la Kelco lors du run d’Ann Nocenti et n’était plus reparue depuis.

D.G. Chichester laisse en plan de nombreuses intrigues secondaires qui auraient potentiellement pu donner naissance à de nouvelles séries. On ne parlera donc plus du duo formé de Karen Page et de l’agent Garrett qui étaient partis à la chasse aux criminels sexuels, ni même du travail de Foggy pour la station de télévision de Fisk. Quant à Elektra, elle disparaît totalement des pages de DAREDEVIL, en dépit du lien fort qui est sensé les unir. D’ailleurs le personnage va obtenir sa propre série mensuelle réalisée par Peter Milligan et Mike Deodato. Une série très éloignée des bases de Miller d’ailleurs. J.M. De Matteis reprend donc le flambeau au sein de la ligne Marvel Edge qui ne durera… que six mois !

Les Annuals

DAREDEVIL ANNUAL 10 : Cet annual met en valeur un vilain de la série MASTER OF KUNG-FU, le Ghostmaker, ressuscité par la Main. Il croisera la route de sa nemesis mais aussi de Daredevil et d’Elektra. Le scénario de Greg Wright est classique et les dessins de Chris Renkewitz manquent de maturité et gâchent l’histoire. On termine l’annual par une histoire de la Veuve Noire et de Nick Fury par Mindy Newell et Sergio Cariello.


La BO du jour :

23 comments

  • JP Nguyen  

    Concernant les dessins, je n’ai pas eu le même feeling que toi.
    MacDaniel accentue son utilisation du clair-obscur au fil de son run et ses contrastes évoquent quand même fortement le style de Miller dans Sin City (particulièrement notable dans un pin-up d’Elektra en NB et sur certaines covers).
    Plus tard,j’ai trouvé le DD de Grindberg trop bodybuildé et peu gracieux.
    Et pour les illustrateurs de la fin du run, je garde le souvenir d’un dessin fonctionnel mais sans âme.
    Dans l’ensemble, ce que j’aimais le plus dans le DD de Chichester, c’est sa combativité malgré toutes les merdes qu’il rencontrait (dans la lignée de Miller et Born Again). Par la suite, son côté dépressif à été un peu trop exploité, jusqu’à l’usure…

    • doop o' malley  

      Oh, la suite avec KESEL et KELLY est beaucoup moins dépressive, mais de fait ça ne marche pas puisque DD devient un clone de Spider-Man. Y’a que WAID qui a réussi

  • JB  

    Si j’avais bien aimé Fall from grace, je n’avais rien compris à l’époque de Tree of Knowledge. Internet et le concept de réalité virtuelle sont encore nouveaux et ni les personnages, ni les lecteurs, ni les auteurs ne les maîtrisent vraiment. La valse des personnages parfois obscurs n’aide pas vraiment à la compréhension.

    Pour l’arc Wright/Grindberg, le problème vient surtout que l’apparition du personnage sous Miller est, sauf erreur de ma part, resté inédite. Je crois me souvenir que j’étais allé vérifier dans mes Strange les numéros consacrés à la disparition de Vanessa Fisk pour voir si ma mémoire me jouait des tours. Par contre, c’était assez drôle de voir le personnage très niche de Blackwulf pointer son nez là dedans.

    Kruel : j’en garde surtout l’image choc de Glori chutant dans le vide en pensant à Matt, et le fait que cette histoire a été publiée entre la fin de Marvel chez Semic et les débuts de Marvel France. Comme toi, je trouve la coïncidence de la rencontre Karen/Foggy/Urich/Glori absolument trop improbable pour ma suspension d’incrédulité. Le seul point notable est que les conséquences de la mort de Glori pour Matt vont être superbement exploitées par DeMatteis.

    • doop o' malley  

      BLackwulf c’était un souhait de l’éditeur, imposé. Greg Wright en parle dans son interview.

  • Ollieno  

    Bon, je ne suis toujours pas fan de Fall from Grace et Tree of Knowledge ….

    Relus il y a peu (à la sortie – US – de l’Epic reprenant la saga) même avec les pages supplémentaire pour combler les trous… (plus lisible que les issues d’époque ou l’impression rendait encore plus noir / illisible certains passages).

    Grindberg, j’ai toujours eu un souci avec son dessin , trop massif, et comme le dit JP, Bodybuildé .. mais c’est aussi l’époque qui veut ça.. je trouve les Pollard qui suivent du même niveau (bien loin du Caviar Killer) .

    Et je ne suis pas fan des épisodes de De Matt’ qui suivent (trop larmoyant / tous les travers des épisodes les plus ‘psychologiques’ façon DeMatt’) .

    Bobbie Chase a été partie prenante de nombreux cas de conflit avec des auteurs à l’époque (Byrne, Chichester … ) elle va sortir ses mémoires sous peu … ou elle promet revenir sur tous ses sujets en donnant sa version des faits.

    • doop o' malley  

      De Matt c’est effectivement décevant, avec en plus une grosse retcon. Pour Chichester, Matt avait pleinement conscience de sa double identité. De Matteis a piétiné ça pour le faire entrer dans un moule qu’il maitrise. Donc ca marche mais c’est pas raccord

  • Jyrille  

    Encore une fois merci pour ma culture, Doop. Je ne pense pas lire ça un jour mais au moins je sais de quoi il retourne. L’identité secrète, un plot qui revient souvent. Et comme tu le dis, un autre bien connu : le McGuffin.

    Je ne suis pas trop fan des scans ici présents, l’encrage est un peu trop gras, et certaines cases et traits rappellent beaucoup Miller. Je découvre l’armure : typiquement le genre de choses qui me fait sortir d’une histoire.

    La BO : je suis complètement fan. J’ai découvert Björk et Gondry grâce à ce clip, que je trouve toujours aussi beau. Quant à la chanson, elle a le même pouvoir d’attraction qu’il y a trente ans. Ce fut une grosse claque pour moi.

    • Doop O Malley  

      Oh ben de rien.. bjork c’est une de mes madeleines.

  • zen arcade  

    « Encore une fois merci pour ma culture, Doop. Je ne pense pas lire ça un jour mais au moins je sais de quoi il retourne. »

    Pareil.

    La BO : extraordinaire morceau par une artiste qui l’est tout autant.
    J’aimais déjà les Sugarcubes mais là, avec ce premier single et son premier album, elle passe à un tout autre niveau. Et l’association avec Gondry pour le côté visuel fonctionne parfaitement.

    • Doop O Malley  

      oui..les trois ou quatre premiers de bjork sont très bons. après….j’ai.laisse tomber.

      • zen arcade  

        Chaque album de Björk explore et exprime une nouvelle facette de son talent.
        Elle est constamment en recherche d’approches nouvelles, elle s’entoure de collaborateurs qui la poussent dans sa créativité. Elle fait ce qu’elle veut avec intransigeance et beaucoup d’exigence, sans chercher le succès commercial à tout prix. Chaque nouvel album est indéniablement du pur Björk et pourtant il est différent de ceux qui l’ont précédé.
        Sa force créative depuis plus de 30 ans force le respect.
        Björk est une artiste exceptionnelle. Aujourd’hui autant qu’il y a 30 ans.

  • Tornado  

    Décidément, je suis passé à autre chose. Je l’avais déjà fait en arrivant au lycée. Mais je m’étais remis aux super-héros avec les Marvel Knights du début des années 2000. Là, c’est mort. Je n’arrive même plus à comprendre comment vous arrivez encore à vous intéresser à tout ça. Et quand en plus ça parle des coulisses avec les editors… alors là, j’ai l’impression qu’on me parle de plomberie ou de mécanique auto… Je ne comprends pas qu’on puisse s’intéresser à des trucs pareils…
    Désolé… 🫣
    J’ai quand même gardé MES Daredevil : Tout Miller (en tant qu’auteur), Smith, Quesada, Mach, Bendis et Waid + Loeb/Sale. Avec tout ça, j’ai une histoire complète que je peux relire à vie, sans me préoccuper de tout ce qui a pu se passer autour.

    La BO : Fan. Je l’écoute toujours. Ça n’a effectivement pas pris une ride.

    • Doop O Malley  

      alors sincèrement, les coulisses, moi c’est ce qui m’intéresse le plus. Souvent c’est là qu’on comprend le pourquoi du comment. Ca donne une autre vue.

      • zen arcade  

        On comprend souvent pourquoi c’est pas terrible alors que ça aurait pu être mieux… 🙂
        Face à ce constat, on peut comme Tornado se dire qu’on peut choisir de passer à autre chose.

  • Présence  

    Génial : la période qui m’intrigue le plus, parce que je ne l’ai pas lue, parce que les visuels m’ont souvent attiré, parce qu’il y a des choix qui à l’époque m’avait rebuté (utiliser l’agent Garrett par exemple).

    Elektra, qui fait son grand retour accompagnée de l’agent Garrett : Ce duo est pour moi tellement spécifique à Elektra Assassin que je n’avais aucune envie de le retrouver affadi dans la série mensuelle.
    Ils agissent comme Elektra et Garrett que l’on connait : moins la flamboyance créatrice de Sienkiewicz, moins le langage fleuri, moins la sexualité débridée, etc.

    Un arc souvent polémique et qui se voit un peu plus archétypal que d’habitude […] Et tout y passe : les guests du moment (Venom), le changement de costume et une fausse mort : effectivement, ils ont mis le paquet !

    Il devient un peu plus violent, un peu moins empathique : il doit en effet se faire passer pour quelqu’un d’autre que le justicier habituel. Bref, il correspond un peu aux standards de l’époque. – Vu comme ça, je suppose qu’à l’époque je l’aurais vu comme de l’opportunisme pour surfer sur les modes de l’époque, et que je n’aurais pas eu le recul nécessaire pour le lire autrement.

    Un récit en cinq parties réalisé par Gregory Wright et Tom Grindberg : une gestion d’auteurs calquée sur une gestion de produits, ça a dû bien casser le dynamisme de l’intrigue au long cours.

    D.D. Chichester est débarqué : et c’est fait avec tact en plus !!! Et ben ! Plus ça change, plus c’est la même chose.

    Merci beaucoup d’avoir ainsi comblé ma curiosité sur ces épisodes.

    • Jyrille  

      Aaah merci pour les précisions Présence, je n’avais pas percuté qu’il s’agissait de ce Garrett là !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir.

    sympa cette quatrième partie. Je garde précieusement mes FALL FROM GRACE. Le reste non. Chichester renoue avec ses Nick Fury et même si l’intention est très louable je n’ai pas adhéré. Pourtant je trouve cela réussi, car il arrive à exploiter le nouveau statut quo de DD et surtout il amène de la fraicheur dans ses aventures.

    Je trouve l’article concis, précis, très agréable à lire.

    Björk : je suis un grand fan, depuis ses débuts en solo (et sa période Sugarcubes est aussi très bien) et j’ai également pratiqué mes premiers cours de danse au son de son premier album.. J’ai décroché après VESPERTINE, préférant rester sur une excellente impression.

    Merci pour ces articles passionnants

    • zen arcade  

      Beaucoup de monde a décroché après l’exceptionnel Vespertine, et c’est vrai que la suite de sa carrière est commercialement souvent moins accessible. Mais son parcours reste à mon sens tout à fait passionnant.

      • Fletcher Arrowsmith  

        J’ai continué à suivre sa carrière notamment Medúlla, Volta et Biophilia. Mais je reste sur VESPERTINE comme sin Climax.

        Son parcours est et reste exceptionnel. Je n’exclue pas un des jours de me pencher avec attention sur l’après VESPERTINE.

        • zen arcade  

          Un album comme Vespertine, je pense que tu fais ça une fois dans ta vie.
          Björk est une artiste exceptionnelle mais, là, elle a été touchée par la grâce.
          Rien que Pagan poetry, ça doit être la plus belle chanson du 21ème siècle.

          • zen arcade  

            « Son parcours est et reste exceptionnel. Je n’exclue pas un des jours de me pencher avec attention sur l’après VESPERTINE. »

            Depuis deux jours, j’ai réécouté plusieurs fois Vulnicura.
            Tu peux commencer par celui-là. Il est absolument extraordinaire.
            Le travail sur les arrangements de cordes et leur intrication avec les sons issus des programmations électroniques est impressionnant. Tout cela au service d’un album intime centré autour de sa séparation avec son compagnon. L’alchimie est parfaite entre le format chanson « traditionnel » et les velléités avant-gardistes de Björk.
            Chaque album de Björk est pour elle l’opportunité d’explorer de nouveaux territoires, tout en conservant sa singularité avec force et intransigeance. Celui-ci ne déroge pas à la règle.
            Chef d’oeuvre.

  • Fred le Mallrat  

    J etais pas un grand fan de Tree Of Knowledge à l epoque. L ayant relu pour la sortie VF de l epic collection, je trouve quand même que pas mal de choses restent trés moderne et que pour une histoire sur la technologie, elle se lit encore assez bien. Apres cette floppée de guest star incessante et pas mal de circonvolution du scenariste n’empeche pas une certaine complexité de facade (ou qui n avait pas lieu d’être).

    Et oui on est dans le moment où Defalco est débarqué et où le propriétaire de marvel decide qu il y aura 5 editeurs en chef chacun d une famille de titres (Spidey, Xmen, Heroes, Edge et je crois cosmique) où chaque famille de titres est plus en competition entre elles qu avec les autres editeurs.
    On arrive ensuite au concours où celui qui vendra le plus sera EIC.. surprise c est le gars des xmen!! (même avec une chevre ca aurait été xmen ou spidey…) ce bon vieux Harras

  • Eddy Vanleffe  

    Bon ben cet Epic là je l’ai chopé.
    Pour la dimension « comment on peut lire ça etc…  »
    Je ressasse ça parfois… mais en fait il suffit de bien aime r la BD en général…
    Pour moi, rien que cette semaine, j’ai lu manga de Rumiko Takahashi, un Hugo Pratt, un passage de Black Widow, et j’aime bien commencer la journée par un ou deux gags de Garfield.

    Tout cela me parait cohérent jusqu’au moment où j’essaie d’y trouver une raison rationnelle.
    c’est pas ce qu’on lit qui est en question, mais le fait qu’on le questionne. (oui j’aime méditer sur la montagne)

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