L’écart Fantastique (Fantastic Four)

 

Un Bullshit Detector de BRUCE LIT

Ben Grimm se tape l’affiche. En réalité, c’est autre…chose.

Cet article passera en revue cette…cinquième tentative d’adapter les 4 Fantastiques au cinéma après les films de 1994, 2005, 2007 et 2015.
Matt Shakman a notamment réalisé la série WANDAVISION et le film a été écrit par quatre (!) scénaristes : Josh Friedman (réalisateur de l’inénarrable TERMINATOR DARK FATE et des médiocres CHRONIQUES DE SARAH CONNOR) , Eric Pearson (THOR RAGNAROK…), Jeff Kaplan et Ian Springer.

Et donc, voilà que nous retrouvons nos amis dans une Amérique parallèle évoquant le golden age de Lee&Kirby : pas de téléphones portables, de réseaux sociaux ou d’internet mais des voitures qui volent et des robots vintage en guise et lieu de majordome. Vous le lirez partout et aussi ici : c’est la grande réussite du film ; il y a effectivement des clins d’oeils à Kirby de ci et là mais aussi et surtout à Alex Ross qui donne au plateau des FF des attraits de la série MAD MEN : costumes très élégants, une ambiance insouciante et rétro.
En bref, il se passe enfin quelque chose au pays Marvel : les êtres humains sont de retour, il existe des scores musicaux originaux et non plus des best-of de tubes rocks déclinés à toutes les sauces, et une réelle volonté de privilégier les personnages et leurs émotions au détriment des bastons.

Les mauvaises langues vous diront que la bande annonce est plus réussie que le film…

Le film commence avec un résumé des épisodes précédents sans s’appesantir sur les origines des FF, un vrai gain de temps pour un long métrage qui fait le choix de ne pas dépasser les 1h40. Un choix salutaire : marre de ces films de plus de 2h30 qui sont là pour amortir les prix exorbitants d’une séance de cinéma. Son déroulé ravira les fans des comics avec l’apparition dans leur ordre chronologique des premiers ennemis des FF : L’homme Taupe, le Fantôme Rouge et ses Singes Géants. Jamais Ben Grimm n’en avait tant imposé à l’écran et le lecteur retrouvera l’adorable Chose aux yeux bleus, bourru mais au cœur d’or.

Le film propose surtout des versions inédites des personnages : un Reed Richards claremontien, vaguement dépressif, rongé par la culpabilité et les doutes supporté par une Susan ultra-badass, mais pour laquelle il est difficile de ressentir un véritable attachement. La femme invisible se réserve un duel contre Galactus digne de David contre Goliath ou de Vegeta contre Beerus, certes, mais le personnage est totalement arrogante, infaillible avec des émotions peu intéressantes à explorer et cette attitude altière vis-à-vis de ses adorateurs. La surprise du film est de doter Johnny d’un cerveau et de talent de musicologie dont la découverte sera cruciale dans la victoire finale de nos héros.

Sue me !

PREMIERS PAS met finalement très peu en valeur les pouvoirs de nos héros qui explosent véritablement à la toute fin du film, où ils portent enfin leurs costumes après avoir évolué en civil. C’est un film bon enfant, principalement destiné aux enfants, aussi light qu’un livre de poche sur la plage dont on réalise que l’histoire importe moins que l’attachement aux personnages.

Seulement voilà : il ne s’agit pas de n’importe quelle histoire mais bien de la création la plus lyrique et inspiré de Lee & Kirby : ce génial concept de Dévoreur de Planètes et de son Hérault collabo : Le Surfer d’Argent dont le dilemme moral constitue la plus belle scène du film.
Pour le reste, si le spectateur pourra enfin se délecter d’un Galactus gigantesque, c’est encore de la part de chez Marvel, la montagne qui accouche d’une souris.

Condamner une actrice formidable à l’inexpressivité la plus totale… Julia Garner, à son tour frappée par la malédiction des comédiens torchés par Marvel.

Nos FF ne sont plus seulement des héros, mais une sorte de dynastie royale devant laquelle se prosterne une humanité qui n’a jamais semblé si médiocre dans sa soumission et son manque d’esprit critique.
Comme dans le BATMAN RISES de Nolan, les humains attendent leur salut de puissances qui les dépassent sans consentir au moindre effort ou au sacrifice. De vrais Lemmings qui attendent passivement que Reed Richards, en bon père de famille, trouve une solution pour éradiquer Galactus, soulignant encore une fois le peu de cas que font les super-héros de la démocratie : pas de débat contradictoire, de collaboration avec d’autres scientifiques de presse ou d’enjeux politiques.
C’est bien simple : les Quatre Fantastiques vivent dans une tour d’ivoire (à part ce bon vieux Ben qui se ballade dans les quartiers pauvres) et pourraient résumer à eux seuls l’humanité. C’est terrifiant d’idéologie.

Le dilemme du film provient que nos héros refusent de sacrifier leur fils pour la vie de milliards d’êtres humains. On en sent bien deux trois vaguement énervés mais Susan les apaise en leur racontant sa vie. Ce pourrait être le moment le plus embarrassant du film. Mais de toute manière, personne mais…absolument personne à l’écran ne semble croire à la fin du monde. Tout ceci manque de peurs, de mesquineries, de violences, de chaos. Il y a eu plus de chaos pour acheter du PQ pendant le COVID que la peur ici, d’être annihilé…

Des héros seuls au monde…

Pour évacuer le danger que fait planer ce Galactus en mode Kaiju, les scénaristes ne trouvent rien mieux que de transporter la population de New-York dans les tunnels de l’Homme Taupe (autre personnage sur lequel le film se torche – on commence à beaucoup parler de PQ, non ?- (en même temps, c’est un Bullshit Detector)), là encore sans aucune opposition tout comme le blackout mondial demandé tous les soirs par Reed Richards en coupant toutes les sources d’énergies mondiales sans se demander comment fonctionnent les hôpitaux et tous les établissements nécessitant de l’électricité

Bref c’est une Apocalypse de pacotille qui marque contre son camp en permanence et qui finit par trouer le filet à force de sottise : nos FF sont des humanistes qui assistent à la destruction d’une planète en faisant des blagues à la con, en se demandant si le surf fait partie du corps de Shalla Ball et qui ne manifestent pas l’ombre d’un stress post traumatique, quand les infos à la tv suscitent en nous chaque jour notre sentiment d’empathie et d’impuissance face aux drames de ce monde.

Le seul moment véritablement intéressant du film.

Le film ne veut jamais quitter le giron de la comédie bon enfant en mettant en scène des dilemmes de bac à sable. Tout ce qui pourrait noircir le tableau lisse de cette famille bien sous tout rapport est caché sous le tapis : Ben & Johnny ne se chamaillent jamais, l’arc de La Chose est quasiment insultant : le mec, aussi fort que Hulk aux émotions si violentes, se contente de jouer les baby sitters et de se laisser pousser la barbe. Quant à son intrigue avec l’institutrice, elle n’aboutit à rien. Ne parlons même pas de l’absence du gang de Yancy Street qui aurait pu ramener un peu de crasse et d’imperfections à ce scénario poussif qui ne sait plus ce qu’il veut raconter dès son premier quart : Franklin Richards serait capable de calmer la faim de Galactus : qui, quoi, comment? Aucune réponse consistante ne vient rassasier son audience.
Et puis comme d’habitude, Marvel caste des comédiens hauts-de-gamme, ici la fabuleuse Julia Garner, la si bancale Ruth dans OZARK, pour ne rien lui donner à jouer.

La critique principale sur les réseaux sociaux était que le film qui transformait le Surfer en Surfeuse était Woke. Rien ne serait être plus idiot : le wokisme plaide l’exact contraire de ce que l’on voit dans le film à savoir une allégorie de la famille ultra normée hétérosexuelle.
Mais le gâchis provient surtout de l’échec total à utiliser la métaphore de Galactus pour cristalliser l’angoisse bien actuelle d’une génération, celle de Greta Thunberg, pour déclencher des typhons, du réchauffement climatique et du dérèglement planétaire.
Là encore, le film échoue à produire de la peur, de l’anxiété. Il y a plus de drames et de conflits dramatiques lorsque les avions attaquent King Kong que lorsque Galactus dévaste une ville pendant sa randonnée sans morts, sans sang, sans tentatives de l’armée pour jouer son rôle.

Bref, malgré ces oripeaux progressistes et sa femme invisible capable de prouesses enceinte jusqu’aux yeux, cette version des FF conserve ses relents paternalistes qui ordonne aux gouvernements du monde entier de se calmer pour faire face à une menace commune. Une vision du monde et de ses conflits infantiles et peu…fantastiques. En gros, pour continuer à nous lécher les bottes, nous vous cachons sous nos pieds.

Dans le même temps, une série comme SQUID GAMES se termine en faisant l’apologie du sacrifice individuel quand une série comme 24, jadis diffusée sur la FOX, rappelait l’importance de l’effacement de l’individu face au l’intérêt collectif.
L’exact contraire de ce film à l’idéologie finalement assez répugnante et de ses héros qui peinent à daigner nous aider, prêts à ne rien perdre, ne rien sacrifier pour continuer à être adorés…

Allez bye, les losers !


38 comments

  • JB  

    Merci pour ce résumé (pas vu le film, je suis hors du MCU depuis Infinity War). Ces FF semblent finalement assez éloignés de ceux de Lee/Kirby, qui n’hésitaient pas à montrer la méfiance régulière des New Yorkais envers la Première Famille (pris dans le sens royal dans ce film ?). Dommage que les gars de Yancy Street manquent à l’appel, ils auraient eu de véritables raisons de s’en prendre au Ben Grimm de cet univers qui a véritablement abandonné la rue pour rejoindre une tour d’ivoire.

    Une notion qui revient souvent sur les FF des comics est l’impression que Reed Richards est un loser, inventant des technologies qui pourraient bouleverser le monde mais qui ne les partage pas. Est-ce que cette version des FF serait ce qui arrive si les Richards avaient véritablement cette influence sur la planète ? À moins qu’un FF2 ne reconnaisse et intègre cette problématique de jeu de pouvoir, difficile de m’intéresser à ces … « héros » ?

    • Chip  

      Le lore FF a largement de quoi transformer Reed en anti-héros si ce n’est en méchant, mais ça ne serait efficace que dans la durée – avec ce petit bonus de le faire incarner par celui qui est considéré comme un des « good guys » de Hollywood, avec Keanu Reeves, en attendant ce qui le fera tomber de ce piedestal. Kevin, si tu m’entends.

      (Quant à un FF2, il me semble que la prochaine étape c’est de les intégrer dans le mégacrossover en deux films, donc c’est peu probable)

      • JB  

        On a eu quelques périodes dans les comics : celle où il était coincé dans l’armure de Fatalis ou lors de l’invasion de Latvérie, sans compter les coups vaches du genre décérébrer son gosse ou mentir à Ben Grimm sur son blocage mental l’empêchant de redevenir humain.

        • Bruce Lit  

          Oui, j’ai bien mémoire ces passages où Reed est un danger public. Il est désormais clair qu’il n’existe pas de personnages Marvel/DC figés dans le temps.
          Reste leur essence, qu’ici je ne retrouve pas.
          Reed n’est pas un personnage des plus chaleureux, il a souvent été en proie aux doutes mais clairement il ressemble parfois ici d’avantage à Bruce Banner, génie malheureux et en fuite, qu’au leader affirmé et intrépide des FF0

  • JP Nguyen  

    Je l’ai vu cet été et je serais moins sévère que Bruce, même si tout ne m’a pas plu.
    Les + :
    – les visuels, que ce soit pour l’univers, les pouvoirs, la Chose, Galactus et le Surfer
    – les interactions entre les personnages qui forment une famille

    Les – :
    – des ressorts scénaristiques simplistes et optimistes : Reed propose de construire des téléporteurs pour déplacer la Terre et embarque toutes les nations dans le Projet alors que de ce côté de l’écran, le dérèglement climatique est là et on n’arrive pas du tout à se mettre d’accord…
    – un casting qui ne m’a pas convaincu à 100% : je ne m’imagine pas du tout Reed sous les traits de Pedro Pascal et le Johnny était un peu quelconque

    J’ai quand même passé une bonne séance et c’est quand même le meilleur film des FF qui soit sorti. 3 étoiles pour moi.

  • Maxime Fontaine  

    Pas du tout d’accord avec toi, cher Bruce, sur ce film qui pour moi est le meilleur du MCU, haut la main.
    Certes, les FF ont toujours eu un côté « First Family » un peu déconnecté. Certes, il y a de jolies incohérences scénaristiques. Mais comme dans absolument tous les films du MCU.
    C’est vraiment une question de ressenti…

    • Bruce Lit  

      Bon donne moi tes contre arguments 😉

  • Sébastien Zaaf  

    Hello et merci pour ce retour. Je me méfie maintenant des films Marvel comme de la peste et ce depuis l’annonce ou le trailer. Je n’y crois tout simplement plus, un peu comme toi. Le type qui se fait passer pour toi avec ses Gardiens de la Galaxie m’a complètement sorti des enjeux avec ses Gunneries. Lui et l’imbécile qui a fait Ragnarok et Love and Thunder. Quand tout est rigolade et que tu sauves le monde en mode Travolta avec une danse je sors du film.Je n’ai pas vu ce FF. Pas envie. Mais sur ce que tu nous dis, il y a plus d’enjeux de fin du monde chez Roland Emmerich ou dans Greenland qu’avec Galactus. Je partage aussi cette idée que les héros en général dans les films et séries manquent d’humanité. La mécanique est un peu celle du Deus Ex Machina, faisant écho à la politique actuelle et cette volonté d’avoir « l’homme providentiel » qui règle tout en un tour de main. Si Reed est toujours un peu isolé, dans son labo, les autres sont censés être dans la vraie vie. Et quand je dis que ça manque d’humanité, à part dans Iron Man 2 et Winter Soldier, j’ai l’impression que les gouvernements les laissent joyeusement faire. Pas d’ONU, pas de NSA, pas de Pentagone, pas de Gyrich pour leur rappeler que détruire régulièrement des quartiers de NY ça a un coût, financier et humain. Et on choisit de retourner dans le passé, comme ça, sans prévenir personne pendant qu’un alien a fait disparaitre la moitié de la planète. Ce sont des comics, certes, mais ils ne sont plus écrits comme il y a 60 ans ou même encore 30 ans. La suspension d’incrédulité est un peu passée. La faute aux fonds verts et aux scénarii indigents qui ne sont là que pour une scène bonus qui introduira le prochain truc pour vendre du popcorn.

    • Jyrille  

      « Ce sont des comics, certes, mais ils ne sont plus écrits comme il y a 60 ans ou même encore 30 ans. »

      Je me demande de plus en plus si le ressenti de l’époque ne joue pas trop en faveur du papier. Comment réagissent vos enfants face au film ? Nos yeux et notre vécu n’influence-t-il pas le ressenti qu’on a devant ce genre d’histoire ? Le peu de comics vintage que j’ai relu m’ont paru poussifs, avec une narration fatigante, et beaucoup plus d’imagination laissée au lecteur.

      Un autre exemple : l’adaptation animée de Corto Maltese en Sibérie. Avec l’animation et la couleur, des passages simplement suggérés dans la bd deviennent plus violents et marquants si on n’y fait pas plus attention à la lecture.

      • Sébastien Zaaf  

        Hello Cyrille. Je précise mon propos. Je parlais de l’écriture des comics dans le sens où le côté pif paf pouf des sixties et du Batman version télé des années 60 reste très léger après des auteurs comme Moore, Miller, Busiek ou Straczynski. On attend, moi en tout cas, un traitement plus adulte, plus réaliste. Je comprends la volonté de rendre hommage à Kirby (mais Kirby avait des histoires bien travaillées quand même…) et qu’il y a le côté 60s un peu léger dans le film. Mais c’est en général le manque de profondeur de ces adaptations depuis un bon moment qui me fait fuir. Et sur les FF il y a de quoi faire quand même mais j’ai depuis Endgame voire même un peu avant le sentiment d’un auto sabotage de Marvel. Ils veulent des fans mais aussi le grand public. Des adultes mais aussi des enfants. Faire un peu de politique mais pas trop, un peu dans le casting mais pas dans l’histoire ou l’inverse. A vouloir ne froisser personne, tout le monde reste sur sa faim et ça produit une bouillie incompréhensible. Même Kevin Feige a fini par le reconnaître.

        • Jyrille  

          Merci, je comprends mieux où tu voulais en venir. De toute façon cela n’est pas possible autrement : autant d’argent dépensée demande encore plus de bénéfices, donc une large audience, donc ne froisser personne. L’argent prime, la création artistique vient en dernier lieu. Une chose où les comics surpassent le cinéma : c’est beaucoup moins onéreux à produire.

  • Norman T. RAY  

    Pleinement d’accord. J’ai trouvé l’ensemble fade, insipide, infantile, voire crétin. Reed révèle au monde entier ce que veut vraiment Galactus. Galactus « prélève » à distance Shalla Bal de sa planète, mais pas Franklin, il faut qu’il se fasse le trajet à pince, et il n’est même pas capable d’atterir proche de sa cible. Il oublie le rayon tracteur de son vaisseau quand les FF s’en échappent. Les FF savent qu’il peut détecter Franklin à distance, et pourtant ils tentent l’échange basique de berceau..Et quand est-ce qu’on nous montre la surfeuse tomber amoureuse de l’Humanité au point de se sacrifier ? Et Fatalis, il se br…le la nouille pendant ce temps-là, comme TOUS les super-vilains de cet univers, qu’on nous énumère en début de film ? Bref, ce qui a achevé de m’énerver contre le film, c’est qu’il se réclame de l’héritage de Jack Kirby. On dira ce qu’on voudra de Kirby, il n’a jamais été fade…

    • Bruce Lit  

      Ah ah génial !
      Tu es encore plus dur que moi !

  • Jyrille  

    Ah oui, Bruce affiche directement sa différence avec un BS sur un des meilleurs film du MCU, sans doute, en y réfléchissant un peu. Le design est splendide, les décors et costumes très soignés, le film dure moins de deux heures mais réussit à tout intégrer rapidement avec une narration fluide. Le casting est un cinq étoiles, les effets spéciaux sont impressionnants et le scénario tient la route. Comme disait Maxime hier, faire de Sue Storm une politicienne de premier plan est une idée réconfortante, progressiste et logique.

    Plusieurs choses n’ont pas fonctionné pour moi : l’humour est nul, les enjeux un peu trop basiques et trop facilement résolus, Galactus semble trop souvent changer de taille et pour un génie tel que Reed, ses plans semblent un peu trop incongrus. Mais surtout je n’ai pas senti l’alchimie de la famille. Ils seraient colocataires que ce serait la même chose, voire avec moins de liens encore.

    Par contre je ne te rejoins pas du tout dans ta conclusion. En quoi demander une union des gouvernements est paternaliste ? N’est-ce pas plutôt une preuve de progressisme que de chercher la cohésion et l’union des différences ?

    Mais tes critiques sont justifiées : en entrant dans le ciné, tu sais que rien ne sera détruit, que le monde sera sauvé. Tu le dis ici :

    « Mais le gâchis provient surtout de l’échec total à utiliser la métaphore de Galactus pour cristalliser l’angoisse bien actuelle d’une génération, celle de Greta Thunberg, pour déclencher des typhons, du réchauffement climatique et du dérèglement planétaire. »

    • Bruce Lit  

      Je parle de paternalisme sur le fait que le progressisme induirait que le peuple soit part intégrante dans sa salvation. Ici, il attend passivement de jouer un rôle sans l’ombre d’esprit critique. C’est très dérangeant à mes yeux.
      Le destin de la planète ne dépend plus de gouvernements mais de quatre personnes, qui d’emblée, annoncent la couleur : « on est pas prêts à tout sacrifier pour vos gueules ».

      • JP Nguyen  

        Euh, les peuples participent quand même à la construction des téléporteurs et aux économies d’électricité.

        • Bruce Lit  

          Sur les économies d’électricité, je dis ce que j’en pense dans l’article.
          Sur la construction des héliporteurs ben ça rejoint le volet main d’oeuvre pendant que l’élite réfléchit.

  • Chip  

    J’aime bien quand le taulier est enervé.

    Et comme souvent, c’est justifié (« comment ça pas ‘toujours’? »). J’avoue que j’ai rangé tout ça dans la petite pochette « c’est une version naïve » et profité du spectacle. Il est aussi vrai qu’on pourrait ne garder que le montage du début sans perdre énormément, si ce n’est qu’on perdrait Kirby qui porte le film à bout de bras.

    Comme le souligne JP, la concurrence sur les FF n’est pas imbattable, loin de là, ce qui pousserait plutôt à un peu de magnanimité, non? Non? Enfin, il n’est pas trop tard pour fantasmer une mini-série dans le village contrôlé par Doom de Byrne. Ah si, en fait.

    • Bruce Lit  

      Naïf, oui…
      Mais mon fils de 9 ans a trouvé le film mièvre : « papa, ça manque de chaos ».
      J’ai eu cette remarque en tête pendant la rédaction de cet article.
      On est quand même aux antipodes des scènes de terreur de GODZILLA MINUS ONE qui est pourtant un film aussi grand public.

      • Chip  

        En même temps c’est ton fils.

        Mais c’est vrai que ça fait village potemkine.

  • Michel  

    Cette rubrique me manquait.

    • Bruce Lit  

      Hey hey my my
      Da Bullshit Detector is here to stay.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Bruce.

    J’ai fait mon grand retour au cinéma sur un film de super héros avec ce FF FIRST STEPS, le dernier que j’avais osé voir étant le nanar AVENGERS : ENDGAMES.

    J’ai été attiré par la bande annonce et notamment la promesse d’un film qui avait l’air d’avoir enfin une proposition cinématographique différentes des films de clowns du MCU (et des ratés de la Warner). En ce sens là je n’ai pas été déçu. Visuellement, graphiquement c’est clairement nouveau, osé (pour du super héros). Pour une fois l’humour n’est pas pipi caca et la bonne idée est de s’inspirer des personnages de Lee et Kirby mais en faisant quelques choses de différents. Cela évite ainsi, de trop crier à la trahison par rapport aux comics, ce film ne s’adressant pas du tout au geek.

    En ce sens Susan set Johnny sont les grands gagnants. Reed est plus en retrait ce qui n’est pas pour me déplaire. La Silver Surfer est magnifique, avec enfin ses origines tout comme Galactus. Le design année 60 est top, tout comme l’intro qui permet d’éviter un énième origine story.

    Reste que je partage en partie tes écueils. Il manque un truc, surement la faute à un film finalement un poil ramassé, qui pour une fois aurait mérité d’être un poil plus long (2h était jouable). Preuve que j’ai pas compris l’attitude de l’humanité au retour des FF de l’espace (après une séquence de course poursuite extraordinaire, qui m’a fait rêver) et surtout pourquoi disent ils ainsi la vérité (pic aux politiciens et gouvernants menteurs ?). Dommage également que les pouvoirs de Reed ne soient pas plus spectaculaires, car c’est clairement le personnage qui permet le plus de chose (comme on le voit dans les films de Story).

    Néanmoins, bien que cela soit assez naif et pas finalement effleuré, j’ai trouvé que ce film était assez engagé, en tout largement plus que tous ceux à qui on peut le comparer.

    Enfin sur l’absence de sang, de « danger » et bien c’est tout simplement le cas d’au moins 75% des films américains depuis le 11 septembre 2001. Je me rappelle m’être fait la même remarque sur le MAN OF STEEL de Snyder.

    Dommage aussi de faire intégrer ces FF au MCU. Ils risquent d’y perdre leur identité.

    J’ai donc passé un bon moment avec mon ado de 16 ans, qui n’y connaissait rien au FF et qui a du voir 5 films maximum de super héros « modernes » (il est fans des Batman de Tim Burton, les Nolan passent aussi plutôt bien).

    Bon article de rentrée au passage, très bien argumenté, ouvrant au débat.

    • Bruce Lit  

      J’ai trouvé que globalement les pouvoirs n’étaient pas super bien exploités, effectivement ceux de Reed.
      Oui ka poursuite entre Johnny et Silver Surfer est chouette.
      Je ne suis pas avide de sang au cinéma mais effectivement le sens du danger est totalement absent.
      Je n’ai pas vu le MOS de Snyder et ne suis pas plus preneur que ça.
      Je ne sais pas comment les FF vont pouvoir intégrer le MCU avec cette esthétique si rétro.

      • Jyrille  

        « Je ne sais pas comment les FF vont pouvoir intégrer le MCU avec cette esthétique si rétro. »

        Oh ben simple au début il est dit que c’est la Terre 828 ou un nombre du genre, donc pas la 616 où se passe la majeure partie des autres films du MCU.

      • Eddy Vanleffe  

        Man of Steel est vraiment une horreur à voir, empli de bondieuseries d’un message tellement anti-superman que c’en est vomitif. (j’ai toujours pensé que c’est un faux film sur INVINCIBLE ou la tentation de l’invasion et le déluge de destruction était au cœur du propos)

        Je suis totalement team James Gunn qui a fait le film que je voulais voir sur l’homme d’acier.

  • Doop  

    Ce qui m’a passablement énervé ,c’est Sue. Et « le’pouvoir de l’amour » qui arrive comme un cheveu sur la soupe. La première demi heure est sympa. Le reste…

  • Ludovic  

    Bon j’arrive après la bataille et au vu de ce bullshit detector et des commentaires plus hauts, je vais pas m’acharner et tirer sur l’ambulance.
    C’est un film symptôme de ce que le blockbuster nous offre actuellement, c’est un film cosmétique, c’est un film d’habillage et c’est tout, il se trouve qu’ici l’habillage est plutôt séduisant mais ce n’est qu’un habillage, dans le cinéma américain de grande consommation, le look a donc pris le pas sur le point de vue.

    • Bruce Lit  

      Recette, habillage : oui, mais de la plate couture…

  • Eddy Vanleffe  

    Pour une fois j’ai plutôt apprécié le film.
    Il est joli et ils ont fait un effort sur l’esthétique.
    l’équipe est plutôt bien campée, il est assez fidèle à l’esprit du comics.
    Les défauts que tu pointes sont bien réels mais à quoi pouvais tu t’attendre?
    Sue en train de jouer les Abraham avec Franklin?
    Sur le fait que c’est une planète entière de « lobotomisés », c’est induit dès la prémisse avec le fait que les FF se sont substitué à l’ONU et que la Terre est utopiquement plus ou moins unifiée (sans retirer dans el détail) . On voit bien que leur parole est quasiment une évangile et que les gens sont hyper confiants en leurs protecteurs iconisés à outrance.
    C’est pas dans la série de base mais c’est expliqué tel quel dans le film.
    Une fois cette pilule avalée, le reste coule plus ou moins de source…
    J’ai longtemps attendu que le personnage de la secrétaire,/public manager les trahisse mais ça n’est jamais arrivé. bon comme tu dis le film manque de « drama » au sens pur.
    Le défaut est qu’il s’agit vraiment de Sue et ses 3 bébés à dorloter.
    le film dans le climat actuel m’a surpris et rien que pour ça, je le retiens.

    Au passage, même si je l’ai apprécié, je ne l’ai pas trouvé fondamentalement meilleurs que ceux de 2002-2005 qui étaient quand même très fidèles surtout dans la relation Ben/Johnny qui me manque ici. Le surfer de mémoire était bien majestueux.
    ils étaient simples mais bon… a l’aulne des films MCU, je les réévalue en bien. ^^

    Pareil pour le Surfer, je trouve totalement, idiot de ne pas avoir mis Nova puisqu’en plus, ça matche avec sa relation avec la torche humaine… c’est vraiment à mes yeux un écueil de ce que sont devenu les franchises super héros: des noms peut importe qui porte le logo ou l’uniforme.

    Mais pas de quoi en faire un bullshit detector, je le classe dans la meilleure moitié des films MCU.

    • Bruce Lit  

      Ah Eddy, tu me trahis !! Toi ?!
      Mis à part Ben (qui ne sert à rien), j’ai trouvé tous ces personnages d’une fadeur fantastique.

      • Eddy Vanleffe  

        Sorry angel…sorry so!

  • Axlreznor  

    complètement d’accord !!! Sur presque tout!

    On est pas sorti des ronces niveau adaptations du coup!

    • Eddy Vanleffe  

      Hello.
      Je crois que j’ai sans doute renoncé à attendre une vrai film de cinéma de super héros…(mais plus largement des blockbusters tout court).
      cela me rend moins critique aujourd’hui que je l’aurais été il y a quelques années.
      Je l’ai trouvé récréatif même si très imparfait..
      mais avec le Superman en face, j’ai quand même choisi mon camp…^^

  • Bruno. ;)  

    Ah ben c’est assez différent du reste, au goût…

    Je n’ai pas passé un moment désagréable, mais l’objet vise clairement un public très, très jeune : aucune sophistication ou parti-pris de mise en scène, malgré une tonalité générale plutôt sombre, dans l’ensemble (choix surprenant, du coup). Les scènes d’action suivent le cahier des charges habituels : on n’a pas le temps de vraiment s’appesantir ni de profiter du spectacle et, malgré la volonté « esthétique » mise en avant pour présenter cet univers parallèle (leurs quartiers et leurs joujoux techniques sont effectivement très réussis), l’effort disparait dès qu’il s’agit de figurer l’extraordinaire : Shalla-Ball, Galactus et même son vaisseau n’impressionnent pas du tout tant le sentiment de déjà vu prédomine (et pas seulement cinématographiquement).
    Le travail beaucoup plus suggestif pour mettre en scène l’approche de Galactus -première mouture- était beaucoup plus chargé en puissance, ce qui créait de l’appréhension. Là, c’était un peu comme voir Goldorak assit sur son trône…
    Bon, voilà que les traumatismes originels ressurgissent ! Veuillez m’excuser, je reprends.

    Ce ne sont clairement pas les personnages auxquels on est habitué : ce Reed-là est encore plus éloigné de son double de papier que l’était celui incarné par Ioan Gruffud -et je ne parle évidemment pas que de la moustache. Émotif et hyper sensible (et concerné !), on est à des kilomètres du savant pipi-froid et sûr de lui du Comic-Book -des origines aux années quatre-vingt, en ce qui concerne la prédominance de ces caractéristiques, en tous cas.
    Benjamin et Johnny sont un peu-beaucoup délavés, c’est vrai ; et Sue est clairement le point focal du quatuor, caricature un peu lourdingue -et énième du genre…- de l’exemple vendu aux masses de ce qu’est sensé être une femme accomplie/épanouie : épouse et mère parfaite, multi-tâches et pluridisciplinaire, qui ne néglige ni son brushing peroxydé (une passion qu’elle partage avec son cadet, visiblement) ni ses faux-cils en fourrure -le détail le plus perturbant du film, en ce qui concerne les effets spéciaux. Elle avait les mêmes dans Mission Impossible (je ne sais plus combien), et c’est franchement pas joli ! Le pire étant que ça attire l’attention sur sa légère coquetterie oculaire, en lui donnant un air perpétuellement éberlué -bon, c’est juste ma perception du truc, hein ! En contrepartie, je lui trouve un jeu assez intéressant (renforcé par une très belle voix, en VO.). D’ailleurs, mon moment préféré, c’est la dispute conjugale, que j’ai trouvée très juste en ce qui concerne l’idée que je me fait des personnages, et plutôt bien troussée.

    Curieux objet, décidément. Un mélange un peu hétéroclite qui tente de rassembler plusieurs publics (anciens fans des Comics, nouveaux fans des adaptations « live », et gamins tout juste sortis de l’œuf) mais dont la trop voyante compromission commerciale, très basique, annihile -tient ?! C’est vrai : il en a fait quoi, Reed, de son jouet prêté par Uatu ?!- l’argument « hommage artistique » mis en avant un peu facilement via ce prétexte du Multivers.
    Du Super-Héros d’ailleurs, en fait ! Allez : ça fera un truc à se re-regarder les soirs d’ennui et de flemme.

    • Bruce Lit  

      Les soirs d’ennui et de flemme, ce serait le dernier truc que je voudrais revoir ; c’est si ennuyeux !

      • Bruno. ;)  

        Le lénifiant à grand renfort d’effets spéciaux téléphonés m’aide à m’endormir : quand c’est un poil intelligent, ça me stimule trop et je gamberge -et donc je veille !
        Sinon, avec sous-titres, ça marche encore mieux, avec les z’oeils qui se fatiguent encore plus vite que le cerveau 😉 !!

  • Zelphui  

    Pareil que d’autres, j’ai décidé d’arrêter de regarder les films du MCU (Même si je suis toujours de loin en lisant les avis ou résumés car je garde encore un petit intérêt), notamment par rapport à leur qualité. Il y a de bien meilleurs films à voir ou à rattraper que de donner de son temps pour les films du MCU. Sans compter que j’ai du mal à avoir envie de supporter leurs films quand on est prêt à payer 50 millions de dollars Robert Downey Jr. par films pour sa participation aux prochains films Avengers. Autant d’argent juste pour 1 acteur je trouve ça édifiant et abusé.

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