Les exécuteurs (Freesia)

Freesia par Jiro Matsumoto

Par BRUCE LIT

VO: Shogakukan

VF: Kazé

Des couvertures qui en jettent

Des couvertures qui en jettent© Kazé

1ère publication le 12/09/17 – MAJ le 01/05/221

Freesia est une série complète en 12 numéros écrite et dessinée par Jiro Matsumoto. Il s’agit d’un seinen édité par Kazé entre 2010 et 2012 en sens de lecture japonais assez ardu à trouver désormais. Cependant la série en vaut le coup mais reste vraiment réservée à un public très averti. 

Notre héros Kano est en proie à de violentes hallucinations. Mais n’ayez pas la berlue, ô lecteurs de Bruce Lit, cet article est garanti sans spoilers!

Tout d’abord, une anecdote personnelle: j’étais un jour chez mes potes d’Aapoum Bapoom et je leur demandais un manga enfin digne de Ikigami. Sans sourciller, ils me sortent le volume 1 de Freesia avec un regard  silencieux, du genre on déconne pas avec Freesia.  Intrigué j’achète les 2 premiers volumes et lit ça dans la foulée. C’est une première lecture déstabilisante: rarement manga n’aura été aussi malsain, glauque et dépourvu de tout sentiment humain.

Higuchi: un personnage incroyable aussi belle que sans coeur

Higuchi: un personnage marquant aussi belle que sans coeur © Kazé

Je termine cette histoire oppressante et je ne sais toujours pas si j’ai aimé ou pas. C’est très inhabituel.  Et surtout, j’ai une intuition: celle d’avoir un truc important entre les mains à ne pas laisser filer. Pendant des mois donc, j’écume librairies, ventes en ligne pour trouver au compte goutte des volumes à surtout lire dans l’ordre. Lorsque invité à l’IAE, je trouve en occaz’ le dernier volume manquant, vient un sentiment contradictoire : l’excitation de m’attaquer à Freesia tout en pressentant que je vais pénétrer dans une expérience unique mais éprouvante.

Le pitch: Dans un Japon contemporain, une guerre contre un ennemi jamais nommé a obligé le gouvernement à prendre des mesures politiques radicales. Sa loi la plus emblématique reste celle de la vengeance personnelle.  La violence est légale si exercée par des personnes assermentées. Tout citoyen estimant avoir été lésé par la justice est autorisé à embaucher des tueurs dans des agences professionnelles pour obtenir réparation.

Avec son éternelle sourire et des mandarines (!), Higuchi annonce à une maman l'exectution imminente de son fils

Avec son éternel sourire et des mandarines (!), Higuchi annonce à une maman l’exécution imminente de son fils © Kazé

Comme dans Ikigami paru à peu près à la même époque, la victime est informée de sa condamnation à mort et se voit désigné des protecteurs armés. S’ensuit alors des duels urbains, où les exécuteurs des différentes agences suivent des règles professionnelles très strictes: munitions limitées, endroit de la mise à mort convenue par les deux parties, évacuation des civils et préavis d’exécution.

Freesia suit le parcours d’une agence de tueurs en pleine ascension, celle de la belle et impitoyable Higuchi. Higuchi est une femme très séduisante sans sexualité. Toujours souriante et aimable, c’est elle qui planifie sans états d’âme les exécutions. A ses ordres trois exécuteurs : le monstrueux Mizoguchi sadique et psychopathe, sorte de Victor Creed toujours prêt à trucider au boulot et maltraiter de manière abjecte son épouse à domicile. Face à lui, Yamada, un personnage effacé mais seule caution morale du récit, qui perd au fil des volumes ses illusions de servir un état juste pour réaliser la monstruosité qu’il sert.

Entre deux meurtres, l'épouyvantable Mizoguchi détruit sa femme psychologiquement dans des scènes saisissantes d'intelligence

Entre deux meurtres, l’épouvantable Mizoguchi détruit sa femme psychologiquement dans des scènes saisissantes d’intelligence © Kazé

Enfin, le héros de Freesia est Hirochi Kano, un des personnage les plus fascinants que le Seinen ait eu à nous offrir.  Kano est un jeune schizophrène à tendance sociopathe.  En proie à des hallucinations auditives et visuelles, il est démarché par la troublante Higuchi pour rejoindre son agence.  Outre le fait qu’un horrible secret lie ces deux personnages, Kano a une particularité surnaturelle: comme un prédateur, il est capable de mimétisme et surprendre son adversaire au moment fatal.

C’est ici où la série devient passionnante: le lecteur suit un personnage moralement ambigu mais dépourvu de méchanceté ou d’instincts sadique. Sa psychose l’entraîne à tuer des gens, parce que ça consiste tout simplement à enchaîner des missions de manière mécanique. Kano au cours de moments cruciaux est pris d’hallucinations, d’absence et de déconnection totale avec la réalité. Il peut donc parler à des fantômes, discuter tranquillement avec ses victimes, se croire à la maison avec sa mère ou quitter le champ de bataille pour….aller faire ses courses !

Kano, le personnage principal  : un tueur calme, sans agressivité et très, très perturbé

Kano, le personnage principal : un tueur calme, sans agressivité et très, très perturbé © Kazé

Mais sa folie en font aussi un atout inégalable pour son agence. Kano, du fait de son identité éclatée trouble même le plus endurci des tueurs. C’est un homme sans peur, ni désir qui appuie sur la gâchette sans l’ombre d’un remord et pour qui le lecteur voue une certaine sympathie. Au fur et à mesure de ses exécutions, les fantômes qui hantent Kano se dissipent. La concentration dont il doit faire preuve lui permet de se refragmenter et de fonctionner à rebours de la société qu’il nettoie. Lorsque celle-ci est en proie au chaos, Kano retrouve un semblant de raison jusqu’au twist final, qui, admirable, réussit à éviter l’écueil du « tout ça c’était dans sa tête » pour livrer un final sans concession mais de toute beauté.

Matsumoto reste clair: Kano est un monstre, un tueur mais avec une certaine innocence en lui. Est-il ou non responsable de ses actes ? manipulé ou manipulateur? Il fait son travail comme un autre, en toute banalité du mal par un société qui a légalisé le meurtre. Kano est une machine à vivre qui tue pour aider sa mère muette et paralysée. Déconnecté de lui-même, il ne peut s’apitoyer sur le sort qu’il réserve aux autres.

Les troubles d'identité de Kano lui donne un pouvoir étrange : celui du mimétisme urbain

Les troubles d’identité de Kano lui donne un pouvoir étrange : celui du mimétisme urbain © Kazé

La grande force de Freesia reste la description impitoyable des rapports humains et de la ville où rodent les exécuteurs (les prédateurs) et les civils (les zèbres). Un monde où les tueurs ne sont pas pires que les victimes. Comme dans Ikigami, chaque arc dévoile la personnalité de la victime dont l’exécution va permettre la rédemption ou la folie avec en filigrane les réflexions des personnages sur leurs actes. Et progressivement, alors que des civils se prennent des balles perdues, que les exécuteurs commis d’office empochent des bakchichs de l’agence adverse pour laisser tomber la mission, que les rapports sont falsifiés et que la loi permet aux politicards d’éliminer leurs rivaux en toute impunité, la loi sur la vengeance est menacée.

Freesia est souvent effrayant voire sordide. C’est même parfois suffoquant dans les trois premiers volumes. Et puis progressivement, Matsumoto offre enfin à son lecteur des bouffées d’oxygène: de l’humour-noir- mais bienvenu, des personnages positifs pour contrebalancer cette plongée dans la marée noire des pulsions humaines. Comme un test d’entrée dans une série unique en son genre.

Dans Freesia, les civils morflent

Dans Freesia, les civils morflent © Kazé

Chaque mission est un vrai fiasco avec une équipe aussi bigarrée: le lunatique de service, un psychopathe qui foire tous ces coups et le brave gars dépassé par les événements. Par moment, le lecteur de Comics se rappelle de l’ambiance aussi paranoïaque que grinçante du Thunderbollts de Ellis. Et bien sûr de L’exécuteur de John Wagner où jeu de massacre urbain et politique s’entremêlaient.

Au fil de l’histoire, les intentions de Matsumoto se font plus claires. La violence de l’histoire n’est pas gratuite: elle est juste libérée à foison pour écœurer son lecteur et empêcher toute séduction. Comme les Minutemen de 100 Bullets, Mizoguchi est une vraie crevure qui maltraite sa femme jusqu’à obtenir un retour de karma aussi juste qu’élaboré. Il n’y a chez Matsumoto aucune équivoque dans la condamnation des violences domestiques. Ce sont des pages sombres, mais virtuoses dans les propos de son auteur. En dissertant sur le besoin de vengeance se substituant à celui de justice, Matsumoto va jusqu’au bout de la monstruosité en chacun de nous.

Le quotidien d'un exécuteur

Le quotidien d’un exécuteur © Kazé

Et puis, il y a Higuchi, qui va à l’encontre de tous les clichés des femmes en BD. Sa beauté happe d’emblée son lecteur, mais du début à la fin de l’histoire, le sexe ne l’intéresse pas. Ni les autres. Victime d’un viol, elle adopte une attitude détachée voire désinvolte au regard de ce qu’elle a subi. Refusant le rôle de victime, Higuchi utilise cette expérience dramatique pour donner un semblant de sens au chaos qui l’entoure.

Entre Higochi, une femme sans coeur masi dont les apparitions crèvent l’écran, Reiko, qui passe au fil de l’histoire du statut de blonde écervelée à celui d’un personnage sage et attachant, et l’époustouflante Isae, tueuse à gages haute en couleur, Freesia offre d’ailleurs des portraits de femmes assez singuliers.

Elle fume, elle boit, elle tue et regarde des pornos : Isae, la seule, l''unique !

Elle fume, elle boit, elle tue et regarde des pornos : l’exécutrice indépendante Isae, la seule, l’unique ! © Kazé

Pour autant, la série n’est pas exempte de défauts souvent agaçants. Notamment dans la préparation des exécutions où Matsumoto rappelle le pire de Death Note: des personnages qui jactent à n’en plus finir, en mesurant toute les hypothèses possibles, dans un format qui du fait de sa petitesse s’accommode mal de pavés de textes chiants à mourir.

Ambitieuses, les intentions politiques de Matsumoto sont souvent noyées dans du verbiage pénible. Les duels sont si intenses que les scènes intermédiaires paraissent souvent factices et inutiles. En cela, Ikigami était nettement mieux rythmé, plus fluide, plus cohérent. Enfin, le volet graphique se dégrade progressivement: les premiers proposent des personnages tout en finition et en aplat de noir suffocants pour, dans les derniers volumes de la série, laisser place à des crabouillages faits au stylo sur un coin de table. Higuchi si vénéneuse en début de série voit son visage disparaître derrière ses cheveux et perdre ses expressions.

S’il évite enfin, les clichés au scénario, le volet graphique reste souvent conventionnel : des petites pupilles pour suggérer la cruauté de Mizoguchi, des verres de lunettes blancs pour évoquer l’absence de personnalité de Kano. Quant aux scènes de sexe, elles sont nombreuses, plus qu’explicites, assez crades mais les pénétrations et la représentation du pénis restent bêtement floutés.

La fin de série semble dessinée à la hâte. Mais ajoute à la dimension cauchemardesque du récit.

La fin de la série semble dessinée à la hâte. Mais ajoute à la dimension cauchemardesque du récit© Kazé

Plus ambitieux, moins pur et réussi que Ikigami, Freesia est souvent sale, méchant et visqueux. C’est un thriller maîtrisé qui pour le coup se prêterait pour le meilleur à une adaptation TV. Ses personnages sont riches souvent monolithiques mais passionnants.

Une histoire sans fioritures sur le désastre de la violence sous couvert de justice dont on ressort épuisé, marqué et bousculé. Inoubliable. Et pas loin d’être incontournable.

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Dans un Japon dystopique, les exécutions sont réglementées par l’Etat pour les citoyens floués par la justice. Freesia, un thriller schizophrène, effrayant et dans la même veine qu’Ikigami à la une de Bruce Lit.

La BO du jour : L’état t’a foutu une putain de balle dans la tête !

10 comments

  • Présence  

    Voilà un manga dont je n’ai jamais entendu parler. Merci pour cette découverte.

    S’ensuit alors des duels urbains – Je regardais hier soir une émission sur les bailbondsman qui n’est pas loin de ces traques dans la rue : https://www.youtube.com/watch?v=IS5mwymTIJU

  • Matt  

    ça a l’air pas mal mais je ne suis pas vraiment séduit par le style graphique. De plus c’est long 12 tomes, ils sont difficiles à trouver et…je crois que je me lasse des dystopies.

    ça reste aussi difficile à accepter ce genre de lois. ça apporte quoi à la société de laisser des gens en roue libre tuer de potentiels consommateurs utiles à l’économie du pays ? Si encore c’était autorisé pour buter les « pauvres » et les gens considérés comme des rebus, on aurait une critique d’une vision hyper capitaliste de la société. Après tout même chez nous notre gros c… de président estime que certaines personnes « ne sont rien » et déclare la guerre aux « fainéants ».

    Et puis quand même…les tueurs assermentés par l’état sont des déséquilibrés incapables de distinguer le réel de l’imaginaire et qui peuvent tuer n’importe qui tellement ils sont dérangés ? C’est pas un peu bizarre comme recrutement ?^^

    Bon j’ai bien compris que l’intérêt ne repose pas là mais plutôt sur les portraits des personnages. Mais bon…
    Sans doute que comme je ne lirais jamais ça, je suis de mauvaise foi un peu.

    • Bruce lit  

      Sans doute que comme je ne lirais jamais ça,
      Oh le vilain ! J’ai presque écrit celui-là pour toi sachant le peu d’échos que suscitent les articles mangas.

      je crois que je me lasse des dystopies.
      Même si Bush était déjà pas une lumière, l’élection de Trump aura changé notre rapport au monde ! A lui seul il peut déclencher New York 1997, l’Ikigami et l’American Purge. Il n’est plus possible de dire que c’est de la fiction.

      potentiels consommateurs utiles à l’économie du pays

      La somme des individus s’estimant victimes de préjudices est à mon avis plus rentable que la « simple » consommation. Imagine que moyennant finance on t’autorise à te débarrasser en toute légalité de tous ceux qui t’ont empoisonné la vie, tu crois pas que ce serait rentable ? Le propre de l’homme étant de se sentir incompris, exclu,malaimé et victime d’injustice. C’est aussi ce rapport à notre mauvaise foi qu’explore Freesia.

      les tueurs assermentés par l’état sont des déséquilibrés incapables de distinguer le réel de l’imaginaire et qui peuvent tuer n’importe qui tellement ils sont dérangés ? Tu serais surpris de voir que même dans le social, le nombre de toqués qu’on y trouve :). Je te rappelle que Mengele était médecin….En outre le héros de Freesia est cinglé mais efficace dans son travail. Comme Bullseye.

      • Matt  

        Certes mais à force de buter tout le monde, il n’y aura plus personne. ça finirait par ne plus être rentable. On sait bien qu’il faut garder les gens malades et souffrant pour que ça rapporte. Pas morts.
        Cette conversation devient bizarre^^

        Oui bon désolé si je dis que je ne lirais pas ça mais bon…12 tomes quoi. Et tu dis toi-même que c’est la galère à trouver.
        J’avais vu passer ce manga lors de mes recherches de BD. Je ne dis pas que ça ne m’intéresserait pas de le lire, mais alors faudra qu’on me prête si c’est tellement galère à trouver.
        Je t’avoue quand même que ce principe de ne mettre en scène que des dégénérés violents ça me rappelle un peu Ennis, non ? Et tu aimes bien Ennis toi. Du coup je me méfie ^^

        • Bruce lit  

          A force de buter tout le monde, il n’y aura plus personne
          Comme pour l’Ikigami, Freesia met en scène des meurtres autorisés. Ce sont des meurtres individuels donc aucun risque de dépeuplement. Et le retrait des Etats-Unis de la COP 21 montre bien que ce genre de décision économique et politique n’a que faire de la logique (la planète brûle et nous avec) ni de la vie humaine. Je ne trouve pas ça trop dystopique.
          Te rappelles tu de Le Pen qui souhaitait que La Secu ne rembourse plus les malades ayant un cancer des poumons sous le prétexte que ça coûtait cher et qu’ils avaient été suffisamment avertis ces salauds de fumeurs ? Que les proposition du FN était clairement de retire l’aide médicale aux étrangers en les laissant crever sur notre territoire ? La dystopie à la Suicide Island (un manga où les gens ayant voulu mourir sont déportés sur une île où ils sont livrés à eux-mêmes) n’est pas loin.
          Pour trouver Freesia, ce n’est facile mais pas impossible non plus. Lorsque j’ai vu JP à Lyon j’ai été subjugué par la richesse de leur médiathèque (même si je sais que tu n’es pas Lyonnais).

        • Matt  

          Quand je dis que j’en ai assez des dystopies, ça ne voulait pas dire que je n’aime pas le principe. Mais tu lis surtout ça toi^^

          Non, ce que je n’aime pas c’est le film the purge. Du moins le premier. Pas vu le reste donc je ne juge pas. Mais dans le premier le contexte politique a 3 problèmes.

          1.Il n’est pas expliqué. Autoriser le crime une nuit est débile et n’arrivera jamais, SAUF si c’est réglementé. Sinon le président peut se faire buter par sa secrétaire, le pays s’écrouler et le lendemain personne n’est coupable parce que c’était la nuit autorisée. C’est débile et dangereux. Ikigami c’était réglementé.

          2.Ce contexte n’est pas expliqué parce qu’au final c’est une toile de fond à la con qui justifie juste une chasse à l’homme dans une maison. Comme si on cherchait une excuse pour justifier un film de gunfight. Limite j’aurais préféré ce film sans le contexte politique avec juste un huis clos dans une maison parce que cette dystopie donne un air prétentieux au film comme s’il se prétendait intello avec un profond message.

          3.Bien qu’il ne soit pas expliqué, il est indiqué que « ça marche ». Or, dans Ikigami les personnages ne font que nous renvoyer la cruauté et l’absurdité de la loi. Là non, « ça marche ». On sait pas comment mais ils le disent. Ah ok…
          Je déteste le film parce qu’il se donne des airs de péter plus haut que son cul. Et puis les héros sont cons aussi de ne pas quitter le pays à ce moment là de l’année s’ils veulent être peinards.

          En gros les dystopies que je n’aime pas ce sont celles qui imposent des faits sans en expliquer l’intérêt, le principe (même bancal, né d’un esprit tordu) ni comment ça peut marcher (encore une fois, même si c’est tordu, qu’on comprenne avec un contexte spécial comment le gouvernement a pu se dire que ça pouvait marcher et quelles réglementations il a mis en place pour que ça ne leur pète pas à la gueule aussi)

          Sinon les séries longues comme ça, je crois qu’il va falloir que je me mette à l’emprunt. Plus c’est long, moins je suis tenté parce que c’est cher et ça prend de la place. Mais si on emprunte, y’a pas ces soucis. Bon…il reste le risque d’adorer et de vouloir l’acheter après mais bon…

  • Jyrille  

    C’est pas très malin de donner envie de lire un truc introuvable… En tout cas il va falloir que je tente Ikigami avec tout ça. Et ce Freesia, malgré sa noirceur, semble très intéressant. Les japonais ont vraiment un besoin de violence sale, car tout cela me rappelle Battle Royale. Merci Bruce pour la découverte !

  • Patrick 6  

    Glauque et noir à souhait ! Hey mais c’est pour moi ce truc ^^
    Bon blague à part vu que c’est compliqué à trouver je ne suis pas prés de le lire (et oui je suis au Japon mais non je ne peux toujours pas lire la plus part des kanjis) mais ceci dit si l’occasion se présente je ne manquerais pas de lire la chose !
    et puis ce manga me donne des idées, je ne savais pas quoi faire ici, maintenant je le sais : je vais ouvrir une boite de tueur à gage ! Youpi ^^

  • Présence  

    @OmacSpyder – Je suis un peu surpris que le chef n’ait pas sauté sur l’occasion pour te proposer une rubrique Carottes râpées. 🙂

    Comme toujours tes postscriptums apportent une lumière supplémentaire sur l’œuvre, en proposant un nouvel éclairage. Je retrouve dans tes propos tout l’intérêt des récits de genre qui dépaysent le lecteur par des créations imaginaires, qui lui demandent de suspendre volontairement son incrédulité, et qui le divertissent par ce biais. Ainsi extrait de son quotidien et de sa vision du monde, le lecteur devient alors plus sensible à un discours qui sort de son ordinaire, qui le conduit à regarder ses certitudes d’un point de vue différent.

    La rancœur, l’envie, la haine – Je ne suis pas bien convaincu que ce soit une nouveauté. L’Histoire de l’Humanité au travers de ses guerres n’exsude pas le pardon, la tolérance et l’amour. La peur de l’autre me semble être une composante intrinsèque de l’individu, avec la peur du changement et la peur de l’avenir incertain. En fonction des cercles de société dans lequel l’individu pouvait évoluer, il était déjà soumis à des idéologies de domination d’une catégorie sur une autre, explicite ou insidieuse. Les réseaux sociaux ont juste permis à toute la planète de pouvoir accéder à ces discours…

    … mais aussi à tous les autres y compris les critiques des idéologies nauséabondes. Pendant mes vacances, je me suis plongé dans la lecture d’un livre sur les sociologues et les différents courants, et j’en ressors avec l’impression que tout est construction et norme sociales, explicites ou implicites. Du coup l’accès à des normes sociales de tout horizon facilite aussi la remise en cause de ses certitudes, l’identification de celles dont on est sous le joug.

    Quant à tuer l’autre par des déclarations, c’est moins définitif que de le tuer à la guerre. Les rapports humains me semblent souvent s’inscrire dans une dynamique dominant/dominé, mais par thème ou par domaine, avec des champs de bataille très divers, économique ou sur les réseaux sociaux. J’ai une tendance marquée à voir le verre à moitié plein (et je ne me soigne pas). Il ne me semble pas que la France ait déjà connu un temps paix aussi long que celui dont nous bénéficions depuis la seconde guerre mondiale. Pour en revenir aux réseaux sociaux, je me demande souvent s’ils sont l’incarnation d’une Tour de Babel où chacun hurle SA vérité, sans jamais écouter les autres, un exutoire pour se pouvoir se lâcher et compenser les obligations de bonne conduite en société, ou un lieu où l’utilisateur se retrouve exposé à la diversité et la complexité du monde, où il fait l’expérience jour après jour de la pluralité et de la diversité du quotidien de chacun.

    Je te remercie du fond du cœur pour tes remarques qui invitent à la réflexion et à la prise de recul. J’espère bien que je pourrais reprendre des carottes râpées encore souvent, en guise dessert pour chaque article.

  • JP Nguyen  

    Sinon, à propos du manga : j’accroche pas trop aux dessins…
    Le pitch est intriguant… Mais pourquoi un pays en guerre autoriserait-il le meurtre sur son propre territoire ? Ca me semble bancal en temps de guerre, où il faut souder la population contre l’Ennemi.

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