Les Monstres de l’Hammer – 1° partie

Encyclopegeek : Les films d’horreur produits par le studio Hammer en dehors de la série des Dracula et de celle des Frankenstein

Par : TORNADO

1ère publication le 25/10/17- MAJ le 28/03/20

On en fait même des logos…

On en fait même des logos…

Cet article portera sur certains films d’horreur produits par le studio Hammer entre 1959 et 1971, qui n’entrent pas dans la catégorie de la série des Dracula & autres vampires et des Frankenstein.
Il est ainsi complémentaire de l’article historique de Patrick Faivre , ainsi que de deux autres venant explorer d’abord Frankenstein , ensuite les divers vampires du bestiaire de la Hammer.
La liste n’est pas exhaustive et plusieurs films manqueront à l’appel, mais les principaux classiques ne seront pas oubliés.
Il y a quinze films au programme :
La Malédiction des Pharaons – 1959
Les Deux Visages du Dr Jekyll – 1960
La Nuit du Loup-Garou – 1961
Le Fantôme de l’Opéra – 1962
Les Maléfices de la Momie – 1964
La Gorgone – 1964
L’Invasion des Morts-Vivants – 1966
Raspoutine le Moine Fou – 1966
Les Sorcières – 1966
La Femme Reptile – 1966
Dans les Griffes de la Momie – 1967
Les Vierges de Satan – 1968
Dr Jeckyll & Sister Hyde – 1971
La Momie Sanglante – 1971
La Fille de Jack L’Eventreur – 1971

Nous vous proposons un tour d’horizon en passant en revue chaque film, dans l’ordre chronologique…

La momie. Elle revient et elle n’est pas contente !

La momie. Elle revient et elle n’est pas contente !

La Malédiction des Pharaons -1959

Après avoir réinterprété le mythe de Frankenstein avec Frankenstein s’est échappé ! en 1957 et celui de Dracula avec Le Cauchemar de Dracula en 1958, la Hammer s’intéresse en 1959 à l’une des autres grandes figures du patrimoine de l’horreur : La Momie.

Le pitch : En Egypte, à la fin du 19° siècle, une famille d’archéologues anglais découvre le tombeau d’une princesse de la XX° Dynastie ayant vécu quatre mille ans auparavant. Avant qu’ils n’entrent dans le tombeau, un autochtone les met en garde : Une terrible malédiction s’abattra sur eux s’ils persistent à vouloir profaner les lieux. Mais le tombeau est bel et bien exhumé.
Trois ans plus tard, en Angleterre, la malédiction prend la forme d’une momie vivante, qui persécute les membres de la famille ayant découvert la chambre funéraire de la princesse Ananka. La momie s’appelait jadis Kharis. C’était un prêtre qui vouait un amour sans bornes à la princesse…

Après la relecture totale des grandes figures de la littérature fantastique, la Hammer faisait ici une légère entorse à son concept en reprenant le point de départ du film originel de la Universal réalisé en 1932 : La Momie. Cette version de 1959 est donc assez proche, dans son récit, du film qui mettait jadis Boris Karloff en scène dans le rôle titre.
On assiste tout de même à plusieurs changements avec bien entendu l’avènement de la couleur, mais également avec une remise à plat de la figure de la momie, qui apparaît ici sous sa forme la plus brute, c’est-à-dire comme une sorte de monstre, un mort-vivant de type « zombie », soumis à la volonté de son maître. Enfin, de nombreuses scènes en forme de flashbacks nous ramènent en Egypte antique pour une plongée dans le péplum, genre alors très à la mode en cette fin des années 50.


Et le péplum devint gothique…

L’équipe en charge de réaliser et d’interpréter le film est quasiment la même que sur les longs métrages précédents, prenant peu à peu des airs de « grande famille » cinématographique. On retrouve ainsi le réalisateur Terence Fisher flanqué de son directeur de la photographie Jack Asher, de même que le duo vedette du studio au rayon des acteurs, à savoir les inébranlables Peter Cushing & Christopher Lee, le second interprétant le rôle de la momie (et le prêtre Kharis aux temps de l’Egypte antique), ajoutant ainsi un autre rôle emblématique à sa collection de monstres de légende. Jimmy Sangster rempile au rôle de scénariste et il n’y a que le compositeur James Bernard qui manque à l’appel, laissant la place à Franz Reizenstein, probablement en raison des nombreuses scènes aux allures de péplum, un peu éloignées des habituelles notes gothiques du compositeur attitré de la Hammer.

Malgré une orientation dans le genre péplum, on retrouve tous les éléments ayant gravé la marque du studio Hammer dans l’histoire du cinéma et notamment ce technicolor flamboyant qui fit la gloire du studio. Les couleurs primaires se heurtent ainsi à leurs complémentaires (notamment le rouge avec le vert ou le bleu avec l’orange) pour un résultat visuel somptueux, aux allures de feu d’artifice gothique du plus bel effet.
La Malédiction des Pharaons (The Mummy) est moins sanglant que Frankenstein s’est échappé ! et Le Cauchemar de Dracula (ou même Le Chien des Baskerville) et il semble réellement que les auteurs ont ici souhaité rendre hommage au film de 1932 réalisé par Karl Freund, dans une version colorée, plutôt que de proposer une relecture sanguinolente propre à effrayer les jeunes cinéphiles.
Les scènes se déroulant en Egypte, toutes probablement réalisées en studio dans des décors de carton-pâte somme-toute très réussis, évoquent grandement l’atmosphère du Mystère de la Grande Pyramide, le chef d’œuvre d’E.P. Jacobs !


Les marécages : On y entre et on en sort…

La scène emblématique de La Malédiction des Pharaons demeure néanmoins celle où l’on voit la momie sortir du marécage lors de sa première apparition. Une séquence magistrale qui fera école au point de devenir un archétype et à laquelle sera rendus de vibrants hommages, à maintes reprises, notamment lors du quatrième épisode de la série Amazing Stories (intitulé « Mummy Daddy ») produite par Steven Spielberg dans les années 80.

On notera enfin que La Malédiction des Pharaons n’est pas une création issue de la littérature comme les films précédents, mais une itération en droite ligne du seul domaine du cinéma, puisque le film de 1932 avait été mis en chantier à l’époque où les fouilles égyptiennes étaient très actives et où la notion de « malédiction » avait défrayé la chronique avec la fameuse affaire de la découverte du tombeau de Toutankhamon.
Quant à la thématique propre à la Hammer, qui tient de la métaphore en faisant de ses monstres l’incarnation de l’interdit libertinage, on la retrouve ici encore de manière très marquée, puisque la belle Yvonne Furnaux, qui interprète à la fois la princesse égyptienne et sa réincarnation britannique sous l’ère victorienne, sera bien la seule à pouvoir faire flancher le monstre en fin de compte…

 

La beauté du diable !

La beauté du diable !

Les Deux Visages du Dr Jekyll – 1960

Terence Fisher réalise Les Deux Visages du Dr Jekyll (The Two Faces of Dr Jekyll) en 1960.
Le double rôle principal (celui du Dr Jekyll et de Mr Hyde) est interprété par Paul Massie, acteur peu connu, assez impressionnant dans sa prestation. Il est accompagné par Dawn Adams et Christopher Lee qui, une fois n’est pas coutume, incarne un homme normal, et qui trouve par ailleurs l’un de ses meilleurs rôles.

Le tournant de la fin des années 50 et du début des années 60 est un véritable âge d’or pour la Hammer, qui livre alors ses meilleurs films d’horreur gothique.
Comme souvent avec Terence Fisher, le film ne se contente pas d’illustrer en couleur l’un des mythes fondateur du fantastique (car il s’agit là de l’une des principales illustrations du roman de Robert Stevenson après les classiques adaptions de 1931 et 1941), mais propose au contraire une approche originale et inattendue. Ainsi, comme le fera Jerry Lewis trois ans plus tard avec Docteur Jerry & Mister Love, Fisher propose ici d’inverser le processus en faisant du Dr Jekyll un homme plus ou moins diminué, qui va se transformer en un jeune dandy à la beauté aussi parfaite que la froideur de son âme.

Le film explore la psyché de son personnage en le forçant à assumer les conséquences de ses actes. Aussi beau que brillant, Edouard Hyde est également doté d’un esprit froid et calculateur qui ne s’embarrasse d’aucune considération éthique et qui ne pense qu’à jouir de sa condition, sans se soucier des répercutions occasionnées par ses pérégrinations nocturnes. Dès lors, c’est à un bras de fer psychologique et intérieur que vont se livrer les deux personnalités du Dr Jekyll, chacune essayant en vain d’imposer sa domination à l’autre, espérant prendre définitivement le contrôle…


Le triangle amoureux, version malsaine…

Alors qu’il découvre que son épouse, délaissée par son abnégation dans le travail et ses recherches scientifiques, le trompe avec son meilleur ami, Henry Jekyll ne va penser qu’à la reconquérir. Econduit aussi bien sous sa forme de Dr Jekyll que sous celle de Mr Hyde, le pauvre homme va se retrouver devant une impasse qui le conduira à violer sa propre femme sous l’emprise de son double maléfique !
Dans le rôle du meilleur ami jouant également un double-rôle, Christopher Lee compose un dandy presque aussi cynique que Mr Hyde, capable toutefois de contenir ses pulsions. Il sera néanmoins le vecteur de la chute de son ami (et par extension de la sienne), puisqu’il incarnera le modèle à dépasser, qui mènera ainsi Edouard Hyde à commettre le viol et le meurtre comme autant de passerelles vers l’objet de ses désirs…

Comme toujours avec les films de la Hammer, cette approche du film d’horreur est avant tout le prétexte d’écorcher la pudibonderie de l’Angleterre victorienne en dissimulant, sous les atours du fantastique, l’attrait des gens soi-disant vertueux et civilisés pour l’interdit libertinage…
D’une noirceur condamnant toute possibilité de rédemption, n’épargnant aucun personnage, Les Deux Visages du Dr Jekyll s’impose au final comme un idéal de film d’horreur classique, dont l’aspect horrifique est avant tout psychologique, pour une plongée dans le mythe du dédoublement de la personnalité mené avec un savoir faire et une profondeur exemplaire.

 

Léon, la Malédiction…

Léon, la Malédiction…

La Nuit du Loup-Garou – 1961

C’est encore Terence Fisher qui réalise La Nuit du Loup-Garou (Curse of the Werewolf) en 1961.
Étrangement, il s’agit du seul film sur le thème du loup-garou de la Hammer, le studio ayant par ailleurs produit une quinzaine de films sur le thème du vampire (dont huit dédiés à Dracula), sept films sur Frankenstein et quatre sur la momie.

Le pitch : L’Espagne, au XVIII° siècle. Parce qu’il joue de malchance en arrivant en plein milieu de la cérémonie de mariage de l’odieux marquis Siniestro, un mendiant se retrouve enfermé dans les geôles du château. Oublié dans sa sinistre cellule pendant des décennies, il finit par devenir fou et par régresser à un certain état animal. Et lorsqu’une servante se retrouve dans sa cellule pour avoir osé repousser les avances du vieux marquis, il la viole.
Quelques mois plus tard, la servante meurt en couche en mettant au monde un petit garçon, prénommé Léon. L’enfant est élevé et adopté par le vieux professeur Alfredo Carido.
Dix ans plus tard, les chèvres de la région sont retrouvées égorgées par un loup sur lequel tire le gardien du troupeau. Le lendemain matin, il faut extirper la balle de la jambe du petit Léon.
Dix ans plus tard, encore, Léon est devenu un homme grand et fort. Il semble avoir vaincu la malédiction du loup-garou grâce à l’amour de ses parents adoptifs. Mais que va-t-il se passer à présent qu’il part découvrir le monde ? un monde nettement plus cruel que sa bienveillante cellule familiale…


Le pauvre Léon a du sang sur les mains…

Toute la force du film est de faire du neuf avec du vieux, et pas seulement en mettant le mythe du loup-garou sous les feux du Technicolor (jusqu’ici, le loup-garou hantait les classiques de la Universal des années 30 et 40 avec Le Monstre de Londres, Le Loup-garou  ou encore Frankenstein Rencontre le Loup-garou ). Car le script d’Anthony Hinds (qui adapte le roman Le Loup-Garou de Paris de Guy Endore) apporte une dimension psychanalytique inédite à cette grande figure du fantastique.
Maudit par une ascendance malheureuse, Léon doit ainsi lutter constamment contre sa nature sauvage. Et seuls une bonne éducation et un milieu sain peuvent lui permettre de remporter ce combat intérieur. Soit une métaphore lumineuse de l’homme civilisé, capable du pire comme du meilleur selon sa condition familiale, son éducation, son milieu social, son parcours et ses choix personnels. C’est-à-dire selon le contexte dans lequel il évolue.

Au niveau de la tragédie et de l’horreur, Terence Fisher n’y va pas avec le dos de la cuiller et réalise un film d’une violence extrême pour l’époque. Comme il est de coutume de le faire chez la Hammer, le film est d’une plastique somptueuse, ce qui permet de faire passer les pires horreurs sous le vernis étincelant du gothique flamboyant qui fut sa marque de fabrique.
Par ailleurs, c’est l’époque où le studio britannique ne réalise aucun compromis et aligne les projets et les concepts forts. A ce titre, La Nuit du Loup-Garou est un véritable diamant noir, un modèle du genre qui parvient à réunir en son sein tous les antagonismes en faisant cohabiter miraculeusement la pire des tragédies et l’horreur la plus glauque avec la grandeur romanesque du récit et la beauté fulgurante de ses tableaux gothiques expressionnistes.
Le script n’épargne ainsi personne et va au bout de la tragédie, au sens grec du terme, sans chercher à séduire le spectateur autrement que par sa brillante mise en forme.
Par la suite, les échecs au box-office condamneront la Hammer, peu à peu, à abandonner cette intégrité artistique pour essayer diverses formules, de plus en plus commerciales.

Dans le rôle de Léon, le grand Oliver Reed trouve ici à la fois son premier grand rôle principal (il avait fait une courte apparition dans Les Deux Visages du Dr Jekyll) et l’une des ses plus belles et bouleversantes prestations.
Au rayon maquillage, l’apparence du loup-garou, calquée sur celle de la Universal mais également sur La Belle et la Bête de Jean Cocteau, est une éclatante réussite, l’acteur parvenant à extérioriser une violence doublée d’une innocence impressionnante.
Mention spéciale, enfin, au long prologue du film, où l’affreux marquis Siniestro règne sur un banquet de toutes les cruautés et marque ainsi, par un enchainement du destin, l’ascendance maudite du pauvre Léon Carrido. Une séquence démente, d’une intensité cathartique quasiment égale au prologue, indépassable, Chien des Baskerville  !

Et pour quelques mythes de plus…

Et pour quelques mythes de plus…

Le Fantôme de l’Opéra – 1962

Terence Fisher, toujours lui, réalise Le Fantôme de L’Opéra (The Phantom of the Opéra) en 1962.
Il s’agit de l’une des innombrables adaptations du roman originel de Gaston Leroux, mais surtout de la troisième adaptation majeure pour ce qui est de l’histoire du cinéma, après le chef d’œuvre de Ruppert Julian réalisé en 1925 (avec Lon Chaney) et la version Universal Monsters  de 1943 (avec Claude Rains).

Terence Fisher et son scénariste John Elder transposent le roman de Gaston Leroux dans le Londres Victorien et, les restrictions budgétaires les y obligeant, renoncent à la magie de l’Opéra Garnier, choisissant ainsi de développer leur adaptation dans un décor moins onéreux. Pour autant, l’ambiance à la Charles Dickens qui se dégage du film ne manque pas de charme et, au final, participe d’une itération qui se démarque des autres.
Le script est très intéressant car il s’éloigne également de la chronologie habituelle afin de privilégier le mystère. L’histoire commence lors du premier meurtre commis par le « fantôme ». Mais l’événement est vite apparenté à un suicide, l’existence du « fantôme » demeurant encore de l’ordre de la légende. Ce n’est que petit à petit que le film se recentre sur la figure centrale du « monstre », revenant sur ses origines par le biais d’un flashback introduit lors de la dernière partie, peu avant le dénouement.
C’est cette construction savante qui fait tout le sel de cette adaptation, qui s’impose parmi les plus réussies, malgré un final précipité qui la prive au dernier moment de sa perfection. D’autant que le film ne s’attarde pas beaucoup sur les passages musicaux à l’opéra, encore moins sur le Faust de Gounod, ce qui pourra décevoir les puristes de l’œuvre de Gaston Leroux…


Le monstre n’est encore pas celui que l’on croit…
C’est l’époque où, malheureusement, la Hammer commence à rencontrer les échecs commerciaux, auxquels participe malencontreusement notre Fantôme de L’Opéra. On notera par ailleurs un final qui, bien que tragique, est moins pessimiste qu’à l’accoutumée puisque les amoureux ne périssent pas dans d’atroces souffrances, comme c’était le cas dans la quasi-totalité des films du studio jusqu’ici !
Pour l’essentiel, le film joue principalement sur l’horreur psychologique en développant l’idée que le monstre n’est pas celui que l’on croit au départ. Ainsi, le « fantôme », anciennement le professeur Petrie (interprété par Herbert Lom), est avant tout la victime de l’odieux Ambrose d’Arcy (Michael Gough), le propriétaire de l’Opéra de Londres, sur lequel il canalise son désir de vengeance. Le film met l’accent sur la cruauté du personnage interprété par Michael Gough, ce dernier n’hésitant pas à voler l’œuvre du pauvre professeur afin de ménager sa propre réussite, qui lui permettra de régner sur son opéra où il pourra abuser des jeunes cantatrices, soumises à son harcèlement libidineux. Un postulat dont se souviendra Brian De Palma au moment de l’écriture de son Phantom of Paradise.

Bourré de qualités formelles, d’une atmosphère gothique envoûtante culminant dans le décor magique des égouts de Londres, le film profite également de la qualité de son interprétation. Si les habituels Peter Cushing & Christopher Lee ne répondent pas présents, les excellents Herbert Lom (le truculent commissaire Dreyfus de la série des Panthère Rose) et Michael Gough (un habitué du registre fantastique qui terminera sa carrière auprès de Tim Burton en incarnant Alfred Pennyworth, le majordome de Batman), composent un duo d’antagonistes à la hauteur du sujet, volant ainsi la vedette aux jeunes tourtereaux interprétés par des acteurs nettement moins charismatiques.
En bref, une excellente illustration du mythe, qui ne mérite pas son insuccès, à l’image de l’immense Terence Fisher, mis temporairement à la porte du studio…

Les Maléfices de la Momie – 1964

Variation sur un thème imposé ?

Les Maléfices de la Momie (The Curse of the Mummy’s Tomb) est réalisé par Michael Carrerras en 1964. Bien qu’on puisse le classer dans un cycle de quatre films produit par la Hammer entre la fin des années 50 et le début des années 70, il ne s’agit pas de la suite de La Malédiction des Pharaons, et chacun de ces quatre films est autonome.
En réalité, ce second film pourrait presque être considéré comme une sorte de remake de La Malédiction des Pharaons, ou en tout cas une variation sur le même thème, tant son script est proche du film de Terence Fisher. Et on y retrouve d’ailleurs le même acteur (George Pastell), dans un rôle identique d’égyptien préoccupé par le respect dû à ses croyances.

Le Pitch : Des égyptologues anglais exhument la tombe du Prince Ra et découvrent son sarcophage. Un riche homme d’affaire américain, celui-là même qui a financé les fouilles, leur impose d’organiser une tournée mondiale afin d’exhiber la momie dans une sorte de cirque ambulant, espérant ainsi faire fortune. Lorsque, de retour en Angleterre, la momie disparait et que les responsables de l’exhumation sont retrouvés morts un par un, on soupçonne la surnaturelle « malédiction des pharaons » d’être une sinistre réalité. Et si la vérité était ailleurs ?


Raaaaaa… (c’est son nom)

Pas de quoi bouder son plaisir : Les Maléfices de la Momie est un formidable divertissement vintage. Un petit classique assez parfait dans son genre. Parfaitement rythmé, solidement réalisé, interprété et superbement mis en image, il s’écoule sans temps mort jusqu’au final gothique de circonstance.
Ponctué d’effets horrifiques flirtant avec le gore (mains coupées, pour l’essentiel), le scénario est extrêmement bien écrit et s’offre le luxe de développer une petite comédie de mœurs gentiment cynique car, comme d’habitude avec la Hammer, les amourettes finissent toujours mal et les protagonistes rivalisent de tout un tas d’actions et de choix parfaitement opportunistes !
Chaque personnage est très bien développé et aucun ne fait acte de figuration, rendant ainsi le spectacle très vivant, voire truculent.

L’absence de héros au sens propre, ainsi que l’absence des acteurs phares présents dans le film de Terence Fisher (Peter Cushing & Christopher Lee), et par extension l’absence de Terence Fisher lui-même auront avec le temps joué en défaveur du film de Michael Carreras, par ailleurs producteur et grand manitou du studio Hammer, qui passait ici à la réalisation (il ne réalisera que onze films au total, dont deux consacrés au cycle de la Momie). Revoir le film aujourd’hui dans de bonnes conditions (avec le regard bienveillant nécessaire à ce type de spectacle suranné) constitue néanmoins une excellent surprise, pour un divertissement sans prétention (on ne joue certes pas dans la même catégorie qu’un film de Terence Fisher aux thématiques fédératrices), qui lorgne clairement vers un esprit pulp, tel un bon petit classique sans prétention.

La Gorgone – 1964

Entre vert clair et vert foncé…

En 1964, Terence Fisher est de retour pour réaliser Gorgone : Déesse de la Terreur (The Gorgon). Il retrouve par ailleurs le compositeur James Bernard, ainsi que les acteurs Peter Cushing et Christopher Lee. L’actrice Barbara Shelley, une habituée de ce type de cinéma, participe également au casting.

Le pitch : Dans l’est de l’Europe, autour du lugubre château Borski, plusieurs personnes sont retrouvées mortes, changées en pierre. Le médecin du village, un certain Dr. Namaroff, refuse de céder aux croyances et autres superstitions qui prétendent que l’une des gorgones de la mythologie erre dans les ruines du château, les nuits de pleine-lune. Mais il semblerait que le bon docteur ne dévoile pas toute la vérité…

D’un côté, Gorgone : Déesse de la Terreur se démarque des habituelles productions Hammer dans le sens où le monstre de l’histoire n’est pas issu de la littérature gothique victorienne (comme l’avaient été Dracula, Frankenstein et Dr Jekyll & Mister Hyde), mais de la mythologie grecque. Mais d’un autre côté, il est étonnant de voir à quel point Terence Fisher et son équipe parviennent à plier cette figure mythologique à leur patine habituelle, dans une série de tableaux gothiques dans la plus pure tradition du studio.
Le chef opérateur habituel, Jack Asher, est ici remplacé par Michael Reed, alors que le scénariste John Gilling fait son entrée. Mais ce changement d’auteur et de techniciens ne transparait nullement à l’écran, ce qui démontre à quel point le studio avait réussi à mettre au point une véritable continuité thématique et esthétique, à travers lesquelles se développaient une imagerie gothique somptueuse, aux couleurs flamboyantes, teintée de passionnantes métaphores sur le code moral et les tabous de la société victorienne. Car cette interprétation de la Gorgone est bel et bien une savante métaphore sur le pouvoir sexuel que pourrait exercer une femme sur les hommes, dans la mesure où le code pénal s’effacerait devant la part animale et sauvage de l’âme humaine, qui permettrait ainsi de briser les tabous et les entraves de la société…


Ne regardez pas, malheureux !

Esthétiquement, le film est somptueux, tirant le meilleur parti de ses décors factices et de sa magnifique photographie, teintée de toute une gamme de verts, allant de l’émeraude à l’ocre, rehaussée par les clairs-obscurs expressionnistes des scènes de pleine-lune.
Les apparitions du monstre, savamment distillées, sont tétanisantes, bien aidées par la musique de James Bernard, beaucoup plus lugubre et envoûtante qu’à l’accoutumée… Christopher Lee et Peter Cushing héritent chacun d’un rôle assez inhabituel, à des années lumières des personnages manichéens qui pullulaient alors dans le cinéma horrifique.

Un très bon Hammer, sans doute un peu trop bavard et théâtral, mais une franche réussite pour l’époque, à l’atmosphère unique en son genre. Tim Burton s’en souviendra certainement en réalisant son Sleepy Hollow, tant certaines de ses images semblent sortir directement de cette Gorgone : Déesse de la Terreur de 1964…

 

(A suivre)…

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Loups-Garous, Momies, Fantômes et Gorgones : Tornado libère le reste du bestiaire de La Hammer chez Bruce Lit! Creepy ! 

 

48 comments

  • Matt  

    Ah génial ! ça fait plaisir. Parce que mes films préférés de la Hammer, c’est justement pas ceux tournant autour de Dracula et Frankenstein (peut être aussi parce que y’en a marre qu’il n’y en ait que pour eux^^) Je ne pensais pas que tu te pencherais dessus. C’est super et…en même temps j’suis un peu jaloux. J’ai du bol d’avoir eu le temps de faire un truc sur le gothique italien moi. Et je te laisserai pas me piquer les Harryhausen. Il faudra bien le faire ce teamup.

    Ahem…plus sérieusement…

    La malédiction des pharaons est un de mes films Hammer préférés. La nuit du loup garou dort sur mes étagères (oui, j’en ai moi aussi des trucs qui dorment) et tu me donnes bien envie de le voir.
    Je ne connais pas les deux visages de Jekyll. ça semble en effet ressembler à Dr Jerry et mister Love, en moins comique j’imagine.
    Je n’ai jamais regardé le fantome de l’opéra non plus parce que je n’avais pas entendu que du bien sur la version Hammer. Apparemment tu n’es pas de cet avis. Il faudra que je me fasse le mien alors.

    J’ai vu la Gorgone il y a longtemps mais je n’en garde pas trop de souvenirs. Le problème c’est que curieusement celui-ci n’a pas eu le droit à une sortie DVD chez nous et je l’ai regardé dans une version assez moche trouvée sur le net, la vidéo étant mal encodée et floue.

    En tous cas je suis curieux de lire tes avis sur l’invasion des morts vivants, la femme reptile, Dr Jekyll et sister Hyde. Pour les vierges de Satan je le connais déjà^^

    Bref chouette boulot comme d’hab

    • Tornado  

      Non mais file vite regarder « La Nuit du Loup-garou », galopin ! C’est le bon moment en plus, c’est bientôt Halloween !!!

      • Matt  

        J’ai plein de film d’horreur/fantastique à voir. J’ai fait une raffle dans les trucs d’occasion. 20 film pour 30€. Die monster die, carrie, basket case, les monstres invisibles (eh tu le connais celui là ? ça semble fun, des cerveaux en stop motion qui se promènent), the mirror, le recupérateur de cadavres, le nuit du loup garou et quelques autres que j’ai déjà vus mais que je ne possédais pas.

  • Présence  

    La vache ! Quel programme ! 15 films en 2 séances !

    La présentation de La malédiction de la momie me permet de mieux comprendre pourquoi un éditeur comme Marvel avait tenu à sortir un comics mettant une momie en scène comme personnage principal : N’Kantu the Living Mummy, dans Supernatural Thrillers, par Steve Gerber & Rich Buckler.

    Les reflets roux de l’actrice dans la dernière photographie pour Les deux visages du Dr. Jekyll sont très impressionnants, quelle richesse dans les nuances !

    Ton article sur La nuit du loup-garou me permet de mesurer le gouffre existant entre l’incarnation de ce mythe et celle beaucoup plus plate de Marvel (Jake Russell), où les scénaristes ont abandonné toute velléité psychanalytique pour calquer les schémas des superhéros.

    Au fur et à mesure de tes articles, je commence à comprendre pourquoi l’imaginaire américain est à ce point imprégné par le fantôme de l’Opéra, plus que l’imaginaire français. Je n’avais pas réalisé qu’il y avait eu autant d’adaptations marquantes de ce roman.

    Les maléfices de la Momie, avec le regard bienveillant nécessaire à ce type de spectacle suranné – Comme moi pour les comics datés, tu prends les précautions nécessaires pour le lecteur contemporain. 🙂

    La Gorgone : tiens ! un des rares personnages qui n’a pas bien réussi à être transposé dans le monde des superhéros.

    • Matt  

      La gorgone/medusa dans Batwoman de Rucka a plutôt la classe quand même.

  • Matt  

    A propos, j’avais vu l’affiche française de la malédiction des pharaons très jeune quand j’étais encore en primaire dans un quelconque magazine, sans avoir vu le film, et elle m’avait marqué. Cette lumière qui passe à travers la momie…

  • Tornado  

    Merci de votre fidélité et de votre abnégation les copains 😉

    Cette version du « Fantôme de l’Opéra » façon Hammer ne mérite pas sa réputation. Elle a sans doute déçu une partie du public en raison du changement de décor par rapport au roman. Mais c’est pourtant un très bon Hammer !

  • Bruce lit  

    Finalement, ça se lit tout seul ces histoires de monstres et la couleur aidant, certains films pourraient m’intéresser pour peu que je puisse les trouver en médiathèque.
    Je reste très surpris par la maturité et la violence des histoires racontées notamment la version de Jekyll et Hyde. C’est vraiment courageux artistiquement tous ces films qui finissent mal. Je note également que les personnages sont développés de manière satisfaisante.
    Beaucoup des scans en tout cas semblent toutes droits sorties de chez Batman, ce qui explique la continuation de ton intérêt pour cet univers.

    Les origines du Loup-Garou sont assez terrifiantes ! Ça aussi, il faudrait que j’arrive à me le procurer. Oliver Reed ? C’est le beau père de Tommy, dans le film de Ken Russel, non ? Je garde de lui en mémoire une prestation assez mauvaise, très loin de celle d’Ann-Margret. Il avait une voix atroce en plus.

    Je ne m’attendais pas à voir une Gorgonne débarquer chez la Hammer, là encore, c’est un scoop. Le genre de film que Rob Zombie doit révérer.

    Curiosité titillée Tornado, et ce n’est pas le moindre des mérites de cet article.

    • Matt  

      La Hammer a choqué à son époque par son côté violent. Ils n’étaient pas très bien vus par l’intelligentsia. Et finalement ils se sont cassés la gueule justement quand ils ont réussi à populariser ce genre de films et que les américains se sont mis à faire des films comme l’exorciste. Ils se sont rendus compte qu’ils n’avaient plus besoin d’une boite de prod indépendante britannique et que le public répondait présent.

    • PierreN  

      « Le genre de film que Rob Zombie doit révérer. »

      J’ai l’impression que sa préférence va plutôt à l’horreur des 70’s, plus axé sur le versant politico-social (Romero, Hooper). Il doit y avoir dans un de ses films une scène avec un visage arraché (et utilisé comme un masque), qui est très certainement de l’ordre du remake d’une des plus fameuses scènes de Massacre à la Tronçonneuse 2.

    • Matt  

      Euh ouais j’aurais aussi tendance à penser que la gorgone est trop soft et atmosphérique pour ce gros bourrin trash de Rob zombie.

  • Patrick  

    Mazette 15 films ! Je suis battu avec mes 13 films de Godzilla !
    Bref excellent article comme d’habitude même si j’ai été surpris de ne pas voir passer les coutumières étoiles pour chaque film.
    Hum aurais-je mal lu où tu ne parles pas de «L’homme qui trompait la mort » comme annoncé en introduction ?
    Quoi qu’il en soit sur la sélection du jour j’en ai vu 3 (la moyenne tout juste) :
    La malédiction des pharaons
    Les deux visages du dr Jeckyl
    Et La nuit du Loup garou
    (Les 3 à la suite je ne l’ai pas fait exprès)
    Des trois c’est Jeckyl qui a ma préférence, car c’est le seul ou l’horreur n’est que psychologique.

    Des autres c’est la Gorgone qui a ma préférence pour son coté atypique (des Grecques so British) même si je pense que je ne suis pas près de le voir celui-ci :/

    • Bruce lit  

      @Pat : ce film a été censuré par la Bruce Lit corporation pour cause violence extrème avec le visa de l’auteur de cet article m’ayant demandé de l’éditer.

      • Matt  

        Tiens oui j’ai pas fait gaffe qu’il en manquait un.
        Hem…c’est quoi la vraie raison ? Depuis quand on censure chez Bruce lit ?^^

        • Patrick  

          On veut du cul et de la violence chez Bruce lit !!! ^^

  • Matt  

    Je me souviens quand même que le maquillage de la gorgone, c’était pas tip top. Bon là n’est pas l’intérêt du film mais bon des serpents tout raides en plastique dans les cheveux, c’est pas extra. Si au moins ils avaient été mous et pendouillaient dans des dreadlocks, on aurait pu avoir le sentiment que c’était des vrais serpents…mais morts.
    Mouais…c’est vrai que là c’est un cas ou les CGI aident bien. On peut créer une marionnette comme celle de Harryhausen mais qui ne ressemblerait plus à une humaine, ou une actrice avec un maquillage pas top. Alors qu’aujourd’hui ajouter des cheveux serpents à l’ordi serait faisable. Mais bon ils seraient encore foutus de faire l’actrice entière en CGI et ce serait laid…

  • Matt  

    Et sinon, que penses-tu de la trilogie Quatermass Tornado ?

  • Arnaud  

    Coup de gueule vous aimez plus les comics ou quoi ? si on regarde ces dernier jours : on a du tintin une visite au musé et des films des année 50 !!!! c’est un salon de bourgeois ou un site de comics bruce lit ?, parce que je rapelle quand même que il y a un film de Hulk et de Thor qui sort aujourdhui et que ça n a même pas l’air de vous en soucier !

    • Matt  

      Mais c’est pas croyable ces mecs qui viennent dire ce dont il faut qu’on parle. Il y a déjà un article nouveau par jour ici, ce qui n’est pas le cas partout. Et ça vient râler qu’on ne parle pas d’un foutu film Marvel qui, en effet, ne remporte pas forcément notre adhésion. Il ne s’agit pas de « bourgeoisie », mais de goûts personnels. Tu fais chier à cracher sur les trucs qui ne te plaisent pas, personne ne te force à venir.
      T’es un gros fada des films Marvel c’est ça ? Tant mieux pour toi. Si ton horizon se limite à ça par contre, je te plains. Ici on parle de plein de choses liées à la culture populaire. Si t’es pas content, tu te casses.

      • PierreN  

        Et puis ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu une semaine spéciale Hulk il y a de ça quelques jours…
        De la culture geek à la culture tout court, c’est pourtant clair, non ?

      • Matt  

        Et puis un article par jour, merde ! Comment peut-on râler en ayant encore une face ? Si encore on sortait un article par semaine, je comprendrais que ça agace qu’on passe 2 mois à parler de vieux films, mais c’est pas le cas.
        Bruce, ne cède pas à ce genre de plainte ! Un mec qui veut la critique du dernier Marvel à la place d’une « visite au musée » (qui est en réalité une rencontre avec un auteur, bordel !), faut pas leur donner raison.
        ça fait peur cette domination du mainstream et des effets de mode. Et quand tout le monde n’en aura plus rien à foutre de Marvel et qu’ils cesseront de faire des films, faudra qu’on arrête de parler de super héros peut être ? Parce que ce ne sera pas pertinent ?

  • JP Nguyen  

    @ Arnaud : toi, c’est de trucs comme la grammaire et l’orthographe, dont tu n’as pas trop l’air de te soucier…

    Dis-moi, ton navigateur te force à venir sur le site? Si tu explorais d’autres lieux, tu trouverais certainement ton bonheur ailleurs. La richesse et la profondeur de tes interventions seraient regrettées mais aimer c’est aussi savoir laisser partir.

  • Arnaud  

    Je vois que tous le monde me tombe dessus pour une simple remarque qui est que pour des fans de comics proclamé , vous méprisé tout ceux qui n’aiment pas vos gouts et les films Marvel qui pourtant sont à la mode. C’est domage pour vous et pour le site.

    • PierreN  

      Ce n’est pas tes goûts que l’on critique, mais ton argumentaire.

    • Matt  

      Mais c’est toi qui méprise nos goûts. Quel est le problème avec Tintin et la rencontre avec Dave McKean ? Ce n’est pas parce que ça ne t’intéresse pas ou que ce n’est pas à la mode qu’il ne faut pas en parler.

      Ensuite une mode n’est pas forcément signe de qualité. Certains d’entre nous n’ont pas forcément envie d’aller voir ce film. Ce n’est pas comme si on était payé pour en parler ou qu’on avait des places gratuites. Vas-y donne moi des billets et j’irai le voir le film. Tu es agressif envers nos choix de publication parce qu’on ne publie pas ce que tu voudrais. Le truc c’est qu’on ne peut pas faire plaisir à tout le monde. Et on n’est même pas là pour ça d’ailleurs. On ne méprise personne, on s’agace juste sur les gens qui font des remarques comme les tiennes. Attends 1 semaine ou 2 et tu auras surement du Marvel. Quelqu’un va peut être aussi préparer la chronique de ce film, j’en sais rien. On produit un article par jour comme je l’ai dis. Il te faut quoi de plus ? Il y a eu une semaine entière sur des comics Hulk et le seul commentaire que tu as laissé c’était pour te plaindre qu’on parlait aussi de la vieille série TV. Qui est méprisant à ton avis ?

      Tout ce qu’on fait, c’est parler du plus de choses possibles. Et tu as le droit de ne pas aimer les vieux films, mais dans ce cas tu attends les prochaines publications. Il y a environ 300 articles par an ici. Et c’est Halloween bienôt, donc on parle de trucs d’horreur. C’est tout.

    • Matt  

      Tu aurais demandé gentiment « tiens vous ne parlez plus de comics ? Vous pensez chroniquer le dernier film Hulk ? » et on t’aurait répondu gentiment. Mais débarquer avec tes gros sabots « coup de gueule : y’a pas ce que je veux ! y’a une rencontre au musée et du Tintin là, et même pas le dernier Marvel ? Vous foutez quoi ? » eh ben ça n’aide pas à discuter gentiment.
      On n’est pas à ton service. Ce que tu demandes, on le fera peut être (si quelqu’un est allé voir le film), mais pas dans l’immédiat. Tu râles comme si tu nous payais un abonnement au site et qu’on te mentait sur le contenu. Mais il me semble que tout ça c’est gratos. Alors tu peux bien supporter que certains jours les articles ne t’intéressent pas, non ?

  • Arnaud  

    Je constate juste que vous avez choisis de faire comme si le nouveau Marvel n’existait pas en vous arachant de l’actualite parce que vous les films Marvel c’est de la merde ici. J’aimai bien lire vos critiques mais depuis un certain temps c’est du avant c’était mieux tout le temps et c’est chiant ! Vous perdzz vos lecteurs comme ça avec tintin et ces vieux films d arte. Sans oublié les articles ou bruce raconte sa life et se fait prendre en photo avec du champagne il a la grosse tete cest clair ! Il faut reagir et refaire du comics!

    • Matt  

      Si tu lisais réellement le blog, tu saurais qu’il y a des critiques positives de films Marvel. C’est juste qu’on ne fonce pas tête baissée. On n’est pas forcément intéressés, on a le droit non ?
      Et si on perd des lecteurs en parlant de Tintin, qui est une pierre angulaire de l’histoire de la BD, ben tant pis pour eux. On peut ne pas aimer mais c’est très irrespectueux de considérer que ça n’a pas sa place ici.
      Pour les remarques sur Bruce, je le laisse te répondre…

    • Bruce lit  

      (Soupirs)….
      Bon c’est là que je fais le boss de fin de niveau c’est ça ?
      Arnaud, je suis dans une période zen de ma vie. Je vais juste te raconter un peu plus ma vie puisque tu sembles l’apprécier : quand j’étais ado et que j’allais en boite, la plupart du temps j’écoutais de la musique qui m’emmerdait en attendant mon 1/4 d’heure rock. 1/4 d’heure pour toute une nuit, mais en attendant il se passait plein de choses : j’observais, j’écoutais, je me cultivais, j’écoutais chaque note en attendant mon tour.
      Et bien ce blog, c’est le même principe. Chacun attend son tour en lisant le travail des autres. Et je ne crois pas me mettre plus en avant que les copains.
      C’est ce qu’on appelle le respect.

      Tu sembles déçu par la ligne éditoriale ce qui est ton droit le plus absolu. Mais tu fais comme en boite, tu attends ton tour. Je suis réceptif à toute forme de suggestions, conseils ou critiques, mais au final, et c’est l’aspect le moins démocratique du blog, je décide de ce que j’ai envie de poster. Et ce que j’ai envie n’est rarement compatible avec l’actualité même si j’y prête attention. Mais un article par jour, si je suis le planning de Marvel et DC, je ne tiendrai pas le rythme. Mais surtout, parce que je m’en fous, je ne leur suis pas assujetti : j’achète mes comics, je paie mes places et je fais les choses comme je le veux, si je le veux. On peut faire moins bourgeois je crois que d’aller à contrecourant. Je me suicide crois-tu ? Pas grave, j’ai tous mes potes avec moi (sorry guys).

      Sur les films Marvel, très peu me plaisent mais de temps à autre certains sortent du lot. Le bourgeois a pris grand plaisir à revoir cette semaine pour la troisième fois les gardiens de la galaxie 2. Maintenant je vois dans ta réaction un amour contrarié, et je serai optimiste : même contrarié, ça reste de l’amour….

      Enfin, concernant mon embourgeoisement….
      Sur les 13 300 images scannées de ce blog, il y’en a une dizaine de ma pomme, ce qui dénote effectivement d’un égo disproportionné et d’un narcissisme inquiétant. Ce blog, c’est un travail monstre. Si je souhaite aussi le faire connaître ailleurs, c’est si mal ? Pour cela, il faut être aussi identifié pour être reconnu, c’est aussi simple que cela. Enfin, je te rappelle que tu es chez moi, que je paie ce domaine et que par conséquent j’y publie ce que je veux. Pour le coup, ta médisance te fera y regarder à deux fois puisque sur l’article McKean, je n’ai pas de champagne à la main et la seule photo floue du lot est la mienne….
      Pour finir, si tu trouves qu’aller au musée est un acte d’embourgeoisement, je te plains….vraiment…
      Je t’invite également à poursuivre tes critiques à mon égard en message privé et ne plus polluer les articles.

  • Tornado  

    Ce débat n’a aucun intérêt à mes yeux mais, puisqu’il s’agit ici de mon article, je dirais juste une chose à Arnaud : Le dernier film de Thor ? Même si tu m’offrais la place je n’irais pas le voir. J’ai vu le 1° et j’ai arrêté le second au bout d’1/4 d’heure. Pour moi c’est une perte de temps ces films. Ils sont à chier, je trouve.
    Je préfère mes vieux films, ou alors un truc comme Blade Runner 2049. Mais ne compte pas sur moi pour chroniquer le dernier Thor, quoiqu’il en soit.
    Maintenant que dire ? Tu ne veux lire que des articles sur tes goûts, et tu condamnes les autres. Qui est le moins ouvert ici ?

    @Matt : La trilogie Quatermass est pas mal. C’est plus de la Sf que du fantastique gothique, mais on reconnait néanmoins la marque de la Hammer. Je n’ai pas ajouté ces films car l’article aurait été vraiment, vraiment trop long…

    • Matt  

      (ouais ben on essaie de parler, dans l’espoir que ce ne soit pas un débat de sourds, mais c’est mal barré)

      Je n’ai vu que le premier : le monstre. Je l’avais trouvé encore efficace. ça m’a fait penser à un précurseur de la mouche de Cronenberg avec la lente transformation et la panique du mec. Pour l’époque j’imagine que ça devait faire flipper.

  • Eddy Vanleffe  

    Les commentaires d’Arnaud font oublier l’article en lui même toujours instructif sur la Hammer. J’ai souvent eu envie de voir certains mais à part les trois ou quatre les plus célèbres,je les trouve jamais. Du coup pas moyen de voir le loup garou… Ça reste une de mes cibles…

    Mais heu…les comics ne sont jamais qu’une rubrique,y a pas d’ambiguïté la dessus… Et l’actualité… Pourquoi faire? Y a au moins une centaine de sites pour ça…

  • pascal  

    J’adore les films de monstres!

  • Tornado  

    ’ai envie d’ajouter, à destination d’Arnaud et sans méchanceté, que si l’actualité nous faisait vibrer, on la couvrirait davantage. Mais comme ce n’est pas le cas, on préfère se tourner non pas vers le passé, mais vers le patrimoine de la culture geek. Car ce qui est important, ce ne sont pas les trucs à la mode, mais les trucs qui sont bons, ou à tout le moins les trucs qui ont construit cette culture dans laquelle on se retrouve.

    Notre patrimoine en terme de culture populaire est énorme et c’est ce qui fait aujourd’hui sa force. Si tu le nies, c’est que finalement tu n’es pas dans le partage de cette culture, mais juste dans le hype du moment (à mon avis). Je t’encourage à t’ouvrir davantage à ce patrimoine, comme nous le faisons tous ici.
    Moi, ce qui ne me branche pas trop, ce sont les comics de super-héros old-school. Et pourtant, je suis bien obligé de reconnaitre que sans eux, les choses que j’aime aujourd’hui n’auraient jamais vu le jour.
    Est-ce que tu aimes les films d’horreur actuels ? Parce que si c’est le cas, tu dois savoir qu’il paient leur tribut et leur existence au cinéma d’hier, et notamment au films de la Hammer. Par exemple.

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