L’ossature de l’au-delà (Mardi Gras Descendres)

Monsieur Mardi-Gras Descendres par Eric Liberge

1ère publication le 30/09/16-MAJ le 03/11/18

Qu'est-ce qui nous attend après la mort ?

Qu’est-ce qui nous attend après la mort ?©Dupuis

AUTEUR : MATTIE-BOY

VF : Dupuis

Nous allons nous intéresser ici à l’œuvre majeure d’Eric Liberge, à savoir la saga « Mr Mardi-Gras Descendres ». Cet article est le premier d’un dyptique. Le second portera sur la préquelle sortie par la suite.

Sachez qu’au cours de cet article, il y aura quelques spoilers, mais je me garderai de révéler les plus grands secrets, tout comme je m’abstiendrai de dévoiler la fin.

Répression dans les rues de Sainte-Cécile

Répression dans les rues de Sainte-Cécile©Dupuis

Que se cache-t-il derrière ce titre étrange ? Eh bien une œuvre assez singulière que son auteur aura eu du mal à publier.
Mr Mardi-Gras Descendres met en scène des squelettes évoluant dans un univers sombre et froid (c’est le cas de le dire, nous sommes sur Pluton). L’histoire suit celle de Victor Tourterelle, renommé Mardi-Gras Descendres car il est mort entre Mardi-Gras et mercredi des cendres. Une nouvelle identité pour un mort débarrassé à la fois de sa chair et de la majorité des souvenirs de sa vie.

Ici, dans cet univers désertique éloigné de tout et sans doute oublié de Dieu aux confins du système solaire, il semble devoir s’accoutumer à une existence dont il ne saisit pas le sens. Il va rapidement être mis au courant de sa condition par le personnage important du facteur chargé de délivrer les rapports post mortem aux défunts. Ce facteur emmènera rapidement notre héros dans l’agglomération Sainte-Cécile, siège d’un système politique totalitaire mis en place par certains ne sachant pas quoi faire d’autre de leur non-vie. Cartographe de métier, Victor Tourterelle sera bientôt chargé par une organisation rebelle de cartographier ce lieu en le parcourant afin d’en saisir le sens. Un acte interdit car l’ignorance du peuple est la force du régime totalitaire.

Un vélo supersonique

Un vélo supersonique ©Dupuis

Les éditions Dupuis ont récemment réédité cette saga dans une magnifique intégrale à l’occasion de la sortie en mars 2016 d’une préquelle intitulée Le facteur Cratophane.
Dans cette intégrale, nous pouvons y trouver une interview de l’auteur qui partage avec nous le parcours difficile de cette série. En effet, la forme particulière de cette BD rebutait les maisons d’éditions, ce qui n’est pas très étonnant tant l’atmosphère globale paraît macabre et sombre. Pourtant c’est une série non dénuée d’humour. Après quelques tentatives de publications plus ou moins fructueuses, Eric Liberge a été étonné par l’ouverture d’esprit de la maison Dupuis lorsqu’ils ont choisi de publier sa création alors qu’elle détonait pas mal avec le reste de leurs publications plutôt tous publics.

Car ici, il s’agit tout de même d’une sorte de comédie satirique et métaphysique qui brasse divers sujets adultes comme la mort, l’après-vie, la dictature, le sens de la vie et le tout dans une atmosphère ésotérique et gothique curieuse. La mort, l’alchimie et la symbolique religieuse sont des thèmes qui transpirent de l’œuvre d’Eric Liberge et illustrent sa passion pour l’ésotérisme. Ajoutons à cela un argot particulier propre à son monde de squelettes qu’il faudra déchiffrer et nous voilà en présence d’une œuvre exigeante. Il est évident que ça ne plaira pas à tout le monde. Mais c’est une œuvre qu’on sent personnelle, et qui aborde des sujets et des angoisses qui ont toujours hantés Eric Liberge depuis la mort de son frère lorsqu’il était enfant, et qui a déclenché sa curiosité pour la mort et sa manie de dessiner des squelettes.

Même sans la peau sur les os, les morts peuvent encore picoler

Même sans la peau sur les os, les morts peuvent encore picoler ©Dupuis

Et des squelettes, il y en a un paquet dans cette BD. En fait il n’y a que ça. Mais les visages ne sont pas des crânes réalistes et tristement inexpressifs. Ils ont des expressions et des signes distinctifs qui font qu’on parvient tous à les distinguer. Au-delà des os, l’architecture gothique de la cité de Sainte Cécile, et autre galions qui naviguent sur les océans d’éther en orbite autour de Pluton constituent un univers graphique unique et extraordinaire.

Le soin apporté aux détails est impressionnant. Eric Liberge utilise de l’encre de Chine et du Lavis pour créer ses planches aux allures de fresques gothiques fascinantes. Mais vous pourrez juger de ça sur les images. Pour continuer la chronique de cette saga, je vous propose de faire un tour d’horizon de chaque tome pour suivre le cheminement des sujets abordés dans cette BD.

Des architectures vertigineuses

Des architectures vertigineuses ©Dupuis

Durant le premier tome nous suivrons donc Victor Tourterelle qui sera guidé par le facteur qui lui fera découvrir « le pays des larmes » comme il l’appelle. Désemparé, Victor constatera que l’autre monde est une sorte de poubelle où les morts s’entassent dans des villes et subissent un système corrompu dirigé par le grand Septuagésime et où les petits trafics sont quotidiens. Les morts n’ayant que leurs os comme biens, il leur arrive souvent de se les faire voler et ils sont alors contraints de les replacer par diverses pièces. Il ne sera donc pas rare de voir un squelette avec un œil métallique, un robinet sur l’épaule où autres moulins à cafés sur la tête. En parlant de café, celui-ci joue un rôle important dans cette histoire. Attention, n’oubliez pas que j’ai dit que c’était une BD qui traitait de sujets denses, mais qui restait délirante. Au pays des larmes, les morts se saoulent de produits toxiques venus des égouts de la terre. Face à tous ces acides et autres produits chimiques qui n’ont aucun effet négatif (ni positif) sur des morts, Descendres va commettre l’erreur de demander un café. Une erreur car ici, le café est une boisson taboue assimilée à une drogue. Pourquoi ? Nous le saurons plus tard. Pour l’instant, Descendres, qui est tout de même une sacrée tête brulée qui ne sait pas se taire, va se retrouver à force de réclamer son café, condamné au centre de redressement par les soldats du ministère.

C’est dans ce lieu qu’il lui sera ouvert le crâne afin de lui retirer son âme, après en avoir retiré des grains de café (car oui, nous avons du café dans l’âme, sachez-le !) Descendres sera cependant aidé par un groupe de rebelles répondant au nom de « la Corniche » qui l’aidera à fuir. Mais ils le feront aussi chanter en exigeant qu’il reprenne ses activités de cartographe et dresse une carte détaillée de l’au-delà en échange de la fiole contenant son âme. Dans cette histoire, la connaissance est donc assimilée à l’arme ultime contre le régime en place pour sortir la population de sa torpeur.

Les trains pour le centre de redressement : une image rappelant de tristes évènements de notre histoire

Les trains pour le centre de redressement : une image rappelant de tristes évènements de notre histoire ©Dupuis

Dans le 2eme tome, nous en apprendrons davantage sur le pouvoir en place et sur la Corniche. De même, une troisième organisation nous sera présentée. Il s’agit de l’ordre des Psychopompes, chargé de récupérer les corps qui dérivent après leur mort dans le vide de l’espace avant de les acheminer jusqu’à Pluton. Cette organisation réside sur Charon, satellite de Pluton qui partage son nom avec le passeur du fleuve Styx. L’originalité des lieux a donc une signification (Pluton est aussi Hadès, dieu des morts). Cette organisation est presque celle qui a le plus de pouvoir mais se désintéresse du sort de ceux envoyé « en bas », même si elle permet à la Corniche de se cacher chez eux.

Une chose amusante viendra du fait que les Psychopompes abusent de leur position pour faucher les affaires des morts, notamment la bouffe pour ceux morts à table. Sauf que les mets les plus raffinés n’ont plus aucun goût pour ces squelettes. On ne peut que sourire en les voyant donc déblatérer sur les qualités d’un vin dont ils ne peuvent que vaguement se souvenir car on ne peut s’empêcher d’y voir une sorte de parodie d’un discours snob d’amateur de pinard qui aime s’écouter parler.

Des forteresses aux allures d'orgues d'église

Des forteresses aux allures d’orgues d’église ©Dupuis

Dans ce tome, nous apprendrons que les anciens travaux de diverses personnes, notamment le traité de l’essence de Pluton de l’ermite Architofel peuvent servir de base au travail de Descendres pour cartographier l’autre-monde. Ce traité est entre les mains de la Corniche mais d’autres écrits ont bien entendu été cachés dans la bibliothèque interdite par le grand Septuagésime, à la manière d’un Evêque soucieux de faire disparaître les propos érudits remettant en question les croyances et le pouvoir en place. A de nombreux égards, cette histoire est un reflet du règne obscurantiste de l’Eglise qui condamnait toute avancée scientifique ou théorie pouvant affaiblir leur emprise sur la population.
Par la suite, la menace que va représenter la Corniche sera à l’origine d’une véritable campagne de terreur orchestrée par la garde d’élite du dictateur : la Salamandre. Son but sera de repérer parmi les citoyens, tout sympathisant envers les rebelles.

Finalement, avec l’aide d’un membre de la Corniche, Descendres partira à bord d’un galion sillonner les mers d’éther pour effectuer des relevés de terrain. Il sera alors expliqué que le café a des vertus hallucinogènes mais qui ne font pas seulement délirer, mais raniment des souvenirs terrestres. Des sens, des plaisirs. Ce n’est qu’à l’aide de café que Descendres trouvera des réponses. Des réponses que le grand Septuagésime lui-même semble connaître mais s’efforce de dissimuler. Ce qui est une chose intéressante. Il ne semble pas être un vrai obscurantiste, mais pense que dissimuler la vérité garantira la paix dans les rangs des morts. Lui et sa garde cherchent finalement à maintenir un contrôle à grands coups de sermons religieux.

Cartographe : un métier qui vous fera survoler des paysages lunaires vertigineux à bord d'un galion

Cartographe : un métier qui vous fera survoler des paysages lunaires vertigineux à bord d’un galion ©Dupuis

Nous retrouverons tout le long de cet album des références à l’alchimie que Liberge aime glisser fréquemment puisque la Salamandre est une milice se servant de salamandres de feu pour réduire en cendres les éléments dissidents au régime. Or, en alchimie la salamandre était l’être élémentaire associé au feu. Nous aurons droit aussi à l’énumération d’œuvres ésotériques lors des fouilles des Archives : les travaux théosophiques de Jakob Bhöme, les figures secrètes de Rose-Croix et le Locus Terrenus (représentation ésotérique de l’univers sous forme circulaire) De nombreuses théories ésotériques sont ainsi présentes dans ce monde. Il y a aussi des reproductions de gravures alchimiques comme la putrefactio-nigredo de Jean Daniel Mylius dans les affaires du galion.

Le 3ème tome sera l’occasion d’une visite dans les profondeurs de la planète Pluton. Shooté au café, Descendres y percevra les différents cercles des 7 péchés capitaux de ce qu’il sait à présent être le purgatoire, peuplé de ses propres démons. La représentation que nous avions pu voir de ces péchés en dernière page du tome précédent était tenue par le grand Septuagésime, ce qui est l’élément permettant de douter de son obscurantisme.

D’ailleurs, ce nom « Septuagésime » ne sort pas de nulle part. Le temps de la Septuagésime est un temps de presque 70 jours qui correspondent aux 70 années de la captivité de « Babylone la corrompue » selon les croyances bibliques. Ce temps est là pour rappeler la conséquence des péchés, et la nécessité d’y renoncer pour parvenir à la grâce divine, car le peuple de Babylone ne tomba plus jamais dans l’idolâtrie après avoir fait pénitence. On pourrait donc dire que le règne du grand Septuagésime reflète sa croyance dans le fait qu’ils ont péché et doivent se repentir pour atteindre la délivrance. Une délivrance que Descendres cherche aussi, mais d’une façon différente que redoute notre dictateur qui se complait finalement dans sa solution. Ses motivations sont en tous cas plus complexes que celles d’un bête « méchant ».

Tel Dante descendant dans les neuf cercles de l'Enfer, Descendres plongera dans les abîmes de sa conscience

Tel Dante descendant dans les neuf cercles de l’Enfer, Descendres plongera dans les abîmes de sa conscience ©Dupuis

Si toute l’humanité semble finir ici après la mort, qui d’entre nous n’a finalement rien à se reprocher ? Descendres lui-même n’a pas toujours été bon avec sa famille. Nous sommes donc dans une BD où l’héroïsme de son personnage principal repose surtout sur le fait qu’il ira, contrairement aux autres, se confronter à ses démons, aux souffrances qu’il a causées, et autres regrets de ses vies passées. Car oui, il ne s’agit pas d’expier les péchés d’une seule vie.

Pendant ce temps, les frères de la Corniche vont faire libérer les truands et opposants au régime de la prison de Saint-Luc et provoquer un chaos innommable dans les rues. A ce stade, nous ne savons plus qui a raison ou tort. C’est toujours le même problème : peut-on dire la vérité à tous en risquant l’anarchie ou est-ce que la paix n’est pas davantage garantie par le mensonge et la dissimulation ?

Des scènes poignantes dans le labyrinthe de l'esprit

Des scènes poignantes dans le labyrinthe de l’esprit ©Dupuis

Un ancien contestataire du nom de Jeronimus prendra la tête d’une révolte brutale. Il s’avèrera que cet individu, au même titre qu’Architofel précédemment cité comme le premier à avoir étudié les lieux, faisait partie d’un groupe de 4 personnes à l’origine de ce monde. Le fameux facteur n’est pas n’importe qui non plus. Autant dire que le tome 4 ne part pas dans la direction que l’on imaginait et nous retourne le cerveau avec un concept à la House of M qui explique la création du Purgatoire par la volonté pervertie de l’homme et non celle du tout-puissant.

La fin de l’histoire nous expliquera les agissements du grand Septuagésime et ce qui motivait son maintien de la paix par l’ignorance et la dissimulation du secret de la résurrection découvert par Jeronimus (ce qui lui a valu d’être emprisonné) C’est donc ce secret qui redonnera un peu d’espoir dans ce monde à la fin en ouvrant une porte vers des possibilités autres que l’éternel tourment de ces âmes perdues.
Jeronimus, de son nom complet Jeronimus Van Aken est d’ailleurs le vrai nom de Jérôme Bosch, un prêtre connu pour ses activités de peintre qui n’aurait pas renié cet ossuaire de l’espace, lui qu’on appelait le faiseur de diables au travers de ses peintures religieuses illustrant divers enfers et autres péchés. Il y aurait même, selon certains sites spécialisés, des références à l’alchimie dans ses œuvres. J’avoue personnellement ne pas connaître grand-chose de tout ça et il n’est pas nécessaire d’être versé là dedans pour apprécier cette BD. Mais c’est toujours intéressant de relever les références de ce genre, ne serait-ce que pour mesurer le travail de mariage accompli entre satire, concepts religieux, ésotérisme et réflexion sur le sens de la vie éphémère face à l’éternité stérile.

Les terrifiants démons intérieurs aux allures lovecraftiennes

Les terrifiants démons intérieurs aux allures lovecraftiennes ©Dupuis

L’approche est fort plaisante puisque l’auteur ne juge pas méchamment les peurs et certains comportements lâches de ces défunts effrayés par la vie et le changement. Tout au plus il s’en amuse avec quelques scènes comiques, mais finalement ces tourments nous les connaissons tous. Peut être sont-ils même ceux de l’auteur. Il n’y a pas tellement de « méchants » dans cette histoire, surtout des âmes égarées.

Evoluant dans un univers fortement influencé par les concepts judéo chrétiens, auxquels s’ajoutent des principes de réincarnation bouddhistes, cette œuvre n’en est pas hermétique pour autant et l’aspect métaphysique qu’on pourrait craindre pompeux est désamorcé parfois par diverses idées farfelues amusantes. Le scénario est complexe et une seconde lecture ne sera pas de trop pour tout saisir. De plus, l’amour de Liberge pour les lettres nous met face parfois à des dialogues ardus passant du poème à l’argot de bistrot ou aux envolées lyriques d’un mec shooté au café.

Cet individu a retrouvé un peu trop d'émotions en espionnant sa maison sur terre

Cet individu a retrouvé un peu trop d’émotions en espionnant sa maison sur terre©Dupuis

Hélas, le 4ème tome souffre d’un effet de compression dans la mesure où l’auteur n’est d’ordinaire pas avare en découpage aéré, doubles pages, etc. Mais pas dans ce tome. Si l’intrigue trouve une conclusion satisfaisante et pas trop précipitée, la partie graphique est littéralement compressée. Images plus petites et bulles parfois difficilement lisibles. On serait en droit de se dire que cela aurait pu être étalé sur 10 planches de plus. La somme d’informations à avaler pour comprendre toutes les révélations est également assez dense. Il y a comme un goût de précipitation dans ce tome qui justifie que je ne mette pas une note plus élevée.

Les premiers tomes existent dans une version noir et blanc alors que le 4 n’existe qu’en couleur. Une fois n’est pas coutume, et contrairement à certains fans d’après ce que j’ai compris, je préfère la version couleur. Je reproche parfois à la couleur de trop masquer les détails des dessins en renforçant des contrastes et gommant certaines parties du dessin au profit d’autres. Dans le cas du trait d’Eric Liberge, c’est plutôt une bonne chose. Son obsession pour les petits détails sur les squelettes et les décors rend le tout parfois difficilement lisible sans l’ajout de contrastes via des couleurs. Tout comme certains artistes tels que Jim Lee ou David Fynch qui ont un style très détaillé, le noir et blanc leur sied moins car leurs dessins sont si chargés qu’il devient difficile pour l’œil de dissocier le personnage du décor extrêmement détaillé aussi.

Comparaison noir et blanc/couleur Descendres

Comparaison noir et blanc/couleur  ©Dupuis

Mais si la colorisation avait été dégueulasse, je ne serai pas en train d’en faire l’éloge. Elle est pour moi très réussie car elle reste dans les tons crème, sépia. Et parfois même on jurerait qu’on est en noir et blanc. La couleur rouille ou cuivrée des morceaux de métal qui servent de pièces de rechange aux squelettes aide également à mieux les différencier. En gros c’est une mise en couleur en demi-tons qui sait rester discrète parfois et apporte juste ce qu’il faut pour mettre en valeur des objets.

En conclusion c’est une œuvre singulière que je trouve magnifique que j’achève de chroniquer ici. Je reviendrais pour un second article pour me pencher sur le prologue sorti plus récemment qui est bien à la hauteur de la série et qu’il convient d’ailleurs de lire après celle-ci pour en préserver la saveur.
En attendant, prions juste pour qu’un tel monde ne nous attende pas après notre mort.

Séance de visionnage de vies

Séance de visionnage de vies ©Dupuis

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« Independance Week » 5/6

Enter Mattie-boy, notre nouveau contributeur qui nous cause pour son premier article de Monsieur Mardi-Gras Descendres de Éric Liberge.

La BO du jour

Lui aussi a chanté la mort, les squelettes et les cendres. Le plus beau clip du début des années 80….

27 comments

  • Matt  

    Comme il ne s’agit pas du premier article que j’ai soumis à Bruce, mon remerciement officiel pour me permettre d’apporter ma modeste pierre à l’édifice de ce blog n’est donc pas présent, et c’est pourquoi je le réitère ici.
    Cela reste cela dit ma première chronique de BD, exercice dans lequel je manque encore de pratique et j’espère qu’il vous plaira.

  • Présence  

    Bienvenue en tant que nouveau rédacteur !

    Voilà un article qui tombe à pic. J’ai longtemps été intrigué par l’intégrale qui était mise en avant sur les présentoirs de la FNAC, en particulier du fait de la personnalité des dessins. Mais faute d’en savoir plus, je n’ai pas cherché plus loin.

    Ton article m’a permis de prendre conscience de l’ambition de l’auteur qui mêle politique et spiritualité, une démarche courageuse et de ce que tu en dis il a les moyens de ses ambitions.

    Je partage ton avis sur la mise en couleurs. Certains artistes réalisent des dessins très denses, manquant de hiérarchisation des plans, ou de contraste entre les détails, ce qui rend leur lecture plus difficile. Dans ces cas-là, la mise en couleurs en améliore la lisibilité.

    • Matt  

      Merci Présence.
      Pour la couleur c’est un peu compliqué sur cette série. Je n’ai pas détaillé davantage dans l’article déjà assez long comme ça, mais lors de la publication individuelle des tomes 3 et 4, la couleur était davantage dans les tons bleutés. je crois que les tomes 1 et 2 ont eu droit à une version couleur qui n’est pas non plus celle de l’intégrale. Pareil plutôt dans des tons bleus. Il m’a été difficile d’ailleurs de trouver des images de la nouvelle version, c’est pourquoi c’est un peu tout mélangé dans les scans (noir et blanc, bleu, sépia)

      Cela dit, d’après ce que j’ai pu en voir sur le net, c’est parfois moins bien réussi que la nouvelle version puisque certains éléments des décors étaient laissés en noir et blanc. Il y avait un petit sentiment d’inachevé dans cette première version couleur. Après les tons bleutés peuvent peut être davantage plaire à certains.

  • Tornado  

    Ouais ! Un copain d’article long !!! 😀

    Je vais citer une phrase consacrée qui revient souvent ici : « Merci pour cette découverte » !
    Effectivement, je n’avais jamais entendu parler de cette oeuvre, ce qui parait hallucinant tellement ça a l’air bien, ambitieux, profond et abouti ! Et gothique en plus, ce qui correspond parfaitement à mes goûts. Du coup je suis obligé de l’ajouter à ma liste. C’est pénible, ça !

    Un premier article remarquable pour Matt. Et un choix de scans très impressionnants, avec moult citations artistiques (on notera les tours de la Sagrada Familia pour la première qui me vient à l’esprit). Non, franchement, je ne vois pas comment, à terme, je pourrais faire l’impasse sur une telle oeuvre…

    • Matt  

      Ouais, copain de long article. Le boss m’a déjà dit de faire gaffe au nombre de mots^^
      Du coup je suis copain d’élagage aussi.

      Ravi de t’avoir fait découvrir quelque chose. Cela semble pourtant difficile vu votre culture à tous. ça me rend tout content^^

      Je dirais tout de même que la dimension spirituelle n’est pas complètement aboutie puisque Descendres met un terme à son voyage initiatique au travers de ses péchés avant d’avoir passé les 7. Tout ça pour reprendre l’intrigue politique. Cela vient surement un peu du fait que le tome 4 semble un peu précipité comme je l’ait dit.
      Mais l’ensemble tient très bien la route.

      Le prologue qui suivra dans un autre article permet de développer des choses un peu expédiées dans la série. Mais même si ça se passe avant, l’appeler prologue était peut être une erreur tant les gens risquent de le lire en premier. Or, ce serait se gâcher plein de révélations comme quelqu’un qui regarderait la prélogie Star Wars avant les originaux (exit la surprise de Vador père de Luke, Leia et Luke frère et sœur, etc)

      • Bruce lit  

        ….et j’imagine même pas le teamup Mattie-Boy / Tornado…..

        J’ai découvert via ton article un univers qui m’intéresse bcp, ne serait ce que par les références à la Shoah. Je suis sûr de trouver ça en médiathèque….dès que j’aurai fini de gober ce p*** de code de la route….
        Pour cadeau de bienvenue, Matt, ce petit message sur le Facebook du blog d’un certain….Eric Liberge pour toi !!

        Éric Liberge Merci pour cette belle et longue chronique ! pour le coup, ça me donne envie de le relire car j’ai oublié plein de choses ! 🙂

        Du coup, il est ok pour une ITW, si tu es ok pour la faire Matt, je te transmets son mail par MP ! Joli coup d’essai !

        • Matt  

          Ah ouais carrément ! Bonne surprise dis donc.
          J’avoue que j’avais presque « peur » que ça arrive et que le monsieur trouve ma chronique à côté de la plaque.
          Mais je ne pensais pas non plus vraiment qu’il tomberait dessus.
          Eh bien ma foi oui, cela m’intéresse de faire une interview. Je ne suis pas habitué, mais ce serait bien bête de dire non.

          Comment ça se fait que tu n’aies pas eu besoin de passer le code avant, Bruce ? Parisien depuis tout petit ? Abonné aux transports en commun ?

          • Bruce lit  

            …..
            Disons que je n’en ai jamais eu vraiment besoin étant, oui, Parisien. Et que avec tout mon argent de poche de mon papa j’ai acheté l’équivalent de 3 voitures en CD, BD et guitares quand j’étais petit….

          • Matt  

            Sinon le thème de la Shoah est assez léger quand même dans Mardi-Gras Descendres. Disons que c’est plutôt le fanatisme religieux et l’inquisition qui sont représentés. Pas très différent tu vas me dire…
            Je sais par contre qu’il a fait une autre série : Wotan, qui se déroule durant la seconde guerre mondiale. Mais je ne l’ai pas lue.

    • Matt  

      Au fait bien vu pour la Sagrada Familia. Je ne connais pas assez le monde pour relever ces détails^^. Je suis sûr qu’il y en a bien d’autres dissimulés dans les poèmes du grand Septuagésime, les architectures disparates ou autres symboles tels que la salamandre.
      Je ne suis pas assez versé dans les théories ésotériques ou l’alchimie d’un autre temps pour les saisir^^
      La boisson la plus répandue dans ce pays des larmes semble être le Mercure. Référence au mercure philosophique des alchimistes ?

  • JP Nguyen  

    Bravo, Matt, ton coup d’essai est un coup de maître ! Tu balises très bien le terrain pour le lecteur qui voudrait découvrir cette oeuvre, souvent mise en avant à la FNAC et autres librairies mais que je n’avais même pas feuilletée jusqu’alors. Je l’ajoute à ma liste mentale mais vu le sujet, je préfère l’attaquer dans une période où je serai plus détendu du cortex…

  • Jyrille  

    Bravo Mattie Boy ! Pour une entrée en matière, c’est un coup de maître ! Non seulement tu rejoins la bande des chroniqueurs qui font de longs articles (dont je ne fais pas partie), mais en plus tu décroches directement une interview avec l’auteur ! C’est super, j’espère que tu apprécies le moment ! 😀

    Merci pour ton article, il est très clair, et je suis épaté par tes références à l’ésotérisme, un domaine que je ne connais pas du tout. Il faudra que je regarde de plus près cette intégrale, car je n’ai jamais osé sauter le pas. Car maintenant, je vais vous raconter ma vie.

    Lorsque je découvris le forum BDGest, je fus noyé sous les sujets, sous les bds, sous les personnes virtuelles qui hantaient le site à longueur de journée. Et il y en avait beaucoup, de toutes sortes. Ayant laissé tomber la bd depuis longtemps, j’avais énormément à rattraper, et je crois bien que je n’y suis pas parvenu. Cependant, j’ai pu ainsi connaître énormément d’auteurs, de collections, de genres, de dessinateurs, d’éditeurs. Aguerrir mes connaissances somme toutes floues et anciennes de cet univers. Certains étaient tellement fous d’une série ou l’autre dont je n’avais jamais entendu parler qu’ils arboraient des avatars de fans, tout dévoués à leur cause. Je me souviens notament de Candélabres (jamais tenté) et bien sûr de ce Mardi Gras Des Cendres.

    Je n’ai toujours pas essayé cette bd mais elle a toujours eu une grande aura, un grand rayonnement. Sur les dessins, le consensus était universel. Et sur l’univers, c’était nouveau et excitant. A l’époque, la série battait son plein, le forum de discussion était déchaîné. Mais c’est une des nombreuses séries que j’ai mise de côté. Là, tu me donnes envie de la tenter finalement : les scans sont très beaux et l’histoire semble vraiment aussi originale que ce qu’en racontaient les forumeurs.

    La BO est bien trouvée, mais surtout, pour moi, c’est sans doute mon premier choc visuel autant que musical. C’est ce clip et sa chanson qui me firent basculer au départ dans une sensibilité musicale certaine. Je passais mon temps, vers mes huit ans, à regarder RTL, la chaîne de télé qui deviendra RTL9. L’après-midi était dédiée aux clips. Ils passaient même du Marillion, et il y avait Chewing Rock de George Lang… Bref, ce clip m’a traumatisé, cette chanson fait partie intégrante de mon être, avec ses premiers slaps de basse. Peu après, le clip de Let’s Dance apparut. J’avais fait le lien, et déjà, je trouvai ça moins bon qu’avant. Plus tard, en voyant le clip de Lullaby de Cure la première fois, je fis le lien avec le clip de Ashes To Ashes et ce corps enfermé dans un coin de pièce au milieu d’une toile d’araignée.

    Merci donc à vous deux pour ces madeleines qui n’appartiennent qu’à moi.

    • Matt  

      ça va j’apprécie le moment, ainsi que vos réactions enthousiastes qui font plaisir.^^
      L’histoire de ta relation avec cette BD est sympa. Moi j’aurais craqué si j’avais entendu plein de choses dessus à l’époque. Je me souviens juste que la première fois que j’ai vu un dessin de cette BD, j’étais jeune, c’était surement l’année de sa sortie et c’était sur une brochure d’une librairie de Grenoble.
      Ma mère m’avait dit que ça devait faire peur et que ça semblait bien macabre. Mais j’avais été très intrigué par une planche visible sur la brochure.

      Finalement j’ai oublié, le temps est passé, et paf une intégrale est sortie tout récemment et il fallait que je la lise.

      Sinon je ne suis pas du tout calé en alchimie ou ésotérisme, hein^^. J’ai surtout fait quelques recherches quand je me retrouvais face à des mots étranges. Comme Septuagésime. Ou les œuvres citées dans la BD. Tout est parti d’une curiosité face à des mots que je soupçonnais de faire référence à quelque chose de réel.
      Les travaux théosophiques de Jakob Bhöme, les figures secrètes de Rose-Croix et le Locus Terrenus sont des trucs dont j’ignorais tout. Mais j’ai voulu savoir de quoi il s’agissait.
      La seule chose dont j’avais entendu parler c’était cette histoire de salamandre, créature mythique associée au feu.
      C’est une BD qui n’explique pas vraiment toutes les références qu’elle fait. C’est pourquoi c’est une œuvre exigeante qui appelle une nouvelle lecture. Pour saisir la trame principale, inutile de relever tous les détails. Mais il y a pas mal de choses qui donnent envie de se renseigner et nous font prendre conscience de divers symbolismes.

    • Bruce lit  

      // Bowie : jusqu’à très longtemps, je n’ai considéré comme Rock que celui à guitares. Kraftwerk, Jarre, DM, Joy et CUre que je détestais, tout cela, c’était…en fait je sais pas ce que c’était, mais pas du Rock…
      Et puis vint NIN. Avec the Downard Spiral, et Marilyn Manson qui citaient ces groupes à tout bout de champ, j’ai enfin entendu après avoir longtemps écouté la mélodie poignante de Never let me down again, j’ai trouvé les sons de Man Machine fanatstqiues et actuellement je me fais un JMJ par mois. Ce mois, c’est Métamorphoses avec NAtacha et Laurie Anderson en guest qui a droit aux honneurs sur ma platine.

      Quant à Bowie, c’est encore autre chose. Pour les mêmes raisons, je ne supportais les albums post Diamond Dogs. Je trouvais ça affreux, que le chant était à contre temps. Et puis en redonnant sa chance à Low, j’ai trouvé la deuxième face fabuleuse. Et depuis je préfère ces albums glacés à Ziggy et compagnie plus teenage, plus stéréotypés.
      Ashes to Ashes :une chanson très sympa à jouer à la guitare.

      • Jyrille  

        Je ne connais pas du tout Jean-Michel Jarre, mais il faudra que j’essaie un jour pour voir. Comme toi j’ai longtemps cru que le rock n’était qu’à guitare, je détestais Depeche Mode et New Order. Et puis j’ai changé d’avis au détour de 1995, puis 2001 pour Depeche Mode. Même si comme tout le monde j’aimais bien Violator. Lorsque j’ai découvert Depeche Mode, avec Music For The Masses, je n’ai plus écouté que ce groupe pendant six mois plein.

        The Cure, j’ai toujours aimé : c’est définitivement un groupe à guitares. La tourné de Wish en est un exemple flagrant. A l’époque, on regardait le concert Show, enregistré sur Arte, en boucle avec les copains. Bowie, je l’ai toujours aimé, et l’ai toujours suivi plus ou moins, jusqu’à me rendre compte qu’il m’était vital, que je découvrais toujours des choses chez lui. Un peu comme My Bloody Valentine, je me suis rendu compte au bout d’un moment que j’écoutai régulièrement leurs albums.

        Je ne connais pas Man Machine.

        • Bruce lit  

          Tu ne connais pas Kraftwerk Cyrille ?

          • Présence  

            Je suis un grand fan de Jean-Michel Jarre, alors que je ne supporte pas Cold Wave ou New Wave. J’ai trouvé ses deux derniers albums de duos riches et variés, avec sa patte reconnaissable.

          • Bruce lit  

            JMJ : le personnage est tellement suffisant et antipathique que j’ai longtemps rejeté sa musique en bloc….Mais je n’oublie pas qu’il est le créateur des Mots bleus de Christophe et ça respect !
            En fait c’est en jouant à GTA que j’ai redecouvert sa musique en la trouvant belle à tomber. J ete conseille Cyrille de commencer par Oxygène puis Equinoxe qui sont des albums fantastiques.

          • Jyrille  

            Très peu Bruce. Mais je m’y mettrai ! Et merci pour les conseils JMJ.

  • Jyrille  

    Et je suis complètement d’accord pour l’histoire de la couleur. J’hésite même à acheter le premier tome de Tokyo Ghost en couleur, vu que la version N&B enlève sans doute de la saveur à l’univers, très technologique.

  • Lone Sloane  

    Pour un coup d’essai, il n’est pas dans l’eau. Et le fait d’être lu par l’auteur et d’avoir une interview à la clé rajoute un charme très moderne à l’histoire de ta chronique.
    Tu m’as donné envie de relire Monsieur Mardi-Gras Descendres et de découvrir le prologue paru cette année. J’ai un souvenir diffus de cette nécropole de la planète naine la plus connue de notre système solaire, mais tes scans m’ont rafraîchi le rétine. D’Eric Liberge, j’avais également lu Les corsaires d’Alcibiade, dont je garde également un bon souvenir mais tout aussi évasif…l’étoffe dont sont fairs les rêves…citait JP plus tôt cette semaine.
    Bref, du beau et roboratif boulot, Matt et qui m’a ramené à ma condititon de Scott Bakula de la BD. Comme lui dans Code Quantum, j’ai envie de te dire Oh bravo 🙂

    • Matt  

      Ah bah quand même quelqu’un qui connait^^
      Merci à toi.
      J’aime beaucoup le dessin d’Eric Liberge. Après j’avoue être moins familier avec ses autres travaux, même si j’en ai feuilleté plusieurs.

      Sinon, Pluton n’est plus déclarée comme étant une planète à présent. Trop petite. Ma foi…ils font ce qu’ils veulent, hein^^

    • Jyrille  

      Ah ah bien vu Lone pour Code Quantum !

  • Matt  

    D’ailleurs ça me fait penser que je n’ai fait aucune remarque sur le choix de BO.
    Mais en fait, j’suis pas vraiment fan de Bowie^^
    Je ne me sens pas capable de choisir moi-même les BO, donc je ne conteste pas le choix. Mais c’est pas vraiment mon truc.
    En fait, je n’ai pas une bonne culture musicale. Associer une lecture à une musique est une chose que je n’ai jamais fait. Et même si une mélodie me venait en tête, il faudrait encore que je me souvienne du nom de l’auteur et du titre de la chanson…et ça c’est une catastrophe tellement j’ai aucune mémoire des noms.
    En plus j’avoue qu’à part les musiques de films ou de jeux…je connais peu de choses.
    Même le groupe de rock alternatif des Poets of the fall que je trouve sympa, je l’ai découvert via les jeux Max Payne 2 et Alan Wake.

    • Jyrille  

      Je ne connais pas Poets of the fall, faut que j’aille tenter ça tiens.

      • Matt  

        Je discute rarement musique parce que je n’ai aucune répartie quand quelqu’un me dit que ça ressemble trop à ceci ou cela, ou que ce n’est pas original, etc. Parce que souvent il me parle de trucs que je ne connais pas et ça me donne l’impression que j’ai des gouts de chiottes du fait de ma faible culture musicale. Or, pour moi mes oreilles suffisent à juger si j’aime bien ou pas et j’ai pas envie qu’on vienne me dire ce que je devrais aimer ou non^^ Les puristes, ils sont pénibles des fois.
        Pour Poets of the Fall, j’avoue que mon appréciation est simple : j’aime beaucoup le timbre de voix du chanteur.
        Tiens en voilà une sympa :
        https://www.youtube.com/watch?v=MKk1u5RMTn4

        • Jyrille  

          Merci pour l’extrait Matt ! Ce n’est pas du tout ma came mais je me coucherai moins bête ce soir.

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