Quelle femme je veux être ? (Itinéraire d’une garce)

Itinéraire d’une garce, par Céline Tran & Grazia la Padula

Un article de PRESENCE

VF : Glénat

Miroir, miroir
© Glénat

Il s’agit d’une histoire complète indépendante de toute autre. La première édition date de 2022. Cette bande dessinée a été réalisée par Céline Tran pour le scénario, et par Grazia la Padula pour les dessins et les couleurs. Elle comporte un peu plus d’une centaine de pages de bande dessinée, entrecoupée de courts textes correspondant à des réflexions intérieures de l’héroïne.

Le téléphone d’Élise sonne, sur sa fonction réveil. Elle l’arrête, et réveille doucement son mari à ses côtés dans le lit. Elle est en culotte et elle se lève. Elle passe une robe de chambre et va préparer la table du petit-déjeuner. Il arrive en teeshirt et pantalon de pyjama, alors qu’elle verse le café, et il dépose un chaste baiser sur son front. Le téléphone d’Élise vibre : un message lui indiquant que son rendez-vous du matin est décalé au midi, juste pendant sa pause. Elle doit interviewer Belinda Bella, une star des réseaux sociaux, une Instagram Model. Son mari la charrie : Élise n’est même pas sur Instagram, et cette influenceuse dispose réellement de nombreux suiveurs. Il l’informe que leur fille Manon vient bientôt passer quelques jours à la maison. Elle doit rappeler dans quelques minutes pour dire quand elle arrive. La mère en déduit que sa fille ne part plus en stage à Londres avec Fred, tout en se demandant pourquoi Manon ne lui en parle jamais. Il part prendre sa douche, et elle finit ses tartines. Puis elle se lève et va dans la chambre. Elle enlève sa robe de chambre, et prend le téléphone de son mari qui est en train de sonner. Elle manque l’appel, mais écoute les messages. Le premier est de sa fille : elle arrive samedi et elle demande à son père de ne pas dire à sa mère qu’elle a rompu avec Fred. Elle écoute le second : une confirmation de réservation de la suite habituelle pour le lendemain vendredi dès dix-neuf heures. Conformément à sa demande : suite Marquise avec vue sur jardin, champagne et fraises pour madame. Le mari sort de la salle de bain, la brosse à dent dans la bouche : elle confirme que c’était Manon annonçant son arrivée et sa rupture avec Fred. Elle rentre dans la salle de bain, enlève sa culotte et rentre dans la baignoire, pendant que son mari lui annonce qu’il ne rentrera pas ce week-end pour des raisons professionnelles. Elle se laisse glisser au fond de la baignoire et se met à pleure.

Élise se dit que c’est le comble : c’est elle qui a honte. Mais de quoi serait-elle coupable ? Son époux continue de sourire comme si de rien n’était, avec cette tendresse qui a toujours défini son regard. Il ment tout en la serrant dans ses bras. Il la quitte pour rejoindre une autre. Il l’embrasse, la pénètre, jouit avec elle. Et pendant ce temps-là, elle s’endort en paix dans leur lit. Combien de fois l’a-t-il retrouvée après l’avoir baisée ? Combien de fois compte-t-il partir encore pour jouir avec elle ? Y en a-t-il d’autres ? Combien sont-elles ? Le lendemain, Élise réalise l’interview avec Belinda Bella, une tombeuse. Puis elle se rend chez sa gynécologue qui lui parle ménopause, sécheresse vaginale et lubrifiant.

Intimité
© Glénat 

Une femme trompée et qui se conduit comme une garce ? Pas tout à fait. La scénariste met en scène un couple qui visiblement gagne bien sa vie. La quatrième de couverture précise que Élise a 52 ans, les dessins montrent une femme bien conservée, légèrement empâtée qui pourrait en avoir 40. Elle travaille pour un magazine féminin indéterminé. Leur fille Manon semble avoir terminé ses études, ne pas être forcément encore établie, ni professionnellement, ni amoureusement. Son corps est visiblement plus ferme que celui de sa mère. Le mari est très bien conservé, athlétique, grand beau et fort, avec également une bonne situation de cadre qui l’amène à voyager régulièrement, pour quelques jours. Ils ont un appartement spacieux, sans luxe ostentatoire. L’histoire est racontée du point de vue d’Élise, un point de vue féminin qui n’est pas féministe. Les dessins appartiennent à un registre descriptif, avec des traits de contour très légers pour les silhouettes humaines dont les détails sont réalisés en couleur direct. Pour les décors, ils peuvent aussi bien être dépeint avec des traits de contour minutieux, puis peints, qu’entièrement en couleur directe. Cela aboutit à une narration visuelle plutôt douce, avec un niveau de détail élevé, des représentations très concrètes.

L’artiste réalise des planches très agréable avec un sens du détail descriptif et narratif remarquable. Au fils des planches, le lecteur apprécie de pouvoir regarder autour de lui et d’admirer la chambre à coucher du couple dans toute son intimité, leur cuisine tout équipée avec la table les chaises, les placards, les appareils électroménagers, le grille-pain les sets de table, le salon avec le canapé confortable pour regarder la télévision à deux, etc. Il prend grand plaisir à accompagner Élise dans le métro (avec des slogans d’affiche publicitaire qui lui suggère d’aller voir ailleurs), chez la gynécologue, à l’interview, au yoga, dans les couloirs de l’hôtel George VI (magnifiques tapis dans les couloirs), au cours de boxe, à la journée au hammam, au café ou encore chez le bottier pour une séance d’essayage très sensuelle. Il apprécie de voir que Gazia la Padula dessine des individus avec des morphologies variées, des visages expressifs, sans exagération.

Allez voir ailleurs, dit le slogan de l’affiche
© Glénat

Cette bande dessinée est publiée par Glénat dans sa collection Porn’Pop, et une mention sur la quatrième de couverture précise que la mise à disposition des mineurs est interdite. De fait, les personnages sont représentés nus sans hypocrisie, à commencer lorsqu’ils prennent une douche, mais aussi lors des relations sexuelles en solo ou à plusieurs. La dessinatrice le fait sans hypocrisie, montrant des corps imparfaits et séduisants. Lors des rapports sexuels, elle va jusqu’au gros plan de la pénétration à deux ou trois reprises quand Élise ou son époux ont sciemment recherché une relation sexuelle, quand elle souhaite éprouver une sensation charnelle. De ce point de vue les promesses de la couverture sont bien tenues. À nouveau, le point de vue reste féminin, au travers des actions et des émotions d’Élise. Toutefois, c’est la sensualité qui prédomine, et le désir qui s’éveille peu à peu au travers des images : le constat de dépit en regardant son corps dans la glace, la position très technique de l’examen gynécologique, puis petit à petit la prise de conscience des sens, dans les vestiaires du yoga, puis du cours de boxe, puis dans le hammam. Le lecteur ressent une forte empathie pour Élise ce qui a pour effet de le faire considérer les dessins comme étant plus érotiques que pornographiques.

Une femme trompée et qui comprend qu’elle a été aveugle au comportement de son mari, voilà qui rappelle l’une des premières bandes dessinées du genre réalisé par une femme : Le démon de Midi, ou Changement d’herbage réjouit les veaux (1996), de Florence Cestac. Ici la narration ne s’inscrit pas dans le registre comique, et les sentiments sont plus présents. La découverte de la tromperie de son époux la plonge dans une phase de déprime prononcée, mais il s’agit d’un couple ayant la cinquantaine, sans volonté de tout recommencer. Passant par différentes phases, elle décide de s’occuper d’elle et de son plaisir. La douleur sentimentale occasionnée par la trahison est bien présente, mais dans le même temps elle n’a pas de velléité de refaire sa vie, de tirer un trait sur une relation maritale qui lui apporte toujours le plaisir du partage, d’une vie à deux douillette. Elle se demande donc plutôt ce qu’elle souhaite elle, comme libérée de son vœu de fidélité. D’un côté, elle n’avait jamais envisagé de rechercher sa satisfaction par elle-même sans époux, de l’autre elle éprouve l’envie d’explorer et elle en a le courage. Elle ne se met pas du jour au lendemain à draguer tout ce qui passe à sa portée. Son éveil au plaisir de son corps est progressif. C’est comme si une barrière mentale avait été levée et qu’elle s’autorise des pensées, puis des actes qui étaient précédemment tabous. S’il n’y avait pas de passage à l’acte, cette dame serait vraiment fleur bleue. Sa démarche apparaît authentique au lecteur : à la fois son affliction sentimentale, à la fois ses envies qui se manifestent d’abord dans des rêves explicites, puis dans la prise de conscience desdites envies. Là encore, la narration visuelle s’avère épatante pour montrer ce mélange de trouble et de désir. Le lecteur sourit quand après une séance de yoga, Élise se retrouve par erreur dans le vestiaire des hommes et découvre un spécimen sympathique nu devant elle. Il sourit encore en voyant son trouble lors des massages au hammam, par un grand costaud musclé, encore plus quand elle se fait la remarque qu’elle ne souhaiterait nullement avoir une relation avec un homme de cette carrure.

Sensualité
© Glénat

Au fil des expériences et de la reconnexion grandissante d’Élise avec ses sensations physiques, le lecteur éprouve une forte empathie de la voir gagner en confiance, tout en restant parfois timorée ou maladroite. À ce titre, le test d’un vibromasseur dans sa salle de bains est plus touchant que drôle : quand l’appareil s’arrête et qu’elle le remet à charger, ou quand son mari arrive et qu’il la trouve à quatre pattes en culottes en train de faire mine de ramasser quelque chose par terre. Le récit est découpé en sept chapitres dont la succession des titres montre bien la progression d’Élise : Se réveiller, Crier, Lâcher, Sentir, Oser, Jouir, Aimer. Chaque chapitre comprend un ou deux textes d’une ou deux pages, correspondant aux réflexion internes d’Élise, intitulés : Bataille, Obsession, Sens, Sidération, Frustration, Libido, Féminité, Rituel, Vibrations, Fantasmes, Partage, Tromperie, Mon amour. Le lecteur peut ainsi plonger dans ses pensées et partager son état d’esprit plus avant, apprenant à connaître un être humain très normal, une femme gentille sans être idiote, fidèle sans être servile.

Une femme trompée et qui devient une garce ? Cet album est beaucoup plus riche que ça : l’itinéraire certes, mais d’une femme qui décide de retrouver son plaisir physique. D’un côté, c’est un schéma d’une banalité générique, de l’autre les autrices en font une femme sympathique et agréable, avec une narration visuelle douce et sans fard, concrète et toute en sensations, toute en sensualité même lors des relations sexuelles explicites. La scénariste suit le schéma classique de libération progressive, sans donner le beau rôle à Élise, simplement en la montrant sans fard, son épanouissement étant une évidence, sans pour autant tourner le dos à ses responsabilités d’adulte. Superbe.

Il y a un truc qui se passe.
© Glénat  

La BO du jour

23 comments

  • Jyrille  

    Je ne connaissais pas du tout cette bd, merci pour la mise en lumière Présence ! J’ai dû lire quelques articles de Celine Tran, voire des préfaces dans d’autres ouvrages de bds, mais jamais aucun de ses livres. C’est assez intrigant et les dessins ont l’air très beaux.

    Je n’ai jamais lu vraiment Florence Cestac non plus, je ne connais pas donc la première bd dont tu parles, mais tout ceci donne envie de découvrir, même si évidemment cela ne parlera pas à tout le monde, elle a l’air à destination des quarantenaires et cinquantenaires.

    La BO : je déteste.

      • Jyrille  

        Merci pour le lien ! Pour la BO et bien tu as le droit d’aimer Janet, j’adore son duo avec son frère Michael mais pas là ^^

        • Présence  

          J’aime également beaucoup la sonorité métal de leur duo sur Scream.

  • Tornado  

    Ça a l’air drôlement intelligemment fait et surtout les planches sont de toute beauté. Quel travail, quel perfectionnisme de tous les détails, sans pour autant sacrifier à la spontanéité et à l’expressivité. Superbe.
    Bon quant à savoir si j’ai envie de lire ce genre d’histoire naturelle déprimante, c’est autre chose…

    La BO : Connais pas. Je n’ai jamais écouté -volontairement- cette artiste. C’est approprié pour l’article. Rien à y redire.

    • Présence  

      Mon article doit être mal dosé : ça n’a rien de déprimant. C’est plutôt un chemin qui mène de la résignation à l’acceptation, et à de nouveaux projets, une envie de vivre restaurée.

      • Tornado  

        Ton article n’a rien de déprimant en tout cas. Mais le sujet de l’adultère est un sujet qui fait remonter des cassures depuis l’enfance que je n’ai absolument pas envie de ressasser. Tout simplement.

        • Présence  

          Au temps pour moi, je n’avais pas compris ta remarque.

  • Bruce lit  

    Dans ma liste des coups de coeur 2022. J’ai adoré.
    Tu ne le mentionnes que brièvement mais effectivement chaque chapitre s’ouvre sur des poèmes, des aphorismes de Céline Tran. J’ai trouvé ça très beau, véritablement habité, superbement illustré (le dernier scan montre de jolies nuances de désir dans le regard d’Elise) avec une fin à la hauteur.
    Je chroniquerai ça dans le prochain BEST.
    Une année exceptionnelle en francobelge en ce qui me concerne.
    Merci pour cette découverte présence.

    • Présence  

      Une année exceptionnelle en francobelge : ne le sont-elles pas toutes ? En tant que lecteur, on bénéficie de l’embarras du choix, et dans le même temps, les revenus par créateur diminuent d’année en année.

      La poésie en prose de Céline Tran : je ne dispose pas des outils pour l’apprécier, mon cœur va toujours vers la BD. Mais quand même, un exemple de ces textes :

      Bataille – C’est la guerre dans mes entrailles. Je te faisais confiance. Pourquoi nous as-tu abîmés ? Tu es mon homme, la pièce maîtresse de mon équilibre et ses petits bonheurs. Aujourd’hui, je ne suis plus vraiment sûre. Qui es-tu vraiment ? J’ose à peine soutenir ton regard. C’est le comble, c’est moi qui ai honte. Mais de quoi suis-je coupable ? Tu continues de sourire comme si de rien n’était, avec cette tendresse qui a toujours défini ton regard. C’est insupportable. Tu mens tout en me serrant dans tes bras. Tu me quittes pour rejoindre une autre, tu l’embrasses, la pénètre, jouis avec elle. Pendant ce temps, je m’endors en paix dans notre lit. Tu es un autre… qui revient, pourtant. Blotti contre moi, tu sembles alors tellement apaisé. Oui, tu dors bien à mes côtés. Et chaque matin, tu m’offres un baiser sur la main. Si délicat… est-ce ta manière de me remercier, moi qui ne vois rien ? Combien de fois m’as-tu retrouvée après l’avoir baisée ? Est-ce que tu lui fais l’amour ? Je ne saurais dire ce qui est le pire. Combien de fois comptes-tu partir encore pour jouir avec elle ? … En elle ? Y en at-il d’autres ? … Combien sont-elles ? … Puis-je encore t’aimer ? … Tu as tout gâché.


      Un deuxième exemple :

      Sens – Je veux savoir qui tu choisis pour te satisfaire. Je veux savoir qui elle est, ce que vous faites. De quelle manière tu la regardes, comment tu la caresses, si vous restez enlacés après l’amour, ou si tu te casses aussitôt, d’un air satisfait. Je veux savoir quels petits noms tu lui donnes. Te dit-elle qu’elle t’aime ? Est-ce que tu lui parles de moi, de nous ? Qui suis-je pour elle ? Une silhouette encombrante que tu ranges au placard avec ton alliance ? L’épouse avec qui C’est compliqué, tu sais, ce n’est plus comme avant ? Ou serais-je une rivale ? Ce serait presque valorisant…


      Un troisième exemple :

      Dans le reflet de mon miroir, je contemple ma chatte. C’est ainsi que je l’appelle désormais ce sexe si longtemps ignoré. Aucun autre nom de m’ayant vraiment conquise, j’ai choisi celui qui m’évoquait le plus la chaleur et la volupté. C’est aussi un objet curieux, avec sa part de mystère. On ne m’a d’ailleurs jamais vraiment expliqué comme il fonctionnait. Il aura fallu que je travaille pour un magazine féminin pour trouver quelques informations utiles, découvrir des témoignages d’autres femmes. Je ne suis apparemment pas la seule à me sentir larguée. Le sexe masculin est simple, évident. À portée de main, il est normal qu’il soit abordé avec moins de gêne. Mais nous ? Est-ce que notre physiologie ou notre éducation qui nous font mettre de côté cette part de nous-même ?

      • Jyrille  

        Merci pour le partage, ce sont de beaux textes je trouve.

        • Présence  

          J’y trouve une certaine forme d’honnêteté et de simplicité dans la formulation. Je me dis aussi qu’il s’agit d’un rôle de composition pour une ex-travailleuse du sexe. Du coup, j’y vois l’autrice se projeter dans la situation d’une femme avec une éducation pétrie de morale judéo-chrétienne et je m’interroge sur le fait qu’une femme de 52 ans (élément précisé dans la BD) puisse avoir conservé intacte une forme de bienveillance empreinte de naïveté, sans une once de cynisme ou de conscience de l’intensité des pulsions masculines et de leurs conséquences sur le comportement des mâles.

      • Bruce lit  

        Oui, c’est juste et….profond.
        Tu ramènes toujours cette prose avec toi ?

        • Présence  

          J’ai pris l’habitude de relever des extraits pour les poster sous forme de citations sur le site babelio. Du coup, elles ne sont jamais loin de moi.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Présence,

    Pas certains de vouloir ramener à la maison une bd sur l’adultère. Mais que c’est beau. Exactement le type de dessin que je recherche désormais dans une bd franco belge. Le mise en couleurs a l’air aussi à la hauteur.

    Très intéressant vos échanges avec Bruce, qui a donc lu également, car la forme et l’architecture de cette bd semble original. Le côté poésie m’attire. Si je comprends bien il n’y a pas de texte ou de bulles ?

    La BO : très très bien. Je l’ai écouté plusieurs fois pour bien accompagner ton long texte. Cela se marie très bien, c’est langoureux et sensuel.

    • Présence  

      Pas certain de vouloir ramener à la maison une bd sur l’adultère : promis, je ne prendrais une posture de type jugement pour interpréter cette remarque. 😀

      Il y a bien des phylactères, comme le montre les illustrations avec les légendes Allez voir ailleurs, dit le slogan de l’affiche, Il y a un truc qui se passe.

      Le récit est découpé en chapitre, et entre chaque chapitre, la scénariste a inséré un texte thématique.

      En fait, ta remarque me fait penser que Céline Tran maîtrise l’écriture en bande dessinée : elle a conçu des pages sans texte (les deux autres pages de l’article) où les dessins racontent l’histoire, preuve de la confiance qu’elle a mis en Grazia la Padula.

      La BO : dans mes errances musicales au fil des décennies, je me suis rendu compte que j’étais sensible à la moiteur du RnB de Janet Jackson période Janet (1993), The velvet rope (1997), All for you (2001).

  • Matt  

    Tiens moi le seul truc de Celine Tran que j’ai lu, c’est un tome de Doggybags chez Ankama intitulé HEARTBREAKER qui met en scène une vampire dans un milieu du porno dirigé par un autre vampire…avec pas mal de pervers qui se font massacrer.
    ça date un peu ma lecture.

    C’était évidemment plus orienté fantaisie déjantée/gore…davantage mon truc quoi^^ (il faut comprendre « pas naturaliste ni réaliste »)

    • Présence  

      Je te confirme qu’ici on est en plein naturaliste et réaliste, dans un milieu bourgeois aisé quand même.

  • Surfer  

    Hello Présence,
    J’ai l’impression que GLÉNAT a décidé de miser sur le porno pour augmenter ses ventes 😀.
    Elle crée même une ligne éditoriale, en l’occurrence Porn’Pop, qui lui est dédié 😧.
    Le pari n’est pas idiot et la BD que tu présentes aujourd’hui semble même un peu mois hard que celle chroniquée par Bruce hier.

    Dans ton article, tu évoques souvent une narration visuelle épatante. Et tu n’as pas tort !
    La 1ere planche présentée ne comporte aucune bulle et relate parfaitement en 8 cases tes 2 paragraphes de résumé.
    C’est ce que je recherche dans l’art séquentiel : des dessins expressifs qui limitent le texte.👍
    Bon après, une histoire de femme trompée ce n’est pas ce qu’il y a de plus original.
    Mais, ici c’est raconté avec une sensibilité féminine. C’est déjà un peu plus intéressant. Je ne remuerai pas ciel et terre pour me procurer cette BD, mais pourquoi pas…si cette BD croise mon chemin 😉.

    La BO: Ce titre de Janet passe… même si je ne suis pas fan du R’n’B des 90s . Je préfère largement le Rhythm and blues des début. Et par pitié ne confondez jamais les 2.

    • Présence  

      Par prévenance vis-à-vis pour les visiteurs du blog, j’ai choisi des planches sages et non explicites, mais il y a quelques gros plans de pénétration et de fluide corporel.

      Miser sur le porno pour augmenter les ventes : la collection porn’pop compte 12 ouvrages depuis 2018. On ne peut pas dire que Glénat inonde le marché ou qu’ils font leur chiffre d’affaire avec ces publications.

      L’art séquentiel : avec le recul, je suis impressionné par la capacité de Céline Tran d’écrire avec les codes de la BD, et pas du texte de type roman en souhaitant bonne chance à la dessinatrice pour en faire une vraie BD.

      Pas de risque de confusion entre RnB et Rythm and Blues pour moi : j’écoute beaucoup plus du second que du premier où seules quelques exceptions me parlent.

      • Bruce lit  

        J’ajoute que Tran a un vrai talent de dialoguiste. Je me suis régalé.

  • JB  

    Merci pour cette présentation. Au résumé, ce n’a pas l’air d’une histoire qui m’intéresserait (je ne suis pas très « tranche de vie »), mais le graphisme couplé avec la tendresse, la compréhension pour le personnage principal pourrait me convaincre ^^ Une belle analyse soulignée par la répétition du principe apparent de l’histoire, déjoué par la réalisation

    • Présence  

      Il m’a fallu plusieurs années pour finir par prendre goût à certaines tranches de vie. Cela n’avait pas très bien fonctionné avec Crumb. Le déclic s’est produit avec Joe Matt.

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