Questions existentielles

 

The Question par Dennis O’Neil et Denys Cowan

https://www.youtube.com/watch?v=NWQ5D054Axc

Non, sur cette cover, Bill Sienkewicz n’a pas oublié de faire le visage…©DC Comics

Un article de : JP NGUYEN

VO: DC

VF : Aredit

1ère publication le 05/05/2006 – MAJ le 13/06/20

Cet article porte sur la série régulière The Question, publiée par DC Comics entre 1987 et 1990, avec Dennis O’Neil au scénario et Denys Cowan au dessin, sur 36 numéros qui ont été compilés entre 2007 et 2010 dans 6 TPB : Zen and violence, Poisoned Ground, Epitaph for a hero, Welcome to Oz, Riddles et Peacemaker.

« To spoil or not to spoil, that’s the question »

The Question est un personnage créé en 1967 par Steve Ditko pour Charlton Comics. En fait, la même année, Steve Ditko avait, dans le magazine Witzend, créé Mister A, un journaliste se transformant en justicier affublé d’un masque lui conférant un visage inexpressif.

Influencé par la théorie de l’objectivisme de la philosophe Ayn Rand, Ditko avait donné à son personnage une vision très manichéenne du monde qui opérait une stricte dichotomie entre le bien et le mal, sans envisager d’entre-deux et adoptait des méthodes assez extrêmes pour rendre sa « justice ». De l’aveu de Ditko, The Question n’était qu’une version un peu plus politiquement correcte de Mister A, pour la compagnie Charlton, qui souhaitait éviter toute remontrance du Comics Code Authority : même profession dans le civil et look général identique, avec un masque « sans visage » en lieu et place du visage aux traits figés. Les deux héros ne disposaient pas de pouvoirs spéciaux et s’étaient engagés dans leur quête de justice de leur propre chef, sans être victimes d’un quelconque accident.

Mister A, The Question et Rorschach : que des gais-lurons !

Mister A, The Question et Rorschach : que des gais-lurons !©DC Comics

Charlton Comics ayant été racheté par DC Comics en 1983, les personnages furent introduits dans l’univers partagé DC après le grand chambardement de Crisis on Infinite Earths (au passage, ils ont « échappé » à leur utilisation dans ce qui allait devenir  Watchmen , conduisant Alan Moore à ré-inventer des personnages s’inspirant de ceux de Charlton). The Question et Rorschach sont donc en quelque sorte cousins !

Lorsque Dennis O’Neil lance la série régulière, qui bénéficie d’un format spécial de 27 pages par numéro et d’un papier de meilleur qualité que le tout-venant de l’époque, il reprend le concept de base du personnage : Charles Victor Szaz est un orphelin qui s’est rebaptisé Victor Sage lorsqu’il s’est lancé dans la carrière de journaliste de télévision. Il combat le crime sous l’identité de The Question dans la ville de Hub City, infestée par le crime et surtout gangrénée par la corruption. Son visage mystérieux est acquis grâce une substance chimique, le pseudoderm, développé par Aristotle Rodor, un ancien professeur d’université devenu son assistant dans sa croisade contre le crime. Cependant, Dennis O’Neil va changer la motivation profonde du personnage.

The Question par O’Neil et Cowan : un héros en perpétuelle quête de vérité

The Question par O’Neil et Cowan : un héros en perpétuelle quête de vérité©DC Comics

Dans les premiers épisodes, Victor Sage est décrit comme un être tourmenté, choisissant l’activité de justicier pour trouver un exutoire à ses penchants violents et lui procurer le frisson manquant dans une existence « normale ». Ses éditoriaux télévisuels et ses patrouilles nocturnes contrarient le révérend Hatch qui décide alors de lui régler son compte. Après avoir frôlé la mort face à Lady Shiva, une assassin experte en arts martiaux engagée par Hatch, celle-ci lui sauve la vie et l’envoie s’entraîner avec Richard Dragon, un autre grand maître du combat à mains nues de l’univers DC. Au bout d’une année entière, Victor Sage change de philosophie : il ne recherche plus l’adrénaline des combats de rue, il ne possède plus de vision tranchée sur le monde et se met plutôt en recherche… de la vérité, de sa place dans la société, du sens de sa vie… Tout cela en se remettant toujours en… question.

Sage revient à Hub City et dispose alors sans grande difficulté de ceux ayant commandité son meurtre. Le reste de la série nous fait suivre sa longue lutte contre la noirceur qui mine la ville de Hub City.
Comme de coutume dans l’univers DC, chaque héros opère dans sa propre ville fictive. Flash à Central City puis Keystone City, Batman à Gotham, Superman à Metropolis etc. Le moins que l’on puisse dire, c’est que The Question n’a pas tiré le gros lot avec Hub City… C’est une ville dépeinte comme très très glauque, où 90% des policiers sont corrompus et dont le maire alcoolique délaisse totalement l’administration. Une cité à la dérive encore pire que Gotham City ! Dans ses deux identités, celle de journaliste télé et celle de justicier sans visage, Victor Sage va s’employer à rectifier les consciences et les mâchoires.

L’ami, l’amante et l’allié

L’ami, l’amante et l’allié©DC Comics

Dans son combat, Victor Sage peut compter sur le professeur Rodor. Inventeur de la substance composant le masque de The Question, il fournit également à Sage une ceinture dont la boucle peut libérer un gaz permettant au masque d’adhérer au visage et modifiant les teintes de ses vêtements. Mais la fourniture de gadgets s’arrêtera là : pas de Question-mobile. Plutôt qu’une aide opérationnelle et logistique, Rodor est davantage un soutien amical et moral pour The Question.
Victor Sage entretient également une relation compliquée avec Myra Connely qui pendant l’année où Vic s’entraîne avec Richard Dragon devient Myra Fermin, l’épouse du maire de Hub City. Il s’avérera que cette union fut effectuée sous la contrainte, orchestrée par le révérend Hatch. Leur relation devient alors clandestine et subit pas mal de hauts et de bas, se compliquant encore au milieu du run avec la candidature de Myra à la mairie face à son mari (allitération involontaire).
Le dernier allié de Sage est Izzy O’Toole, inspecteur de police. Le parcours de ce dernier est particulier, dans la mesure où il débute la série comme un flic corrompu (ce qui, rappelons-le est la norme à Hub City) et amorce son retour sur le droit chemin au détour de l’épisode 5, où The Question lui filait le train dans l’attente de le surprendre en flagrant délit et se retrouve à lui sauver la vie alors qu’il se décide à effectuer son devoir de flic face à des voyous qui dépouillaient le cadavre d’un suicidaire.

Parmi les adversaires, pas mal d’affreux…

Parmi les adversaires, pas mal d’affreux…©DC Comics

La perméabilité de la frontière entre le bien et le mal, la possibilité de basculer d’un côté à l’autre ou d’arpenter la zone grise se trouvant au milieu, c’est l’une des grandes thématiques développées dans la série. Si certains adversaires de The Question semblent foncièrement irrécupérables, beaucoup d’autres cultivent une certaine ambigüité. Tel l’assassin au masque de Mikado du numéro 8, qui exécute de manière spectaculaire d’autres criminels ou encore le parrain de la drogue El Beato des numéros 10-11, un psychopathe d’une grande cruauté qui kidnappe Rodor afin que le professeur mette la dernière main à une invention qui lui permettrait de… devenir bon !

Victor Sage lui-même est tiraillé intérieurement. Dennis O’Neil révèle qu’il a été orphelin et que son vrai nom est Charles Victor Szaz. Victor Sage n’est donc qu’un autre masque. Abandonné par ses parents, il est une vérité qui lui échappera toujours. La colère qui l’habite au début de la série ne le quittera jamais entièrement et il devra souvent lutter pour éviter de franchir la ligne séparant la violence légitime et du meurtre pur et simple.

… mais aussi des êtres ambigus

… mais aussi des êtres ambigus©DC Comics

Bien que se déroulant dans l’univers DC, la série ne met quasiment jamais en scène de pouvoirs extraordinaires ou surnaturels. Les conflits sont donc résolus via des joutes physiques… ou verbales, voire psychologiques ! En effet, bien qu’ayant suivi l’enseignement de Richard Dragon, The Question n’est pas devenu invincible. A plusieurs reprises, confrontés à des adversaires supérieurs en nombre ou le prenant par surprise, il se retrouvera capturé.
Comme dans les numéros 13-14, où des militaires renégats l’enfouissent en pleine terre, laissant juste sa tête à l’air libre.

Un autre exemple mémorable est le numéro 26, avec l’une des rares inclusions d’un personnage de l’univers DC dans la série, en la personne du Riddler. Lui et un Question physiquement diminué se retrouvent dans le même autocar qu’une foldingue, elle aussi éprise d’énigmes et de jeux de mots, mais exécutant au pistolet mitrailleur les passagers ne sachant répondre à ses questions !
S’avançant dans l’allée du car, the Question noie son interlocuteur sous un flot d’aphorisme et de questions métaphysiques, détournant suffisamment son attention pour s’approcher d’elle et la désarmer.
Parmi les autres invités de la série, dans les numéros 17-18, on notera un team-up avec Green Arrow et une mise en abyme assez savoureuse de Question/Rorschach lorsque Vic Sage découvre le comics Watchmen lors d’un voyage en avion…

Vous pouvez répéter la question ?

Vous pouvez répéter la question ?©DC Comics

Mais il est un adversaire que The Question ne peut terrasser par les poings ou la parole : c’est la ville d’Hub City elle-même. Fortement marqué par le délabrement sociétal en milieu urbain caractérisant la fin des années 80, Hub City évoque le Détroit du film Robocop ou encore le Gotham de Dark Knight Returns. La comparaison avec cette dernière œuvre est aussi amenée par la profession même de Victor Sage, qui conduit à plusieurs passages télévisés.

Reflet de son époque, malgré quelques lueurs d’espoir dispensées ça et là, la série est emprunte de pessimisme, mettant en scène l’incurie des services publics, les incivilités, la misère sociale et affective des résidents de Hub City. Si bien qu’à la fin de la série, Victor Sage jette l’éponge, comprenant que sa lutte est perdue d’avance et que la ville le tue à petit feu. Il quitte Hub City avec la fille de Myra Fermin, alors que cette dernière, qui a été élue maire, reste en ville pour continuer à tenter de sauver ce qui peut l’être. Une fin assez paradoxale où le héros abandonne sans qu’on puisse vraiment lui en vouloir, pour la conclusion d’une série au cours de laquelle les auteurs n’auront eu de cesse de montrer les limites de la seule lutte physique contre le crime. La violence ne résout jamais les problèmes de fond. Punir les coupables ne permet pas de réparer les dégâts qu’ils ont commis. Les criminels ne sont pas tous irrécupérables et quasiment chaque personne porte en elle une part de bien et de mal.

Le destin de Gaston Hupert, l’un des fondateurs de Hub City : tué par ses propres soldats, qui font ensuite accuser les indiens, ça partait déjà bien…

Le destin de Gaston Hupert, l’un des fondateurs de Hub City : tué par ses propres soldats, qui font ensuite accuser les indiens, ça partait déjà bien…©DC Comics

La majeure partie des numéros de The Question ont été illustrés par Denys Cowan, avec un encrage de Rick Magyar jusqu’au numéro 20 puis de Malcom Jones III. Dans le graphisme de Cowan, on perçoit les influences de Frank Miller et de Bill Sienkewicz (ce dernier co-réalisera d’ailleurs les couvertures avec Cowan jusqu’au numéro 24) : c’est un trait un peu sec, pas à proprement parler très esthétique. Les personnages ont des gueules assez patibulaires voire horrifiques pour certains.

Malgré une certaine raideur dans les postures, le dessin de Cowan transcrit assez bien les expressions faciales et le langage corporel. Les nombreuses scènes de combat sont dessinées de façon assez limpide mais sans grande emphase sur les mouvements spéciaux ou les coups portés. La violence n’est donc jamais montrée de façon séduisante. Les décors sont fonctionnels, sans plus mais les mises en pages et le découpage de Cowan est plutôt rythmé et efficace. L’encrage de Rick Magyar vient rajouter un peu de volume au dessin de Cowan, en usant de nombreuses hachures et autres traits fins. Lorsque Malcom Jones III lui succède, l’encrage devient plus gras et, sur certaines pages, parait un peu plus expédié.

Quand des émeutes éclatent à Hub City, Vic Sage n’a pas l’aura d’un Dark Knight pour rallier les foules et se limite à des sauvetages ponctuels

Quand des émeutes éclatent à Hub City, Vic Sage n’a pas l’aura d’un Dark Knight pour rallier les foules et se limite à des sauvetages ponctuels©DC Comics

The Question reflète son époque (le début du grim’n gritty dans les comics) mais s’en démarque par sa façon d’explorer les dilemmes moraux et la complexité de l’âme humaine. S’éloignant de l’approche objectiviste qui avait inspiré la création de Mister A par Steve Ditko, Dennis O’Neil a écrit une série plutôt tournée vers l’existentialisme, où les concepts de bien et mal ne sont pas absolus et ne se manifestent qu’au travers des actes des êtres humains, fragiles et versatiles.

The Question est-il un noble héros combattant pour la justice dans une métropole maudite ? Ou un être à la dérive déguisant ses penchants destructeurs sous des prétextes plus honorables ? Ce récit super-héroïque est-il un simple véhicule pour des scènes d’action dépeignant une violence cathartique ? Ou est-il aussi porteur de sens, de réflexions plus subtiles et plus ambigües ?

Sage s’endort en lisant Watchmen et se rêve en Rorschach… mais sans voir le monde en noir et blanc.

Sage s’endort en lisant Watchmen et se rêve en Rorschach… mais sans voir le monde en noir et blanc.©DC Comics

Si on considère que l’existence précède l’essence, ce comic-book existe et il ne tient qu’à vous de le lire pour vous faire votre idée ! Si vous dépassez les dessins pas vraiment aguicheurs, vous pourrez apprécier des récits plutôt bien écrits et une démarche philosophique assez originale, qui, sans fournir toutes les réponses, posent quelques bonnes… questions.

9 comments

  • comics-et-merveilles.fr  

    Merci JP, cette série et ses couvertures m’avaient toujours interpelés à l’époque mais je n’avais jamais sauté le pas. Tu nous donnes envie…

  • Bruce lit  

    « Back to Gotham » 5/5
    En fait, nous terminons notre semaine dans une ville plus glauque que Gotham : Hub City où règne le journaliste The Question. Créé par Steve Ditko, repris par Dennis ‘o’ Neil, The Question est le cousin de Rorschach, l’un des précurseurs du grim’n’gritty et en quête obsessionnelle de la vérité. Toutes les réponses à vos questions par Jean-Pascal Nguyen pour Bruce Lit.

    La BO du jour : un héros mystérieux avec un point d’interrogation comme totem et sa recherche obsessionnelle de la vérité peut bien verser quelques larmes…..https://www.youtube.com/watch?v=R7uC5m-IRns

    Ohlala, je ne sais pas quoi en penser. Ton article est limpide; là n’est pas la question, mais dès qu’il s’agit de mythologie DC, de héros Pulp je me sens complètement largué. J’ai lu plusieurs fois des articles sur la genèse des héros de Watchmen, mais c’est au dessus de mes forces….
    Pourtant ce que tu décris m’évoque plein de choses qui pourraient m’interresser : des thématiques adultes, un héros tourmenté et une fin amère. Je me demande si la série n’a pas des points communs avec le Human Target de Milligan qui est une grande réussite. Le scan des affreux m’évoque Spawn de Mc Farlanne et Billy Kincaïd.

    A propos, tu aimes le DD de O’Neil ?

  • JP Nguyen  

    @Bruce : pas besoin d’être un pro de la mythologie DC pour naviguer dans cette série : on y voit un peu Batman, Green Arrow pour un arc (sic) et le Riddler, comme signalé dans l’article, et… en gros, c’est tout.
    Les affreux : oui, ils préfigurent certains affreux Spawniens.
    Cette série illustre assez bien le talent de Dennis O’Neil même si on peut aussi observer que certains auteurs auront mieux exploité que lui les thématiques qu’il a mis en avant. On peut quand même porter à son crédit d’avoir contribué à orienter les comics mainstream vers des histoires avec plusieurs niveau de lecture et un sous-texte philosophique et social plutôt que du pur divertissement ou de l’action décérébrée (ce que, par exemple, les Image Boys n’auront pas tous intégré)
    Le DD de O’Neil : il souffre d’être coincé entre les deux passages de Miller et en plus il a été ultra-charcuté en VF (l’arc Micah Synn n’a pas été publié en intégralité). Pour moi, c’est du bon comics old-school, avec parfois des éclairs apportés par le Mazz pré-born again. C’est du moyen plus voire plus-plus…

    @Wildstorm : merci !

  • Tornado  

    Oulahlah ! Ça a l’air vachement bien ! Je ne connaissais pas l’existence de la chose.
    Un héros pulp, une ville glauque, un récit qui contourne le manichéisme primaire. Tout ce que j’aime !
    Je ne trouve pas les images si moches que ça. J’ai beaucoup moins de mal avec ce type de planches old-school qu’avec les planches estampillées 90’s du genre Images ou X-men par Jim Lee, Silverstri et autres Nicieza.
    La série a-t-elle été traduite entièrement en VF ? Est-ce facile à trouver ?

  • JP Nguyen  

    Je ne peux pas trop t’éclairer sur la VF, c’est Cyrille qui m’a appris son existence en commentant sur Facebook dans la semaine…
    En ce qui me concerne, je n’avais pas été immédiatement séduit (un commentaire en demi-teinte du 1er TPB est dispo sur amazon). Mais j’avais quand même continué et les qualités de la série me sont vraiment apparues au second tome. Mais il faut quand même passer outre un dessin très vintage (et l’omniprésence de la coupe Mulet, 80s obligent).

  • Présence  

    Voilà un article qui me rappelle de bons souvenirs, merci pour cette remémoration.

    Dennis O’Neil avait intégré un petit vernis de philosophie et de politique, avec modération. C’était un peu émouvant pour les vieux lecteurs se souvenant de ses épisodes de Green Lantern (dessinés par Neal Adams) où Green Arrow lui faisait prendre conscience d’une réalité sociale éloignée du rêve américain de réussite.

    L’épisode où Victor Szaz lit Watchmen était aussi lourd de connotations. C’était le début des recueils VO (TPB) et le lecteur était ému à l’idée qu’une œuvre aussi grandiose que Watchmen soit accessible dans un point de vente aussi grand public qu’un aéroport. Par contre, je ne souviens plus de la conclusion de ce face-à-face entre les 2 personnages.

    De mémoire, il me semble qu’O’Neil citait régulièrement Zen and the Art of Motorcycle Maintenance de Robert M. Pirsig.

  • JP Nguyen  

    @Présence : Je ne connais pas le bouquin de Pirsig, alors d’éventuelles citations me seront probablement passées à côté…
    Hasard des hasards, le jour où j’apprends l’existence de ce bouquin, je lis un article sur un autre bouquin « Eloge du carburateur » par Matthew B. Crawford, un docteur en philosophie qui s’est reconverti dans la réparation de motos. L’article parle de la crise de l’attention dans un monde où le temps de cerveau disponible est avidement scruté; ainsi que de la revalorisation de l’artisanat et du travail manuel par rapport aux métiers purement intellectuels… Du coup, ça me donnerait bien envie de lire les deux…

    • Présence  

      Eh ben ! ça doit être un sacré bazar dans ma mémoire… En cherchant sur internet, j’ai fini par trouver pourquoi j’associais ce livre à cette série : à la fin de chaque épisode (peut-être dans la page du courrier des lecteurs), Dennis O’Neil suggérait une idée de lecture. Zen and the art of motorcycle maintenance était le livre suggéré à la fin du premier numéro.

      http://fourrealities.blogspot.fr/2005/01/question-oneils-recommended-reading.html

  • Jyrille  

    CATASTROPHE ! Je ne retrouve plus ma vieille édition Aredit de cette série, qui avait également, avec une autre traduction, les deux premiers épisodes de Watchmen. Je me souviens qu’à part la couverture de Sienkiewiecz que l’on peut voir ici, le dessin était laid. les couleurs agressives, et l’histoire très sombre. Dans les épisodes que j’ai lus, The Question se battait contre un gang russe je crois (vieux souvenirs) mais je n’avais pas cette fin : il tombait sous les coups d’une guerrière nippone rompue aux arts martiaux, qui pouvait faire mal en brisant les os de ses adversaires pour qu’ils touchent (les os) les nerfs et provoquent ainsi une douleur atroce. The Question mourait, noyé, la dernière case le montrait allongé au fond de l’eau tandis que son masque se décollait lentement et remontait à la surface.

    Quoiqu’il en soit, merci pour cette rétrospective d’un personnage que je ne connais pas plus que ces deux épisodes mais qui rappelle fortement le Rorschach de Watchmen, encore un très bel article JP.

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