Recherche du plaisir, marchandisation, amour

Sunstone 4 par Stjepan Šejić

Liées l'une à l'autre

Liées l’une à l’autre

AUTEUR : Présence

VO : Image Comics

VF : Panini (à paraître)

Comme son titre l’indique, ce tome est le quatrième de la série. Comme ladite série raconte l’évolution de la relation entre 2 personnes, il vaut mieux avoir commencé par le premier tome. Il a initialement été publié en 2016, sans prépublication. Stjepan Šejić en est l’auteur complet : scénario, dessins et couleurs, lettrage.

Le tome commence par montrer comment a débuté la relation entre Harper Thomas (le propriétaire du club BDSM Crimson) et Tanya Wilkins (au départ sa comptable). Puis Lisa Williams emménage chez Allison Carter, aidée par son grand frère Mike (celui avec des problèmes de couple) et son petit frère Jimmy, tous les 2 impressionnés par l’allure d’Allison, et son tailleur strict. Les 2 amies peuvent enfin se livrer à des occupations plus intimes : glander devant la télé en mangeant des pizzas. Le lendemain elles vont au boulot chacune de leur côté, et Lisa va boire un coup avec Anne (l’artiste tatoueuse) et Cassie (la sœur de Chris, la femme de Tom). De son côté, Allison prend des nouvelles d’Alan (l’associé de Chris) par téléphone.

T'es un mac ?

T’es un mac ?

Lisa Williams est bien décidée à se faire faire un tatouage discret sur la fesse droite, et elle s’adresse à Anne dont c’est le métier. Elle hésite également fortement à se faire percer les tétons, dans le même salon, car elle sait que cela ferait très plaisir à Allison Carter. Mais elle ne sait pas trop si elle le ferait pour elle-même ou pour sa copine. Anne se rend compte qu’elle apprécie de plus en plus les écrits érotiques de Lisa, en particulier ceux qui mettent en scène une dominatrice (une version fictive d’Allison) et sa soumise (une transposition de la condition de Lisa), avec une nouvelle s’initiant au sadomasochisme. Du coup, leur rencontre suivante à toutes les 3 autour d’un verre exhale comme un parfum de malaise et de non-dit.

La relation entre Lisa Williams et Allison Carter atteint un nouveau palier puisque la première emménage chez la deuxième, moyennant participation au loyer. Elles franchissent cette étape dans le cadre d’une amitié présentant un à côté significatif, dans la mesure où elles entretiennent également une relation sexuelle dominante / dominée. Mais l’une comme l’autre ne parlent pas d’amour, alors que le scénariste a clairement indiqué dès la première scène du premier tome qu’il s’agit bien de cela. Le lecteur est donc invité à continuer de suivre le développement de leur relation. Elles dorment ensemble, elles se chamaillent, elles se soutiennent, elles continuent leur exploration des plaisirs sexuels saphiques de type dominante / dominée.

La phase du déménagement

La phase du déménagement

Comme le laisse subodorer la direction de l’intrigue, Stjepan Šejić développe son récit sur l’axe d’une relation amicale qui devient amoureuse. Lisa et Allison se rendent compte chacune de leur côté de la force de leur sentiment respectif, sans réussir à le reconnaitre chez l’autre. Il est donc question d’estime de soi, d’incapacité à interpréter des signaux d’une communication non verbale, d’incompréhension et d’inquiétude, avec des réactions de défense prenant la forme de propos blessants. C’est une façon réductrice de reformuler les choses, car Allison et Lisa ont chacune leur propre caractère et éprouvent des sentiments bien réels, avec une envie de faire plaisir à l’autre (autrement que sur le plan sexuel), de devancer ses souhaits. L’auteur se montre habile à concocter des situations dans lesquelles les incompréhensions mutuelles se transforment en quiproquos délicats. Par exemple, à force de taquiner Anne, Lisa lui donne l’impression de lui faire des avances un peu tordues. En voyant ce comportement de l’extérieur, Allison en déduit à tort que Lisa est en train de les manœuvrer en vue d’un plan à trois. Cette conclusion erronée la pousse à s’interroger sur la nature réelle des sentiments de Lisa à son égard et sur la forme de transaction personnelle existant entre elles.

Vu sous cet angle, il semble à Allison que l’amitié de Lisa est dépendante de sa satisfaction sexuelle, et qu’il y a une forme de donnant-donnant dans leur relation personnelle. Du coup, si elle n’est plus à la hauteur, cela remet en question l’existence même de cette relation. Cette position inconfortable le devient encore plus du fait de l’activité d’auteure de fictions érotiques de Lisa. En effet, Allison peut les lire et elle y découvre une dominante inventive, toujours pleine d’entrain, devinant et prévenant les désirs de sa partenaire, sachant exactement jusqu’où aller trop loin avec sa soumise. Elle peut donc découvrir la manière dont Lisa fantasme le rôle de la dominante, fantasme forcément supérieure à la réalité, à la femme qu’est Allison. Ainsi le lecteur voit souffrir émotionnellement ces 2 femmes pourtant tout attentionnées l’une à l’autre. Le scénariste montre comment Anne se retrouve prise entre l’arbre et l’écorce, sans que Lia ou Allison en ait eu l’intention.

Le plaisir de la chaleur humaine et de l'intimité physique

Le plaisir de la chaleur humaine et de l’intimité physique

Comme dans les tomes précédents, Stjepan Šejić dose avec soin ses ingrédients. Il prend le temps de montrer les preuves tangibles de l’amitié qui unit Allison et Lisa. Le lecteur peut observer Lisa sourire devant le comportement enfantin d’Allison (se collant une pièce de puzzle sur le front). Il peut apprécier la proximité physique des 2 amies quand elles s’appuient l’une sur l’autre, avachies sur le canapé. Il sourit devant les réactions d’Anne, quand elle est asticotée sans malice par Lisa, ou quand elle découvre le contenu de la chambre BDSM de la maison d’Allison (tous les accessoires et les tenues). Le lecteur peut s’agacer de voir que les personnages féminins ont tous la même morphologie, et se distinguent surtout par leur coupe et leur couleur de cheveux. Par contre il est touché par l’empathie qui se dégage d’elles grâces aux expressions de leur visage, et leur langage corporel. Impossible de résister aux moues expressives d’Anne, aux expressions plus nuancées d’Allison et à son sourire discret (rappelant que la dominatrice domine la situation car elle en sait plus que les autres). Impossible ne pas ricaner en voyant les 3 dames un peu éméchées faire une blague au téléphone, ou réaliser un selfie très enjoué.

En tant qu’artiste complet, Stjepan Šejić conçoit ses séquences avec soin, qu’il s’agisse des découpages de planches ou de chaque case prise une par une. Comme son récit s’inscrit dans le registre entre la comédie romantique et la comédie dramatique, il doit mettre en scène de nombreuses conversations et dialogues. Il prend soin de toujours les contextualiser en indiquant visuellement où elle se déroule. Il n’insiste pas forcément sur le détail de chaque décor, mais il le rappelle de manière floutée (voire très floutée dans certaines séquences), jouant sur la continuité des couleurs et de des formes très vagues, pour que le lecteur conserve l’impression du lieu, sans qu’il ne le distraie de la conversation. Ainsi le lecteur conserve la vague impression de l’environnement, tout en focalisant son attention sur les paroles échangées et sur les gestes des personnages. Ce savant dosage permet de rendre chaque conversation unique (lieu, mouvements), tout en mettant en avant les réactions des interlocuteurs, et le cheminement de la discussion.

Comme une gamine avec la pièce de puzzle

Comme une gamine avec la pièce de puzzle

Il ne s’installe pas de monotonie dans la narration visuelle, car chaque discussion présente ses spécificités : lieu, personnages en présence, tenues vestimentaires. Comme dans la vie de tous les jours, les personnages mangent, se rendent au travail et ont leur vie privée (il y a même une personne pressée d’aller aux toilettes, et 2 autres qui attendent la place). Comme dans les tomes précédents, Stjepan Šejić dose les passages plus pimentés. Il est à nouveau question de période menstruelle, comme un fait de la vie, sans humour grossier ou misogyne, juste une réalité physiologique. L’acte proprement dit du piercing des tétons n’est pas montré, mais le lecteur accompagne Lisa chez la tatoueuse. Il assiste à ses interrogations quant à ses réelles motivations (pour faire une surprise et faire plaisir à Allison, mais qu’en est-il pour elle-même ?), ses atermoiements quant à la douleur, les soins nécessaires après coup et les précautions à prendre pendant la période de cicatrisation.

Comme dans les tomes précédents, l’auteur ne fait pas preuve d’une hypocrisie mal placée. Il a choisi de mettre en scène deux femmes pratiquants des relations sadomasochistes, et il le montre. Comme dans les tomes précédents, il ne s’attarde pas sur la dimension pornographique de l’acte, mais sur les accessoires, la recherche du plaisir, ainsi que les émotions. Son objectif n’est pas de montrer des gros plans gynécologiques, mais de montrer des pratiques. Ce choix induit qu’il s’arrête généralement aux préliminaires et qu’il laisse la suite à l’imagination du lecteur. Lorsque Sarah Benes vient interviewer Alan Benson au club Crimson, des artistes sont en train de se produire sur scène. Stjepan Šejić ne dessine pas le spectacle érotique, il se concentre sur les réactions d’Alan, de Sarah et de Marco (qui accompagne Sarah). Le lecteur se doute bien que les artistes doivent se contorsionner pour atteindre des positions érotiques hors de portée du commun des mortels, mais il s’amuse plus à voir les réactions étonnées et contrariées de Sarah, ainsi que les efforts d’Alan pour justifier ce genre de spectacle.

L'accessoire oujours indispensable : le bâillon-boule

L’accessoire oujours indispensable : le bâillon-boule

Pour autant lorsqu’Allison et Lisa passent à l’acte (ou d’autres couples), Stjepan Šejić représente bien les tenues en latex, le placement du bâillon-boule dans la bouche, le surplus de salive qui en découle, le bandeau sur les yeux, les corps dénudés. Néanmoins il s’agit d’un érotisme plutôt soft, avec majoritairement des fesses ou des seins dénudés, et une seule fois une toison pubienne taillée en ticket de métro. Il n’y a pas de représentation du sexe masculin. L’artiste s’attache plus à représenter les accessoires et parfois leur usage : bâillon-boule, tenues en latex, cravache, menottes, cordes pour le shibari (sans montrer les marques sur la peau), piercing des tétons, ou encore d’étranges meubles permettant au dominant de faire prendre des positions inconfortables au soumis (lors d’une visite d’un salon dédié au sadomasochisme). Pour autant, cet ouvrage ne verse pas dans le porno-chic. L’auteur insiste sur la qualité d’outils de ces accessoires, sans jouer sur l’humiliation, sans verser dans une forme d’avilissement méchant et dégradant pour la personne.

Cette approche narrative insiste sur le fait qu’il s’agit bien d’un récit dont l’objet principal est l’histoire de la relation entre Allison et Lisa, et que les pratiques sadomasochistes y figurent parce qu’elles se sont rencontrées du fait qu’elles les pratiquent. D’ailleurs un lecteur venu pour la dimension érotique se sentirait floué car ces scènes représentent moins de 20% de la pagination totale. Néanmoins l’auteur continue d’aborder la question de ces pratiques, de ce qu’elles apportent aux dominants et soumis. Il est toujours question de confiance, de s’en remettre à quelqu’un d’autre (pour le soumis), d’être aux commandes d’une situation (pour le dominant) avec les responsabilités que cela implique, de la manière d’être attentif aux attentes (un peu particulières) du partenaire. Stjepan Šejić continue de dresser des parallèles avec d’autres formes de recherche de plaisir. Il montre que les individus s’adonnant aux jeux vidéo en ligne peuvent avoir des comportements tout aussi excentriques pour des personnes ne s’y adonnant pas. Il s’amuse à promener Allison et Lisa dans un salon de l’accessoire BDSM, avec un vocabulaire et des observations qui s’appliquent tout aussi bien à des individus fréquentant une convention dédiée aux comics. Il prend un malin plaisir à utiliser les arguments des cosplayeurs pour expliquer le plaisir qu’il peut y avoir à jouer le rôle d’un dominant, ou le rôle d’un soumis.

Des cordes pour le shibari

Des cordes pour le shibari

Stjepan Šejić ne se contente pas d’être espiègle, il intègre également quelques réflexions plus larges sur la recherche du plaisir. Cela commence par la réaction d’Anne prenant conscience du plaisir qui est le sien à lire de la littérature érotique. Le plaisir est indéniable, mais il est accompagné par la gêne qui vient avec le constat d’une pratique sortant de la norme, voire réprouvée socialement (en tout cas non admise à voix haute en bonne société). Puis Alan Benson fait remarquer qu’elle dépense de plus en plus, peut-être plus que de raison, en accessoires, ameublement et tenues. Il pointe du doigt un comportement de séduction (Allison voulant impressionner Lisa) qui dépasse les bornes du sens commun, qui sort lui aussi de la norme et du raisonnable.

Lorsque Sarah Benes commence à interroger Alan Benson, en sous-entendant qu’il s’agit de comportements déviants, et que la représentation sur scène ne peut pas se justifier par une question de plaisir, ce dernier explique le mécanisme que ce qu’il appelle le virage. Dans sa recherche du plaisir (BDSM, ou autres), chaque individu est tenté d’aller plus loin, d’atteindre un nouveau palier. Cette progression suppose des moyens toujours plus importants, et passé un certain niveau (celui considéré comme admissible ou normal), le rapport entre l’investissement (moyens, budget, temps, prise de risque) et le retour (durée et intensité du plaisir) va devenir inversement proportionnels.

Mes yeux se trouvent plus haut.

Mes yeux se trouvent plus haut

Stjepan Šejić se montre également fin psychologue dans sa manière de faire apparaître les accros dans les interactions entre Lisa et Allison. Il montre comment l’une et l’autre se trompent dans leur interprétation des signaux autres que verbaux de leur amie. Ce mécanisme n’est pas lié aux particularités de leur relation, et est transposable à tout à chacun. C’est l’art du narrateur que de faire ainsi apparaître à quel point le paysage intérieur, les a priori, les représentations mentales peuvent être différentes entre 2 personnes entretenant une relation intime. D’une séquence à l’autre, le lecteur découvre également des petites touches psychologiques sur l’importance de nourrir les relations d’amitié (sous peine de les voir s’étioler et se dissoudre), sur les ravages du manque de confiance en soi (à nouveau pour des raisons plus imaginées que réelles), sur les effets de l’alcool qui empire les ressentis émotionnels négatifs et qui coupe la capacité empathique, sur la façon dont l’esprit émotionnel l’emporte sur l’esprit rationnel, etc.

Au fil des pages, la personnalité d’Allison et de Lisa s’étoffe et la comédie se double d’une étude de caractères perspicace et pénétrante. L’auteur montre comment l’une projette sur l’autre ses doutes, ses attentes, sa façon de penser (plutôt que de l’écouter), accentuant en fait le décalage entre elles. Avec les écrits de Lisa, il montre comment cette dernière crée une version idéalisée d’Allison. Or cette dernière lit la nouvelle érotique en question. Elle se trouve confrontée à l’image idéalisée d’elle, par Lisa, à ce que sa compagne semble attendre d’elle. Ce portrait idéalisé est impossible à atteindre, à incarner dans sa perfection, ce qui pour elle la met dans une situation d’échec, incapable de pourvoir être à la hauteur de cette perfection imaginaire.

L'alcool n'est bas bon conseiller

L’alcool n’est bas bon conseiller

Stjepan Šejić oppose aussi avec sensibilité les 2 approches (rationnelle et émotionnelle) dans une relation. En pleine cirse de manque de confiance en soi, Allison commence à envisager sa relation avec Lisa sous un angle transactionnel plutôt qu’émotionnel. Malgré l’engagement que représente le déménagement de Lisa, elle en vient à essayer de quantifier ce que l’une et l’autre retirent comme bénéfice de leur relation mutuelle. Ce petit jeu de comptabilité aboutit à un constat aussi faussé qu’angoissant, de repli sur soi, se demandant ce qu’elle a à gagner dans cette transaction, et si elle en retire autant que l’autre partie, à savoir Lisa. Cela aboutit à réduire la relation à un échange marchand des plus cyniques.

Après un troisième tome moins enthousiasmant, Stjepan Šejić revient avec un tome très épais dont la pagination lui permet d’aborder tous les sujets connexes au thème principal. Ce dernier reste l’histoire de la relation personnelle entre Allison et Lisa, 2 femmes adeptes des pratiques BDSM. Alors que le lecteur en connaît déjà l’issue quelques années dans le futur (constat établi dans la scène d’introduction du premier tome), il reste fasciné par chaque développement. La relation saphique particulière avait pu constituer un argument vendeur pour mettre le nez dans cette série, mais l’auteur la développe comme un aspect dans une relation plus complexe, à l’opposé d’un simple artifice racoleur. Il raconte comment les enjeux émotionnels (amour, plaisir, image de soi) participent à modeler cette relation. Il met en scène deux jeunes femmes très sympathiques, très saines dans leur manière d’être, en proie à des émotions fortes difficiles à gérer.

Les bonnes copines

Les bonnes copines

À partir d’une relation fondée sur le même goût pour des pratiques réprouvées par la bonne société, l’auteur évoque aussi bien les difficultés de construire une relation, les particularités d’une sous-culture réprouvée par les gens normaux, les obstacles à la compréhension entre individu, des mécanismes psychologiques complexes, le côté arbitraire du bon goût et des sources de plaisir admissibles, la dérive des comportements vers l’obsessionnel, les nuances entre les différentes sortes d’intimité (psychologique, affective, émotionnelle). Ce récit intime est servi par un art consommé de la mise en images, donnant une impression de spontanéité et de vivacité, grâce à des techniques complexes de mise en scène et de gestion du niveau de densité d’information visuelle, parsemé de quelques dessins spectaculaires (la texture particulière du latex, ou un magnifique dragon).

Stjepan Šejić, et sa femme Linda

Stjepan Šejić, et sa femme Linda

33 comments

  • Matt  

    Un article très pertinent avec lequel je suis on ne peut plus d’accord. Cette série à laquelle je n’aurais jamais cru m’intéresser est devenue bien plus qu’une série érotique soft, mais une vraie série sentimentale sur la construction d’une relation et, dans ce tome précis, sur les difficultés rencontrées, la jalousie, etc. La fin de ce tome m’a tellement donné envie de lire la suite que je suis à présent la sortie des planches de cette série sur le deviantart de l’auteur (gratuit et légal hein)
    Apparemment la fin de la série approche, ou du moins la fin d’un premier arc, surement dans le tome 5.

    Je suis d’accord avec toi sur la morphologie des personnages féminins assez similaires et le fait qu’elles se distinguent surtout par leurs coiffures. C’est dommage parce que le dessin est magnifique et le soin apporté aux expressions faciales est un élément important qui contribue à rendre les personnages attachants.

    C’est donc une belle série, un peu fleur bleue sur certains aspects, mais cela vient contrebalancer un choix de pratiques sexuelles qui peut paraître bien moins mignon pour les non-pratiquants et que je craignais moi-même trouver de mauvais goût. Mais le parallèle fait avec « le jeu de rôle », le caractère des personnages les rend attachants, touchants, et même si on ne trouvera pas forcement le BDSM attrayant (selon les lecteurs), on comprendra ce que ça implique pour ceux qui le pratiquent et que leurs motivations ont du sens.

    • Présence  

      Comme toi, cette série ne m’a convaincu d’essayer les pratiques sadomasochistes, mais le discours de tolérance de Šejić s’avère très convaincant.

      Je ne trouve pas que cette série soit fleur bleue, et je me demande si tu pourrais m’en donner un ou deux exemples.

  • Matt  

    J’ajouterais que les notes en fin de volume de l’auteur sont sympas. Dans le tome 2 par exemple, il explique qu’à la base la création de ce comics était chaotique, qu’il faisait ça entre 2 boulots payés. Et il se moque un peu lui-même de certaines erreurs (de longs dialogues pas toujours réussis) qu’il avait fait puisqu’il « torchait » un peu rapidement ses planches. C’est toujours sympa de voir un peu d’autodérision. Et finalement cette spontanéité a fait que Sunstone est aussi franc dans son approche et réaliste dans le comportement des personnages.
    On y voit aussi quelques retouches faites entre la version web et la version papier. Je ne sais pas s’il y a encore autant de retouches dans les tomes suivants, je n’ai pas comparé.

    • Présence  

      Je suis épaté par la carrière de cet artiste et par sa force créatrice. Il a commencé avec une branche mineure d’Image Comics, Top Cow (celle de Marc Silvestri) et il a réussi à s’imposer comme un créateur hors pair, en évoluant comme artiste, et en assurant les scénarios de ses dernières créations. Tout n’est par au même niveau, mais tout porte la maque d’une réelle implication : Ravine, Witchblade, Switch, Death Vigil…

      Du coup, je n’ai pas pu résister à l’envie de lire les comics illustrés par sa femme : Wildfire (de Matt Hawkins) et Blood Stain.

      • Matt  

        Blood Stain est une sorte de suite à Sunstone non ? Enfin avec les mêmes personnages.

        Pour le côté fleur bleue, peut être que l’expression ne convient pas bien. Mais c’est parfois très sentimental, et le comportement des filles un peu niais. Tu vas me dire on est tous un peu niais en amour des fois. Mais disons que ce sont toutes les deux des rêveuses sensibles qui ont des soucis pour s’avouer leurs sentiments, qui sont gênées de se parler (bon peut être que ça se voit davantage dans le volume 5 que je suis sur le net suite au drame du volume 4)
        Disons qu’elles sont toutes mignonnes quoi, elles font les erreurs qu’on fait quand on a 15 ans. C’est réaliste dans le comportement, mais ce n’est pas le comportement de tout le monde. Elles sont peut être volontairement sensibles et mal à l’aise avec leurs sentiments afin que ça parle à davantage de lecteurs.

        A ce propos, je me demande si ce comics peut intéresser des femmes. Je dis ça parce que le choix de mettre en scène des lesbiennes a, avouons-le, surement un plus grand intérêt pour les hommes, non ? Je veux dire…si ça mettait en scène 2 hommes, ça ne m’aurait surement pas intéressé dans la mesure où la dimension érotique soft ne m’aurait pas du tout attiré. Qu’en est-il des femmes ? Sont-elles moins gênées que les hommes de voir des femmes se tripoter ? Il me semble que oui…mais de là à leur faire acheter le comics ?

        • Matt  

          Moins gênées de voir des femmes se tripoter que les hommes de voir des hommes se tripoter, je voulais dire. Pfiou, pas évident à formuler comme phrase.

        • Présence  

          Bon, comme je n’étais moi-même plus très sûr du sens exact du terme Fleur bleue, je suis allé jeter un coup d’œil sur wiktionnaire qui propose Naïvement romantique. Autant pour moi, elles sont effectivement romantiques, quant à être naïves, je ne sais pas trop.

          Je n’ai effectivement aucune idée si ça peut intéresser un lectorat féminin ou le dégoûter. Je me souviens juste que Šejić a évoqué plusieurs éléments intimes avec sa femme pour être sûr ne pas être à côté de la plaque. En tant que lecteur mâle, je ne trouve pas que l’auteur instrumentalise le corps des femmes pour les réduire à l’état d’objet, de simples dispositifs pour titiller le mâle et provoquer son excitation.

          Je ne sais pas trop si Blood Stain est une suite ou une série dérivée. Le premier tome n’était pas assez consistant pour que je me fasse une idée sur la série (commentaire disponible sur amazon).

  • Patrick 6  

    C’est moi où il fait chaud tout d’un coup ? 😉 Ton article (tout comme le précédent) m’a interpellé, le thème est fort, graphiquement le comics est attrayant, mais je ne sais pas il y a un coté (de prime abord) « Héléne et les garçons » version SM qui me dérange un peu… Un peu comme un comédie romantique mais avec des flagellations anale en plus… En tous cas ton article m’aura au moins donné l’envie de vérifier cet apriori à la première occasion !

    • Présence  

      Du coup, je ne sais trop dire si tu es plus attiré par le souvenir d’Hélène ou par d’autres pratiques douloureuses… 😉

      • Patrick 6  

        Je pose mon joker :))

  • Bruce lit  

    @Patrick Faivre : trop de pousse-mousse dans les yeux ? Il ne s’agirait pas plus de flagellations fessières ? 🙂
    @Présence : depuis le début tu vantes bien Sunstone. La démarche de Stefàn machin est aussi originale que particulière : trouver le juste équilibre entre le sexe non homologué et l’empathie pour des héroïnes aux sentiments réels. Avec l’article sur DD de la semaine dernière, c’est la deuxième fois que je te sens émotionnellement très investi par ta lecture. Je retiens encore de ton article la volonté de surprendre sans choquer, d’exciter sans faire bander, d’être un peu cochon et très sentimental. Pour avoir lu les deux premiers arcs, je n’ai malheureusement pas ton ressenti. je trouve les deux personnages un peu cruches, un peu bébêtes quoi….Moi qui adore SIP, je n’ai jamais réussi à m’intéresser à ce couple homosexuel, ni à ses enjeux.
    D’après ce que je lis, peu de choses ont changé. il semblerait que tout ce petit monde vive en vase clos dans un petit bonheur un peu égoïste coupé du monde et des autres. Un peu comme les héros de l’Empire des Sens pour qui, à l’inverse de ce qui est montré ici, ça finit très mal.
    Non, désolé, je suis pas intéressé….

  • Présence  

    En vase clos – Oui, ces personnages ont trouvé une communauté dans laquelle ils peuvent exprimer leur passion, sans craindre l’opprobre, une sorte de tribu, ou même de famille compréhensive parce qu’unie par la même forme de pratique, à des degrés divers.

    Un petit bonheur un peu égoïste – À la fois oui parce qu’elles (et les autres) ne pourront pas la partager avec des individus que le simple terme de sadomasochisme fait fuir, rougir, ou provoque un jugement de valeur négatif, sans discussion possible. À la fois non, parce qu’il s’agit de partager et de construire ce bonheur dans une relation de couple.

    • Bruce lit  

      Ce qui explique sans doute mon peu d’intérêt pour l’histoire. ce qui me plaisait justement dans SIP c’était les interactions entre les personnages et le monde. Je passe sans regrets, merci de ces explications.
      Tiens, à propos, j’ai fini les Imperium de Dysart que j’ai bcp aimé et j’embraye avec Faith qui est très rafraîchissante aussi comme série. merci.

      • Présence  

        De rien. J’attends avec impatience le prochain tome d’Imperium. La minisérie de Faith a rencontré assez de succès pour être suivie d’une série mensuelle par les mêmes auteurs.

  • Matt  

    @Presence : Je ne trouve pas non plus que l’auteur instrumentalise le corps des femmes. Mais sans aller jusque là, je suis curieux de savoir si ce choix d’un couple lesbien peut être un frein pour une lectrice.

    @Bruce : Tu n’as pas vraiment tort, elles sont parfois un peu cruches. Enfin…pour être plus gentil, je dirais qu’elles ne sont pas super à l’aise. Mais ça ne les rend pas irréalistes. Et pas moins attachantes (en tous cas pour moi)
    Et comme le dit Présence, le vase clos reste logique dans le sens où ce n’est pas évident de partager avec n’importe qui ce genre de « secret ».
    C’est un peu comme tout, et c’est en ça que le récit marche pour moi. Vais-je aller parler à tout le monde que je collectionne des statuettes Marvel ? Que j’adore les comics et les super slips au risque de passer pour un attardé ? A-t-on envie de se battre pour défendre et légitimer nos opinions auprès de tout le monde ? Sachant qu’on ne peut plaire à tout le monde et qu’il y aurait toujours des intolérants et des cons.

  • Matt  

    Ah, et j’oubliais. Le personnage de Anne qui arrive dans le tome 3 je crois, est un exemple tout de même d’une femme qui n’est pas du tout attirée par le BDSM au début, et avec laquelle nos deux « héroïnes » vont partager tout ça, au point de titiller sa curiosité et peut être lui faire changer d’avis.

  • Présence  

    Sans préjuger du sentiment de Bruce, il est vrai que fréquenter des sites spécialisés ou pointus (de type comics, ou ciné, ou autres) peut vite produire un effet d’autosatisfaction. En en parlant qu’avec des gens du milieu, il se produit un phénomène de chambre d’écho où, en étant entre initiés, tout le monde se soutient et se gargarise, tout en se gaussant en ignorant les non-initiés, le monde extérieur.

    Je trouve que c’est l’un des points forts du site de Bruce que de ne pas se restreindre à un genre trop pointu et de savoir conserver une ouverture sur des sujets variés.

    C’est vrai aussi que je vois ma lecture de comics (ou même de bandes dessinées) comme mon jardin secret, sans velléité ou besoin d’essayer de convaincre qui que ce soit, pour un plaisir encore plus solitaire que celui de Lisa et Allison, puisque la lecture est une activité solitaire.

    • Matt  

      Ce que tu dis est vrai.
      D’un autre côté, rester dans un climat où on se sent accepté est compréhensible. Tout le monde n’a pas pour vocation de répandre la bonne parole et changer les mentalités.
      C’est même parfois une sacrée chance dans la vie de se trouver des gens qui nous comprennent. En cela, le comics Sunstone est réaliste, sans porter de jugement sur ce qu’il faut ou non faire. Mais sans avoir en effet la vocation d’inspirer les gens à s’ouvrir aux autres.

      J’ai cela dit apprécié les interactions justement avec Anne qui ne fait pas partie de ce monde, ainsi que la relation avec la collègue de Lisa (qu’on devine être lesbienne, mais pas forcement adepte de BDSM) dans le volume 5 en cours de publication.
      J’ai préféré ça plutôt qu’une plongée trop profonde dans le monde du BDSM, ce que je craignais un peu après le volume 2 avec tout le volet sur le club Crimson. J’avais peur qu’on nous parle un peu trop de délires fétichistes en détails et des vies de tous ces gens dont c’est la passion. ça aurait paru un peu trop obsessionnel pour moi dans la mesure où, BDSM ou pas, il y a d’autres sujets que le sexe dans la vie, et qu’on aurait eu le sentiment d’oublier les autres gens étrangers à ce monde.

      je pense qu’il y a tout de même cet aspect d’ouverture aux autres dans les tomes 4 et 5 (de ce que j’en ai lu, celui-ci n’étant pas fini) mais qui se fait en douceur, en filigrane. Ce n’est pas le sujet central et la série ne se terminera surement pas avec un grand groupe d’amis aux goûts tous différents qui s’acceptent. Mais ce sujet n’est pas absent du comics je trouve.

      • Bruce lit  

        Les personnages qui fonctionnent en vase clos- Je réalise à quel point mes goûts de lectures sont un peu obtus. j’avoue ne pas beaucoup aimé des histoires et des personnages qui fonctionnent entre eux, sans se soucier du sort des autres, étranger au monde qui les entoure. C’est la raison pour laquelle, les Xmen sont dans une impasse, que je décroche de chez Marvel et que je me régale avec les Harbingers de Dysart : des héros de notre temps qui évolue avec nous à notre époque. Tout comme le Punisher parlait de l’actualité de Al Quaeda ou des femmes battues.
        Pour reprendre l’exemple de Vanessa Paradis lorsque nous nous sommes rencontrés, j’avoue qu’elle m’agace du fait qu’on a l’impression qu’elle vit, chante, dans sa bulle cotonneuse de femme-enfant. ce n’est qu’une interprétation de ma part. Et sûrement une projection. J’ai suffisamment vécu dans la mienne pour réaliser à quel point la vie sans l’autre est aussi orgueilleux qu’impossible. Briser mon mur m’a suffisamment coûté. Du coup, ces personnages me sont antipathiques même si je comprends que dans cette histoire elles aient le droit à leur bonheur individuel et à l’expérience de leur sensualité. peut-être que le thème du SM ne m’intéresse pas plus que ça aussi.
        (et les scans, vraiment, ne me retireront pas de l’idée que la rouquine a l’air vraiment blonde et que son bonheur ne m’intéresse pas 😉 ).

        Je conçois néanmoins que cette subjectivité est très limitative parce que toutes les histoires ne peuvent pas sortir du même moule et que le monde extérieur n’a pas à être forcément présent dans tous les récits.

        • Matt  

          Si cela t’évoque une expérience personnelle (qui ne m’est pas étrangère d’ailleurs d’après ce que tu laisses filtrer…et moi ce n’est pas réglé), alors ça ne se discute pas.
          On en revient à ce qu’on disait sur les œuvres réalistes qui traitent de sentiments, du passé, etc. Parfois ça évoque en nous des choses plus ou moins agréables et on préfère faire l’impasse.
          C’est pourquoi j’avoue privilégier le divertissement (teinté aussi de critiques, de développements de personnages, mais un peu enrobés d’éléments fantastiques qui nous rappellent qu’on est dans une fiction)
          J’ai fait un exception pour ce comics mais justement parce que le sujet du BDSM ne m’intéressait pas spécialement et que ça m’a rendu curieux (et puis le dessin était joli) Je me méfie de choses réalistes qui touchent de trop près à des sujets qui auraient une trop forte résonance en moi.

      • Présence  

        Une sacrée chance dans la vie de se trouver des gens qui nous comprennent – Oh que oui ! Ne serait-ce que pouvoir échanger pacifiquement sur une passion, sans esprit de compétition, comme ici.

  • JP Nguyen  

    J’arrive après la bataille car le sujet ne m’inspire pas trop… Pour moi, en comics, SM, ça signifie surtout Spider-Man… A vrai dire, je manque sans doute de curiosité intellectuelle pour me plonger dans ce genre de récit…
    Par contre, chapeau bas à l’auteur, qui réalise tout, même le lettrage ! Je note d’ailleurs des formes bizarres dans le « départ » des bulles, pas tout à fait convaincantes… Par contre les phylactères dans l’image « L’alcool n’est pas un bon conseiller » sont assez originaux et fun.

    • Présence  

      SM = Spider-Man – Les puristes te répondraient ASM, pour Amazing Spider-Man.

      Les queues des bulles ne m’ont pas dérangé, cela participe à l’identité graphique du comics, il est vrai sans être porteur de sens sur l’accent, la prononciation ou la musique de la phrase. J’ai également beaucoup apprécié les phylactères en forme de cerveau.

  • Jyrille  

    Grapiquement cela a l’air très agréable, d’ailleurs j’avais eu quelques Witchblzde pour cette raison mais ces planches sont bien plus convaincantes. Tu m’intrigues mais je n’ai pas spécialement envie de lire ça pour le moment.

    Je note surtout que ton analyse psychologique et comportementale est très poussée et je suis admiratif de cet article qui pousse très loin la réflexion sur une histoire qui semble pourtant assez anodine. J’aimerai avoir ta présence d’esprit…

    Je viens de finir Supreme blue rose et je ne vais pas en parler tout de suite car je dois absolument le relire correctement avant. Je vais la prendre en vacances. Encore une semaine de boulot, qui me laisse très peu de temps en ce moment…

    • Présence  

      Il ne s’agit pas vraiment de mon analyse comportementale, mais plutôt de ce qui est présent et exposé dans le fil de l’histoire. C’est donc plus la présence d’esprit et la sensibilité de Stjepan Šejić et son aspiration à une relation (naïvement) romantique.

    • Matt  

      Je confirme que ces éléments sont explicitement évoqués dans l’histoire, et c’est ce qui élève cette série au dessus d’une simple histoire coquine. Au final le côté érotique est même délaissé pour parler de tous ces comportements.

      • Jyrille  

        Tu le mets si bien en avant que cela m’interpelle. Et pour ça, rien ne dit que je ne tenterai pas cette série un jour.

  • Le moustachue  

    Présence toujours aussi doué dans ses article …. C’est presque un problème ! Cette fois j’avoue n’avoir lue que le début …. La note étoile et la description de l’histoire mon convaincue mais je vais évite de regarder l’analyse si complète pour qu’il me reste autres chose que le dessin a découvrir ! Merci beaucoup je risque de sauter sur cette oeuvre très rapidement …. Surtout que a mon âge une oeuvre érotique soft ou le debut d’une relation sérieuse est depeins et quand même d’un grand intérêt …. !

    • Présence  

      Merci pour le petit mot gentil et bonne découverte.

  • Le moustachue  

    @Presence
    J’ai pas résisté j’ai finie l’article en me rendant compte que tu ne dévoile rien d’important sur l’intrigue !
    Par apport a votre débat sur l’epanouissement personnel dans un vase clos …. J’avoue qu’être entouré de personne partageant la même passion etc .. Est très valorisant mais par expérience personnel je sais qu’il est quand même bien de sortir le nez de son vase et d’aller voir Le monde (d’où ma découverte des comics j’ai sortie la tète de mes mangas :’)) âpres une histoire fonctionnant en vase clos est différente car elle permet de se focaliser sur la minorité de personne qui fait avancé l’intrigue …. Âpres c’est une question de point de vue personnellement tant que l’histoire fonctionne et est interessante qu’elle soit en cercle ferme ou pas je trouve pas ça gênant ^^
    Pour finir j’ai hâte de découvrir cette histoire qui risque de dépeindre des chose que je ne connais pas !
    PS : si j’aime je filerai a ma copine pour avoir une idée sur le lectorat féminin pour se genre de BD

  • Matt  

    J’ai bien aimé l’origin story de Harley Quinn racontée par Sejic
    Bon son dessin est peut être un poil trop « mignon » pour certains personnages (le Joker fait beau gosse dandy cinglé), mais le traitement du personnage de Harley sur plus d’une centaine de pages est réussi et plus adapté pour expliquer ses fragilités (malgré un boulot de médecin, personne n’est à l’abri d’avoir des problèmes perso), son revirement qui ne se fait pas en 2 pages et ne la fait pas passer pour une folle depuis le début.
    ça a beau être « hors continuité », ça colle avec le canon du personnage. C’est juste traité un peu moins de façon cartoon.

    • Présence  

      J’ai également pris plaisir à lire Harleen de Sejic, mais je suis resté un peu sur ma faim en comparaison des nuances de sensibilité dont il fait preuve dans Sunstone, et qui étaient moins fines dans Harleen.

      • Matt  

        Entre 1 tome et 5 tomes…
        Et entre des personnages qui se veulent réalistes (Sunstone) et des personnages de comics…
        Pour moi ça allait.

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