Rester vivant (S’enfuir : récit d’un otage)

S’enfuir : récit d’un otage par Guy Delisle

Un article menotté par BRUCE LIT

VF : Dargaud

A la soupe.... c) Dargaud

A la soupe….
(c) Dargaud

S’ENFUIR est un récit écrit et dessiné par Guy Delisle, auteur entre autres des CHRONIQUES DE JÉRUSALEM. C’est une bande dessinée de 428 pages qui aura nécessité 15 années d’élaboration pour mettre en scène la captivité de Christophe André (non, pas le psychiatre apôtre de la pleine conscience- c’eut été amusant ceci dit…), un comptable d’une ONG enlevé en 1997 lors d’une mission en Tchétchénie.  Il restera emprisonné 111 jours avant de pouvoir s’échapper.
Delisle ose le pari de découper son récit en 111 chapitres, 1 pour chaque jour de détention de Christophe.

Pas de spoiler : la fin est dans le titre ! 

D’emblée on frémit et on tremble en amorçant la lecture de S’ENFUIR. On frémit car le plaisir est immédiat. Delisle commence son histoire sans ambages et descriptif laborieux du rôle d’une OMG ou de la situation géopolitique du conflit Tchétchéne. Son héros est immédiatement enlevé, emmené dans un lieu inconnu et va passer 111 jours assis sur un matelas, menotté à un radiateur. On frémit car le récit semble montrer ses limites au bout de 30 chapitres : euh…ça va le faire pendant les 81 restants ?

Parce que pour ce qui de l’action, on repassera…André est un homme ordinaire, incapable de crocheter une paire de menottes, à la résistance physique bien loin de celle de Frank Castle et qui ne tiendrait pas 5 minutes dans une baston contre Woody Allen.  Ses kidnappeurs ne font preuve d’aucune empathie à son égard. Son quotidien pendant ces 111 jours va se résumer à trois repas par jour, le même bouillon de légumes et  la pause pipi lui permettant de se dégourdir les jambes. Pas de télé, de livres, de journaux,  une douche une fois par semaine, André vit pendant 4 mois une solitude absolue avec des ravisseurs qui ne lui adressent pas la parole. A côté la captivité de OLD BOY c’est du traitement VIP…

Otage, c'est vivre sa mort en permanence. (C) Dargaud

Otage, c’est vivre sa mort en permanence.
(C) Dargaud

Pour autant, les ravisseurs de Christophe André ne sont pas des Djihadistes fanatiques : André n’est pas torturé, menacé de mort, soumis à un atroce chantage portant sur sa famille. De temps à autre, ses ravisseurs lui offre même une Vodka ou une clope.  La force extraordinaire de André va de très vite réaliser qu’il est hors de question de continuer ce simulacre de sympathie avec des gens qui l’emprisonnent sans aucune considération pour sa condition humaine et de ce que peut éprouver un homme seul, attaché à un radiateur à des milliers de Kms des siens.
Le superpouvoir de Christophe André va être de rester totalement silencieux pendant sans 4 mois sans sombrer dans la folie. Certaines maximes touchent la corde sensible du lecteur de par leur simplicité et leur profondeur : être otage, c’est pire qu’être prisonnier.  En prison tu sais pourquoi tu es là et quand tu vas sortir. Etre otage c’est ne pas avoir ce genre de repère, c’est n’avoir rien« .

Et c’est ici que le récit de Guy Delisle devient passionnant. L’emprisonnement et ce qu’il produit chez Christophe André n’est pas sans rappeler ce que traverse le héros de Stefan Zweig dans LE JOUEUR D’ÉCHECS : oui, il est possible pour l’être humain de traverser les épreuves les plus pénibles et de faire preuve de résilience, de s’adapter à ce qui nous parait impossible à nous au sommet de la pyramide des besoins. Attaché, sale, abandonné, Christophe André reste libre dans sa tête, il refuse que son OMG paye une rançon pour le libérer tout en tentant de se convaincre que chaque nuit passée dans son placard est la dernière.

 Que faire ? alerter ses geôliers et courir le risque d'être tabassé ou souffrir une demi journée en silence ? La vie d'un otage est faite de ces milliers de petits riens qui peuvent avoir des conséquences funestes. (C) Dargaud


Que faire ? alerter ses geôliers et courir le risque d’être tabassé ou souffrir une demi journée en silence ? La vie d’un otage est faite de ces milliers de petits riens qui peuvent avoir des conséquences funestes.
(C) Dargaud

En ce sens S’ENFUIR est une réussite improbable, une de celles qui épouse merveilleusement les codes de la bande dessinée pour un récit qui passerait sans doute moins bien au cinéma. Car, durant ces 111 jours décrits quasiment dans leur intégralité, il ne se passe RIEN. Le trait de Delisle entre ligne claire et dessin de presse façon Cabu est tout en sobriété et en retenue. On y décèle surtout chez les preneurs d’otages des trognes tout droit sortis de TINTIN, époque SCEPTRE D’OTTOKAR. On n’y trouvera cependant pas de prouesses ou de Dandysme graphique.  Au contraire, le dessin de Delisle est aussi dénudé que son héros.  La BD et ses codes, ce gaufrier de 8 cases quasiment inaltérable, c’est le sable du temps qui s’écoule dans le rien de la captivité, l’être face au néant, l’instant qui annihile le futur.

LE JOUEUR D’ECHEC entraînait son esprit dans des parties d’échecs imaginaires, Christophe André, passionné d’histoire militaire va lui, revivre les grandes batailles Napoléoniennes qui aboutira à une fin d’une émouvante cohérence avec le parcours extraordinaire de cet homme ordinaire. La victoire de notre otage ? Un détail si infime qu’il en semble ridicule : continuer le décompte de ces jours de captivité sans se tromper dans les dates. Le seul contrôle qu’il lui reste à exercer est celui de l’esprit. Mais alors que le personnage de Zweig restera un inadapté que le nazisme aura brisé, il semblerait que Christophe André ait continué à vivre une vie normale car l’épilogue précise que cet épisode n’a pas entamé sa conviction de continuer à œuvrer dans l’humanitaire.

Napoléon au secours de notre otage. (C) Dargaud

A défaut d’écrire un super héros inébranlable, Delisle opte pour la mise en scène d’une vie en pilote automatique où le moindre détail va revêtir une importance considérable : un bout de viande dans la soupe, une gousse d’ail sur du pain, une nuit détaché. On pourrait reprocher à Delisle ce refus du sensationnalisme : le spectateur au fond du lecteur a parfois envie de voir sortir André de sa zone de confort : à aucun moment notre homme ne semble manifester de rage ou de désespoir absolu.  Le récit est également assez taiseux sur une éventuel activité sexuelle de André qui aurait eu tort de se refuser d’instants de plaisir ou d’évasion avec sa main libre.

Il n’en demeure pas moins que Guy Delisle réalise un tour de force en mettant en scène quasiment 111 fois la même journée, dans des planches interchangeables (on n’ose imaginer la  rigueur nécessaire pour monter pareil ouvrage). Un récit que Delisle sait rendre haletant lorsque André parvient à s’échapper de manière rocambolesque. Lorsque notre ami doit prendre sa décision : s’échapper avec le risque d’être repris et violenté ou rester à l’abri dans son cachot sans jamais en avoir la garantie d’en sortir un jour, le lecteur bouillonne d’empathie pour cet homme seul face à un choix crucial où personne ne peut l’aider.

Un choix de vie pas si éloignée de l’Homo Economicus qui achète ce genre de récit pour vivre par procuration. Car ce choix, celui de prendre le risque de tout perdre ou rester sans rien gagner, n’est-il pas le votre ou le mien ?  C’est écrit en lettres capitales en couverture : S’ENFUIR de tous les radiateurs du monde pour reprendre sa vie en main.  Oserons-nous franchir ce cap, nous les otages de nos propres vies ?

Un vilain tout droit sorti de Syldavie. (C) Dargaud

Un vilain tout droit sorti de Syldavie.
(C) Dargaud

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La BO du jour :  Je suis certain de prévoir le futur car je répète chaque jour la même routine. Chaque jour est exactement le même….

22 comments

  • Présence  

    Je n’ai pas lu ce récit. Je ne connais Guy Delisle au travers que d’une seule de ses BD : Pyongyang (passionnante sur l’industrie du dessin animé, et plus particulièrement le métier d’intervalliste… et aussi sur la vie au quotidien en République populaire démocratique de Corée).

    Merci beaucoup pour cette présentation d’une bande dessinée qui m’a intrigué mais pour laquelle je n’ai pas sauté le pas. J’ai beaucoup apprécié ton article, du coup il ne me reste que des observations ou des questions idiotes. Je me demande bien ce qui a conduit Christophe André et Guy Delisle à ne pas faire figurer le nom du premier parmi les auteurs.

    Un récit qui passerait sans doute moins bien au cinéma. – Une observation qui rejoint la discussion d’hier sur les spécificités de la bande dessinée, ce qu’elle permet de faire que d’autres médias feraient autrement, mais peut-être moins bien.

    Le gaufrier de 8 cases quasiment inaltérable – Juste pour la taquinerie : tu sembles n’avoir choisi que des pages (ou des morceaux de page) qui ne sont pas en 8 cases. 🙂

  • Tornado  

    On est bien dans la lignée de l’article d’hier (pas de karaté, par exemple 😉 ).
    Comme Présence, le fait que tu parles de gaufrier immuable de 8 cases et que tu mettes directement sous cette phrases deux exemples opposés m’a interpellé ! 😀
    Je ne suis pas d’accord sur le fait que le même sujet et le même défi (s’attarder sur une même journée, à égalité de traitement, pendant 111 jours), ne pourrait pas être développé au cinéma. Le cinéma est un medium qui peut sans cesse s’adapter à tous les défis. On a vu des films se dérouler entièrement dans un même endroit en huis-clos (une cabine téléphonique par exemple), avec un même personnage sans paroles (prisonnier d’une île déserte par exemple), etc. Le défi est le même : rendre le résultat intéressant malgré la contrainte. le maître du genre étant bien sûr Hitchcock, qui entreprenait chacun de ses films en s’imposant une contrainte majeure d’emblée :
    – La Corde : Une histoire racontée en une seule unité de lieu et de temps, et surtout en un seul plan-séquence.
    – Les Oiseaux : Un film de suspense sans une seule note de musique (contrainte reportée sur le compositeur Bernard Herrmann qui a dû se concentrer sur les seuls bruitages).
    – Fenêtre sur Cour : Un film entier où le spectateur reste au même niveau que le héros : Cloué sur son fauteuil roulant, sans capacité de sortir, tout en suivant l’enquête depuis la seule fenêtre de l’appartement.
    – Psychose : Faire mourir le personnage principal au début du film.
    etc.

    • Matt  

      « Une histoire racontée en une seule unité de lieu et de temps, et surtout en un seul plan-séquence. »

      Je l’ai vu récemment, et c’est un très bon film. Mais…ce n’est pas un unique plan séquence. Une coupure en particulier est même très visible. Quand un mec s’approche de la caméra jusqu’à ce que l’objectif devienne noir et que hop ça reprend derrière, on comprend bien que c’est une technique pour couper sans que ça se voit trop^^
      Mais bon au pire on s’en fout. Le film est bien.

    • Matt  

      Je pense même qu’il y a 2 ou 3 coupures dans tout le film, mais je ne me souviens plus bien.

      • Eddy Vanleffe  

        ma mère avait la collection des dvds Hitchcock et sur le livret de La corde, il était écrit qu’il y avait quatre plans séquences dans tout le film… je crois me rappeler que la contrainte n’était pas tant l’exploit de tout filmer sur un plan mais la longueur de la bobine de film qui faisaient 20 minutes. il y a quatre bobines et le film fait une heure vingt…

        • Matt  

          C’est ça oui. Ils ne pouvaient pas tout filmer d’un coup de toutes façons. J’avais lu ça quelque part^^
          Du coup il y a quelques coupes, certaines mieux dissimulées que d’autres.

      • Tornado  

        Il y a deux coupures, très nettes lorsque l’on revoit le film. Mais le fait qu’il est -raconté- en un seul plan séquence.

        • Matt  

          A la base c’est une pièce de théatre non ? C’est peut être pour ça qu’il a voulu s’imposer cette règle de plan séquence

          • Tornado  

            Le truc pour Hitchcock était vraiment de s’imposer d’emblée une grosse contrainte de mise en scène, et de voir là où ça le mènerait pour réussir à la transgresser et surtout à la transfigurer, en essayant de trouver des idées pour y parvenir. Ça l’obligeait à se dépasser et à inover. Et il a réussi quasiment à tous les coups. D’où son génie.
            Le concept de La Corde n’a rien à voir avec une pièce de théâtre puisque Hitch se définissait comme un cinéaste pur. C’est vraiment un défi : Raconter une histoire en un film, une unité de lieu, d’espace, et un seul plan séquence. Il a été obligé de « tricher » pour pouvoir raccorder les bobines mais ça ne change rien au fait que le film soit monté comme un seul et unique plan-séquence.

          • Eddy Vanleffe  

            vu sous cet angle y’a qu’un plan oui….
            mais il me semble bien que c’est une pièce au départ…

          • Tornado  

            Je me suis mal exprimé : Venant de Hitchcock, le « concept » de son film n’est pas de refaire un pièce de théâtre. Mais bien un film, avec ses spécificités et ses différences par rapport à une mise en scène de théâtre.

          • Eddy Vanleffe  

            pas de souci, j’vais bien compris, je me posais la question…
            tu vois la collection, atlas hitchcock, je l’ai survolée quand ma mère suivait ça chez son marchand de journaux, mais je crois que je viens de tout jeter en faisant du tri chez elle… argh!

          • Bruce lit  

            N’oublions pas la série 24 et son intrigue « en temps réél » qui dynamita en son temps les codes de la fiction TV.

  • Matt  

    Pas d’accord non plus sur le fait que le cinéma ne pourrait pas faire ça.
    Et d’ailleurs faut arrêter de vouloir confronter toujours les différents arts^^
    Ce que la BD fait mieux je pense, c’est ce dont parlait Eddy hier : le rythme, la vitesse de lecture dont tu es maître.
    Et puis sans doute aussi les univers visuels. Un film bah…tu peux rajouter des couleurs, des bestioles en tous genres en CGI ou quoi…mais les humains resteront des humains, et ils pourront même faire tâche au milieu de tel ou tel univers bariolé. Le dessin permet de tout styliser et de tout mettre au même niveau pour une meilleure harmonie visuelle.

    Pour le reste…le cinéma est un medium puissant qui peut te faire chialer quand un bonhomme perd son ballon avec un bon jeu d’acteur, une bonne musique, etc. Chose hyper rare en BD quand même.
    Alors oui parfois ça fait un peu manipulation des sens^^ Une musique tire-larmes peut facilement t’émouvoir même devant une situation pas si triste que ça…mais c’est le jeu aussi, c’est l’idée de tout utiliser pour faire ressentir quelque chose.
    Mais c’est pour ça que j’aime plein de styles de cinéma : parfois une économie de moyens et de la subtilité pour te faire peur ou t’émouvoir, c’est fort bienvenu aussi.

    • Eddy Vanleffe  

      Loin de moi l’idée de dénigrer un art ou un autre…mais je pense sincèrement que la bd n’est pas un « sous art » et q’u on peut tout raconter avec ce support, il suffit de bien manier sa narration…
      c’est pour ça que je trouve que les comics très cinématographiques tournent un peu le dos à certaines possibilités…
      mais bien évidemment le cinéma peut tout autant faire des paris risqués mais il doit procéder différemment et ça en fait tout le sel d’avoir deux supports puissant de narration visuels dont les codes diffèrent et permettent tout un tas d’émotions…

      Par contre, si je vois le titre aujourd’hui en médiathèque, je pourrais le lire… c’est un peu dense…

  • Bruce lit  

    @Présence et Tornado : me serais-je gaufré sur cette histoire de gaufrier ? C’est très probable car j’écris rarement mes articles avec le bouquin à mes côtés. Toutefois, je ne pense pas avoir inventé ce chiffre donc…
    en fait…
    C’est pas très important hein…
    Sur le nom sur la couverture, je pense que RECIT D’UN OTAGE est beaucoup plus vendeur que le nom de Christophe André, un homonyme sans doute encombrant pour qui ne voudrait que soit faîte la confusion avec l’apôtre de la pleine conscience.

    Sur « Un récit qui passerait sans doute moins bien au cinéma » : ne pas oublier le « sans doute ».
    Je suis complètement d’accord sur les exemples de Matt et Tornado sur la gestion du temps au cinoche. Et un spécial Hitchcock reste à écrire sur ce site.

    Pendant l’écriture de cet article j’avais en tête le 127 HEURES de Danny Boyle qui finalement explorait la même thématique : être prisonnier pendant 111 jours /127 heures sans espoir de secours que sa propre ingénuité. Et alors que j’aime bcp Danny Boyle, je trouvais que le réalisateur trichait pour rendre le film regardable, puisque dans mon souvenir, il y avait pas mal de Flashbacks qui venaient court-circuiter le pitch du film.

    Comme Présence et Alan Moore, et Eddy aussi, je continue de penser que la BD est un médium exceptionnel pour raconter des histoires simples à moindre coût et sans compromissions. Là, je salue la performance de Delisle qui réussit à réaliser un -Tout avec le rien.

    Mais effectivement de grands films ont été réalisés avec la notion de temps : Memento, le très bon Cours, Lola cours, After Hours, Snake Eyes et La Corde

    • Matt  

      Ah oui évidemment la liberté est également plus importante en BD. Un film de SF par exemple, ça coute tellement cher que tu peux rarement avec un truc sans compromis qui serait interdit aux moins de 16 ans^^ Niveau rentabilité du truc…ça poserait souci.
      ça fait chier mais c’est en effet pour ça que la BD permet des trucs super

    • Tornado  

      OSCAR aussi, avec Louis de Funès : Unité de lieu et de temps !
      L’article sur Hitchcock : Je l’avais. Je l’ai abandonné en cours de rédaction, en même temps que mon prochain article sur Tintin, puisque mon projet était de mettre en parallèle des images de La MORT AUX TROUSSES avec des planches d’Hergé…

  • JP Nguyen  

    Belle envolée lyrique en fin d’article !
    Mais je ne suis pas sûr qu’une liberté totale existe vraiment, ni qu’elle soit souhaitable. Je suis persuadé que le système capitaliste est cassé et nous mène à la perte mais j’ai dû mal à concevoir une alternative enthousiasmante.
    Je prends un exemple tout simple : mes enfants. Dois-je les encourager à suivre des chemins atypiques et dangereux ou vais-je préférer les confiner le plus possible au système ? D’un côté, je ne suis pas (plus) dupe du discours sur la méritocratie et l’ascenseur social, de l’autre, j’aurais de la peine si mes enfants menaient des vies de galère.

    • Bruce lit  

      Merci JP, j’essaie toujours de soigner mes intros et mes conclusions.
      Je ne réfléchis jamais en terme économique, tout ceci me dépasse, mais, et je ne surprendrais personne en terme de valeurs, celles sur lesquelles je reviens sur MUTANT MASSACRE
      Naomie Klein ne déclarait pas autre chose cette semaine sur l’exportation de nos non-valeurs morales et économiques dans le monde. La seule révolution à laquelle je signe sera celle-là, celle des valeurs, du respect de l’autre, de son environnement, tenter de faire le moins de mal autour de soi et d’influer sur autant d’injustice que possible.
      Sur la conclusion, je pensais bien évidemment à THE WALL et V FOR VENDETTA qui démontrent que la plupart des prisons sont celles que nous nous construisons. Il suffit d’en trouver la clé ou de s’appercervoir comme Evey que la porte était ouverte dès le début. Tout ceci est bien entendu philosophique et ne résiste pas aux guerres de Joshua Dysart. A moins que si ? Le Soldat Inconnu perd peu à peu ses idéaux à l’inverse de sa femme, seule personnage à ne pas se transformer en monstre.

  • Jyrille  

    Merci Bruce pour l’article. C’est une bd qui m’a souvent fait de l’oeil, mais je dois avouer ne pas être totalement fan du trait de Delisle. J’ai lu plusieurs de ses ouvrages, et je les ai tous appréciés. Ici il semble changer son trait. En tout cas c’est clairement un tour de force comme tu le dis. Mais c’est typiquement le genre de bd que je lirai en médiathèque ou si on me la prête.

    Tu as bien raison de citer LE JOUEUR D’ECHECS, j’y ai immédiatement pensé en m’intéressant à la bd à sa sortie. J’étais persuadé que la masturbation ferait partie de la bd mais tu réponds par la négative. Cela m’étonne assez. Même dans 127 heures (le film), le sujet est évoqué.

    Très belle conclusion avec laquelle je partage les interrogations.

    La BO : très bon choix, et bon morceau du NIN v2.0.

    • Bruce lit  

      J’étais persuadé que la masturbation ferait partie de la bd mais tu réponds par la négative. Cela m’étonne assez. Même dans 127 heures (le film), le sujet est évoqué.
      M’en rappelle plus…Ce n’est pas un film qui m’a bcp marqué.

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