Sauvetage & naufrage effarants : l’irréparable ! (Rob Liefeld)

Youngblood 1 par Rob Liefeld & Joe Casey

1ère publication le 21/10/15- Mise à jour le 16/08/17

Des gros flingues, des gros muscles, pas de pied :pas de doute, c'est du Liefeld !

Des gros flingues, des gros muscles, pas de pied :pas de doute, c’est du Liefeld !©Image Comics

AUTEUR : PRÉSENCE

VO Image Comics

VF Semic

Ce tome comprend le début d’une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 1992/1993, créés, dessinés et encrés par Rob Liefeld. Cette édition présente la particularité d’avoir été réécrite par Joe Casey en 2008 (effaçant ainsi le travail initial d’Hank Kanalz).

Ces épisodes constituent une histoire complète. Il se termine avec 9 pages d’une version de 1987 correspondant au portfolio réalisé par Liefeld pour se présenter aux recruteurs dans les conventions, ainsi que les couvertures originales, et quelques crayonnés.

La séquence d’ouverture montre 5 superhéros, rejoints par Jason Kirby, qui vont se frotter à un supercriminel nommé Darkthornn. La séquence suivante montre Jeff Terrell discutant avec sa copine mannequin. Puis le lecteur voit passer rapidement Badrock (Thomas John McCall), Diehard, Vogue (Nikola Voganova) et Chapel (Bruce Stinson).

Cours, superhéros, cours !

Cours, superhéros, cours !©Image Comics

Le récit passe ensuite à l’autre équipe de Youngblood (Away team) qui en mission en Iraq, dans la banlieue de Bagdad. Ils se battent contre des gugusses en armures (ou des cyborgs, difficile à dire), en progressant rapidement pour aller s’occuper d’Hassan Kussein.

En 1992, 7 des dessinateurs les plus vendeurs travaillant pour Marvel Comics prennent leur indépendance, fondent leur propre maison d’édition baptisée Image Comics, et lancent chacun leur série. Il s’agit de Jim Lee (WildC.A.T.s : Covert-Action-Team), Todd McFarlane (Spawn), Erik Larsen (Savage Dragon), Jim Valentino (Shadowhawk), Marc Silvestri (Cyberforce), Rob Liefeld (Youngblood) et Whilce Portacio (Wetworks). Image Comics fonctionne comme une maison d’édition chargée de la partie administrative à laquelle se rattachent les 7 studios correspondant formant autant de branches. Parmi eux, seuls Erik Larsen et Todd McFarlane ont continué à produire ou à faire produire leur série presque mensuellement.

Ce recueil présente les 5 premiers épisodes de Youngblood qui ont bénéficié d’une réécriture pour l’occasion. Pour comprendre cette lecture il faut prendre en compte qu’elle est indissociable de la personnalité de Rob Liefeld, créateur ayant polarisé et polarisant encore le lectorat. Insatisfait du travail effectué par le coscénariste originel, il a confié le reformatage à Joe Casey, scénariste chevronné, reconnu pour sa capacité à imaginer des histoires de superhéros non-conventionnelles.

À la découverte de ces épisodes, la première chose qui marque le lecteur est le nombre de personnages. Dès le premier épisode, Liefeld introduit 3 équipes différentes, soit une vingtaine de superhéros. La deuxième chose qui frappe (le terme n’est pas trop fort) le lecteur est le parti graphique, très affirmé et très personnel.

La tête de Badrock plus petite que... toutes les autres parties de son corps

La tête de Badrock plus petite que… toutes les autres parties de son corps©Image Comics

Rob Liefeld dessine pour le fan de comics de superhéros. Il n’hésite pas à exagérer tous les éléments qui participent au facteur Cool. Les superhéros masculins ont des gros poings (souvent plus gros que leur tête), des cuisses énormes, des pieds minuscules, des costumes avec des pochettes, des flingues démesurés (au cas où leur superpouvoirs ne suffiraient pas, la mâchoire serrée en montrant les dents une fois sur deux, des épaules chacune plus grosse que la tête, une endurance hors du commun, des épaulettes démesurées, et pour certains un accessoire vestimentaire déconcertant comme des tubes autour de l’épaule.

Les femmes présentent également une apparence caractéristique : une taille de guêpe, une poitrine hypertrophiée, des jambes d’une longueur interminable, une cambrure systématique, et des petits pieds. Liefeld a l’art la manière de dessiner ses personnages toujours à fond dans l’action, habités par une agressivité inextinguible, souvent en train de courir ou de sauter.

De la baston (pas forcément très lisible)

De la baston (pas forcément très lisible)©Image Comics

Le langage corporel est à l’aune de l’apparence des personnages : les muscles sont tout le temps bandés, et les postures sont toujours défiantes et hautaines. Les expressions des visages sont à piocher dans un choix de 3 possibles : expression neutre et visage fermé, bouche grande ouverte, et bouche grande ouverte avec les dents serrées. Les compositions et découpages de page sont tous conçus pour présenter un impact maximal, avec soit les personnages bondissant vers le lecteur, soir un coup assené avec brutalité mettant le point d’impact en avant dans la composition.

Liefeld conçoit des dizaines de costumes différents, tous facilement reconnaissables, comme si ça ne coutait rien. Il réalise une économie substantielle sur les décors. Il ne les représente en arrière-plan que contraint et forcé et souvent de manière schématique. Cette caractéristique est telle que parfois le lecteur en oublie où se déroule l’action, au point de ne plus se rappeler si la scène se déroule en intérieur ou en extérieur.

Mais où se déroule cette scène ?

Mais où se déroule cette scène ?©Image Comics

La consultation de critiques expertes permet d’apprendre que Joe Casey a effectué un travail extensif de recomposition. Il a réécrit tous les phylactères, réordonné les pages, et parfois changer l’ordre des cases dans une planche. L’histoire commence donc sur les chapeaux de roue avec la présentation d’une équipe en pleine action rejointe par Jason Kirby (un hommage à Jack Kirby dessiné comme un superhéros testostéroné, avec un gros flingue et un cigare) pour aboutir au méchant de l’histoire (une sorte de Darkseid générique, sans motivation et avec encore moins de personnalité).

Au fil de ces 5 épisodes, le lecteur n’apprend rien sur l’histoire personnelle de chaque superhéros, pas grand-chose sur leurs superpouvoirs (je cherche encore ceux de Vogue, mais Chapel a un gros flingue), rien sur leur motivation, pas grand-chose sur leur personnalité (à l’exception de Badrock).

Jack Kirby en superhéros (interprétation de Rob Liefeld)

Jack Kirby en superhéros (interprétation de Rob Liefeld)©Image Comics

Malgré tous les efforts de mise en cohérence de Joe Casey, il est bien difficile de s’intéresser à une histoire superficielle qui semble sauter du coq à l’âne, évoquant une bribe d’intrigue secondaire le temps de 2 cases, pour l’oublier tout de suite après comme si elle n’avait jamais existé.

Malgré tous les efforts pour étoffer l’intrigue réalisés par Joe Casey, le lecteur a l’impression de sauter d’une situation explosive à l’autre, au gré de la fantaisie du scénariste, sans réelle résolution, sans conséquence, avec une logique des plus ténues. Il paraît que l’original était encore pire donnant l’impression que Liefeld concevait son récit au fur et à mesure qu’il réalisait ses planches, se lassant d’une idée dès la page suivante et passant à autre chose de plus cool.

Un sniper, trop cool !

Un sniper, trop cool !©Image Comics

Le contexte

Pourtant il est difficile de dénigrer ce récit sans arrière-pensée. Pour commencer, le numéro 1 de « Youngblood » a été le premier comics publié par Image Comics, qui 20 ans plus tard existe toujours, avec un pourcentage de marché significatif, et qui offre une alternative étoffée et sophistiquée aux aventures de superhéros produites au kilomètre par Marvel et DC. Il s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires, quantité qui fait rêver tous les éditeurs depuis plus de 20 ans.

Rob Liefeld est un créateur pétri de paradoxes. Il est capable de créer des concepts chocs et limpides. Dans la préface, Mark Millar souligne que Liefeld mettait en scène un groupe de superhéros gérant leur image comme des sportifs de haut niveau, dès ces épisodes, une thématique reprise et développé par bien des auteurs depuis.

L’hommage que Liefeld rend à Jack Kirby (au travers du personnage de Jason Kirby) est d’une candeur désarmante. À la fois, Liefeld indique clairement ce qu’il doit à cet auteur, reconnaissant sa dette, et plaçant Jack Kirby sur le devant de la scène (à une époque où Stan Lee était encore considéré par beaucoup comme le père de Marvel). À la fois, le personnage de Jason Kirby ne reprend que la surface des dessins de Kirby (pour être gentil), sans aucune de ses valeurs morales, de sa curiosité insatiable, de sa capacité à imaginer des concepts.

Rob Lifeld manipule avec aisance les codes graphiques des comics de superhéros en les exagérant : muscles d’une grosseur impossible, femmes à la taille de guêpe (plus fine que leur cheville, si, si, il l’a fait), personnages posés dans des postures agressives ou aguicheuses, exagération de la force, etc. Le lecteur de superhéros est à la fête avec un tir de barrage de conventions graphiques à chaque page. L’amateur de bandes dessinées normales s’interroge.

Il y a quelque chose de pourri au royaume des proportions

Il y a quelque chose de pourri au royaume des proportions©Image Comics

Liefeld dispose d’une maîtrise toute relative de la perspective. Il ne sait pas composer une image sur plusieurs plans. Il n’a aucune notion d’anatomie. Il trouve tous les raccourcis possibles pour ne pas dessiner de pied. En bref : il ne sait pas dessiner, de quoi énerver tous les dessinateurs ayant passé des heures à apprendre leur art et qui n’en vivront jamais.

Côté business, le modèle Liefeld laisse également à désirer. Il est parti de chez Marvel pour ne plus se faire exploiter. Il a réussi un coup exceptionnel avec le lancement de sa série. Il s’est empressé de reproduire le modèle de contrat de travail de main d’œuvre (identique à celui de Marvel) pour ses propres employés, sur maintes séries dérivées (dont Youngblood Battlezone, Youngblood Strikefile, Prophet, Brigade, Bloodstrike). Qui plus est, il semblerait qu’en tant qu’employeur, Liefeld avait du mal à payer les salaires.

Que des séries inoubliables...

Que des séries inoubliables…©Image Comics

En tant que créateur, Rob Liefeld a réussi à réaliser 10 épisodes de la première série « Youngblood » entre décembre 1992 et décembre 1994 (et encore l’épisode 9 a été réalisé par Jim Valentino). Il n’est donc pas un auteur très prolifique, ni très régulier, par rapport au modèle économique de sérialisation, à raison d’un épisode par mois.

Malgré ces défauts d’homme d’affaires, Rob Liefeld a réussi à convaincre d’autres créateurs de devenir ses employés. Première relance de Youngblood en 1993 par Eric Stephenson, Todd Nauck, et Roger Cruz, pour 15 épisodes. Troisième série de Youngblood en 1998 : 2 épisodes par Alan Moore et Steve Skroce (voir Judgment Day). En 2008, Joe Casey et Derek Donovan relancent Youngblood pendant 8 épisodes, Liefeld réalisant l’épisode 9. Enfin John McLaughlin et John Malin réalisent 8 nouveaux épisodes à compter de 2012.

Des pieds qui ont certainement dus être bandé

Des pieds qui ont certainement dus être bandés©Image Comics

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Omigod….Il a osé… Non seulement Présence nous cause de Rob Liefeld et de son Youngblood mais en plus il en dit du bien ! Où il est aussi question de sa collaboration avec Joe Casey, de l’admiration de Mark Millar pour son travail et de Jack Kirby en barbouze….

La BO du jour : Liefeld aime dessiner les muscles et Alice Cooper les chanter:

27 comments

  • JP Nguyen  

    Je suis surpris par les 4 étoiles accordées… L’aspect historique ne peut quand même pas tout compenser…
    Remarquez, je n’ai jamais lu aucun épisode de cette série. Les extraits me suffisent. Je retiens quand même la capacité des créateurs d’Image de trouver des palanquées de noms de code qui pètent bien… Diehard ! Shaft ! Badrock ! chez Youngblood mais chez Silvestri y’avait aussi des perles comme Stryker, Cyblade, Heatwave, Impact, Ripclaw, Killjoy voire aussi Kill Razor, Black Anvil… Des noms qui en disent long…

    • Présence  

      Tu as raison j’ai exagéré avec la notation (plutôt 2,5 étoiles). L’énergie des comics de Liefeld est hallucinante : le nombre de personnages, leurs interventions bondissantes, et les noms toujours agressifs. Alors qu’à l’époque Marvel et DC semblaient bien en peine pour introduire de nouveaux personnages, chez Image il y en avait toujours de nouveaux, chaque mois (ou presque vu la régularité de parution), avec des noms s’inscrivant dans un registre très connoté (kill, die, black, bad…).

  • Présence  

    @Bruce – Oups ! je me suis trompé. Peut-on changer en 2,5 étoiles, s’il te plaît ?

    • Bruce lit  

      Non, trop tard, assume ! et en plus ça me flingue mon teaser après coup ! Un acte manqué intéressant indiquant la bienveillance instinctive de notre cher Présence même à l’égard de l’un des pires représentants de la BD mondiale….
      Ceci dit, si je me rappelle bien, ce fameux retour à l’adamantium de Wolverine était dessiné par Liefeld qui affrontait Cable et Apocalypse. Je l’avais acheté car à l’époque, mince, sévissait des gars comme Jeff Matsuda ou Ben Raab et que, du coup, je préférais me farcir Liefeld pour des dessins plus spectaculaires…
      Je n’ai aucun avis à donner là dessus, puisqu’il aura fallu attendre Walking dead (une série que Présence s’obstine à ne pas vouloir lire-Allez comprendre- et Girls pour qu’Imgage fasse son entrée dans mon salon (sic). Sur l’expression des visages, tous semblent en tout cas souffrir de douleurs de constipation terribles….
      En tout cas probablement l’article le plus moqueur de Présence, c’est suffisamment rare pour le signaler…

      • Présence  

        Merci chef, désolé pour ce faux-raccord. Il m’était impossible de prendre cette histoire au premier degré, ne serait-ce que parce qu’elle est trop décousue, et trop chaotique, que les personnages n’existent pas (ils ne sont que des portemanteaux de costume bariolés et nom à consonance macabre (comme le fait si justement remarquer JP Nguyen).

  • yuandazhukun  

    Je me souviens de Liefeld sur X-Force….moi qui était un grand fan des nouveaux mutants à l’époque, lui et Simonson brrr j’en pense pas du bien du tout ! J’ai jamais été fan de ces dessins disproportionnés avec comme souvent très peu de dialogue et beaucoup d’action…Encore un qui a contribué peu à peu à mon éloignement des comics au début des 90’s. Merci Présence pour l’historique c’est toujours très instructif car je me rends compte de mon ignorance sur beaucoup de choses chez Marvel (jamais de remise à zéro chez Marvel….mais un non respect de la continuité, deux choses différentes même si pour moi j’associais souvent les deux car j’avais l’impression sur beaucoup de séries gamin que les persos avaient subi un lavage de cerveau en changeant d’auteur)…Bref Merci Présence !

    • Présence  

      Les discussions sur les articles relatifs aux Avengers d’Hickman et aux Uncanny Avengers de Remender ont bien fait apparaître la limite de la continuité, en tant qu’obligation narrative. Soit il faut tout respecter : le lecteur devient perdu dans plus de 50 ans (pour Marvel) ou 75 ans (pour DC) d’histoire mensuelle (voire pluri-mensuelle pour des personnages comme Spider-Man ou Batman). Il est impossible de se souvenir de tout, et même d’avoir tout lu. Soit il faut faire des aménagements (des compromis, bon des retcons brutaux) dans la continuité, au risque de froisser (vexer, bon fâcher) certains fans attachés à telle ou telle histoire. D’un autre côté, si on veut des récits qui ne se répètent pas trop, il faut bien lâcher la bride aux auteurs et accepter qu’ils y apposent leur patte, c’est-à-dire qu’ils modifient la direction d’acteurs, et même qu’ils reconfigure à leur manière certains personnages (donc oui, un véritable lavage de cerveau).

  • Marti  

    Très intéressante cette histoire de réécriture, ça donnerait presque envie de subir les deux versions pour les comparer !

    Bon Liefeld très peu pour moi, vous avez bien mis en avant ses défauts que je ne supporte pas, que ce soit au niveau des dessins ou de son « génie créatif » pour les personnages et les histoires… J’ignorais qu’il y avait eu si peu d’épisodes sortis pour cette série par contre.

    Si Wildcats s’inspirait des X-Men, de qui s’inspire Youngblood ? X-Force ? Les Avengers ? Un peu de tout ? Personne en particulier ?

    Le saviez-vous ? Youngblood a failli rejoindre Savage Dragon et Wildcats au rang des adaptations animées des comics Image ! Deux vidéos ciruclent :
    Une courte présentant l’équipe (on remarquera que même là les proportions ont des problèmes comme le personnages dont la tête semble plus grosse que le casque qu’il retire) : https://www.youtube.com/watch?v=sSQEDx_4fc8
    Un montage sans son de plusieurs séquences : https://www.youtube.com/watch?v=kYcgJSDfqoI

    Petit bonu : Rob a tourné dans une pub pour les jeans Levis ! https://www.youtube.com/watch?v=LJhoa2SVGNA

  • Jawrylle  

    Tiens, j’ai l’impression que cette chronique est inachevée ! Il manque une conclusion non ? Sinon, je trouve également, comme je le disais sur l’article sur le dernier Luna, que Liefield a la physionomie de ses personnages. Sa tête en tout cas.

    Merci pour la culture encore, mais je ne lirai jamais ça, ça fait trop mal aux yeux.

    • Présence  

      En fait, j’ai essayé d’innover un peu : ma conclusion se trouve avant le paragraphe intitulé « Le contexte ». Du coup le dernier paragraphe de l’article est une ouverture sur la suite de Youngblood après Rob Liefeld. Effectivement sa mâchoire rappelle celle de ses personnages.

  • Patrick 6  

    Le fait est que lorsque Liefeld est arrivé sur les Nouveaux mutants (ah j’étais jeune et beau !) j’ai été très marqué par son style ! Bon on voyait déjà qu’il dessinait comme un pied, mais comme le dit Présence à juste titre, il dessinait pour les fans de Comics ! Donc allonzy allonzo pour des gros bras, des gros flingues, des gros seins etc etc… Je n’avais tout simplement jamais vu un tel dynamisme ! (On est impressionnable quand on est jeune) Mais le soucis est que ses lecteurs ont grandis (même moi) alors que lui par contre dessine toujours aussi mal !! Du coup impossible de lire ses comics si on a dépassé les 17 ans !

    • Marti  

      Leifeld ferait-il partie de cette catégorie de dessinateurs qui dessinent moins bien en vieillissant ?

      S’il ne dessine pas avec les pieds, on sait qu’il encre ses dessins le matin au volant en allant au boulot, ce qui expliquerait sans doute beaucoup de choses sur ses problèmes de proportions et de perspective : https://www.youtube.com/watch?v=HZ9hjJabvaI

    • Présence  

      Impossible, impossible… Je ne suis pas sûr de pouvoir résister à ses nouveaux épisodes de Bloodstrike, réalisés en 2015… sous réserve bien sûr qu’il réussisse à sortir plusieurs épisodes. 🙂

      • Marti  

        Bloodstrike 2015, ou l’histoire d’un sous-Deadpool qui veut se venger parce qu’on lui a coupé le phallus dans le premier épisode… comment résister, hein ? ! :p

        • Présence  

          Dit comme ça, c’est sûr que je lirai ces épisodes. Si j’ai pu reprocher beaucoup de choses à Liefeld, je reste séduit par sa façon unique d’être à fond dans ce qu’il fait.

  • OmacSpyder  

    Bon, vous tirez sur une ambulance qui n’est pas celle des Ghostbusters! Et pourtant Liefeld fait encore parler de lui aujourd’hui en ayant sorti au final un nombre assez réduit de comics. Il existe donc une empreinte particulière qui a participé à la propulsion des comics à un moment où l’inertie et le marasme régnaient. Ce fut sans doute une réaction de survie dont Image fut l’illustration concrète et Liefeld le symptôme le plus visible. « Image » n’est pas un nom au hasard, et inaugure d’une ère de retour au graphisme choc délaissant les écueils de scénarii pompeux aux dessins fades.
    Liefeld n’a pas de talent de dessinateur mais fut un catalyseur. Une énergie, un élan pour propulser les comics dans une autre direction, sans prise de (petite) tête et aux pieds légers, aux hormones décuplées comme l’effervescence adolescente dont les comics avaient besoin pour entrer dans un âge plus adulte. Et chaque adulte se souvient de ses transgressions adolescentes avec indulgence et un sourire au coin des lèvres…
    Merci Mr Liefeld!

    • Présence  

      Bonjour,

      je crois que l’existence de cet article sur le site de Bruce prouve à quel point Rob Liefeld a marqué les lecteurs, à la fois pour que j’ai la curiosité de relire ces épisodes à la réputation catastrophique, et pour que Bruce y consacre une journée de parution. Comme tu le dis, dans les années 1990, il fut un catalyseur, et le nom d’Image était emblématique d’une approche d’abord visuelle. Hors du contexte historique, ces épisodes sont difficiles à lire au premier degré. C’est pourquoi j’ai choisi une note nuancée.

  • Tornado  

    Bon ben… Moi je déteste le style des comics super-héroïques des 90’s. Alors… Lee, Silvestri, Liefeld. Pour moi c’est tout affreux, atroce, illisible, vulgaire, etc. etc. Allez hop ! Tout poubelle !
    Et voilà comment se faire détester en deux lignes par toute la planète geek ! 😀

    En tout cas, j’ai beaucoup aimé l’humour pince-sans-rire de l’article ! 🙂

    • Marti  

      On se comprend je pense ! A l’époque lorsque Silvestri a été annoncé sur le dernier arc des New X-Men de Morrison le jeune lecteur/internaute que j’étais ne comprenais pas l’engouement général devant un dessin qui ne me transcendait absolument pas. C’est pas mauvais Silvestri, mais il ne m’a jamais ébloui.

      • Présence  

        J’avais plutôt apprécié Marc Silvestri sur les X-Men de Morrison parce qu’il apportait une énergie que j’associe aux comics de superhéros. Il a d’ailleurs été rappelé à plusieurs reprises par Marvel pour dessiner un épisode en ouverture ou en clôture d’un événement (par exemple Messiah Complex, ou X-Men: Utopia), avec une armada d’aides (des dessinateurs pour les décors, une flopée d’encreurs).

  • Lone Sloane  

    Instructif et marrant, avec un faible pour la légende « Il y a quelque chose de pourri au royaume des proportions ». Rob Liefeld a vaguement la tête d’un pilier sud-africain…

    • Présence  

      Je me suis plus amusé à rédiger cet article, qu’à lire le comics. Quand je revois l’image où Shaft envoie son style (celle avec la légende « Un sniper, trop cool ! »), je n’arrive pas non plus à comprendre comment fonctionne les articulations de son bras.

  • midnighter  

    c’ est malin de ressortir des trucs pareils
    en pleine paix
    un bourre pif
    j’ ai redécouvert les superslips qu’ en 98
    ………….avec heroes reborn
    ah…..son captain america……….
    par contre j’ ai adoré le JUDGEMENT DAY scénarisé par alan moore……qui était de toute façon une redéfinition d’ un univers que je ne connaissais pas

  • Barbüz  

    Merci Présence pour ce superbe article, dont l’humour n’est pas exclu – et avec les œuvres de Liefeld, Dieu sait qu’il en faut une bonne dose…

    Je me retrouve beaucoup dans ce qu’écrit Tornado. Je n’aime pas les comics des années quatre-vingt-dix. C’est vraiment, pour moi, la décennie honnie par excellence.

    • Présence  

      Bonjour Barbüz,

      Merci pour ton retour. Rob Liefeld est un concentré de paradoxe à mes yeux : un générateur d’idée de départ affriolante, et d’exécution par dessus la jambe. J’avais été très surpris de découvrir que des créateurs de comics le tiennent en haute estime. Par exemple, Ed Piskor & Jim Rugg, une interview qui rend Liefeld sympathique :

      https://www.youtube.com/watch?v=wLFNU_-K54M

      Les comics dans les années 1990, c’est aussi la meilleure décennie de Vertigo, Marvels, Kingdom Come, Bone, Batman Long Halloween, Infinity Gauntlet, Sin City, Starman… et encore, j’oublie certainement de nombreuses œuvres en indépendant.

      • Barbüz  

        Tu as raison. J’aurais sans doute dû préciser « dessins » plutôt que « comics », parce qu’à mes yeux, l’industrie de ces années-là a été très marquée par le style visuel de la maison Image ; pour moi, ils restent souvent synonymes de musculatures improbables et de tailles de guêpes plus fines qu’une cheville, comme tu le soulignes… Avec le temps, j’ai fini par détester le trait de Jim Lee, et je n’ai jamais aimé le travail d’Erik Larsen et de Todd McFarlane ; mais Silvestri garde une place un peu à part dans mon cœur, car à l’époque j’avais beaucoup aimé ce qu’il avait fait dans « Uncanny X-Men ».

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