Science sans fiction n’est que ruine de l’âme (Le défi Nikolavitch)

Le Défi Nikolavitch : La science fiction, c’est pas un peu réac ?

Article de   ALEX NIKOLAVITCH

Illustration de   MATTIE-BOY (qui est prié de venir dans mon bureau à la fin de l’article…Ndr).

Chaque mois, Alex Nikolavitch, traducteur, romancier, essayiste, scénariste et contributeur de Bruce Lit est mis au défi de répondre aux plus grandes énigmes de la culture populaire.

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Posés sur le quai par une belle soirée estivale à siroter du rosé en regardant la lune se refléter sur le fleuve, Monsieur Bruce et moi-même devisions sérieusement (bon, on en était juste à se pouiller une fois de plus pour savoir ce qui était mieux en X-Men, de ceux de Lobdell ou de la période australienne de Claremont). La conversation, comme de juste, dériva comme un mégot détrempé flottant entre deux canards.

Et tomba sur la science-fiction, genre que Monsieur Bruce ne goûte guère, ce que je sais depuis bien longtemps. Je suis habitué depuis des lustres aux préventions contre la SF, j’ai d’ailleurs eu quelques enseignants violemment hostiles à ce genre (et d’autres beaucoup plus ouverts, dont une prof qui nous fit étudier Les Cavernes d’Acier, que j’avais déjà lu à l’époque, mais qu’elle en soit néanmoins bénie jusqu’à la quatorzième génération). Mais ses raisons à lui m’ont surpris. Il m’expliqua en effet pourquoi ce genre lui déplaisait : « c’est pas un peu réac ?  ça passe son temps à dire que le futur ce sera forcément la merde. »

C’est vrai que c’est pas toujours groovy. Illustration : Angus McKie

C’est vrai que c’est pas toujours groovy.
Illustration : Angus McKie

Alors c’est marrant, mais…
Ouais, je ne suis absolument pas d’accord.
Faites semblant d’être surpris, mettez-y un peu du vôtre, merde.
Alors, à la décharge de mon douteux et malavisé camarade, il existe en effet une SF libertarienne, anar de droite, et elle est très représentée dans la SF américaine, Michael Moorcock s’en plaignait dès 1977 dans un article resté célèbre. Robert Heinlein en est un des célèbres représentants, mais Larry Niven (qui fréquentait les cercles reaganiens dans les années 80, en tant que conseiller sur l’initiative « Guerre des Etoiles » de construction de satellites tueurs) vient également à l’esprit.

Mais à l’autre extrémité du spectre, Roland C. Wagner, avec la pointe de mauvais esprit et de mauvaise foi qui le caractérisait parfois, expliqua un jour que « la fantasy est une littérature de droite et la SF de gauche » avec une explication à la clé qu’on peut résumer ainsi : la fantasy se base sur un passé fantasmé, la SF est tournée vers l’avenir et le progrès.
Qui a raison ?

Charlton Heston approved Illustration : Tibor Csernus

Charlton Heston approved
Illustration : Tibor Csernus

Il suffit de relire du A.E. Van Vogt (compagnon de route de Ron L. Hubbard, fondateur de la Scientologie) ou du E.E. Doc Smith, auteurs du « Golden Age » de la SF (qui est l’époque des Pulps, et recouvre chronologiquement à peu près le « Golden Age » des comics) pour découvrir une SF parfois bien bas du front, assez réac, à base de surhommes bien nietzchéens, de culte des armes (un diptyque de Van Vogt y est même explicitement consacré, dans lequel revient plusieurs fois le slogan « être armée c’est être libre »), d’eugénisme, etc. Pour la petite histoire, le cycle des Lensmen/Fulgurs de Doc Smith a pas mal influencé l’univers des Green Lantern à partir d’Hal Jordan, à une époque où des auteurs de SF rameutés par Julius Schwartz faisaient des scénars chez DC (Edmond Hamilton, créateur du Capitaine Flam, a fait pas mal de trucs à l’époque, par exemple).

Cette SF des origines est très américaine. Pour beaucoup, c’est l’éthique des vieux westerns qui se retrouve recyclée dans ce nouveau décor. Relisez les très chouettes Northwest Smith de Catherine L. Moore, par exemple, et vous trouverez une espèce de western avec des monstres aliens, équivalent SF de leur contemporain Conan (écrit par Robert E. Howard, qui était pote avec C.L. Moore) dont certains des meilleurs récits, comme Au-delà de la Rivière Noire, sont également du pur Western.
Inutile de dire qu’un phénomène comme Star Wars sort directement de cette tradition-là. Et le Western est un genre avec son histoire et ses travers idéologiques, dont la société américaine n’est pas encore sortie.

La culotte de cheval façon armée des Indes mais dans l’espace, c’est la classe à Dallas Illustration : Hubert Rogers

La culotte de cheval façon armée des Indes mais dans l’espace, c’est la classe à Dallas
Illustration : Hubert Rogers

Tout un pan de la SF la plus classique, c’est du John Wayne dans l’espace.
Après, sur la SF de droite, je ne parlerai même pas (ah, tiens, je suis en train de le faire, en fait) de notre Barjavel National, dont le Ravage, écrit et publié pendant l’Occupation, développe des solutions basées sur le retour à la terre, l’abandon de la sophistication et l’esprit de groupe qui sont explicitement pétainistes (relisez Ravage, en sachant que ça date de 1942, et dites-moi si ça ne vous saute pas aux yeux).
De nos jours encore, le « comicsgate » et le « gamergate » ont un équivalent SF, les « sad puppies », qui veulent un retour à ce qu’ils appellent la bonne vieille SF véhiculant de bonnes valeurs. L’offensive culturelle réac est sur tous les fronts, et vise à brouiller le débat.
Mais pendant ce temps-là… à l’autre extrémité du spectre…

Même une série de BD en apparence anodine comme Valérian et Laureline s’avère en fait super progressiste pour son époque : anticolonialiste, écologiste, féministe, contestataire, ses meilleurs albums restent encore d’actualité. Relisez Bienvenue sur Alflolol à la lumière de ce qui se passe au Brésil, ou les Héros de l’Equinoxe (qui brocarde héros et super-héros de la SF de tous les temps) et vous m’en direz des nouvelles.

Les beautés de la productivité Mezières et Christin

Les beautés de la productivité
Mezières et Christin

Et puis en littérature, on a des Norman Spinrad (qui a quitté les USA parce qu’il ne supportait plus l’Amérique de Reagan), des John Brunner (dont la Tétralogie des Catastrophes nous prédit bien non pas un, mais quatre avenirs de merde) (dont deux se réalisent actuellement, vu qu’il prédit le greenwashing de l’agroalimentaire polluant dans Le Troupeau Aveugle, et l’effondrement de l’anonymat du fait des réseaux dans Sur l’Onde de Choc) mais à chaque fois, leurs futurs sont là pour nous avertir, pour nous indiquer quelles sont les lignes de force et nous pousser à ouvrir l’œil.

Ce qui nous amène à une catégorie plus ambiguë, une SF moins pessimiste. Et là, elle est ambiguë parce qu’elle se vautre souvent dans un solutionnisme technologique dont nous constatons tous les jours les effets pervers. Le solutionnisme, c’est cette façon de dédouaner les gens de leur responsabilité en trouvant une solution ad-hoc à tout problème. Bien entendu, la SF (et la Silicon Valley) solutionniste ne va pas forcément se poser la question des effets pervers.
Pourtant, Fredric Brown l’avait bien dit : « le boulot de la SF n’est pas de prédire la voiture, mais les embouteillages. » Mais ce solutionnisme façon Silicon Valley (avec une app et un abonnement pour chaque truc, du jogging à la commande de bouffe) est déjà moqué par Philip K. Dick dans ses romans où le héros ne peut plus rentrer chez lui parce que la porte de son appart est privatisée et qu’il n’a plus de monnaie sur lui.

« Vous vous rappelez quand on vous disait ‘no future’ ? Eh bien nous y voilà. » Illustration : Caza

« Vous vous rappelez quand on vous disait ‘no future’ ? Eh bien nous y voilà. »
Illustration : Caza

Face à l’optimisme des solutions toutes faites (encore récemment, on a proposé un truc que j’ai pas compris à base de sous-marin pour récolter des icebergs et lutter contre le réchauffement climatique. Ça n’avait aucun putain de sens) (d’un autre côté, je trouve que les trottinettes électriques en location par smartphone ou les apps de jogging, ça n’a aucun putain de sens non plus) (hypothèse n°1 : je suis devenu un vieux con avec l’âge) (hypothèse n°2 : les mecs des startups doivent vraiment arrêter la coke et vite) (au fait, Monsieur Bruce, j’ai le droit à combien de parenthèses à la file, moi, dans mes papiers) (ah ?) (okay, j’arrête) (c’est vrai que ça nique bien les phrases, mes conneries) (tu te ridiculises tout seul Niko ! -Ndr) il convient de rappeler ce principe fondamental : face à un gros problème énorme, quelqu’un qui vous vend une solution miracle à tout faire cherche à vous arnaquer et, si vous implémentez le truc, vous foutra bien dans la merde derrière, en se dédouanant de ses responsabilités.

Notons au passage que, structurellement, l’optimisme n’est pas une approche dramaturgique très efficace. Pour qu’un récit fonctionne, il faut que ça merde quelque part. Asimov l’a très bien compris, qui a bâti l’essentiel de son œuvre (notamment le Cycle des Robots et celui de Fondation) sur tous ces cas où les solutions proposées déconnent à pleins tubes, même et surtout quand elles sont magnifiquement conçues.
Et puis il y a les œuvres qui suscitent l’incompréhension.

Prenons, complètement au hasard, cela va de soi, le film Starship Troopers. Vu au premier degré, il met en scène une utopie militariste et clairement fascisante. Oui, « utopie fasciste », ça pourrait sembler une contradiction dans les termes, vu que la SF de gauche met systématiquement le fascisme en scène sous forme de dystopies, mais comme toute idéologie, celle-ci promet à ceux qui y croient une société idéale selon leurs critères. Donc, le fascisme militariste a permis, dans Starship Troopers, de construire une société fonctionnelle. Mais si le roman est probablement à prendre au premier degré (il est signé Robert Heinlein, ancien militaire et partisan de l’intervention au Vietnam), le film est de Paul Verhoeven, dont toute la carrière américaine a consisté à subvertir les icônes de la pop culture : le superflic superhéros dans Robocop (qui se paye le luxe de prophétiser la casse des services publics remplacée par un solutionnisme technologique privatisé), le superflic viril avec Basic Instinct (tellement viril, le Michael, qu’il se fait mener par le bout de la queue), le superagent secret avec Total Recall (que la diégèse du film définit explicitement comme un fantasme absurde), etc.

Si une bonne partie de la critique a vu Starship Troopers comme un film fascisant, le replacer dans le contexte de l’œuvre (ou même le regarder sérieusement, d’ailleurs) montre sa dimension satyrique, sa manière de moquer les héros propres sur eux, le discours va-t-en-guerre, la propagande médiatique, les débats factices de la télé et la façon dont toute société basée sur une économie de guerre doit se chercher mécaniquement des ennemis pour continuer d’exister.

La science-fiction n’est pas un bloc monolithique. Depuis son apparition dans les Pulps, elle a subi plusieurs mutations profondes, elle a été réinventée, s’est fractionnée en sous-genres qui ont eux-mêmes fait des petits. En tant que telle, elle n’a pas de bord politique, mais peut devenir un outil au service d’un discours, comme la fantasy ou le polar. Il existe un polar de gauche humaniste, un polar de gauche stalinienne, et un polar bien réac. La fantasy peut aussi bien être vectrice de nostalgie moisie que de subversion. Pire encore, et ce quelles que soient les intentions de l’auteur d’origine, une œuvre peut être détournée de son sens par ses lecteurs ou spectateurs. On se souvient de Goebbels expliquant que Metropolis était la mise en image de ce que le Parti Nazi cherchait à bâtir, ce qui horrifia Fritz Lang. (bon, Thea von Harbou, compagne et scénariste de Lang, a fini chez les Nazis, pendant que le cinéaste se tirait en Amérique) (comme quoi rien n’est jamais univoque). 1984 et le Meilleur des Mondes, qui sont de la SF n’en déplaise aux cuistres qui disent « ça peut pas être de la SF vu que c’est de la littérature. Au pire, c’est de l’Anticipation ou du roman philisophique » mais si vous me lisez, vous savez qu’il y a pour eux une place spéciale en enfer, 1984 et le Meilleur des Mondes, donc, sont maintenant cités à l’appui des thèses de la Manif pour Tous ou récupérés par Natacha Polony ou les réacs américains.

Bref, dire que la SF est réac, c’est comme dire que les super-héros sont fascisants, les mangas un truc de pervers ou les jeux vidéos un truc de violents. Ce n’est pas toujours faux, mais il faudrait bien se garder d’en faire une généralité.

« Mouais, mais quand même… » me dit Monsieur Bruce.

« Hé, ho, de toute façon, tes X-Men avec leurs mutations, tes Hulk avec des expériences qui tournent mal, Kang le Conquérant et ses voyages temporels, les FF et leur fusée, c’est pas de la SF, peut-être ? »

Heureusement que j’avais encore des unités sur mon téléphone, parce qu’il a fallu appeler du secours. Il était devenu tout violet, d’un coup.

Le rosé, quand on n’a pas l’habitude…

Bon, Verhoeven, des fois, ça se voit qu’il le fait exprès. Source : IMDB https://m.media-amazon.com/images/M/MV5BZWZkNzViMmMtNTE3OC00ZGYxLTg4NGEtY2EzYmMxNjJkNTUyXkEyXkFqcGdeQXVyOTU2NzQ3NDY@._V1_.jpg

Bon, Verhoeven, des fois, ça se voit qu’il le fait exprès.
Source : AMAZON 

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Illustration sonore :

93 comments

  • Bruno. :)  

     » Charlton Eston Approved » !!
    Il est hilarant, cet article : vous devez vous bidonner, quand vous discutez entre vous de vos amours/désamours réciproques. Avec vos millions de références, ça doit faire des étincelles, « oratoirement » parlant -ça sonne bizarre, cette formulation… Enfin : j’imagine la tête des voisins de comptoir…

    C’est étrange, mais je n’ai que rarement intégré ce ressenti (conservateur, donc) à la lecture de mes premières amours dans le domaine de la S.F. En même temps, j’ai très tôt évité tout ce qui se référait de manière un peu trop directe à une réalité « réaliste », au niveau du contexte : tout sauf une futuriste traduction littérale des infos, à la Télé.
    … Prendre le film Starship Troopers au pied de la lettre, ça semble quand même un peu limite, au niveau de la crédibilité critique du spectateur… Même moi, j’avais compris : rien que le casting provoque immédiatement des nausées !! Trop fort, ce Verhoeven.

    Sinon, je suppose que c’est le côté technique de la S.F. qui rebute aussi Bruce, quand tout, de l’intrigue à l’intérêt, tourne autour de ce seul sujet ?! J’ai beau moi-même être fasciné par le genre, je m’ennuie prodigieusement quand il ne sert qu’à re-vamper de vieux clichés scénaristiques (guerriers, dramatiques, Etc…) à coups de décorums futuristes plus ou moins plausibles, sans rien apporter de véritablement nouveau. C’est ce qu’on appelle de la « Hard » S.F. À la réflexion, je ne connais pas du tout : même Arthur C. Clarke, malgré le « dépassionné » de son écriture, parle avant tout de l’humain, dans ses œuvres.

    Mais la S.F. peut aussi n’être présente qu’au travers d’un simple détail au sein d’une histoire, mais permettant, via la nature « ouverte » du genre, de développer de façon inusitée (quand c’est maitrisé) des thèmes pourtant rebattus depuis perpette. Tiens, au fait : je n’ai jamais fini La Nuit Des Temps, et pas davantage aimé Ravages, imposé à l’école -et, d’ailleurs, toujours pas compris pourquoi ; sinon une volonté de nous dégouter du truc ?!

    Pour moi, la Science Fiction sert avant tout à mettre en valeur une exploration inédite de l’aventure humaine, en extrapolant nos possibilités (d’action, d’évolution, d’invention, Etc…) de façon plus ou moins outrée, car elle offre une marge de manœuvre assez large, selon l’Art du conteur ; mais néanmoins au sein d’un cadre crédible, sinon complètement réaliste. C’est l’angle par lequel je suis le plus à l’aise pour apprécier une intrigue, quelle qu’elle soit (presque…) car le postulat « imaginaire » induit par la S.F. m’offre d’office une distance émotionnelle, parfois très bienvenue, selon ce à quoi l’histoire se rapporte. Par exemple, la haine raciale qui conditionne le destin des héros, au début du cycle de Dune -et qui ne sert que de prétexte scénaristique-, me serait complètement insupportable à lire si l’action se déroulait contemporainement. Mais l’oeuvre est un classique dont les strates scénaristiques proposent tant de subtiles pistes de lecture, grâce au contexte « futuriste » de ces sociétés en lutte, qu’il est impossible d’en limiter la trame à de simples jeux guerriers (loin de là.).

    J’ai beau être amateur, ma culture littéraire est néanmoins très réduite (la flemme et la peur d’être déçu : je relis toujours les mêmes livres !!) ; mais on peut aborder ces univers « décalés » grâce à quelques perles, très malines ou extrêmement riches d’originalités, qui utilisent le biais du « et si… » pour offrir quelques magnifiques trouvailles scénaristiques, tout en se payant le luxe d’être de véritables réflexions philosophiques sur la nature humaine et le sens de la vie -ce genre de mises en abîme/perspective étant quasiment LA raison qui m’a le plus parlé, dans les ouvrages S.F. que j’ai lus, ou même les films. L’Humanité doit être au coeur de la réflexion, sinon je ne retire que très peu de ce qu’on me propose : après tout, si j’ai envie d’apprendre des trucs purement techniques, astronomiques, Etc… , il existe des ouvrages traitant directement de ça.

    Il est toutefois très vrai que le parti-pris S.F. de départ peut souvent être si riche d’extrapolations possibles, que l’histoire finit par exploser son propre cadre auto-imposé, et flirte avec tous les autres genres (Fantastique, Romantique, Aventure, Etc…) ; ce qui, à la réflexion, semble assez normal, si l’humain est au centre du propos : il est décidément très difficile de cantonner l’humain à un unique point de vue, tant l’abolition de limites purement factuelles offre de perspectives infinies de développement scénaristique. C’est quasi systématique au cinéma (il faut appâter le chaland avec bien plus qu’une seule proposition purement S.F.), mais pas seulement. La liste qui suit (très banale : que des trucs connus) est assez représentative du mélange des genres -et de mes thèmes préférés : il manque des classiques qui, pour talentueux qu’ils soient (1984, Le Meilleur Des Mondes,…) ne me procurent aucune joie, donc volontairement mis de côté.

    Les Enfants D’Icare (!), 2OO1, L’Odyssée De L’espace, Les Fontaines Du Paradis, Rendez-Vous Avec Rama (!) (Arthur C. Clarke), Demain, Les Chiens… (Clifford D. Simak), Des Fleurs Pour Algernon (Daniel Keyes), Les Plus Qu’Humains (Theodore Sturgeon), Le Passager De La Nuit (C.J. Cherryh), Le Monde Inversé (Christopher Priest), Charlie (Stephen King), le Cycle De Ténébreuse (Marion Zimmer Bradley), Jurassic Park, La Variété Andromède (Michael Crichton), L’Étoile Et Le Fouet, Dosadi (Frank Herbert). J’en oublie quelques uns parmi mes livres de chevet, probablement, et en ignore évidemment encore bien d’avantage -d’ailleurs, si certains cernent mes intérêts via les livres cités, et ont des propositions à faire, je suis preneur 🙂 !

    1001 Nuits (Yukinobu Oshino), Version (Hisashi Sakaguchi) sont deux Manga extraordinairement inventifs (et talentueusement graphiques) dans leur façon de renouveler des thèmes pourtant archi-exploités. Bien sûr, tout le monde ici les connait ; ainsi que l’oeuvre de Masamune Shirow.

    Au cinoche, le spectacle compte évidemment beaucoup dans le plaisir qu’on a à apprécier une œuvre ; et 2001 reste un incontournable à tous les niveaux de visionnage -ce qui pose des questions quant à la validité des critères qui président à la réalisation des films, quand on voit ce qui a suivi, dans le genre S.F…
    Purement S.F., il y a une dizaine de classiques « naïfs » des années cinquante/soixante : Le Jour Où La Terre S’arrêta De Tourner -çui-là de titre !-, When Worlds Collide, Etc… ; jusqu’à Soleil Vert, La Planète Des Singes, L’Âge De cristal, Silent Running, Etc… Aujourd’hui on a eu, pour les plus représentatifs et réussis, Alien, Blade Runner, Starship Troopers, Contact, Matrix… C’est survolé : je sèche un peu ; tout ce qui me vient est d’avantage orienté « drame intimiste » (Under The Skin, La Fontaine…).
    La vérité est que le public, en grande majorité, n’est pas très sensible à la version purement spéculative du genre, si l’on n’y ajoute pas tout un apparat spécifiquement distractif (action, tension, suspense, effets spéciaux spectaculaires, et pas seulement utiles…). D’où la rareté des propositions « d’auteur », au cinéma, et empreintes d’une véritable vision, qui fait pourtant bien tout l’intérêt du genre.

  • JP Nguyen  

    Le commentaire de Bruno m’a fait relire l’article et, il y a un mois ou deux, j’ai lu RAVAGE de Barjavel, cité dans l’article.

    J’ai pas aimé du tout : j’ai trouvé que ça puait le patriarcat (pour sauver le monde faut reinstaurer la polygamie avec obligation de prendre une moche dans son harem) et aussi un peu le colonialisme (les noirs d’Amérique du Nord envoyés en Amérique du Sud et qui deviennent responsables de la fin du monde) et aussi un solutionnisme inversé : la technologie, c’est dangereux, faut en rester à la charrue.
    Je l’aurais bien refilé en boîte à livres mais j’aurais l’impression de diffuser des idées néfastes.

    • Bruno. :)  

      Pareil !

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