Indochine par SARAH BELMAS
Sarah Belmas est autrice de BD. Nous l’avions rencontrée pour la sortie de son premier album LEVER L’ANCRE un récit courageux sur la lutte contre la dépression.
Elle est aussi mélomane et a répondu avec enthousiasme à notre proposition d’écrire et décrire son rapport intime avec le groupe Indochine où beaucoup se reconnaîtront.
Indochine
Ou comment avec ce groupe, je me suis prise la plus belle leçon de vie dans la tronche pendant mes années d’adolescente. Avec Indochine, j’ai évolué, changé. Il ne faut pas s’intéresser aux artistes mais à leur art. Il ne faut pas chercher à connaitre les mecs qui sont derrière les coulisses, juste se contenter de leurs publications, de leurs mélodies, de leur œuvre. L’artiste n’est pas ce qu’il compose, peut-être qu’il est ce qu’il chante mais la musique dépasse considérablement son (ses) créateur(s).
J’ai été, pendant près de sept ans de mon adolescence, ce qu’on appelle une « Indofan ». Je fais partie de la génération « Paradize », cet album sorti en 2002 apparemment tant décrié par les anciens d’Indo.
Je ne vous parlerai pas d’Indochine en des termes abscons. J’aimerais vous faire un petit palmarès des titres dont personne n’a probablement jamais parlé. Indochine est passé par toutes les tempêtes. Certains membres ont quitté le navire, d’autres sont arrivés, repartis, d’autres sont restés. Certains ont apporté leur patte à l’édifice. Je pense notamment au travail de Jean-Pierre Pilot sur cette pépite qu’est Dancetaria. Une ambiance suave, rock, morbide et, paradoxalement, douce émane de cet album. L’ovni de l’album, c’est « Le Message ». Il a une place toute particulière dans mon cœur.
Le navire est en pleine mer, même pas agitée, il va couler. A bord deux passagers, dont la jeunesse leur est passée sous le nez, lassés probablement par tout ce qu’ils ont vécu. « On a vu tout c’qu’on pouvait voir », fredonne Nicola Sirkis, presqu’avec fatalisme. La mélodie berce, comme le bateau tangue, on ne perçoit pas encore les ravages du naufrage. En écoutant ce titre, on s’imagine une nuit limpide, ciel dégage, pas un nuage, et pourtant, la, perdus au milieu de l’océan, deux personnes vont tenter un ultime télégraphe que personne n’entendra si ce n’est eux-mêmes. « On n’entendra que nos messages. »
La musique plonge dans l’atmosphère acre qui règne dans les navires a flot, on se surprend a se ressentir a bord, dans une ambiance hors du temps, un moment de suspend, un navire vide, sans équipage, les cales elles-mêmes vides de toute marchandise.
« Dancetaria », c’est l’album qui a été accouché dans la douleur. Le frère jumeau de Nicola Sirkis, et guitariste du groupe, décède brutalement en février 1999. L’album sort deux mois plus tard. Et dans les titres, majoritairement écrits et composés avant son décès, pèse cette ambiance sombre et paradoxalement fraîche.
Les thématiques chères a Sirkis dominent l’album : la découverte du sexe, du plaisir, la découverte de soi, la perte de l’Autre, la désillusion, le désenchantement. On se prend a planer sur « Astroboy » (qui en jette pas mal sur scène), on frissonne sur « Atomic Sky » qui semble être un cri du ciel pour le frère disparu. « Oh le ciel, regarde le ciel ! Il est à toi, il est pour toi ! » Qui a vécu un deuil ne peut qu’être remué par cette simple phrase. Émotionnellement difficile a chanter, tant je ne mesurais pas du haut de mes quinze ans a quel point elle me bouleverserait aujourd’hui…
L’autre pépite d’Indochine, c’est « Un jour dans notre vie ». Album sorti en 1993 et injustement passé à la trappe car le groupe connaissait alors son terrible creux de la vague. Plus bankable, le groupe n’en était pas moins fertile ni avare en titres dignes d’être actuellement au top 10. Le son est résolument rock, ce que moi j’appelle le «rock groove », avec ces guitares qui vibrent, ambiance presque western sur un titre phare, « D’ici mon amour », qui raconte l’histoire d’un homme en proie a la drogue.
Et la guitare vibrante renvoie a la marche longue et pénible de l’homme dans un désert aride dont il sait qu’il ne pourra pas sortir. On transpire avec lui. Il fait chaud, le ciel limpide, sans nuage. « A jamais comme tu le sais, les jours s’envolent comme des éclairs… » On ressent la soif, le manque, l’overdose…
Le titre éponyme, « Un jour dans notre vie », est un hymne a la rébellion, cette rébellion du « mieux vaut mourir digne que vivre a genoux ». « Un revolver chargé dans la poche, parce que le monde est drôlement moche. » La chair de poule me prend encore aujourd’hui.
Mais le titre fort, c’est le très sensuel « Savoure le rouge ». Texte sulfureux, aux paroles explicites. Nicola Sirkis se place dans la peau du peintre Egon Schiele qu’il semble affectionner.
On est dans l’un des titres les plus chauds et les plus sensuels du groupe. De ces titres ou l’harmonie artistique entre Sirkis et Nicolas est évidente. Et ce titre a été boudé par les radios, ignoré, jetté froidement. Quel gâchis ….
« Un jour dans notre vie » est le dernier album d’Indochine composé par Dominique Nicolas, compositeur principal du groupe lors de ses treize premières années. Dans cet album, Dom est au paroxysme de son talent, avec ce son bien éloigné des riffs des années 80. Avec cet album, il semble proposer son empreinte, détaché peut-être de ce qui faisait le son Indochine. Une empreinte qui invite vers quelque chose de nouveau. Et on ne peut s’empêcher de se demander ce que Dominique aurait pu proposer s’il n’était pas parti du groupe ou s’il avait continué a faire de la musique juste après et non pas vingt ans plus tard.
De Dominique, il faut aussi retenir ce chef d’oeuvre qui m’émeut encore aujourd’hui, dix-huit ans plus tard, l’instrumental « La Buddha Affaire ». Une petite valse entraînante et mélancolique que l’on croirait tout droit sortie du monde du cirque, entre jongleurs, clowns tristes et funambules…
De Dominique, il faut retenir les mélodies, ce qui fait que lorsque vous écoutez Indochine, vous reconnaissez cette empreinte entre milles, a jamais profonde et authentique. Un talent humble autant que caractériel !
C’est en 2015 que Dominique réapparaît enfin dans le paysage musical en proposant un album solo sobrement intitule « La beauté de l’idée » dont sont extraits quelques pépites comme «Ici », « Le soleil est comme toi », ou encore « Instagram ».
L’alchimie artistique opère en la présence de Noel Mattei, parolier de la quasi-cristal des chansons de « La beauté de l’idée ». Des textes d’une telle profondeur qu’ils ont su cerner la personnalité toute singulière de Dominique. Dominique chante, d’une voix douce, profonde, et toujours authentique.. Quelques similitudes avec un certain Etienne Daho mais la comparaison s’arrête la. Cet album transpire la sincérité de Dominique. Le seul point noir est qu’à titre personnel, j’aurais aimé retrouvé les sonorités qui ont été explorées sur « Un jour dans notre vie .»
L’album de Dom est malheureusement passe inaperçu. A qui la faute ? Personne. Dominique a sans doute commis l’erreur d’être trop discret, de ne pas avoir joué la carte comm’ à fond. Ou peut-être d’avoir attendu trop longtemps avant de revenir. Mais l’artiste est pourtant tellement pudique qu’il demeure impossible de critiquer cette sortie tardive.
On lui souhaite aujourd’hui de ne penser à rien d’autre qu’au plaisir de créer et de nous proposer encore, si le cœur lui en dit, d’autres pépites qui continueront de faire voyager les âmes.
J’ai souvent trouvé des similitudes entre Mylène Farmer et Indochine.
Egon Schiele, par exemple, à qui Mylène consacre sa chanson« Je te rends ton amour » en 1999. Elle ne « savoure pas le rouge », mais le clip de sa chanson, lui, est teinté de rouge sang… Mylène se représente comme l’une de ces écorchées que peignait Schiele quand Sirkis, lui, se plaçait du point de vue du peintre. Indochine et Mylène ont repris un titre de Michel Polnareff sur scène quasiment la même année. Eux en 1996 sur le « Wax Tour » en reprenant le sublime « Mes regrets ». L’interprétation de Sirkis est chargée d’émotion, étonnamment une bien plus belle interprétation
que celle du grand Polnareff. (Désolée l’Amiral!) Et la rousse ? La même année, c’est avec Khaled qu’elle reprend sur scène « La poupée qui fait non ». Pour Indochine comme pour Mylène, aucune version studio de leur reprise n’a été commercialisée.
Autre point en commun entre Farmer et Indo ? Jean-Louis Murat. L’Auvergnat a la plume inégalable, a écrit et composé « Un singe en hiver » pour Indochine, sur Paradize.
Il aura interprété avec Mylène, l’un des plus beaux duos de sa carrière « Regrets ».
En 1987, Indochine a sorti ce titre « Les Tzars », évoquant bien entendu la révolution Russe. La même année, Mylène Farmer tournera dans le clip de sa chanson « Tristana » avec en fond, quelques images de 1917… Il y a chez MF et Indochine ce même attachement à l’ambiguïté sexuelle et ce goût ingénieux de la provocation non pour choquer mais pour interroger. Contrer le politiquement correct. Le rock c’est ça, on le sait bien.
Indochine m’a ouvert les portes d’autres artistes, Depeche Mode, David Bowie, Anthony and the Johnsons, Melissa Auf Der Maur. Puis après j’ai fait mon cheminement toute seule.
J’ai été fan. Qu’est-ce qui fait que je ne le suis plus ? Parce que le terme fan me semble désuet et surfait quand le temps passe. Mais aussi une erreur que j’ai faite en étant adolescente. Celle de m’attacher personnellement aux artistes de ce groupe. Quand on est ado, qui plus est en proie a certaines douleurs, on a besoin de se créer une famille, de sentir qu’on peut compter sur elle. Indochine a été cette famille, bien malgré lui. Je pense que leurs membres ont pu se sentir dépassés par cet engouement démesuré du public.
Nicola Sirkis représentait une figure masculine de référence. Une figure forte. Ce que je dois a cet homme au-delà de la musique, c’est d’avoir abordé la sexualité dans ses chansons d’une manière telle que cela m’en avait réconciliée avec la question. Par son regard, il offre une vision du sexe poétique, sacrée, tendre, crue, sensuelle, et esthétique. Loin, très loin de comment la sexualité était perçue et ressentie durant l’adolescence. Cet aspect sacralisée parfois même naïvement rendait le sujet plus facile a aborder. Le fait qu’un homme questionnait la sexualité de cette manière rassurait l’adolescent(e) que nous étions. Et ce qu’il y a de fort aussi, c’est qu’a aucun moment il n’y est question de domination masculine dans les textes d’Indochine. Hommes, femmes, dans leur désir, dans leurs émotions, dans leurs sentiments, dans leurs identités, sont placés au même rang, au même niveau. De là a étiqueter Indochine de féministe, il n’y a qu’un pas. Mais il y avait surtout avec ce groupe une volonté de normaliser les différences, casser les injonctions, le tout avec une sincérité apparente.
Alors pourquoi ne suis-je plus fan ? Je comptais énumérer les raisons mais elles ne m’appartiennent pas et seulement aux membres du groupe eux- mêmes. Le temps, les années font qu’on se tourne aussi vers d’autres horizons. Je suis aussi fatiguée d’un amour démesuré que l’on peut porter envers des artistes, des attitudes parfois « groupiesques », mais aucun artiste, et encore moins un groupe de rock, n’y échappe.
Nul artiste ne mérite d’être adulé ni admiré plus qu’une autre personne.
Indochine ne me correspond plus aujourd’hui mais je continue d’écouter quelques titres de temps à autre, avec cette tendresse profonde que je peux avoir pour le groupe encore aujourd’hui. Il n’y a personne a admirer, juste un travail, une œuvre a considérer, a « reconnaître ».
« Je suis rentrée d’Indochine hier matin … » Quelques larmes coulent en avec « Un singe en hiver », titre que je n’avais pas écouté ni chanté depuis quinze ans. Cette chanson à tous les exilés d’Indochine. Ce groupe, indiscutablement, a fait parti de mon adolescence, m’a guidée dans des sphères bien plus hautes que ce que je pouvais imaginer. Ce groupe a été ma famille, un pilier indispensable. Je lui dois des rencontres formidables qui, si elles aussi se sont détournées de lui, sont aujourd’hui des amitiés fortes.
La musique peut sauver des vies comme l’art en général. Alors merci à Indochine pour ces années-là, de galères, et de moins galère, merci pour ces valeurs de respect, de tolérance, d’ouverture à l’autre et surtout, pour cette valeur indispensable et universelle qu’est la liberté d’être. Tout simplement.
La BO du jour
La BO du jour : très belle voix, bravo !
Le groupe : pas plus attaché que ça, à part leur nom, vu que… je suis né là-bas 😉
Merci infiniment pour votre compliment …
Je ne suis pas le plus grand fan du monde d’Indochine, mais je les respecte immensément….Nikola étant sans doute l’un des chanteurs les plus intègres qui soit, sincère toujours et aux combats qui l’honore comme le harcèlement scolaire, la liberté sexuelle (mais sans donner de leçon de morale), littéraire sans en avoir l’air…
curieux musical aussi. Non c’est un des plus grands groupes français. J’aime et me reconnais beaucoup dans l’émotivité du texte d’aujourd’hui… ces chansons fortes qui nous tirent une larme du plus profond de nos inconscients…
bon moi de mon côté, je ne me détache jamais des gens… c’est horrible, je continue d’aimer les groupes que j’écoutais à 6-7 ans comme Renaud, Accept, Kim Wilde, Nena, Scorpions, AC/DC, Thiéfaine, Beatles ou ABBA, C’est mon limon…
Indochine j’avais tous les 45t de l’album 3 et je les ai oublié sans doute à cause des Inconnus^^, puis Paradize m’a mis une grosse claque confirmée par Alice and June…
Merci à toi , Sarah, ça donne envie de creuser les « Danceteria » et « Un JOur dans notre vie »
J’aurais pu être japonais, pays où toutes les modes su succèdent sans jamais s’annuler…
Merci beaucoup pour ce retour qui me touche sincèrement !
J’ai lâché le groupe parce que depuis plus de 20 ans, ça tournait en rond sur les questions de l’adolescence etc… Concernant le harcèlement scolaire, ayant suivi de loin le groupe, je me suis dit: « Ah. Il surfe sur un effet de mode. » Tu fais bien d’évoquer « Alice and June », c’est l’album avec lequel j’ai le moins adhéré. Tout un album entier sur le suicide de deux ados au-dessus d’une falaise en 2004… je ne m’y reconnaissais pas et ne comprenais plus cet intérêt poussé pour l’adolescence. Beaucoup de fans d’Indo sont restés de grands ados (ce n’est ni un compliment ni un reproche) et comme je déteste stagner, j’ai lâché le groupe pour ça et pour d’autres raisons. « Paradize » me semblait continuer dans la veine rébellion et dénonciation de corruption des politiques, c’était universel, on reprochait à cet album d’être commercial parait-il. « Alice and June » n’a, pour moi, absolument pas la même profondeur. C’est là que j’ai commencé à lâcher doucement. Je suis contente que tu ailles creuser du côté de « Un jour dans notre vie » et « Dancetaria » qui sont pour moi les pépites du groupe. Sirkis parlait de « creux de la vague » pour les années 90 mais pour moi, et c’est un avis qui n’engage que moi, Indo a été au summum de sa créativité et de son authenticité durant cette période noire de sa carrière, l’apogée et la conclusion ayant été dans « Paradize ».
Quant aux Inconnus, c’était Partenaire Particulier le sketch… 😉
Merci encore pour ton retour !
C’est vrai que les artistes ont souvent des thèmes de prédilections et les ressasser encore et encore, lasse le public qui lui se renouvelle, a des curiosités autres etc…
Sans être bloqué dans l’adolescence, beaucoup ont une empathie et une nostalgie envers cette période. Le manga parle énormément de cette période, sur tous les tons. Les fictions montrent un jeunisme en terme de focus. peut-être est-ce auprès de ceux là qu’Indochine demeure un jalon.
Pour le harcèlement, je crois Sirkis sincère dans se démarche. Beaucoup de chansons disent en substance « Laissez moi être ce que je veux, laissez moi vivre! » il y un soutien pour ce mal-être de la personne esseulée… le soutien du chanteur pour le gamin dans un lycée qui s’est immolé suite à des maltraitance fait écho à son univers un peu comme si ses « obsessions » le rattrapaient dans la réalité…
merci pour ta disponibilité et ta patience.
La musique d’Indochine ne me parle pas du tout et me renvoie même à l’époque où j’ai pris conscience que mes goûts musicaux ne bénéficieraient pas d’une exposition médiatique grand public. Donc j’ai commencé l’article pas plus intéressé que ça.
J’ai progressivement changé d’avis (sur l’article) avec l’illustration d’ouverture (magnifique dans sa simplicité, son évidence et ce qu’elle exprime), puis avec le rapport que Sarah entretient avec l’album Un jour dans notre vie, et avec le rapprochement entre Indochine et Mylène Farmer.
À partir du paragraphe commençant par J’ai été fan […], je suis passé d’une lecture agréable à une lecture passionnante. Cette prise de recul par rapport à un ancien amour quasi inconditionnel, une forme d’adoration que j’ai ressentie également pour de nombreux artistes musicaux, ça me parle énormément. La musique peut sauver des vies : pareil, je ne crois pas que cette formulation soit exagérée, et c’est sûr que plusieurs artistes musicaux ont changé ma façon de penser m’ont ouvert de nouveaux horizons, m’ont apporté une liberté d’être. Magnifique dernier paragraphe qui exprime bien mon ressenti. Merci.
Bon, par curiosité, j’ai quand même écouté La Bûddha affaire : j’aime bien. Incroyable : grâce à cet article je peux dire que j’apprécie un titre d’Indochine.
Addenda : je suis comme Eddy, je ne me détache jamais des gens, et j’aime toujours des groupes ou des artistes que j’aimais il y a 30-35-40 ans. C’est grave docteur ?
@ Presence : Non ce n’est pas grave du tout ! Once a fan, Always a fan 🙂
Dans un monde toujours changeant, voilà qui est rassurant.
Je suis tellement émue que tu aies été autant sensible à mon article … Un amour inconditionnel c’est le terme juste. Je les ai profondément aimés comme une famille … Et je suis heureuse que cela se ressente. Il faut avoir une certaine ouverture et une grande sensibilité pour le comprendre. Et je suis infiniment heureuse que tu aies aimé l’instrumental « La Buddha Affaire ». Une pépite …
« La musique peut sauver des vies : pareil, je ne crois pas que cette formulation soit exagérée, et c’est sûr que plusieurs artistes musicaux ont changé ma façon de penser m’ont ouvert de nouveaux horizons, m’ont apporté une liberté d’être. Magnifique dernier paragraphe qui exprime bien mon ressenti. Merci. »
J’ai oublié de dire la même chose. Je suis persuadé que la musique peut nous sauver. Merci bis.
Ah Indochine ! Le plaisir coupable de mon adolescence ^^
Il faut dire qu’avec leur imagerie cheap et leurs textes incompréhensibles (pour être poli) ils avaient tout du « Cure du pauvre » ^^ Bref quand on était fan de Cure aimer Indochine c’était la honte ultime (même si je parie ma chemise que bon nombre des Curistes les plus hardcore écoutaient la bande à Nico en cachette ^^)
Je pense connaitre par cœur (vraiment) tous les albums de la 1ere période avec une préférence pour les 7000 danses. Après j’ai perdu le fil (en même temps que le grand public) et là aussi, comme la masse, j’y suis revenu avec Paradize… En chemin j’avais loupé l’un de leur meilleur, Danceteria (découvert euh l’année dernière ^^) ce qui est dommage.
J’aime beaucoup les deux derniers également (même si encore et toujours la faiblesse du groupe reste les textes ! Plus Nico avance en âge et moins on comprend de quoi il parle !)
J’ignorais tout de l’album solo de Dominique ! Merci de l’info. J’ai écouté le lien, musicalement c’est très bien, mais sa voix « blanche » me pose problème. Il faudra que je me penche sur le reste du disque.
Pour le reste j’ai bien ton texte, on sent bien l’amour du fan 😉
Yep.. pas réécouté 7000 Danses depuis des années mais au début des annees 2000 je l avais réécouté debut 2000 : j avais trouvé que l album n avait pas trop vieilli par rapport à 3eme…
Là j ai plus de platine so.. les vynils de mon enfance…
Je ne sais jamais trop quoi penser d’Indochine. Parfois j’aime bien un morceau parfois non. Mais oui quand on est Curiste.. la relation est compliquée.
Argh, je vais avoir pas mal de choses à dire et pas encore eu le temps d’écouter toutes les vidéos…
Indo, je suis tombée dedans avec le Birthday album, en 91. écouté et réécouté des heures durant. Mon frère avait acheté le CD, je l’ai recopié sur une K7. Aujourd’hui c’est moi qui ai hérité du CD, et c’est mon homme qui a copié quelques titres sur clé USB 😉 .
Je n’ai jamais creusé les années 90. J’ai repris avec Paradize, coup de foudre sur Mao Boy. Puis j’ai continué avec les suivants. Puis j’ai lâché sur les derniers, College boy et cie.
On ne peut pas dire que j’aie vraiment été fan. Mais j’aime Nicola. Je suis comme Eddy, je le sens sincère dans sa démarche, j’aime son combat pour aider les jeunes dans cette période si difficile qu’est l’adolescence et la découverte de son identité sexuelle.
Et oui, c’est vrai, ado, je trouvais que Nicola était le plus beau Français existant. Le plus beau Terrien étant Johnny Depp.
Allez, je reprends plus tard…
Merci beaucoup pour ce très bel article Sarah. Avoir le point de vue d’une ex-fan des nineties, c’est précieux. Tu abordes certains points sur lesquels j’adhère totalement : l’inutilité de la dévotion, l’émotion générées par des paroles fortes, la volonté de provoquer du rock…
Je n’avais pas vu les similitudes avec la Vilaine Fermière, mais ta démonstration est éclatante. Il faut dire que j’ai toujours suivi ces artistes de loin.
Des titres que tu as partagés ici, j’aime beaucoup Savoure le rouge, vraiment beaucoup. Et ce clip était déjà réussi à l’époque. Les autres, j’aime moins. Je ne connaissais pas l’album solo de Dominique (et à part les frères Sirkis, je ne connais pas les membres de Indo), mais je n’ai pas accroché à ce titre. Par contre, alors que je n’ai toujours pas exploré ses disques, la chanson d’Indochine écrite par Murat est une de mes préférées du groupe. Alors que celle de Mickey 3D est insupportable.
Mon rapport à Indochine est multiple. Jeune ado, c’était le groupe phare, j’ai grandi avec L’aventurier et Trois nuits par semaine à la radio. Je me souviens qu’à l’époque, j’adorais Monte Cristo (sur 3), car on écoutait l’album dans le bus en voyage en Italie. La quatrième, 13 ans…
Et puis j’ai tellement découvert les classiques et le rock anglais que j’ai abandonné ce groupe sans regret, je n’en avais même pas une K7. Mais arrivent les années 2000 et je découvre, via un collègue, l’album NUITS INTIMES. Encore maintenant, je pense qu’il s’agit de leur meilleur disque. Le seul que je garderai d’eux si je devais faire un choix. Fort de cet étonnement, j’ai acheté quelques albums : WAX, DANCETERIA et PARADIZE qui sort à peine. Ma femme adore, et je suis moi-même étonné de voir un groupe qui n’a jamais abandonné, est resté le même, ne s’est jamais trahi ou suivi des modes. J’ai également la compilation UNITA.
Mais après quelques écoutes, ça s’arrête là, je ne suis pas convaincu. Ma femme achète les albums suivants, presque tous, les écoute sans moi, et je n’en ai pas besoin. Mais tu me donnes envie de les ressortir. Je trouve leur premier EP, L’AVENTURIER, à 5 euros, en plein confinement, je le prends. Je découvre qu’ils y reprennent L’OPPORTUNISTE de Dutronc, pas super mais assez marrante. Depuis je sais qu’ils la reprennent régulièrement, et bien mieux.
https://www.youtube.com/watch?v=5oXl3klY6oY
Il y en a une autre version que je ne retrouve pas… Bref, j’aime bien Indochine pour leur intégrité, et j’aime plusieurs de leurs chansons, une bonne vingtaine on va dire. Mais il faut que j’écoute les albums que je ne connais pas (7000 danses, Un jour dans notre vie, Le baiser) et que je réécoute ceux que j’ai. A noter que le groupe, dans les années 80 était ultra populaire au Pérou !
Merci encore pour ta passion, Sarah. J’aime beaucoup ton dessin. Ils ont vraiment réussi quelque chose, ont une fanbase énorme : j’ai encore croisé une voiture avec cet autocollant de Paradize il y a une demi-heure…
La BO : pour une amatrice, c’est plus que joli ! Très beau brin de voix, bravo. Je ne connais pas l’originale.
Hello Sarah
Bon alors moi j’y connais rien à tout ça. Et je ne suis guère fan de groupes francophones, je dois l’avouer. A part les cowboys fringants^^
Indochine, le seul titre que je connais c’est L’aventurier, parce qu’il était utilisé dans un generique de dessin animé Bob Morane^^
Par contre j’ai du glisser dans un univers parallèle parce qu’impossible de trouver ce générique ! Il y a une version sans paroles, juste instrumentale qui circule. Et même wikipedia dit que le générique du dessin animé est une version instrumentale. Mais merde je me souviens très bien de l’avoir entendu avec des paroles ! Et le génériques était différent visuellement aussi ! Je suis en train de devenir fou ! Les mondes parallèles existent !
Je me demande si ça n’a pas été supprimé et remplacé par un remix sans paroles pour des questions de droit. Je n’ai jamais écouté Indochine autrement, donc je sais que je l’ai entendue avec les paroles sur ce dessin animé.
Ca y est…
D’abord, très joli cover. Je ne connaissais pas ce titre. Très joli. C’est marrant comme je retrouve des similitudes entre ta voix et celle de Mylène, dans ta façon de chanter.
J’ai écouté les autres titres, d’Indo et de Dominik. Pas fan de la voix de Dominik. La buddha affair, j’ai toujours adoré, mais je ne suis pas objective, j’adore quasiment tout le birthday album. On y retrouve aussi les Tzars, bien sûr. Pour ceux que je ne connais pas, pas de coup de coeur. Mais je crois que je me suis lassée d’Indo. Je n’ai plus soif de découvertes les concernant. Je n’ai plus de coups de coeur.
Concernant la mort de Stéphane, c’est un moment qui m’a beaucoup touchée. D’abord parce que pendant longtemps, la gémellité m’a fascinée, et c’est un fait avéré : on ne peut pas perdre plus proche que son jumeau…
Beaucoup du PARADIZE m’y fait penser, et ELEKTRASTAR est bouleversante.
Ensuite, la façon dont Stéphane est mort me touche aussi particulièrement, puisque c’est comme cela que j’ai failli perdre ma mère quand j’avais 7 ans. Mais parfois, les miracles existent, et Stéphane n’a pas eu cette chance…
Le rapport Indo/Mylène ? Je n’y avais jamais pensé, et c’est vrai qu’ils défendent certaines idées communes, que ce soit la libération sexuelle ou la différence, le « non-genre ». Des personnes non binaires avant l’heure 😉 .
Pour le Murat, c’est vrai. Comme Jyrille, j’adore Un singe en hiver. Quant à Regrets, il tourne sur ma playlist YouTube du moment…
Merci pour ce partage, en tout cas…
« Il ne faut pas s’intéresser aux artistes mais à leur art. Il ne faut pas chercher à connaitre les mecs qui sont derrière les coulisses, juste se contenter de leurs publications, de leurs mélodies, de leur œuvre. L’artiste n’est pas ce qu’il compose, peut-être qu’il est ce qu’il chante mais la musique dépasse considérablement son (ses) créateur(s) »
Houlah, ça ne va pas plaire à Bruce, ça ! 😀
Personnellement je trouve intéressant de mettre en parallèle l’artiste (sa vie) et son oeuvre. Mais contrairement à Bruce je ne suis pas d’accord sur l’idée que c’est là la seule et unique manière d’embrasser une oeuvre qui, effectivement, échappe parfois très vite à son créateur.
La musique surtout. C’est du son. Voilà qui est très détaché de la chair.
Me revoilà…
Je voulais parler d’Alice et June, mais je me rends compte qu’étant donné que je n’ai que la version condensée, ça ne sera pas pertinent.
J’aime cet album condensé, plus sombre, moins pop que Paradize. Je le réécoute plus facilement que Paradize, en fait. Paradize est trop « hit radio », je les ai trop entendues, ces chansons… Et puis, il y a ce duo avec Brian Molko…
J’aime bien aussi la république des météores. Nicola semble aimer partir d’un thème (ici la première guerre mondiale) pour en faire un album. Sauf que certains titres détonnent, on se demande ce qu’ils font là. Mais on trouve de bons titres, intéressants. La lettre de métal est une belle reprise d’une vraie lettre de poilu. Forcément poignant.
Un point que j’aime aussi chez Nico : à la manière d’Etienne Daho, il a su progresser en terme de chant. En même temps, il ne pouvait que s’améliorer ^^;
Les chansons sont plus belles que celles qui les chantent -JJG
Oui je reste convaincu qu’en dissociant l’artiste de l’oeuvre on n’y perde pas beaucoup au change. Mais je suis persuadé qu’on ne maîtrise pas l’univers d’un artiste tant que l’on a pas exploré sa vie.
Merci pour ce texte tout en franchise Sarah, où ta mise à nu n’a d’égal que ces formidables couvertures en lignes claires.
J’aime bien Indochine, un groupe que je m’autorise à redécouvrir depuis 3 ans. 7000 DANSES est un album péchu, et DANCETERIA une formidable machine de guerre. J’aime le groupe pop initial, beaucoup moins la machine des stades par la suite, même si J’AI DEMANDE A LA LUNE est une chanson marquante ainsi que son clip.
Merci à toi, merci pour ce retour, merci à tous les autres commentateurs et commentatrices de réagir sur leur Indochine comme à ceux qui ne connaissent pas de découvrir et d’aimer, de frissonner sur un ou deux titres. Indochine est à présent derrière moi. Je laisse ce groupe derrière moi, il y a tant d’autres artistes à aimer, à découvrir…