Strange tales part 3 (Hallucinations)

Hallucinations de Junj Ito

Un article de MATTIE BOY

VO : Asahi Sonorama

VF: Tonkam

 Les murs ont des oreilles   © 1989 Junji ITO ©Tonkham

Les murs ont des oreilles
© 1989 Junji ITO
©Tonkham

:Nous revoici pour la dernière partie consacrée à mes volumes de courtes histoires de Junji Ito. Cette fois-ci, on va s’intéresser à HALLUCINATIONS. C’est un volume un peu particulier. Les histoires sont davantage liées entre elles, mais pas complètement. Cela vient du sujet même du recueil : les univers parallèles. Ne vous enfuyez pas ! On n’est pas dans la continuité tordue des X-men. Il est question d’une maison qui serait une porte vers d’autres réalités similaires, un lieu d’anomalies de l’espace et du temps.

Toutes les histoires mettent en scène un jeune homme du nom d’Oshikiri qui vit seul dans cette maison assez sinistre durant l’absence de ses parents partis à l’étranger. La première histoire ne semble pas avoir été écrite pour avoir une suite dans la mesure où Oshikiri assassine un de ses amis parce qu’il est jaloux de sa taille (Oshikiri souffre d’un complexe lié à sa petite taille.) Il va l’enterrer sur le terrain de la maison, mais alors qu’il voudra vérifier s’il l’a enterré assez profond, il va se rendre compte que le cadavre de son ex ami se transforme, notamment son cou qui grandit anormalement. Les apparitions cauchemardesques dont il va être victime vont le pousser à se confesser à la police, persuadé que ses actes et le blocage qu’il fait sur son complexe lui ont fait perdre la raison. Mais il semblerait que tout ne soit pas hallucinations.

Réalité ou hallucination ?  © 1989 Junji ITO ©Tonkham

Réalité ou hallucination ?
© 1989 Junji ITO
©Tonkham

Les autres histoires mettent aussi en scène Oshikiri et le présentent comme un gars certes un peu sinistre mais plutôt sympa (ah ben…il n’est pas en prison ?) Même s’il n’y a pas trop d’explications à ce sujet, le thème des histoires suivantes peut sous-entendre que le premier Oshikiri était celui d’un univers parallèle. Car des doubles, nous allons en voir.

La mare aux esprits vengeurs : cette deuxième histoire met donc à nouveau en scène Oshikiri mais reste un peu à part. Elle ne se déroule pas dans la maison et parle de Kojima, un camarade de classe d’Oshikiri qui est harcelé par des groupies folles amoureuses de lui. Mais deux d’entre elles sont un peu trop obsédées par le jeune homme et ce dernier va simuler une noyade dans une mare pour leur jouer un tour. Mais les deux filles sont prêtes à tout pour le revoir, quitte à pousser d’autres garçons à plonger dans la mare pour le retrouver. Une sympathique histoire qui traite d’obsession et qui tourne mal.

Le Doppelgänger d’Oshikiri  © 1989 Junji ITO

Le Doppelgänger d’Oshikiri
© 1989 Junji ITO

Les correspondantes : Cette histoire commence à aborder les phénomènes étranges de la maison d’Oshikiri. Ce dernier essaie de se faire une copine et fréquente Satomi, une fille de son école souvent seule. Celle-ci prétend ne pas avoir besoin d’amies puisqu’elle correspond avec trois filles par courrier. Mais ces dernières semblent jalouses qu’elle se mette à fréquenter un garçon. Les lettres vont devenir de plus en plus violentes jusqu’à des menaces de mort (sacrée amitié !).

Mais Oshikiri, qui est un fin limier, décèle quelque chose d’étrange dans ces correspondances qui se font un peu trop vite pour le service courrier. Satomi s’écrirait-elle à elle-même ? Et qui est cet étrange garçon qui veut faire chanter Oshikiri et qui a la même écriture que lui ? Est-ce que lui aussi s’écrirait à lui-même ? Cette histoire est à suivre. Le suspense fonctionne très bien et la maison d’Oshikiri commence à devenir sinistre.

On déménage pour moins que ça…  © 1989 Junji ITO

On déménage pour moins que ça…
© 1989 Junji ITO

L’intrus : Oshikiri sympathise dans son école avec une bande passionnée de phénomènes paranormaux. Il va leur faire visiter sa maison car il entend des pas depuis un moment. Dans ce récit l’accent est mis sur le suspense lorsque les jeunes arpentent la maison inquiétante et soupçonnent qu’elle communique avec une autre dimension. Leurs efforts seront récompensés lorsqu’ils verront un double d’Oshikiri…en train d’enterrer leur double à eux tous.
Ici, Ito commence vraiment à rendre la maison d’Oshikiri inquiétante. Même si c’est une maison relativement moderne et pas un vieux château hanté, il fait se dégager une atmosphère oppressante de cette grande maison sombre ceinturée à l’extérieur par une haute muraille noire.

Une étrange histoire d’Oshikiri : on passe la vitesse supérieure dans le bizarre. Cette fois Oshikiri va faire la connaissance de la jeune Mio Fuji après avoir vu son double d’une autre dimension s’enfuir dans sa propre maison. Curieux, il veut s’assurer que ce n’était pas celle de son monde et se lie d’amitié avec elle. Seulement en insistant pour venir chez lui, la pauvre Mio va se perdre dans une autre dimension et être victime d’un autre Oshikiri. Cette fois, ce double semble être un apprenti scientifique qui essaie de concevoir un produit pour accroitre sa petite taille. Il se sert de gens de sa propre dimension ou de ceux qui franchissent involontairement le passage comme cobayes pour tester son produit qui échoue la plupart du temps et les transforme en d’horribles monstruosités. Le gentil Oshikiri parviendra-t-il à sauver sa Mio ?

 De purs moments grotesquement répugnants à la Junji Ito © 1989 Junji ITO

De purs moments grotesquement répugnants à la Junji Ito
© 1989 Junji ITO

Les murs : Celle-là fiche un peu la trouille. Bon…toute proportions gardées quand même. C’est de la BD. Mais c’est carrément bien trouvé. Suite à un tremblement de terre (fréquents au Japon), un pan de mur se casse dans la maison d’Oshikiri et ce dernier y découvre un cadavre très ancien. Ses parents l’appellent et lui indiquent qu’ils vont bientôt rentrer. Oshikiri ne tient pas à parler du cadavre ni à attirer la police puisque, rappelons-le, un de ses doubles a enterré des gens partout. La maison est en train de devenir un cimetière et il vaut mieux que personne ne le sache. Il veut donc se débarrasser du cadavre avant l’arrivée de ses parents mais il n’en a pas le temps. Ses parents arrivent…mais le cadavre a disparu. Oshikiri a également trouvé une très étrange photo dans les affaires de la famille. Quant à ses parents, quelque chose cloche chez eux. Et que sont ces bruits qui troublent les nuits d’Oshikiri ? On dirait des choses qui se déplacent dans les murs…
Histoire très efficace qui m’a fait penser à la nouvelle « des rats dans les murs » de Lovecraft. En tous cas après ces histoires, il faut espérer qu’Oshikiri va déménager parce que c’est l’enfer cette maison. La lente montée en puissance du suspense et des phénomènes paranormaux est très efficace dans ce volume. La maison aux allures de château austère devient vraiment inquiétante.

Quant à Oshikiri, c’est peut être un des personnages à la psychologie la plus développée parmi les protagonistes de Ito qui finissent souvent mal. Certes parfois les pires aspects de sa personnalité sont abordés au travers de ses doubles plus vicieux ou tordus, mais on sent que ces derniers sont une version exacerbée de lui-même. Et au final on a un portrait d’un jeune homme intelligent, un brin acerbe et sinistre qui ne vit pas très bien le fait d’être plus petit que la plupart des filles, mais reste digne malgré tout la plupart du temps. Il n’est pas naïf mais plutôt cynique. Bien que ces histoires soient déjà assez vieilles (compte tenu du style graphique qui s’affine mais n’a pas encore atteint sa pleine maturité), il y a un très bon équilibre entre suspense et horreur visuelle.
D’ailleurs à propos du graphisme de l’auteur, selon ses propres mots dans une interview, il considère que pour l’horreur mieux vaut un style un peu rugueux, brouillon, pas trop précis ni trop beau. Car cela renforce la sensation inconfortable. Et même si je trouve que son style est devenu plus précis avec le temps, il conserve ce côté irrégulier avec des hachures et des traits assez gras, en particulier lorsqu’il dessine toutes sortes d’horreurs (c’est moins visible sur des humains « normaux ».) C’est ce qui rend son style mémorable. C’est vrai que Junji Ito n’est probablement pas le meilleur dessinateur du monde d’un point de vue technique, mais pour véhiculer les sensations qu’il veut, il convient parfaitement.

 On finit sur une note mignonne ?  © 1989 Junji ITO

On finit sur une note mignonne ?
© 1989 Junji ITO

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La BO du jour

52 comments

  • Bruce lit  

    Je commence à ne plus savoir où-que-j’ai-lu-quoi avec Ito. Ton article est un excellent aide-mémoire avec ce Oshikiri qui revient à chaque histoire. J’avais trouvé cet album contre-productif et l’ai revendu à un prix d’ami à un copain au dernier Comic-Con.
    Je veux dire que le principe de répétition est déjà présent dans l’oeuvre de Ito et il en rajoute avec un héros-incarnation. De la mémoire que j’en ai, ils’agit sûrement de l’album où l’ambiance était lugubre à souhait mais la chute complètement ratée. Ce moment où comme parfois chez Gaiman je me dit « Oui….et ? ». Alors je sais bien que la construction importe plus que la conclusion mais pour moi non, pas dans un récit de 10 pages. Ah si, en te relisant, L’INTRUS était excellent mais pas suffisamment pour que j’hésite à m’en séparer. Si j’avais su que mon déménagement était programmé sans doute aurais-je eu plus de scrupules.
    Ce n’est pas mauvais hein et je ne contesterai pas ta note. Mais j’ai lu des bouquins de cet auteur qui m’ont le plus marqué, pas plus tard que la semaine dernière avec LES FRUITS SANGLANTS, malsain et dérangeant à souhait.
    Tel est le propre de cet auteur. Je l’adore et une fois lu il me fait 6 mois pour vouloir en relire d’autres. C’est bien en tout cas de le retrouver ici grâce à toi. C’est un auteur majeur.

    • matt  

      Pas de soucis. On a nos grilles de lecture ou d’appréciation qui diffèrent c’est tout^^
      En effet la chute ne m’intéresse pas des masses chez Ito. Il n’explique pas souvent de toutes façons. Mais l’ambiance lugubre de cet album est au top pour moi. Il te rend une maison flippante sans la transformer en vieux manoir plein de toiles d’araignées très sombre. C’est une maison moderne mais…il te rend ça inquiétant.

      Bon…par contre je n’ai pas lu les Fruits sanglants. Tu me tease là^^ C’est un des seuls que j’ai jamais pu choper. J’ai lu l’histoire des fruits sanglants sur le net, avec sa variation sur les vampires. Mais le reste du recueil…aucune idée de ce que c’est.
      Donne le moi !!!^^
      Bon je rigole…
      Fais nous un article dessus alors.

      • Bruce lit  

        Bon je rigole…
        Fais nous un article dessus alors.

        Hummm…Pas plus inspiré que ça….
        Non, je ne connais pas LA VILLE SANS RUE.

  • matt  

    Un que je regrette d’avoir revendu c’est La ville sans rue. Tu l’as celui là ?
    Bon techniquement j’ai trouvé la moitié des histoires un peu décevantes et un potentiel pas complètement exploité malgré de super idées. Mais à force de lire Ito, je me dit que les idées seules déjà c’est super intéressant, même quand on ressent qu’il expérimentait.
    Comme je l’ai dit dans mes articles, parfois dans ses premiers travaux comme Tomie (ou même Hallucinations qui n’est pas jeune), ou encore « le voleur de visages », Ito teste des trucs qu’il développera mieux après. Le mec publiait au départ des mini histoires dans un magazine. On le sent murir avec les années. Mais du coup même les histoires moins abouties font partie de la « mythologie » du monsieur je trouve.
    Je n’ai pas gardé la ville sans rue, ni le cirque des horreurs. Et je commence à le regretter^^

  • Présence  

    Selon ses propres mots dans une interview – Un article avec une énorme surprise à l’intérieur Mattie, tu aurais lu une interview ? 🙂

    Au-delà de la boutade, j’aime bien voir les articles successifs sur cet auteur : il se dessine ainsi un une vision de son œuvre, ses thèmes récurrents, ses forces narratives (et le fait qu’il n’est pas un auteur à chute), ses forces et faiblesses graphiques. sa capacité à se renouveler.

      • Présence  

        Merci pour ces interviews.

        En lisant la première, je me suis demandé si tu avais déjà tenté des mangas de Kuazo Umezu, comme L’école emportée, qui m’avait tenté pendant un temps. C’était surprenant d’apprendre qu’il n’est pas passé par la case assistant.

        Dans la deuxième interview, j’ai bien aimé les questions avec leur réponse sur la peur avant tout humaine, et sur le fait que Junji Ito renouvelle le genre du récit de peur.

        Mes passages préférés dans la troisième interview : l’appentis avec le sol en terre, l’analyse du succès de Tomie auprès du lectorat féminin, sa fascination pour le grotesque, et la nature de ses propres peurs.

        • matt  

          Oui c’est marrant son histoire de salle de bains qui lui faisait peur^^

          Bruce, je n’ai testé que la femme serpent de Umezu, je t’en avais parlé, je n’ai pas été convaincu. ça accusait un peu le poids des années. Mais je n’ai peut être pas démarré avec son meilleur boulot.

        • matt  

          Et la 3eme interview en anglais confirme cette impression de cauchemar sans queue ni tête de son histoire « les ballons aux pendus » dont j’ai parlé dans « le voleur de visages »
          Pas d’explication non plus. Juste un rêve carrément bizarre et flippant. C’est un peu ça Ito. Il expérimente, couche sur papier des délires cauchemardesques à la limite du ridicule comique, mais il y a quelque chose qui marche du tonnerre. Tu ne liras ça nulle part ailleurs quoi.

          Son expérience sur la peur de la guerre, sa fascination du grotesque est en effet intéressante.
          Et j’aime bien le fait qu’il semble humble. Il dit sans souci qu’il ne cherche pas à faire profondément réfléchir les lecteurs. Il veut expérimenter et créer des situations de peur ou de malaise.

  • Steve  

    Ça fait drôlement envie cette bd Matt puisque je suis très preneur des histoires de monde parallèle… quelque part ça me fascine. Les planches qui illustrent ton article sont très accrocheuses et le fait que ce soient des petites histoires devraient m enchanter! Je pourrai demander à bruce de me la prêter !!! Ah mais non il l a revendu……
    Ton descriptif des Murs m a fait penser au film Parasite ou les pauvres se cachent dans un bunker derrière un buffet collé à un mur. Cette pièce ou ce passage est souvent plongé dans le noir, donnant un côté inquiétant et reconnaissable alors que pas forcément montré.
    On retrouve d ailleurs chez Lynch cette perte de repère dans les couloirs de l appartement de lost highway ou les labyrinthes de rideaux rouges dans Twin peaks…
    Très intéressant aussi ta remarque sur les qualités graphiques pour dégager de l horreur dans les bd. On peut dire qu en cinéma c est la même. Si c est trop propre ça fait moins peur… d ou la terreur qui peut surgir des Freddy ,vendredi 13 ,Halloween etc…
    a ce propos il y a une série sympa c est blood ride: 6 épisodes de 26 mn!!! Et sans aucun lien entre elles très proches de l horreur années 80. Le format est les histoires font penser plus à la 4 eme dimension version violente qu à black mirror (car beaucoup moins ambitieux)

    • matt  

      Je n’ai toujours pas vu Parasite…

  • Surfer  

    En cette période de confinement, j’ai un peu de temps.
    Entre un appel téléphonique et un échange de mail, je peux faire du rangement dans ma bédéthèque.
    J’utilise, un logiciel de gestion pour répertorier mes BD. Je m’amuse à étudier les stats: le nombre d’albums par genre, la répartition par éditeurs, auteurs…

    En faisant cela, je me suis rendu compte que mes mangas peuvent se compter sur les doigts d’une main ! ( ma collection comprend, tout de même, 885 albums)
    Pour un amateur de BD je me dis que ce n’est pas normal, que je dois louper plein de trucs et qu’il va falloir que change tout ça.

    D’autant plus que je trouve que la qualité des comics est à la baisse.
    Ton article est donc le bienvenue.

    Le format du manga que tu présente me plait bien.
    Un volume de courtes histoires qui forme un tout indépendant de tout autre.
    Ce qui me fait peur c’est la chute des histoires qui est, semble-t-il , souvent ratée !
    Il me semble que c’est quand même la chose la plus importante dans un récit court !
    Il faut réussir à étonner, à donner un attrait à une histoire où le nombre de page n’a pas permis le développement de l’intrigue.
    Une fin déstabilisante est ce qui rend le format intéressant !

    Me conseillerais-tu tout de même ce manga !

    je n’ai pas envie d’être déçu par mon initiation au genre.

    • matt  

      Dans une histoire courte, la chute est le plus important ?
      Pas nécessairement. Pas dans le domaine de l’horreur et du fantastique où l’absence d’explication peut faire partie de l’élément effrayant.
      Si tu n’aimes pas les films comme Cube (le premier) qui n’explique pas ce que c’est que le cube, tout ça…et que tu étais ravi de l’explication militaire de merde dans Cube 2, bah…cet auteur n’est pas pour toi^^
      Il s’agit d’expérience émotionnelles avant tout chez Ito. Il s’inspire de Lovecraft aussi, et Lovecraft il n’y a pas vraiment de chute non plus. Il se passe des choses étranges, au delà de la compréhension, les personnages meurent ou deviennent fou…et c’est tout.

      Après si tu veux tenter cet auteur (mais euh…tu ne trouveras plus rien dans le commerce, tout est épuisé…), ne commence pas forcément par celui là.
      Commence peut être par Tomié, ou Remina, Black Paradox ou Le mort amoureux. Les recueils de courtes histoires les moins abstraits, comme Le tunnel

      Tout est chroniqué ici, cherche avec letag Junji Ito^^ Tu en apprendras davantage pour savoir si c’est pour toi.

    • matt  

      Bruce trouve souvent que c’est « raté » la chute. Mais Bruce n’est pas un lecteur de Lovecraft non plus^^
      Pour moi ce n’est pas forcément raté. Ito ne s’intéresse pas forcément à la chute, c’est tout. Il le dit lui-même dans ses interviews : il veut mettre mal à l’aise. Et parfois l’absence de réponse contribue à ça. C’est plus sensoriel qu’intellectuel ses récits.
      ça me dérangerait dans de la science-fiction, mais pas dans le fantastique/horreur

    • matt  

      On ne va pas revenir sur le débat de la nécessité d’avoir une réponse claire hein^^
      (j’ai même pas lu ta réponse hier parce que j’avais peur qu’on finisse par s’engueuler avec un sujet sensible comme la religion. Donc je ne sais pas comment ça s’est fini hier…^^ Dois-je aller voir ? Est-ce que tu m’insultes de colère ?^^)

      • Surfer  

        @Matt,
        Il m’en faut beaucoup pour me mettre en colère. Nos échanges ont été courtois et enrichissants. Je respecte ton point de vue.
        Tu peux aller sans problème voir ma réponse qui tourne toujours autour de la même chose.
        Tu peux aussi voir la réponse que j’ai donné a Bruce, qui avait relancé le débat.

        Sinon merci pour ton aide concernant les mangas. Je vais lire les chroniques de Junji Ito en me servant du tag.
        Pour info j’aime bien le 1er CUBE et je n’aime pas le second. Je crois que pour, le coup, on est sur la même longueur d’onde.
        J’aime aussi les expériences émotionnelles et j’ai beaucoup lu Lovecraft 😉

  • Steve  

    Surfer, j adore ton système de rangement!!! Moi, je classe mes dvd par auteur, genre, chronologie, thème, nationalité et acteur… autant te dire que c est casse tête mais quand j ai fini rien qu en les regardant j en dégage du bien être !!!!

    • matt  

      Je trie un peu pareil mes DVD.
      Enfin d’abord le genre (tous les trucs d’horreur sur le même rayon^^), ensuite forcément si j’en ai 4 du même réalisateur, je les mets à côté. Et du coup forcément si j’ai 4 films japonais à côté par exemple, ben je vais mettre les autres films asiatiques pas loin^^
      Chronologie pas trop…ou alors si ça date des années 50, je ne vais pas les mettre à côté des films des années 2000. Mais entre 1946 ou 1952, ou entre 2003 ou 2005…rien à carrer de les mettre dans l’ordre^^

    • Surfer  

      @ Steve,

      Ce n’est pas « mon » système de rangement. En fait je me sert du logiciel Web ( » bdphile » pour être précis) qui est un outil gratuit en ligne. Il y existe aussi une application pour téléphone mobile qui est pratique lorsque tu fais des achats dans les foires ou les brocantes.

      J’utilise cette plateforme pour ranger mes BD dans mes étagères et les retrouver rapidement.
      Elle permet d’avoir des stats, connaitre la valeur de ta collection avoir des listes d’achats, gérer tes prêts… C’est relativement complet.

      Il manque cependant un système de notification qui t’indique en temps réel à partir de ta liste d’achat la sortie de la BD neuve que tu attends..

  • matt  

    J’aime bien cette réponse dans son interview sur planeteBD :

    « Parmi vos thèmes de prédilection, on retrouve notamment les déformations physiques, la folie humaine, et l’incursion de l’irrationnel dans des cadres réalistes. D’où vous vient l’attirance pour ces thématiques ?

    Concernant les déformations physiques, je pense que cela apporte un aspect horrifique, surtout lorsque cela touche à des êtres humains. Je ne trouve que peu d’intérêt à représenter cela sur des animaux, c’est moins impressionnant, il n’y a pas d’identification. La peur vient de la désacralisation des corps, ce qui fait que je mets plus en avant les bouleversement physiques plutôt que psychiques. Mais ces deux thèmes finissent par se rejoindre, car quand le corps ou le monde est en proie à des phénomènes aussi iréels, le seul moyen d’y survivre est de plonger dans la folie. Cela peut paraître surprenant, mais je comparerais ça à l’amour : lorsque l’on est amoureux, notre perception du monde change et l’on sombre quelque part dans une forme de démence ! (rires)

    Concernant l’incursion de l’irrationnel, j’ai lu beaucoup d’oeuvres fantastiques et de science-fiction dans ma jeunesse. C’est donc devenu, quelque part, un réflexe de lecteur, et par extension, un réflexe d’auteur. »

    Et aussi celle-là^^ :

    « Trés souvent, vos nouvelles horrifiques se terminent sans que les personnages n’aient trouvé une réponse ou une solution à leur problème. Pire, pour le lecteur on les quitte souvent alors qu’ils sont en train de sombrer de plus en plus. Pourquoi ces choix ?

    C’est dans ma façon d’être, mon caractère ! (rires) J’affectionne les fins violentes, un peu vicieuses. « 

    • Présence  

      J’aime beaucoup la réponse sur les déformations physiques.

  • Bruce lit  

    @Steve : aie, attention, Matt va éternuer …tiens…on fait un essai :
    Matt ?
    (oui, chef? )
    Lynch !
    (Tchoum !)
    Ah ah ! Lynch, Lynch !
    (Tchoum, tchoum !)

    (Le mec est allergique, c’est rigolo, hein)….

    Les mangas de Ito sont idéaux pour découvrir les mangas : adultes, sans pitié et sombres. Sans doute un peu trop. Matt ne me contredira pas, ses héros sont faibles et subissent souvent les événements sans avoir aucune chance.
    MAIS
    ces mangas sont édités en sens japonais. Avec un peu de pratique, tu parviendras à lire à l’envers en moins d’une heure. Ta nièce de 9 ans en est capable 🙂

    @Surfer et Matt :

    J’ai vu la semaine dernière le film PLATFORM sur Netflix qui sera à mon avis un film de référence pour les années à venir. Bcp de très bonnes choses mais une fin la plus merdique du monde qui gâche tout et transforme un film féroce et cruel en connerie sans nom.

    • matt  

      Connais pas PLATFORM.
      Mais ça me fait penser que des fois il vaut mieux « pas de chute » ou « pas d’explication » plutôt que « révélation merdique et pas originale » ^^

      Les ambiances de Lynch moi je veux bien. Poser une ambiance il sait faire. Après il raconte je sais pas quoi avec des symboles partout machin que je comprends rien et que ça m’énerve^^
      Mais il parait que c’est profond et symbolique et tout et tout…
      Mais pour l’atmosphère ok il sait faire.
      Faites lui adapter du Ito et s’il s’en tient à la trame du mangaka sans vouloir faire des métaphores de jesaispasquoi en changeant les acteurs au milieu, faisant intervenir des liliputiens ou whatever random shit, je pense que ça pourrait le faire^^
      Et j’aime bien son Elephant man.

  • Steve  

    Surfer
    Merci pour le logiciel! Ça peut vraiment me servir pour ma collection de 33 tours!!
    Matt avais tu vu l antre de la folie et si oui l as tu aimé ?

    • Surfer  

      Steve,
      je ne pense pas que le logiciel soit adapté aux œuvres musicales.
      La base de données de bdphile ne contient que des BD.
      Mais, je pense, qu’en cherchant un peu, tu pourras trouver l’équivalent musical sur le net.

      Je suis aussi amateur de vinyles. J’en possède quelques un. Malheureusement pas suffisamment pour nécessiter l’emploi d’un logiciel.
      J’ai notamment des originaux des Beatles des années 60, dont leur tout premier album enregistré lorsqu’ils faisaient leurs premiers concerts en Allemagne. Ringo Starr ne faisait pas encore partie du groupe.
      J’ai aussi quelques originaux du Floyd, dont l’œuvre maitresse « The Dark Side of The Moon » qui est le disque parfait lorsque je veux tester la qualité sonore d’une platine disque.

    • matt  

      Oui j’ai l’antre de la folie en DVD et je le trouve très bien^^ Un des meilleurs Carpenter.

    • Jyrille  

      Pour les disques, il faut utiliser Discogs. Enfin c’est une des plus connues.

      J’ai un peu commencé à cataloguer mes bds avec Bubble, mais je ne sais pas si je vais pas prendre BDGest au bout d’un moment…

  • Matt  

    Pour ma part, je ne sais pas si Bruce le ressent de la même façon (peut être pas vu son jugement sur ce tome), à force de lire du Junji Ito, j’ai tendance à ressentir l’impression que toutes ses histoires, même les moins bonnes, contribuent à créer son univers bizarre. Parce qu’il se renouvelle, ça c’est sûr. Et du coup à un moment, rien que les idées folles, sans résolution, contribuent à ajouter une pierre à l’édifice. Comme si c’était juste un « fait divers » qui a eu lieu dans son univers perché.
    Du coup j’en arrive à regretter de m’être séparé même des tomes qui m’ont moins plu.

    Et sinon c’est intéressant ce qu’il dit sur l’adaptation en anime de ses histoires. ça semble être de bonne facture. ça pourrait permettre à certains qui ne trouvent plus les mangas ou qui ne veulent pas lire à l’envers de prendre connaissance du monsieur. hein Tornado ? Eeeeh oooh ! Oui je sais que tu ne viens plus du tout sur les articles de manga, mais on parle anime là ! Aniiimmme ! Non, tant pis il ne verra jamais ce message^^

    • Bruce lit  

      @Matt : Ah, si un jour y a de l’animé Ito, je prends tout de suite.
      Il n’y a pas de mauvais Ito. Même ce que je n’aime pas de lui va dans le haut de gamme. Il se renouvelle à chaque fois sur les intrigues, ce qui est en soi une gageure. Par contre, et c’est ce qui me lasse chez lui, c’est le traitement de ses personnages qui n’ont jamais l’ombre d’une chance et aucune personnalité. Pour le coup, sa comédie sur les chats est bizarre mais pour une fois, il change de registre et ça j’aime bien aussi.
      Ps : tu n’as pas répondu à Steve sur l’antre de la folie.

      • matt  

        Mais arrête avec tes personnages^^ Il s’en tape Ito.
        Il le dit dans ses interviews ; c’est le concept qui vient d’abord et il fait graviter des personnages autour, et il avoue lui-même ne pas trop savoir quoi en faire parfois.
        Et je trouve pour le coup que Oshikiri a de la personnalité dans ce recueil^^

        Mais il y a un anime Ito ! T’as pas des troubles de la mémoire toi ? Tu m’en avais parlé toi-même, un lecteur sur facebook en parlait.
        Et je te dis justement qu’il en dit du bien dans l’interview en anglais au dessus. Il dit forcément du bien d’un truc qui existe^^

        https://www.youtube.com/watch?v=AB80iKVv47s

  • steve  

    Surfer
    en effet après une brève recherche, je me suis rendu compte de la bourde que j’avais faite sur le logiciel… Beatles, Floyd… je vois que nous avons les mêmes gouts !!

    • Bruce lit  

      @Steve : vraiment, puisque tu dévores tout NETFLIX, tu DOIS voir les 2 saisons de l’ATTAQUE DES TITANS qui sont diffusées depuis la semaine dernière. C’est du WALKING DEAD mais en mieux !

      • steve  

        attention je ne suis pas un fervent défenseur de Netflix. je suis juste à l’affût de nouveauté et d’histoires à voir, u!n peu comme un certain B… qui rentrerait dans une boutique de BD et où les vendeurs diraient : »oh merde, encore lui… »
        Plus sérieusement, ma passion c’est les films et aujourd’hui par pénurie de qualité cinématographique les séries… et encore avant j’achetais les dvd pour avoir le top du top… Hélas comme il l’a été souvent dit ici maintenant il faut s’abonner à telle ou telle chaine pour voir quelque chose de son choix et de plutôt passable… j’essaie donc juste de trier un programme d’à peu près passable à la perle rare… Netflix, j’y suis en écran partagé grâce à un pote et en ce moment j ‘ai ocs grâce à une offre canal…du coup je vais pouvoir me voir ténèbres de ARGENTO et revoir les Y’a t ‘il un pilote dans l’avion… et cela m’a permis de voir Westworld, prochainement la fin de Deadwood… j’ai encore râté la 3éme saison de letlovers…
        Pour le coup Matt si tu aimes les mondes paralèlles, j’espère que tu as vu Westworld!!! (bon, je reconnais qu’il ya 2-3 épisodes de trop par saisons… pour moi le format idéal est de 6 à 8 épisodes…) et/ou The DARK (Bruce ne manges pas tes doigts… et puis c’était bien Derrick…)
        en tout cas, merci Matt et Surfer grâce à vous, je viens de réaliser que j’avais perdu le dvd de l’antre de la folie … arf…

        • Bruce lit  

          Hors de question que je m’inflige DARK. Je termine GODLESS ces jours-ci et malgré que l’on soit là dans du haut-de-gamme j’y trouve déjà des longueurs.

  • matt  

    D’ailleurs Bruce, tu devrais lire « les épouvantails » publié dans le voleur de visage
    Ou « l’accord » dans Le mystère de la chair
    Ou « Gentle goodbye » dans Fragments of horror

    Et tu verras que Ito sait raconter de belles histoires aussi, centrés sur les personnages et le deuil.

    • Bruce lit  

      Ah, tu m’intéresses.
      Sur les animés, n’oublie pas que tu as à faire à un quasi cinquantenaire et qu’à mon grand dam, ma mémoire n’est plus ce qu’elle était. Et je ne caricature pas. Ce qui m’était autrefois naturel m’est désormais plus difficile : il m’arrive de faire du Wikipedia désormais pour trouver tel ou tel nom d’artiste quand autrefois tout me venait naturellement.

      • Kaori  

        « Ce qui m’était autrefois naturel m’est désormais plus difficile : il m’arrive de faire du Wikipedia désormais pour trouver tel ou tel nom d’artiste quand autrefois tout me venait naturellement. »
        Ça me fait ça aussi, et pourtant je suis tout juste quadra… C’est insupportable 🙁 (et forcément flippant, vu la maladie de ma grand-mère 🙁 )

    • matt  

      Bon ok…
      Mais ça m’étonne vu que c’est toi qui m’avait montré le truc sur Facebook. Je t’avais même dit que je me méfiais des adaptations quand j’étais content de la version papier. Mais du coup si les retours sont bons, je jetterai peut être un oeil.

      Ces 3 histoires mentionnées sont belles. Retourne lire mes articles si tu n’as plus de mémoire^^
      C’est assez rare de sa part, mais Ito ne fait apparaitre aucun monstre, il n’y a personne qui subit un destin horrible. Ce sont grosso modo des histoires de fantômes poétiques, même si…un peu tristes forcément. Mais mémorables.

  • matt  

    Ito dit justement du bien de l’adaptation de « gentle goodbye » (aussi traduit lingering farewell) dans l’interview anglaise que j’ai mise au dessus.
    Il trouve que l’adaptation anime peut tirer des larmes au spectateur.
    Déjà que c’était une triste et « belle » histoire en manga…

  • matt  

    Ito sort un artbook pour ses 30 ans de carrière, ça arrive le 10 mai (en anglais)
    Qui veut avoir un recueil plein d’images pour faire des cauchemars ?^^

  • matt  

    Ito a apparemment adapté un roman de Osamu Dasai « no longer human » récemment.
    Le manga (en anglais, vu que plus personne n’édite Ito chez nous bordel !) est sorti fin 2019

    https://www.youtube.com/watch?v=ZpPIJC45RG8

  • matt  

    C’est marrant parce que Ito ne se voit pas spécialement comme un auteur pour adultes (putain ! Ils lisent quoi au Japon les ados ?)
    Du coup dans cette adaptation de No longer human, il est dit dans la vidéo qu’il a pu aller plus loin et ajouter des éléments très sombres et sans espoir…
    Bordel ! ça doit être fun !!! C’est livré avec une corde pour se pendre ?^^

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