Suce ma hache ! (Sláine – The Brutania Chronicles 1)

Sláine – The Brutania Chronicles 1, par Pat Mills & Simon Davis

PRESENCE

VO : 2000 AD / Rebellion

VF : /

Regard de braise  © 2000 AD

Regard de braise
© 2000 AD

Par ordre de parution, ce tome fait suite à Slaine: The Book of Scars (prog 1844 à 1849) qui célébrait les 30 ans d’existence du personnage. Le présent tome est le premier d’une tétralogie. Celui-ci comprend les chapitres parus dans les numéros (progs) 1874 à 1886 du magazine hebdomadaire 2000 AD en 2014, écrits par Pat Mills (le cocréateur du personnage, PAT MILLS Interview ), peints en couleurs directes par Simon Davis. Il commence par une introduction d’une page écrite par Pat Mills en 2014. Il comprend également 2 cartes : l’une d’Albion, la suivante de l’île Monadh. Il se termine avec une postface d’une page rédigée par Simon Davis, 22 pages d’études graphiques et de couvertures, et enfin de très courtes biographies des 2 auteurs. Ce tome comprend 82 pages de bande dessinée.

À une époque mythologique où les troyens ont commencé la conquête d’Albion, Sláine et Gort sont en marche pour retrouver des voleurs de trésors de la déesse. Sláine raconte l’histoire du guerrier grièvement blessé Cethern qui tuait chaque chaman lui disant qu’il allait mourir. Finalement, les deux compagnons arrivent devant les 3 pilleurs. Ils passent à l’attaque : Gort s’occupe du fuyard, Sláine charge les 2 autres. Avant de tuer le dernier, il écoute ce qu’il a à dire : ils ont été chargés par un dénommé Kark de Bladnoch, de dérober les trésors de la déesse pour les remettre à des fomoriens. Gort a été blessé pendant son combat. Sláine le laisse au bon soin d’un chaman et se rend à Bladnoch à dos de bison. Arrivé au village, il demande où se trouve Kark.

Sláine pénètre dans la hutte de Kark, et lui indique qu’il est assoiffé. Kark lui sert gentiment un verre et commence à raconter ses problèmes. Sláine le laisse parler sans l’écouter, en pensant à la manière de le tuer, se rendant compte qu’il ne va pas pouvoir utiliser sa hache du fait de la faible hauteur sous plafond. Il convainc Kark de sortir à l’extérieur, prétextant une odeur persistante de fumée à l’intérieur. Une fois sorti, Sláine se rend compte qu’il s’est remis à écouter ce que raconte Kark, comment il a remis les trésors aux fomoriens, comment sa fille Sinead a refusé de se soumettre et leur a craché au visage, ce qui lui a valu d’être emmenée de force à l’île Monadh gouvernée par les seigneurs Drune. Cette circonstance fait changer d’avis Sláine qui décide de se rendre à Monadh. Mais avant il doit aller célébrer la fête de Beltaine, la troisième fête celtique, où il est attendu pour jouer le rôle de l’homme vert dans la cérémonie. Mais alors qu’il a allumé un feu à la belle étoile pour passer la nuit, une femme vient de la mer sur une petite embarcation.

Beltaine  © 2000 AD

Beltaine
© 2000 AD

Sláine a été créé en 1983 par Angela Kincaid et Pat Mills, ce dernier ayant écrit toutes les aventures du personnage. Cette histoire débutée en 2014 représente un événement car elle s’étale sur l’équivalent de 4 tomes, avec un nouvel artiste. Sa tâche est rude car il succède aux artistes initiaux (Massimo Belardinelli, Mick McMahon, Glenn Fabry) et surtout Simon Bisley qui a défini la tonalité visuelle ultime du personnage avec Sláine: The Horned God et Clint Langley qui a réussi à marquer autant les esprits avec la tétralogie Sláine: The Books of Invasions. Dans l’introduction, Pat Mills énonce explicitement son plaisir d’avoir pu collaborer avec un artiste à la hauteur de ses illustres prédécesseurs. Il indique également que pour cette nouvelle phase de la vie de Sláine, il a souhaité s’éloigner des légendes associées à Tír na nÓg, et broder sur la légende de l’origine troyenne des Bretons, associée à la légende de Brutus de Bretagne, environ 1.100 avec JC. Le lecteur prend bien sûr au pied de la lettre la déclaration de l’auteur, assez surpris de le voir parler de redémarrage ou peut-être de réinitialisation (reboot).

De fait la narration visuelle de Simon Davis est très personnelle, établissant un lien avec Simon Bisley du fait qu’il travaille en couleur directe, très différente de l’apparence roman-photo des pages de Clint Langley. Il s’agit d’un artiste ayant travaillé pour le magazine hebdomadaire 2000 AD pendant une vingtaine d’années sur des série comme Sinister Dexter avec Dan Abnett, et sur l’excellente série Ampney Crucis Investigates: Ville Bodies de Ian Edginton. Il avait déjà mis en images une histoire de Pat Mills : Black Siddha. Les pages donnent l’impression d’avoir été réalisées directement à la peinture. Les pages en fin de tome montrent la technique de l’artiste : d’abord des recherches graphiques en couleurs pour la conception graphique des personnages, quelques portraits à la peinture à l’huile pour les personnages principaux, des croquis de chaque page en petit format, puis une version avec les couleurs principales, puis les pages définitives avec des tracés encrés, et enfin le passage à la peinture gouache directement sur les pages encrées.

Les étapes d'une page  © 2000 AD

Les étapes d’une page
© 2000 AD

Dès les premières pages, le lecteur est effectivement frappé par la forte consistance de ce qui est représenté, au point de provoquer une impression tactile. Dès la deuxième séquence, il est épaté par la conception graphique des huttes qui ressemblent à des crânes avec leur rangé de dents sous forme de pierre formant la base. Tout du long de ce premier tome, il est enchanté par des visions inventives débarrassées de tout cliché visuel : l’homme vert de la fête de Beltaine, la forme des sirènes, la procession de monstres sur la chaussée reliant Albion à Monadh, le harnachement du bison d’Europe, le géant contre lequel se bat Sláine en arrivant sur Monadh, le Sluagh qui imprègne Sinead, et bien sûr les 4 seigneurs Slough. Le lecteur est tout de suite impressionné par la capacité de Davis de faire sien les personnages, en leur conservant leurs caractéristiques, sans singer Bisley, Langley ou un autre de ses prédécesseurs.

Les étapes préparatoires pour chaque page portent leur fruit à la lecture. L’artiste a bien abordé sa mise en page sous l’angle de la narration visuelle, avant tout, ce qui correspond à l’étape des petites vignettes. Il réalise entre 3 et 6 cases par pages, ce qui lui permet aussi de réaliser des images plus grandes pour faire ressortir le spectaculaire ou l’horrifique d’une situation. Il envisage sa page de manière globale, utilisant ou non des bordures de case tracées, des cases disposées en bande horizontale ou des images juxtaposée, voire entremêlée. Il dose son mode de représentation entre une approche descriptive et une approche plus impressionniste en fonction des séquences, en fonction des cases. Il embrasse pleinement la dimension mythologique du récit, ne s’en tenant pas à des éléments réalistes, mais usant de licence artistique, à commencer par la tenue improbable de Sinead, et aussi les peintures sur les visages, la taille de la hache de Sláine toujours aussi peu maniable dans la réalité, et bien sûr l’apparence des différentes créatures monstrueuses. Le lecteur se rend compte au bout de quelques pages que Simon Davis réussit à transcrire et à faire passer le sentiment de merveilleux qui accompagne les aventures de Sláine, dans ce monde baigné de mythologie.

Dans une contrée de légende  © 2000 AD

Dans une contrée de légende
© 2000 AD

Simon Davis impressionne également par sa capacité à gérer le niveau de détails de ses représentations, sans que le lecteur ne s’en aperçoive. S’il est pressé, il peut dévorer les images rapidement, s’en tenant à l’impression globale, sans chercher à déguster chaque case. S’il veut profiter de sa lecture et la faire durer, il peut s’attarder sur chaque case et observer un petit détail comme l’absence de nez des villageois de Bladnoch, ou la forme de la boucle d’oreille de Sláine. Il se rend également compte de la cohérence impressionnante des visages des principaux personnages, et de leur expressivité. Sans en avoir l’air, l’artiste fait passer le vague sentiment de lassitude de Sláine, grâce à des nuances d’expression. De séquence en séquence, le lecteur remarque la forme un peu particulière du visage de Sinead qui n’est pas celui d’une beauté classique, ou celui très lisse des personnages féminins habituels. Ainsi il leur insuffle des traits de caractère qui sont montrés, sans que le scénariste n’ait besoin de les expliciter dans les dialogues.

De page en page, le lecteur prend également conscience des émotions qui le traversent de manière organique, en réaction à ce qu’il lit. Ainsi, il sourit tout naturellement quand le premier géant perd sa tête, dans une succession de postures dans un dessin en double page. L’artiste arrive à mêler la description de la chute de la tête, la surprise du géant, l’impassibilité de Sláine, avec un effet à la fois premier degré pour raconter ce qui se passe, à la fois d’humour pince-sans-rire irrésistible. De ce point de vue, Pat Mills a raison de chanter les louanges de Simon Davis, et de parler de redémarrage, l’artiste ayant fait sien l’univers visuel du personnage pour en proposer son interprétation personnelle.

Plus dure sera la chute  © 2000 AD

Plus dure sera la chute
© 2000 AD

Il est certain qu’un lecteur étant tombé dans la marmite de la déesse (ayant découvert et lu toutes les aventures de Sláine) est rassuré par les premières pages sur la qualité de la narration visuelle et qu’il se détend pour apprécier la narration tout aussi personnelle de Pat Mills. Il est certain aussi que cette nouvelle histoire attire de nouveaux lecteurs séduits par les pages de Simon Davis, mais ayant besoin de s’adapter au déroulement de l’histoire. La première séquence se déroule en respectant les attendus : être intelligible de tous les lecteurs, mettre en œuvre une logique de cause à effet d’une case à l’autre. Le lecteur sourit en découvrant l’anecdote racontée par Sláine, tout en assimilant les informations relatives à sa situation présente avec Gort. À la sixième page de l’histoire, Sláine indique que tuer Kark devrait être une mise à mort simple, phrase reprise comme titre de cette première partie.

Néanmoins le lecteur expérimenté note la référence aux trésors de la déesse, évoqués par exemple dans LE DIEU CORNU , mais pas explicités ici. Il tombe rapidement sur une rupture narrative de type absence brutale de transition quand Sláine évoque la fête de Beltaine, et il y en a une autre tout aussi abrupte quelques pages plus loin. Effectivement la compréhension du lecteur novice est fortement mise à l’épreuve, avec une référence à Niamh le temps d’une page, puis une autre à Lord Weird Slough Feg, essentielle à la compréhension de l’intrigue. Il est encore possible de mentionner la race des Cyths, mentionnée comme l’ennemi ultime, mais jamais présentée ou expliquée, apparue dans le tome 2 Sláine Time Killer. Par contre pour le lecteur familiarisé avec l’histoire de Sláine, ces références sont évidentes et faciles à comprendre.

Suce ma hache  © 2000 AD

Suce ma hache
© 2000 AD

Comme à son habitude, Pat Mills a choisi une intrigue linéaire facile à suivre. Sláine doit aller sauver Sinead. Il fait baigner son récit dans un environnement mythologique dont il a le secret : la légende de l’origine troyenne des Bretons. Comme il l’indique dans sa préface, cette légende est relativement peu utilisée dans la fiction ; par contre elle reste à l’arrière-plan, sans devenir un pivot de l’intrigue. Comme d’habitude, Sláine combat des individus incarnant le mal et devant être éliminés, des ennemis qu’il est légitime d’occire d’un point de vue moral. Leur chef s’appelle Slough Gododin et le scénariste a su créer un nouvel ennemi intéressant, avec une motivation solide et crédible : il n’est pas juste méchant parce qu’il est méchant. Il s’avère qu’il est aussi un être psychopompe, c’est-à-dire un conducteur des âmes mortes. Mis à part les 2 solutions de continuité narratives, la lecture s’avère facile et divertissante au premier degré, avec des visuels originaux et vivants. Au fur et à mesure des séquences, le lecteur comprend progressivement ce que Pat Mills a voulu dire en parlant de redémarrage. Il ne s’agit pas d’effacer l’histoire personnelle de Sláine pour redémarrer à zéro, mais d’écrire une nouvelle phase de sa vie.

Le lecteur retrouve Sláine un peu changé. Il n’hésite toujours pas à se lancer dans la bataille et manier sa hache Brainbiter pour pourfendre ses ennemis, mais il arbore un air plus réfléchi, moins impétueux. Il se comporte de manière un peu assagi, écoutant avant de foncer dans le tas, avec un visage exprimant une forme de confiance née de l’expérience tout en étant aussi plus conscient de sa faillibilité, plutôt que nourrie de la force et d’une attitude bravache. Le fait que son attitude soit un peu plus posée ressort par comparaison avec celle de Sinead plus impétueuse.

Une présence féminine  © 2000 AD

Une présence féminine
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Bien sûr, le lecteur retrouve le thème principal de l’œuvre de Pat Mills : l’oppression par une classe dirigeante. Les seigneurs Drunes conduisent des expérimentations sur les êtres humains qu’ils maintiennent dans la servitude en usant de la religion comme un opium calmant le peuple. Il rajoute un sarcasme bien senti sur la religion, avec une petite avec une scène d’autoflagellation moqueuse, puis en indiquant que ne pas comprendre permet de se reposer sur les croyances. Mais Pat Mills ne radote pas encore et il aborde d’autres thèmes, souvent avec un humour pince-sans-rire très anglais. Le lecteur ne peut pas se retenir de sourire quand un seigneur Drune diagnostique Sláine comme étant atteint du mal de l’héroïsme, et même à un stade aggravé, ce qu’il assimile à une forme de pulsion de mort. Le lecteur se rend compte également que les expérimentations menées par les Cyths et par les Drunes s’apparentent à de l’eugénisme forcé, introduisant un jugement de valeur sur les applications de la génétique, couplée à une forme de domestication des êtres humains, du grand Pat Mills.

À chaque nouvelle histoire de Sláine, les attentes du lecteur sont déraisonnables. Il veut une grande saga, un artiste exceptionnel, une intrigue accessible et intelligente, tout ça dans le genre Barbare énervé massacrant des monstres. Ce premier tome d’une nouvelle saga dépasse toutes ces attentes déraisonnables, sous réserve que le lecteur soit déjà familier de l’histoire de Sláine.

Mortification par auto-flagellation  © 2000 AD

Mortification par auto-flagellation
© 2000 AD

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Puisque Delirium commence à rééditer le légendaire Slaine de Patrick Mills, Présence propose de revisiter le destin du Barbare de Pat Mills accessible à tout nouveau lecteur.

La BO du jour : Attention avec cette Hache !

33 comments

  • Présence  

    Oui, pour l’instant il n’y a que la VO. Mais Delirium s’est lancé très récemment dans une édition VF très soignée de Sláine, en reprenant le format VO. Si le succès est au rendez-vous, ça va demander un peu de temps pour en arriver à ce tome qui est environ le quinzième de la série.

  • Eddy Vanleffe  

    Délirium passé l’obstacle ravageur du prix, c’est de la bonne came…
    j’ai une liste d’attente de trucs…
    Bravo à eux en tout cas

    • Présence  

      Laurent Lerner effectue un travail éditorial d’une qualité extraordinaire, avec plus de bonus que dans les éditions VO originales. Il avait même réussi à imprimer les pages couleurs de La grande guerre de Charlie, en couleurs, alors que la version deluxe britannique les avait imprimées en noir & blanc.

    • Matt  

      Oui tiens je m’attendais à ce que tu commences par le début avec le premier volume Delirium. Je sais que tu lis en VO mais le teaser de Bruce sur Facebook reprenait, si je ne m’abuse, la couverture de Delirium. Or, ce ne sont pas les mêmes épisodes que tu nous présentes ici.

      Alors moi j’ai une question qui tue : c’est comme Conan, découpé en plusieurs histoires relativement indépendantes (malgré une ascension au trône progressive de Conan), ou il faut tout lire du début à la fin ?
      En gros si je prends le volume Delirium, je vais avoir un gros « à suivre » frustrant qui va m’obliger à attendre les 30 tomes suivants ou pas ?

      • Présence  

        De mon expérience, il faut surtout lire les tomes dans l’ordre parce que Pat Mills ne fait quasiment jamais de rappel.

        Bruce choisit tout seul comme un grand les illustrations pour facebook (je n’ai pas encore regardé celle de ce matin). La construction de la série a été progressive, Mills n’avais pas un plan préétabli à l’échelle de 40 ans, dès 1983. Le premier tome paru chez Délirium a l’avantage de reprendre l’ordre chronologique et le format des recueils de 2000 AD. Tu peux trouver un commentaire dessus sur amazon. Suite à la lecture du premier tome, la frustration potentielle provient du fait que tout ne s’est pas fait en jour et que la maturation vers le Sláine de l’histoire d’aujourd’hui connaît des hauts et des bas.

        Pat Mills est passé par une phase plus SF avant Le dieu cornu, avec donc moins de mythologie celtique. Les responsables éditoriaux de 2000 AD ont parfois affecté des dessinateurs un peu en décalage sur certaines histoires entre Le dieu cornu (mis en images par Simon Bisley tout feu tout flamme) et La geste des Invasions (mis en images par Clint Langley avec une obsessin du détail photographique hallucinante). I y a donc certaines histoires qui s’écartent de la mythologie celtique avec plus ou moins de bonheur à mes yeux. Mais faire l’impasse sur un tome, c’est prendre le risque de ne pas comprendre qui est un personnage, ou ce qui a amené Sláine ou un autre à changer d’attitude.

        • Matt  

          Bon ok alors on ne peut pas sauter de tome.
          Mais peut-on par exemple lire le premier tome et s’arrêter ? Ou les 2 premiers tomes puis s’arrêter ? Ou est-ce que TOUT se suit comme une longue série ?
          Je veux pas me retrouver piégé à devoir tout acheter ce qui va suivre en fait.

          • Présence  

            Si on peut lire le premier tome et s’arrêter : c’est comme faire la connaissance d’une personne et s’en éloigner, soit parce qu’il n’y a pas d’affinité, soit du fait des hasards de la vie.

    • Matt  

      Et il est de toi le titre de l’article ? ça ressemble à du Bruce^^

      • Présence  

        Oui, le titre est de moi : c’est une traduction littérale du cri de guerre de Sláine : Kiss my axe !!! Jeu de mot sur Kiss my ass. 🙂

      • Matt  

        Hum…pour moi kiss c’est embrasser, pas sucer^^ ça devient un peu porno dit comme ça.

        • Présence  

          J’ai trouvé que Baise ma hache n’avait pas la même nuance que Suce ma hache. Mais le sous-entendu sexuel est présent dans les 2 versions. 🙂 C’est une traduction avec le cul entre 2 chaises, perdant aussi le jeu de mot en cours de route.

          • Bruce lit  

            C’est une traduction avec le cul entre 2 chaises
            Le printemps arrive Présence ?

          • Présence  

            Ce qu’il y a de bien, c’est que quelle que fut ma réponse, j’aurais été repris. L’expression entre 2 chaises a été choisie sciemment, en sachant pertinemment que si j’utilisais un langage plus policé, il y aurait quand même eu une remarque.

            L’expression Kiss my ass contient une part de vulgarité assumée que je n’ai pas retrouvée avec Baise ma hache, d’où mon choix d’une autre formulation, avec la conscience aiguë que la traduction n’est pas mon métier.

  • Tornado  

    Et bien moi j’ai la collection Nickel Editions avec Geste des Invasions tome 1, 2 et 3, Intégrale Le Dieu Cornu, Intégrale Tueur de Démons et Intégrale Slaine l’Aventurier. Je n’ai jamais compris dans quel ordre les lire, je n’ai jamais compris si cette collection de 6 albums constituait une intégrale de la série et, du coup, je ne les ai jamais lus… 🙁

    • Présence  

      L’ordre de lecture

      1 – Sláine : l’aube du guerrier (VF Délirium)
      2 – Time killer (pas de VF)
      3 – Sláine the king (pas de VF)
      4 – Le dieu cornu (VF)
      5 – Tueur de démons (VF)
      6 – Seigneur du chaos (VF publiée par Nickel Productions)
      7 – Le trésor des anglais (VF partielle par Soleil)
      8 – The Grail War (pas de VF)
      9 – Lord of the Beasts (pas de VF)
      10- Le livre des Invasions (3 tomes VO)
      11 – Sláine l’aventurier (VF)
      12- The book of scars (pas de VF)
      13 – The Brutania Chronicles (4 tomes VO, pas de VF)

      • Tornado  

        Merci Beaucoup.
        C’est fou comme les collections VF ont publié leurs bouquins dans le chaos le plus total. Ça n’a aucun sens dans la mesure où, comme tu l’expliques, il faut tout lire dans l’ordre depuis le début ! 🙁
        Les Geste des Invasions tome 1, 2 et 3, correspondent donc à ce que tu appelles « 10- Le livre des Invasions (3 tomes VO) » ?

        • Présence  

          Oui, j’ai fait la liste un peu vite : effectivement il faut lire Geste des invasions.

          En cherchant sur amazon, on trouve d’autres éditions, par exemple Le dieu cornu publié par Zenda (en 2 ou 3 tomes), Slaine, Tome 6 : La reine des sorcières (publié par Glénat), Slaine, tome 7 : Le Nom de l’épée (publié par Glénat), Slaine tome XI : Le roi de coeur (publié par Soleil)…

          • Matt  

            L’aspirine est vendue avec pour s’y retrouver ?

          • Présence  

            L’article de wikipedia VF est plus détaillé sur l’aventure éditoriale :

            Zenda : tomes 1 à 4 (première édition des tomes 1 à 4)
            Glénat (collection « Zenda ») : tomes 1 à 7 (première édition des tomes 5 à 7)
            Soleil : tomes 8 à 11 (première édition des tomes 8 à 11)
            Nickel : Geste des invasions tomes 1 à 3 (première édition des tomes 1 à 3)

      • Matt  

        Punaise !
        Bon…c’est bien que Delirium commence par le début, mais on n’est pas près d’avoir l’intégrale pour tout de suite^^

        • Présence  

          Oui, non seulement Délirium est une petite structure qui ne publie qu’une poignée d’ouvrages par an, mais en plus il faut croiser les doigts pour que Sláine trouve un public dans la longueur, ce qui n’est pas gagné du fait des caractéristiques atypiques de la série par rapport aux conventions du genre.

  • Eddy Vanleffe  

    C’est un univers que je connais très mal, le dessin peint de Bisley me faisait fuir quand j’étais plus jeune…
    je pensais d’ailleurs qu’il avait tout fait alors que non…
    On sent la variante de Conan punk en kilt quand même …
    il est amusant que depuis les artistes tirent leurs influences vers des trucs plus « light » comme la planche sur le bison tout droit sortie de Princesse Mononoke

    • Présence  

      Simon Bisley a 1 histoire de Sláine à son actif, mais elle a durablement marqué les esprits, en grande partie grâce à son exubérance graphique.

      La variante de Conan punk en kilt : en ce qui concerne les images du présent article, c’est une formulation trompeuse, parce que le personnage a grandi d’histoire en histoire, modelé par la mythologie celtique qui lui donne une identité à nulle autre pareille. Pour reprendre une conversation de cette semaine, je me garderais bien de faire des rapprochements d’influences, parce qu’à mes yeux je penserais d’abord au Death Dealer de Frank Frazetta, avant Princesse Mononoke.

  • Jyrille  

    Les scans donnent vraiment envie. Je suis admiratif de tes connaissances en Slaine (et on sent tout ton amour pour ses auteurs), puisque je n’ai lu que les Simon Bisley publiés chez Zenda, soit une seule histoire en quatre tomes je crois. J’ai très envie d’aller voir ce que fait Delirium… bon sang il me faut des sous !

    En tout cas je jetterai un oeil si je vois cette bd car les scans sont prometteurs. C’est rassurant de voir que tous les genres d’histoires ont leur place de nos jours : pirates, super-héros, HF, SF, drames, thrillers…

    « À chaque nouvelle histoire de Sláine, les attentes du lecteur sont déraisonnables. Il veut une grande saga, un artiste exceptionnel, une intrigue accessible et intelligente, tout ça dans le genre Barbare énervé massacrant des monstres. » Superbe conclusion tout à fait vraie et juste.

    La BO : bah du classique. Du psyché flippant… Ah, je vous file les paroles :

    Down, down. Down, down. The star is screaming.
    Beneath the lies. Lie, lie. Tschay, tschay, tschay.
    [Sound of Waters blowing into the microphone]
    [Light screaming from Waters]
    Careful, careful, careful with that axe, Eugene.
    [Very loud and prolonged scream]
    [Another very loud and prolonged scream]
    [Waters blowing into the microphone]
    [Light screaming from Waters]
    The stars are screaming loud.
    Tsch.
    Tsch.
    Tsch.
    [Low groaning sound from Waters]

    Voilà, vous avez quatre heures.

    • Présence  

      Les attentes du lecteur sont déraisonnables… c’est effectivement de moi que je parle.

      Tous les genres d’histoires ont leur place de nos jours : ça reflète exactement mon point de vue. L’augmentation de la production de BD (quelle que soit leur provenance) a malheureusement paupérisé les auteurs, mais elle a aussi permis une diversification extraordinaire, chaque éditeur voulant se positionner sur tous les marchés de niche. Quel que soit son genre de prédilection, le lecteur est assuré de pouvoir trouver son bonheur, et très souvent de très bonne qualité.

  • Kaori  

    Je suis toujours fascinée par la façon dont tu nous décris ton expérience de lecteur, Présence.
    Tu portes une attention à chaque détail, c’est impressionnant.

    J’ai l’impression que tu procèdes souvent comme ça : d’abord un résumé « mise en bouche » de l’histoire, puis une étude de l’oeuvre graphique et ensuite ton ressenti, non ? Ce qui donne des analyses particulièrement pointues. J’ai failli demander ce que voulait dire « travailler en couleur directe » mais je suppose que c’est ce que tu as détaillé juste après.
    Ta façon de détailler cette mise en forme donne envie d’en savoir plus sur l’impression des bandes-dessinées : comme rendre au mieux le travail de l’artiste sur du papier glacé…
    Très instructif en tout cas.

    • Présence  

      C’est effectivement souvent ça : un résumé des premières pages pour se faire une idée de comment c’est raconté, un développement sur l’intrigue et les thèmes, et un développement sur les sensations graphiques. Les commentaires dont je suis le plus content sont quand j’arrive à formuler l’interaction entre intrigue et dessins, comment les 2 se complémentent, mais j’ai dû mal à exprimer cette spécificité de la bande dessinée.

      Couleur directe est un terme technique que j’ai appris par Tornado. La définition de wikipedia :

      « La couleur directe est une technique de bande dessinée. C’est un procédé de mise en couleurs dans lequel la couleur et les tracés de contour au noir ne sont pas séparés : chaque planche de bande dessinée est alors un petit tableau à part entière. Il n’est pas rare que les textes des phylactères soient, tout de même, réalisés à part. »

      • Kaori  

        Hum… est-ce que ça veut dire qu’il n’y a pas d’encrage ?

        • Présence  

          Oui, si tout est fait en couleur directe, il n’y a pas d’encrage. Soit il n’y a pas de trait de contour du tout (comme un tableau réalisé à l’aquarelle), soit le trait de contour est réalisé à la peinture. Il s’agit d’une technique assez exigeante et il arrive souvent que l’artiste opte pour un mixte entre couleur directe et forme détourée.

          • Kaori  

            Merci pour ces informations complémentaires 🙂 .

  • JP Nguyen  

    Attention, tentative de parodie pour excuser mon commentaire tardif :

    Ce commentaire peut être lu indépendamment de tout autre.
    La lecture d’une review de Présence fait naître des attentes déraisonnables : on voudrait saisir l’intrigue sans avoir à la lire, tout en préservant le plaisir de la future découverte. On voudrait comprendre le dessin à travers un savant décorticage tout en se gardant le droit de ne pas aimer le style, malgré les qualités mises en avant.
    Arrivé au terme de l’article, force est de constater que les attentes ont été comblées.
    Punaise, il est fort ce Présence ;-)!

    • Présence  

      Excellent : ça me fait penser à quelque chose, mais je n’arrive pas à retrouver quoi. 🙂 🙂 : )

      En tout cas, j’ai ri à haute voix devant mon ordinateur, et ça, ça n’a pas de prix. Merci de tout cœur JP.

    • Jyrille  

      Magnifique, JP !

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