Sur la piste de Charles Xavier (Le run de Joe Kelly et Steve Seagle)

Hunt for Xavier par Joe Kelly, Steve Seagle, Chris Bachalo et Adam Kubert

Article de BRUCE LIT

VO :  Marvel

VF : Panini, Hachette 

1ere publication le 17/01/18- MAJ le 10/10/21

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Poussez pas derrière ! © Marvel Comics

Cet article portera sur la saga Hunt for Xavier (Sur la piste de Xavier) et plus globalement sur les Xmen de Joe Kelly et Steve Seagle des 90’s.

Nous couvrirons ainsi les épisodes 360 à 364 de la série Uncanny Xmen et X-Men 80 à 84.  Au dessin nous retrouverons Adam Kubert et Chris Bachalo avec des intérims signés Steve Skroce et Brandon Peterson.

Cette histoire est parue en VF dans une collection Marvel Best Sellers de Panini. C’est une collection de poche assez économique où il faut plisser un peu des yeux pour déchiffrer un lettrage pas des plus jobards.  La traduction reste cependant de qualité, entendez-par là sans Geneviève Coulomb.  En VO cette histoire est ressortie en TPB en 2015 mais sans les couvertures chromées de l’époque. 

Nous sommes en octobre 1998 et les années dorées des Xmen sont désormais derrière eux.  Ils vivent encore sous perfusion du run de Scott Lobdell et de Fabian Nicieza qui aura fait des mutants le best-seller de ces années là. Que s’est il passé ? Et bien Lobdell fatigué des ingérences de Bob Harras dans ses histoires s’est barré juste après Opération : Zéro Tolérance.

Oh, ce n’est pas comme si John Lennon avait quitté les Beatles, Lobdell étant un sympathique faiseur qui ne brillera pas de son génie par la suite ni chez Marvel ni chez DC. Seulement voilà : cet ancien étudiant en psychologie savait écrire les X-Men aussi bien voire mieux que le vénérable Chris Claremont (sur la fin). En outre l’américain pilotait les deux titres X-men ainsi que X-Calibur qui se plantera dans les grandes largeurs avec Warren Ellis.

Excalibur#92 : un Colossus jaloux va tabasser à mort un sous-John Constantine (Pete Wisdom). Le personnage va avoir besoin de réhabilitation après cette ânerie…  © Marvel Comics

En gros, Marvel ne le sait pas encore mais c’est la merde. Avec Lobdell, les personnages avaient chacun leurs voix/voies et surtout une unité qui leur manquera par la suite. Lorsque Kelly et Seagle débarquent, ils marchent encore sur ses plates bandes, ses bonnes et mauvaises idées. Après Zero Tolérance, l’équipe est éclatée : Scott Summers est grièvement bléssé et en convalescence auprès de sa rousse qu’il n’a pas encore appris à cocufier. Pyslocke et Archangel font des galipettes dans les rocheuses.  Bishop, un des personnages clé de l’époque est perdu dans l’espace.  Joseph/Magneto collabore avec le Mossad et Sabra. Iceberg qui a mené les X-Men pendant l’assaut de Bastion est de nouveau au chevet de son papa. Gambit suite à sa trahison dans le numéro 350 est toujours porté disparu. Tout comme Charles Xavier, aux mains des autorités depuis Onslaught (1996).

Il ne reste donc dans les têtes d’affiche que Wolverine (toujours sans adamantium au grand désespoir des fans de l’époque), Storm et Rogue pour encadrer Marrow (une jeune morlock terroriste, seul nouveau personnage intéressant de l’époque), Cecilia Reyes (dont les auteurs auront vite fait le tour) et l’épouvantable Maggot (sûrement le X-Man le plus détesté de l’histoire de la franchise).

La tension est à son maximum entre Wolvie et la jeune terroriste Marrow © Marvel Comics

Dans les premiers mois, les lecteurs n’y voient que du feu : Seagle et Kelly bouclent des arches narratives et le font plutôt bien. On se rappellera du dénuement total de nos héros dans un hôtel Xavier vidé de tout: Les X-Men n’ont plus de salle de dangers, plus de Cérebro, mais aussi plus de chambre, de papier peint ou de frigo (un vrai rapiat ce Bastion !).  Assez traumatisés, les mutants doivent recommencer de zéro dans des épisodes marquants : la difficile intégration de Marrow dans l’équipe, son affrontement avec Wolverine, et sa rencontre avec Archangel dans les tunnels Morlocks.

Mais une poignée d’épisodes ne suffisent pas à relancer une franchise à bout de souffle et très vite s’impose une constatation : cette équipe est mortellement chiante, il faut absolument réintroduire des poids lourds mais qui ? Parce que à ce stade, le fan ne sait plus qui fait partie de l’équipe.

Couverture chromée et iconique de Pacheco (sa dernière pour la série), le retour de Colossus, Kitty et Kurt dans l'équipe : sur le papier, on nous promettait du lourd. En fait, ce sera plutôt du lourdingue....

Couverture chromée et iconique de Pacheco (sa dernière pour la série), le retour de Colossus, Kitty et Kurt dans l’équipe : sur le papier, on nous promettait du lourd. En fait, ce sera plutôt du lourdingue…. © Marvel Comics

Sur la piste de Xavier est donc une commande éditoriale, un message dans une bouteille : démerdez-vous pour me retrouver des X-Men fulmine Bob Harras !  Sans Xavier ou Cyclope pour mener l’équipe, celle-ci s’adresse directement à son lecteur : bon,euh…., on fait quoi là ? Notre leader est tombé, notre mentor nous a trahi, les membres historiques se sont barrés, Wolvie est pas en forme et c’est même pas sûr qu’il reste du PQ aux toilettes !

Kelly et Seagle vont donc devoir refragmenter le disque dur : retrouver et surtout réhabiliter Charles Xavier.  Ils décident également de ramener dans le giron de la série mère Nightcrawler et Kitty Pryde qui hibernaient chez X-Calibur depuis des années ainsi que Colossus, qui rappelez-vous, avait trahi les X-Men pour rejoindre Magneto dans l’espace. Il réintégrera X-Calibur dans des épisodes affligeants comme Warren Ellis en avait le secret. Rendons grâce à Kelly et Seagle de rendre ici à Peter Raspoutine sa personnalité sage et sensible.

Le come back de Gambit et ses secrets continuent d'intriguer Rogue

Le come back de Gambit et ses secrets continuent d’intriguer Rogue © Marvel Comics

Dernier à rejoindre la première division:  Gambit qui revient ajouter sa touche canaille au grand coeur et romance prise de tête avec une Rogue toujours tourmentée.  Il va falloir faire oublier que le Cajun est complice du –gasp– Mutant Massacre et que toute son équipe le méprise ouvertement.

Mon souvenir très négatif de l’équipe s’est un peu atténué à la relecture de cette histoire 20 ans après.  Bien entendu à aucun moment ces commandes éditoriales ne tiennent la route en terme d’écriture ou d’originalité face à la pire histoire d’un Grant Morrison. Mais pour un amoureux des personnages, ce fut réconfortant d’y retrouver des personnages bien écrits, fidèles à eux-mêmes, notamment un Gambit à l’autodépréciation dissimulée derrière des sourires charmeurs, la poignante solitude affective de Rogue et la rancune tenace de Logan envers Peter.

Même le savoir faire d'Adam Kukert n'y fera rien : ces épisodes sont chiants !

Même le savoir faire d’Adam Kukert n’y fera rien : ces épisodes sont chiants ! © Marvel Comics

La présence arrogante de Marrow permet pendant cette quête à chacun des X-Men de lui expliquer son rapport au fondateur des X-Men et l’importance de sa cause . Quant à Xavier, rendons grâce à Adam Kubert de donner à cet homme physiquement diminué une aura indéniable emprunte de sagesse, de compassion et de force tranquille.

Pour le reste, euh, c’est vraiment mauvais. Certes, nous l’avons vu, le cahier des charges de Kelly et Seagle était conséquent, mais….200 pages, 10 numéros pour en arriver là ? On n’est pas chez Gaiman, quoi ! Ce qui n’était déjà pas bien passionnant à l’époque où les retrouvailles avec Xavier étaient d’actualité, ça l’est encore moins 20 ans après !  Il faut déjà se colter une intrigue lénifiante de missiles nucléaires dont on ne comprend rien à rien avec une mise en page insipide de Bachalo, incapable de mettre en scène les nombreux dialogues de ces histoires.

Franchement, vous avez envie de lire ça ? © Marvel Comics

On enchaîne ensuite sur une autre purge : la rencontre de faux X-Men dont l’identité ne restera pas mystérieuse bien longtemps. Non seulement, il s’agit d’un artifice narratif grossier pour rallonger une sauce déjà infecte, mais  l’apparence de ces personnages est épouvantable : c’est simple, à la seconde où vous les voyez, vous les détestez déjà et vous n’avez qu’une seule envie : que ces personnages puants disparaissent à jamais (c’est ce qui arrive d’ailleurs, non seulement Seagle et Kelly les abandonnent en cours d’intrigues mais plus personne ne se rappelle de l’existence de ces tocards).

Car le grand oeuvre des deux scénaristes reste encore à venir (accrochez-vous) : ces faux Xmen ont été créés par l’ordinateur….Cerebro (hein? ). Celui-ci infecté par les nanosentinelles de Bastion durant Zero Tolerance est désormais un être autonome (un peu comme Danger chez Whedon. Cap-ti-vant vous dis-je….) qui cherche à répertorier tous les mutants de la planète (c’est pas poli de bailler sans mettre la main devant la bouche !).

Quizz  express : sans Wikipédia, ni google, qui peut me nommer en 10 secondes ces X-Men ?

Quizz express : sans Wikipédia, ni Google, qui peut me nommer en 10 secondes ces X-Men ? © Marvel Comics

Ce méchant Cerebro part donc à la recherche de Xavier (zzzz) pour fusionner avec lui sauf que voilà : il y a deux bios-signatures du vieux chauve à travers le monde ! Pourquoi ? (bon, moi-même, je me sens crevé là….). En fait, une de ces signatures est une jeune enfant, Nina, qui va rendre à Charles sa télépathie pendant que lui, entraîne des raclures comme Blob, Post ou Le Crapaud sur l’île d’Alcatraz…..
(…..)
Vous êtes encore là ? Parce que vraiment c’est aussi chiant à lire qu’à résumer….Jamais une enquête n’aura été menée de manière si laborieuse avec aussi peu d’intérêt ou d’enjeu dramatique. Non seulement ce Dark Cerébro arrive à être encore moins futé qu’une sentinelle de base mais il n’y a même pas de bastons pour sauver l’ensemble de l’évanouissement. Tout cela est incompréhensible : mais pourquoi se compliquer autant la vie pour une histoire aussi nulle ?  C’est presque beau quand on y pense : Kelly et Seagle se sont barrés juste après ça, à croire qu’ils se sont autant emmerdés à écrire cette pièce que nous à la lire…

50% Cerebro, 50% Predator, 100% vilain le plus naze de la licence

50% Cerebro, 50% Predator, 100% vilain le plus naze de la licence © Marvel Comics

Kelly et Seagle déclareront qu’ au bout de 15 numéros, ils avaient dit tout ce qu’ils avaient à dire et qu’ils étaient fatigués des ingérences éditoriales. Euh…Pour une fois , on peut comprendre que les pontes Marvel aient vu rouge avec ces deux là….Signe du peu d’égards que leurs histoires représentent dans la mythologie mutante : aucun des deux ne sera amené à témoigner dans le livre entretien de Tom de Falco sur les 50 ans de la licence.

Joe Kelly continuera dans la lancée avec des épisodes de DD aussi insipides avant de rencontrer un certain succès avec….Deadpool. Quant à Steven Seagle, il signera pour Vertigo une sympathique (mais très dispensable) minisérie : House of Secrets avant de pondre un putain de chef d’oeuvre : Its a bird, enfin capable de tutoyer Neil Gaiman.  Enfin, nos mutants continueront péniblement leur destinée sous l‘égide irrégulière d’Alan Davis avant de retrouver leur éclat 3 ans plus tard chez Grant Morrison. Qui se montrera pourtant incapable de leur insuffler ce petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme.

Les mutants attendent leur sauveur...

Les mutants attendent leur sauveur… © Marvel Comics

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Après Zero Tolerance et avant Grant Morrison, il se passe quoi chez les mutants ? L’inénarrable Hunt for Xavier, lauréate pour l’histoire la plus nulle des 90’s où les Xmen affrontent…Cerebro ! Dézinguage chez Bruce Lit.

La BO du jour : les Xmen chassent Xavier. Attention à ce que la proie ne devienne pas le chasseur (olé).

62 comments

  • Tornado  

    C’est un dessin (Bachalo, Skottie Young, Ramos) que je trouve très régressif, effectivement. Je ne suis pas d’accord sur le fait que ça n’a pas de répercutions sur les scénarios. Ça atténue l’intensité des récits à cause d’une esthétique très ado, voire très enfantine. C’est purement formel, ça n’a rien à voir avec le fond de l’histoire, mais sur la lecture, ça a forcément un impact.
    Notez que je n’ai pas nié le talent de ces dessinateurs, mais juste dit que je n’aimais pas ça.

    • Matt  

      C’est pas que ça n’a aucun impact effectivement. Mais t’étais le premier à reconnaitre que Picsou c’est enfantin sans être régressif et débile…avec pourtant un style cartoony coloré gentillet. Mais Ramos et tout ça, c’est un truc d’attardé régressif ? Moi pas comprendre. ça ne se marie pas avec n’importe quel scénario effectivement, mais par exemple peut être que ça collerait pour Fables comme le dit Bruce.
      J’ai bien noté que tu ne contestes pas le talent des mecs, j’essaie juste de comprendre ton raisonnement^^

  • Matt  

    Moi je trouve aussi que parfois le décalage entre la noirceur de l’histoire et le dessin étrangement gentillet peut créer un malaise inhabituel.

  • Matt  

    En réalité le boss est un as du déguisement et il prend plusieurs formes. Sa forme originelle est celle d’un Tanuki…cette espèce de raton laveur avec d’énormes couilles (et il se bat avec). Oui, oui c’est une bestiole folklorique. Je crois qu’il y en a un dans un Miyazaki aussi (Pompoko), le Tanuki étale son scrotum par terre et les gens sont assis dessus.

    http://p1.storage.canalblog.com/14/63/420656/87180240_o.jpg

    Ah le choc des cultures^^

    • Jyrille  

      Pompoko est un studio Ghibli mais n’est pas de Miyazaki. D’ailleurs il faudrait que je voie ceux qui me manquent…

    • Matt  

      Ah oui pardon, mais c’est de Isao Takahata, qui a fait « le conte de la princesse Kaguya » et « le tombeau des lucioles » qui sont aussi des chefs d’oeuvre^^

  • PierreN  

    Tout dépend aussi de l’évolution graphique au fil du temps.
    Quand Bachelo rendait des planches plu sombres et détaillés (Shade the Changing Man, Ghost Rider 2099), elles étaient adaptées au ton assez étrange/surréaliste/tendu des séries Vertigo de cette période (pareil pour la conclusion très noire de Generation Next).
    Et Ramos ne fait pas que dans le cartoony gentillet, ça lui est déjà arrivé de faire des scènes violentes/gores de façon convaincante (Wolverine se faisant égorger par une scie circulaire sur une pleine page, ce que Spidey ou Octopus fait subir à la mâchoire du Scorpion dans le numéro 700), et l’exagération de son style permet justement de renforcer l’impact (ce qui fonctionnerait moins avec le trait doux/délicat/élégant de Marcos Martin pour rester sur les dessinateurs de Spidey).

  • Tornado  

    C’est une question de ressenti.
    Si je veux lire un Picsou, je ne veux pas qu’il soit dessiné par Eddy Campbell, mais par Cavazzano. Si je lis un Spiderman, je préfère qu’il soit dessiné par un dessinateur qui aura un style universel plutôt que par un mec qui va avoir un style pour ado branchouille à la Ramos.
    Si je lis un comics de super-héros, je préfère qu’il soit écrit par un mec qui raconte l’histoire dans un style adulte, quand bien même l’histoire est creuse, plutôt que par un mec qui a un style d’écriture qui semble s’adresser à un gamin de 6 ans, quand bien même l’histoire est profonde.
    Mais cette discussion, on l’a déjà eue un millier de fois et je ne cherchais pas nécessairement à la réanimer ^^

    • Matt  

      M’enfin…on n’a jamais parlé de tes ressentis sur le visuel mais plutôt des narrations que tu trouves mal foutues.
      Je ne voulais pas t’agacer en réanimant quoi que ce soit, sorry.

  • Patrick 6  

    L’objectivité selon Bruce… Ce n’est plus une critique c’est un boulet rouge tiré à bout portant ^^
    Bon blague à part figures toi que j’avais acheté tous ces comics mensuellement à l’époque, sans doute porté par une espèce d’hypnose consumériste qui me faisait acheter des séries pour ses personnages, quasi indépendamment de la qualité de l’histoire ! Pour te dire à la même période je m’étais même tapé l’intégrale de la saga du clone par numéro, alors que dieu sait que je trouve maintenant ce truc totalement imbitable ^^
    Bref par contre autant je me rappelle très bien de la saga du clone (que je déteste cordialement comme tu l’as compris), autant il ne me reste quasi aucun souvenir de ces épisodes des X-Men (à part les jolies couvertures en 3D effet métallique).
    J’aurais bien du mal donc à les défendre vu que je ne m’en souviens pas et que surtout il ne me viendrait pas à l’idée de les re-lire maintenant !
    Cependant je te trouve particulièrement sévère avec Chris Bachalo qui est un pur géni du comics ! Son trait et la dynamique de ses pages sont quasi inédits chez Marvel et DC ! Bon par contre le point où je te rejoins c’est qu’en effet il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il dessine de l’indé ! (Son meilleur travail ? Shade the changing man of course !). Je dis souvent que ce dessinateur est trop bon pour faire du super héros ^^
    Très sévère également avec House of secrets une excellente série (parfaitement illustré Teddy Kristiansen dont je suis fan). Ce comics n’avait qu’un seul défaut (mais non des moindres) : son manque de direction, qui faisait qu’au bout d’un moment les personnages et l’histoire tournaient un peu en rond…
    Mais avec des personnages aussi attachants qui a besoin d’une histoire ?? ^^

    • Bruce lit  

      Euh cher Patrick qui manque d’objectivité ?
      -Je me tue à dire et à répéter que Bachalo est à sa place chez Vertigo.
      -House of secrets tourne en rond au bout du cinquième épisode. Je la qualifie de sympathique mais pas inoubliable à cause de ça.
      Mince ! Nous sommes d’accord !

      • Matt  

        Bon et c’est quoi ton problème avec Ellis sur les X-men ?^^
        Et ne me dis pas que ça n’existe pas ! Je veux une vraie réponse.
        Dans les années 90, je connais pas. Mais qu’est-ce qui t’a tellement irrité sur ses Astonishing ? SOn run n’a pas bonne réputation en général mais j’ai beau relire « ghost box » et « Xenogenesis », je n’arrive pas à les trouver mauvais. Suis-je bizarre ?

        • Bruce lit  

          Si tu n’étais pas bizarre cher Matt, tu ne serais pas dans cette équipe.
          Dans ce que je connais du travail d’Ellis, je ne le trouve pas mauvais mais très surestimé. A mes yeux son Not Dead Yet n’a rien de génial. Son Excalibur est médiocre.
          ses Ghost Genesis n’ont pas de grand intérêt à mes yeux. Peut être avec une autre équipe. Mais pour les Xmen on ne ressent pas d’affinité du scénariste avec ces personnages. C’est un travail correctement effectué, mais froid et des obsessions qui ne sont pas les miennes. J’ai lu de lui cette semaine son Karnak que j’ai trouvé sympa mais baclé. Et son Dark Blue absolument répugnant et dénotant son gout pour la crasse.

          • Matt  

            Oui à a limite je comprends le côté froid, qui est assez récurent chez lui (Iron man Extremis qui est glacial).
            Mais disons que je vois souvent son run sur Astonishing cité parmi les pires aux côtés de celui de Austen alors…mince, je trouve ça abusé quand même.

            Surestimé, euh…ailleurs peut être mais il s’en prend plein la gueule sur ce run.

            Je n’ai pas lu les séries que tu cites. En fait j’ai surtout ses Authority, Planetary, Transmetropolitan, Nextwave…et je dois commencer à lire son Stormwatch puisque j’ai les 2 tomes.

            Mais ça reste rigolo de t’entendre parler de son goût pour la crasse quand tu es fan de Ennis. Je trouve Ellis moins dégueu^^ Ou plus modéré, et réellement marrant quand il le veut (alors que Ennis me donne la nausée)
            Certaines personnes me disent qu’ils sont pareils ces deux auteurs et pourtant…^^

  • Lionel  

    Le passage sur le papier toilette est sournois.

    Bravo pour ce tour d’horizon auquel il manque le procès de gambit.

    J’aurai adoré lire ton avis sur ce pur monument.

    • Bruce lit  

      @Lionel : le procès de Gambit, c’est un article à part entière ça. Mais pas tout de suite.
      @Matt :je ne classe pas son travail dans ce qu’il y’a de pire. Pour moi il est insignifiant, sans aucun intérêt ni pour les Xmen, ni même pour les fans des Xmen. J’ai lu ça il y a 3 ans, j’en ai gardé aucun souvenir si ce n’est d’avoir posé le bouquin en me disant pffff aucun intérêt.
      Entre Ennis et Ellis, je dirais quand même que l’univers du premier est très chaleureux, bon enfant, porté sur l’amour et l’amitié, la loyauté envers les siens ce qui me permet de digérer et d’apprécier ses outrances. Même Jesse Custer prend des bains 🙂
      Ellis est pour moi nettement plus radical il multiplie les shock effects comme ce que j’ai lu dernièrement où une femme enceinte est capturée par un psychopathe, attachée, surement violée, et agonise en mettant au monde un enfant pendant que les personnages se battent.
      La scène produit son effet : c’est brutal mais dénote plus d’un fantasme que d’un effort scénaristique.
      Chez Ennis quand Boudin d’amour se fait livre une pizza avec un visage humain dessus, c’est tellement énorme, tellement amené en amont, dans le ton ce que va suivre que ça me fait marrer.
      Ce n’est pas pour rien que le seul travail qui me plaise reste ses Thunderbolts et son humour grinçant.

      • Matt  

        « une femme enceinte est capturée par un psychopathe, attachée, surement violée »

        Voilà chez Ennis tu ne dirais pas « surement violée », tu en serais certain, il ferait en sorte que tu le saches clairement dans une scène bien dégueu. Ou même il essaierait d’amener ça avec humour le mec.
        J’sais pas ses The Boys me répugnent là ou ils font marrer d’autres gens…
        Ellis parfois c’est choquant oui, mais t’as pas la sensation que l’auteur en rigole. Les déboires de Soap dans le Punisher ça me faisait de la peine pour le gars mais t’as l’impression que Ennis t’encourage à te foutre de sa gueule. Sauf que moi ça me faisait pas marrer alors y’a un souci…
        C’est ce décalage qui marche pas chez Ennis avec moi. J’ai la sensation que l’auteur est un enfoiré des fois^^ (c’est pas forcément vrai, mais c’est la sensation que ça me donne)
        Ellis ne va pas être bien subtil non plus mais je ne vais pas avoir l’impression qu’il prend ça à la déconnade.

        « Entre Ennis et Ellis, je dirais quand même que l’univers du premier est très chaleureux, bon enfant, porté sur l’amour et l’amitié »

        Euuh…bah pinaise…tous ses persos sont d’horribles sacs à merde, ça pisse le sang et ça gicle le sperme dans tous les sens…c’est pas ma définition du « bon enfant »^^

        • Bruce lit  

          Jesse Custer aime réellement ses amis, wee huguie est un mec bien, son John Constantine aime Kit. Dans Crossed, la loyauté évite la mort. Red Rover Charlie raconte l’odyssée de trois chiens qui se serrent les pattes. Ces petits instants contrebalancent la violence. . Hoover et Featherstone travaillent pour une ordure mais sont des gens biens. Cassidy est une âme damnée sympathique. Jesse une brute au grand coeur. C’est un univers violent oui mais où la rédemption est possible. Je soutiens que l’univers de Preacher est très chaleureux voire positif pour son lecteur. Même Frank Castle n’est pas infaillible. Il y a de vrais sentiments humains Matt qui font que j’ai confiance en Ennis pour le voyage où il m’amène. En Morrison et Ellis, jamais. Lorsque je lis son Karnak, nous évoluons dans un monde sans valeurs, sans amitié, sans amour, avec un héros qui sait tout sur tout. En m’accrochant jusqu’au sixième épisode , le récit prend une tournure qui me plait d’avantage. Donc c’est ok pour moi. Sauf que si je n’avais pas eu un long trajet, je me serais emmerdé. Ellis est un auteur brillant, psychologue mais il ne me touche pas.

          • Matt  

            Bon je n’ai pas lu ce Karnak donc je ne peux pas dire. Je ne prétends pas non plus que Ellis est parfait. Effectivement son « not dead yet » ne m’a pas spécialement plu, son « James Bond » ne me fait pas envie, etc.

            « Dans Crossed, la loyauté évite la mort »
            Ouais mais y’a aussi des gars qui baisent des poissons par leur évent…(ou alors c’est chez Lapham ?)
            Enfin bon moi non plus je ne dis pas que Ennis est nul. Et je n’ai pas tout lu de lui. Mais ce que j’ai lu, j’ai toujours fini par me dire « pfff…mais pourquoi je vis dans ce monde de merde ? Et pourquoi je lis des trucs qui me font perdre espoir en l’humanité ? »^^

          • Bruce lit  

            C’est une question de perception. C’est exactement ce que je ressens en lisant du Ellis 🙂

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