Welcome to my nightmare ! (La saga Freddy Kruegger)

Welcome to my nightmare : la ballade de Freddy Krueger

1ère publication le 07/09/15- Mise à jour le 09/09/18

AUTEUR : 6 PATRICK FAIVRE

Cet encyclopegeek passera en revue la vie et les morts de Freddy Krueger, l’icône du cinéma d’horreur inventée par Wes Craven disparu le 31 août 2015. Cet article lui est bien évidement dédié….

Une série onirique à souhait © New Line Cinema.  Source : cineparade http://cineparade.eklablog.com/freddy-sort-de-la-nuit-a13222460

Une série onirique à souhait
© New Line Cinema/Metropolitan Vidéo
Source : cineparade 

Il y a 30 ans de cela naissait Freddy Krueger du cerveau de Wes Craven alors déjà connu pour des films comme La dernière maison sur la gauche et La colline a des yeux. Véritable icône du cinéma de genre (et du cinéma tout court), ce personnage a marqué des millions de spectateurs à travers le monde. Bien que mal aimé par les critiques, la série forte de ses 9 films (dont un reboot), a été un franc succès populaire.

Avec un scénario aussi original qu’inventif, Wes Craven a marqué l’inconscient collectif : les habitants de Springwood dans l’Ohio ont nourri une vipère en leur sein ! En effet dans la rue de l’Orme (Elm Street) de cette propre banlieue Wasp, un certain Frederick Charles « Freddy » Krueger a une une vilaine manie : tuer les petites filles et les brûler dans sa cave ! Il ne tuera pas moins de 20 enfants avant d’être arrêté par la police, puis relâché pour vice de procédure ! Les habitants de la rue ulcérés, décidèrent de se faire justice eux même : l’homme sera brûlé vivant dans sa maison !

Les autochtones rentrent chez eux le sentiment du devoir accompli, soulagés d’en avoir fini avec le tueur… Ils ne pouvaient pas se tromper d’avantage ! L’esprit de Freddy reviendra d’entre les morts avec une vengeance diabolique : Tuer les enfants des habitants de Springwood dans leurs rêves ! (il va sans dire que toute mort onirique se traduira par un décès immédiat dans la réalité). Du meilleur au pire la franchise bien qu’inégale mérite largement une étude détaillée et mine de rien revenir sur une série qui aura accompagné toute mon adolescence (et post adolescence) n’est pas une mince affaire !

L’affiche Française et la seule récompense du film à travers le monde…

L’affiche Française et la seule récompense du film à travers le monde…    © New Line Cinema/Metropolitan Vidéo / Source : Allocine 

1 – LES GRIFFES DE LA NUIT (1984).  A nightmare on Elm Street par Wes Craven

Le coup de génie de Wes Craven aura été de dresser dans ce film le portrait d’une jeunesse en difficulté face au monde des adultes qui ne l’écoute pas et ne la comprend pas, dans un contexte d’explosion du noyau familial, le tout saupoudré de transmission intergénérationnelle déficiente… Pas mal pour un film d’horreur non ?

Nous découvrons donc l’odieux Krueger par les yeux de la jeune Nancy Thompson (l’actrice Heather Langenkamp). Cette dernière fait régulièrement des cauchemars d’un homme au visage brûlé et cinq lames tranchantes en guise de doigts. Elle constatera bien vite qu’elle n’est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Son amie sera assassinée dans son sommeil dans des circonstances aussi mystérieuses qu’horrifiques.

Peu à peu les meurtres se multiplient et Nancy découvrira la terrible réalité et le « crime » de ses parents dont elle devra payer le prix… Le seul moyen pour elle d’éviter de ne pas passer à la moulinette : ne jamais s’endormir !

Freddy n'a pas peur de se mouiller (Heather Langenkamp non plus d’ailleurs)

Freddy n’a pas peur de se mouiller (Heather Langenkamp non plus d’ailleurs) /  © New Line Cinema /Metropolitan Vidéo / Source : Metro 

Premier film sorti par la maison de production indépendante New line cinema (qui auparavant ne se chargeait que de la distribution de films universitaires) une partie du succès de la firme a été longtemps associé à celui de la franchise. Malgré les efforts de cette dernière le film sera classé R à sa sortie (soit « Restricted » et interdit au moins de 17 ans). Certaines scènes auront même droit aux affres de la censure, la version intégrale ne sera finalement visible qu’au moment de la sortie des dvd !

Le film marquera le début de la carrière de Johnny Depp (ici dans un second rôle) avant même d’avoir signé pour la série Jump Street ! Le brushing bien affuté sa prestation ne passera pas inaperçue. Mais quoi qu’il en soit la véritable révélation du film, c’est Robert Englund lui-même, qui incarnera le croque mitaine à la perfection !

Wes Craven n’a pas choisi un débutant, l’acteur a déjà une dizaine de film à son actif (même s’il s’agit le plus souvent que de seconds rôles) et surtout un an plus tôt il a été révélé par la série télévisée V où il incarnait Willie un gentil extraterrestre… Cette fois ci sous le maquillage d’un grand brulé, exit la gentillesse, inquiétant et charismatique la prestation de l’acteur est indissociable du personnage de Freddy !

A noter que malgré son succès populaire le film n’obtiendra qu’une seule récompense de la profession : Le prix de la critique à Avoriaz (avec Robert De Niro comme président du jury, excusez du peu) – Le grand prix quand à lui cette année là fut décerné à Terminator. Petit détail amusant : Pour trouver le nom de son Boogeyman, Wes Craven utilisera celui d’un jeune garçon qui le brutalisait durant son enfance ! L’histoire ne dit pas si le Krueger en question s’est reconnu une fois arrivé à l’âge adulte…

Soyons honnête, en dépit de son concept génial, le film a un peu vieilli… Les effets sont parfois plus kitchs qu’effrayants, mais l’ambiance est essentiellement inquiétante, notamment grâce à une musique anxiogène à souhait… On sent la peur monter progressivement chez les personnages, d’autant plus que Freddy n’est fort habilement visible que 15 minutes après le début du film !

Le long métrage surfe sur la vague montante des Slashers (en clair les tueurs d’adolescents en série) avec des films comme Vendredi 13 ou Halloween, tous deux les parents illégitimes de Freddy…Du reste le réalisateur a parsemé son film de clin d’œil et de références cinématographiques à ses ainés : Nancy dans sa quête désespérée pour rester éveillée regarde Evil Dead à la télé ! On peut également entrapercevoir dans une scène le masque de Hockey du Jason Voorhees (le tueur de Vendredi 13)

2- LA REVANCHE DE FREDDY (1985) A nightmare on Elm Street part 2 : Freddy’s revenge par Jack Sholder

Bon ici les choses se compliquent… Interrogé sur la question Wes Craven tient des propos lapidaires sur ce film. Outre le fait qu’il a été écarté de la production, il faut avouer que ce 2éme opus n’a rien de passionnant !

Le résumé : Cinq ans après la fin du précédent film, la famille Walshes s’installe dans l’ancienne maison de Nancy Thompson. Le fils Jesse (qui dort dans l’ancienne chambre de Nancy) commence à avoir des cauchemars… Sa petite amie Lisa, trouve le vieux journal intime de Nancy où elle a consigné ses cauchemars et sa rencontre avec Freddy. Il n’en faut pas plus pour comprendre que Krueger est revenu et que son but est d’utiliser Jesse pour sortir du monde des rêves et de rentrer dans notre réalité !

Reprenant en cela l’idée finale du premier film mais en l’étirant au maximum comme un chewing-gum, le résultat n’est pas très convaincant. Difficile de ne pas rire lorsque Freddy arrivant dans notre monde se retrouve au bord d’une piscine à poursuivre des jeunes hommes body buildés plus grand que lui ! On imagine bien Freddy se faire maraver par des footballeurs dans la réalité…

Au final le film ne sera qu’un teen-movie pas vraiment effrayant. Pas d’une grande originalité par rapport au premier non plus, si ce n’est une scène très ambigüe évoquant un viol masculin sous la douche ! Du reste le traitement des corps des hommes laisse planer le doute sur l’orientation sexuelle du réalisateur…
L’homo-érotisme de ce film n’a pas fini de faire débat ! Ce sera ceci dit le seul questionnement que soulèvera ce film, pour le reste c’est Waterloo morne plaine, on en s’ennuie ferme devant ce film pas très palpitant…

3 – FREDDY 3 : LES GRIFFES DU CHAUCHEMAR (1987) A nightmare on Elm street : Dream warriors par Chuck Russell

Ce troisième opus est la suite directe du premier film (le second film est purement et simplement zappé de la continuité des Freddy ! et c’est bien mieux ainsi). Après l’échec du deuxième film, on proposa à Wes Craven de revenir sur le projet, celui-ci bien que pris par un autre film accepta d’en écrire le script. Si au final son histoire sera très largement réécrite on ressent malgré tout que l’esprit de l’original est revenu pour ce film.

Ainsi donc six ans après la première apparition de Krueger, une certaine Kristen Parker (jouée par Patricia Arquette dans un de ses tout premiers rôles) fait à son tour des rêves obsessionnels à propos du monstre d’Elm street… Sa mère ne voit rien d’autre qu’un comportement suicidaire dans ces cauchemars récurrents. Il n’en faut pas plus pour qu’elle demande l’internement de sa fille dans un hôpital psychiatrique. Elle y trouvera d’autres prétendus dépressifs (en réalité tous des victimes de Freddy) ainsi que Nancy Thompson (de retour après le premier film) devenue interne en psychiatrie spécialisée dans l’étude des rêves…

Nancy propose d’avoir recours à l’hypnose et à un médicament expérimental, l’Hypnocil, afin de « guérir » ses patients… Traduisez afin de battre Freddy ! Après le traitement chacun des adolescents aura le contrôle sur ses rêves et se verra doté de pouvoirs spéciaux pour vaincre le croquemitaine griffu ! Dans le cas de Kristen il s’agira du pouvoir d’amener les autres dans son rêve. Original et créatif le volet de la saga renoue avec l’inventivité du premier film. Il s’agit d’un de mes deux films préférés de la série.

Exploitant les bases fixées par Wes Craven le film développe la légende de Freddy, on apprend notamment l’origine du tueur et le rôle de sa mère, Amanda, une nonne enfermée par erreur avec un millier de déments et homicidaires ! L’infortunée sera torturée et violée pendant des semaines avant d’être finalement secourue. Elle en restera traumatisée et mettra fin à ses jours… Non sans avoir donné naissance au préalable à un enfant, fruit de ce viol collectif. Le bambin s’appellera Freddy et héritera des mœurs et coutumes de ses charmants géniteurs…

Pour la première fois de la série la psychologie de personnages est bien plus fouillée, on découvre des ados tourmentées vraiment attachants, ce qui tranche nettement avec les Wasps propres sur eux et parfaitement insipides des deux précédents opus ! La crédibilité du film s’en ressent clairement et on est vraiment inquiet pour eux plutôt que simplement se demander comment ils vont se faire charcuter !
Autre innovation, Krueger attire ses victimes en prenant la forme des désirs de ses victimes (une héroïnomane mourra par injection de drogue, un ado puceau se fera tuer une infirmière en string au visage de Freddy ! – La tension sexuelle est à son comble -, une fille fascinée par la télé se fait tuer par son poste, etc… ). Tel Baudelaire, Freddy lui aussi aime « la douceur qui fascine et le plaisir qui tue »

Welcome to Prime Time, Bitch!” Réplique culte du film.

Welcome to Prime Time, Bitch!  © New Line Cinema /Metropolitan Vidéo / Source Return to 80’s

Les meurtres sont créatifs et originaux et Chuck Russell (le futur réalisateur de The Blob et de The Mask) livre une comédie horrifique fort bien construite et prenante de bout en bout… Seul bémol du film : Pour imparfait qu’ils étaient les deux premiers films prenaient soins de présenter Freddy comme un personnage sombre et effrayant, à partir du troisième le tueur commencera sa lente transformation en « clown tueur » massacrant ses victimes en faisant des blagues pour la caméra… Mais pour l’heure l’équilibre entre comédie et horreur est encore maintenu et nous sommes bien loin de la bouffonnerie à venir de Freddy 6 !

A noter un joli hommage à l’animateur de Jason et les argonautes, Ray Harryhausen, pour la résurrection du squelette de Freddy dont les mouvements filmés image par image évoqueront forcément l’armée de squelettes du film de Don Chaffey.

4 – LE CAUCHEMAR DE FREDDY (1988) A nightmare on Elm street 4 : The dream master par Renny Harlin

Kristen Parker survivante du film précédent recommence à faire des cauchemars du fameux 1248 Elm Street ! Et de fait à force d’en rêver le croquemitaine revient en effet à la vie !

Soucieux d’égaliser le score, Freddy se mettra en tête de tuer les survivants du précédent opus… Sa mission originale (se venger des habitants de Springwood en tuant leurs enfants) étant désormais accomplie,il ne lui reste plus personne à tuer ! Qu’à cela ne tienne, puisqu’avant de mourir Kristen a transmis à son amie Alice Johnson, son pouvoir d’attirer les gens dans ses rêves, il utilisera donc cette dernière pour y faire venir de nouvelles victimes !

Si ce film fut un des plus gros succès de la série (ce qui permettra au réalisateur de tourner par la suite Die Hard 2 notamment), on commence clairement en sentir les limites du concept et la franchise à tourner en rond…
Le film se laisse cependant regarder et est plutôt bien fichu, les effets sont nettement plus convaincants que pour les précédents (et pour cause ! Le budget effet a été clairement revu à la hausse) mais voilà, le film manque cruellement de direction et on a bien plutôt l’impression d’assister à une succession de meurtres tous plus originaux les uns que les autres mais sans aucun lien direct… Freddy tue pour le fun et c’est tout !

Là aussi signe des temps, bien que toujours plus spectaculaire, la mort des victimes se fait sans verser une goutte de sang, même si elles se font arracher les deux bras ! La mort doit rester propre et grand public. Bon certes, la fin du film est aussi ridicule qu’incompréhensible et semble sortir de nulle part mais ne boudons cependant pas notre plaisir, car il comporte son lot de grands moments, notamment Freddy dégustant une pizza où les petites têtes hurlantes de ses victimes remplacent les boulettes !

Moralité: même si le film compte d’énormes défauts (des acteurs totalement transparents oscillants entre fades ou carrément mauvais et le manque de scénario crédible…), il n’en reste pas moins un spectacle très distrayant et réjouissant. Surtout si l’on considère que c’est la dernière fois que cela se produira avant longtemps…

5 – L’ENFANT DU CAUCHEMAR (1989) A nightmare on Elm street 5 : The dream child par Stephen Hopkins

La franchise continue sa lente mais inexorable descente aux enfers des sinistres nanars avec un scénario pour le moins capillotracté : Freddy trouve un ingénieux stratagème pour revenir parmi les vivants et reprendre ses habitudes génocidaires : Alice Jonhson survivante du précédent film est enceinte, il prévoit donc de se réincarner dans son bébé !

Hélas, plus vraiment effrayant ni vraiment drôle le film ne sait tout simplement plus sur quel pied danser ! Il ne sera finalement convaincant ni dans un domaine ni dans l’autre ! Le scénario est bourré d’invraisemblances (Le fœtus peut parler à sa mère, Freddy essaie de se faire aimer du bébé… ) et on se rend compte que le film ne sert que de compilation à des morts plus ou moins absurdes reliées entre elles par une vague intrigue…

Pas grand-chose à sauver du désastre, à part peut être le lecteur de comics aspiré dans sa BD par Krueger qui se transformera en Super-Freddy pour le découper en morceau ! Les scénaristes ont oublié que Freddy est au départ un sinistre tueur d’enfants, pas un guignol destiné à amuser le bon peuple ! Cette erreur de base marquera l’échec de ce film et plus encore du suivant…

« Congratulations ! It’s a nightmare !  © New Line Cinema.  Source : Wikipedia https://en.wikipedia.org/wiki/A_Nightmare_on_Elm_Street_5:_The_Dream_Child

Congratulations ! It’s a nightmare !
© New Line Cinema /Metropolitan Vidéo
Source : Wikipedia 

6 – LA FIN DE FREDDY : L’ultime cauchemar (1991) Freddy’s dead : The final nightmare par Rachel Talalay

Si le film précédent était mauvais, en comparaison celui-là, il passera pour un chef d’œuvre ! C’est dire si nous touchons ici les tréfonds de la nullité…« Les griffes de l’ennui » serait un bien meilleur titre que « L’ultime cauchemar » (quoi qu’en y réfléchissant le film est en effet un cauchemar pour les cinéphiles) !

Freddy est sensé avoir tué tous les enfants de Springwood depuis le 4éme opus mais on apprend ici qu’il en reste un… Admettons ! Freddy ne pouvant pas quitter les limites de la ville (ah ?), il envoie le dernier enfant d’Elm Street hors de ses frontières pour lui ramener de nouvelles victimes. Devenu amnésique, l’adolescent échouera dans un refuge pour jeunes. Il y fera la connaissance d’une psychologue pour enfant et de 3 autres adolescents. Afin de l’aider à retrouver la mémoire, la joyeuse bande décide de retourner à Springwood afin d’éclaircir le mystère qui entoure la ville. Ils y trouvent des habitants littéralement zombifiés par la perte de leurs enfants…

Ce film est un désastre où le but est d’enchainer les morts les plus grotesques possibles : Freddy à cheval sur un ballet de sorcière coupe les sangles d’un parachutiste, une mort dans un jeu vidéo (la pire scène de tous les temps) etc… Le seul intérêt est peut être que le film nous éclaire un peu plus sur les origines de Freddy : après le suicide de sa mère, le jeune Freddy a été confié aux bons soins d’un père adoptif alcoolique et violent appelé M. Underwood (alias Alice Cooper qui campe un psychopathe très convaincant). Arrivé à l’adolescence, Freddy aura sa revanche puisque son père adoptif sera sa première victime !

Pour le reste, sans doute pour justifier l’existence même de Freddy, on apprend que des entités maléfiques appelés « Dreams demons » sont à l’origine de sa création et lui ont donné tout pouvoir sur le monde des rêves. Pour les détruire, Maggie entre dans un état de rêve et chausse une paire de lunettes 3D pour voir clair dans la dimension des songes (Ben voyons). Le public est invité à mettre ses lunettes rouge et bleue en même temps que le personnage principal. Le concept est amusant mais surtout ridicule…

Bref ne tirons pas sur l’ambulance entre un scénario inepte, des effets ringards et une 3D bicolore, ce film est juste le pire de la série. On aurait pu penser qu’après un tel naufrage elle ne pourrait jamais se relever… On avait tort !

7 – FREDDY SORT DE LA NUIT (1994) Wes Craven’s new nightmare par Wes Craven

Cet opus marque le grand retour de Wes Craven à la réalisation et au scénario (tout comme pour le premier). Nouveau coup de génie pour le réalisateur, car ayant tiré les leçons du passé et constatant que la franchise qu’il a créé est dans l’impasse absolue, il n’aura qu’une seule idée : tout changer et tourner une mise en abîme où les acteurs jouent leur propre rôle !

L’action se passe donc à Hollywood et Wes Craven va tourner un nouveau Freddy ! Le producteur de la série Bob Shaye (lui aussi jouant son propre rôle) propose à Heather Langenkamp de reprendre son personnage de Nancy (qu’elle a tenu dans les 1er et 3éme films). Cette dernière n’a guère envie de rempiler pour la franchise d’autant plus qu’elle fait elle-même des cauchemars et est harcelée au téléphone par ce qu’elle imagine être un fan détraqué… Son fils commencera à adopter un comportement troublant, conseillant à sa mère de ne jamais s’endormir… Peu de temps après, son mari meurt dans un accident de voiture. En voyant le corps de son mari lacéré de 4 griffes, Heather comprendra que ses soupçons sont fondés et que Freddy essaie de sortir littéralement du film !

Afin de laisser le doute s’insinuer et l’angoisse grandir dans l’esprit d’Heather, Freddy n’apparaîtra qu’au bout de 35 minutes !  Son apparition très théâtrale est une parfaite réussite ! Il faut dire que le croque-mitaine a un look bien plus effrayant avec son maquillage plus « écorché vif » que brûlé et ses griffes désormais intégré à sa main. On renoue ici avec le sale type des premiers films, Krueger n’est pas là pour amuser la galerie, il veut du sang !

A mi-chemin entre le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et La rose pourpre du Caire de Woody Allen, en version horrifique, le réalisateur propose une relecture lettrée et cérébrale de son œuvre…
Vraie réflexion ambitieuse sur le monde du cinéma le film questionne le spectateur, notamment dans la scène ou l’acteur Robert Englund participant à un talkshow créé l’ovation en venant grimé en Freddy… On se rend compte que la foule acclame un tueur en série sanguinaire ! Le film réserve plusieurs niveaux de lecture et amène une vraie remise en question du phénomène de starification et surtout de notre perception du réel…

Seul reproche que l’on pourrait adresser au film : Ses effets spéciaux pas toujours convaincants, surtout « Le monde de Freddy » est un peu kitsch à base de temples Grecs. L’explosion finale quand à elle est carrément ratée. Quoi qu’il en soit ce film restera pour moi le chef d’œuvre de la série et montre clairement ce que devraient être les bons films de genre : une étude sociologique et le reflet des travers de notre époque.

FREDDY CONTRE JASON (2003) Freddy vs Jason par Ronny Yu

Le futur réalisateur de La fiancée de Chucky livre ici un honnête travail de commande… Bon entendons nous bien ce film est tout sauf un chef d’œuvre, il est même carrément mauvais par bien des aspects, mais il correspond à une tradition de crossovers improbables. Les gens espèrent toujours voir se croiser des « monstres » sacrés du cinéma, comme par exemple : Dracula contre Frankenstein, King Kong contre Godzilla, ou  Piranha-Man Versus WereWolf-Man, (Le premier qui cite Les Charlots contre Dracula est excommunié jusqu’à la 3éme génération !). Plus prés de nous on pensera à Aliens contre Predators. Le même principe existe en BD avec notamment Star trek vs X-men).

En développement pendant presque 15 ans ce film sortira finalement en 2003, il est le onzième opus de la franchise Vendredi 13 et le dernier de celle de Freddy avant le remake. L’histoire : Freddy est coincé en enfer car plus personne n’a peur de lui. Privé des craintes des vivants il est impuissant ! Son plan : Utiliser les rêves de Jason Voorhees le tueur de Crystal lake et le convaincre de se rendre à Springwood semer la terreur en son nom ! Seul problème Jason est incontrôlable et se finira par se retourner contre celui qu’il espérait manipuler !

Le script est bien mince (surtout après avoir été réécrit aussi souvent !) et le résultat sans surprise flirtera de prés avec le nanar ! Sur la première partie, le film est bien mollasson et peine à réveiller le moindre intérêt. Heureusement l’heure suivante sera beaucoup plus fun avec le duel au sommet tant attendu ! Bref du bon grand spectacle décérébré mais distrayant, à regarder un samedi soir avec ou sans popcorn.

FREDDY, LES GRIFFES DE LA NUIT (2008) A nightmare on Elm street par Samuel Bayer

Premier et dernier film de Samuel Bayer, jusque là responsable de clip vidéo (notamment de ceux de Nirvana). Produit par Micheal Bay, le film s’inscrit dans la vague des remakes qui sévissaient au début des années 2000… Ainsi après le reboot de Vendredi 13 et celui très réussi d’Hallloween par Rob Zombie (qui réussira presque à dépasser l’original !), c’est donc au tour du croque-mitaine de Springwood de voir son histoire reliftée !

Peu de surprise au niveau scénario puisqu’après avoir envisagé une préquelle, la version retenue ne sera qu’une relecture du film original : les ados qui font des cauchemars, l’hécatombe qui commence chez les djeun’s, tout ça tout ça… Bref rien de bien nouveau. Cependant pour se démarquer des derniers films, l’atmosphère sera beaucoup plus sombre et le personnage de Freddy plus inquiétant.

Le passé de clipeur du réalisateur se ressent assez pendant le film, car s’il cherche l’esthétisme et les cadrages spectaculaires, la fluidité du film pâti grandement du coté  haché des scènes et de nombreuses maladresses se glissent au cours du long métrage…

Ceci dit la nouvelle version réserve une différence de taille, qui du reste fera scandale auprès des fans : on apprend que Krueger n’est pas seulement un tueur d’enfants, mais il est également pédophile ! Les fans sont outrés ( Comment ça Freddy ne découpe pas seulement les petits enfants en morceaux ? Il les viole aussi ?? Ah ben non alors ! ). Ceci dit ils n’ont pas tout à fait tort , car en effet comment expliquer qu’aucun des nombreux enfants qu’il a abusé ne se rappellent de leur tortionnaire (ainsi que du fait qu’ils se connaissaient tous pendant leur enfance) ?

Pour incarner Freddy le comédien Jackie Earle Haley a été retenu, bien connu pour son rôle de Rorschach dans Watchmen; l’acteur est excellent, mais on n’efface pas 20 ans de Robert Englund d’un coup de baguette magique ! Dans l’esprit des gens les deux sont tout simplement indissociables ! Toute tentative de changement de casting est vouée à l’échec… Particulièrement si le pauvre Earle Haley est carrément desservi par un maquillage complètement raté ! Difficile de prendre au sérieux un gars dont le maquillage le fait ressembler à une tortue !


Un remake dispensable ?

N’épiloguons pas d’avantage, entre un manque de suspens, d’originalité et de créativité ce remake parait bien fade… Sans être pour autant le désastre annoncé le film ne marquera vraiment pas les mémoires.

Pour conclure cet article on peut signaler également une série télévisée en 1988 Freddy, le cauchemar de vos nuits en 44 épisodes dont Krueger était le présentateur. Seul le pilote racontait la genèse de Freddy, les autres épisodes étaient simplement des histoires horrifiques dans des thématiques proches de celle de Freddy .

On signale également pas moins de douze romans narrant les aventures du croque-mitaine de Springwood, un jeu vidéo lui a été consacré (il était l’invité de Mortal Kombat 2011) ainsi que moult comics… Bref de quoi nous faire passer encore beaucoup d’autres nuits blanches en attendant une éventuelle suite !

29 comments

  • Matt & Maticien  

    Bel hommage à Wes Craven!

  • JP Nguyen  

    Merci, Patrick ! J’ai appris plein de choses sur Freddy, personnage emblématique de la culture populaire horrifique. Ce qui m’évitera de me taper les films… Pour moi, Robert Englund restera le gentil extra-terrestre de V.

  • Bruce lit  

    Le teaser : »Welcome to the nightmare » 5/6
    un, deux Freddy te coupera en deux / trois, quatre, l’article de Patrick nous épate/ cinq, six, toute la série vous invite/ sept, huit à la une de Bruce Lhuit (je triche pour la rime, là).

    La BO : La BO du jour : bon, là, pas trop difficile. Un extrait du live de 1989 où Freddy s’invite à la deuxième minute du clip . https://www.youtube.com/watch?v=aOeP4p1fjMs

    Merci Patrick pour cette relecture de la saga. Je suis plutôt d’accord sur les choix des épisodes. C’est un peu finalement, s’il y avait les films officiels de Craven, et les autres hors continuité sur une terre alternative… Peut-être qu’il faudrait faire, une secret wars avec Freddy, qui sait….
    Je sosucris pleinement à ta vision qu’un bon film d’horreur est plus efficace lorsqu’il permet un miroir déformant à la société. Une société qui acclame Freddy comme icône me fait penser au Joker invité à un Talk Show chez Miller (ou encore Bullseye).

    Je n’ai jamais compris le glissement humoristique de cette série. C’est pour attirer plus de monde, c’est ça ? Maintenant, pour avoir vécu les années video-club, je me rappelle que la sortie d’un nouveau Freddy était un événement pour mon frangin et moi….On était peu regardant, même si à chaque fin de film on disait : « beuh, ca vaut pas le 1″….. Finalement la même accoutumance que pour les Comics qui coulent les franchises à force de résurection et events à la con. Il y a toujours l’espoir d’un rétablissement.
    Je me rappelle que le script du dernier Freddy de Craven est presque le même que celui de Scream 4 jouant sur l’interaction avec les acteurs de la série.
    Ma fatalité préférée : le gamin coincée dans le 2 dans son matelas d’eau….
    Ah ! Dernière remarque : Diane Krueger est t’elle affiliée à notre croquemitaine ? (et a dû morfler dans son enfance dans la cour de récréation….).

  • Tornado  

    Très belle rétrospective. Merci pour la madeleine. même si je me suis refait toute la série (exceptés les 2 derniers que je n’ai jamais vus – Vs Jason + le remake) il y a deux ans. ça permet ainsi de se replonger dans les détails (purée, je n’ai strictement aucun souvenir des N° 4, 5 et 6 !!!).
    Avec le recul, je m’aperçois que je ne me souviens pas de grand chose. Je garde des souvenirs des trois premiers, et un tout petit peu du dernier (le 7).

    J’ai réalisé quelques courts métrages avec mes élèves. et le premier était en grande partie un hommage aux « Griffes de la nuit » ! Pour ceux que ça intéresse :
    https://www.youtube.com/watch?v=O9KjT5o_Kyc

  • Jyrille  

    Et bien merci Patrick pour cet article didactique ! J’ai appris plein de choses. Je crois avoir vu les quatre premiers (et ce sont tes résumés qui me l’ont rappelé puisqu’avant j’étais persuadé de n’en avoir vu que deux… J’ai vraiment envie de revoir le premier et le troisième (et l’affiche française du premier est terrible). Dans le second, je me souviens surtout d’une scène assez réussie avec le bus.

    « ce que devraient être les bons films de genre : une étude sociologique et le reflet des travers de notre époque » : complètement d’accord avec ça ! Le film reboot de Craven qui mélange réalité et fiction a l’air tentant du coup.

    J’ai l’impression que les reboots de 2000 sont plutôt loupés. Bon, je n’ai vu que les quelques Massacre à la tronçonneuse de cette période, c’est loin d’être bien ! A part le corps de Jessica Biel.

  • Présence  

    N’ayant pas vu les films (mais j’ai lu les comics 🙂 ), cet article était très instructif de bout en bout, et se lisait tout seul. Outre la rétrospective chronologique, j’ai beaucoup apprécié le commentaire sur Freddy sort de la nuit, qui met bien en lumière sa dimension auto-réflexive.

  • Patrick 6  

    @JP : Je viens de te faire gagner mine de rien une bonne quinzaine d’heures de vie supplémentaire !
    Merci qui ? 😉

    @ Bruce : Freddy Secret wars, Freddy vs Wolverine… C’est désormais officiel : tu lis trop de comics 😉
    Et autrement oui, moins d’horreur + Des blagues en plus = Une audience plus large.
    Sur le papier ça marche… Dans la réalité c’est autre chose, Freddy en est la preuve !
    Pour finir c’est Diane Kruger (sans E entre le U et le G) sans doute a-t-elle subit les railleries de ses camarades de classe mais sans doute a-t-elle sorti ses griffes (de la nuit) !

    @ Tornado : Si tu ne te souviens pas des 4, 5 et 6 c’est que ta mémoire sélective est très efficace ! Bravo 😉
    En tous cas ton court métrage est excellent ! Avec ça tes élèves sont sur à 100% de ne pas oublier le cahier d’appel :))
    Tes élèves connaissent-ils tes gouts en matière de comics ? 😉

    @ Jyrille : Je pense que tu peux te risquer aux remakes d’Halloween par Rob Zombie ils sont de fort bonne tenues !

    @ Presence : Pour le coup tu as été plus courageux que moi car je n’ai jamais osé lire les comics de Freddy ! Ai-je eu tort ?

    • Bruce lit  

      @Patrick : vu ce qui se profile chez Marvel, une remise à plat de leur univers pour nous expliquer que ce qui passait dans le salon se passera désormais dans le jardin, je t’assure que je vais en lire moins des Comics. D’ailleurs la double lecture que tu abordes pour Freddy devrait idéalement être applicable pour les Comics : une métaphore sociétale via des figures populaires et mythologique. Je m’arrête là, car je vais sortir moi aussi mes griffes….

    • Présence  

      Je n’en ai lu que 2, ceux publiés par Marvel en 1989. Scénario de Steve Gerber, dessins de Tony DeZuniga, encrage d’Alfredo Alcala. Après toutes ces années, je n’en garde aucun souvenir, si ce n’est qu’il m’avait permis de découvrir le personnage.

  • Tornado  

    Ce petit film a été tourné un an avant l’abandon définitif du « cahier d’appel », au profit du logiciel adéquat ! Aurait-il effrayé toute la profession ? 😀

    Mes élèves connaissent assez bien mes goûts pour Star Wars, les comics et les années 70. Normal, ma salle de cours ressemble à une chambre d’ados de 1977 !!!

    • Jyrille  

      Super film Tornado !

      • Bruce lit  

        Oui, je viens de le revoir du coup. c’est plus sombre dans mon souvenir tout ça, bien grinçant quand même…Pov’gosse ! Très bien fait en tout cas, du suspense et tout et tout….Et puis, une apparition comme une tornade du maître façon Hitchcock que je n’avais pas vu la première fois….

  • Lone Sloane  

    Chouette chronique sur le griffu le plus célèbre après Wolverine.
    Comme pour Les dents de la mer, le titre français est assurément plus évocateur que l’original. Et même si tu as rafraîchi mes souvenirs d’ancien combattant des salles obscures, je garde principalement le souvenir du premier Wes Craven. C’était l’époque bénie des extraits du festival d’Avoriaz dans le Temps X des Bogdanoff.
    La force principale de ce personnage et de cette licence, c’est d’être sur le fil effilé comme ses griffes, du mauvais goût inquiétant et du grand guignol macabre. Un exercice compliqué quand on n’a pas peur du ridicule.

  • Bruce lit  

    Et donc, j’ai vu les Halloween de Rob Zombie. Malgré toute l’affection que j’ai pour ce personnage, je n’ai pas bcp apprécié ces deux films, même si le deuxième est plus réussi que le premier à mon sens.

    1/ Le personnage de Michael Myers est chiant….Je n’ai plus de souvenir des originaux, mais chez Zombie, voilà un type qui ne parle pas. Lorsque une victime se trouve face à lui, on sait qu’il est foutu, il n’y a aucun suspense, il ne reste plus qu’à parier à +/- les coups de couteaux encaisser. Et de côté là, la mise en scène de Zombie est sadique et ne nous épargne rien….

    2/ La soeur de Michael : une vraie tête à claques, je n’ai qu’une seule envie, c’est qu’elle meurt ! Non seulement elle semble n’avoir jamais pris de douche de sa vie, mais en plus elle chouine sans arrêt, oh, je la hais….

    3/ Zombie nous fait le coup de Dallas ?? le premier quart d’heure du deuxième film est un rêve ! Le sentiment d’être pris pour un con…..

    4/ Enfin, il n’y a pas de continuité entre le 1 et le 2 : entre les deux épisodes, Loomis devient un vrai con, Myers gambade avec une balle dans la tête alors que l’option de ce rebbot est un personnage plus réaliste, et la mère prend un tournant Psychose qu’elle n’avait pas de son vivant….

    Bof quoi….

  • Patrick 6  

    Hum bon concernant ton 1/ Je dirais que oui car ça s’appelle Halloween :)) Le petit Michael est aussi muet dans les originaux c’est sa marque de fabrique… Quant à ses victimes, sauf si elles s’appellent Jamie Lee Curtis, leur espérance de vie est nulle ! Sur ce coup Rob Zombie n’a rien inventé.
    2/ Tu es sévère, si ça se trouve elle a pris une douche ces derniers 6 mois ! Tu es vraiment mauvaise langue…
    3/ Le coup du rêve est moyen mais bon on a vu bien pire par ailleurs…
    4/ Les originaux aussi n’avait pas forcément de lien entre eux ! Dans une des suite Myers n’apparaissait pas du tout ! C’est dire 😉

  • Tornado  

    J’ai vu les deux Halloween de Rob Zombie et, à ce moment là, je regardais tous les Rob Zombie parce que la presse spécialisée (Mad Movies en tête, auquel j’ai été abonné moult années), criait « au (oh !) génie » !
    Avec le recul :
    1) Je ne garde strictement aucun souvenir des deux Halloween de Rob Zombie (alors que je me rappelle encore de Halloween 1, 2 et 3 (version vintage) que j’ai vus, terrorisé, quand j’étais ado et con comme un balai).
    2) Je trouve « La Maison des 1000 morts » quasiment irregardable au delà d’une demi-heure.
    3) Je trouve que « The devil’s Rejects », qui devait incarner THE FILM CULTE A L’EPREUVE DU TEMPS ne vaut plus un copec en seulement 5 ans. Il a déjà mal vieilli et ne me fait plus aucun effet, à l’exception de la giga-mega-monstrueuse scène finale sous fond de « Free Bird » par Lyrnyrd Skynyrd.
    4) Son dernier film que j’ai vu, « The Lords of Salem », je l’ai trouvé nullissime et absolument inepte.

    … Avis strictement personnel et subjectif…

  • Patrick 6  

    Je crois que nous avons les même souvenirs emprunts de nostalgie concernant le Freddy 3 😉

    Ceci dit pour info je n’en ai pas encore fini avec les Boogeymen 80’s… Je n’en dis pas plus, A suivre 😉

  • Matt  

    Un article intéressant que j’avais loupé.
    J’ai toujours eu du mal avec les slasher moi. Toujours des jeunes couillons comme victimes, des méchants invincibles qui avancent lentement mais finissent toujours par rattraper leurs victimes quand même. En fait, pour moi ce n’était pas assez fantastique. Et comme ça se la jouait plus réaliste, ça en devenait ridicule. Freddy c’est un peu différent, c’est fantastique dès le début. Pourtant…j’ai toujours trouvé ça un peu neuneu. Enfin pour moi le côté comique est quasiment là dès le premier. Involontairement peut être mais bon…
    Freddy est un peu un bouffon qui court n’importe comment, se prend les pieds dans une poubelle…pas super flippant quand même. Il y avait un petit côté « maman j’ai raté l’avion » quand Nancy pose des pièges pour arrêter Freddy.
    Je n’ai vu que les 3 premiers et je crois aussi que c’est le 3 que j’avais préféré. Justement parce que pour le coup c’est déjà plus assumé le côté comique…sans non plus que ce soit complètement débile comme ça semble être le cas dans les suivants.

    Mais bon moi les Halloween, Vendredi 13, Freddy…bof bof. Je n’ai jamais couru après.
    Non, les films de type « slasher » datant de cette époque que j’avais bien aimés (enfin…un peu plus tard, au début des années 90) c’était les Candyman. Enfin pas le 3. Les 2 premiers. Il y avait un côté « poétique » macabre, une sorte de soupçon de romantisme pour un film dont le titre laissait présager un truc idiot. Et pas d’ados chiants pour le coup cette fois. Et Tony Todd jouait un Boogeyman carrément classe avec une voix très inquiétante. De bonnes surprises pour moi qui n’aimait pas les autres « classiques ». Je suis tout seul à avoir trouvé ces films sympas ?

    • PierreN  

      @Matt: Non tu n’est pas seul.
      Moi non plus je ne suis pas fana du slasher, mis à part le premier Halloween de Carpenter, et je lui préfère son ancêtre transalpin qu’est le Giallo.

  • Patrick 6  

    Ce qui est bien avec toi Matt c’est que tu prends vraiment beaucoup de temps pour expliquer pourquoi tu n’aimes pas quelque chose :)) Comme je le dis dans l’article la série a sans doute un peu vieilli ce qui a (notamment) conduit Wes Craven a revisiter le genre dans sa série de Scream. On peut ne pas aimer la série mais on est forcément marqué par l’originalité du concept.
    Concernant Candyman avec son coté un poil pompé sur Beetlejuice (3 fois) je suis totalement passé à coté. A l’époque le premier était sans doute efficace mais n’apportait pas grand chose au genre (à part la parabole raciale). Une gentille série Z en somme.

    • Matt  

      Ah pour le coup on n’est pas d’accord^^ Série Z ? Roo t’abuses.
      Pompé sur Beetlejuice ? WTF ? Parce qu’il apparait quand on prononce son nom, c’est tout ? Eh, la légende de Bloody Mary c’est le même délire hein. A côté de ça, c’est quand même très différent. Il n’est pas question de fantômes; de comédie, ni rien.
      Ce qui m’a plu c’est justement ce côté plus poétique. Candyman a un côté « charmeur » et rend sa victime dans le premier film à moitié dingue sans la tuer. Et je ne parle pas du magnifique score de Philip Glass. Pour moi cela apportait justement plus de sérieux et de maturité face à des slashers emplis d’ados insupportables qui ne pensaient qu’à baiser au milieu des bois et se faire tuer bêtement…
      Je peux revoir les 2 premiers films avec plaisir alors qu’un vendredi 13 ou un Freddy ça me gonfle très vite.
      M’enfin…avis perso^^ Comme tu dis j’essaie d’expliquer ce qui me déplait. Pas pour provoquer les fans mais parce que dire « beuh, c’est à chier » c’est ni très respectueux ni très constructif^^

  • Patrick 6  

    Je ne tiens pas spécifiquement à défendre les slashers vu que mon article ne porte que sur Freddy (qui était clairement au-dessus de la mêlé). Cependant je tiens à signaler que Candyman (mis à part la musique –seul point d’accord avec toi) ne fait que reprendre platement tous les codes du films d’horreur sans apport particulier (mis à part avoir un boggeyman noir). Que Candyman pourchasse sa victime ou qu’il la rende folle, Freddy faisait la même chose presque 10 ans auparavant !
    Que tu préfères l’un à l’autre pourquoi pas, mais tu es obligé de reconnaître que l’un est nettement plus novateur que l’autre…
    Pour faire court (s’il te plait) : Je respecte la différence de goût mais je ne comprends tout simplement pas que tu compares ces deux films !

    • Matt  

      Bah je n’ai pas spécialement comparé. J’ai dit que dans le genre slasher fantastique, je préférais Candyman. Oui c’est vrai que ça n’innove pas spécialement. Mais est-ce nécessaire de réinventer la roue quand les codes sont bien utilisés ? Il y a surtout une différence de ton. Candyman ne me fait pas sourire et dispose d’une ambiance hypnotique avec la musique et l’approche mystérieuse du personnage. Et puis bon la parabole raciale reste quand même un ajout comme tu dis.
      Freddy, malgré le concept novateur je l’admets, je trouve ça un peu trop comique. Même le premier. J’ai du mal à le prendre au sérieux, ça me fait penser à un « maman j’ai raté l’avion ».
      Je ne compare pas, je dis que dans le genre, il y en a un qui fonctionne mieux chez moi que l’autre, qu’il soit plus novateur ou non.

      « pour faire court s’il te plait » ? Ben quoi ? On peut plus causer ?

      • Patrick 6  

        L’originalité du premier Freddy était précisément de mêler humour noir et horreur. Après que tu n’adhères pas je le conçois. Dans ce cas tu peux te reporter sur « Freddy sort de la nuit », où le sarcasme disparaît pour mettre en avant le coté plus sérieux et cérébrale.
        « Maman j’ai raté l’avion » ! Waow je reste sans voi(e)x devant la référence culturelle ! Je déclare forfait il savoir reconnaître quand l’on est dépassé 😉

        • Matt  

          Roo ça va hein^^
          C’est juste que pour moi c’est plus de l’humour potache que noir quand même. Freddy qui se prend une masse dans le bide, ou un pétard, se fait enflammer. Ok c’est un « maman j’ai raté l’avion » gore mais il est quand même super inefficace comme boogeyman. Il attend que Nancy dise les mots magiques « tu n’existes pas » (un peu trop efficaces ces mots magiques d’ailleurs) alors qu’il pourrait la planter 10 fois. Bon ok il finit par gagner mais je n’adhère pas au côté grand-guignolesque. ça me fait plus rigoler qu’autre chose.

          Pour le coup le tueur muet de Halloween est bien plus flippant.

          Mais il ne faut pas le prendre personnellement. Je comprends qu’on puisse aimer et la série n’a surement pas eu du succès sans raison. Eh ! J’ai même dit que j’avais bien aimé le 3 justement parce que l’humour semblait plus volontaire.
          Alors soyons copains, hein !

          • Matt  

            Béh…moi ça va mais j’ai senti que j’avais vexé Patrick quand il a commencé à me dire de faire court…
            Mais ce n’était pas du tout mon intention. Sorry. Je voulais juste expliquer ce qui ne marche pas pour moi dans ces films. Malgré un concept intéressant.

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