Des personnages faisant tout pour exister dans le grand maelstrom du crossover AvX

Première publication le 11 juin 2014- Mise à jour le 04 octobre 2015

Wolverine and the X-Men 3 + 4 – AvX par Aaron et collectif

Happé par AvX

Happé par AvX ©Marvel Comics

AUTEUR : PRÉSENCE

VO : Marvel

VF :  Panini

Ce commentaire porte sur les épisodes 9 à 18. Ils se déroulent pendant le crossover Avengers Vs. X-Men (en abrégé AvX). Ils complètent ce crossover et en dépendent fortement. Tous les scénarios sont de Jason Aaron.

Chris Bachalo dessine les épisodes 9, 10 et 12 ; Nick Bradshaw dessine les épisodes 11 et 13. Chacun bénéficie de l’assistance de 4 encreurs différents.

Épisode 9 – La Force Phoenix approche de la Terre. Captain America atterrit sur la pelouse de l’école pour surdoués et vient demander l’aide des Avengers que sont Beast (Hank McCoy) et Wolverine.

Épisode 10 – Cyclops (Scott Summers) arrive à son tour à l’école Jean Grey pour demander l’aide de Logan ; l’entrevue est orageuse. Épisode 11 – ça se castagne de partout, à différents endroits de la planète. Pendant ce temps là, Logan accompagne Hope et il doit se décider quant à sa position par rapport à elle : protection, exécution pour éviter sa possession par la force Phoenix, ou autre.

Captain America bien accueilli

Captain America bien accueilli… ©Marvel Comics

Épisode 12 – Les Avengers arrivent à Chaparanga, avec quelques X-Men dont Rachel Summers. Logan est en train de vider des verres dans un bar. Ils le somment de leur remettre Hope. Épisode 13 – Ava’dara Naganandini est un soldat de l’empire Shi’ar, de rang Warbird. Elle assure les fonctions de garde du corps personnel du fils de Gladiator (Kallark), actuellement empereur des Shi’ar.

Il vaut mieux être clair tout de suite : en 2012 Marvel décide de redistribuer les membres des Avengers et des X-Men au sein des 2 équipes pour rapprocher ces 2 franchises. Pour ce faire, l’éditeur met au point un concept (le retour de la force Phoenix) qui va contraindre chaque individu à se positionner en dépassant le clivage Avengers / X-Men. Les 12 épisodes paraîtront à un rythme bimensuel et obligeront toutes les séries mensuelles satellites à participer à l’événement.

Iceman Vs Rhulk

Iceman Vs Rhulk ©Marvel Comics

Jason Aaron (qui a écrit plusieurs épisodes d’AvX) n’a d’autre choix que de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Il fait de son mieux pour tirer le meilleur parti de ce contexte, chose qui n’est pas aisée. En effet chaque épisode de la série doit refléter l’avancée de l’histoire dans AvX. Donc Aaron a choisi de faire de chaque épisode une sorte d’histoire complète s’attachant à un point de vue ou un personnage (complète si on veut, parce que sans rien savoir d’AvX ça n’a pas beaucoup de sens).

Il n’incorpore pas de résumé de ce qui c’est passé dans les 2 épisodes d’AvX entre-temps (et dans les autres séries), il développe et complète un aspect d’AvX, tout en faisant de même pour un point de la série « Wolverine & the X-Men » (en abrégé W&XM).

Baston

Baston ©Marvel Comics

Ce numéro d’équilibriste est délicat et certains épisodes sont plus réussis que d’autres qui sont plus encombrés par cette obligation d’imbrication étroite avec AvX. Pour ceux qui suivent la série W&XM, ils auront le plaisir de voir la motivation de Logan (en tant que proviseur) s’affermir grâce à une discussion avec Idie Okonkwo, la maturation d’Angel, le questionnement de Genesis (Evan), le dilemme moral et affectif de Logan en présence de Hope, le retour à la traque de mutants par Rachel Summers, et dans une moindre mesure la perversité d’Ava’dara Naganandini.

Aaron fait preuve à nouveau de sa connaissance des personnages, de sa maîtrise des moments forts de l’histoire des X-Men, de la facilité avec laquelle il dépasse les clichés habituels pour donner de l’épaisseur aux personnages, pour qu’ils dégagent de l’empathie, pour qu’ils provoquent la sympathie du lecteur.

Baston aussi !

Baston aussi ! ©Marvel Comics

Plus les épisodes passent, plus l’idée d’avoir fait de Wolverine le responsable de l’établissement Jean Grey apparaît intelligente et pertinente. Aaron redonne des traits de caractère à Wolverine qui sort du stéréotype du vieux dur à cuire revenu de tout et réglant les conflits à grands coups de griffes tranchant tout ce qui dépasse.

Sa personnalité acquiert des nuances qui avaient disparu depuis bien longtemps : un mélange de vieux vétéran désabusé, de figure paternaliste sévère et juste, d’ancien expérimenté avec une vision claire de ce qu’il veut, un responsable d’établissement amené à gérer des débordements sortant de l’ordinaire, un individu négociant avec d’autres responsables de haut niveau (Captain America des Avengers, ou Cyclops d’Utopia).

Wolverine : un proviseur qui paye de sa personne.

Wolverine : un proviseur qui paye de sa personne. ©Marvel Comics

Là aussi Aaron utilise une direction d’acteurs pour ses personnages qui permet de voir les « adultes » (les anciens d’expérience) parler de choses importantes, pas forcément claires pour les élèves. Par contre AvX plombe plusieurs épisodes. L’épisode 9 passe tout seul, et le lecteur a l’impression qu’AvX ne sera qu’une simple formalité.

Dans l’épisode 10, Cyclops vient demander à Logan (à la fois X-Man & Avenger) de se positionner dans le conflit pour le futur de Hope. Ça commence par une démonstration de virilité (il faut qu’ils se tapent dessus) aussi inéluctable que puéril, et on enchaîne par un échange de points de vue pachydermique et soporifique.

Épisode 11, ça empire, il faut absolument que le lecteur comprenne que les Avengers et les X-Men se tapent dessus partout dans le monde. Et c’est parti pour des affrontements incomplets en 1 case ou en 1 page, impossibles à éviter, totalement superficiels, complètement inutiles. L’épisode 12 intègre mieux les 2 aspects : développement des personnages dans le cadre d’AvX.

Pour l’épisode 13, Aaron disposait visiblement de plus de place pour raconter quelque chose : il se focalise sur la Warbird affectée à la sécurité du rejeton de Gladiator. Et malheureusement le résultat est assez manichéen et convenu. C’est toujours un plaisir de retrouver les illustrations empreintes de second degré de Chris Bachalo, avec une légère influence manga (une forme d’exubérance enfantine dans les postures des personnages).

Des affrontements en 1 case

Des affrontements en 1 case ©Marvel Comics

À chaque page, sa personnalité marquée  permet de découvrir sur un visuel inattendu et savoureux. Prenons le premier épisode. Page 1, des extraterrestres en état d’ébriété parient hilares sur la prochaine planète détruite par la force du Phoenix, il y en a un avec une peau de pierre, une large bouche édenté irrésistible et drôle.

Page 2 une planète explose dans une approche graphique fortement influencée par Jack Kirby pour un aspect massif et primordial très réussi. Page 3, Logan est détendu sur une chaise longue avec une posture affalée des plus parlantes. Page 4, Bachalo s’amuse avec la forme de Krakoa pour en faire un monstre à la dentition hasardeuse, au regard diabolique, très expressif.

Page 5, Captain America est à la fois massif, évident, imposant, légèrement caricatural avec ses muscles et les pochettes de sa ceinture et de ses gants, l’incarnation de l’expérience, sans le cynisme. Je pourrais détailler ainsi chaque page des 4 épisodes qu’il a illustrés. Pour ses 2 épisodes, Nick Bradshaw est toujours sous influence d’Art Adams. Il n’a pas perdu en niveau de détail, ni en bonne humeur malgré les bastons incessantes. Il s’amuse à reproduire la mise en page de Watchmen pour la première page de l’épisode 13, à l’occasion (fort appropriée) d’un test de Rorschach. Son style est un peu plus classique que celui de Bachalo, tout aussi craquant, mais dépourvu de second degré.

Malgré le crossover AvX qui phagocyte les intrigues et s’accapare beaucoup de pages pour ses propres besoins, Aaron, Bachalo et Bradshaw réussissent à tirer le meilleur parti de la situation et à continuer de faire exister des personnages attachants. Épisode 14 – En plein milieu d’AvX, Piotr Rasputin invite Kitty Pryde pour un repas de fruits de mer en amoureux, au milieu de l’océan. Toad récupère une peau de Paige Guthrie. Bobby Drake se dit qu’il a peut être choisi le mauvais camp. Deathlok abuse des probabilités.

Kitty & Piotr en amoureux

Kitty & Piotr en amoureux ©Marvel Comics

Épisode 15 – Profitant d’un creux (très relatif) dans AvX, plusieurs personnages se concertent entre eux : Wolverine & Hope, Toad & Husk, Kid Gladiator & Warbird, Charles Xavier & Rachel Grey, Broo et Beast… Ces 2 épisodes sont dessinés par Jorge Molina et encrés par Norman Lee.

Épisode 16 (dessins de Chris Bachalo, encrage de Tim Townsend, Jaime Mendoza et Al Vey) – Le récit est narré par Kade Killgore, le nouveau responsable du cercle intérieur du Club Hellfire. Il raconte à la fois comment il est parvenu à cette position, et comment la Force Phénix s’est occupée du Club Hellfire.

Épisode 17 (illustré par Michael Allred) – Doop fait partie de l’équipe de l’école Jean Grey. Qui l’a engagé ? Que stipule sa fiche de poste ?

Épisode 18 (dessins de Molina, encrage de Lee) – AvX bat son plein, les personnalités de Paige Guthrie et d’Idie Okonkwo fluctuent bizarrement. Charles Xavier reprend un rôle actif. Broo essaye d’aider Paige Guthrie. Kitty Pryde organise un bal des étudiants. Jason Aaron continue de faire avec l’omni-crossover AvX. Il mise sur le caractère des personnages, avec un léger ton de comédie, ce qui rend ces tranches de vie à l’école Jean Grey très divertissante.

Doop : un élément comique et absurde

Doop : un élément comique et absurde ©Marvel Comics

Le lecteur pourra ainsi apprécier les différentes facettes de la personnalité de Kitty : décidée et dirigiste pour continuer à faire fonctionner l’école envers et contre tout, honnête et franche face à Piotr, espiègle et joueuse avec Bobby Drake, etc. Aaron la montre en train de gérer des situations de plusieurs natures qui finissent par dresser un portrait très séduisant de cette jeune femme, sans qu’il n’ait besoin de recourir à des dessins racoleurs.

C’est une approche qu’il utilise au bénéfice de plusieurs personnages. Évidemment tous ne sont pas aussi développé que Kitty Pryde. Par contraste, Deathlok (Luther Manning) ne sert que de ressort comique à chaque apparition, et à chaque fois avec la même blague : il propose à sont interlocuteur cherchant à résoudre un problème, un avis sous forme de pourcentage de réussite, ou le plus souvent d’échec. Ce mode d’écriture permet à Aaron de continuer à développer la vie de l’école et des élèves. Le lecteur commence à se rendre compte que le problème des Bamf s’aggrave, comme l’ont déjà fait remarquer plusieurs invités.

L’association de riverains apprécie plutôt moins que plus la présence de l’école pour surdoués dans leur voisinage. De nouveaux voisins sont venus s’installer qui vont occasionner des désagréments majeurs pour les élèves. Le lecteur aura le plaisir de voir plusieurs élèves interagir et voir leur situation personnelle évoluer, qu’il s’agisse de Broo, d’Idie Okonkwo, ou de Kid Gladiator. Les élèves les plus célèbres de l’école ne sont pas oubliés et ils apportent leur participation au développement des intrigues secondaires, à commencer par Quentin Quire et Husk.

Doop : un réceptionniste négligé

Doop : un réceptionniste négligé ©Marvel Comics

Chaque scène bénéficie d’un humour taquin orienté vers la dérision, sans jamais tourner à la méchanceté. Le meilleur exemple est certainement Toad (Mortimer Toynbee) qui développe une sorte de fétichisme pour les enveloppes de Husk, et qui se retrouve propulsé professeur dont la matière est les combats avec la langue. Toujours dans le registre de l’humour, Aaron s’offre un épisode à jouer sur l’absurde du personnage le plus énigmatique : Doop (une sorte de créature verdâtre, sans jambe, flottant au dessus du sol et parlant un langage incompréhensible).

Il écrit un épisode en équilibre parfait entre expliquer concrètement la mission de Doop au sein de l’école, et traiter chaque situation dans toute la logique absurde du personnage, tel qu’il a été créé par Peter Milligan et Michael Allred dans X-Statix. Cet épisode est d’ailleurs illustré par Allred lui-même dans son style qui évoque un peu les comics surannés, avec un grand pouvoir d’évocation. C’est très drôle du début jusqu’à la fin.

Doop : ingérable en conseil pédagogique

Doop : ingérable en conseil pédagogique ©Marvel Comics

En fonction des épisodes, l’intensité de l’humour est plus ou moins forte, sans jamais totalement disparaître. Dans l’épisode consacré à l’ascension des très jeunes membres de Club Hellfire (Kade Killgore, Manuel Enduque, Baron Maximilian von Katzenelnbogen, Wilhemina Kensington), Aaron développe l’historique de cette itération du cercle intérieur du Club, tout en conservant une forme de dérision apportée par le fait que Killgore narre lui-même son ascension avec un mépris affiché pour tous ces individus ne lui arrivant pas à la cheville.

Les illustrations de Bachalo et Townsend incorporent des influences manga bien digérées (pour la forme des yeux ou la position des personnages), avec un placement adroit d’aplats de noir presque abstraits, et un niveau de détail important, tout en conservant une forme de dérision discrète qui rend chaque image très savoureuse.

Les 3 autres épisodes sont dessinés par Molina et Lee. Ils ont un style plus conventionnel que ceux d’Allred ou Bachalo, avec un fort niveau de détails dans les cases. Dès le premier épisode, ils impressionnent le lecteur par leur capacité à rendre chaque visage intéressant. Kitty Pryde dispose de moues qui rendent bien compte qu’elle est encore une jeune femme loin d’être blasée.

Les expressions faciales de Piotr expriment tout le changement qui est survenu dans sa personnalité du fait de la situation dans laquelle il se trouve. Le visage de Husk est marqué par la nature de son pouvoir, mais aussi par le manque d’assurance qui l’habite. Le visage d’Idie Okonkwo transcrit l’augmentation de son assurance au fil des épisodes. Il s’agit d’une équipe de dessinateurs qui a le sens du détail. Ainsi au fi des pages, le lecteur peut identifier la nourriture que Kitty et Piotr ont dans leur assiette (il ne s’agit pas de tas informes).

La scène de dinette entre Toad et Husk est irrésistible. L’architecture de la façade de l’école est cohérente d’un épisode à l’autre. Lorsque Bobby et Logan trinquent avec un whisky, l’armoire à liqueurs fait honneur à la réputation de Logan, et le salon dispose d’un joli tapis. Il ne manque pas un seul os dans le corps transparent de Glob Herman.

Enfin ils disposent d’un coup d’œil très sûr pour dessiner les personnages dans une posture parlante, que ce soit Broo s’adressant avec humilité et déférence à Hank McCoy, ou Angel en train de se séparer de ses vêtements pour voler nu dans le ciel.

Les professeurs et les élèves

Les professeurs et les élèves ©Marvel Comics

Alors que Jason Aaron doit penser chaque épisode séparément pour prendre en compte les événements survenant simultanément dans AvX et que les dessinateurs se succèdent à un rythme rapide (il faut dire que cette série a compté 18 épisodes en 12 mois), chaque histoire est prenante pour elle-même, les personnages exhalent toute leur personnalité, la bonne humeur est présente à chaque moment, sans tourner en dérision les superhéros et sans prendre le pas sur les intrigues.

Chaque équipe artistique apporte sa personnalité et son style pour s’accorder au ton du récit.

56 comments

  • Tornado  

    Un autre élément très important, c’est aussi notre parcours. Mes études (arts plastiques), mon métier (enseignant), tout ça, ça influence ma sensibilité. Ma quête continue du rapport entre le fond et la forme est influencée par mon parcours. J’aime le Daredevil de Miller qui est de la même époque due les X-men de Claremont, mais qui est d’un niveau d’exigence supérieur en termes de relations entre le fond et la forme. Et pourtant, il s’agit d’une oeuvre pleine de défauts.
    Mon âme d’enfant est encore bien présente (et je peux t’assurer que dans le milieu où j’évolue, mes lectures sont interprétées avec un superbe mépris), mais elle interfère sans cesse avec mon bagage culturel. Celui-ci est plus austère, plus snob, plus élitiste. Je n’en ressent aucune fierté, car j’aime les lecteurs qui sont « fiers d’être mainstream ». J’aime leur côté honnête et franc.
    Du coup, ta synthèse me parait parfaite : « Ces deux visions des comics ont leur place ensemble. ».

    L’auteur de l’article ci-dessus, notre ami Présence, incarne tout ça : Il est capable d’écrire un commentaire pénétrant sur une oeuvre ultra-intello, et se régale une minute plus tard d’un comicbook pop-corn, sans rien changer de ses exigences !
    Il y a encore quelques années, j’étais sans doute méprisant par rapport aux lecteurs mainstream. mais en ayant rencontré des lecteurs et des commentateurs comme Présence et Bruce : Impossible !

  • jyrille  

    Je rejoins Tornado : le principe de base des X Men (comme de Spider-Man, premier super-héros ado) est de parler de l’enfance et de l’adolescence, des premiers émois (comme les débuts de Buffy, la série télé). Rien à redire là-dessus.

    Lorsque je parle d’infantilisme, je parle des rebondissements improbables, des types qui ont des goûts esthétiques douteux (enfin, ce sont les années 70 aussi hein) et qui n’ont aucun aspect concret, réel, logique. Juste de la logique. Astérix est plus logique que n’importe quel X-Men que j’ai relu.

    Quant à Grant Morrison, je suis bien d’accord pour dire que ses écrits sont obscurs. Mais Alan Moore aussi. Et pour moi, ils sont au même niveau de « génie créatif ». Il suffit de lire We3, Joe The Barbarian ou The Invisibles, non ?

  • Tornado  

    @Présence et Jyrille : Promis, je réponds à vos post sur Watchmen à tête reposée, dès que j’ai un moment…

  • Marti  

    De l’aveu de Morrison lui-même, il connaissait mal les X-Men lorsqu’on les lui a confié, avec qui plus ait la mission de les rendre plus modernes et attractifs pour un nouveau public. Ça n’excuse rien, mais ça explique pas mal de choses je pense. Comme dit plus haut, il est beaucoup plus respectueux des personnages lorsqu’il écrit des titrés Batman ou Superman car il connaît alors les personnages, il sait quelle voix leur donner, ce qui a pu être plus difficile pour lui sur les mutants. Qu’on aime ou pas ce qu’il a fait de Scott, Momo a quand même tenté de justifier un peu la direction qu’il lui a fait prendre en rappelant qu’il venait entre autre d’être récemment possédé par Apocalypse – avouez que ça a de quoi chambouler un esprit !

  • Marti  

    Pour avoir commencé il y a quelques temps maintenant la lecture des Essential consacrés aux X-Men de Chris Claremont (les deux premiers pour être précis, ce qui va jusqu’à quelques épisodes après DoFP, soit les grandes époques de Dave Cockrum et John Byrne avec Proteus, Dark Phoenix et tout et tout), la richesse des idées finies par surpasser le style un peu vieillot de papy Chris. Je trouve d’ailleurs que la narration s’améliore au fur et à mesure, même si ça reste parfois un peu trop bavard on est pris par l’action et certains épisodes s’enchaînent tout seuls. Les épisodes deviennent vraiment prenant peu après l’arrivée de Byrne, dans un série d’épisodes où les X-Men assistent au grand retour de Magneto avant d’atterrir en Terre Sauvage, dans une magnifique pleine page où Cyclope souhaite la bienvenue à ses coéquipiers dans ce territoire hostile. Le titre à ses hauts et ses bas, notamment dans les épisodes que l’on retrouve entre les grosses sagas, mais la série aura marqué assez les comics en règle générale pour que tout fan de ce média y jette au moins un œil.

    • Bruce lit  

      @ Marti. Malgré tout je pense que le run de Morrison a apporté plein de bonnes choses. Cela reste pour moi un excellent Ultimate Xmen….
      Le style de Claremont a vieilli. Mais il montre que lorsque un auteur reste plus de deux anx sur une série, elle n’en peut que s’en porter mieux. Idem pour Lobdell. Mon irritation contre lui Morrison vient aussi de ce fait : il est considéré comme un génie alors que Lobdell a écrit de très belles pages et est dédaigneusement considéré comme un scénaristes des « années 90 ».

      • Nicolas  

        Ah, une parole sensée ! Effectivement Lobdell nous a pondu de très bons scénars, en respectant les personnages et la continuité de Claremont, démontrant une affection et un respect sincère pour son prédécesseur. Il a developpé une synergie créatrice avec John Romita Jr, rendant Uncanny X-Men passionnant à lire et relire, créant une plethore de nouveaux personnages (les inventifs Acolytes de Magneto, pouvoirs originaux et backgrounds ethniques variés) et surtout il nous a offert Génération X avec Chris Bachalo. Un digne fils spirituel de Chris Claremont.

        • nicolas  

          Brillantes diatribes ! Très bien écrites, je te félicite, surtout dans ta mise en lumière du role de Iceman dirigé par Lobdell.
          Tu parles très bien de l’absence de competence des X-Men dans leur gestion de la guerre civile entre factions mutantes annoncée par Cable (venu du futur, il savait de quoi il parlait) et ru role de Bastion pendant Zero Tolerance.

    • Nicolas  

      Salut Marti, juste une question : t’es-tu senti gêné par l’absence de couleurs des Essentials ?
      As-tu eut le sentiment qu’il te manquait quelquechose ?

      J’aimerai savoir ce que tt le monde pense des Essentials (et par extention des Showcase Presents) : a mon sens de merveilleuses opportunités de découvrir des pans entiers d’anciennes series avec un excellent rapport qualité prix (5 page pour 15 Euros), avec pour unique défaut le noir et blanc.

      • Présence  

        Les collections Essential, Showacse et autres noir & blanc – Je trouve que le confort de lecture varie grandement en fonction du dessinateur. Du Jack Kirby en noir & blanc se lit facilement, sans difficulté pour repérer les contours des formes, et les différents plans de la composition. Du Marc Silvestri (sur X-Men) ou du Erik Larsen (sur Savage Dragon) comprennent un trait grand nombre de traits qui rendent le déchiffrage plus ardu quand la couleur n’est pas là pour assembler les surfaces qui vont ensemble.

      • Marti  

        Si tu as eu des Essentials de 5 pages, je te conseille de te faire rembourser :p
        Plus sérieusement je trouve que c’est un excellent moyen d’accéder à des runs classiques à moindre coût. Le n&b ne m’a pas gêné, je ne suis pas toujours très fan des anciennes colorations et les dessins de Cockrum et Byrne s’y prêtent bien. Le seul défaut de cette collection reste la faible qualité des tranches, j’ai dû faire « réparer » un de mes tomes dont les pages ont très vite commencé à se barrer.

  • Nicolas  

    Ce dédain contre Lobdell vient de la mauvaise presse qu’il a reçu lors d’Onslaught et de sa querelle avec Bob Harras qui lui etouffait sa créativité dans les dernières années de son run sur les X-Men.
    Sinon Phalanx, Age of Apocalypse, Generation X font maintenat figure de ce qu’il y avait de plus lisible dans les Années 90 chez Marvel.

    Bob Harras : un editor qui affirmait à ses scenaristes et dessinateurs qu’il appréciait leur travail pour mieux leur casser du sucre sur le dos quand ils avaient le dos tourné, si j’en crois ce que racontent Lobdell, Romita Jr, Peter David, Louise Simonson et surtout Chris Claremeont.

    • Bruce lit  

      Lobdell a écrit les meilleures pages d’Onslaught, event gâché pour caser les crétins d’Image pour Heroes machin…

  • Bastien  

    Bonjour,
    Je me permet d’intervenir pour indiquer que personnellement j’ai adoré le run de Morrison sur les X-Men. Je les ai pris en Marvel Select chez Panini, le dernier est sorti hier, a peine ma fille couchée je l’ai lu d’un trait ma femme ne pouvait même pas me parler. Qu’il ne tienne pas compte de la continuité ne me gêne pas. Avoir une bonne histoire avec des enjeux et des situations intéressantes me suffit. Je penses que Morrison est un très bon conteur et que son run sur les X Men est juste fun. Il ne me dérange pas que les auteurs s’affranchissent d’une continuité (beaucoup trop lourde parfois) quand cela permet d’avoir des histoires intéressantes (avant le run de Morrison je trouvais que Cyclope était le personnage le plus ennuyeux de l’univers des Comics).
    Il permet aussi de se mettre aux X Men sans avoir besoin de bagages important (Mon frère a qui j’ai prêté les 3 premiers tomes les a adorés et pourtant il n’a pas de bagage en X Men a part les Films, Genèse Mutant et le début de l’ère d’apocalypse).
    Dernier point je préfère ce qu’a fait Morrison sur les X Men que la saga du Messie qui tient peut être compte de la continuité mais qui est d’un ennuyeux terrible avec des épisodes qui servent a rien et des personnages qui me laisse totalement indifférent .

    Pour ce qui est de Lobdell je suis en train de lire actuellement Age of Apocalypse et même si les idées sont bien j’avoue que la façon qu’a Lobdell de raconter son histoire m’accroche moins (attention je trouve ça très bien mais moins immersif).

    J’ai lu les Uncanny X Men de Claremont durant mon enfance et début d’adolescence grâce à un oncle qui avait tous les stranges et spéciales Strange de l’époque. En y revenant récemment grâce aux Essential X Men j’avoue que si il n’y avait une partie nostalgie il me serait quasiment impossible de lire ces histoires hyper lourdes avec 3 pages qui replace l’histoire en début d’épisode, cette prose qui n’en finit pas et des descriptions de l’image dans les bulles de pensées des personnages (mince si on arrive à lire c’est que l’on est capable de voir l’image).
    Pour prouver que je ne suis pas un cas totalement perdu, je penses que God Loves, Man Kills est ma meilleure lecture des X Men et la Dark Phenix Saga se place en deuxième position (l’histoire et les enjeux sont vraiment épique).

    Je penses que comme indiqué par Bruce il faut prendre les X Men de Morrison pour un univers Ultimate (ils n’ont peut être pas été renommés New X Men pour rien).

    Pour ce qui est de l’article je le trouve très intéressant et du coup je pense me pencher prochainement sur les séries Wolverine & the X Men (pour l’instant je n’ai lu que le premier arc que j’ai trouvé très bon mais manque de temps et beaucoup d’autres choses à lire m’ont empêché de poursuivre ma lecture).

    Pour les Marvel Essential je trouve que le format permet d’apprécier les dessins sans avoir des couleurs qui sont trop criardes (je ne suis pas fan des couleurs de le fin des années 70 et début 80), de plus avoir des pavés de 500 pages pour 15€ est très attractif, seul défaut la qualité du papier qui est pas exceptionnel mais tout a fait correct pour le prix.

    Ne voyait pas forcément en moi un fan de Morrison car je suis tout a fait mitigé sur le personnage. J’ai détesté Flex Mentallo, j’ai adoré ses X Men, All Star Superman et je suis mitigé quand à son travail sur Batman.

    Comme dit plus haut tous les goûts sont dans la nature, je respecte vos avis sur ce qu’a fait Morrison mais je viens exprimer mon désaccord.
    Désolé si il y a des fautes d’orthographe ou de frappes et bravo à ceux qui auront réussi a me lire intégralement sans s’endormir (désolé pour le pavé).

    PS : n’hésitez pas à m’indiquer des Arc Narratifs sur les X Men car j’avoue ne pas connaitre une bonne partie des années 80-90 et je n’ai aucun bagage concernant les séries dérivées de l’univers X.

    Bonne journée.

    • Bruce lit  

      @Bastien, c’est bien parce que j’aime pas Morrison que j’ai demandé à mes fidèles contributeurs de s’occuper de son cas pour que tout le monde s’y retrouve.
      J’ai adoré le run de Morrison à l’époque. Je lui trouve un peu faiblard sur plein de côté, je ne lui pardonne pas son traitement de Magnéto mais cela reste très visible. N’hésite pas à cliquer sur le tag Xmen en haut à droite du blog. D’autres arrivent. Tu devrais y trouver ton compte.

  • Punky Jyrille  

    Je me contredis. A cause de vous, je me suis acheté le second tome en VF de Wolverine and the X-Men qui vient de sortir. Je crois que les scans y sont pour beaucoup, et bien sûr les commentaires éclairés de Présence sur le dessin.

    Autant j’avais trouvé le premier tome un peu léger (même si ce n’était pas pour me déplaire de lire des histoires de super-héros avec de l’humour) autant j’ai trouvé qu’ici, on arrivait à un stade où les histoires reflètent des sentiments, des études de moeurs en somme. C’est un peu étrange : les histoires d’encapés ne m’intéressent pas, et on a ici de la bd clairement adulte, où des personnages importants meurent, où il y a une vraie cruauté, ce qui ne transparaissait jamais vraiment dans mon souvenir des Lug des années 80.

    C’est donc un peu puéril visuellement, avec tous ces mutants ayant tous un look qui doit être facilement reconnu, mais plutôt profond et grave dans le fond, avec un second degré et un humour qui font ma joie. Je n’ai pas tout compris, puisque je n’ai pas suivi ces personnages depuis trente ans, et j’ai mis du temps avant de raccrocher tous les wagons. Les X-Men qui ont une force phénix et deviennent aveuglés par leur pouvoir, Kitty qui retournera peut-être avec Piotr (je ne savais pas qu’ils étaient ensemble avant sauf dans le futur de Days of the future past), Wolverine qui est avec Hope alors que tout le monde la cherche (il doit me manquer des épisodes d’autres séries)… Tout ça n’est vraiment pas simple à assimiler quand on ne connaît rien. Cela n’a pas gâché mon plaisir pourtant.

    Côté dessin, ma préférence va vers Bachalo. Il a une assise et une personnalité (enfin, je parle de son trait) qui va bien plus loin que celles des autres dessinateurs de ces épisodes, je trouve. Cependant j’ai adoré l’épisode consacré au Warlord, même si son costume est ridicule, en faire un personnage triste qui doit passer son temps à tuer alors qu’elle ne rêve que de dessin, j’ai trouvé ça bien vu et original. Et bien sûr la parodie de la scène de Watchmen emporte mon suffrage : son inversion (avec la même ligne de dialogue du chien à la tête coupée en deux) est irrésistible. Tout comme l’épisode sur Doop, très drôle.

    Par contre je trouve que les changements de chronologies (deux mois avant, pendant ce temps, il y a 6 mois etc…) étaient trop systématiques et plombent un peu la lecture. En te lisant, j’ai envie de regarder les détails des dessins que je n’ai forcément pas tous vus, car c’est tout de même très bavard parfois. Et je me rends compte de la richesse de l’écriture de Aaron, car tu décris admirablement bien l’évolution des personnages ou leur caractérisation : ton exemple sur Kitty est plus que pertinent (bon j’avoue ne pas avoir tout saisi quant à ses prétendants…).

    Bref, je crois que ces épisodes sont le meilleur de cet arc, et je n’ai donc pas envie de lire la suite, sauf pour une chose : savoir ce qu’il se passe ensuite… La fin est trop cruelle.

    • Présence  

      Avec le recul du temps passé, et en comparaison de ce qu’ont fait ses successeurs sur les X-Men, ces épisodes s’en trouvent bonifiés. Effectivement, Jason Aaron s’était fortement investi pour donner de la personnalité à toute cette pléthore de mutants.

      Effectivement pour quelqu’un n’ayant pas lu de comics régulièrement, la chasse aux références dans chaque page ne devait pas présenter beaucoup d’intérêt (en plus d’être une tâche insurmontable).

      • Killer Jy  

        Je dois également préciser que nombre de mutants me sont totalement (complètement, intégralement) inconnus. Et pourtant, cela ne m’a pas fortement dérangé dans ma lecture. Il suffit de prendre les choses à un degré plus basique.

  • Matt  

    Dîtes, c’est censé être quoi ce Doop ? Je ne connais pas le perso et je n’ai pas bien compris le but de l’épisode qui lui est dédié.
    Je n’en rajouterais pas sur Allred. Je trouve cet épisode graphiquement catastrophique bourré d’erreurs de perspectives et de personnages rigides affreusement moches. Et toc ! Même si je fais souvent l’effort de comprendre ce que certains peuvent trouver dans un style de dessin; là je n’y parviens pas. Je n’aime pas le dessin d’Allred.

      • Bruce lit  

        Rectification Présence : Doop est le SEUL survivant de X-Statix 😉

      • Matt  

        Ok merci.
        Je n’ai pas trouvé cet épisode « bonus » spécialement marrant. ça marche peut être davantage si on connait le personnage. Il parle un langage alien que tout le monde comprend. Ce genre de gag ne m’a jamais amusé.
        Et X-statik est surement un truc que je ne lirais jamais à cause de son dessinateur et d’une non-existence en VF. Je lis bien la VO mais il faudrait au moins un graphisme qui m’attire pour me motiver à faire l’effort. Vraiment, Allred je ne peux pas…
        Dans le scan 14, on dirait que Wolverine et Deathlok sont presque couchés par terre. Avec cet angle de vue en plongée, s’ils étaient debouts, ils seraient plus haut dans l’image et./ou beaucoup plus gros. Je ne veux pas paraître prétentieux en prétendant donner des cours à un dessinateur pro, et peut être qu’il le sait et s’en fiche juste, mais moi ça me fait saigner les yeux.

          • Matt  

            Oh les salauds ! Ils ne traduisent pas ses dialogues dans la VF !^^ J’ai vérifié.
            Enfin…se fatiguer à déchiffrer n’est pas amusant non plus.

          • PierreN  

            De toute façon c’est un peu le même délire que le language Chewbacca. Et là je repense à cette scène improbable du tristement célèbre Star Wars Holiday Special (dont Lucas n’est pas vraiment fier), qui voit la famille de Chewie discuter mais sans aucun sous titres. Ford à l’air consterné à côté…

          • Matt  

            Oh mon dieu, oui !
            Je n’ai pas vu ce truc mais j’en ai vu une review d’un chroniqueur américain. Je me suis dit « Mais WTF ? C’est quoi cette idée tordue et pas drôle ? »

          • PierreN  

            La vidéo du Nostalgia Critic sur le sujet montre bien à quel point c’est craignos.
            Lucas a quelques casseroles à son actifs mine de rien, entre les modifications malgré l’avis des fans, la prélogie, Jar Jar Binks, Indy 4 ou encore l’adaptation mal foutue du Howard the Duck de Steve Gerber.

          • Matt  

            Oui bah c’est sa vidéo que j’ai vue^^

            N’empêche, j’suis le seul à penser que Jar-Jar déclenche une haine exagérée ? Je veux dire…il est chiant mais de là à piquer des crises…

          • PierreN  

            En cherchant bien, on doit pouvoir trouver des personnages plus têtes à claques dans cette franchise ou dans une autre (le scientifique binoclard et tatoué de Pacfic Rim, celui qui est quasiment hystérique/ surexcité, m’agace plus par exemple).

          • Matt  

            Oui, un sacré cliché gonflant sur pattes celui-là.

          • Matt  

            Sinon le NC me fait beaucoup rire. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui. C’est un bon exemple d’un mec qui se moque en étant créatif, et qui peut te faire marrer même si tu n’as pas le même avis que lui.
            En dehors de son personnage colérique, il semble même être un gars très cool.
            J’avais eu un fou rire en regardant sa review de Steel, le film tout pourri avec Shaquille O’Neal.
            Je lui dois même une plus grande capacité à comprendre des vidéos anglaises sans sous titres.

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