Encore cet empêcheur de grasse-matiner en rond !?? (Léonard 50 – Génie, vidi vinci)

Léonard 50 – Génie, vidi vinci par Turk & Zidrou

Un article de PRÉSENCE

VF : Le Lombard

Joie irrépressible
© Le Lombard

Ce tome est le cinquantième des inventions de Léonard le génie, et il n’est pas nécessaire d’en avoir lu un autre avant pour tout comprendre. Les gags ont été écrits par Zidrou (Benoit Drousie), dessinés et encrés par Turk (Philippe Liégeois) et mis en couleurs par Kaël. Ce tome comprend 19 gags de 1 à 5 pages, ainsi qu’un dossier illustré de 7 pages sur Léonard de Vinci, réalisé avec le Clos Lucé.

Léonard entre en hurlant à plein poumon dans la chambre de son disciple Basile Landouye profondément endormi dans son lit, rêvant d’un robot en train de scier du bois pour produire le son zzzz du sommeil. Le cri du maître le réveille en sursaut, ainsi que Raoul Chatigré (un chat) et Bernadette (une souris) qui dormaient sur sa couverture. La puissance du cri fait bouger le rideau, la peinture encadrée, le verre d’eau sur la table de nuit, les chaussons du disciple et ceux du chat sur la descente de lit, et fait également se soulever le lit de quelques centimètres. Léonard pénètre dans la chambre et dit au disciple tétanisé avec son chat dans les bras, que finalement il peut rester couché. Il se couche lui-même à côté du disciple dans son lit, la mine défaite et explique qu’il est un génie fini, obsolète, largué, ringard. Il n’a plus rien inventé de bon ces derniers temps. Le disciple le rassure : Léonard a bien inventé plusieurs choses récemment, comme la couche-culotte musicale qui joue un air de reggaeton quand bébé a fait son gros popo, les lunettes gag, le tire-bouchon pour ouvrir deux bouteilles à la fois, le nid chauffant pour les petits oiseaux en hiver. Bon finalement, le bilan n’est pas si terrible que ça. Basile emmène Léonard devant un miroir pour lui montrer qu’il reste impressionnant, mais son reflet répond de manière peu flatteuse. La discussion prend heureusement une autre tournure quand arrive Mozzarella, la fille adoptive de Léonard.

Au fil des gags suivants, Basile se met mal en vidant une bouteille de Champagne, puis trois pintes de bière, quelques petits verres de digestif, pour finir par boire au tonneau. Mozzarella est en train de lire un illustré et demande à son papa ce qu’est une ecchymose : Léonard lui explique avec l’aide du disciple, et développe en établissant la distinction avec un hématome et une écorchure. Léonard termine de réparer un appareil ménager pour Mathurine et celle-ci trouve incroyable tout ce qu’il a pu inventer au point que si quelqu’un le racontait, personne ne le croirait. Cela donne l’idée à Léonard d’écrire ses mémoires et d’aller les proposer chez différents éditeurs. L’atelier est plongé dans le noir et Léonard indique à Basile qu’il peut y aller : le disciple se cogne contre tout un tas d’objets contondants, coupants, tranchants. Quelqu’un frappe à la porte du disciple. Il se lève : il s’agit d’un livreur qui lui apporte un colis dans une caisse en bois. Basile l’ouvre et Léonard en sort en bondissant, tout en hurlant Debout Disciple. Il vient d’inventer la société de livraison de courrier. Léonard pénètre doucement dans la chambre de son disciple avec un plateau de petit-déjeuner. Le disciple n’est pas dupe et sait que cette sollicitude cache quelque chose : effectivement Léonard a un petit service à lui demander.

Debout disciple !
© Le Lombard

Le premier album de Léonard paraît en 1977, personnage créé par Bob de Groot (scénariste) et Turk (dessinateurs) qui collaboraient précédemment sur la série Robin Dubois dont le premier tome est paru en 1974. Le principe est explicite : il s’agit d’une version parodique de Léonard de Vinci, celui de la bande dessinée habitant également la commune de Vinci (à Florence, en Italie). C’est un inventeur génial qui fait exécuter les basses besognes par son disciple Basile Landouye qui lui sert également souvent de cobaye. La maison de Léonard est entretenue par Mathurine, et elle abrite également un chat (Raoul Chatigré), une souris (Bernadette) et un crâne (Yorrick), tous doués de la parole. Dans l’album 48 (2017), un nouveau personnage récurrent est apparu : Mozza (diminutif de Mozzarella), une enfant adoptée par Léonard. Les gags fonctionnent sur un principe souvent identique : Léonard conçoit et réalise une nouvelle invention, processus au cours duquel le disciple souffre physiquement, et dont les avancées sont plus ou moins positives. Il s’agit généralement d’inventions anachroniques montrant que Léonard est en avance sur son temps, souvent de plusieurs siècles. Enfin Bob de Groot a arrêté d’écrire la série en 2015 avec le quarante-sixième album, et Zidrou en a repris l’écriture à partir du tome 47 (2016), toujours avec Turk. Il a également collaboré avec ce dernier sur deux albums (22 & 23, 2016 & 2017) de la série CLIFTON.

Zidrou se montre aussi respectueux qu’inventif dans cet album : Léonard est toujours aussi pétulant et admiratif de son propre génie, avec une touche de de vanité assumée. Basile est toujours aussi tiraillé entre sa vocation (je sers la science et c’est ma joie) et sa flemmardise.. Le chat, la souris et le crâne placent leurs remarques à la fois sarcastiques et gentilles. Durant ces 19 gags, Léonard n’arrête pas d’inventer dans des domaines très différents : les briques de construction en plastique (avec un beau rapprochement visuel entre leur logo et le nom de Léonard), l’ampoule économique, la société de livraison de courrier, le vol d’invention, la tauromachie, le sponsoring, la crypto-monnaie, la Go-Pro, plusieurs autres, et même le cliffhanger dans une mise en abîme savoureuse. Zidrou se montre autant facétieux dans sa construction (le gag de la page 22 faisant explicitement référence à celui de la page 17), et n’hésite pas à intégrer une ou deux dimensions sociales, comme la surproduction de livres, la société de livraison de courriers (sur le mode Uber, avec un comparatif de la couverture sociale avec La Poste), la cruauté envers les animaux (la tauromachie), les effets pervers des avancées technologiques (la disparition des boulots manuels), ou encore la course à la reconnaissance médiatique.

Je sers la science et c’est ma joie.
© Le Lombard

Dès la première page, le lecteur est en terrain connu avec Léonard qui beugle et qui fait vibrer toute la pièce. Le scénariste met bien en œuvre les caractéristiques de la série, avec un humour gentil et inventif, et Turk est au meilleur de sa forme. Les personnages sont expressifs comme jamais, avec une exagération dans les expressions de visage et les postures pour accentuer les effets comiques : dans ces moments-là, l’émotion s’exprime de toute sa force, sans retenue, sans filtre. Le lecteur reste toujours aussi admiratif de Léonard, que ce soit pour son entrain quand il se met à trottiner pour s’atteler plus vite à sa nouvelle invention, ou que ce soit ses sourires exprimant une grande satisfaction de lui-même et de son génie. Il souffre avec le disciple : les réveils brutaux propres à provoquer un infarctus du myocarde, l’air un peu benêt quand il sert la science (et c’est sa joie) sans tout comprendre, les horribles blessures dessinées de manière comique (les trous dans le crâne après s’être fait tirer dessus à bout portant, les bosses gigantesques, les pansements en plusieurs couches, etc.). Ce traitement des personnages est à la fois une approche tout public de la narration visuelle, à la fois une expressivité parlante pour les adultes quant à l’intensité des émotions, et leur honnêteté.

Dès la première page, le lecteur est frappé par la densité d’informations présentes dans chaque case, pour les décors et pour les accessoires. Il y a un vrai plaisir à lire les cases, à prendre le temps de la lecture pour en apprécier les détails. Lorsque le disciple s’arsouille, le lecteur peut voir la bouteille de champagne avec une forme adéquate et une étiquette idoine, les chopes en verre avec les motifs caractéristiques, le tonnelet et son cerclage. Par la force des choses, il s’intéresse d’abord à ce qui est raconté, c’est-à-dire la succession d’actions qui amène à la chute comique, s’attachant à l’information principale de chaque case, sans forcément prêter attention à tout ce qui est dessiné. Ayant eu la satisfaction de l’effet comique, il rejette alors un coup d’œil aux cases, et découvre, par exemple, le crapaud au fond de la bouteille contenant la liqueur qu’a savouré Basile dans la cinquième case. Il remarque également la grande cohérence graphique dans les inventions de Léonard, c’est-à-dire la manière dont Turk a transposé la technologie du monde contemporain, à celle de la fin du quinzième, début du seizième siècle. Dans le même ordre d’idées, il observe que Turk fait en sorte de représenter de vrais outils dans l’atelier de Léonard. Il arrive à plusieurs reprises que le lecteur se dise qu’il n’a pas bien tout regardé et qu’il jette un coup d’œil en arrière pour vérifier qu’il n’aurait pas laissé passer une remarque de Raoul, ou une sentence de Yorrick(le crâne d’un bouffon à la cour royale du Danemark, dans Hamlet de William Shakespeare, 1564-1616), et qu’il découvre que c’est le cas.

Le cobaye
© Le Lombard

Les pages de Turk donnent la sensation de se lire toutes seules, sans jamais impression qu’il y a trop de choses dessinées, ou que les cases sont surpeuplées. Pour cet artiste, réaliser des planches tout public ne signifie pas de diminuer le nombre de traits et d’arrondir les contours. L’album ne se limite pas à une suite de gags drôles très vite lus où la narration visuelle serait asservie à l’effet final, en étant simplifiée au maximum. S’il y prête attention, le lecteur se rend compte de l’investissement de l’artiste. Quand Léonard se tient face à un miroir en pied, son reflet dispose de répliques, et Turk a fait en sorte qu’elles soient en phases avec la posture du reflet qui est la même que celle de Léonard. Quand Léonard va proposer le manuscrit de sa biographie à plusieurs éditeurs, leur bureau est unique à chaque fois dans son aménagement et dans sa décoration, et Basile y lit une bande dessinée à chaque fois différente, une parodie en lien direct avec les publications réelles de l’éditeur. Du point de vue de la mise en scène et du découpage des planches, Turk utilise tout naturellement une large palette de possibilités : du dessin en pleine page (avec de nombreux détails bien sûr), à la case de la largeur de la page pour mettre en évidence la distance, en passant par un même personnage représenté plusieurs fois dans la même case (le disciple qui accomplit rapidement de nombreuses actions). Turk sait aussi manier l’absurde visuel (le taureau qui se tient sur ses pattes arrière, en levant les deux autres, Léonard sortant une enclume de sa barbe, Basile caché dans une bulle de savon), en l’intégrant sans solution de continuité dans une description réaliste.

Ce cinquantième tome est un cru exceptionnel grâce à la verve visuelle de Turk dont la maîtrise technique est toujours en arrière-plan mise au service de la narration, et à Zidrou qui a su assimiler cet univers et écrire à la manière de Bob de Groot. Les 7 pages de fin exposent plusieurs aspects de la vie de Léonard de Vinci dans un registre pour jeunes lecteurs : sa jeunesse, la nature pour modèle, la Joconde, l’homme de Vitruve, la réalité historique de Basile, Mathurine et les autres, l’eau comme inspiration pour inventer, le rêve du vol, l’analyse du mouvement, le génie militaire (l’arbalète, le char à faux, les catapultes, les armes à feu, le char d’assaut).

Les personnages
© Le Lombard

La BO du jour : Un autre Léonard de génie, visionnaire…

39 comments

  • Kaori  

    Ah, encore une madeleine…

    J’ai pris beaucoup de plaisir à lire les BD de Léonard, sans être capable de me rappeler par quel biais, parce que je ne crois pas que nous ayons des albums de Léonard… Peut-être dans les programmes télé…

    J’aimais bien effectivement le fait que l’humour était disséminé dans les détails de chaque objet ou personnage.

    Minute relektor. Ah non, pas minute relektor, ça a été corrigé entre temps 😉 (ou alors j’avais pas les yeux en face des trous ce matin au réveil !)

    • Présence  

      Je ne saurais plus dire non plus par quel biais j’ai découvert Léonard et son pauvre disciple, mais c’est avec grand plaisir que j’ai découvert cet album récent (de 2019). Visiblement mon enfant intérieur ne m’a pas complètement quitté parce que cet humour me parle toujours autant.

  • Matt  

    J’ai connu aussi Leonard plus jeune.
    Je me souviens que mon frère et moi on se marrait pas mal.
    Ma mère n’aimait pas parce que…c’était violent (même si c’est de la violence cartoonesque) et parce que ça ridiculisait Leonard de Vinci.
    Bon…ma mère est très butée sur certains trucs^^ Y’a des choses sacrées, tout ça.

    Cela dit cela fait malgré tout un bon moment que j’ai laché l’affaire. Après 30 tomes, on commence à avoir fait le tour. Et j’apprends que la série continue et en est au tome 50 !!
    Comme pour Garfield, si je devais collectionner la série (techniquement les albums sont à mon frère…et ses enfants maintenant, donc j’ai que dalle moi^^), ce serait par échantillons avec quelques tomes de ci de là. Je ne ressens aucun besoin d’avoir 50 tomes de la même chose.

    • Présence  

      Dans cette série, la continuité est à un niveau minimal et chaque album s’apprécie indépendamment des autres. J’étais très curieux de savoir si Zidrou saurait capturer et reproduire l’esprit de la série, et je trouve qu’il y est très bien parvenu.

      Quant à Turk : total respect pour des planches fignolées comme au premier jour. Il ne fait pas son âge, car il est né en 1947.

      • Kaori  

        O_O il a l’âge de mon Papa !!
        Il vient d’avoir 73 ans… Mais ceci dit, vu que Léonard a plus d’une quarantaine d’années, ça s’explique. J’étais d’ailleurs étonnée que ce soit toujours le même dessinateur…

        • Présence  

          Oui, une série d’une longévité remarquable, et également d’une régularité remarquable. Depuis 1977 : 51 tomes (il y a en a eu un nouveau cette année) en 43 ans, tous dessinés par Turk.

  • Bruce lit  

    « il jette un coup d’œil en arrière pour vérifier qu’il n’aurait pas laissé passer une remarque de Raoul »
    Tu n’as pas oublié un-T, Présence ? Nous avons en effet un autre génie conscient de son oeuvre qui habite Marseille et dont toutes les prédictions COVID ont été de francs succès…

    Ma foi, j’ai bien envie de tenter cette aventure en grand admirateur de Zidrou.. J’aimais bien Léonard dans PIF. Mais effectivement, 50 tomes…Maintenant, s’il s’agit d’un cru exceptionnel…
    Ceci dit, la couverture ou plutôt la maquette est d’un autre âge. Ca a toujours été édité chez Le Lombard ?

    • Présence  

      Sans T (ou santé) : cet album est paru dans un monde où le concept de Covid n’existait pas encore. Si, si, il paraît que cette époque a existé.

      C’est marrant parce qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de me dire que je dois lire les 50 tomes, même avec mon syndrome aggravé de complétiste.

    • Présence  

      Vérification faite : la série a d’abord été publiée par Dargaud, puis par Appro (?), avant d’être reprise par Le Lombard.

  • Tornado  

    @Présence : J’adore quand tu sors de ta zone de confort, si tant est que cela signifie quelque chose étant donné que tu lis à peu-près de tout. Disons que ça change fortement des comics superslips et autres comics pour adultes. J’aime beaucoup ta manière de retranscrire l’humour (tellement rare dans les comics d’ailleurs, et encore plus rarissime en ce qu’il soit réussi). Par exemple c’était super de lire ta description de la première planche (description d’une redoutable minutie), de l’imaginer dans mon esprit et ensuite de la voir en vrai et de comparer ! 🙂
    Je réclame davantage d’articles de ta part sur des bandes dessinées humoristiques franco-belges (à défaut de ne pas en avoir sur la musique) !

    Cet article m’a fait réfléchir sur plusieurs choses :
    1) Il manque au blog un sacré paquet de standards historiques de la BD, à commencer par ASTERIX et LUCKY LUKE !
    2) Pourquoi ai-je l’impression de connaitre parfaitement LEONARD, alors que je ne suis même pas certain d’avoir lu un album de la série en entier (et alors que je suis certain de n’avoir rien lu sur le sujet depuis au moins un trentaine d’années) ???
    Je me souviens que dans Pif Gadget, il représentait le summum de la rigolade avec LA JUNGLE EN FOLIE. Le top du top de la poilade, au dessus des PLACID & MUZO, DICENTIM, SUPERMATOU, HORACE et autres Mordillo. Et pourtant je n’ai jamais possédé aucun album !
    Je pense que je devais en feuilleter chez des copains, en me disant que je me lancerai dans une collection un jour. Et puis je crois me souvenir que je trouvais ça hyper répétitif au bout du compte, ce qui a dû refroidir mes ardeurs.

    Super article en tout cas !

    • Tornado  

      En ravivant mes souvenirs il y a avit une autre série qui représentait le top de la marade : LES RIGOLUS & LES TRISTUS. Mais ce n’était pas dans Pif Gadget. C’était, de mémoire, dans Pif Parade Comique.

    • Présence  

      Je réclame davantage d’articles de ta part sur des bandes dessinées humoristiques franco-belges. – Bruce en a un autre en stock : le tome 3 de la série Animal Lecteur, de Sergio Salma & Libon.

      Tu as raison quand tu dis que ça me fait sortir de ma zone de confort : je trouve très difficile d’écrire un article sur un recueil de gags en 1 ou 2 pages.

      Parmi les séries que tu cites, j’avais espéré des rééditions d’albums de Mordillo (1932-2019) suite à son décès, malheureusement ça n’a tenté aucun éditeur.

      • Tornado  

        J’ai réussi, personnellement, à collecter plusieurs albums originaux de Mordillo : Les quatre tomes de l’anthologie OPUS, ainsi que LE FOOT. Tous en très bon état. De très beaux objets de collection.

  • Patrick 6  

    Ah ! J’adorais Léonard ! Comme tu le dis il faut relire plusieurs la même histoire pour relever tous les détails tant les informations sont denses ! Et on aurait tort de se priver tant une bonne partie du charme des gags se situe précisément dans les détails !
    A vrai dire j’ignorais que la série était encore en activité ! 50 numéros mazette ! Je dois confesser ne pas être trop fan des reprises des séries par de nouveaux auteurs (d’Asterix à Lucky Luke en passant par Black et Mortimer) mais pour le coup il y a au moins encore un des deux ! Au niveau de scénario les quelques gags que tu as partagé n’indiquent pas de différence fondamentale avec De Groot, l’adaptation est donc respectueuse. Je m’y risquerai à l’occasion.

    • Présence  

      Quitte à être un provocateur : j’ai trouvé que Zidrou maintenait un meilleur niveau d’humour tout du long de l’album que De Groot dans les derniers.

  • Eddy Vanleffe  

    Quelques souvenirs d’enfance en effet…
    J’ai jamais explosé de rire mais je trouvais ça pas mal dans Pif
    surtout la filiation avec Gotlib au niveau des arrière plans, pendant que les protagonistes agissent, il y a toujours le crâne, le chat (qui perd parfois ses oreilles) qui font n’importe quoi, c’est ça qui m’épatait le plus d’ailleurs.
    Mais j’en ai jamais acheté. Le franco-belge « gros nez » étant sans doute le maillon faible de ma bibliothèque.
    très jeune je cherchais déjà des personnages dessinés de manière réalistes comme chez Giraud, Rosinski ou Hermann….
    mais c’est cool de relire un papier qui met le doigt sur le don de Turk sur les détails insolites complètement délirants.

    • Présence  

      Mes parents lisaient 3 séries de BD : Tintin, Lucky Luke et Astérix. Donc enfant, j’ai découvert l’école Gros nez avec Astérix, ce qui fait que ça me paraît normal d’en lire. En outre, les gros nez ne sont pas réservés au domaine des BD enfant : le gros dégueulasse de Reiser a également un gros nez, ou encore les personnages pas très propre sur eux des sales blagues de Vuillemin.

      • v  

        Pareil pour le background Tintin, Asterix et Lucky Luke… découverte chez le cousin de Gaston et des 4 As… quand j’ai lu chez lui Spiderman contre la torche chez Artima, ce fut le choc. Pas de gag, des personnages dessinés « normalement »… c’était ce que chercherais desromais…
        Ca ne veut pas dire que je n’aime pas le franco-belge.
        j’ai depuis adoré (mais adulte bizarrement) les Spirou de Tome et Janry avant de me jeter sur les SODA , Spoon et white, Innomables et Polstar.
        Je n’ai jamais échangé avec mattie Boy à ce sujet, mais je sais qu’il a une solide culture « spirou » et moi Le Lombard je stement

        • Eddy Vanleffe  

          je recommence… j’ai fait une épilepsie sur mes touches…^^

          mais j’ai depuis pas mal de Lombard avec les Commanche, Les Thorgal, les Vasco, Luc Oriant (je ne suis plus très sur mais comme c’est de Greg…) et Bruno Brazil…
          je lisais tout ça au collège. Chevalier Ardent et Jugurtha…

          • Présence  

            Je n’ai lu quasiment aucune des séries que tu cites, à l’exception des Spirou de Tome & Janry (également lus à l’âge adulte), et de Spoon & White dont je garde un excellent souvenir, surtout des maximes qui commencent par : dans la vie il y a deux genres de personnes… 🙂

  • Jyrille  

    En lisant ton article, j’ai l’impression que rien n’a changé. J’ai toujours les 10 premiers tomes (voire moins), mais mon fils en a lu d’autres à la bibliothèque. En voyant les scans, et ta description des gags, on sent que Zidrou s’est très bien adapté, tout comme pour Clifton avant.

    J’adore le trait de Turk et tu fais bien d’insister sur la quantité de détails ainsi que les dialogues en aparté des personnages secondaires. C’est peut-être directement inspiré de Gotlib.

    En tout cas tu me donnes envie de redécouvrir cette série que j’affectionne. Merci et bravo pour l’article tout aussi enlevé que le dessin de Turk.

    La BO : j’adore. Très bien vu !

    • Jyrille  

      Je viens de vérifier dans la bibliothèque filiale (?) : nous avons les tomes 1 à 6, 10, 11, 22, 28, 30, 31, 38, 40, 41 et 42. Bon ben je vais lire ceux que je ne connais pas !

    • Présence  

      Pour l’influence de Gotlib, c’est possible, ça concorde avec les dates puisque Gotlib est né en 1934, et est donc l’aîné de 13 ans de Turk. En tout cas on retrouve l’énergie liée à l’exagération comique de Gotlib, mais sans la dimension sale gosse.

  • Surfer  

    Enfant, j’ai beaucoup lu ce format de BD.
    Franco Belge humoriste avec 1 gag par page (ou sur un petit nombre de pages).
    Pourtant, aujourd’hui, aucune ( Mise à part l’intégrale des idées noires de Franquin) ne figure dans ma bédéthèque.
    Je ne sais pas pourquoi, mais je ne les ai pas gardées. Inversement j’ai encore toutes les revues LUG de mon enfance.
    Chez moi, les Super-héros ont toujours eu un coté précieux et, de ce fait, ont réussi à traverser les époques sans encombre. A contrario les « Gros nez » se sont perdus avec indifférence au fil des années et des déménagements.

    Cependant, je garde un excellent souvenir de Léonard. Et tu m’as donné envie d’en relire, et pourquoi pas la BD que tu présentes qui a l’air de très bonne facture.

    D’autant plus que Léonard ( le personnage historique) me fascine. Il est le polymathe par excellence. Le plus grand que l’humanité est engendré.

    La BO… un autre Léonard, un autre génie 😉👍

    • Bruce lit  

      L’idée de Cohen m’est venue au petit déjeuner. J’ai ses albums les plus importants, notamment le formidable NEW SKIN FOR AN OLD CEREMONY. Des 3 grands songwritters (Young, Dylan et lui), je trouve qu’il est le moins intéressant. Mais effectivement, cette chanson est pas mal.

      • Jyrille  

        Tututut. Réécoute I’M YOUR MAN.

        • Bruce lit  

          Je connais cet album par coeur.
          Je crois que l’on en a déjà parlé. Je trouve la production de ce disque épouvantable, les arrangements sirupeux avec ces choeurs sirupeux partout. C’est le moment où Cohen abandonne tardivement son son pour des boites à rythmes. Les mêmes chansons interprétées sans tout ce fatras, comme sur le Tribute des Inrocks, c’est quand même autre chose.

          • Surfer  

            @ Bruce,
            Ah…Je l’ai toujours dit,.le petit déjeuner…le café, les croissants chauds ont une très bonne influence.
            Léonard Cohen est, quelque part, le Dylan Canadien. Un immense poète
            Mon album préféré: Songs Of Léonard Cohen.
            Il faudrait que tu continues à choisir ta musique au petit déjeuner 😀😉

          • Jyrille  

            Oui Bruce, la prod est moche (cela dit celle de The Future n’est pas non plus exempte de boursouflures). Mais les chansons sont parmi ses meilleures pour moi.

            J’ai acheté l’avant dernier l’an passé, You Want it Darker, il est très bien.

          • Bruce lit  

            J’ai un très mauvais souvenir personnel de THE FUTURE avec plein de couillons qui le mettaient sur la platine d’une soirée où tout le monde était si défoncé qu’en partant un mec s’est coincé le doigt dans l’ascenseur et l’a perdu. Il a fallu le ramasser et le mettre dans la glace en attendant les pompiers. Et pendant ce temps, j’entendais ce putain de disque qui tournait par dessus les cris du mec. Bon, je dois pas être objectif hein, mais honnêtement après les années 70, les disques de Cohen sont mal produits. Le dernier revient enfin à la sobriété qui convient à sa musique.

          • Patrick 6  

            @ Bruce : Elles sont sympas tes soirées dis moi ^^
            Autrement, à mon sens, la prod de The future est bien pire que celle de I’m your man !

          • Bruce lit  

            Elles sont sympas tes soirées dis mo
            A peine moins pire qu’avec toi…

    • Présence  

      @Surfer – Polymathe : un mot que je ne connaissais pas, merci.

      J’ai l’impression que Léonard et d’autres séries du même genre sont associées à des lectures d’enfants, comme une étape spécifique de cet âge, qu’il convient de dépasser. Pourtant en tant qu’adulte, je prends grand plaisir à cette vitalité et à cette candeur qui parlent à mon enfant intérieur, sans éprouver de sensation de régression.

      • Jyrille  

        Pareil, merci pour le mot, Surfer !

        Et je me répète, mais je ressens exactement la même chose, Présence (c’est aussi le cas avec Clifton d’ailleurs).

  • Manu  

    Gros souvenir : j’ai découvert Léonard tardivement ( au collège) et en plus avec une histoire se déroulant sur un album entier : « La guerre des génies ». C’est en achetant mon deuxième album que j’ai eu la surprise de découvrir que normalement les histoires ne dépassent pas les 3 pages. Je trouvais les histoires meilleures lorsqu’elles étaient encore éditées chez Dargaud, mais qu’ensuite on perdait un peu en fraîcheur…
    En tout cas, ce 50ème est un vrai marqueur de longévité!

    • Présence  

      Décidemment, tout le monde connaît Léonard. Dans mon souvenir, je préférais les gags en 1 ou 2 pages, aux histoires longues, l’intrigue étant rarement plus qu’un prétexte.

  • JP Nguyen  

    J’ai découvert Leonard post-bac. J’avais un camarade de promo qui m’en prêtait plein, le dimanche soir, quand il les ramenait de chez lui.
    Je trouvais ça plutôt drôle à l’époque mais sans éprouver le besoin irrépréssible d’en faire la collec.
    J’ignorais qu’il s’était trouvé une fille adoptive. De même pour le nom du crâne : je ne savais qu’il avait été baptisé Yorick…
    Je rejoins Tornado : il est vrai que tu as l’art de décortiquer des planches pour faire ressortir le sens du détail et l’expressivité du dessin.

    • Présence  

      La fille adoptive est un personnage créé par Zidrou à l’occasion de la reprise de la série avec le tome 47. Elle ne fait que quelques apparitions dans ce tome.

      Yorick : il aura fallu que je lise Last Man de Brian K. Vaughan, pour que j’ai la curiosité de chercher à quoi correspond ce prénom étrange.

      Wikipedia : Yorick est le nom d’un personnage de fiction, bouffon à la cour royale du Danemark, dont seul le crâne apparaît dans Hamlet, l’une des plus célèbres pièces de théâtre de William Shakespeare.

      Ma focalisation sur les dessins : il m’aura fallu des années pour prendre pleinement conscience de mon attrait pour eux, de leur force d’expression, et pour réussir à en parler de manière un peu développée.

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