Solitaire

 Hulk par Bruce Jones et Collectif

L’incroyable Hulk !©Marvel Comics

AUTEUR : TORNADO

VO : Marvel

VF : Panini

 Cet article portera sur l’ensemble du run de Bruce Jones (43 numéros, puisque l’histoire complète s’étend du #34 au #76 de la série régulière publiée sous le label Marvel Knights entre 2002 et 2004).

En VF, l’ensemble a été publié par l’éditeur Panini Comics de manière intégrale mais extrêmement chaotique.

On a tout d’abord eu les huit numéros d’une revue sobrement intitulée « Hulk », suivis d’un 100% Marvel titré « Abominable », ainsi que, pour terminer, des deux volumes de la collection Monster nommées respectivement « Montée en Puissance » et « Tandem »…

Inutile de le préciser : Tous ces comics VF sont désormais épuisés et s’arrachent à prix d’or. En attendant une hypothétique réédition sous un nouveau format, autant se tourner vers la VO pour une collection homogène en sept tomes… 

Mise à jour du 08/09/17 : ce run est désormais disponible en format omnibus chez Panini.

Une revue Panini pour lui tout-seul… arrêtée en plein milieu de la saga au terme de seulement huit petits numéros !

Une revue Panini pour lui tout-seul… arrêtée en plein milieu de la saga au terme de seulement huit petits numéros !©Marvel Comics

Le synopsis : Bruce Banner est un fugitif ! Sous le pseudonyme de « Mister Green », il erre au beau milieu des coins les plus reculés des Etats-Unis. De pensions glauques en motels minables, il évite ses congénères autant que faire se peut, ne s’accordant qu’un minimum de compagnie via son ordinateur, en chatant avec « Mister Blue », un inconnu qui désire l’aider en lui fournissant une assistance de manière anonyme…

Du point de vue du lecteur, nous suivons avec Bruce les informations à la télévision, où nous apprenons que Hulk a accidentellement tué un enfant, mort sous les décombres d’un immeuble détruit par le géant vert… Le plus souvent, Bruce reprend son baluchon et continue sa route le long des routes les plus désertes du pays. Bientôt, son passé le rattrape sous la forme d’un tueur à gage, manifestement à ses trousses. Et petit à petit, il devient évident que le nombre de ses poursuivants ne cesse de grandir…

Quelle est donc la somme de toutes les parties qui ont mené notre personnage dans une telle situation ? Et réussira-t-il à échapper au danger sans succomber une nouvelle foi à la fureur dévastatrice qui lui a valu la mort d’un petit garçon ?

Home, not sweet home…

Home, not sweet home…©Marvel Comics

On l’aura deviné : Le scénario, davantage centré sur le personnage de Bruce Banner que sur celui du titan vert, nous compte les errances de ce triste fugitif à travers les Etats-Unis, poursuivi à la fois par les autorités pour un homicide involontaire causé sur un jeune garçon, à la fois par la mère du petit, ivre de vengeance, et surtout par une mystérieuse corporation visant à prélever le sang de Hulk à des fins inavouables… Nous voyons ainsi notre pénitent errer de patelin sordide en station-service perdue au milieu du désert, traqué, esseulé, solitaire. Un climat angoissant s’installe soudain, qui mènera bientôt le héros et ses lecteurs vers une paranoïa étrangement addictive…

Sous la plume de Bruce Jones (tout le monde s’appelle Bruce ici ?), l’ambiance de la série, déconnectée des habituelles digressions bourrines de type « Hulk Smash ! « , offre une sorte de mélange entre deux séries télévisées bien connues des fans de science-fiction dans le domaine du petit écran. On pense tout d’abord, avec une évidente nostalgie, à la série L’Incroyable Hulk avec Bill Bixby & Lou Ferrigno, à laquelle la vision du pauvre fugitif, errant en solitaire le long des routes perdues de l’Amérique profonde, muni d’un simple baluchon, nous renvoie immanquablement.

Sur la route…

Sur la route…©Marvel Comics

Il s’agit en réalité d’un cliché propre aux westerns, où l’on voyait arriver un justicier solitaire dans un patelin en proie aux bandits, déclenchant ainsi un affrontement dont le héros sortait victorieux, libérant au final le peuple opprimé… Cette formule éculée fonctionne néanmoins du tonnerre et provoque chez le lecteur une empathie évidente, car qui ne s’est pas imaginé, lorsqu’il était adolescent, sous cette forme de héros incompris, partant sur les routes pour un avenir meilleur ?

Sur bien des points, l’approche de Bruce Jones opère un retour aux sources de la série telle qu’elle fut créée en 1962 par Stan Lee & Jack Kirby. Après toutes les phases d’évolution par lesquelles le personnage sera passé à travers le script de scénaristes tels que Bill Mantlo et surtout Peter David, Hulk revient à sa formule initiale, soit celle qui fut effectivement retenue pour la célèbre série télévisée…

Retour aux sources : Hulk par Marie Severin dans les années 70

Retour aux sources !©Marvel Comics

Et puis, ensuite, l’ambiance choisie par Bruce Jones semble tout-droit sortie de la série X-Files. Dans cette véritable anthologie science-fictionnelle, le créateur Chris Carter avait su captiver son public avec une formule simple : Le mystère et la paranoïa ! Impossible de ne pas faire le rapprochement avec cette série télévisée lorsque l’on plonge plus avant dans les rouages du récit concocté par Jones, avec tout ce qu’il colporte de dimension mystérieuse et paranoïaque…

Pour le coup, on touche ici à tout ce qui fait le sel du run de Bruce Jones : L’ambiance ! Et chaque arc narratif semble faire écho à tel ou tel épisode de telle ou telle saison de la série X-Files, tant l’écriture de Jones opère la même formule, qui renouvelle sans cesse la même menace, mais en l’illustrant à chaque fois de manière diverse et variée, maintenant l’angoisse et le suspense …

Des réminiscences de la série : Le Prisonnier ! Qui est le numéro 1 ?

Des réminiscences de la série : Le Prisonnier ! Qui est le numéro 1 ?©Marvel Comics

A partir de là, peu importe où tout cet imbroglio d’agents doubles, triples, de tueurs à gage, de maniaques génétiquement modifiés, de complots à grande échelle, de groupuscules souterrains et autres organisations mystérieuses va nous mener. Nous sommes venus pour l’ambiance. Et nous ne sommes pas venus pour rien !

Alors certes, la densité du récit est toute relative. L’intrigue est extrêmement décompressée (la mode, à l’époque…), la toile de fond est ténue et le destin tragique des personnages est phagocyté par, disons, la relative « ingénuité » du script et les (trop) nombreux rebondissements parfois tirés par les cheveux.

En cherchant quelques renseignements sur la mise en chantier du run de Bruce Jones (merci Présence !), on apprend par exemple que lorsque le scénariste fut appelé à la rescousse sur la série, il n’avait strictement aucune idée de la direction à prendre pour raconter les aventures du personnage ! L’idée de recentrer la série sur Bruce Banner plutôt que sur Hulk lui serait ainsi venue de la consigne de l’éditeur, qui souhaitait que le titan vert n’apparaisse pas dans le premier épisode…

Après Romita Jr (et quelques autres), Mike Deodato nous la joue « ambiance » !©Marvel Comics

Malgré sa légèreté et sa décompression, l’ensemble des épisodes, d’un point de vue purement narratif et divertissant, est d’un excellent niveau. Bruce Jones est un scénariste chevronné qui excelle dans les rebondissements et les montées en puissance bourrées de suspense. Parfois, on sent qu’il tourne un peu en rond, dans le sens où il ne cesse de ressusciter moult personnages. Toute l’histoire parvient néanmoins à maintenir le lecteur en haleine autour d’un mystère implacable et le scénariste nous livre une atmosphère étouffante et angoissante qui nous plaque sur notre fauteuil. Le dénouement nous apportera toutes les clefs du mystère, mais nous laissera, étrangement, avec une certaine frustration à l’idée de quitter définitivement cet univers…

Personnellement, et bien qu’en règle générale j’affectionne davantage les comics qui offrent une toile de fond un peu plus épaisse, j’ai pris un plaisir extrême à suivre ce feuilleton somme toute très classique, tant il est rondement mené. J’ai savouré le simple divertissement. Et même s’il ne tient pas toujours ses promesses (le premier tiers du run est franchement le meilleur, la suite étant un peu en dessous), il m’a tenu en haleine de bout en bout. Alors, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas apprécier une bonne petite histoire de Hulk bien traditionnelle, parfaitement mainstream, mais vachement bien contée ?

Silence, ça pousse…

Silence, ça pousse…©Marvel Comics

Les dessins sont d’une qualité fluctuante : Le début du run est assuré par un John Romita jr en pleine forme, qui excelle comme jamais dans la mise en scène et le découpage des planches, offrant au scénario de Bruce Jones un atout parfait dans l’art de maintenir la tension et le suspense.

Il est ensuite remplacé par Lee Weeks et Stuart Immonen, avant que n’arrive le fantastique Mike Deodato (qui réalisera pour cette série un ensemble de couvertures exceptionnelles). Mais ce dernier, prenant du temps à peaufiner ses planches, sera souvent remplacé par des faiseurs plus ou moins laborieux (Leandro Fernandez, Doug Braithwaite et Darick Robertson). C’est dommage, car Deodato apporte à la série une patine incroyable, à travers laquelle se matérialise le gigantisme et l’hypertrophie du titan vert et de ses monstrueux ennemis, donnant corps à la véritable essence du mythe cher à Robert Louis Stevenson : celui du monstre qui se cache au plus profond de nous…

La quintessence du mythe par le grand Mike Deodato !

La quintessence du mythe par le grand Mike Deodato !©Marvel Comics

Pour la petite histoire, le run de Bruce Jones a servi de source d’inspiration pour le relaunch cinématographique opéré à travers le film réalisé par Louis Leterrier en 2008 : L’Incroyable Hulk. Un film complètement insipide (un « Tex Avery pas drôle » avais-je pensé à l’époque !), réalisé par un metteur en scène tout aussi insipide et pourtant porté par un casting parfait, avec Edward Norton, Tim Roth, Liv Tyler et William Hurt. Un film qui aura eu au moins le mérite de réévaluer à la hausse le premier opus réalisé par Ang Lee en 2003 (qui lui, par contre, s’inspirait des épisodes de Stan Lee & Jack kirby autant que de ceux de Jeff Loeb & Tim Sale dans le superbe Hulk Gris) !

En tout cas, le script du film de Leterrier s’inspire bel et bien, au départ, du run de Bruce Jones et l’on retrouve un Bruce Banner fugitif surnommé « Mister Green », qui consulte régulièrement son ordinateur pour communiquer avec un certain « Mister Blue » ! Las, le scénario du long métrage abandonne sa référence dès le deuxième quart, préférant faire la part-belle à des effets spéciaux devenus ringards en à peine trois ans…

Saluons, pour terminer, la principale qualité de ce run : son indépendance ! En effet, à aucun moment le récit ne se mêle aux autres séries de l’univers partagé Marvel, ce qui est suffisamment exceptionnellement rare pour être mis en valeur.

Car le lecteur mainstream, aujourd’hui, ne se satisfait apparemment plus de ce genre de série autonome. Et c’est bien dommage, parce que c’est la seule façon pour un auteur de créer une œuvre sans impératif commercial ni contrainte éditoriale, sans être obligé de sacrifier son récit en le collant, de manière souvent incohérente, aux multiples séries qui ne partagent pas la même intégrité. Encore une fois, je ne comprends pas les habitudes des lecteurs, qui ne cessent de contribuer, depuis des années, à un évident nivellement par le bas de la production de comics mainstream.

Hulk pas trouver clés ! Hulk s'en f*** ! Hulk entrer !

Hulk pas trouver clés ! Hulk s’en f*** ! Hulk entrer !©Marvel Comics

Après le passage de Jones, Hulk sera banni de la terre par les Illuminati (Dr Strange et sa bande). Il échouera alors sur une planète où il sera réduit en esclavage. Ce sera le run de Greg Pak pour la désormais célèbre et excellente (du moins dans ses deux premiers tiers) saga Planète Hulk. C’est à partir de là que Marvel ramènera le personnage dans la connexion avec l’épouvantable crossover World War Hulk…

Avec le recul, le run de Bruce Jones est à préserver précieusement. Car ce fut l’un des dernier à évoluer de manière autonome et… Solitaire !

Encore un peu de l’art de Mike Deodato… Parce que vous le valez bien !

Encore un peu de l’art de Mike Deodato… Parce que vous le valez bien !©Marvel Comics

53 comments

  • Matt  

    Puisque ce run sort bientôt, je pense le lire. Mais je n’arrête pas de lire sur les sites US que la fin est un des pires trucs jamais écrits…qu’il y a une sorte de révélation que « tout était un rêve » ou un truc du genre.
    Je sais que ça ne va pas être évident de m’éclairer sans spoiler, mais du coup je crains vraiment une fin complètement naze là. Je déteste les twists finaux à la con de ce genre « oh depuis 20 épisodes, ça n’est jamais arrivé, c’était une illusion ».

    • Présence  

      A voir si Panini le rééditera en intégralité… Marvel en a réédité 3 tomes en VO reprenant les épisode 34 à 59 + la minisérie Banner, et s’est arrêté là. Je n’ai donc pas lu la fin de cette variation sur le Fugitif.

      • Matt  

        Ah ? Ils se sont arrêtés en cours de route ? Étrange. Et ça manque la fin ou tu as pu te contenter de ce que tu as lu ?
        Apparemment Panini a choisi le format Icons pour rééditer le run. Sachant que le premier Icons va s’arrêter au 54, je pense tout de même qu’ils ne vont pas s’arrêter au 59. ça ferait court comme second volume.

        • PierreN  

          @Matt: Le twist dont tu parles, il concerne bien ce run, mais il ne se trouve pas à la fin de celui-ci, mais plutôt dans l’arc suivant, écrit par Peter David.

          • Matt  

            Ah ! Encore de la rétro continuité alors ? Dommage…

          • Matt  

            D’ailleurs j’aime bien Peter David mais j’étais tombé sur un commentaire de son blog sur lequel il s’étonnait de la popularité du run de Jones, comme s »il trouvait que c’était naze.
            Comme quoi des fois je préfère ne pas rencontrer ni lire ce que les auteurs ont à dire si c’est pour cracher sur le boulot des autres. Bon évidemment ils ont le droit d’avoir leur avis dessus mais quand ça concerne une série sur laquelle David a longtemps bossé, on se demande s’il n’était pas mécontent que son bébé lui soit piqué…
            Et du coup hop il fait de la rétro continuité et annule des trucs quand il récupère la série…

        • Présence  

          Ça ne m’a pas trop manqué parce que ce genre de récit bâti sur une fuite en avant débouche rarement sur une révélation à la hauteur du suspense.

  • Matt  

    Puisque j’ai pu mettre la main sur les 8 revues « Hulk » pour 10€ et le 100% Marvel « abominable » pour 8€, je n’ai pas attendu la réédition de septembre qui éditera exactement le même contenu (et sur un papier mat alors que les revues ont un papier glacé).
    Pour l’instant j’ai trouvé ça très sympa. Le coup de l’organisation secrète qui conçoit des agents qui se régénère est un peu exagéré puisque personne ne semble pouvoir mourir mais j’ai vraiment bien aimé toute l’intrigue avec Sandra Verdugo et le cinglé agent Pratt. Dans l’histoire suivante avec l’abomination je pense avoir deviné que Mr Blue est la femme de Banner présumée morte. Et j’ai peur de comprendre que c’est tout ce qui tourne autour d’elle qui a subi un retcon de Peter David par la suite. Parce qu’il me semble bien que c’est lui qui a « ressuscité » Betty. Donc je sens bien le truc à la con comme quoi la moitié du run de Jones s’avérera être « un rêve ».
    ça m’agace grandement cette manie des auteurs de se permettre de déclarer que le boulot d’un autre auteur « n’est jamais arrivé ». Je comprends les embrouilles entre les auteurs, comme JMS qui a bien eu les boules suite à OMD. Mais bon bref…

    Sinon pour l’instant ça ne semble pas aussi compliqué que X-files. Grosso modo une organisation veut le sang de Hulk pour, j’imagine, concevoir des soldats puissants (comme l’agent Pratt, mais en moins foireux). Et ils embauchent pour le traquer des types qu’ils dotent d’un pouvoir de régénération. Et il y a aussi un autre camp dont fait partie Mr Blue qui cherche à empêcher la première de parvenir à leurs fins.

    Mais du coup en lisant vos commentaires, je crains de poursuivre la lecture. Il semblerait que la première partie soit la meilleure.

    • PierreN  

      C’est pas plutôt Jeph Loeb qui a ramené Betty en faisant d’elle la Red She-Hulk ?

      • Matt  

        Peut être.
        J’ai pas tout pigé au retcon de Peter David. Comme quoi ce serait Nightmare qui aurait fait croire des trucs à Hulk, et sa fille Daydream qui aurait pris l’apparence de Betty. Du coup le run de Jones ne tient plus debout.
        Je trouve ça tellement con que je n’ai pas creusé davantage…
        ça s’appelle l’art de tout foutre en l’air. Comme si un auteur se pointait en disant « eh vous savez quoi ? la dernière chasse de Kraven n’est jamais arrivée, c’était juste Parker qui faisait un cauchemar ».
        La continuité, ça a beau être le bordel, je fais la différence entre celle qui devient inévitablement complexe après 60 ans d’histoires, et celle que auteur seul va rendre délibérément absurde avec un seul récit par caprice.

    • Matt  

      Oui, ça j’ai vu.
      Je ne reproche pas sa résurrection, mais le fait que son retour dans le run de Jones soit faux, que ce n’est pas vraiment elle mais une illusion machin, blabla….
      Ce n’est pas Jones qui a voulu ça donc on est en plein dans le retcon d’un auteur qui efface sans scrupule le taf d’un autre.

      http://www.ign.com/boards/threads/bruce-jones-run-on-hulk-no-longer-in-continuity.152078441/

      Et je dis ça alors que j’aime bien PAD. J’ai lu des passages de son run sur Hulk dans les années 80 et c’était chouette. Mais bon…

      • PierreN  

        Que le run ne soit plus intégré à la continuité (cela renforce cet aspect de parenthèse auto-contenue, uniquement associée à la période Marvel Knights), j’avoue que là pour une fois c’est pour moi une considération secondaire (Tornado sort de ce corps !), puisque le plus important c’est sa qualité, et sur ce point je le placerais en haut du podium ave ceux de PAD et Mantlo.
        Même si ça me fait chier quelque part, la résurrection de Kraven ne change pas mon appréciation de l’histoire de DeMatteis, j’arrive à en faire abstraction. Pour moi la continuité la plus importante, c’est celle que se fait le lecteur, en faisant le tri entre le bon et le mauvais. Il ne fait nul doute que le run de Jones restera plus dans les annales que le run de Loeb sur le Hulk rouge.
        Et puis qui sait si cette retcon de la PAD n’est pas une demande de l’editor à la base ?

        • Matt  

          PAD ne semblait pas aimer le run de Jones comme en témoigne un commentaire sur son blog.
          Mais bon bref…

          Sinon je suis désolé mais autant je peux comprendre qu’on se foute de la continuité et qu’on apprécie un récit auto-contenu, autant je ne peux pas dire « bof, pas grave » face à de tels retours en arrière. Je ne cautionne pas les « caprices » d’éditeur ou d’auteur qui ne se privent pas d’effacer tout un run d’un autre auteur parce qu’ils n’ont peut être pas été fan de ce qui a été fait. Je ne sais pas si c’est parce que j’écris moi-même des histoires en tant qu’amateur, mais je me mets à la place d’un mec qui a bossé 2 ans sur une histoire qui voit son travail effacé avec des développements de personnages relégués au rang de « rêve qui n’est jamais arrivé ».

          Surtout que là, il n’y a même pas un mariage à effacer comme pour OMD.

        • Matt  

          Et puis bon, ressusciter un personnage ça peut agacer, mais ç’aurait été encore pire je pense de dire que « la dernière chasse de Kraven » n’a jamais eu lieu.

          J’ai lu Grim Hunt et sans que ce soit génial, j’avoue que j’ai trouvé ça moins naze que ce que je craignais pour une histoire que je pensais boycotter. Le fait justement de faire de Kraven un mec qui n’avait aucune envie de revenir à la vie, qui se retourne contre sa femme et lui reproche de l’avoir privé d’une fin digne…ça sent la critique de l’obligation éditoriale de faire revenir le perso.

        • Matt  

          Sinon je me rends compte que je commence à apprécier Hulk. Davantage que Captain AMerica, Iron man, les vengeurs ou autres héros auxquels j’ai toujours eu du mal à accrocher.
          Je viens de lire l’année 1990 et 1991 du run de PAD avec les troubles de la personnalité de Banner et c’était bien sympa. PAD insère pas mal d’humour aussi.
          J’ai appris d’où sortait Marlo Chandler aussi. Ils ont quoi Marvel avec les rousses ? Encore une qui est ultra sexy et volcanique.

          Et j’ai bien aimé « Hulk the end » aussi de PAD. J’en ai préparé un article.

          • PierreN  

            On va sans doute reparler d’un des arcs du run de PAD prochainement (je suis très fan de la période du Panthéon avec le Hulk intelligent).
            Au départ, il me semble, que PAD avait prévu de faire de Marlo une prostituée (avant qu’elle ne soit en couple avec Rick Jones et Joe Fixit), mais l’éditorial a refusé, et PAD s’est contenté lors de la scène hilarante de l’enterrement de vie de garçon de Rick de révéler que celle-ci a joué dans un film pour adultes (au grand étonnement de son futur époux). Ce diptyque avec le mariage est assurément un des grands moments de la série (dans la veine « fun » que PAD manie toujours avec une grande aisance).

          • Matt  

            Je crois que j’ai lu ce passage dans un vieux Semic. Mais je ne connaissais aucun personnage donc je n’en ai pas gardé un grand souvenir. Dans ce que j’ai lu, le Hulk intelligent vient de débarquer (lorsque les personnalités ne font plus qu’un).
            Par contre Panini ne semble pas vouloir sortir l’intégrale 1993 cette année. Alors que d’habitude c’est une par année.

          • PierreN  

            D’après ce que j’ai compris, Panini se cale dernièrement sur les rééditions VO pour proposer du matériel moins récent.
            La collection VO des Visionaries, qui rééditait jusque là le début du run de PAD (tout comme les intégrales VF), s’est arrêté, et les épais volumes des Epic Collection ont repris la suite avec la dernière partie de la période du Panthéon.

            https://www.mycomicshop.com/search?TID=753161
            https://www.mycomicshop.com/search?q=hulk+epic+collection&pubid=&PubRng=

          • Matt  

            Du coup ils attendent que la VO ressorte…
            C’est fou, je vais finir par croire que dès que je m’intéresse à un truc, la publication s’arrête…
            C’est pas la première fois que ça me fait ça.
            Le run de Hama sur Wolverine par exemple. Avec l’intégrale 1992, on se débarrassait enfin de Coulomb avec une bonne trad…et donc j’ai commencé à y jeter un œil…et puis plus aucun tome n’est sorti.

  • Matt  

    Sortie début aout de la 2eme et dernière partie du run de Jones en Marvel Icons.

    • Eddy Vanleffe  

      a l’occasion je me les ferais… même si je sais que ça finit en eau de boudin…

      • Matt  

        Moi j’ai plus ou moins compris que ça a surtout été retconné par Peter David par la suite. Mais la fin u run en elle-même est-elle naze ? Chai pas…
        J’ai lu la première partie, j’aime bien.

        • Eddy Vanleffe....  

          Ca commence hyper original avec un ton particulier, et ça termine façon comics avec des entités, du rétro pédalage capillotracté mais du moment que ça ne soit pas trop nul, j’ai quand même envie d’avoir le run de Bruce Jones en entier…

  • Matt  

    Bon j’ai fini ce run.
    Bah il est bien ce run, c’est quoi le problème ?
    Même la fin ça va. Il y a des réponses aux questions qu’on se pose depuis le début (pas comme dans X-files)
    ça peut paraitre un brin tarabiscoté mais why not ? C’est un comic book.
    Le seul truc qui m’a « choqué » c’est les 2 dernières pages qui achèvent le récit avec une Betty qui envoie chier Bruce comme une merde, après tout le bazar qu’elle a fait pour son amour de toujours…et hop c’est fini. m’enfin…pas bien grave.

    SPOILERS:

    Je dois même dire que ça m’emmerde que Peter David ait décidé de tout retconner après ça pour dire que la quasi totalité du run de Bruce Jones (Betty Ross vivante et avec un nouveau visage suite à une opération chirurgicale, etc.) ben…ça n’a jamais eu lieu. Tout était faux et rien n’a eu lieu. Franchement la simple idée qu’un auteur puisse décider que 2 ans de publications « n’a jamais eu lieu, c’était un rêve » ça me paraît vraiment pas juste. C’est pas fair play. Faut jouer le jeu et faire un minimum avec la continuité établie plutôt que dire « bah mon prédécesseur était un auteur à chier, je réécris tout » à chaque passage de relais.
    Pour le coup je ne lirais pas le run de Peter David qui suit ce run de Jones. Je ne suis pas un immense fan de Hulk de toutes façons, je doute de lire beaucoup d’autres trucs sur le perso. Mais ce run là, je le garde comme un récit auto-contenu.

  • Tornado  

    Pareil. Je ne vais pas me battre contre les fan de Peter David. mais personnellement je préfère largement ce run de Bruce Jones fidèle aux fondamentaux, bien mené et efficace. Quand bien même ça ne vole pas profond… Comme d’hab, je préfère un récit léger et bien foutu comme celui-ci, qu’un truc soi-disant profond mais raconté de manière infantile ou cacophonique avec des bulles de pensées et des bagarres de bac à sable.

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