The Dark Knight Returns

 

Première publication le 16.04.2014 / Mise à jour le 22.10.16 (+ de Steve Dillon)

Welcome Back Frank par Garth Ennis et Steve Dillon

Frank prêt pour l'action !

Frank prêt pour l’action !© Marvel Comics

VO : Marvel

VF : Panini

Welcome Back Frank est une mini série de 12 épisodes scénarisée par Garth Ennis et dessinée par Steve Dillon, qui marque le début d’un run inégalé et inégalable sur le personnage de Frank Castle alors en pleine débâcle éditoriale. Sa continuité est totalement indépendante de Punisher MAX où l’auteur mettra en scène le Punisher dans une version plus sombre et totalement dénué de Super- Héros.

Les lecteurs ne supportant pas l’humour et les situations trash, l’humiliation de super héros s’abstiendront.

Comme Daredevil, si un personnage a été malmené par la continuité Marvel c’est bien Frank Castle. Desservi par des histoires insipides et pas moins de trois films plus nuls les uns que les autres, le Punisher a cette image de bourrin un peu facho qui lui colle à la peau.

Lorsque Preacher  se termine en septembre 2000, le duo Ennis – Dillon enchaîne aussitôt avec une licence Marvel en perdition. Dès la 4ème page, Ennis nous dit ce qu’il compte faire avec son personnage : pas de technologie dernier cri, de gadgets, d’informateur, de supers-pouvoirs, plus de gants blancs (!) :  retour au basique.

Mais que fait la SPA ?

Mais que fait la SPA ?© Marvel Comics

Il s’en passe des choses durant ces douze épisodes de cette mini série où défilent les scènes d’anthologie : Castle décide de marquer son come back par l’élimination d’une famille mafieuse. Au menu massacres hilarants, une baston inoubliable dans un zoo où Frank blessé et désarmé se sert d’animaux en tous genres pour arriver à ses fins, la rencontre du « Russe » un vilain aussi dangereux qu’enjoué qui vient enrichir le panthéon des psychopathes insouciants de Garth Ennis.

La raclée qu’il inflige au Punisher est si mémorable que les producteurs du Punisher avec Thomas Jane et Travolta ont demandé à Ennis de l’adapter au cinéma. En guest star,  Dardedevil, le seul super-héros qu’Ennis respecte est invité pour un duel philosophique sur la justice punitive. Encore une fois, cette séquence sera si marquante qu’elle servira de jalon pour la deuxième saison de la série Netfix qui teasera habilement sur le net.

Un dilemme pour Matt Murdock : défendre un criminel ou abattre le Punisher ?

Un dilemme pour Matt Murdock : défendre un criminel ou abattre le Punisher ? © Marvel Comics

Ennis se délecte de développer des personnages secondaires qui trouvent toute leur place dans le récit : le lieutenant Soap (!) le flic le plus malchanceux de l’univers et loser plein de bonne volonté comme Ennnis les affectionne est chargé de débusquer le Punisher !

Il jubile à mettre en scène des voisins fantasques ce qui donne des rencontres hilarantes lorsque le Punisher, de retour d’un massacre, tente de donner l’apparence d’une vie normal en sympathisant avec des voisins plus dingos les uns que les autres : Vous rencontrerez ainsi Mr Bumpo, sympathique obèse qui commande des toilettes en adamantium qui résisteraient à son poids ! Spacker Dave, l’adepte du piercing débile qui va gagner l’estime de Frank, et Joan la voisine timide qui passe son temps à lui proposer des cookies. Des cookies au Punisher quoi ! C’est comme offrir de l’évian à Wolverine !

Mr Bumpo : l'obèse le plus dangereux du monde !

Mr Bumpo : l’obèse le plus dangereux du monde ! © Marvel Comics

Vous rencontrerez aussi   » la brigade punitive  » qui, inspirée par le Punisher , décide de suivre son exemple : The Holy est un prêtre qui tue les criminels qui se confessent, Elite un affreux snob qui massacre les vendeurs de Hot Dog de son quartier, Payback  qui s’attaque aux grands patrons et dépeint comme un Michael Moore avec un flingue. Il s’agit mine de rien pour Ennis de montrer que le Punisher est une exception culturel et qu’il ne suffit pas d’être un socioipathe lambda pour atteindre la classe de Frank Castle et finalement de tourner en ridicule toute cette violence.

Même si l'on n'aime pas Dillon, force est de constater qu'il n'a pas son pareil pour dessiner de parfaits abrutis....

Même si l’on n’aime pas Dillon, force est de constater qu’il n’a pas son pareil pour dessiner de parfaits abrutis…. © Marvel Comics

A l’époque , le comic code qui censurait les comics books depuis une soixantaine d’années venait d’être supprimé. Inutile de dire qu’ Ennis se déchaîne sur une  licence Marvel quand même : défenestration, étranglement, décapitation, démembrement, gunfight à la morgue sont au programme.

Ce type est tellement doué que finalement il réécrit en beaucoup plus drôle Batman: The Dark Knight Returns de Miller : après une longue absence un héros controversé revient sous le feu de l’actualité en déchaînant la violence sur son passage.Tout ceci n’est finalement qu’un jeu de gendarmes et voleur en beaucoup plus fun.

Même pas mal !

Même pas mal ! © Marvel Comics

Tout cela n’est rendu possible que par la complicité de Steve Dillon qui,malgré un trait simple voire limité, n’a pas son pareil pour traduire l’idiotie des bad guys , la rigidité grotesque du Punisher et fait défiler des gueules qu’on ne verrait même pas au cinéma.

Il se paie même le luxe de parodier l’apparition de Vador sans son masque dans l’Empire contre-attaque pour le compte de Ma Gnucci. Et s’amuse enfin à faire apparaître Garth Ennis qui condamne la violence lors d’une interview télévisée. Il est très paresseux sur les expressions faciales et est un médiocre décorateur, tous ses murs étant fissurés. Mais force est de constater qu’il existe une alchimie unique entre les mots uniques de Ennis et l’expression de l’outrance bon enfant de Dillon. Lorsque Ennis voudra faire plus sérieux, il n’invitera pas son vieux copain. Et lorsque Aaron convoquera Dillon pour la mort du Punisher, ses limites à mettre en image un récit tragique n’en seront que plus flagrantes.

Des séquences plus  irrésistibles les unes que les autres

Des séquences plus irrésistibles les unes que les autres © Marvel Comics

A la fin de ce jeu de massacre, je reste époustouflé depuis 12 ans par l’audace et l’insolence de ce duo infernal qui arriva à donner ses lettres de noblesses à une franchise désuète via l’humour et la violence jouissive tant elle est prise au dixième degré.

Ennis aura finalement fait pour le Punisher ce que Miller fit en son temps pour Daredevil. Et depuis, mis à part le passage remarqué de Jason Aaron, Frank Castle cherche toujours son scénariste. Et on se met à rêver : Mr Ennis, reprendre Daredevil, ça ne vous intéresserait pas ?

24 comments

  • Xabaris  

    Que du bon ! Cette mini saga Punisher est une excellente mise en bouche pour passé en suite au vrai plat de résistance ! Punisher MAX.

    La seule chose que je déplore chez Garth Ennis c’est l’acharnement ANTI HERO qui vire parfois a « l’obsession ». Pourquoi DareDevil est le seul à pouvoir approcher la plume du scénariste sans être honteusement humilié?

    Spidey : « Bruce…pourquoi tu laisses Ennis me faire ça sans le critiqué? J’ai maaaaal aaaah… »

    • Bruce lit  

      La position de Garth Ennis est cohérente; Aux Etats Unis, le marché est inondé de Comics de Super Héros qui laissent peu de marges aux auteurs plus indépendants.
      Garth Ennis est un auteur érudit qui aime raconter des histoires ancrées dans un certain réalisme. Or son argument est que 90% des Super Héros sont des idiots avec une morale incompatibles avec la réalité. Ils ne bénéficient ni d’entraînements, ni de savoir faire et encore moins de légitimité pour rendre la justice.
      On est finalement très proche de l’univers de Watchmen ou de Civil War où il est rappelé aux gugusses costumés qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi.

  • Présence  

    Si le récit en entier ne m’avait pas convaincu au même point que toi, son humour noir me fait rire à chaque fois. Le cynisme mordant de la carte de prompt rétablissement confronté à l’état de Ma Gnucci est aussi horrible que drôle.

    J’attends avec impatience la réaction de Tornado sur les bons côtés de Dillon…

  • Tornado  

    Ce récit m’avait époustouflé. J’avais trouvé ça absolument génial ! Un chef d’oeuvre, en ce qui me concerne.
    J’adore les super-héros lorsqu’ils sont traités sur un mode adulte. Mais je les DEEETEEESTE lorsqu’ils sont infantiles. Là dessus je me range du côté de Garth Ennis : On les défonce ! Qu’ils crèvent, dans d’atroces souffrances si possible ! Ou alors on écrit un scénario qui les rend sublimes…
    Je suis d’accord avec Bruce : Garth Ennis sur Daredevil serait une étape logique autant dans la carrière du personnage que dans celle du scénariste !
    En ce qui concerne Steve Dillon, mes amis savent que je ne peux pas blêrer le style de ce dessinateur (fainéant, tous les personnages avec la même tête et les mêmes expressions -4 ou 5, au plus-, vulgaire, aucun sens du mouvement et zéro décor ou presque). Je reste persuadé que « Preacher » et « Punisher » auraient été 1000 fois mieux sous le crayon de types comme David Aja ou R.M. Guéra…

  • Matt & Maticien  

    Je viens de finir ce tome et j’ai bien ri. Effectivement, le dessin rigide et caricatural de Dillon dessert le scénario.

    La scène de l’ours et la réplique « One day I WILL WALK AGAIN » de Ma Gnucci valent le détour et sont très drôles.

  • Bastien  

    Bonjour,

    Je viens de terminer ce tome et je dois avouer que je suis beaucoup moins emballé que vous.
    Pour commencer le dessin est juste nul, et je suis gentil.
    A cause de ce monsieur il m’a déjà fallu m’y reprendre a plusieurs fois pour lire Preacher.
    Passons à l’histoire, elle est un peu trop over the top à mon gout , le bad guy (le russe) est ridicule et l’on peut prévoir la quasi totalité des rebondissements, mais elle reste accrocheuse car l’humour est vraiment sympa (Les copycat sont géniaux).
    Donc un récit que je trouve très loin de la qualité des premiers tomes de Punisher Max que j’ai pu lire.
    Pour moi je mettrai 3 étoiles et je trouve ça bien payé vu la qualité des dessins et le manque d’ampleur de l’histoire.
    Bonne journée

    • Bruce lit  

      Salut Bastien,
      Tous mes arguments sont dans l’article, je ne vais pas radoter. Les dessins de Dillon correspondent à mon goût au caractère grotesque de l’histoire. Les méchants sont idiots, le Punisher est psycho rigide. Je pense humblement que tu as pris à l’envers le Punisher. Difficile de revenir au MArvel Knight après la noirceur de Punishser MAx. Stay Tuned la fin de Punihser Max arrive bientôt chez Bruce Lit !

  • Matt  

    En réaction à votre discussion sur l’acharnement anti héros de Garth Ennis, je pose la question : pourquoi s’acharner alors à écrire des récits de super héros ? Parce qu’on lui demande ? Serait-ce tout le temps un travail de commande ce qu’il fait chez Marvel ?

    L’humour du monsieur : Pensez vous qu’Ennis cherche à diminuer la portée horrible de la vision de Ma Gnucci démembrée avec cette blague de prompt rétablissement ? Ou qu’il se moque juste de l’humiliation de ce que j’imagine être une « méchante » ? Sans aucune empathie pour quelqu’un qui aurait subi ce genre de mutilations dégueulasses ? Il y a toujours un côté répugnant dans son humour je trouve. Je ne sais pas de quels crimes est accusé ce personnage, et j’imagine que si le responsable d’un des attentas qui secouent notre pays était dans cet état, on pourrait s’en foutre royalement car on n’est pas des saints et qu’on pourrait considérer qu’il le mérite…mais de là à en rire ou à nous mêmes aller les découper en morceaux…ça pose une question éthique quand même…
    Bon après je ne sais pas comment elle finit dans cet état. Explosion ? Ou Castle qui a lentement pris son pied en la découpant ? Parce que dans le second cas, j’aurais bien du mal à en rire.

    • Bruce lit  

      @Matt; les récits de super héros de Ennis remonte à l’époque de Marvel Knight où Joe Quesada usait de son carnet d’adresse prestigieux (scénariste, écrivain, cinéma) pour attirer vers MArvel en faillite un renouveau salutaire. Je pense que dans ce cadre Ennis a du obtenir carte blanche.
      //Mag Gnucci est un personnage répugnant. LOrs de son manifesto, Ennis condamne sans appel son Punisher en le traitant de sociopathe et de sadique. Il décide de s’en amuser jusqu’au bout et d’opposer à la cruauté sadique et rigide du personnage des vilains si idiots qu’ils en deviennent attachants. Il s’agit du coup de mettre en scène une partie sanglante d’un jeu de gendarmes et de voleurs avec des instants énormes souvent grotesques. Autant l’humour de Ellis me répugne, autant chez Ennis ça fonctionne. J’aime ce côté Coluche chez lui de canarder avec intelligence tout et tout le monde. C’est sain comme démarche. Et surtout c’est fait intelligemment. Il ne me sera plus jamais possible de lire les Xmen sans avoir en tête la parodie qu’en a faite Ennis dans The Boys.

      • Matt  

        Ta dernière phrase résume le problème que j’ai avec son humour. Il désenchante tout, et nous fait voir des personnages comme les X-men ou autres héros comme de potentiels gros tarés pervers sexuels et super dangereux. Et je refuse de croire que c’est plus réaliste d’imaginer les gens comme des sous-merdes de ce genre. Comme si c’était impossible que ce soit des gens biens avec de nobles intentions (car ça existe aussi hein)

        Pour le coup de la violence sadique du personnage, désolé mais ta réponse ne m’éclaire pas plus^^ Tu dis que les méchants idiots en deviennent attachants, mais…on kiffe de les voir se faire défoncer par un gros sadique ? Euh…
        C’est sans doute pas super cohérent de ma part de reprocher un truc sans l’avoir lu. j’essaie plutôt de me rassurer sur la démarche d’Ennis. Car pour moi je ne trouve pas ça forcément très sain de prendre son pied ou de trouver drôle de voir une personne, aussi ignoble soit-elle, se faire tailler en pièces. Bien sûr on a des pulsions de colère, de haine, on peut souhaiter que des gens ignobles souffrent. Mais est-ce sain de se complaire là dedans et de flatter ces pulsions sombres de notre être au travers d’un comics qui en rigole ?
        Tu ne disais pas préférer les héros vertueux ?
        Je suis peut être à côté de la plaque, auquel cas je m’en excuse, mais je n’ai pas lu le comics et j’essaie de comprendre pour savoir si je suis vraiment pas réceptif à l’approche de Ennis ou si je comprends de travers.

        • Bruce lit  

          Oui j’aime les héros vertueux. Et les anti héros aussi. Quand c’est bien écrit. A leur manière Jessie Custer et Frank Castle sont des hommes intègres avec un code de l’honneur très marqué. Peu savanet écrire comme Ennis. Beaucoup font de la pure violence sans son intelligence du récit et sa vision du monde. Dans ce cas là, oui, c’est franchement agaçant.
          Pour déplacer le sujet, regarde Asterix, les Romains sont souvent de gros empaffés éminemment sympathiques qui se font défoncer la tronche aussi. Et il y a un plaisir enfantin à les voir se prendre des mandales.

          • Matt  

            Ah oui ok…mais ça fait très cartoon Astérix. J’ai toujours aimé aussi voir Sam se prendre des mandales dans les Bugs Bunny.
            Mais quand c’est de la boucherie avec découpage de membres…ça devient trop trash pour être drôle. Tiens bah dans les Simpsons Ichy et Scratchy sont une parodie de ce que seraient les cartoons avec des tripes et du sang…et même si ça fait marrer les gosses dans la série, je pense que c’est voulu qu’on trouve ça dégueulasse quand ça atteint ce stade.
            Même si je comprends qu’on puisse avoir des pulsions violentes en cas de puissant désir de vengeance contre d’ignobles salauds…ce n’est pas vraiment drôle de devenir quelqu’un capable d’en arriver à torturer comme ça. Enfin…pour moi en tous cas.
            J’ai peur qu’en lisant du Ennis, toute la dimension drôle m’échappe complètement. Et est-ce que ça vaut encore le coup sans ça ? Ou est-ce que ça devient juste sombre et désabusé comme j’en ai toujours eu l’impression avec cet auteur ?

          • Bruce lit  

            Tout dépend encore de ton rapport à l’humour et l’absurdité de la chose. Un bon exemple serait le cinéma de Tarrantino. Que pour ma part, Ennis a nettement dépassé depuis le temps.

          • Matt  

            Moui…alors peut être qu’il faut que je cesse d’insister aussi. J’ai du mal avec Ennis et ça risque de durer.
            Oui je confirme, Ennis a dépassé le cinéma de Tarantino. Il a passé une frontière du trash que je ne pense pas réussir à franchir justement. Concernant Ellis, son humour peut être vulgaire mais selon moi moins gore et dégueulasse. Moins crado quoi. Mais c’est beaucoup une question de visuel aussi. Et déjà Dillon j’aime pas alors ça ne doit pas m’aider non plus. Et Richard Corben me fait flipper sans que je sache si c’est voulu ou si c’est moi qui ait une sorte d’aversion pour les personnages caricaturés (grosses têtes, sales gueules, expressions faciales bouffies, etc) C’est peut être censé être marrant donc…déjà je pars du mauvais pied si je flippe^^

  • Matt  

    Ayé j’ai lu. Eh oui déjà. En fait le Marvel Icons que j’ai pris contient 25 épisodes. Les 12 ici présents, et la série suivante. Du coup je vais donner mon avis sur un peu plus que les 12 épisodes.
    Bon…si j’ai réussi à tout dévorer, c’est que c’était pas si mal.
    Par contre, je n’ai pas la sensation d’avoir apprécié pour les mêmes raisons.
    Ton article me faisait peur au premier abord parce qu’il me donnait l’impression qu’il fallait trouver hilarant les scènes de violence perpétrées par le Punisher pour apprécier. Et le truc c’est que je n’ai pas vraiment trouvé ça amusant.
    ça ne veut pas dire que je n’ai pas aimé le comics, mais j’ai quand même très peu ri. Disons que c’est surtout le russe qui m’a fait rigoler, complètement en décalage à parler de films et de comics. Même les malheurs de Soap, ce n’est pas si marrant que ça. Rigoler des emmerdes des gens…bof.

    Pour le Punisher, j’ai toujours autant de mal avec sa vision du monde. En fait je suis perplexe sur les intentions de Ennis. Doit-on approuver ces méthodes barbares contre les criminels ? Ouais ok un tas de pourritures mérite de mourir mais les agissements du Punisher sont monstrueux.
    Parfois j’ai bien la sensation que Ennis condamne ça, en utilisant justement les 3 cinglés qui massacrent tout le monde au nom d’une justice comme celle du Punisher, ce qui montre bien où mènerait ce genre d’agissements. D’un autre côté, comme Ennis se sert du Punisher pour critiquer et ridiculiser les super héros qu’il n’aime pas lui-même, on se demande s’il n’approuve pas les méthodes expéditives et brutales du Punisher (en gros l’anti-thèse des héros) Ou du moins s’il ne partage pas sa vision pessimiste du monde (comme ce qu’il dit à Soap en affirmant que le monde des lois, du pardon est une imposture). Ce qui, même si ça peut être compréhensible, n’est carrément pas drôle !! Mais triste.

    Mais là j’avoue que je dévie un peu sur les épisodes de la série suivant « Welcome back Frank ».
    Toute la partie avec le retour du russe à gros nichons et sur l’île de Grand Nixon sonne ultra over the top avec un Punisher qui vient même menacer le président à la fin. Et c’est quoi cette caricature d’officier français stupide ? J’suis pas chauvin mais quand même…je parie que Ennis n’aime pas les français non plus. Un peu too much, non ? C’est voulu histoire de ridiculiser tout le monde ? Bon…ok. Mais alors là pour le coup je n’ai pas trouvé ça assez drôle.

    pareil quand Castle se sert de Spider-man comme bouclier humain, c’est assez fun. J’suis pas contre le fait de parodier un peu les héros. Mais quand ça donne la sensation que les héros et leurs idéaux anti peine de mort sont stupides, on se demande si Ennis ne nous dit pas que son Punisher a raison. Et là c’est moins fun.

    J’ai déjà préféré l’épisode suivant sur l’ancien supérieur de Castle pendant la guerre qui pète un câble et tue sa famille…avant que Frank le libère de sa folie.
    Et le journaliste pourri en quête d’un scoop qui s’en prend plein la gueule et finit en morceaux à cause de son idée débile de se menotter à Castle et menacer un innocent, là c’était un peu marrant.

    En gros j’ai assez bien aimé les 12 premiers épisodes avec les voisins de Castle, mais l’humour de Ennis ne marche pas. Donc dans les passages où l’humour est le plus important…c’est bof. Le reste du temps quand on a droit à un Punisher qui vient en aide à ses voisins, où des magouilles de hauts fonctionnaires corrompus sont dénoncées …c’est cool.

    • Bruce lit  

      Je pense que tu es donc d’avantage mûr pour Punisher Max où le volet « philosophique » est plus présent que l’antijeu de Ennis pour Marvel. La résurrection du Russe est une bonne tranche de grotesque qu’il ne faut pas prendre au sérieux et qui ridiculise à sa manière les résurrections des supes.
      Quand tu lis Preacher, tu réalises que les idéaux de Jesse Custer et de Peter Parker ne diffèrent pas tant que ça : il s’agit de deux garçons orphelins qui ont appris que pouvoirs impliquait responsabilité. Jesse va lutter contre des dealers, des pornographes, des pédophiles, des tueurs en séries avant d’affronter Dieu. Il a son costume, il est trahi par son copain, sa copine, il a sa nemesis et doit lutter contre ses propres démons.
      Tu vois tous les codes Marvel y sont mais avec suffisamment de traitement trash pour ne le faire oublier. J’en reparlerai bientôt. Je ne suis pas s^pur qu’Ennis deteste vraiment les super héros. C’est je pense leur traitement infantile qui l’exaspère. Un peu ce que disait Marilyn Manson à propos de Dieu :
      Je n’ai jamais vraiment aimé ou détesté Dieu. C’est le Dieu des gens que je hais.

      Je rêve d’un DD par Ennis. C’est le seul super héros qu’il semble respecter.

      • Matt  

        Par contre j’avoue que pour le coup ce n’était pas trop trash.
        Je reste hésitant à tenter du Ennis plus trash. Car je n’ai pas aimé the Boys. Trop déprimant pour moi, alors que c’est censé être comique. Mais pervertir ainsi les super héros en faisant d’eux des détraqués pervers et immondes…c’est un peu comme faire un Tintin qui viole les petit chinois Tchang. pas envie de voir ça !
        Ce n’est pas une question d’allergie à la parodie de super héros…mais d’allergie au mélange sérieux/idées crado.

  • Matt  

    Ok ça se passe visiblement après ce que je viens de lire selon les dates de parution.

    Par contre…ça va paraitre impitoyable et méchant ce que je vais dire mais…c’est trop long. Plus de 70 épisodes ? Faut pas pousser mémé dans les orties. Jamais je n’achète de truc aussi long, alors avec le Punisher…
    Sauf si vous me conseiller certains tomes^^

    • PierreN  

      L’avantage de cette version Max, c’est qu’elle est hors de la continuité Marvel de l’univers 616, et donc certifiée sans aucun gugusses en collants où crossovers intempestifs.
      Par contre, il faut faire gaffe en ce qui concerne la collection Max de Panini, puisque l’on y retrouve la mini-série War Zone, qui ne fait pourtant pas partie du run d’Ennis sur la version Max, et qui est plutôt la continuation de son travail sur la version Marvel Knights (qui correspond donc au Marvel Icons).

      • Matt  

        Ok merci.
        Non mais de toutes façons, faut pas croire non plus que j’suis devenu fan d’un coup du perso hein.
        Je n’ai ni l’argent ni la place ni même l’envie de me procurer 18 tomes d’une série sur un perso que j’apprécie moyennement.
        Surtout que bon…lire du Marvel « certifié sans gugusses en slip », ça reste curieux comme concept pour moi. Si je lis du Marvel, c’est que je veux du super héros. J’apprécie autre chose bien sûr. Mais autant aller lire du Crossed pour un truc réaliste sans héros (d’ailleurs faut que je commence, la poussière recouvre ma pile de lecture)

  • Tornado  

    La version MAX est d’une noirceur et d’une tristesse qui risque de ne pas passer pour Matt.

    • Matt  

      ça dépend si c’est trash en plus ou pas. Je ne suis pas anti noirceur. Je me suis bien pris Scalped en sachant que ça allait être noir. Pas encore lu cela dit. C’est juste que ça peut foutre le cafard des trucs pareils. Mais bon…
      The Boys j’ai trouvé ça noir ET crade, et avec un humour qui ne me faisait pas rire. C’est déjà plus gênant.

  • JP Nguyen  

    Moi je dis que ça se tente, pour Matt. Punisher MAX n’est pas très trash (bon, il y a bien une histoire de couilles arrachées dans le premier arc mais franchement ce n’est pas là le principal…)

    Mes arcs préférés : The Slavers et Long Cold Dark (articles dispos sur le blog).

    • Matt  

      J’ai l’air schizo parce que vous aurez l’occasion de voir que du trash j’en ai lu et j’en ai aimé. Mais pas quand ça se prend au sérieux en fait. Le ton change tout^^

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