Bien goupillé

Fox-Boy Tome 2 par Laurent Lefeuvre

1ère publication le 25/05/16- Mise à jour le 1er septembre 2017

Malgré les apparences, ce personnage est entre de bonnes mains…

Malgré les apparences, ce personnage est entre de bonnes mains…© Delcourt

AUTEUR : JP NGUYEN

VF : Delcourt

Cet article parlera du tome 2 de Fox-Boy, « Angle Mort », sorti le 13 avril 2016. L’histoire débute sept mois après la conclusion du premier tome  , qu’il est préférable d’avoir lu au préalable.

Petites précisions liminaires : je ne connais pas personnellement Laurent Lefeuvre. N’étant pas forcément un chasseur de dédicaces, je ne l’ai encore jamais croisé sur un salon ou dans une librairie. Toutefois, il lui est arrivé de commenter sur Bruce Lit et nous commentons tous deux aussi régulièrement sur le blog de Philippe Cordier .

Enfin, il m’a donné un coup de main avec Photoshop pour la réalisation du faire-part de ma petite dernière… Tout cela pour dire que cet article sera forcément, consciemment ou non, teinté de bienveillance envers cet auteur très sympathique.
Néanmoins, « qui aime bien, châtie bien », je tâcherai d’examiner aussi bien les forces et les faiblesses de ce second tome des aventures du garçon-renard (acheté en librairie et non sur le Net, selon les préconisations insistantes de son auteur militant…)

Ils ont un héros-renard, vive la Bretagne !
Un peu nous spoilerons, vive les Bretons !

 Deux histoires aux ambiances bien différentes

Deux histoires aux ambiances bien différentes © Delcourt

Ce tome contient en fait deux récits : Le Mal Loup (44 pages), dont l’action se déroule en Auvergne, où Pol Salsedo est venu skier quelques jours, et Angle Mort (68 pages), qui donne son titre à ce volume, où le héros retrouve sa Bretagne et évolue dans le décor quasi-lunaire d’un lac temporairement asséché. L’épilogue de la première aventure sert de lien avec la seconde et permet une certaine continuité dans la lecture, mais les deux histoires diffèrent non seulement par les saisons et les lieux mais surtout par le ton, intimiste et angoissant pour la première, davantage spectaculaire et épique pour la deuxième.

Le Mal Loup m’a furieusement évoqué un épisode old-school de Spider-Man : le jeune Pol, toujours perturbé par la mort de son ami Nizar, survenue à la fin du tome 1, a décidé d’abandonner sa carrière de super-héros (mais il porte toujours son costard sous ses vêtements !). Comme souvent en pareil cas, les événements vont le conduire à reprendre du service pour retrouver une petite fille perdue dans une tempête de neige. Porté par la narration subjective de Pol, ce chapitre est assez immersif et prenant. Le jeune Rennais était venu pour tourner la page mais c’est bien le lecteur qui s’empresse de tourner les pages pour dévorer le récit. Outre les flocons, le vent et le froid, Fox-Boy devra affronter un… Loup-Garou !

Un héros par moments au bord de l’abîme…

Un héros par moments au bord de l’abîme… © Delcourt

Avec l’apparition de cette créature fantastique, la série amorce un virage vers le surnaturel, qui certes, était déjà présent dans le tome 1, mais se limitait principalement aux personnages de Fox-Boy et du fakir Dotki. Dans la deuxième partie, Angle Mort, Laurent Lefeuvre passe la vitesse supérieure et ouvre carrément les portes dimensionnelles pour convoquer une foultitude de personnages qu’il avait précédemment créés pour ses albums Tom & William et La merveilleuse histoire des Editions ROA. Dans une mise en abyme assez audacieuse, l’auteur va brouiller la frontière entre fiction et réalité. Il capitalise ainsi sur ses créations passées, qui étaient elles-mêmes des ersatz de héros, reprenant des concepts familiers de la BD populaire (le cow-boy, le barbare, le héros de la jungle, le champion d’arts martiaux etc.)

Dans le tome 1, les images de Fox-Boy déambulant sur les toits de Rennes semblaient quelque peu incongrues : quelle est utilité d’un super-héros, dans une société avant tout en proie à l’intolérance et à la bêtise humaine ? Dans ce tome, Laurent Lefeuvre amène toute une palanquée de potentiels futurs partenaires de danse pour son héros. Par une astuce scénaristique plutôt hardie, il va même parvenir à inclure dans son récit des héros n’appartenant pas aux Editions ROA mais à… Marvel ! Les représentant dans leurs incarnations des années 80, Laurent Lefeuvre affirme sans ambiguïté son attachement à cette période éditoriale des super-héros de la maison des idées.

… et à d’autres mis en abyme (avec une certaine autodérision !)

… et à d’autres mis en abyme (avec une certaine autodérision !)© Delcourt

Des idées, il est clair que le sieur Lefeuvre n’en manque pas, notamment dans ses mises en pages, dynamiques et parfois très inventives. Mais il faut savoir que même derrière une page sans agencement « tape à l’œil » des cases, il y a beaucoup de réflexions, d’hésitations, de corrections, pour parvenir à la version définitive, toujours dans un souci de guider au mieux l’œil du lecteur à travers la page, ci-après l’ exemple de la page 51, postée sur le blog de Laurent.

Pour ce qui est du trait, on retrouve le style de l’auteur, qui possède une certaine versatilité et rend souvent de discrets hommages à d’illustres artistes de comics (j’y ai vu du Kirby, du Mazzucchelli, du Wrightson, du Alan Davis et même un peu de Moebius…) Mais le dessinateur caméléon a en quelque sorte les défauts de ses qualités : son style changeant « casse » parfois l’immersion dans le récit, certaines expérimentations graphiques ou certains choix d’encrage « tranchent » un peu trop. De manière générale, je trouve que l’encrage adopté est parfois trop « gras », alors que le dessinateur sait user d’un trait plus fin lorsqu’il le souhaite. De même, lorsque je vois la précision et les nuances de couleurs dont il est capable sur la cover et sur les premières pages de ce tome, je déplore un peu le parti-pris graphique retenu pour le reste de l’album, tout comme la palette de couleurs plutôt désaturées, raccord avec le premier tome mais qui ne me séduit pas tout à fait.

Exemple de découpage sortant de l’ordinaire (notez en bas à gauche l’aisance à émuler le style de Steve Ditko pour l’image du fakir… Dotki !)

Exemple de découpage sortant de l’ordinaire (notez en bas à gauche l’aisance à émuler le style de Steve Ditko pour l’image du fakir… Dotki !) © Delcourt

Côté scénario, le commentaire social sur la France contemporaine, qui était, de mon point de vue, un des points forts du tome 1, est beaucoup plus discret dans ce tome. On notera quand même un court plaidoyer pour l’achat en librairie versus l’achat en ligne et de fugaces références à notre triste actualité (un sticker Je suis Charlie ). Mais Laurent Lefeuvre nous propose plutôt de feuilleter les livres d’histoire, que ce soit celle de « notre » monde (la résistance française pendant la seconde guerre mondiale, l’exploitation des carrières d’ardoise en Bretagne au début du XXème siècle) ou celle des Editions ROA, avec toute une séquence d’exposition sur les secrets du « ROAyaume » et de son créateur…

Là où l’artiste excelle, c’est dans la ré-évocation d’un certain âge d’or de la BD populaire, qui parlera sans doute aux anciens lecteurs de « petits formats » ou des éditions LUG… Mais il parvient, dans un certain exercice d’équilibriste, à faire du neuf avec du vieux, en écrivant une histoire originale à partir de tout ce matériau appartenant à l’imaginaire collectif. Il a parfaitement assimilé les codes spécifiques au medium des comicbooks d’antan et nous les ressort à sa sauce, plutôt bien cuisinée avec, en creux, un méta-commentaire sans concession sur l’état actuel du mainstream de Marvel et DC…

L’imagination au pouvoir !

L’imagination au pouvoir ! © Delcourt

Etant de la même génération que l’auteur, et partageant la même culture comics, ma connivence en tant que lecteur était plus facilement acquise. Du coup, j’ai bien adhéré à son trip, où la tendresse pour cette littérature jeunesse si longtemps méprisée se mêle parfois à l’autodérision en tant que créateur d’un personnage de fiction semblant à moitié conscient de son statut. Mais pour un novice des comics ou un lecteur plus jeune, le charme n’opérera peut-être pas de la même façon, malgré l’accompagnement éditorial présent à la fin du livre.

De plus, même si ce second tome clôt le premier cycle de Fox-Boy, on reste un peu sur sa faim, en ayant l’impression d’avoir assisté à une très longue mise en place avant un climax un peu trop rapidement expédié (rassurez-vous, je ne placerai ce dénouement précoce qu’à 4 ou 5 sur l’échelle ouverte de Bendis, quand un Daredevil : End of Days  serait pour moi à 8 ou 9…). Autre bémol : on en apprend assez peu sur la vie de Pol dans civil. Il avait obtenu son bac à la fin du 1er tome et aucune mention, même rapide, n’est faite de ses présentes activités (probablement estudiantines). Enfin, les personnages féminins (car il y en a un différent dans chaque récit) se retrouvent un peu cantonnés au rôle de faire-valoir.

Une confrontation finale pas tout à fait convaincante

Une confrontation finale pas tout à fait convaincante© Delcourt

Je vous l’avais confié en préambule, j’ai beaucoup de sympathie pour Laurent Lefeuvre. C’est pourquoi il ne faut pas voir dans la liste de griefs évoqués plus-haut un réquisitoire contre ce « french comicbook » mais plutôt une tentative de rester objectif face à une œuvre foisonnante, généreuse, attachante mais qui n’a pas totalement répondu à mes attentes de lecteur.

Le premier tome de Fox-Boy m’avait paru prometteur. Ce second tome confirme le talent de son auteur mais m’a donc un poil déçu, en louchant un peu trop vers le « super » au détriment du commentaire social (diantre, me serais-je fait contaminer par le Boss ?). Reste qu’avec les pérégrinations de Pol Salsedo en Auvergne et en Bretagne, Laurent Lefeuvre a quand même remporté son pari de raconter des histoires de super-héros « à la française », et, arrivé à la fin du tome, j’avais envie d’en lire davantage ! Pour une série hommage à toutes ces BD « à suivre » de notre enfance, n’est-ce pas là la marque d’une indéniable réussite ?

A quand un vrai crossover avec les ricains ?

A quand un vrai crossover avec les ricains ?

24 comments

  • Bruce lit  

    « Nous aussi, on sait faire » ! 2/6
    Le toujours difficile deuxième album de notre Foxy Laddie est paru et c’est à Jean-Pascal Nguyen d’en explorer la tanière ! Que cache le Foxboy de Lefeuvre Laurent ? Toujours autant que qualités mais aussi quelques défauts à découvrir chez Bruce Lit.

    La BO du jour: Quoi de mieux pour un breton renard ?
    https://www.youtube.com/watch?v=4SYbVnfHg4I

  • Lefeuvre  

    Très intéressant article.
    Je m’y retrouve dans les références que tu cites- ne manque que Gene Colan, merci Jean-Pascal Nguyen : C’est très agréable d’être lu, critiqué, décortiqué… avec la même intransigeance (c’est ce qu’il me semble) que vous le faites à Bruce Lit, avec n’importe quel autre comics US.

    Je ne suis pas un « French author » (Beûrk !), je ne fais pas du « French Comic-book » (re-Beûrk !), et n’ai donc pas besoin d’être ménagé. Un album est bon, ou mauvais. Ne pas me traiter comme un petit Français avec qui il faudrait être moins sévère, plus conciliant, est donc en soi une marque de respect.

    Fox-Boy 2 est mon travail le plus abouti.
    C’est le plus dense aussi.

    Néanmoins, il doit se lire comme la deuxième partie d’un même cycle : Celui des origines du personnage, et de son propre concept d’univers (pas de Terres Parallèles comme chez DC/Marvel), mais de « Terres hiérarchisées » (les unes DANS les autres).

    À mes yeux, la pagination même des tomes 1 et 2 sont un indice de cette unité (88 pages + 112 pages = 200).

    Ainsi, chaque partie possède ses spécificités, ses goûts, ses thèmes. Inutile (à mon sens) de les bégayer de l’une à l’autre. On les a vus dans le tome 1, tu as noté quelques piqures de rappel dans le 2, inutile de charger la mule.

    Ma problématique est la suivante :

    J’ai très peu de temps et de moyens pour convaincre et embarquer à moi tout seul, les lecteurs dans un univers complexe, je n’ai pas (encore ?   ) le luxe d’une galaxie Marvel possédant continuité, personnages connus et multiplicité d’auteurs.

    Tu attendais une continuité du 1 ? D’autres déploraient son manque d »action, son manque de « cap »en quelque sorte.

    J’ai donc à la fois tenté d’aller au bout de mon propos, tout en conciliant les désirs des uns et des autres.

    Voilà pourquoi Anaïs n’a pas encore l’espace qu’elle mérite ( ce n’est pas le moment). Pourtant, elle est à mes yeux, depuis le début, le personnage le plus intelligent, sensible, et rationnel de la série. De ce fait, je ne la vois surtout pas comme un faire-valoir.

    Son heure viendra, inch’Allah !

    Idem pour les activités de Pol : Pas le lieu que cette nuit d’enfer en Auvergne, ou ce week-end de folie à Guerlédan pour l’évoquer.

    Moi je sais précisément où il en est, le lecteur n’a pas à le savoir. Pas encore. J’espère juste réussir à plaire assez pour pouvoir aller plus loin… dans un tome 3 !

    Merci à Bruce Lit d’apporter sa pierre en ce sens.  

  • JP Nguyen  

    Merci Laurent d’avoir pris la peine de lire l’article et d’avoir rédigé une réponse aussi détaillée.
    Je comprends bien la problématique de place/nombre de pages mais j’estime que par quelques allusions rapides et détournées, la vie de Pol aurait pu avoir plus de substance.
    D’autant plus qu’il est post-bac et que, de mémoire, c’est quand même un gros changement dans la vie (étudiant, début de l’indépendance) et cela ne se perçoit pas tout à fait à la lecture de ce second tome. Mais « that’s just my 2 cents » (ou un peu plus…)
    L’exploration d’une toile de fonds contemporaine et française donnait à mon sens beaucoup de saveur au tome 1 (et offrait une vraie différence prp aux comics américains). J’adorerais voir Fox-Boy plongé dans des évènements mêlant à la fois aventure super-héroïque mais aussi « actualités » françaises (manifs loi travail, état d’urgence, montée des extrêmes…)

    Pour l’anecdote, j’ai acheté le tome 2 à la boutique Comics Zone de Lyon et on m’a dit que tu y passeras pour le prochain Halloween… Peut-être pourra-t-on s’y croiser !

  • Tornado  

    Je l’ai lu, et je l’ai aussi beaucoup aimé !
    Contrairement à JP, je suis à fond sur le dessin. J’ai du mal à savoir à quel moment Laurent lâche les crayons pour la tablette graphique, mais le résultat est incroyablement expressionniste, pétri des références (relevées plus haut) aux dessinateurs de comics, mais digérées de manière postmoderne. De plus, comme le dit JP, les planches sont vachement travaillées et super bien découpées.

    Le bémol, pour moi, concerne plutôt la longue exposition d’Alain Chevrel sur les arcanes du ROAyaume. Malgré tous les efforts pour rendre ce passage dynamique, je l’ai trouvé un peu poussif (avis strictement personnel et subjectif). La passion de l’auteur (dont Alain Chevrel devient une sorte de « double ») est communicative, mais j’aurais préféré un genre de parabole, plutôt qu’une longue discussion un poil répétitive.

    Pour le reste, c’est une chouette BD et je me suis senti complètement concerné par les références : il y avait tout un tas de ces périodiques chez moi, quand j’étais gosses (Zembla, Akim, Kiwi…). Mon père et mon grand frère en lisaient plein. Et puis il y a eu LUG. Mon frère ramenait les Strange, les Titans et les Spidey. J’ai commencé à découvrir les comics à ce moment là. Tout ça pour dire que je suis le bon public cible pour cette série ! 🙂

  • Lefeuvre  

    Merci pour les commentaires !

    Pour répondre plus concrètement, je lâche le morceau : Pol est déscolarisé, l’année qui suit le tome 1.

    Car ce qui se passe à la fin du tome 1 pour lui a un peu tout fichu en l’air dans sa tête.

    Début d’année à la Fac (Sciences), puis abandon rapide, des suites d’une réelle dépression. Voilà la raison pour laquelle sa mère choisit de l’emmener avec elle au ski en milieu d’année suivante : Mettre un peu de distance avec Rennes, lui faire sortir la tête de ses cauchemars. Longtemps d’ailleurs, le titre de l’album était « Résilience ».

    un peu trop « France Inter » à mon goût, mais assez juste néanmoins.

    Le début de la guérison (et la réconciliation avec lui-même), c’est le premier récit.

    Moi je le sais, et je le garde à l’esprit quand j’écris cette aventure.

    Pour la seconde histoire, Pol va mieux, indéniablement. Mais il me reste bcp de choses à raconter. Joindre enfin tous mes albums, rendre évident une démarche d’auteur qui peut m’aider à gagner les précieux galons qui m’aideront à vendre assez d’albums pour convaincre Delcourt de me laisser continuer (eh oui : on en est là !).

    Bref, je n’ai eu d’autre choix que de vous infliger une trrrrès longue séquence avec Alain, pour enfin tout mettre à plat, et poser des bases solides (du moins j’espère ?) à cet univers.

    Le 1 parlait de Pol/Fox-Boy dans « notre » monde ? Le 2 explique en quoi il est une sorte de minuscule serrure vers d’autres univers partagés de comics. Compliqué de faire simple, surtout si on ne veut pas « copier » les illustres prédécesseurs !

    J’ai fait de mon mieux, pendant ces longs mois à me prendre la tête sur chaque bulle, phrase, expression de visage.

    Maintenant, c’est FAIT !

    Et oui (pour finir) : Je CRÈVE d’envie de parler de la Loi de Travail, des OGM, du Gaz de schiste, de Notre Dame des Landes, et d’un milliard de trucs qui me manquent si cruellement chez Marvel and co !

    Pour ça… il faudra un p#t@!n de tome 3 !

    Mais je suis têtu.
    Je trouverai un moyen.

    Ne serait-ce que pour essayer de vous épater !
    =:^)

    • Bruce lit  

      Moi, je suis tout simplement épaté par les dessins et l’amour qui suinte des planches de Foxboy. Il faut que je relise le premier avant d’attaquer le deux. Ce qui est touchant en lisant les commentaires de L. Lefeuvre c’est la trace du cheminement intellectuel du scénariste qui doit se demander quelle histoire mérite d’être racontée ou passée sous silence. Le côté all by myself est aussi gage d’indépendance que d’angoisse et de nuits blanches je pense….Je serai ravi de voir Fox Boy prendre un tournant plus social, je m’en suis tellement expliqué hier que j’ai l’impression de radoter. Une piste Laurent ? L’avènement du FN aux prochaines élections pourraient donner de belles séquences d’introspection à Pol.
      Merci en tout cas à Jp d’avoir couvert l’article de ce p’tit bonhomme de renard et de chemin amoureux des comics n’hésitant pas à tuer le grand père Marvel. Keep the Faith Laurent !

      Sinon, super titre et le scan final m’a bien fait rigoler !

  • Lefeuvre  

    Allez : J’en remets une dernière petite couche (c’est le choix de la dernière vignette en illustration de cette article, celui légendé de :  » Une confrontation finale pas tout à fait convaincante », qui m’y pousse).

    Mon but n’est pas forcément d’essayer de vous convaincre, mais au moins d’expliciter un peu ma démarche, et donner un exemple concret de ce que j’essaie de dire.

    Les allusions à la tentation d’une jeunesse identitaire comme traités dans le tome 1, les bouleversements chez Pol, fruits d’une puissante remise en question (comme on n’en vit pas de plus fort qu’à cet âge de 17/20 ans), aujourd’hui Pol les VIT ! Cela fait partie de lui, y compris en tant que Fox-Boy.

    Dans le 1, c’était externe à lui (comportement de Stevan, racisme explicite). Dans le 2, il y a eu Charlie entre temps. pol a deux routes devant lui. Soit la colère et le retour en arrière (identitaire, nationaliste), soit une tentative de lier les réactions humaines, et d’en tirer des leçons (non sens de la violence).

    Sa fameuse petite bombe de peinture, le fait qu’il ridiculise son effrayant ennemi avec cet outil graphique (à la base, ça sert à écrire un message, dessiner ou poser une signature, en tout cas à dire « JE »), est pour moi une évidente distinction de ce « héros Français Post-Charlie », par rapport aux manichéens héros Américains.

    J’avais lu et adoré votre article sur les X-Men post 11 septembre 2001, tout en attitude paramilitaire, en muscles, grimaces, et nibards agressifs. À moi aussi, on a tué mes X-Men, en leur ôtant cette humanité qui me plaisait temps, ado.

    Avec Fox-Boy, j’essaie de retrouver une forme d’équilibre entre ce besoin à assouvir (y compris chez moi) de « la grosse tarte dans la gueule du méchant », tout en essayant d’offrir autre chose au gamin de 10, 12, 15 ans qui liront Fox-Boy (car c’est quand même à eux que j’essaie de prouver que les comics, comme la vie, ça PEUT être moins cynique, cruel, gore et désespéré que Walking Dead !

    Une bombe, comme une caricature jetée à la face des emmerdeurs, des menace, une réponse par la guignolisation (de tout temps, une méthode pour rendre impuissant les dictateurs), m’a semblé – naïvement – une manière pas dénuée de sens pour renvoyer le vilain dans son coin, et officialiser la naissance d’un héros différent, et enfin guéri.

    Promis, j’arrête, maintenant.
    Je retourne à l’encrage du premier épisode Fox-Boy version journal Pif.

    :^)

  • Jyrille  

    Je n’ai toujours pas craqué pour cette bd mais de un, l’article de JP est super, comme d’hab, et de deux, tout ceci m’intrigue fortement. C’est généreux (200 planches en deux tomes quand même), un auteur qui vient s’épancher et discuter sans langue de bois, avec une réelle construction et une vision à long terme. Je dois également avouer que je trouve les scans très beaux, donc oui, cela m’intrigue. Il faut que j’y jette un oeil en vrai, en tout cas bravo de faire du franco-belge un peu décalé, cela ouvre des portes sur le dynamisme de ce medium qui est loin d’être asséché.

    • Bruce lit  

      Le FB du soir:
      Pol Salsedo prend des vacances au ski, puis dans un lac temporairement asséché en Bretagne. Fox Boy a fort à faire dans son deuxième album. Lefeuvre Laurent marie aventures et hommages aux grands dessinateurs de comics, à un certain âge d’or de la BD populaire et au ROAyaume. Jean-Pascal Nguyen vous dit tout.

  • Présence  

    Je n’ai pas lu ce deuxième tome, ni le premier… ce qui ne m’empêchera pas de donner mon avis. En fait, je suis bien incapable de pérorer sur quelque chose que je n’ai pas lu, mais cet article m’a convaincu d’ajouter ces 2 albums sur la liste de cadeaux à destination de mes neveux.

    Les observations de L. Lefeuvre ont achevé de me convaincre de leur offrir, en particulier la précision de la tranche d’âge du public cible. J’ai beaucoup apprécié l’article de Jean-Pascal qui transcrit ses impressions, mais aussi ce que contiennent les pages. Pour avoir suivi les pages teaser sur Facebook, j’ai été très impressionné par l’impression d’ensemble qu’elles dégagent, établissant une atmosphère pour chacune d’entre elles, avec un découpage varié impulsant un rythme de lecture.

    J’ai trouvé les échanges après l’article aussi passionnants que fascinants. Rédiger un commentaire après mes lectures m’oblige à regarder avec un peu de recul ce que je viens de lire, et je m’interroge souvent sur l’intention de l’auteur. J’ai été captivé par les compléments de l’auteur dans ce fil de discussion qui exposent justement les intentions derrière l’oeuvre telle qu’elle est jeté en pâture aux lecteurs.

    Quel que soit le médium concerné, il y a forcément un décalage entre les intentions et le ressenti du lecteur, et il y a même autant de lectures différentes que de lecteurs. Comme Bruce, je suis touché par cette mise à nue des décisions à prendre quant à l’histoire à raconter et la manière de le faire.

    • Jyrille  

      En fait je devrai attendre que Présence fasse un commentaire et dire « Pareil » après, ce serait plus facile.

  • Sonia Smith  

    Personnellement, je n’ai pour l’instant lu que le premier tome (je me retiens d’acheter le deuxième volume que je veux acquérir au festival de Beire où sera Laurent). Mais ce premier tome m’a vraiment fait plaisir car on retrouve l’essence même des comics qu’on aime : un ado un peu perdu, en difficulté, qui par douleur se tourne vers des solutions qui ne sont pas les bonnes (nationalisme…). Cet ado me rappelle la personne perdue que j’étais et je me dis qu’un a tous une chance de pouvoir changer, Pol le démontre, cet ado mal dans sa peau devient un jeune super-héros maladroit mais généreux et sincère. Qu’on est loin des relaunch, reboot, events et autres trafics de Marvel et DC qui ne prennent plus toujours le temps de développer les sentiments complexes que devraient être ceux de leurs personnages.
    Pol, c’est à la fois l’héroïsme et la loose, la révolte, la tristesse, la beauté d’une amitié qui peut tout changer.
    Et puis ces clins d’oeil multiples aux univers que j’ai connus enfant m’ont vraiment ravie, je ne les ai sûrement pas tous saisis et en relisant, j’en découvre de nouveaux, mais quel bonheur qu’un auteur sache ses gammes à ce point là et sache inscrire ses personnages dans le long héritage des auteurs et dessinateurs qu’on a aimés.
    Pour Fox-Boy et pour toutes ces émotions qu’il procure ou qu’il nous remet en mémoire, Laurent, merci

  • Lone Sloane  

    Je reviens à la réalité Lisbrucienne pour découvrir la chronique laudative et critique de JP, ainsi que les commentaires une nouvelle fois riches d’enseignement des compañeros.
    Je vais faire l’acquisition, en librairie, du nouveau Fox-boy et me ferai une lecture dans la continuité des aventures du renardeau de Roahzon.
    Laurent Lefeuvre évoque la difficulté de lancer une série chez Delcourt. Outre la satisfaction de voir un auteur français dans la collection Contrebande, je me demande si l’exigence qui est celle de Laurent trouve un interlocuteur accompagnant en la personne de Thierry Mornet, le responsable editorial comics chez Delcourt. Et, pour parler chiffres, à quel seuil de vente un titre comme Fox-Boy est-il considéré comme viable, et donc un tome 3 programmé?
    Kenavo les gars

  • Tornado  

    J’aurais moi-même une question pour Laurent :
    L’idée de raccrocher tes anciennes créations avec Fox Boy afin de créer une véritable connexion inter-éditeur était-elle présente dès le début (dès la création de l’album « Tom & William ») ?
    En tout cas, le « coup » est réussi, parce qu’à présent j’ai envie d’aller acheter ces précédentes publications (avec « La merveilleuse histoire des éditions ROA ») ! 😀

  • Lefeuvre  

    Chic !
    La discussion continue !
    Je vais faire le plus court possible (ça changera).

    Déjà, à toutes et tous, merci de prendre le temps de réagir, c’est cool.

    des réponses :

    @ Lone Sloane :

    Pour le rôle de « l’éditeur », il convient de distinguer 2 notions impliquées sous ce terme, et que la langue Française ne distingue pas.

    Dans vos comics, vous voyez le terme « publisher » (éditeur) pour qualifier la société avec laquelle l’auteur travaille. Marvel, DC, Dark Horse, Image, et en l’occurence : Delcourt.

    Vous verrez aussi le terme « editor » (en Français : éditeur aussi), pour qualifier la personne chargée du suivi de l’ouvrage, de sa cohérence à l’intérieur d’une collection, du rendu du travail de l’auteur, de l’interraction de cette histoire avec d’autres titres (l’editor in chief coordonnera différents editors, pour la cohérence dans le cas d’un univers partagé, par exemple). C’est donc la fonction de Thierry Mornet avec moi. C’est aussi lui qui plaide pour ma cause auprès du Publisher (Guy Delcourt himself).

    Il est mon référent, la personne à qui j’ai demandé de pouvoir ajouter 24 pages de plus pour le tome 2 (humainement un exploit d’avoir fait seul, autant de pages en à peine un an, mais sans lesquelles je n’aurai jamais pu boucler ce premier cycle, au chausse-pied).

    Le publisher (Guy Delcourt, avec qui je n’ai aucun contact direct), est celui qui dit « oui » ou « non » à mes demandes de salaires, modifications de contrat, et décide d’une mise en chantier d’un nouveau tome, parfois 6 mois après la sortie du tome précédent (au vu des ventes donc).

    A ce titre, Thierry fait tout ce qu’il peut pour me faire continuer la série. Je fais tout ce que je peux pour qu’elle soit la meilleure possible (quitte à me rajouter ces fameuses 24 pages pour pouvoir aller au bout de mon histoire, et ne pas laisser les lecteurs en plan, s’il n’y a pas de tome 3 – même si non payées, car incluses dans un prix forfaitaire pour l’ensemble de l’album).

    Vous voyez le topo ?

    Thierry Mornet est un passionné notoire de comics, et un ami. Il me laisse totalement la bride sur le cou pour créer dans mon coin. Je lui formule en quelques phrases, à l’oral, mes intentions. Lui, me fait totalement confiance (le fou !), et (en gros) je lui rends un album en couleur, prêt à être corrigé pour impression.
    Il relit l’ensemble, me fait parfois des suggestions (souvent très judicieuses), et nous établissons le cahier graphique.

    Tous les deux, nous essayons coûte que coûte de pouvoir continuer, et prouver qu’on peut créer un univers ambitieux, en France, dans un format (comics) dont à la base (soyons honnêtes), PERSONNE ne veut : Ni les « publishers »… ni les lecteurs.

    Voilà aussi mon propre rôle de com (festivals, librairies, etc.). A moi, ville par ville, région par région, de convaincre (contaminer ?) que ce n’est pas forcément du « sous-Strange », du « Marvel bas de gamme » qu’il faudrait « soutenir ».

    Et pour répondre plus concrètement à Lone Sloane, je dirais qu’une base de 3500 ou 4000 albums vendus pour chaque tome me donnerait une base de discussion solide pour me remettre en selle pour un 3 !

    Moralité : N’attendez pas que je vienne chez vous pour l’acheter s’il vous fait envie (Je le dédicacerai si je viens même s’il a été acheté à sa sortie) ! Sinon, je ne tiendrai pas le rythme s’il faut dédicacer CHAQUE bouquin… pour pouvoir convaincre CHAQUE potentiel lecteur de la série… et pouvoir faire le suivant !

    @ Tornado : OUI !

    L’idée de lier mes histoires en une seule et même histoire est dans mon esprit depuis le début du blog ROA (avril 2009). Mon originalité étant d’avoir (jusqu’ici) réussi à convaincre mes précédents « publishers » (le Lombard, Mosquito, et aujourd’hui Delcourt), de me laisser réutiliser les persos créés respectivement chez chacun d’entre eux… chez le publisher suivant !

    Je crois bien être le seul à faire ça.

    Voilou !

  • Tornado  

    Merci beaucoup pour ces explications généreuses !
    En attendant le tome 3, on croise les doigts ! 🙂

  • Eddy Vanleffe  

    Autant graphiquement ça tabasse…mais grave!
    on ressent l’amour pour le comics sans que ces influences écrasent le dessin.
    Mais il faut que je saute le pas du Comics à la française…avec les commentaires sur actualité qui sont souvent des choses que je fuis.
    il y a un truc qui n’est vraiment pas juste sur des projets comme celui-ci, Bad-Ass ou les trucs de Lehman, c’est la comparaison avec les « originaux »
    a la fois on est tous d’accord pour se dire qu’il faut bien passer à autre chose, et pourtant on va se ruer sur rebirth, recoller sur « resurrexion » comme une vilaine addiction dont on ne peut pas se débarrasser et laisser des projets bien plus méritants et originaux qui sont à côté.
    Valiant pâtit de ce réflexe, les projets parallèles Français en pâtissent…
    je dois recalibrer mes priorités de lecture et donner une chance à Fox-Boy et aux autres…

    • Matt  

      Bah je peux aussi te donner un élément d’explication. En ce qui me concerne personnellement, ce n’est pas que je préfère les originaux ou les comics américains, c’est juste que si je vais lire du manga ou du franco belge, c’est pour découvrir autre chose que du super héros. Parce qu’à un moment, je sais pas vous, mais moi je veux lire autre chose. Et même si c’est fait différemment, ça reste le concept des super héros. Et que ce soit chez Valiant, dans nos contrés françaises , ben j’ai pas envie de retrouver les mêmes trucs que chez Marvel. Même DC je les boude un peu. Tout simplement parce que j’ai connu Marvel, je me suis attaché à ses personnages, et je n’ai pas forcément envie de trouver du super slip dans mes autres lectures. Encore moins de retrouver un univers partagé complexe avec une continuité bordélique (hein DC ?)
      Donc ouais c’est pas forcément juste mais ça s’explique aussi.

  • Tornado  

    Fox Boy a tout pour plaire, justement parce que c’est du super-héros, mais franchement très différent de ce qu’on lit dans les comics américains. On pourrait presque parler, à propos de cette BD de super-héros à la française, telle qu’on la trouve ici où chez Lehman, d’une étape supplémentaire, après l’âge d’or, l’âge d’argent, l’âge de Bronze et le dark âge. Un 5° âge, postmoderne, avec des thèmes propres et forts, neufs, et un changement de continent, à la direction inverse de ce qui s’est fait dans les années 30.

    Maintenant, ce second tome de Fox Boy est un peu inégal. J’en avais écrit un commentaire Amazon en regrettant un long passage explicatif. Mais ça reste très attachant et, effectivement, graphiquement, « ça tabasse ». Laurent, c’est un bon !

    • Eddy Vanleffe  

      On peut imaginer dissocier Le super héros de son média de naissance.
      Le comics n’es pas le super héros et vice-versa.
      il serait amusant que l’avenir du Super héros ne passe pas par les Usa mais par la France ou même un autre chose. il n’est jamais presque plus dans les illustrés mais plus sur grand écran alors pourquoi déménager une fois pour toute?
      Dans cet état d’esprit Fox Boy peut s’inscrire effectivement dans la prochaine étape.

      J’avais aussi aussi réfléchi sur une répartition des ères du comics book
      il y a les indéniables et faciles à cerner
      1-golden age
      2-Silver age
      3-bronze age
      mais je parlais justement plus de Postmodernisme dès Watchmen et Dark Knight pour leur côté commentaire et essai sur le genre en même temps que fiction elle même.
      et l’étape d’après était pour moi justement une sorte de « néo-silver age » qui sans renier les apports précédents voulait revenir à un comics plus « wonder » cette mouvance serait portée par Geoff Johns , Grant Morrisson (et son All-Star Superman) et même Alan Moore en plein rétropédalage avec son Supreme et Tom Strong. Jonathan Hickman a porté des idées similaires dans son Secret wars mais chez Marvel on est surtout dans le « Quesada-Age »

      Je suis sûr que tu as une opinion sur la question..

      • Eddy Vanleffe  

        Et puis pour le sourire et sans vouloir entamer une polémique au delà de l’idée amusante…
        Je crois que ta principale source de désaccord avec d’autres internautes, ce serait de savoir si le Bronze age fait encore partie du « infantile Age » ou pas… 🙂

  • Tornado  

    Et bien, pour moi oui, les super-slips sont plutôt infantiles encore dans tout le bronze âge, et au delà (le mainstream Marvel et DC est encore majoritairement infantile autour du grim’n gritty avec par exemple les 3/4 de la Saga du Clone) (en rappelant que je juge « infantile » ce qui est plutôt naïf à la fois dans le fond et dans la forme, contrairement à du Disney « enfantin » qui est naïf uniquement dans le fond) (et donc que je juge « infantile » ce que je trouve à la fois naïf et mal écrit) (et pourri) (et donc ce qui me semble personnellement uniquement destiné à des enfants, et pas trop regardants) (mais ce n’est bien sûr qu’un avis strictement personnel loin de faire l’unanimité…). 🙂

    • Matt  

      C’est chiant ces étiquettes.
      Du coup du « enfantin » c’est aussi pour adulte ? Et le infantile pour enfant ? Mais si le enfantin est aussi pour adulte, pourquoi le nommer enfantin ? Et pas…j’en sais rien moi… »familial », « tous publics » ?

      Non parce qu’au final hein…on a la sensation que si on ne lit pas des histoires noires pleines de viol et de meurtres comme Scalped, ben on lit que des trucs pour les gosses. C’est un peu réducteur. Et je comprends que ça puisse agacer. Surtout que tout ça, c’est en effet complètement subjectif. Ceux pour qui le fond prime sur la forme ne trouveront pas que les X-men de Claremont sont infantiles. Ils pourront trouver que Shanna c’est bas de plafond par contre.
      Au final juger au cas par cas c’est mieux que de coller des étiquettes sur des périodes entières. Tiens Peter David il écrit de bons dialogues, même durant le bronze age. On est loin des bulles de pensées qui décrivent les actions avec lui.

      Mais bon je me tais, je ne veux pas relancer une polémique. J’aime pas coller des étiquettes, c’est tout. Plus jeune j’ai eu du mal à assumer mes goûts pour des BD de Picsou parce que des cons me disaient que c’était pour les gamins, alors maintenant les jugements sur l’âge requis, ça me gonfle.

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