Course contre le monstre !

Sabretooth par Larry Hama et Mark Texeira

Accrochez vous, cest parti !

Accrochez vous, c’est parti ! © Marvel Comics

Première publication le 22/01/15. Mise à jour le 02/08/2016.

Par :  BRUCE LIT

VO : Marvel

VF: Semic

Il s’agit d’une minisérie de quatre épisodes publiée par Marvel en 1993. Parue chez Semic en VF, elle n’a jamais été réeditée depuis ni par Panini, ni par Marvel.

Retour aux 90’s. Des crossovers à foison, des reboots, des events, la création d’Image mais paradoxalement une certaine harmonie entre les scénaristes qui prolongeaient en bonne intelligence les histoires des copains.

Alors qu’au numéro 50 de la série Wolverine, Larry Hama nous apprenait que tous les souvenirs de Wolverine étaient des implants, le même décidait de mettre en scène sa Nemesis Dents de Sabre dans sa mini série. Il s’agit du premier véritable focus sur le personnage.

C’était le bon vieux temps du Comic Code, un truc révolu aujourd’hui où le sang était noir, où les coupures de griffes de nos super félins faisaient de petites égratignures et où les scènes les plus violentes étaient masquées en ombre chinoise.

Où jai foutu mes clés moi ?

Où j’ai foutu mes clés moi ? © Marvel Comics

Dans cette arc mémorable Sabretooth est victime d’un super vilain lui implantant une bombe à retardement près du coeur. Il a 48 heures pour rapporter la tête de Mystique avant  que l’explosion ne repeigne les murs. Notre super vilain à l’haleine fétide va découvrir qu’il est manipulé et que des liens étroits l’unissent à Mystique : un fils qui souhaite la mort de ses parents ! Il n’ y a pas de spoilers pour une histoire vieille de 20 ans. C’est ici que l’on apprend la parenté unissant le fasciste Craydon Creed à Mystique et Sabretooth.

Évidement la série a mal vieilli. Hama excellait dans des récits d’actions extrêmes jouant parfois avec les clichés, parfois en créant des situations cocasses. On n’ attendait pas de Victor Creed des monuments de finesse, mais effectivement le voir jurer que par ses bagnoles et ses motos, jouer les gros bras en donnant des coups de poings à une femme qui voulait l’aider est parfois embarrassant …

Les années 90 dans toute leur splendeur....Restez, cest  vraiment bien !

Les années 90 dans toute leur splendeur…. © Marvel Comics

Tout comme les scènes d’actions où sa copine Birdy inonde à la sulfateuse des kms de Ninjas de La Main avec une tonne de douilles à ses pieds. Ou des dialogues de Séries Z du style Gaijin , nous ferons de ta tête un vase de nuit.…Et puis mieux vaut ne pas demander pourquoi Creed attend la fin de l’histoire pour s’ouvrir le thorax, arracher la bombe et laisser son healing factor faire le reste …

Et pourtant cette série a gardé un charme indéniable dans le sous texte . Hama réussit à faire d’une pourriture de la pire espèce le héros d’une mini série avec de vrais enjeux dramatiques . A aucun moment le lecteur n’éprouve de l’empathie pour Victor Creed, sa cruauté, son côté rustre et sa violence. Pourtant le personnage non dénué de courage , d’intelligence et d’intensité allait ouvrir la voie à des personnages comme Lono de 100 Bullets : des ruffians de la pire espèce capables de vous assassiner en rigolant et au pouvoir de séduction / répulsion fascinant.

Crucifié par la bombe

Crucifié par la bombe © Marvel Comics

Outre l’action ultra classique mais tellement efficace ( la bombe à retardement à la New York 1997  désamorcée à dernière minute) , Sabretooth propose des flashabacks captivants sur la jeunesse du tueur, la relation amoureuse sincère qu’il semble avoir noué avec Mystique et la jeunesse perturbée de Graydon Creed avec deux parents criminels. Évidemment les enchères augmentent lorsque le père et le fils vont essayer de s’entretuer.

Et écrire un récit sur un tueur entravé par le Comic Code de l’époque n’était pas la portée de tous …. Plein de bonnes idées quand même : l’enfance de Victor Creed dont on ne sait s’il est coupable ou victime de ses pulsions, l’explication à la jeunesse éternelle de Mystique, une apparition gratuite mais irrésistible de Wolverine qui dîne avec son ennemi au sommet de la tour Eiffel et l’addiction de Creed au shoot télépathique qui lui permet de calmer ses pulsions meurtrières.

Encore une soirée foutue....

Encore une soirée foutue…. © Marvel Comics

Torturé par son père, responsable de la mort de sa mère et d’un cycle de haine qui se perpétue, Creed renoue ici avec la figure du tueur en série à la fois repoussante ( Hama ne fait aucun effort pour dissimuler la violence du personnage) et pathétique : le vilain a été martyrisé dès son enfance qu’il retrouve par intermittence grâce à Birdy.

Birdy est en effet une télépathe qui donne une dose à Sabretooth de souvenirs d’enfance qui calment la bête.  C’est très malin et permet de créer une forme d’empathie pour l’un des pires vilains de Marvel. Il est souvent dit que Creed est le miroir inversé de Logan, comme Magnéto celui de Xavier…Pour la première fois depuis sa création, Sabretooth prenait une vraie aura dramatique et très inquiétante. Hama écrit ici un récit proche de Sin City dont le premier volume était publié deux ans plus tôt. Un récit de durs à cuire où les vilains étaient les moins pourris dans la faune environnante.

L’enfance tragique d’une ordure © Marvel Comics

Victor Creed lutte contre son amie Birdy qui le trahit, contre Mystique qui lui a caché l’existence d’un enfant et son propre fils qui veut le tuer. Traqué de part et d’autres, Sabretooth ne cherche pas à fuir, accepte et embrasse sa nature violente sans tricher avec lui-même ni les autres. Face aux ordures qu’il affronte, il représente paradoxalement un refuge de sécurité face à cette violence qui se déchaîne. Car Creed sans le savoir a engendré un cycle de haine qui le dépasse en donnant naissance à un Hitler en puissance, traumatisé par ses parents.

La fin, impitoyable de haine et de violence allait ouvrir une ère où Sabretooth ira chercher à sa manière une forme de rédemption chez Charles Xavier. S’ensuivra une période passionnante mise en scène par Lobdell et Nicieza où il jouera Hannibal Lecter coincé dans la cave des X-Men. Comme si le destin de cet homme était de retourner dans la cave où il était enfermé petit.  Le temps d’Age of Apocalypse, il deviendra même un héros avant de mutiler gravement les Xmen de retour sur terre 616.

Un vilain ! Un vrai !

Un vilain ! Un vrai ! © Marvel Comics

Les illustrations de Texeira viennent appuyer la violence de l’histoire. Les silhouettes y sont esquissées dans toute leur brutalité, l’impression de danger décuplée par les exagérations anatomiques assumées (les griffes de Wolvie doivent bien faire un mètre de long bien plus que ses avants bras ! ). Les couvertures sont superbes et on n’aimerait vraiment pas avoir à faire à ce mutant en face de nous !

Malgré des stéréotypes parfois gênants et macho, Sabretooth : Death Hunt est un grand classique des 90’s plein d’action, de fureur, de testostérone et de conflits oedipien. Alors que les illustrations pourraient laisser croire à un récit burné garanti sans neurone, Hama écrit une histoire surprenante oscillant constamment entre la souffrance, la violence et la peine.

Mon fils, tu vas crever !

Mon fils, tu vas crever ! © Marvel Comics

Malgré toute la haine entre le père et le fils, Sabretooth, un vilain dont on sait qu’il a déjà tué des enfants, est rattrapé par un zeste d’humanité et ne se résout pas à tuer son bambin…

Il ne s’agit pas d’une mini série lambda prétexte à exploiter le filon des Xmen, mais bien d’un focus pertinent sur un vilain fascinant, le seul, le vrai tueur en série de l’univers Marvel  ! Pour les fans du griffu blond, c’est la bible du personnage même si Frank Tieri pondra par la suite un récit encore plus effrayant, débarrassé du comic code et précurseur de Marvel Max : Sabretooth: Back to Nature. Bien loin du bouffon qu’il est devenu aujourd’hui…

Nowhere to Hide : Creed se parle à lui-même ?

Nowhere to Hide : Creed se parle à lui-même ? © Marvel Comics

39 comments

  • JP Nguyen  

    Je me souviens très bien de cette mini… J’avais eu du mal à la trouver en kiosque et c’est en allant passer mon bac de français dans une autre ville et en patientant avant l’épreuve que j’avais réussi à le dégotter dans une maison de la presse… Souvenirs…

    Cette période de Wolverine par Larry Hama est pas mal du tout même si certains choix d’illustrations par Texeira étaient un peu trop exagérés… La coopération entre scénaristes que tu évoques au début de l’article était ausi appréciable (Hama écrit cette mini et Lobdell développe les conséquences dans Uncanny).

    Les mini en 4 épisodes de l’époque m’évoquent forcément les « fameux » RCM et Top BD de Semic, avec une narration plus rythmée qu’aujourd’hui même si les intrigues étaient parfois trop convenues.
    D’ailleurs, dans le genre, tu as prévu de faire Bishop par Ostrander et Pacheco ? Sinon, je mets une option dessus…

  • Bruce Lit  

    J’avais été déçu par Bishop dont je ne garde aucun souvenir, donc oui , vas y. a l’époque je trouvais qu’en 4 épisodes, on en apprenait pas plus sur le personnage, ni sur le traître des Xmen. Si tu veux aussi faire une rétro du run de Larry Hama sur Wolvie, je suis preneur.

    • nicolas giard  

      Cette mini-série décrit en détail comment les X-Men ont été assassinés, dans une scène : d’abord les télépathes de l’équipe, puis ceux avec les griffes et les flingues, puis enfin Jean Grey.

      Si mes souvenirs sont exacts.

  • Tornado  

    Je prends vraiment conscience, en regardant les scans de ce genre, que je suis infoutu d’apprécier (de supporter ?) le style comics des 90’s. Je trouve ça abominablement laid et vulgaire, boursoufflé et illisible (ça se lit dans quel sens ? Dans quelle vignette faut-il que je regarde ? Comment s’y retrouver au milieu de la déchetterie ? Comment trouver la source du dialogue ?). C’est la raison pour laquelle, à chaque fois que j’ai voulu lire le premier tome de « Âge Of Apocalypse », il m’est tombé des mains !

  • nicolas giard  

    Un pur produit des années 90 en effet. Qu’on aime ou non, avec ses imperfections mais également une interprétation intéressante des origines de Sabretooth (plus animal qu’humain) et un dessin noir à souhait de Texeira.

    D’ailleurs la question se pose de savoir comment ce psychopathe de Creed a fait pour devenir un héro dans l’Ere d’Apocalypse : a-til vu en Apocalypse un mal le dépassant au point de rejeter les ténèbres en lui ?

    Connaissant un peu la psychologie d’un serial killer, j’en doute. Un psychopathe reste un psychopathe, a moins d’avoir eut les mêmes outils que Dexter pour évoluer : la capacité de refouler ses pulsions meurtrières pour ne s’attaquer qu’à des êtres vraiment mauvais, méritant de mourir.

  • Présence  

    Addiction de Creed au shoot télépathique – En lisant cette phrase, je me suis souvenu de cette addiction, très bien trouvée. Je ne suis pas tenté pour relire cette minisérie, malgré l’efficacité de Larry Hama, et le parti pris graphique affirmé de Mark Texeira.

  • PierreN  

    Je garde un excellent souvenir du run de Hama/Silvestri sur le griffu (moins la fin en mode sous Jim Lee) par contre je me souviens que je n’avait pas adhéré au style très chargé du Texeira de l’époque.
    Par contre au niveau du scénario, je me rappelle que certaines touches d’humour fonctionnaient plutôt bien (avec Sabretooth justement).

    • Bruce lit  

      Bonjour Pierre et bienvenue. Il y’a des épisodes du run d’Hama qui me hantent encore aujourd’hui, alors que franchement Wolverine, je m’en tamponne le coquillard. Notamment ceux où il perd son humanité, le fameux duel contre Sabretooth dans l’épisode poster, l’histoire où il intervient pour stopper un homme qui maltraite sa femme et qu’il est renversé par une bagnole…

  • Bruce lit  

    Ah oui, c’est vrai. Ce qui me conforte dans l’idée que les Xmen ont la grande majorité des meilleurs vilains Marvel : Onslaught, Sabey, Proteus, Phoenix, Magneto, Apocalypse, Sinistre, les Broods, les Sentinelles….

  • JP Nguyen  

    Les meilleurs vilains Marvel trustés par l’univers X ? Je suis moyennement d’accord. C’est en partie du à leur prépondérance éditoriale pendant les années 90 où il fallait bien leur fournir des adversaires. Mais dans le détail :
    Onslaught : adversaire puissant mais pas très intéressant, et plutôt utilisé à l’échelle de l’univers Marvel et pas uniquement dans le X-verse
    Sabey : ok
    Proteus : encore un type très puissant mais bon, pas une personnalité inoubliable non plus
    Phoenix, Magneto : ok
    Apocalypse : un gros potentiel mais une utilisation très maladroite par les auteurs qui ont fini par le rendre sans saveur
    Sinistre : mouaif, Claremont l’avait entouré d’une aura de mystère mais quand les autres auteurs ont exploré le perso, c’était pas forcément le Pérou
    les Broods : les Skrulls sont potentiellement aussi intéressants
    les Sentinelles : des robots tueurs, Ultron est largement aussi coriace

    Alors avec le reste des vilains majeurs de Marvel : Thanos, Doom, Crâne Rouge, le Mandarin, le Kingpin, Kang, Annihilus, le Green Goblin, Doctor Octopus, Bullseye, Zemo, Dormammu, Mephisto, Loki, l’Enchanteresse, Galactus… Je pense pas que les X-Vilains atteignent « la grande majorité » des effectifs…
    Mais… ce n’est que mon humble avis.

  • Tornado  

    @Bruce : Dans mes bras !
    N’empêche, que j’ai « Birth of Venom »… (pas relu).
    J’ai encore les NOVA de l’époque, lorsque Spidey demande à Reed Richards de garder le costume noir vivant (Venom en fait) prisonnier d’une cloche à fromage (je m’en souviens encore).
    Puis je me souviens des épisodes écrits par Michelinie et dessinés par Mc Farlane. Et là j’avoue : INFANTIIIILLLLLE !!!! (mais je parle uniquement du scénario)

    • Bruce Lit  

      C’était dans un strange cette histoire avec la Torche qui humiliait Spidey de manière suprême !
      une fois de plus, tu as raison Jp. Mais je constate avec jouissance que personne a part stef ne m’a trouvé un vilain digne de ce nom pour ces dernières années de Marvel.

  • Jyrille  

    C’est intrigant. J’aime les dessins parfois (ça lorgne du côté de Sienkiewicz), et à d’autres, je trouve ça repoussant (celle où il est attaché en croix, surtout). Ca peut être pas mal, mais je ne connais pas du tout ce personnage.

  • Bruce Lit  

    @ Cyrille : il n’est absolument pas nécessaire de connaître la continuité du personnage et des Xmen pour en apprécier le contenu.

  • Matt  

    Une sympathique mini série en effet, que je me suis procurée avec le Top BD de Semic paru en 1994.
    Je ne suis pas forcément fan des dessins des années 90 mais encore Texeira avec son trait gras et un peu chaotique, son utilisation des ombres, je trouve que ça a davantage de classe que tous les erzats de Jim Lee. Après bien sûr il y a cette fichue tendance à dessiner des biceps 2 fois plus gros que la tête (ou des poitrines pour les femmes) que quasiment tous les dessinateurs partageaient quels que soient leur style et ça c’est dommage.
    Je me souviens que c’est dans cette mini que j’ai découvert que Mystique était très agée.
    Anecdote amusante d’ailleurs. Claremont n’avait pas prévu de faire de Mystique un personnage très vieux au départ. Dans uncanny X-men 170, Mystique fait un rêve se déroulant en 1783 où elle est la proie d’une battue dirigée par Mastermind et la voix off du narrateur commente « leur proie est une femme qui ne sera pas née avant 170 ans », ce qui nous ramène en 1953. Or il a été établi depuis que Mystique est bien plus vieille que ça.
    Bref…c’est un détail amusant.
    La mini est très sympa pour développer un peu Sabretooth.

    Sinon par rapport à votre discussion sur les vilains aux abonnés absents et les héros débiles qui s’arrogent le droit de tuer, je suis assez d’accord mais il ne faut pas non plus comparer ça avec la vraie vie. Des héros qui tuent ? Oui bon ok mais ils évoluent dans un monde différent du notre. On ne peut pas faire un parallèle entre un type qui va décider de se faire justice lui-même et assassiner un meurtrier, et un mec qui, grâce à ses pouvoirs, est quasiment le seul à pouvoir stopper une menace cosmique. Je pense qu’on serait acclamé en héros si on avait assez de pouvoir pour stopper une menace du genre Thanos, même si on s’était arrogé le droit de le tuer. Je dis ça parce que d’un côté, le principe du « no kill » beaucoup plus présent dans les années 70/80 me paraissait des fois un peu niais. Justement parce que les menaces que les héros affrontaient n’étaient pas juste un serial killer ou des cambrioleurs. Mais des créatures pouvant détruire des milliers de vie en claquant des doigts donc bon…se dire « ouais on l’a assommé, on le laisse là réfléchir à ses actes et se faire juger par les humains » ça semblait un peu débile aussi parfois.
    Je trouve que l’idée de base de montrer qu’ils peuvent tuer, ou faire des erreurs, ou prendre de mauvaises décisions était sympa. Après bien sûr ils sont allés trop loin parce qu’il y a trop d’events qui tournent autour de ça.

    Mais comme vilains parmi les events « récents » il y en avait quand même quelques-uns : Osborn, ses Thunderbolts/Dark Avengers, les skrulls, Hood et madame Masque (oui bon pas extra ceux-là. Encore que Masque est sympa dans Iron-man de Fraction) Certes visuellement c’était toujours des héros contre des héros mais dans les faits ce sont des vilains se faisant passer pour eux. Attention, je ne défends pas des events insipides comme Secret invasion, mais le fait est qu’il y a bien des vilains. Et les X-men n’en manquent pas : Sinistre, Apocalypse/Dark Angel, Bastion, Selene (ce qui ne veut pas dire que ça donne toujours lieu à de bonnes histoires).

    Après par contre pour Avengers vs x-men on touchait un peu le fond. Ce sont bien des héros qui se tapent dessus et sans aucune loi ou raison politique comme dans civil war pour les diviser. Juste une croyance fanatique débile que Hope va faire le bien ou le mal, sans aucune preuve. On peut dire que la force Phénix vient accentuer les tensions…si on veut. Nan. Cet event m’a gonflé, ils agissent tous comme des crétins. C’est surtout certains events comme ça qui posent problème. Car dans le fond, rendre la frontière entre héros et vilains plus floue est intéressante, mais après il faut savoir montrer qu’ils sont indispensables face aux menaces qui frappent le monde et qui dépassent les humains. Et non pas les présenter comme des abrutis…
    Mais je pense qu’il faut faire abstraction des mauvaises histoires et ne pas se dire que tout est ruiné. Sinon ça ferait longtemps que tous les personnages sont ruinés. Y’a un paquet de mauvais auteurs qui les ont tous ridiculisés au moins une fois.
    Mais bon…j’ai un peu arrêté les frais avec les séries Marvel récentes. J’attends des sorties librairies de sagas plus anciennes. Ou de mini séries pas trop liées à la continuité.

    • Bruce lit  

      On est d’accord Matt ! Trop d’Events tue l’event. Paradoxalement, je ne vois pas Osborn version Dark Avengers comme un vilain. Il est amoral, ambitieux, meurtrier mais finalement pas plus que ce que sont devenus les Héros Marvel. Le fait qu’il soit coffré à la fin de Siège est bien pratique. Rappelons quand même que la Civil War a détruit NY et que personne n’a finit en taule….

      Le No Kill permettait aux héros de franchir la limite de manière exceptionnelle. Quand les pacifistes comme Spider Man ou DD veulent tuer Osborn ou Goblin, c’est tellement incroyable que l’on s’en souvient encore. Inversement, qui peut encore croire en la crédibilité d’un personnage comme Wolverine qui a sûrement plus de sang sur les griffes qu’un Norman Osborn. Imagine t’on Tintin, déroger au No Kill ? C’est justement le fait que ces héros refusaient la facilité de tuer et de simplifier l’existence en dépit de leurs pouvoirs qui rendaient les conflits intéressants à mon sens.

      Attention amis lecteurs, ce Matt là n’est pas le même que notre Matt Maticien qui finit son hibernation et nous a promit deux articles prochainement !

      • Matt  

        Disons que dans la vraie vie, les flics sont amenés à tuer parfois. Donc refuser catégoriquement de tuer un ennemi qui représente à lui seul une menace planétaire peut parfois paraître idiot. La seule différence c’est que les héros sont au dessus de la loi, donc ce n’est pas le gouvernement qui leur autorise de tuer, donc c’est censé être mal. Sauf que dans le monde dans lequel ils évoluent, que peut un gouvernement d’humains seul face à des ennemis qui peuvent remonter le temps, détruire des planètes, etc ?
        Je ne dis pas que j’approuve le fait de voir les héros tuer tout ce qui bouge, mais ce n’est pas si simple de transposer des idéologies de notre monde dans un monde fictif empli de magie, de monstres mystiques ou cosmiques qui font des lois humaines de vastes blagues inapplicables pour lutter contre eux.
        Tintin évolue dans un monde semblable au notre, ou la seule différence est que tout le monde jurerait en disant « sapristi ». Donc s’il tuait, ça n’aurait pas le même impact. Dans notre monde, il n’existe pas non plus des persos qui passent à travers les murs pour s’échapper ou qui dévorent des planètes.

        Osborn n’est pas plus meurtrier que Wolverine, certes. Je ne nie pas qu’il y a aussi des histoires bidons ou les héros se comportent en parfait crétins violents. mais ça dépend des histoires. Parfois Osborn va tuer des types innocents et Wolverine du zombie, et là ça choque moins. Parfois ce sera plus ambigu, voire carrément pas en faveur de Wolverine qui veut buter Hope dans AvX. Mais là encore, comme je le dis, plutôt que de se dire « Wolvie ça pue », il vaut peut être mieux faire abstraction de l’event en question. Il n’y a pas de mauvais personnage, juste de mauvais auteurs.

        Mais le « no kill » ne me satisfait pas non plus dans le monde dans lequel ces persos évoluent. Peut-on se dire « bon je vais épargner Proteus parce qu’il est fou et a besoin de soins, tant pis si lors de sa rechute il détruit une ville entière, on avisera après »
        Il faudrait au moins une logique au « no kill », genre s’ils ont les moyens d’envoyer un super criminel dans une super prison mystique ou je ne sais pas quel autre pirouette qui permettrait d’empêcher le type de nuire sans avoir besoin de le tuer. Mais là, ça pose aussi un autre problème : la fameuse pirouette peut paraitre bien pratique aussi comme deus ex machina qui résout tout. « Oh bah tiens cool, on a un super item magique qui trainait par terre, on va pouvoir lui retirer ses pouvoirs et ainsi ne pas le tuer. »

        Il faut trouver un juste milieu après, on est d’accord. Ne pas les faire tuer tout ce qui bouge. Selon mes souvenirs, le sujet est plutôt bien traité dans Uncanny X-force de Remender où l’équipe n’hésite pas à tuer, mais où ça finit par aller trop loin.
        Ce sujet reste un sujet délicat qui provoque des débats entre politiciens donc on ne résoudra rien là. Mais si les autorités sont autorisées à tuer dans notre monde, je ne pense pas que ce soit une immense trahison envers l’esprit super-héroïque de les montrer en train de tuer parfois dans le monde de fou dans lequel ils évoluent. Après, encore une fois, il faut que ce soit bien écrit et pas avec n’importe quel type d’ennemi ou de héros.

        Just my opinion^^

  • Bruce  

    …et elle est très intéressante ton opinion Matt. Je pense même que l’on dit la même chose avec des mots différents. Que les héros tuent ne me choque pas si ce n’est pas fait systématiquement. Ton exemple Proteus est le bon : la situation est hors de contrôle, le fait que ce soit Colossus, le héros le plus pur qui le fasse est encore plus choquant. De même, lorsque Peter tue froidement Riptide pendant le massacre Morlock. Personne ne voit rien venir…. Ou lorsque Wolverine dans un premier temps choisit de subir les assauts de Sabretooth plutôt que de sombrer dans un bain de sang…..

    Magnéto par exemple a subi deux procès chez Marvel. Dans les deux cas, c’est imprécis, bien loin d’un procès du monde réel, mais au moins la volonté de justice reste louable de la part des auteurs. Voilà ce que je reproche désormais aux auteurs Marvel ( Remender excepté) : il est possible d’envisager de tuer Scarlett Witch avant House of M, la voir commettre un génocide, puis la réintégrer sans histoire chez les Avengers, alors que Cyclops ou Osborn sont en taule…. Remender, lui a su se rappeler ce que cette position avait de choquante et transforme ce défaut en atout. C’est tout ce que je demande.

    • Matt  

      C’est vrai que toute l’affaire Sorcière rouge est assez mal fichue.
      Autant la discussion de la tuer ne m’a jamais trop choqué (ce ne sont que des mots, lourds de sens certes, mais des mots de la part de personnes qui sont dos au mur face à une menace de l’ampleur de Proteus, tout le monde n’est pas d’accord, et ceux qui sont pour la tuer ne sont ni des enfants de chœur, ni des amis proches d’elle, genre Frost ou Wolverine), autant son retour après le massacre comme si de rien n’était est vraiment foireux.
      J’aimais encore Bendis à l’époque de House of M et Civil war, donc malgré quelques maladresses, je dois bien avouer que j’ai tendance à pardonner face aux bonnes idées qu’il avait encore à l’époque et j’apprécie ces 2 events.

      Maintenant qu’il n’en a plus et qu’il a produit des events bien plus pourris et qu’il ne se donne même plus la peine d’expliquer comment certains persos reviennent à la vie ni rien juste pour faire ce qu’il veut avec et recycler de vieilles idées en moins bien, il ressemble à un gros prétentieux complètement vidé (bon après j’ignore si c’est Marvel qui lui en demande trop ou si c’est lui qui prend la grosse tête)

      C’est dans Uncanny Avengers que Remender revient sur le problème de la sorcière rouge ? Parce que je n’ai pas lue cette série.

      Bon et puis après j’arrête, je dérive un peu de l’article^^

  • Bruce  

    Bendis = ma bete noire. Aucune rigueur, bon, je ne vais pas m’étendre sur le sujet, tu n’auras qu’à cliquer sur le tas lui correspondant.

    Pour clore le débat, je dirais que les plongées vers , e côté obscur des héros ne me généraient pas sans le retour au statut quo. …

    Imagine tu on Dark Vador combattre de nouveau au côté des jedis ? Non, bien sûr ! Mais chez les héros Marvel, on on peut réintégrer tous les héros qui disjonctent. ..

  • PierreN  

    Le côté obscur des héros ça me rappelle la période où Murdock s’est proclamé nouveau kingpin, et je trouve que Bendis a mal géré cette parenthèse, allez hop une ellipse bien pratique et une visite de ses potes et DD revient à la normale à peu de chose près.
    Le run de bendis a des qualités mais il est tout de même bien inégal je trouve.

  • Bruce  

     » et je trouve que Bendis a mal géré cette parenthèse, allez hop une ellipse bien pratique et une visite de ses potes et DD revient à la normale à peu de chose près. » Encore un ? Bienvenue au club Pierre !
    Oui, la fin de Hardcore est excitante, mais oui, après il ne se passe rien ou presque rien….La série se tra^ne péniblement jusqu’à Murdock Papers et son fatras d’incohérence….

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