La Forêt d’Emeraude (Thorgal Wendigo)

Thorgal Wendigo par Corentin Rouge et Fred Duval

Un article de BRUCE LIT

Première publication le 14/02/24- MAJ le 07/03/24

VF : Le Lombard

THORGAL WENDIGO est le deuxième album à paraître sous le label Les Skalds, c’est à dire une histoire complète de Thorgal hors continuité confiée à des auteurs à raison d’une sortie par an, avec une pagination plus conséquente qu’une histoire ordinaire (120 pages contre une cinquantaine habituellement.)
Après le fantastique album de Robin Recht, c’est donc à Fred Duval et Corentin Rouge de relever le défi de raconter une histoire qui se situe immédiatement juste après le cycle du Pays Qâ.

Le pitch est à la fois peu original et complétement dans la lignée Thorgalienne : deux créatures, le Wendigo et un Serpent de Mer s’affrontent dans une Amérique pré-colombienne, supportées chacunes par deux tribus en guerre.

La famille de Thorgal est alors prise en otage et Aaricia (totalement invisible dans cet épisode), empoisonnée. Thorgal n’a alors que quelques jours pour trouver l’arme qui pourra terrasser le Wendigo au sommet d’un arbre où s’entretuent les deux clans. Bien entendu, au cours de son périple, Thorgal pourra compter sur des personnages hauts en couleurs pour l’aider et/ou le trahir.

Un Wendigo bien loi de sa représentation chez Marvel
© Le Lombard

Les esprits chagrins qui regrettaient de voir un Old Man Thorgal usé et fatigué dans ADIEU AARICIA peuvent respirer : il revient ici en pleine possession de ses moyens, capable de terrasser des créatures aussi grandes que King Kong avec son arc.
Les auteurs respectent la charte graphique de la série avec des paysages exotiques forts de moults détails, une coloration assez douce mais très efficace, à la fois contemporaine et vintage et une ligne claire d’une belle pureté assez éloignée du trait dur et crasseux de Rosinsky. Les monstres ont fière allure comme Thorgal arborant pour la première fois des peintures de guerre.
Si Robin Recht rendait un hommage appuyé à Frank Miller dans ADIEU AARICIA, le lecteur de comics sera ravi de déceler ici et là l’influence de Tim Sale aussi bien dans les couleurs ou le trait.

L’album connaît pourtant un problème de rythme surprenant.
Fred Duval prend le temps de poser ses lieux et places, donner des motivations à des personnages qui, on le sait, ne font jamais long feu chez Thorgal et des scènes d’ouverture prédominantes sur l’action qui ne semble pas passionner leurs auteurs.

Thorgal Cooper
© Le Lombard

S’il faut attendre le dernier quart de l’album pour que le lecteur ait droit à son lot de bastons et d’acrobaties, ce Thorgal se veut assurément contemplatif, privilégiant les interactions du héros balafré avec les forêts, les torrents qu’il traverse ou les mers où il manque de se noyer comme à son habitude.

A certains moments, le lecteur s’amusera à vagabonder mentalement entre le journal de Tintin où les aventures de Thorgal étaient publiées et PIF GADGET avec le souvenir ému des aventures de Rahan, car THORGAL WENDIGO synthétise un peu des deux : peu de surprises attendent Thorgal et disons-le peu d’émotions, mais un voyage attrayant et mouvementé qui rappelle les tentatives de Rahan d’accommoder deux peuples se faisant la guerre sans nulle autre raison qu’une superstition mortifère dont chaque clan paiera les conséquences.

Une fois n’est pas coutume, Thorgal craint pour la vie de sa famille
© Le Lombard

THORGAL WENDIGO promet un beau voyage dans la forêt d’émeraude d’une Amérique déflorée par les vikings. Corentin Rouge et Fred Duval respectent à la lettre le cahier des charges du héros de Van Hamme et Rosinski : des dieux cruels et mesquins, des grands espaces répondants à la noblesse des sentiments du héros.

Y manquent seulement des enjeux dramatiques convaincants, des personnages marquants et une touche d’émotion laissant à penser que Thorgal ne traverse pas cette aventure en pilote automatique.

Une nouvelle variation du jeu du pendu
© Le Lombard

La BO du jour

54 comments

  • Jyrille  

    Si j’avais craqué pour le tome précédent, c’était avant tout pour le trait de Robin Recht. En bonus j’ai eu une histoire somme et un Old Man qui changeait des aventures habituelles. J’ai feuilleté celui-ci et immédiatement le dessin me parle moins, trop classique. Pourtant j’adore TRAVIS (j’en ferai un article) de Fred Duval mais là je vais faire l’impasse.

    La BO : chef d’oeuvre indémodable que j’ai trop écouté mais que j’écoute encore régulièrement.

    • Bruce lit  

      Je n’ai jamais lu TRAVIS.
      Avec plaisir pour l’article.

      • Jyrille  

        Et Carmen McCallum ? J’en ai lu quelques-uns mais je suis moins fan. Par contre j’ai beaucoup aimé le spin-off Code McCallum illustré par Cassegrain.

        Sinon je ne comprends pas ta légende « Thorgal Cooper ».

        • Matt  

          Ouais déjà dit mais Code McCallum c’est cool. Et le trait particulier de Cassegrain passe très bien.

          • Eddy Vanleffe  

            J’en ai lu quand Semic et l’éditeur s’étaient associé à l’idée de faire du format comics en passant tout en fascicules « Séries B »

  • Tornado  

    Rohlalah… Placer un récit dans la suite directe du meilleur arc de lé série, celui qui m’a tant traumatisé quand j’étais jeune, c’est sûr que c’est un sacré argument.
    Je l’ai feuilleté en librairie et je dois dire qu’il a fallu que je me retienne pour ne pas repartir avec…
    Le fait-est que je n’ai pas été convaincu par le précédent par Robin Recht, qui souffrait de la comparaison avec les créateurs de la série, en particulier avec Van-Hamme, à qui je le répète, il n’arrive pas à la cheville malgré toute la sympathie qu’on peut lui porter.
    Du coup je ne contuinuerai pas cette collection. Mais j’avoue que je suis tenté par cette idée de replonger en Amazonie avec le Thorgal de la grande époque. En médiathèque, sûrement.

    La BO : Je ne connais pas en fait. Je trouve ça bien fait mais c’est exactement le genre de musique que je n’écoute jamais en raison de sa froideur mécanique. C’est l’inverse de ce que j’aime. C’est une musique qui ne me touche pas du tout.

    • Jyrille  

      J’aimerais beaucoup avoir ton avis sur cette bd, vivement que tu la trouves en médiathèque. Cela ne me fera sûrement pas changer d’avis mais cela ferait sûrement un bon complément à la chro de Bruce.

      Sinon pour ce qui est de Van Hamme, on est complètement d’accord, mais je pense que les bds actuelles ne peuvent plus suivre ces recettes, à part sur les gros trucs comme Largo. Et puis surtout, la bd de Recht a bien plus de planches qu’une aventure classique de Thorgal.

    • Bruce lit  

      Quelques séquences bien pensées viennent s’imbriquer avec le Pays Qâ qanq faire dans le fan-service trop pesant.
      Si le Robin Recht ne t’a pas convaincu, celui-ci est effectivement moins intense.

  • zen arcade  

    Thorgal fût en son temps une grande série populaire d’aventures, portée par le savoir-faire de Van Hamme et le brio graphique de Rozinski. Comme beaucoup, j’estime que le dernier grand album de la série est Le maître des montagnes et que depuis la série n’a cessé de décliner pour finir dans une médiocrité insigne et dans des spin-offs inutiles.
    Mais comme il faut continuer à nourrir la bête, la dernière idée en date est de poursuivre l’exploitation de ce qui est depuis longtemps devenu une marque par une série de one-shots à la pagination augmentée en les situant au sein de la chronologie originelle.
    J’ai accueilli la sortie du premier volume avec une indifférence polie mais, étant donné que je participe à un jury de sélection pour un prix bd, j’ai été amené, parmi beaucoup d’autres bandes-dessinées de natures très diverses, à lire l’album de Robin Recht. J’ai trouvé qu’il ne parvenait pas à être autre chose qu’un succédané médiocre des albums de la grande époque auxquels il se réfère.
    A la lecture de cette chronique, je crains que ce deuxième volume ne parvienne pas à faire mieux. Ca sera donc sans moi (sauf si je suis amené à le lire dans le cadre du jury).

    La BO : immense morceau. Seventeen seconds a toujours été et restera sans doute à jamais mon album préféré de The Cure.

    • Bruce lit  

      Ah, tu fais l’ACBD ?
      Je te trouve dur quand même. Après le Maître des Montagnes, on trouve encore de fort jolies choses : LOUVE est un très bel album et le cycle de Shaigan sans merci est excellent.
      Je te rejoins cependant sur le fait qu’entre LA CAGE et LE SACRFICE, il y ait à boire et à manger.
      La série s’arrête ici pour moi en terme de continuité.

      • zen arcade  

        Depuis quelques années, je suis membre du jury pour les BdGest’Arts, issu du site BDGest.

        Ok, je veux bien sauver Louve mais ce sera le seul.
        Shaigan sans merci, je trouve ça mauvais.

        • Bruce lit  

          Lorsque je lisais ça au moment de sa sortie, je trouvais que c’était finalement assez proche du DD de Chichester : se faire passer pour mort pour protéger les siens.

        • Jyrille  

          Ah tiens, j’y avais participé une fois en tant que jury, aux BDGest’arts. Je dois dire que j’avais eu du mal, à l’époque, à supporter la pression des internautes après la sélection. Sans doute pour cela qu’on ne m’a jamais redemandé. C’était il y a bien longtemps maintenant, vers 2008 ou 2009, je ne sais plus.

          Et oui, je suis d’accord, Louve est très bien encore. Après ça décline. Pareil pour Shaigan, c’est juste sympathique si on occulte les premiers Thorgal et qu’on accepte qu’on se trouve devant une suite comme le cinéma des années 80 a pu le faire.

          Je comprends tout à fait ton sentiment face au Recht, mais je l’ai aimé malgré tout, malgré le fan service, sans doute parce que j’y vois un auteur s’amuser avec un matériau qu’il respecte et que son dessin s’affranchit de l’original.

          • zen arcade  

            Pour le jury, je trouve qu’il y a un bon équilibre qui a été trouvé parmi les membres actuels, entre des jurés plus « pointus » et d’autres plus grand public, avec une volonté de balayer une large partie du spectre sans oeillères. Chacun apporte sa petite pierre dans une ambiance cordiale et respectueuse mais si les avis peuvent parfois être très différents.
            Je prends ça comme une expérience enrichissante. Ce qui se passe après la sélection et notamment les récriminations des grincheux de service (souvent des gars pour qui la bande-dessinée s’est arrêtée quelque part aux alentours de 1957) me touchent peu.
            Nous, on a fait notre boulot et la récompense, c’est la sélection elle-même en espérant qu’elle pourra donner des idées de lectures aux personnes curieuses.

            Pour revenir à Shaigan :
            Perso, j’ai arrêté la série à l’époque de la parution de Louve. Et je n’ai lu le cycle de Shaigan qu’assez récemment sur les conseils d’un ancien collègue de travail qui était resté un fan indéfectible de la série.
            J’en ai profité pour relire la série depuis le premier volume et quand je suis arrivé à Shaigan et que je me suis enfilé les albums du cycle, je n’ai pas pu éviter de penser qu’on était très très loin de ce qui avait fait la réussite des albums précédents.

          • Jyrille  

            Je suis bien content que le jury de BDGest ait cet équilibre. A l’époque, j’avais trouvé ça très enrichissant, cordial et je n’ai eu aucun souci avec les autres membres du jury malgré nos divergences de goût (ce qui est clairement un plus et une lucidité depuis le départ). Mais en effet, après la sélection, j’ai eu maille à partir avec quelques grincheux ou irrespectueux, j’étais encore jeune, je n’avais pas découvert les forums depuis assez longtemps (2004), je n’avais pas encore le détachement dû aux réseaux sociaux.

            Comme toi, Shaigan et les albums suivants, je les ai également découverts bien plus tard qu’à leur sortie, au milieu des années 2000. Cela m’a tout de suite semblé forcé et volontairement un peu caricatural.

          • zen arcade  

            Tu es actif sur le forum de BdGest ?
            Si tu veux retenter l’expérience du jury, tu peux te proposer, c’est pas un souci.

          • Jyrille  

            C’est gentil Zen, mais non, je n’y suis plus actif même si toujours inscrit. Je ne suis pas certain d’avoir envie de le refaire car c’est tout de même un bel engagement et un investissement. Mais maintenant, j’utilise beaucoup leur application, depuis quatre ou cinq ans.

  • Eddy Vanleffe  

    Je suis mitigé.
    J’estime comme beaucoup que la série ne parvient plus à récupérer son pouvoir de fascination depuis le départ de Jean Vanhamme.
    La « franchisation » de tout est assez fatiguant
    Cet album en soi a l’air d’air d’être un joli hommage, bien fait, sincère etc…
    Je ne sais pas…je n’arrive pas à me motiver pour sauter dessus.
    Pour le complétiste je pense. Moi j’ai fini le truc au tome 29 et j’ai eu une petite faiblesse pour la série Kriss de Valnor, mais voilà
    Comme pour XIII, on ne comprend plus rien ni dans l’ordre, ni dans rien…En plus maintenant il y a la notion de continuité comme dans les comics. La barbe!
    Merci pour le topo.

    • Bruce lit  

      Nous en revenons au débat lancé ave le retour de Gaston.

      • Eddy Vanleffe  

        Pas de débat pour ma part, mais une sensation de tourner en rond, simplement.
        Ici personne n’est mort, pas de soupçon de récupération de quoi que ce soit…simplement la sensation qu’on étire peut -être déjà un peu trop.
        C’est assez récurrent à notre époque
        Pour ce qui est de Gaston (pauvre exemple mis en avant malgré lui), c’est marrant qu’on n’ait pas gueulé sur ALIX SENATOR, les nouveaux RIC HOCHET, MICHEL VAILLANT et tous les vieux classiques ressortis sous la plume d’un nouvel auteur. Petit à petit, tous les back catalogues sont remixés à cette sauce. Gaston a provoqué un tollé pour une raison purement idéologique (personnage iconiquement attaché à une sorte de valeur anti commerciale) mais je vois plein plein de titres dans le même tonneau (SODA?)

        • Jyrille  

          On en a déjà parlé, mais chaque reprise présente des différences. Celle de Gaston est presque unique (y a Corto aussi) : ce personnage n’a été créé que par un seul auteur qui l’a toujours dessiné et fait évolué. Plus de 25 ans après sa mort, on le reprend, avec un flou concernant les droits.

          SODA, il n’a pas encore été entièrement repris. Un album supplémentaire a été crée, ne reprenant pas la trame laissée en friche, mais reprenant le dessinateur ayant le plus oeuvré sur la série. Il n’est pas dit que SODA aient plus d’aventures par la suite (même si ça me ferait plaisir) et j’attends de pied ferme celui qui doit clore le diptyque inachevé de Tome.

          Je n’en suis pas certain, mais pour les autres que tu cites, il y a de fortes chances que soit les auteurs originaux aient laissé leur droits, volontairement ou non selon les contrats, soit aient été consultés pour la reprise. Uderzo a donné le feu vert par exemple.

          • Eddy Vanleffe  

            Je ne pensais plus au point de vue des auteurs, on en a déjà parlé en long, en large et en travers.
            mais celui du lecteur, lambda qui voit des nouvelles version de BDs vintage.
            Tornado a spécifié son approche « auteur » justement
            Du coup, comment sont perçus ces redémarrages qui sont nombreux ( voir un second tome du RAYON U plus tôt cette année m’a quand même surpris)

            SODA, je suis embêté . On sait Gazzotti en délicatesse avec Tome et j’ai déjà senti en feuilletant l’album comme une sorte de recalibrage « voilà comment SODA doit être fait » qui ne m’a pas mis à l’aise dans la lecture (retour humour, relation avec son binôme, relation avec sa mère) comme s’il y avait un règlement de compte…je dramatise sans doute, mais voilà, finalement ça me gène plus que Gaston.

          • Tornado  

            J’ai lu la suite du RAYON U, c’est une purge. Van-hamme cachetonne totalement en se contentant de singer le style narratif de l’époque. C’est navrant.

          • Fletcher Arrowsmith  

            Comme Tornado : fuyez la FLECHE ARDENTE (suite du Rayon U) : c’est mauvais.

            Mais pourquoi un tel projet ? Je n’arrive plus à comprendre en fait.

          • Matt  

            C’est pas un peu ce qu’il fait depuis longtemps sur Blake et Mortimer Van Hamme ? L’affaire Francis Blake, La machination Voronov, L’étrange Rendez-vous, etc ?
            Il y a tout de même de bonnes histoires dans le lot, notamment L’affaire Francib Blake dans mes souvenirs. Et il singe le côté old school.

          • Matt  

            Ah pardon c’est Yves Sente La Machination Voronov.
            Mais bon on s’est compris ^^
            ça fait genre 20 ans que de nouveaux Blake et Mortimer sortent avec un « vieux style »

        • Fletcher Arrowsmith  

          Pour ALIX SENATOR, Valérie Mangin propose un nouveau point de vue, à savoir Alix vieux. Cela permet de réellement se différencier de la série originel. C’est non seulement intéressant mais on sent que le propos est assumé et les histoires se font autour de cette idée. Donc là je valide.

  • JB  

    Merci pour cette présentation !
    J’ai l’impression que ce Thorgal a surtout le défaut d’être peu remarquable. J’ai assez peu lu la série mais me rappelle de quelques pages chocs (la flèche qui brise le fil d’un destin, la rencontre entre le jeune Thorgal et un certain serpent), bref, les « enjeux dramatiques convaincants, personnages marquants et touche d’émotion » qui manquent à ce récit

    • Eddy Vanleffe  

      « AU ROYAUME DES OMBRES » un des tomes les plus réussis, une vraie merveille d’émotion.
      un visuel sobre mais marquant
      un story telling impeccable
      un personnage tellement réussi ( la gamine amoureuse, c’est poignant)

    • Bruce lit  

      Oui, il s’agit du destin bouleversant de la jeune Shaniah.

      • zen arcade  

        Le triptyque Galère noire / Au-delà des ombres / Chute de Brek Zarith, ça a toujours été mes albums préférés de la série, plus que le cycle du Pays Qa.
        Le final de la Galère noire, qui amène à Au-delà des ombres, est vraiment terrible.

        • Tornado  

          Oui ce premier triptyque est brillant (article ici même), mais l’ado que j’étais à l’époque avait été encore plus bouleversé par celui du pays Qa. Thorgal y perdait une partie significative de son entourage. C’était tellement poignant.

          • Jyrille  

            Perso je pense qu’à partir du tome 3 inclus et jusqu’au 16 compris, il n’y a rien à jeter (pas même L’enfant des étoiles ou Aaricia).

          • Eddy Vanleffe  

            Déjà que j’ai le premier par souci de documentarisme, je ne me suis pas précipité sur sa suite sortie genre 100 ans plus tard?

  • Matt  

    Je ne suis toujours pas plus connaisseur de Thorgal que ça. Parce que y’a trop à lire maintenant. Se plonger dans tout ça…c’est long, ça coute cher, etc.
    Et j’avais eu un peu de mal avec le héros moralisateur qui ne veut pas tuer. Je trouve que ça ne collait pas à l’époque.
    Alors oui contrainte éditoriale sans doute, vu la publication jeunesse de la série, mais justement lire àa maintenant après des Conan, et autres récits guerriers où les têtes roulent…

    Je me souviens de Thorgal qui fait la leçon à Kriss qui a tué ses violeurs.
    Euh…même de nos jours j’aurais du mal à faire la leçon à quelqu’un qui fait ça. Alors à une époque ou il n’y avait pas de police, ou c’était la loi du plus fort, c’était absurde.

  • Matt  

    Le Wendigo en mode kaiju de 60m c’est curieux cela dit^^
    Dans les légendes il ne dépasse pas 4m, c’est techniquement un ancien être humain, mais bon chacun son interprétation.

    • Bruce lit  

      On en a avait déjà parlé je crois, mais c’est vrai que j’aime les héros vertueux et encore plus de nos jours où tous les super-héros sont devenus des anti-héros.
      La mort d’un personnage comme Robert Badinter qui a aboli la peine de mort a permis de rappeler l’importance des principes sur les horribles réalités.
      Sur le Wendigo, j’avoue ne pas avoir tilté plus que ça. Tu m’apprends que sa taille normale serait de 4m.

      • Matt  

        Non il n’a pas de taille « normale », on peut surement entendre des histoires comme quoi il est plus petit ou plus grand. Mais on va dire que c’est une créature à taille relativement « humaine », vu que c’est un ex-humain ayant mangé de la chair humaine et ayant perpétuellement faim, condamné à tuer encore plus.

        Oui je comprends le principe du héros vertueux, mais il y a des époques où ça colle pas trop quoi. DD peut brandir l’argument du procès et de la justice instituionelle. Mais au temps des vikings ou je sais pas quand là…euh…c’est tuer ou être tué.

      • Eddy Vanleffe  

        Oui pour les héros vertueux qui s’accrochent à des principes un peu « trop grands ».
        Thorgal a été crée en 1978 je crois et il aurait été impensable de créer un personnage qui n’ait pas de la mansuétude envers la pire des canailles. c’était une valeur qui différenciait l’homme de la bête.
        Red Dust dans Comanche abat un personnage (et il faut voir à quel point le gars est une ordure) et il fait de la taule. Hors de question de laisser un héros avoir ce genre de faiblesse sans être puni.

        • Matt  

          Conan a toujours défoncé tout le monde, et ça date de vieux aussi. Et même chez Marvel.

          • Tornado  

            Quand on était gamin, en France (et sûrement en Belgique aussi avec le franco-belge), un Conan qui coupait des têtes, était totalement impensable. Le film de John Milius avait été un traumatisme pour ça. Effectivement les héros étaient vertueux et s’adressaient avant tout à des enfants et des ados. THORGAL était une BD pour enfants et ados à cette époque. Donc pas de têtes coupées. Impossible.

          • Matt  

            Et je comprends ça.
            C’est juste que maintenant, du haut de mon age, et sans avoir jamais vraiment lu d’heroic fantasy « jeunesse » quand j’étais gosse, j’ai du mal à me plonger dans un monde soi-disant « sauvage » où les gens sont vertueux comme ça.
            Même les BD Soleil jeunesse d’heroic fantasy ça tranche à tout va maintenant^^
            Ce serait surement différent si j’avais connu ça gamin.

          • Matt  

            Et n’empêche…Thorgal la BD pour enfants où une Kriss se fait attacher et voler par plusieurs mecs…mouais^^
            Mais attention surtout pas de sang hein !

          • Matt  

            Hem…violer je voulais dire

          • Tornado  

            En fait, THORGAL c’est assez violent. Mais c’est le héros que tu ne verras pas commettre ça. Lui, il est vertueux. Même si, au fil des albums, ça évolue vers plus de nuances.

            Je n’ai jamais relu la série après LA GARDIENNE DES CLÉS, je crois. Tous les autres albums à partir de là, je ne les ai lus qu’une fois lors de leur parution et jamais relus depuis. Dans mon souvenir aucun n’était marquant, ils étaient même assez systématiquement décevants. Va falloir que je me les refasse un de ces quatre, et que je les revende si je n’accroche toujours pas.

          • Eddy Vanleffe  

            Il faut recontextualiser Matt.
            Les premiers tomes sont beaucoup plus chastes et ça évolue avec la politique éditoriale de la BD franco-belge.
            Thorgal a commencé dans le journal de Tintin et certaines choses n’étaient justes pas possibles.
            On a la même chose dans les comics avec le code Authority. On est passé d’une époque où représenter Robin et Starfire dans le même lit posait problème à une époque où l’homme fourmi se miniaturise dans le foufoune de la Guêpe.
            Quand Thorgal est passé en album direct, les auteurs avaient les coudées plus franches.
            Le personnages de la gardienne des clés est un très bon exemple. elle est passé d’une fée aux cheveux recouvrant quasiment tout son corps et un tome où elle est largement plus exposée (à poil pour résumer)
            Pareil pour la violence, le tome où Thorgal devient vraiment violent et quasi assassin, c’est dans Louve quand on menace sa famille et sa femme enceinte. c’est un tome de pure furie animale, tout est instinct dedans. On menace la progéniture du héros, il devient berserk au sens premier du terme.

          • Matt  

            Mais j’ai compris hein.
            Juste que du coup je trouve ça pas extra, ça ne colle pas. Le dessin fait très adulte, c’est pas du Spirou ou du Natacha. Mais on reste sur des valeurs pour enfants.
            Et encore…comme je le dis dès le tome 1 ou 2 (je sais plus quand arrive Kriss) ça semble ok de la montrer se faire attacher par des mecs et violer. ok on ne « voit » pas la scène (encore heureux, même aujourd’hui on te montre pas un viol, sans dans une BD porno), mais perso ça m’a choqué à la lecture il y a quelques années, et j’ai trouvé ça complètement absurde que derrière on te sorte une morale de bisounours à une époque pareille ou les gens font des trucs horribles du genre tranquillement sans aucune justice vers qui se tourner pour régler les problèmes autrement.

          • Eddy Vanleffe  

            Kriss arrive dans le tome 9, la prépublication dans Tintin à priori (mais il faudrait un historien avec plus de bagages) s’arrête après le tome 4 (et c’est important comme détail)
            Il faudrait vérifier ( il me semble qu’il existe un bouquin qui retrace l’histoire du Lombard) mais si un public plus « mature » était visé par des titres comme VASCO, BRUNO BRAZIL, BERNARD PRINCE,JUGURTHA etc…
            On restait sur une nudité exceptionnelle et plus suggérée que montrée et une violence là encore souvent hors champ.
            Le viol de Kriss est marquant mais hors champ et ce qu’elle fait subir à ses assaillants également (on en voit que la réaction de Thorgal qui se fait tancer par la compagnon de Kriss d’ailleurs)
            c’est vrai que ça crée une dissonance entre le support et le sujet un peu comme Batman qui s’acharne à ne jamais condamner le Joker qui a mutilé Barbara, tué Jason (il va mieux mais c’est l’intention qui compte), tué la femme de Gordon etc…etc…
            Les éditeurs ne voulaient pas que le héros se rabaisse c’est d’ailleurs martelé, « tuer nous ramènerait au même niveau que nos ennemis etc…3 crédo du comics mais il n’y a pas une cache d’écart entre le contenu moral d’un Thorgal et de celui d’un Superman (d’ailleurs un enfant alien recueilli…je dis ça…^^)

          • Matt  

            Dans Batman tu peux toujours dire que Batman veut que ce soit la justice qui s’en occupe. Le procès, tout ça. Comme DD.

            Du temps de la vie sauvage et des barbares…euh…y’avait pas de justice, ou elle était pour les nobles. Et elle n’avait rien d’aveugle^^

            Ah ouais le tome 9 ? Si tard ? Beuh…bizarre. j’ai pas du commencer par le tome 1 alors ^^

          • Eddy Vanleffe  

            Yes LES ARCHERS un des meilleurs d’ailleurs…
            l’explication des flèches, le tournoi et kriss l’un de mes premiers amours…^^
            D’ailleurs même dans le registre semi réaliste (Natacha, Les Tuniques Bleues, Rubine, SODA…) la violence et l’érotisme a progressivement monté

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour.

    Je fais partie de ceux qui ont osé émettre un avis négatif sur le premier album spin-off qui ne m’avait pas du tout convaincu :
    – rien de nouveau sous le soleil,
    – c’est beau (mais pouvait il en être autrement),
    – je n’ai pas vu l’intérêt de la publication d’un tel album.

    Les artistes et auteurs ont fait de leur mieux (et surement même plus), avec passion et amour, mais pour moi c’est un non sens éditorial (comme le dernier Gaston en fait).

    J’ai feuilleté cet album le week-end dernier, et je l’ai vite reposé. Rien de m’attire là dedans. Laissons Thorgal en paix au lieu de s’acharner sauf à être réellement novateur (ce qui aurait pu être intéressant avec le Old Man Thorgal sauf que le procédé narratif le renvoyait dans un réel album de Thorgal : sans intérêt).

    J’ai l’impression de voir la politique Marvel et DC qui s’appliquent maintenant sur un pan de la bd FB.

    La critique est sympa. Courte, argumentée et concise elle permet également de se situer dans la chronologie de Thorgal en faisant appel à nos souvenirs. Elle permet également un espace d’échange autour du personnage et notre histoire personnelle avec la série : bien joué.

    la BO : Je connais peu CURE à part bien évidemment l’incontournable album DISINTEGRATION. Je dois écouter à nouveau pour me faire un nouvel avis.

  • Présence  

    Relever le défi de raconter une histoire qui se situe immédiatement juste après le cycle du Pays Qâ : à mon tour de découvrir l’impression que fait une chronique qui évoque une continuité qui m’est étrangère. 😀

    A la lecture de cette analyse, je mesure mieux à quel point la question de dosage et de placement est complexe, entre appropriation et fan fiction. Voilà qui doit être un exercice particulièrement difficile, voire schizophrénique pour le créateur.

    • Jyrille  

      J’attends avec impatience le moment où tu vas te mettre à la lecture de Thorgal, Présence.

  • Alchimie des mots  

    je n’ai jamais lubde Thorgal, j’aime beaucoup les planches et leur couleur.
    on m’a dit que celui-ci est accessible, je le lirai avec plaisir.
    merci

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