L’Escadron Suprême : l’utopie meurt peu à peu

Focus : L’Escadron Suprême 

Un article de FLETCHER ARROWSMITH

1ère publication le 26/01/22- MAJ le 08/08/22

VO : Marvel Comics

VF : Panini Comics

Cover par Alex Ross du TPB (les cendres de Gruenwald furent incorporées à la première édition)
© Marvel Comics / @Panini Comics

Cet article présente une rétrospective par décennie des 50 ans de l’Escadron Suprême à l’occasion d’un double évènement chez Panini Comics : les sorties de Heroes Reborn fin 2021 et d’un album spécial début 2022.

Les années 70

Composition de l’équipe : Hyperion, Nighthawk, Doctor Spectrum, Whizzler, American Eagle/Captain Hawk, Lady Lark, Tom Thumb, Golden Archer, Amphibian

En 1969, Richard Nixon vient d’accéder à la présidence des Etats Unis et Roy Thomas s’amuse avec la Distinguée Concurrence pour le compte de Marvel Comics. La dernière case d’AVENGERS #69 voit apparaitre de nouveaux ennemis en la personne de Whizzler, Doctor Spectrum, Hyperion, Nighthawk (Faucon de Nuit). Derrière ces personnages les lecteurs les plus avisées auront facilement reconnus Flash, Green Lantern, Superman et Batman. On ne parle pas encore d’Escadron Suprême (Squadron Supreme en VO) mais d’Escadron Sinistre. Peut-être que Roy Thomas et Sal Buscema ne pensaient pas aller plus loin que cette version alternative d’une partie de la Justice League.

On remarquera que pour une première apparition, l’équipe Supreme se fait manipuler, ce qui va devenir une des premières récurrences dans leurs existences et apparitions. C’est également l’occasion de concevoir l’équivalent d’une crisis made in Marvel puisque l’Escadron Sinistre semble venir d’une autre terre. On peut imaginer que Roy Thomas continue dans le pastiche avec un clin d’œil à DC et ses multiples Terres (Terre 1 et Terre 2), l’Escadron Sinistre se posant comme un Syndicat du Crime, le pendant négatif de la Justice League dans l’ère pré Crisis sur Terre 2.  Roy Thomas enfoncera même le clou en 1979 dans THOR #280 où l’Escadron Suprême apparait en guest star dans un numéro nommé « Crisis on Twin Earth » et cela 7ans avant que Marv Wolfman et George Perez précipite DC dans la crise.

Tremblez Avengers
© Marvel Comics

2 ans plus tard, Roy Thomas remet le couvert avec le frère de Sal, Big John Buscema, dans AVENGERS #85 et #86. L’hommage à DC continue mais cette fois ci Roy Thomas décide de pousser le bouchon un peu plus loin en donnant une identité propre à ces personnages, plus proche et surtout plus positive d’une équipe de héros en devenant l’Escadron Suprême, protecteur de leur propre Terre dans un univers alternatif. L’action se déroule à Cosmopolis qui fait immédiatement penser à Metropolis, le fief de l’homme d’acier. La menace d’un appareil nucléaire renvoie à la peur de l’atome des années 70. Hubert Humphrey vice-président de Nixon d’alors, devient le POTUS de la Terre 712. Roy Thomas joue la carte de l’uchronie et des terres alternatives, marqueur essentiel et important dans la première vie de l’Escadron Suprême. Le scénariste étoffe alors le casting avec une version de Hawkman (American Eagle ou Captain Hawk en VO), d’Atom (Tom Thum en VO, Tom Pouce en VF) et Black Canary (Lady Lark en VO).

En 1971 La guerre froide bat son plein toute comme l’antagonisme entre les deux big two, Marvel vs DC. Roy Thomas utilise la double détente avec l’Escadron Suprême. Bloc contre bloc, deux idéologies s’affrontent. Là où le bât blesse c’est que la maison des idées si productive et novatrice jusque-là propose tout simplement des personnages plagiats de l’autre super équipe, la Justice League de DC Comics. D’un côté cela peut paraitre simpliste comme approche mais comme les décennies suivantes vont, au grand dam de certains fans, le démontrer, concevoir dans un même comics la rencontre des personnages des big two s’avère bien compliquée (SUPERMAN VS THE AMAZING SPIDER-MANne sera publié qu’en 1976). Roy Thomas ruse et organise donc ce cross over déguisé avec un affrontement entre les deux supers groupes de héros dans une série Marvel au nez et à la barbe de DC Comics. Ainsi les lecteurs vont pouvoir répondre à ces questions essentielles qui les empêchaient de dormir : Qui donc de Thor ou Superman est le plus fort ? Vif Argent met il le seum à Flash sur un 100m ? Et le plus rusé entre Captain America et Batman ? Surtout que mine de rien il y a quand même de la matière grise à l’œuvre puisque l’affrontement prend un tournant cosmique, le Grand Maitre et sa soif de jeu devenant le prétexte aux futurs duels.

Il faudra attendre 1976 pour les croiser à nouveau, toujours dans la série Avengers à travers la saga de la couronne du serpent (AVENGERS #141 à #149) de Steve Englehart dessinée par George Perez quelques années avant qu’il ne dessine la Justice League ou bien Crisis on Infinite Earth. Petit changement, désormais il faut compter sur Nelson Rockefeller à la tête, serpentée, des Etats Unis, le Watergate étant passé par là. Et rebelotte, avec un Escadron Suprême sous l’emprise de la couronne du serpent. A la fin des années 70 on ne peut pas dire que l’Escadron Supreme est réellement marqué les esprits. Premier virage raté et cela ne sera pas le dernier.

Problème de look évident
© Marvel Comics

Les années 80

Composition de l’équipe : Hyperion, Whizzler, Power Princess, Doctor Spectrum, Golden Archer, Lady Lark-Skylark, Nighthawk, Nuke, Amphibian, Arcanna, Tom Thumb, Blue Eagle, puis Ape X, Doctor Decibel, Foxfire, Haywire, Inertia, Lamprey, Moonglow, Quamire, Redstone, Shape, Skymax, Thermite

Les années Reagan voient le firmament de l’Escadron Supreme qui obtient sa propre série. Tout d’abord John Marc DeMatteis et Don Perlin reviennent sur la situation de la Terre 712 (ou Terre S) à l’occasion de leur run sur les Defenseurs. En 1982 dans DEFENDERS #112 à #115 nous suivons en effet le combat de l’Escadron Supreme aidée des Défenseurs contre Over-Mind qui a pris le contrôle, oups I dit it again, de leur monde.  JM DeMatteis prend comme lien, Kyle Richmond aka Nighthawk qui est présent sur les 2 Terres et surtout dans les 2 équipes. C’est sur les conséquences de cette saga, verbeuse et bancale, qui a laissé la Terre-712 exsangue que commence la plus belle aventure de cette équipe atypique.

En 1895 sort SQUADRON SUPREME #1 dans les bacs. En France c’est dans la revue pour enfant Spidey que l’on peut suivre cette histoire pour adultes. Le récit du scénariste Mark Gruenwald prend directement la suite de DEFENDERS #115 et va offrir le seul récit complètement original, novateur et surtout abouti que connaitra l’Escadron Suprême. Le président Kyle Richmond, sous l’emprise de Over Mind a échoué à diriger l’Amérique. L’Escadron Suprême décide alors de prendre la tête des Etats Unis en en faisant une utopie à travers différents programmes ambitieux comme réduire la criminalité à zéro, éradiquer la famine, moins de pauvres, une économie flamboyante…

Mark Gruenwald aborde de nombreux sujets de société qui détonnent et s’opposent à la politique ultra libérale de Ronald Reagan, le président fraichement ré élu. L’utopie proposée par Mark Gruenwald s’attaque au danger du nucléaire (avec le sort de Nuke et sa famille), le cancer et les prémices de Big Pharma, la démilitarisation, propose un programme contre la famine la même année que Coluche et ses restos du cœur, l’endoctrinement et bien évidemment la dictature. Il est difficile de comparer SQUADRON SUPREME à WATCHMEN, la première série n’ayant pas la profondeur de la seconde mais si on se replace en 1985, lire une telle utilisation des super héros, à contre-emploi totale, reste un ovni dans la production de l’époque, surtout mainstream.

Génération Spidey
© Lug

Bien évidemment Mark Gruenwald n’oublie pas qu’il écrit des super héros mais les affrontements se font rares et le scénariste préfère travailler ses personnages surtout leurs failles en tant qu’humain avant d’être des supers héros. Il n’épargne personne que cela soit physiquement (cécité d’Hypérion, coma de Quamire), psychologiquement avec le viol suggéré de Lady Lark ou la dépression de Ape X. Le destin du Golden Archer, de Tom Thumb ou encore le rapprochement de d’Hypérion et Power Princess apportent un contre poids intéressant et salutaire à la dérive de l’utopie mise en place. Même la conclusion tranche avec ce qui semble n’être au départ qu’un affrontement entre deux équipes (une guerre civile peut-on lire sur la cover) mais qui va tourner au carnage, Mark Gruenwald n’hésitant pas à se débarrasser, parfois de manière violente (pour du Marvel) de personnages parmi les plus populaires et attachants. Ici la manipulation passe par la confection d’un appareil qui permet l’endoctrinement et supprimer les pulsions criminelles (la lutte contre le crime étant le but de sa confection). Encore une fois il est question de manipulation mais cette fois ci c’est abordé de manière plus profonde. On voit vite le dilemme moral qui se pose et les dangers induits de la manipulation des masses à une époque où les Etats Unis sont encore traumatisés par l’affaire du Watergate.

Intéressant également de voir au milieu des années 80, une série Marvel proposant des développements possibles et crédibles à des évènements de l’univers DC. On peut citer par exemple le devenir du couple Steve Trevor – Wonder Woman quand le premier vieilli alors que l’amazone semble éternelle. Ou bien Batman mettant à exécution un plan pour contrer les autres membres de la Justice League des années avant que Grant Morrison ou Mark Waid n’y répondent. Le couple emblématique Green Arrow – Black Canary est déconstruit et explose en vol. 20 ans avant le IDENTITY CRISIS de Brad Metzer, Mark Gruenwald exploite au sein d’une Justice League la manipulation mentale que cela soit héros (Lady Lark avec le même abus sexuel que subira Sue Dibny) ou vilain (le Sinister Squadron tout entier en lieu et place du Doctor Light).

Civil War volume 0
© Marvel Comics

Cette saga est injustement passé inaperçue ou du moins n’a pas eu le retentissement qu’elle aurait dû avoir. On cite immédiatement WATCHMEN, DARK KNIGHT RETURNS, DAREDEVIL BORN AGAIN, mais rarement SQUADRON SUPREME. Pourtant Mark Gruenwald quelques mois avant ses brillants collègues propose une variation très intéressante sur le thème des super héros. Il les dote de valeurs morales variables loin de la classique opposition binaire entre le bien et le mal et propose une variation novatrice pour l’époque sur le mythe du super héros. Ses derniers ne sont plus là pour combattre leurs pairs mais pour mettre leurs facultés au service de l’humanité. En ce sens le récit de Gruenwald est construit en 3 phases bien distinctes comme autant d’âge d’or/argent/moderne des comics. C’est d’abord une franche réussite du programme Utopia auquel on assiste. Puis on découvre les travers de la situation et comment le pouvoir corrompt certains ou rend finalement aveugle (au sens proche et figuré). Enfin les derniers numéros de la maxi série montre la chute des dieux et du Squadron Supreme.

La faible notoriété peut aussi provenir de la partie graphique. Pas de stars comme Frank Miller, David Mazzucchelli ou de dessinateur reconnu comme Dave Gibbons mais on ne peut pas dire que Bob Hall puis Paul Ryan déméritent. A noter que John Buscema 10 ans après avoir dessiné la première version de l’Escadron Suprême revient pour un numéro. Rien de flamboyant mais les deux dessinateurs rendent des copies propres avec des planches très lisibles, dans la lignée de ce que Marvel attend d’une série de super-héros mainstream. Ce côté sans risque permet de mettre en avant le scénario de Mark Gruenwald rendant les personnages encore plus humain et attachant et renforce la crédibilité du récit.

Muy caliente entre Superman et Wonder Woman
© Marvel Comics

Mark Gruenwald va tellement au bout de son idée dans un script bien maitrisé que pour le lecteur de l’époque la fin de la série limitée est frustrante. Que deviennent les personnages ? Et si l’utopie se termine que va-t-il y avoir à la place ? Tel super héros va-t-il se remettre de la perte de son ami ou petite amie ? Si on a été embarqué on a envie de savoir et on saura quelques années plus tard, en 1989 dans le Graphic Novel 155, THE SQUADRON SUPREME DEATH OF A UNIVERSE. Beau format, un Paul Ryan qui a pris de l’assurance, encrage du grand Al Williamson, une colorisation de Paul Becton avec des effets peints, tout semble réuni pour que l’on remette cela. Retour à moitié réussi de la part de Gruenwald car si on se plait à retrouver des personnages toujours aussi attachants et humains, le scénariste écrit un récit cosmique certes d’envergure mais négligeant le côté sociétal qui faisait l’originalité et le sel de la maxi série.

Certaines intrigues de la maxi Squadron Supreme se concluront donc dans THE SQUADRON SUPREME DEATH OF A UNIVERSE qui comme le titre l’annonce va raconter la fin de l’univers des héros. Mark Gruenwald ne semble pas imaginer la suite des aventures de ses créations sur la Terre 712 sans lui et prépare plutôt leur arrivée dans l’univers de la Terre 616 comme nous allons le voir dans l’analyse de la décennie à suivre.

La nudité soft que pouvait se permettre un Graphic Novel
© Marvel Comics

Les années 90

Composition de l’équipe : Hyperion, Arcanna, Power Princess, Haywire, Lady Lark, Shape, Doctor Spectrum

Mark Gruenwald ne lâche pas l’affaire et à l’instar de son très long run historique sur Captain America sa prestation sur le pan cosmique Marvel est également impressionnante. Sitôt terminé son OGN THE SQUADRON SUPREME DEATH OF A UNIVERSE, les membres rescapés de l’Escadron Suprême sont récupérés dans la série QUASAR alors écrite par …. Mark Gruenwald (QUASAR #13 à #16). Au passage Over-Lord est de retour comme pour fermer la boucle ouverte dans DEFENDERS. Ils intègrent le projet Pegasus en devenant leur milice privée. C’est fait.  Désormais l’équivalent de la Justice League a intégré l’univers 616 et a les deux pieds dans l’univers Marvel. Plus rien ne s’oppose à les rencontrer régulièrement, voire à reproduire une nouvelle rencontre avec les Avengers, le projet Avengers vs Justice League ayant avorté quelques années plus tôt (dessins de George Perez). Mais Gruenwald n’arrive pas à lancer une nouvelle série tournant autour de l’Escadron Suprême et finalement rares seront leurs nouvelles apparitions. Signalons quelques numéros de QUASAR autour du #51 pour les fans hardcores.

D’un autre côté le succès critique de la maxi série Squadron Supreme et sa suite se suffit et on aurait pu en rester là. C’était sans compter l’architecte du Marvel de la fin des années 90, monsieur MARVELS et ASTRO CITY, Kurt Busiek.

Hommage à Georges Perez, inégalable dans les dessins des groupe
© Marvel Comics

Onslaught puis Heroes Reborn et enfin Heroes Return aboutissent à un nouvel âge de séries Marvel comme THOR, CAPTAIN AMERICA, IRON MAN ou encore les AVENGERS. Ces deux dernières séries sont reprises en 1994 par Kurt Busiek tout auréolé du succès de MARVELS en collaboration avec Alex Ross. Et grand connaisseur de l’univers Marvel et particulièrement les années 60 et 70, c’est tout naturellement que lorsque les Avengers enquêtent autour du Projet Pegasus dans AVENGERS (vol3) #5 et #6 ils buttent contre leur milice privée, l’Escadron Suprême. Dans deux épisodes dessinés par un habitué de l’équipe, Georges Perez, les deux groupes s’affrontent une nouvelle fois, Kurt Busiek donnant un nouvel élan à l’Escadron Supreme. C’est surtout alors une parfaite vitrine pour le groupe surtout que Kurt Busiek enfonce le clou avec un remake de AVENGERS #70 à l’occasion d’un numéro spécial, AVENGERS/SQUADRON SUPREME, dessiné par le grand Carlos Pacheco qui fait alors ses premiers pas sur les Avengers et signe sa première collaboration avec Kurt Busiek (qui sera suivi de AENGERS FOREVER, SUPERMAN et surtout ARROWSMITH). Cependant Kurt Busiek déçoit en présentant à nouveau un Escadron Suprême manipulé d’abord par le Corrupteur puis par Inus Champion.

A la fin de ce one shot, l’Escadron Suprême voit l’opportunité de retourner sur la Terre 712 qu’il a quittée 10 ans plus tôt en temps éditorial. Seul Barbelé (Haywire en VO) reste sur la Terre 616 où on le retrouvera dans la CELESTIAL QUEST récemment éditée chez Panini Comics et prélude à l’évent EMPIRE de Al Ewing et Dan Slott. Echange de bons procédés, Swordman et Magdalene quittent les Avengers et la Terre 616 avec la même machine. Cela en restera là ou presque. Lev Kaminski écrit en suivant les aventures de ce retour, dans SQUADRON SUPREME : NEW WORD ORDER, présentant ce qu’est devenu la Terre 712 depuis le départ de l’Escadron Suprême. C’est assez sombre, déprimant et dessiné sans grande conviction par Anthony Williams. On remarquera à nouveau les parallèles avec DC avec une version du Phantom Stranger et du Martian Manhunter sous forme d’un Skrull (bonne idée au passage). Ainsi se termine la première vie de cette Escadron Supreme, du moins presque.

Carlos Pacheco dans les traces de Georges Perez
© Marvel Comics

Les années 2000

Composition de l’équipe : Hyperion, Blur (ex Whizzler), Amphibian, Power Princess, Arcanna, Doctor Spectrum, Emil Burbank, Inertia, Nuke, Shape, Tom Thumb, Nighthawk, Nick Fury

Chez Marvel avec ses nombreux univers alternatifs il y a toujours un moyen de rappeler aux lecteurs certains personnages, souvent appréciés d’ailleurs. Dans la série EXILES, qui suit les aventures d’un pot-pourri de X-Men de différents univers, on retrouve la Terre 712 au détour d’une étape dans la saga World Tour. C’est la fin, la vraie pour l’Escadron Suprême de 1971 : plus réellement d’équipe, un Hypérion qui devient fou et un enterrement sinistre d’une équipe que Marvel n’aura jamais su réellement exploiter, sauf à l’occasion d’un éclair de 12 épisodes ce qui n’est déjà pas si mal. 2006 avec EXILES #78 (Tony Bedlard / Jim Calafiore) sera la dernière année où l’équipe originelle telle que conçue par Roy Thomas et les frères Buscema, 25 ans plus tôt, apparaitra.

Pourtant l’Escadron Suprême s’accroche et Marvel recycle. Les années 2000 sont celles des mythes revisités avec la conquête d’un nouveau lectorat, plus jeune. Chez Marvel après les échecs du New Universe (années 80), de Heroes Reborn (années 90) puis le semi-échec de la gamme 2099, on lance l’Univers Ultimate. Succès créatif et public immédiat. Enfin on a trouvé la bonne formule. En parallèle la collection Marvel Knight où on a laissé carte blanche à Joe Quesada sur la relance de héros urbains ou de seconde zone comme Daredevil, Black Widow, Punisher ou encore Inhumans aboutit à la création du label MAX. Pour Marvel cela se traduit par l’écriture d’histoires ne s’embarrassant pas, dans un premier temps, de la sacro-sainte continuité avec un ton plus adulte et mature (là aussi dans un premier temps). On se souviendra surtout du coup de com à propos d’une scène de sodomie entre Luke Cage et Jessica Jones. C’est dans ce contexte que Marvel décide de laisser une nouvelle chance à l’Escadron Suprême et choisi une équipe créative de choc en la personne de J. Michael Straczynski, JMS pour les intimes (BABYLON5, RISING STARS, AMAZING SPIDER-MAN) et Gary Frank, les deux ayant déjà travaillé ensemble sur l’excellente maxi série MIDNIGHT NATION.

Une version féminine d’Aquaman magnifique
© Marvel Comics

Tombé en désuétude, l’Escadron Suprême va profiter de l’élan donné par l’univers Ultimate (la référence n’est pas innocente) pour renaitre de ses cendres On commence par une première maxi série au ton adulte, sous label MAX, qui sort sous le nom de SUPREME POWER. Elle sera suivie par une nouvelle série SQUADRON SUPREME (la deuxième sous ce nom) qui malheureusement n’ira pas au-delà du 7ème numéro laissant des intrigues en suspens. Le syndrome JMS a frappé. A l’époque la déception fut grande,, la réception autant critique que public de cette nouvelle approche de l’Escadron Suprême étant très bonne. A signaler l’existence d’une seconde série SUPREME POWER, 4 numéros publiés également sous le label Max en 2011. Cette série limitée écrite par Kyle Higgins et dessinée par Manuel le Garcia voit Doctor Spectrum affronter Hyperion.

On repart de zéro et JMS écrit de nouvelles origines. Supreme Power se veut un parfait amalgame entre les séries Ultimate (on ré invente) et MAX où sexe et violence sont au rendez-vous du moins de manière soft, on n’est pas des bêtes, des enfants peuvent lire. Cette nouvelle version séduit. Le créateur de BABYLON5 ne renie pas le fondement de l’Escadron Suprême et les origines d’Hyperion et Nighthawk sont enfin explicités renvoyant directement à celles de Superman et Batman, le finest duo de DC Comics. Pour peu que l’on enchaine sur la production de Gary Frank chez DC (SUPERMAN SECRET ORIGINS, BATMAN EARTH ONE) la différence ne sauterait presque pas aux yeux. L’autre qualité de cette nouvelle version réside dans le ton adulte donné à savoir que la série baigne dans une ambiance de complot permanent avec des passages plutôt violent, la nudité et le sexe étant plus que suggérés. Là encore JMS a bien compris ce que Roy Thomas avait en tête et propose donc une équipe de l’ombre au service des services secrets américain pour anéantir ceux qui menacent la grandeur des Etats Unis. Ainsi, post 11 septembre oblige, les communistes soviétiques sont remplacés par des menaces venant du moyen orient, d’Afrique ou bien de Chine qui finira par enrôler RedStone comme super soldat pendant que Mark Millar fait de son Superman un Red Son soviétique. JMS en profite pour dresser un portrait de différent président américain (Carter, Bush, Clinton) qui se succèdent sur une vingtaine d’année avec une administration parfaite en manipulatrice de nos héros.

Là où le bât blesse et entraine in fine une nouvelle déception pour le lecteur assidu, c’est le rythme proposé par le virus Bendis couplé au syndrome J. Michael Straczynski. En effet la narration est décompressée avec des épisodes formant des arcs en prévision de future publication en format recueil (TP ou HC). JMS centre quasi exclusivement son run autour d’Hyperion, donnant l’impression qu’il est frustré de ne pas écrire Superman (ce qu’il fera finalement plus tard chez DC). La première série, SUPREME POWER se transforme en une maxi série de 18 épisodes qui aboutit à peine à la création de l’équipe. Les années 2000 étant également celles des relaunch, les aventures de l’Escadron Suprême ne coupe pas à la règle et voilà la nouvelle série SUPREME SQUADRON, toujours par les mêmes artistes et qui va durer uniquement 7 numéros. J.M. Straczynski a encore frappé ; et une nouvelle série inachevée par le scénariste de l’Echange (Clint Eastwood, 2008). Ce qui aurait dû être une série marquante, qui aurait pu, à l’instar de Mark Gruenwald chasser sur les terres d’Alan Moore en déconstruisant le mythe des super héros en restera au stade de promesses inachevées et comme un très long galop d’essai. Pourtant on ne peut pas accuser Marvel de laisser le lecteur en plan.

Les armes de destruction massives de l’oncle Bush
© Marvel Comics

Des mini-séries par Dan Jurgens ou Mark Guggenheim (dont on reparlera) voient le jour et permettent d’approfondir l’univers crée par JMS tout en donnant un peu plus de consistance aux personnages. A noter que Nighthawk, le Batman de l’Escadron, ressemble quand même désormais beaucoup à Midnighter, figure emblématique de AUTHORITY, comics précurseur des ULTIMATES, inspiration de ce Squadron Supreme. Mais ce n’est quand même pas pareil, même si ces récits restent agréables à lire. Néanmoins on peut quand même saluer la cohérence de Marvel avec la publication de ULTIMATE POWER, une série où l’Escadron Supreme rencontre les Ultimates sous les crayons ultra brite de Greg Land. La boucle est bouclée. l’Escadron Suprême migre dans l’univers Ultimate qui fut son inspiration première des années 2000. Certain personnage change même d’univers et d’équipe à l’issu de cette aventure comme Power Princess et Nick-Samuel Jackson-Fury, preuve que Marvel cherche quand même à recycler ses héros.

Howard Chaykins (AMERICAN FLAGG!) achève l’Escadron Supreme en écrivant un troisième volume prenant la suite directe de ULTIMATE POWER. Inédite en France cette série qui durera quand même 12 épisodes n’est guère passionnante. A la lecture du pédigré de Howard Chaykins on pouvait s’attendre à quelque chose de détonnant. La série tente de se détacher des continuels hommages ou revisites en proposant immédiatement des nouveaux personnages et la mise en lumière étonnante de Arcanna. Mais comble du comble le nouvel Escadron Suprême parodie les héros …. Marvel. Pour un peu on en rirait presque. Et puis Marco Turini et Kevin Sharpe les deux dessinateurs ne sont pas à la hauteur de Gary Frank et Greg Land (bon là mes doigts ont fourché mais vous avez compris le sens). On en reste là pour une deuxième phase où la chute et la déception sont à la hauteur des ambitions promises. Clap de fin pour l’Escadron Suprême, enfin presque, dans sa version Ultimate Max.

Strike a pause
© Marvel Comics

Les années 2010

Composition de l’équipe : Hyperion, Nighthawk, Blur, Power Princess, Doctor Spectrum, Thundra, Warrior Woman

Peut être les plus compliquées pour l’Escadron Supreme. La League de Justice made in Marvel ne fait pas partie des plans de la maison qui puisent désormais ses idées dans de nouveaux eldorados : le MCU et Netflix. Pourtant trois scénaristes vont quand même entretenir la flamme, aussi faible soit elle. C’est d’abord Jonathan Hickman qui dans Avengers fait apparaitre un nouveau Hyperion, puis une nouvelle version déguisée de la Justice League, revenu à la une suite au New 52 de DC au début des années 2010. Même si elle n’est pas nommée, on pressent l’inspiration du scénariste du MANHATTAN PROJECTS. Et c’est à l’occasion de SECRET WARS que Marvel dévoile ses cartes. Le battleworld de SECRET WARS et les mini séries qui en découlent se composent de royaumes inspirés de cross-over, évent, Terre alternatives ou saga importantes de l’univers Marvel.

Smells like Miller spirit
© Marvel Comics

Ainsi voit on apparaitre une nouvelle série sur le Supreme Squadron ou plutôt le SINISTER SQUADRON qui se déroule dans un monde où L’Escadron Sinistre a pris le pouvoir de manière absolue en faisant régner la peur soit l’antithèse de Mark Gruenwald. Mark Guggenheim s’autoparodie avec dès le premier épisode un Escadron Sinistre qui massacre l’Escadron Supreme de JMS, la même équipe écrite par lui-même dans la décennie précédente. On reste néanmoins encore une fois dans les hommages, ce Sinister Squadron étant écrit comme un véritable Syndicat du crime, la version maléfique et sans inhibition de la Justice League de DC Comics. Les 4 numéros ont une approche plutôt frontale, conforme aux comics de l’époque qui ont tendance à salir des personnages n’ayant plus grand-chose de héros ou de vilains grandioses.

Pour la partie graphique on retrouve un vieux complice en la personne de l’artiste espagnol Carlos Pacheco, le même qui a œuvré avec Kurt Busiek une quinzaine d’année plus tôt. Les personnages semblent condamner à vivre dans l’ombre de leurs modèles puisque graphiquement Carlos Pacheco lorgne sur les prestations de Sal et John Buscema et que Guggenheim lui demande même de dessiner des cases ou planches swipe en hommage à d’autres références comme le DARK KNIGHT RETURNS de Frank Miller (qui a suivi la maxi de Gruenwald dans les années 80). L’équipe serait-elle condamnée à n’être qu’une suite d’hommages et de resucés plus ou moins inspirées ?

Et bien non, un scénariste va proposer une version qui se démarque, un peu. James Robinson (JSA, STARMAN) avec son complice Leonard Kirk écrive et dessine une quatrième série SQUADRON SUPREME qui va durer 15 épisodes soit la plus longue prestation à ce jour sous ce titre. Le big bang créé par la fin de SECRET WARS permet d’expliquer assez simplement la création de l’équipe intégrée désormais directement à l’univers 616 (ou prime à l’époque). Les membres proviennent d’univers différents dont certains sont bien connus des lecteurs et dans la logique de recyclage chère à Marvel. Là encore on chasse en terrain conquis mais en ne reniant pas les influences du Squadron Supreme du nouveau millénaire. Nighthawk est celui de la terre de l’Escadron Supreme de la ligne Max tandis que Power Princess provient de la Terre 712, celle où tout a commencé. Doctor Spectrum sort d’une des nombreuse Terre alternative crée par Jonathan Hickman (NEW AVENGERS VOL3 #16) tout comme Hyperion membre des Avengers pré Secret Wars. Encore mieux Blur (Mirage en VF) se trouve être le même que celui de DP7, série écrite au passage par Mark Gruenwald sur des dessins de Paul Ryan du New Universe.

Namor c’est comme les crevettes, tout est bon sauf la tête
© Marvel Comics

Série des années 2010, ambiance des années 2010. Terminé le côté hommage ou les utopies des années 80 mais une approche intéressante avec un Escadron Suprême qui décide de défendre la Terre 616 pour éviter sa destruction, les membres de l’équipe ayant été traumatisés par le sort de leur planète d’origine. Si on pousse on peut y lire une parabole sur les réfugiés ou migrants avec une tendance au repli sur soi même dans l’Amérique de Trump. Robinson inscrit également sa version de l’Escadron Supreme dans une période qui fait place à l’émergence des minorités. Ainsi Nighthawk même sortant peu du cadre conçu par JMS dans une version afro américain, est suivi de Blur avec une version plutôt rasta limite androgyne. Avec une présentation tendance féministe Power Princess voit sa couleur de peau foncée, plus dans l’image que l’on peut se faire d’une princesse amazone venant d’une île exotique. Doctor Spectrum change elle de sexe.

Place à la violence dans des aventures qui s’enchainent sans laisser de place à l’étude des personnages. On est dans le grim and gritty, le soap est survolé dans des comics retconés ou rebootés au bout de quelques mois à peine oubliant l’âme des personnages au passage. Il est loin le temps de la description de l’homme de la rue ou de la vie privée des super héros comme Stan Lee ou les NULS l’avaient imaginé. Pourtant James Robinson, scénariste qui à l’instar d’un Kurt Busiek soigne la continuité et aime travailler à partir du passé des personnages n’a pas à rougir de sa prestation. Citons un clin d’œil sympathique à Mark Gruenwald avec la présence de Zarda dans un rôle surprenant mais également la fin de la terre 712 détruite dans la longue saga de Jonathan Hickman. Dans le Marvel post Secret Wars les meilleures surprises se trouvent en général dans les fameux sleeper et séries discrètes. Squadron Supreme n’échappe pas à cette définition. Cela n’a pas l’ambition du récit de Mark Gruenwald mais Robinson fait appel à des guests stars de luxe comme les Avengers, la Torche (Jim Hammond), Spider-Man, Namor ou encore Thundra, une revenante qui endosse naturellement le rôle de l’amazone dans l’équipe.

Dommage quand même que sur 15 numéros on a finalement le droit qu’à 3 arcs fondus dans une histoire unique. James Robinson lui-même semble admettre son relatif échec à travers la voix de ses personnages qui reconnaissent dans les derniers numéros que cela partait bien (protection de la Terre) pour très vite dériver dans de longs épisodes assez violents, sans réelle direction à l’instar de la politique spectacle de l’homme à la moumoute orage. La décapitation de Namor fut d’entrée de jeu la mauvaise idée car le scénariste de STARMAN n’a finalement eu de cesse de rectifier le tir, au milieu des contraintes éditoriales très nombreuses : intégration des Inhumains, CIVIL WAR 2, guests pour accroitre les ventes, mini-série à prendre en compte comme celle d’Hyperion qui sillonne l’Amérique et donc moins disponible et cela dans le contexte d’une industrie en crise et en sur production permanente.

Les années 2020

Composition de l’équipe : Nighthawk, Blur, Hyperion, Doctor Spectrum, Power Princess

L’Escadron Supreme revient sur le devant de la scène avec la reprise des AVENGERS par Jason Aaron. Le scénariste de THOR et SCALPED propose une version militarisée de l’équipe de James Robinson en en faisant le bras armé de Coulson, oui celui des films, dans l’optique de les opposer aux Avengers. Ce n’est ni plus ni moins que l’adaptation du travail de JMS transposé à maintenant. L’approche de Aaron n’est guère subtile et le Squadron Supreme gagne une particule en devenant le Squadron Supreme of America (pour un peu j’ai failli écrire Justice League of America) mais a définitivement perdu de sa superbe semblant être des faire-valoir à des Avengers qui sortent désormais directement du grand écran.

America First
© Marvel Comics

Comics des années 2020 (et 2010) on enfile les volumes de séries comme on enfile les vagues de Covid sans réellement se soucier de ce que le prédécesseur a fait. Jason Aaron compose donc un Squadron Supreme avec ses 5 membres phares (Nighthawk, Blur, Hyperion, Doctor Spectrum, Power Princess), ressemblant à l’approche de James Robinson, datant de quelques mois à peine, et pourtant le scénariste de The OTHER SIDE conçoit de nouveaux personnages au passé inconnu, bien que portant la même identité. Mais pourquoi donc Jason ?

Busiek avait expliqué le comportement belliqueux des héros par de la manipulation, Jason Aaron fait de même avec le gros rouge qui tache, Mephisto. Fait étonnant dans les comics modernes, Jason Aaron travaille sur le long terme car l’Escadron Suprême va devenir le principal protagoniste de l’évent HEROES REBORN (oh un nouvel hommage) qui voit la création d’un monde sans Avengers (en décembre chez Panini). Comme un clin d’œil osé à leur origine, l’univers crée par Jason Aaron se veut une revisite de celui de DC, la distinguée concurrence. L’Escadron Supreme devient clairement une Justice League made in Marvel, telle qu’imaginée par Roy Thomas, 50 ans auparavant. Gageons qu’à la suite de HEROES REBORN, l’Escadron Supreme trouvera enfin une place importante et majeure dans l’univers Marvel.

Finalement l’histoire de l’Escadron Supreme se confond souvent avec celle des comics ou de la politique américaine et à l’exception d’une parenthèse novatrice et en avance sur son temps, elle n’aura jamais su s’imposer. Pourtant elle reste une véritable alternative aux Avengers avec des personnages inspirées de la Distingués Concurrence qui ont parfaitement leur place dans l’univers Marvel.

Soyez donc au rendez-vous en 2022 pour profiter de la sortie d’un album spécial sur le Squadron Supreme de Mark Gruenwald qui n’avait plus été éditée en France depuis les années 80 dans la revue Spidey.


La BO du jour

37 comments

  • JB  

    Merci pour cet énorme travail et la contextualisation des différentes parutions.
    Est-ce qu’un pastiche manifeste des héros de la concurrence peut avoir une place durable au sein de Marvel Comics ? La question se pose.
    Le défaut de l’Escadron est probablement d’avoir trop brillé avec sa maxisérie, qui éclipse les titres ultérieurs.
    Clin d’œil marrant de Pacheco à la fameuse couverture de Maguire, si souvent imitée.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Merci JB. J’ai en effet choisi la case de Pacheco pour cette énième hommage.

      Le défaut de l’Escadron est probablement d’avoir trop brillé avec sa maxisérie, qui éclipse les titres ultérieurs => oui surement mais avec des auteurs inspirés cela peut fonctionner.

  • Présence  

    Mazette !!! Quelle rétrospective très complète. Je suis très impressionné.

    Je me rends compte que j’ai moi aussi suivi les aventures de l’Escadron Supreme (presque) tout du long : il me manque les épisodes d’Howard Chaykin. Je suis donc bien heureux d’en trouver ici un résumé et un avis qui me convainc de ne pas les traquer.

    Il est difficile de comparer Squadron Supreme à Watchmen : merci pour cette honnêteté intellectuelle. Je pense à Tornado : il s’étoufferait devant une telle comparaison, la forme de Squadron Supreme restant très appliquée et parfois poussive, une marque de fabrique de Mark Gruenwald, auteur que j’apprécie (il y a même un article sur son Captain America, et un sur Marvel Two-in-one sur ce blog).

    Le syndrome JMS a frappé. A l’époque la déception fut grande : l’ayant lu avec quelques années de décalage, la déception était tout aussi grande. 😀

    J’ai bien aimé également la version de James Robinson, et tout autant celle de Jason Aaron à l’occasion de Heroes Reborn (du coup j’ai envoyé un article à Bruce pour ce dernier).

    Dans les différentes miniséries issues de cette équipe, j’avais bien aimé celle consacrée à Nighthawk (2016), réalisée par David F. Walker & Ramon Villalobos.

    https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R1M9Q09JJ4FE7U/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1302901621

    • Fletcher Arrowsmith  

      Merci Présence.

      Je suis en train de lire ce Heroes Reborn. Rendez vous pris pour en débattre.

      James Robinson s’en sort bien en effet mais il commence mieux qu’il ne termine. Dommage car il y avait clairement du potentiel dans ce titre.

  • Surfer  

    Hello Fletcher,
    Quel article !!! félicitations 👍.
    J’ai un rendez-vous ce matin et, au vu de la longueur de ton billet je ne pensais pas tout lire ce matin. J’ai tout de même démarré la lecture et figure toi que je n’ai pas pu m’arrêter 😀. Tant pis mon client attendra.
    Quelle richesse…que d’informations pour quelqu’un qui n’a jamais rien lu de L’ESCADRON SUPRÊME !
    De cette équipe je ne connaissais que quelques références mentionnées dans d’autres comics Marvel..
    J’apprends ici beaucoup de choses : Cette filiation, somme toute évidente, avec LA JUSTICE LIGUE de DC. Le coté mature de cette série avec cette variation novatrice du mythe du super-héros et ce, avant MOORE ou MILLER 😧
    Et surtout, ce qui m’a le plus intéressé, c’est la plus value historique.
    Tu démontres que la série est, plus que tout autre, le reflet de la société américaine aux travers des âges. Elle colle à l’actualité, plus qu’elle ne prend le train en marche, et s’en inspire.
    Cela commence avec l’arrivée de Nixon au pouvoir puis la guerre froide, le watergate, les années Reagan… le 11 septembre et si on pousse le bouchon plus loin les migrants et Trump..tout y passe 😀😀😀.
    Bravo et merci pour ma culture👍👍👍.

    La BO: Alors lâ, par contre, c’est le reflet du genre de musique que j’écoute très peu

  • Tornado  

    Ah oui. Présence a raison. Je ne lirai jamais ces comics. Tout ce que je déteste.
    Le seul qui m’interpelle un poil, c’est la version Grunwald. Mais là encore Présence répond à mes interrogations : Du pré-WATCHMEN/DKR sans la classe narrative de leurs auteurs (ce qui pour moi fait toute la différence). Nope.
    J’avais jadis l’intention de lire la version JMS. Je crois que j’ai bien fait d’y renoncer.

    J’aime bien quelques super-héros classiques mais ce sont systématiquement ceux qui restent emblématiques et qui ont bénéficié d’une mythologie interne mieux développée que les autres (Superman, Batman, Spiderman, Daredevil), à laquelle s’ajoute évidemment une forte dose de nostalgie personnelle.
    J’aime bien quelques super-héros secondaires mais là c’est parce que je suis tombé sur des auteurs d’exception qui ont écrit des récits en accord avec ma sensibilité de lecteur (Punisher, Moon Knight, Inhumains).
    Le reste du temps, les superslips me font le même effet qu’à Garth Ennis… Alors bon… 😅
    Le super-héros que je préfère est en général celui qui déconne. ULTIMATES, THE BOYS, WATCHMEN, ce genre de choses…

    « Nighthawk est celui de la terre de l’Escadron Supreme de la ligne Max tandis que Power Princess provient de la Terre 712, celle où tout a commencé. Doctor Spectrum sort d’une des nombreuse Terre alternative crée par Jonathan Hickman (NEW AVENGERS VOL3 #16) tout comme Hyperion membre des Avengers pré Secret Wars. Encore mieux Blur (Mirage en VF) se trouve être le même que celui de DP7, série écrite au passage par Mark Gruenwald sur des dessins de Paul Ryan du New Universe.« .
    What else ? Merci pour cette phrase qui va me tenir définitivement éloigné de ces comics qui incarnent sans doute plus que tout autre ce que je déteste dans ce médium ! 😀

    Chapeau pour cet article fleuve (ça me rappelle mes boulots pour PROMETHEA ou FABLES, ou celui de JB pour USM). Une bible pour tout savoir sur le sujet idoine. 👍

    La BO : Bon, et bien on reste cohérent avec le contenu de l’article : Je passe ! 🙂

    • Tornado  

      Ah j’oubliais : Génial le titre de l’article !!! 😀

      • Fletcher Arrowsmith  

        Merci.

        @Tornado et Surfer : pour la BO, on va dire que c’est une erreur de jeunesse. C’est en fait mon premier article pour Bruce et je n’étais pas réellement familiarisé avec le concept (que j’adore) de la BO.

        • Jyrille  

          Aucune raison de t’excuser, on met ce qu’on veut en BO, on a la chance d’avoir un rédac-chef ouvert d’esprit. Par exemple, je t’invite à voir les chansons choisies par Niko pour ses articles.

    • zen arcade  

      Ouais, te force pas à lire le Gruenwald.
      Je comprends qu’à l’époque, ça a pu captiver un jeune public encore vert et impressionnable mais aujourd’hui tout ce que j’y vois c’est un scénario gênant de ringardise vainement soutenu par un dessin quelconque. Ca conserve un intérêt purement historique mais je trouve ça complètement illisible.
      Quand on parle de ce truc comme d’un précurseur du monumental Watchmen, ça me fait hurler de rire.
      Enfin bon…

      Pas lu le reste.
      Straczinski, généralement, ça me gonfle. Non merci.
      Des mini-séries par Dan Jurgens, non mais allo quoi ?
      James Robinson, cramé depuis son excellentissime Starman, non merci.
      Jason Aaron, je pleure des larmes de sang chaque fois que je vois son nom sur un comic Marvel lambda alors qu’il aurait pu faire de si belles choses après son Scalped. Il a fait illusion un certain temps mais désolé, t’as choisi ton camp, camarade, bon vent.
      Enfin bon…

      • Tornado  

        Mais mais mais… il m’a piqué toutes mes répliques, là ! 😀

      • Fletcher Arrowsmith  

        @Zen Arcade. On a déjà eu la discussion. Mais merci d’être passé et content de voir que tu continue à participer.

        Je te rejoins sur tes commentaires sur les artistes cités même si JMS a sorti quelques trucs sympas quand il s’est donné la peine de faire plus simple et moins mégalo.

        Comme je l’ai signalé, bien évidemment que l’on ne peut pas comparer Watchmen à la maxi de Gruenwald (à la fois l’article brosse une rétrospective de super héros mainstream en collant). Surtout sur la forme. Sur le fond Alan Moore a mis la barre à un niveau limite inatteignable mais je trouve intéressant de montrer que d’autres comics ont également eu l’ambition d’aborder des thèmes peu en vogue et sociétal, chez des éditeurs très consensuel dans l’écrasante majorité de leur production. Pour moi ce sont deux lectures différents qui ne me procurent pas les mêmes émotions avec des objectifs différents.

        Au plaisir.

  • Ben Wawe  

    Quel plaisir de te lire !
    Le Squadron est un de mes petits plaisirs, aussi. Je les ai découverts sous Busiek et, très tôt, j’ai acquis les deux TPBs principaux des années 80.
    Je les suis depuis avec plaisir, même si je préfère « les vrais » héros principaux.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Ben,

      je te lis aussi et je fais même des commentaires sur tes articles.

      De bonnes acquisitions, je vois, pour un homme de gout.

  • Fred le Mallrat  

    Le martiant Manhunter version Skrull apparait déjà dans la maxi de Gruenwald au détour d’une case dans le #1.

    Oui présence, ca te plaira pas.
    Je viens de le relire et j’ai été surpris par la densité du récit mais aussi quelque part par son ecriture dont j’avais un trés mauvais souvenir (je parle de la forme pas du fond). On voit d ailleurs que dans le Captain America, gruenwald ecrit moins bien. C’est moins naif que je pensais.. mais ce sera trop old pour toi presence en effet.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut Fred,

      sur le Manhunter il « apparait » 1 seul case comme tu le signales. Il « existe » réellement dans le spécial de Lev Kaminsky. C’est pour cela que je le considère pas réellement dans l’équipe.

    • Tornado  

      @Fred : Je pense que tu as écrit ça pour moi plutôt, non ? 🙂

  • Fred le Mallrat  

    En tout cas, vous avez une bonne recrue.. un des meilleurs specimens de généalogistes séniles qui soit.
    Tornado va saigner des yeux plus souvent

    • Tornado  

      Saigner des yeux tu es gentil…
      Le 1° scan avec les 4 gugusses alignés qui se présentent, on est carrément au-delà du saignement !!! 😅

  • Bruce lit  

    J’ai lu RISING STARS l’an dernier et m’en suis désintéressé. Déjà vu, Déjà Lu et dessins atroces.
    Pour le reste j’avais déjà croisé cette équipe dans SPIDEY sans m’y intéresser.
    Donc toutes ces histoires de viols, de critique du libéralisme paraissait dans… SPIDEY ? Je relirais à l’occasion pour le plaisir de vérifier cette conscience sociale.
    Pour le reste je ne me sens pas très client d’une équipe qui a été créé pour les mauvaises raisons : contrer la maison d’en face avec des pastiches.
    « Ainsi les lecteurs vont pouvoir répondre à ces questions essentielles qui les empêchaient de dormir : Qui donc de Thor ou Superman est le plus fort ? Vif Argent met il le seum à Flash sur un 100m ? Et le plus rusé entre Captain America et Batman ? Purée, en fait je suis jamais rentré dans ce truc même enfant, j’aimais mes héros solitaires. Captain America me semble quand même moins rusé que Batman. Tu ne confonds pas avec Iron Man ?

    Ceci dit, ta prose si agréable me permet de lire ce dossier sans déplaisir, j’y apprends autant sur l’histoire éditoriale d’une équipe de troisième division que sur moi-même : ces histoires éditoriales pour savoir sur quelle Terre se déroulent une histoire m’affligent autant que de savoir si mes enfants sont dans la cuisine ou leurs chambres. Ca c’est pour l’équipe classique qui semble avoir des choses à dire et une conscience sociale.

    Pour le reste « Place à la violence dans des aventures qui s’enchainent sans laisser de place à l’étude des personnages. On est dans le grim and gritty, le soap est survolé dans des comics retconés ou rebootés au bout de quelques mois à peine oubliant l’âme des personnages au passage. Il est loin le temps de la description de l’homme de la rue ou de la vie privée des super héros comme Stan Lee ou les NULS »
    Nuff Said….

    Chapeau ceci dit, c’est fluide et avec une bonne distanciation.
    Maintenant les Ex-Top Comics, répétez après moi : « je vais apprendre à faire court »

    La BO du jour : Lorsque Offspring a cartonné en France, j’étais en deuil de Nirvana et ai rejeté leurs chansons en bloc. Avec le temps, j’ai appris à apprécier leurs singles. Cette chanson, je la découvre. Couplet pas terrible, refrain sympa.

    • Fred le Mallrat  

      Non court c est nul 😉

      Alors comme je le disais Bruce, j avais lu l escadron dans spidey (oui c est choquant de repenser que cette série est édité dans le mag pour le public le plus jeune à l’époque.. bon après y aura Xfactor..) puis en VO il y a 15 ou 20 ans.

      J en avais gardé un souvenir trés nuancé avec un fond vraiment en avance mais une ecriture comme sur Cap de Gruenwald assez nunuche.
      Là je l ai relu avec Panini et méa culpa.. l écriture est certes un peu abondante mais bien moins nunuche que son cap de l’poque (on peut comparer y a un numéro dans l’album).
      C est ultra dense avec un problème par épisode qui est pourtant bien traité.
      Aujourd hui on ferait un arc de 6 pour chaque numéro de squadron supreme sans pour autant aller plus loin sur le fond.

      Le dessin est par contre assez quelconque.. même Buscema…

      Non pour ceux qui ne sombrent pas en catatonie pour du oldies, c’est vraiment à (re) découvrir malgré 2 bulles inversées dans l’edition panini.

    • JB  

      De la part d’un ex-Top Comics : Ben oui, mais comment tu condenses 160 comics aussi ? ^^

    • Chip  

      @Bruece : Il me semble que plus qu’un rivalité entre maisons concurrentes, il s’agit des effets de la camaraderie de scénaristes travaillant pour les Montaigu et Captulet des comics; ils organiseront d’ailleurs en 1970 un crossover officieux les mettant eux-même en scène lors d’une parade d’halloween.

  • Bruce lit  

    Pour finir, très bonne initiative Flecth tout comme Panini qui avec LES CHAMPIONS et LA DIVISION ALPHA continue de publier du matériel inédit indépendamment des films. Il faut le souligner.
    Et très bon titre en souvenir des Chanteurs sans frontières.

    • Fred le Mallrat  

      Et… Ka-zar.. Le reste, on pouvait s’y attendre mais Ka-zar n a aucun film, aucune série et les comics republiées contiennent certes du Barry Smith ou du Kirby mais ne font pas partie non plus des Oldies qui ont une réputation (la série des 80’s oui mais là on est avant).
      On peut arguer que la saga de Zaladane et du gars en roche se poursuit ensuite dans les X-Men de Claremont et Byrne mais encore faut-il le savoir…

      • Eddy Vanleffe  

        Pour Ka-zar, dès que les volumes de Bruce Jones et Paul Smith débarquent, je vous prie de me le signaler…parce que je j’ai pas le nez sur les news à tout bout de champ et je ne voudrais pas le louper!

        • Fred le Mallrat  

          Je pense que tu as le temps.
          Le contenu du T3 n est pas réédité aux USA donc pas dispo en fichier numérique.. je ne pense pas que Panini saute au tome des 80’s donc je pense que ca va etre un peu long.

  • Jyrille  

    Respect et bravo pour ce long article qui fait un sacré tour d’horizon ! Je ne connais pas ces personnages, et très peu que tu cites. Nuke, c’est celui qui meurt dans le BORN AGAIN de DD ?

    En fait c’est plus un Encyclopegeek qu’un Focus, cet article, étant donné que tu survoles toute la vie éditoriale de cette équipe, et c’est un travail titanesque. Ca me rappelle que désormais, j’écoute souvent les discographies entières ou presque d’un artiste ou d’un groupe. Ca donne une autre vision de son art. C’est un peu le cas ici, tu trouves le bon et le moins bon dans toute leurs aventures. J’ai beaucoup aimé les parallèles avec la politique et bien sûr les contextes éditoriaux. Quand tu parles de la ligne MAX, j’ai tendance à croire que ce sont surtout des héros urbains, ce qu’ils ont fait avec le MCU : les urbains en séries sur Netflix, les poids-lourds au ciné.

    La BO : jamais écouté ce groupe. Ce titre ne déroge pas à la règle, pas du tout ma came.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Hyperion = Superman
      Nighthawk = Batman
      Power Princess =Wonder Woman
      Whizzler / blur = Flash
      Doctor Spectrum = Green Lantern
      Amphibian = Aquaman
      Skymax, the Skrullian Skymaster = Martian Manhunter
      Golden Archer / Black Archer = Green Arrow
      Lady Lark puis Skylark = Black Canary puis Hawkgirl
      Tom Thumb = Atom
      American Eagle / Blue Eagle = Hawkman
      Arcanna = Zatanna
      Nuke = Firestorm
      Ape-X = Gorilla Grodd.
      Lamprey = Parasite
      Mink =Catwoman.
      Shape = Plastic Man.et Clayface

  • NICOLAS GIARD  

    Merci pour ce bel article qui évoque tant de souvenirs de conscience sociale et politique dans une histoire de super-héros des années 80.
    Avec une conclusion choc dans laquelle protagonistes et antagonistes s’entretuent à qui mieux mieux avent Watchmen et Kingdom Come, un titre précurseur qui ne méritait pas de figurer dans uen revue comme Spidey. Enfin.
    Bonne maxi-série si toute fois indigeste à relire en v.o tant elle fut verbeuse, comme les X-Men de Claremont ,tout aussi illisibles dans le version originale. Merci Spécial Strange.

    Il me reste présentement ma collec de BD Lug et le beau solftcover avec la couverture peinte du sieur Alex Ross. Au passage, vous ai-je dis que mon copain de l’époque qui m’a fait lire Strange s’appelait Alexandre Rossi ? Elle est drôle la vie.

  • Eddy Vanleffe  

    Bon il m’a fallu beaucoup de temps pour pouvoir lire l’article mais j’ai dégusté tout ça…
    le panel complet va pouvoir me servir de guide éloigné pour mes propres emplettes.
    OUI à la maxi série qui sort ces jours-ci…évident!
    et je suis d’accord la reprise de JMS est un exemple de ce qu’on disait en début de semaine sur la décompression exagérée 18 épisodes pour un seul antagoniste pas du tout à la mesure du rassemblement de pouvoirs promis.
    j’ai bien aimé la mini de Gughenheim et Pacheco qui était totalement régressive.
    mais tout ça met bien en exergue quand même le coté répétitif de ce genre d’exercice. que ce soit les Justice League avec leurs doubles négatifs (Terre3) et les différentes Crisis dont se moquent les concurrents en forçant l’effet d’ombres déclinées à l’infini.
    J’ai pas accroché à la version Robinson que je ne dois pas avoir gardé…
    les autres apparitions, j’avoue que je n’ai pas forcément sauté au plafond non plus….

  • Flo  

    Lu l’Intégrale (Enfin !) de l’Escadron Suprême. Relu en fait, mais l’œuvre n’accuse le poids des années qu’à cause de sa mise en page sur papier glacé (et des inversions de bulles y sont trop nombreuses).
    Qu’importe, c’est une grande histoire par Mark Gruenwald, effectivement précurseuse de Watchmen – qui était plus stylisé puisque ces personnages y sont des pastiches de héros enquêteurs, d’où un esthétisme flirtant avec le Film Noir –
    …de Kingdom Come – Alex Ross a pû interroger Gruenwald suffisamment pour que leurs scenarii ne se ressemblent pas trop (et pourtant…) –
    …de Civil War, comics et film – le combat final sur un tarmac, dans un mouchoir de poche.
    Le gâchis de voir des citoyens très forts, mais encore trop humains (c’est ce qu’ils ont toujours été), décider d’agir au delà de leurs habitudes pour améliorer ce que seul le temps peut faire.
    Chaque épisode étant aussi un manifeste philosophique sur la responsabilité, à travers les questions d’autoritarisme, d’éthique, de libre-arbitre, de consentement sexuel (deux fois, mais deux fois différentes), de non intervention etc… Mieux vaut le lire petit à petit, et pas en une fois (intrigue en 12 mois)
    Le détournement des héros DC, dont le fan Gruenwald connait les caractéristiques sur le bout des doigts, donne une raison aux limites imposées par ces personnages, à pourquoi ils ne peuvent aussi naïfs ou mesquins : parce-que les conséquences en deviennent alors bien plus destructrices.
    Le Graphic Novel concluant le volume, rebondissant aussi bien sur le douzième numéro que sur sa toute dernière case, a surtout pour but de les voir redevenir des super-héros classiques, protégeant uniquement le Monde contre des adversaires extérieurs.
    Il n’en est pas moins aussi fort d’une belle dramaturgie.

    • NICOLAS GIARD  

      « Il n’en est pas moins aussi fort d’une belle dramaturgie. »
      Le mot que je cherchais, merci! Oui c’est très fort malgré ses défauts.

  • Chip  

    Rien qu’un article pour eux, c’est beaucoup et c’est bien peu, c’est bien peu.

    Je joins ma voix à d’autres, ce qui a fait cette équipe d’outsiders (par les Outsiders, donc, la Justice League of Marvel), c’est bien la mini-série de Gruenwald; et si elle est pleine de maladresses, son ambition mérite qu’on lui accorde le titre de précuseur de la déflagration de 1986, et ce sous la plume d’un personnage à la fois tout à fait corporate, attachant et fantasque, qui a créé en entretenu une culture d’entreprise d’editors; on disait de lui qu’il avait mis en place le bullpen que Stan Lee vendait dans ses éditoriaux et courriers des lecteurs.

    Quant à ce rencsement exhaustif, je me le garede sous le coude pour ne pas me perdre dans les méandres des publications qui sont consacré à ce sinistre escadron suprême ntm.

    • Jyrille  

      « Rien qu’un article pour eux, c’est beaucoup et c’est bien peu, c’est bien peu. » 😀 😀 😀

      Je n’avais pas compris le jeu de mot du titre avant ! Bravo Fletch et Chip.

  • JP Nguyen  

    Colossal travail pour cet article !
    J’ai acheté et lu en VO la mini de Gruenwald/Hall/Ryan il y a un paquet d’années. Je crois que dans l’intro, il était dit que Gruenwald était un expert de la JLA, connaissant moult détails obscurs, capable de scotcher d’autres experts tel Mark Waid. C’était donc l’occasion pour lui de raconter son elseworld de la JLA. Je garde le souvenir d’un récit bien construit et ambitieux, avec un dessin un peu trop fade pour le propulser plus haut…
    Supreme Power, j’aimais bien mais j’ai arrêté après le départ de JMS et Gary Frank.

  • Eddy Vanleffe  

    suite à vos judicieux conseils, j’ai pris tout à l’heure ce petit bijou précurseur…

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