L’éternel retour (Bullshit Detector: Reign)

Spider-Man par Kaare Andrews

Un article de JB VU VAN

1ère publication le 21/03/22 – MAJ le 06/08/23

VO : Marvel Comics

VF : Panini Comics

Cet article portera sur les 4 numéros de la série SPIDER-MAN: REIGN de Kaare Andrews, publiée en France sous le titre SPIDER-MAN : L’EMPIRE dans les collections 100% Marvel et Marvel Collector.

Alerte spoilers !

Retour au noir © Marvel Comics

Les métahumains, héros ou criminels, ont disparu de la ville de New York depuis 10 ans. Une force de police aux méthodes brutales nommée l’Empire maintient dorénavant l’ordre dans les rues. Le maire s’apprête d’ailleurs à déployer la Toile, un dispositif qui permettra de protéger la ville d’agresseurs extérieurs. Un Peter Parker vieilli et brisé fait profil bas jusqu’à ce que J. Jonah Jameson vienne le tirer de sa torpeur afin que Spider-Man libère la ville de son tyran. Alors que d’anciens ennemis du Tisseur refont surface, Parker doit faire face aux événements qui l’ont poussés à se retirer.

Disons-le tout de suite, SPIDER-MAN : L’EMPIRE est fortement inspiré de DARK KNIGHT RETURNS. Kaare Andrews n’en fait pas un secret. Dès les premières pages, il nomme un journaliste Miller Janson, d’après Frank Miller, auteur et artiste de DKR, et Klaus Janson, qui assure l’encrage pour le même comic book. Miller Janson a pour collègue une certaine Varr Jones, ainsi nommée en hommage à la coloriste de DKR, Lynn Varley, et à son lettreur John Constanza. L’orage permanent qui entoure New York permet en outre à Kaare Andrews de proposer non pas un, mais 2 retours de Spider-Man sur fond d’éclairs, toujours en hommage à DKR. Même Marvel assume totalement la connexion entre les 2 comics. Lorsque Spider-Ham visite cet univers dans SPIDER-HAM n°3, il se métamorphose en clone de Batman avec référence à la fameuse couverture de DARK KNIGHT RETURNS n°1.

Oui tonton, je deviendrais une araignée…
© Marvel Comics

Kaare Andrews garde la même orientation politique que Frank Miller. Au président Reagan virtuel de DKR succède le maire Waters, bien réel mais homme de paille pour le véritable antagoniste. Cependant, en limitant l’action à New York, Andrews peine à atteindre les enjeux de son modèle : pas d’hiver nucléaire, pas d’émeute secouant la ville… Mais le plus grand problème vient du personnage principal. Alors que Bruce Wayne embrassait à nouveau son ancienne identité et devenait volontairement une figure de proue contre le nouvel ordre, Parker ne cesse de fuir Spider-Man, allant jusqu’à se réfugier dans un cercueil pour y trouver la paix de la mort (ce n’est pas comme s’il avait vécu une expérience traumatisante dans un cercueil…). Peter semble se dissocier de ses actions lorsqu’il revêt son masque. Il n’interagit d’ailleurs pratiquement pas avec d’autres personnes que J. Jonah Jameson et le véritable ennemi de l’histoire. Ah, si, il parle avec son épouse Mary Jane, dont le lecteur comprend très rapidement qu’elle n’existe que dans sa tête.

Parlons justement de LA scène de SPIDER-MAN : L’EMPIRE. Mais si, vous la connaissez, même si vous n’avez pas lu cette histoire. Mis face au cadavre en putréfaction de MJ, Parker hurle que c’est de sa faute si elle est morte. La radioactivité de ses fluides corporels lui a donné un cancer qui a rongé la belle rouquine à petit feu. Même si j’ai trouvé SPIDER-MAN : L’EMPIRE parfaitement idiot et mal écrit, et cette scène très maladroite, elle ne sort pourtant pas de nulle part. Tout d’abord parce que des transfusions de sang de Parker à sa chère Tante May ont déjà mis en danger cette dernière. Et surtout parce que Peter David a écrit la même histoire à l’issue de son run, où il tue Betty Ross-Banner par exposition constante aux radiations dégagées par son Hulk de mari.

Un passé décomposé
© Marvel Comics

Pour autant, il y a de nombreux problèmes de narration, tant sur la forme que le fond. Les 2 premiers épisodes commencent par une comptine, ressort abandonné dans les 2 autres numéros. Kaare Andrews tente de montrer que Parker a oublié qu’un grand pouvoir implique une grande responsabilité lorsqu’une jeune fille accuse Peter (un vieillard qu’elle ne connaît pas) de ne pas avoir empêché l’arrestation musclée d’un enfant rebelle par 2 flics baraqués. Sauf que Peter est intervenu et a récolté un nez en miette et un bras cassé… Tiens, d’ailleurs, le bras cassé. En mode Frank Miller, on a droit aux pensées de Parker, qui parle de ses os devenus friables avec l’âge. Le truc, c’est qu’une fois qu’il redevient Spider-Man et va affronter des supervilains, la fragilité de son corps n’est plus un problème. Il est certes mis KO par l’un de ses adversaires mais sans dommage durable. Inconsistance, quand tu nous tiens !

Ce problème de gestion de l’âge touche tous les personnages. J. Jonah Jameson, Parker ont vieilli, tout comme Hypno-Hustler qui fait un come-back le temps de quelques pages. A contrario, les anciens ennemis de Spider-Man ne semblent pas avoir pris une ride, et malgré un emprisonnement d’une dizaine d’années, sont au top de leur forme. À croire que le Mal est le meilleur produit antivieillissement. Mais la difficulté de représenter l’âge va dans les 2 sens. Lorsque J. Jonah Jameson rassemble sa résistance face au pouvoir en place, ce sont surtout des enfants qu’il recrute (et envoie accessoirement au casse-pipe). À l’image de John Romita Jr, je trouve que Kaare Andrews a du mal à représenter l’âge de jeunes personnages. L’une des ces rebelles, la fille qui accuse Parker de ne pas intervenir, semble avoir 8-10 ans alors que l’une des révélations du dernier numéro implique qu’elle est dans sa jeune adolescence.

La mort du Disco
© Marvel Comics

Il est intéressant de lire dans une interview donnée par Kaare Andrews sur Comic Book Resources que le projet de SPIDER-MAN : REIGN date d’avant le 11 septembre, tellement le comics oppose une sécurité liberticide et un anarchisme libérateur. Si l’année précédente, le CIVIL WAR de Mark Millar avait privilégié la première, le futur auteur de RENATO JONES penche clairement pour le second. Lors de la conception de l’histoire, le maire de New York est encore Rudolph Giuliani, adepte d’une tolérance zéro concernant la délinquance et dont les mandats ont vu une augmentation des forces de police. Le problème, c’est que le monde a changé après le 11 septembre. La critique se fait ainsi à contretemps : le successeur de Giuliani, Michael Bloomberg, quitte même le parti républicain l’année de publication de ce comics.

Je trouve également la fin de SPIDER-MAN : L’EMPIRE très maladroite. Afin de libérer New York, Spider-Man en fait joyeusement sauter la plus haute tour, couvrant la ville de cendres. Quelques jours plus tard, Jameson intervient à la télévision pour annoncer le retour des hommes masqués, qu’il nomme « super-terroristes », avant de demander à Dieu de les bénir. En 2007, c’était vraiment trop tôt, Mr Andrews ! D’ailleurs, pour tout faire péter, Spidey déclenche des bombes implantées dans le corps de ses anciens adversaires, qu’il vient d’affronter et de mettre KO. Ennemis qu’il tue donc sans sourciller, sans se poser de question ou avoir de remords. On repensera au Batman de DARK KNIGHT RETURNS, qui (contrairement à ce que prétend Zack Snyder) refuse de tuer malgré ses méthodes extrêmement violentes…

Non, je ne vois aucun problème avec cette imagerie !
© Marvel Comics

Pour autant, je n’ai pas détesté l’ensemble de la série. J’ai particulièrement apprécié les séquences durant lesquelles Parker se déconnecte de la réalité. Ces scènes plongent Peter dans un vide blanc où il interprète ce qui arrive autour de lui d’après ses souvenirs. Quand il affronte un membre de l’Empire, sa mémoire lui rappelle le souvenir de la mort de George Stacy alors qu’il projette le sbire au sol. Lorsque l’Empire tire au lance-roquette sur son appartement, Parker se retrouve face à une voiture dont on comprend qu’il s’agit du véhicule qu’il esquive en découvrant ses pouvoirs pour la première fois. Submergé par le véritable cerveau derrière l’Empire, c’est une image de MJ qui réconforte un Peter encore lycéen (complètement anachronique par rapport aux personnages, mais on n’en est plus là) qui lui donne la force de se reprendre.

L’apparition du Docteur Octopus aurait pu être pertinente. Avec le discours du personnage, Kaare Andrews semble utiliser la version du personnage de DOCTEUR OCTOPUS : ANNEE UN, qu’il a créée avec Zeb Wells. Un Otto Octavius qui voit les surhommes comme les nouvelles divinités et leur avènement comme un nouvel âge d’or. Dans SPIDER-MAN : REIGN, Octopus – où ce qu’il en reste – demande à son vieil adversaire de raviver l’âge des héros. Le problème, comme beaucoup des défauts de cette série, est l’exécution. Octopus n’est qu’un cadavre grotesque qui a programmé ses tentacules avant sa mort. Ses messages préenregistrés annonce des plans contradictoires (Alors qu’il tente de convaincre Spider-Man de redevenir un héros, Octavius parle d’échanger leurs 2 corps, bien avant SUPERIOR SPIDER-MAN). Pourtant, Doc Octopus était assez prévoyant pour préparer un cercueil à l’intention de Parker dans lequel se trouve son costume de Spider-Man classique… Une intervention explicitement présentée comme un deus ex machina. Mais faute avouée n’est qu’à moitié pardonnée. Reconnaitre le côté artificiel du sauvetage bien pratique de Spider-Man par un ennemi mort depuis des lustres ne suffit pas à justifier la scène…

En bref, je considère SPIDER-MAN: REIGN comme un pastiche médiocre de DARK KNIGHT RETURNS. Son propos politique, bien moins maîtrisé que son modèle avoué, me paraît maladroit. Kaare Andrews ne parvient pas à proposer une narration captivante ou même cohérente, et ses personnages sonnent faux à mon sens. Quelques fulgurances, comme une motivation assez intéressante de l’antagoniste, un Homme Sable qui acquiert un peu de profondeur ou le mélange réel/illusion d’un Peter Parker en pleine reconstruction, ne suffisent pas à relever le niveau.

Bien avant Batman: Damned, une ‘stouquette qui a fait scandale, heureusement préservée en VF dans toute sa splendeur !
© Marvel Comics

Est-ce l’amour ou la haine qui mit fin à son règne ?

21 comments

  • Présence  

    Une histoire à laquelle je n’avais mis que 3 étoiles. 😀 Avec le titre Spider-Man fait son Dark Knight. C’est dire si nous sommes en phase. 🙂

    L’Empire est fortement inspiré de Dark Knight Returns : c’est rien de le dire.

    Ce problème de gestion de l’âge touche tous les personnages : il y a très peu de créateurs de comics capable de gérer l’âge et ses caractéristiques. Je suis en train de lire Once & Future, et malgré toute mon admiration pour Gillen & Mora, je trouve que Bridgette tient une forme physique peu crédible pour son âge.

    Jonah Jameson rassemble sa résistance face au pouvoir en place, ce sont surtout des enfants qu’il recrute : comme Dark Knight, bon, c’est vrai, c’était plutôt des individus dans la tranche d’âge 13-20 ans.

    11 septembre 2001 : Kaare Andrews ne dispose pas de la même acuité acerbe que Frank Miller sur les questions politiques.

    Un pastiche médiocre de DKR : je l’avais formulé plus gentiment, mais en phase avec ce que tu en dis.

    Avec un certain aplomb, Kaare Andrews affiche dès les premières pages son ambition de raconter la dernière histoire de Spider-Man à la manière du Dark Knight de Frank Miller. Le début s’inspire librement de l’ambiance du DKR (aussi bien pour les prémices du récit que pour l’aspect graphique), tout en trouvant son ton propre et ses thématiques particulières. Mais passée la première moitié intrigante et bien construite, Kaare Andrews semble perdre le fil de ses idées et se reposer de plus en plus sur les ficelles habituelles des histoires de superhéros. Il s’agit donc d’une bonne histoire de Spider-Man, mais pas d’un récit qui pourrait prétendre jouer dans la cour de DKR. Or Andrews n’arrive pas à choisir entre les 2, c’est-à-dire entre un récit adulte (l’ignoble destin de MJ) avec une composante pamphlétaire sur la société et un récit à destination d’un lectorat venu chercher quelques frissons rapides.

    • JB  

      Je suis plus sévère : je ne trouve pas qu’il s’agisse d’une bonne histoire de Spider-Man, qui n’est que secondaire dans son propre titre et à peine connecté à la réalité.

  • Jyrille  

    Et bien merci JB pour la présentation ! Cela fait longtemps que cette couverture, que je trouve réussie et intrigante, apparaît dans mes pérégrinations, mais je n’avais aucune idée de ce qu’elle pouvait contenir. Je n’ai pas du tout été convaincu par les scans, on dirait que les effets numériques ne sont pas vraiment maîtrisés, et le style de Andrews, auteur que je n’ai jamais lu, a l’air plus à propos dans son 1 %.

    Merci donc pour ne pas me faire regretter cette lecture avec tous les arguments qui s’enchaînent comme autant de coups de massue.

    La BO : je ne connaissais pas, sans plus. Je devrai regarder les paroles.

    • JB  

      Après, cela ne reste que mon avis personnel, je suis certain que des lecteurs avisés m’indiqueront à quel point je n’ai pas compris le brillant scénar d’Andrews 😉

  • Surfer  

    Une mini-série que j’aurais très bien pu lire à sa sortie.
    Les années 2000 étant la période où j’étais redevenu un boulimique de comics.
    Alors je ne sais plus pourquoi cela ne c’est pas fait… Mais je suppose que dans la multitude de choses à lire il devait y avoir plus intéressant.
    Le virage créatif du début des années 2000 était riche en
    lectures sympathiques 👍😉.

    « L’Empire est fortement inspiré de Dark Knight. »

    Je crois que l’auteur à une obsession 😀😀😀.
    Son IRON FIST est aussi très inspiré de l’œuvre de Miller.

    La BO: très Kitch…n’a pas très bien vieilli.
    Mais raccord avec le thème de la mini- série présentée

    • JB  

      Je trouve qu’il y a des cycles dans les comics, qui retrouvent de l’intérêt tous les 20 ans ^^ Les années 80 et 2000 sont pour moi des décennies fastes pour Marvel et DC.

  • Tornado  

    Voilà une mini-série qui est sortie à peu-près au moment où je me suis remis à lire du Marvel (un peu avant que je m’y remette).
    Les récits autonomes sur Spiderman étant très rares, j’avais été tenté. Mais en feuilletant la chose, je l’avais reposée, tandis que j’avais pris son cousin (DOCTEUR OCTOPUS YEAR ONE (article envoyé à Bruce)), mais aussi une autre mini par David Lapham & Tony Harris (UN GRAND POUVOIR) (pas mal) et surtout le mémorable SPIDERMAN BLUE de Loeb & Sale.
    A cette époque, j’avais également lu le commentaire amazone de Présence et ça m’avait conforté dans mes choix.
    L’article d’aujourd’hui se place donc dans une bonne continuité ! 🙂

    Quand on y pense, les années 2000 voyaient pas mal de mini-séries auto-contenues sur Spiderman et son entourage (plusieurs assez sympas sur Venom, Carnage et Toxin par exemple), ainsi que des spin-off géniaux comme les TANGLED WEB et les UNLIMITED.
    Ça a disparu un long moment et puis c’est revenu ces derniers temps… mais pour le pire ! Les SYMBIOTE SPIDERMAN de Peter David sont des purges, idem pour l’abominable LIFESTORY de Zdarsky. J’ai emprunté DE PERE EN FILS à la médiathèque. Je n’ai encore lu que le début mais ça m’a l’air aussi moisi que LIFESTORY…
    Y en a qui aiment apparemment. Comprends pas.
    Bref. Quand ça veut pas…

    La BO : J’avais complètement oublié cette chanson ! De la pop vintage rigolote. Très sympa.

    • Eddy Vanleffe  

      DE PERE EN FILS c’est encore bien plus « éclaté au sol » que LIFESTORY qui se lit quand même…

    • JB  

      Je veux faire confiance à Peter David (malgré la présence de Land), je tenterai un jour les minis sur le symbiote.

      Pour la chanson, je la connais de la série MilleniuM de Chris Carter (finale de la Saison 2), son utilisation m’a marqué ^^

    • Tornado  

      J’ai terminé DE PERE EN FILS. En fait je suis agréablement surpris. C’est pas si mal.
      C’est un elsworld, donc il faut le prendre comme il vient.
      Si on fait abstraction de quelques raccourcis un peu brutaux et faciles, il est assez bien écrit et touchant.
      C’est loin d’être un chef d’oeuvre. Mais entant que récit autonome sur Spiderman, c’est celui que j’ai préféré parmi tous ceux qui sont sortis récemment (les SYMBIOTE et LIFESTORY).
      Contrairement à LIFESTORY, il met en scène des personnages bien caractérisés. C’est beaucoup mieux tourné.
      A posséder dans sa bibliothèque ? Non.
      A lire en médiathèque ? Oui, vraiment. C’est à lire.

  • Eddy Vanleffe  

    Quand j’avais pris ce volume, je l’avais terminé rigolard, en me disant que l’auteur était vraiment un traumatisé de DKR… et même de MIller en général évidemment puisque la couverture à peine inspirée de la mort d’Elektra semblait vouloir faire allégeance à tous les étages à ce bon vieux Miller.
    c’est peut-être ça qui m’a rendu indulgent…à aucun moment on ne sent un auteur qui se « prendrait » pour Miller, non c’est le type qui tente de rendre hommage et c’est blindé de maladresses voir même d’amateurisme quelque part…
    Je voudrais défendre le bouquin parce qu’il ne m’a pas laissé un mauvais souvenir et puis il faut recontextualiser le Marvel de cette époque en pleine révolution « continuity fuck », versions MAX, shock value » etc…
    toutes les histoires atypiques avaient ce parfum de coups de pied dans la fourmilière, cette envie de livre des récits personnels etc…
    mais bien souvent ça tombait quand même à plat et ici…ç’est vraiment invraisemblable essentiellement parce que les choses arrivent parce que l’auteur le veut. donc effectivement la menace,est oubliable, les ages des persos incohérents, Peter est aux fraises sous prétexte de vieillesse.. (il faut dire, que le dessinateur ne la fait pas avoir 50-60 mais bien 75-80 ans, il est complètement décati)
    Bref ça aurait pu , ça aurait du mais c’est la version Canada Dry de DKR

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour JB,

    je ne t’apprendrais rien mais de mon côté j’apprécie cet SPIDERMAN : REIGN. Je pense même que plus je vois des commentaires négatifs dessus, plus j’ai envie de le défendre malgré ses défauts que je ne nierais pas.

    Mieux encore, plus le temps passe, plus je ré évalue à la hausse ce comics de Kaare Andrews.

    Alors oui il ne fait pas mieux que DKR, ce qui me semble d’ailleurs impossible, mais il ne cache pas ses influences. C’est maladroit mais pas putassier ou traitre comme tant d’autres auteurs font avec des œuvres dites cultes.

    On est au milieu des années 2000. DKR commence à peine à être digéré et DKSB en a remis une couche. Andrews fait partie des artistes du renouveau Marvel initié par Quesada and co. Il a tenté. Il c’est un perdu en route mais au moins il a essayé quelque chose de nouveau sur le personnage, de surprenant même. Et puis c’est hors continuité, élément à prendre en compte (comme pour DKR même si DC a tout fait ensuite pour s’y rattacher)

    Graphiquement Kaare Andrews est un caméléon et SPIDERMAN : REIGN est peut être sa meilleure production.

    Maintenant pour ce touche à tout canadien (il fait également du cinéma en tant que réalisateur), l’écriture n’est pas, en effet, au niveau de sa patte artistique. On trouve également des défauts d’écriture à IRON FIST et RENATO JONES. Mais la proposition sur SPIDERMAN REIGN reste très acceptable et on a vu largement pire après et avant.

    comme DKR, SPIDERMAN REIGN est un bon Elseworld ou What if proposant une tranche de la vie de Spider-Man finalement peu abordée. JM Straczynski a également proposé un futur chaotique et sombre à Peter dans AMAZING SPIDEMAN #500. C’est plus respectueux du personnage mais cela ne va finalement pas bien loin.

    Donc un comics que je défends.

    • Présence  

      C’est hors continuité : j’avais pris ça comme un projet dans la famille The End, effectivement hors continuité.

      Graphiquement Kaare Andrews est un caméléon : je suis également très impressionné par la force des ses compositions, de couverture, comme de planche, et j’ai suivi sa carrière pour ça. J’ai beaucoup aimé Iron Fist, la série de couvertures qu’il avait faites pour Hulk (#38 à #54), l’histoire d’Astonishing X-Men avec Warren Ellis (Xenogenesis), Renato Jones (excellent) et E-Ratic fut une lecture bien divertissante.

      https://www.babelio.com/livres/Andrews-E-Ratic/1347343/critiques/2748475

      J’attends avec impatience le recueil de la minisérie Amazing Fantasy qu’il a réalisée.

      • Fletcher Arrowsmith  

        Dans AMAZING FANTASY il retombe dans ses travers scénaristiques. Là encore il s’affranchit volontairement de la continuité (ce qui ne m’a pas dérangé outre mesure) donc si on essaye d’y trouver une logique, c’est la déception assurée. Néanmoins le récit ne tient quand même pas ses promesses. SPIDERMAN : REIGN est largement au dessus, il n’y a pas photo. Graphiquement c’est très beau.

        J’ai bien apprécié également E-RATIC, une autre façon de jouer avec SPIDER-MAN et Peter Parker jeune.

    • JB  

      Je trouve son Iron Fist assez proche de Elektra Lives Again. Mais sinon, j’ai assez aimé cette série d’Andrews (même si elle a le malheur de venir après IMMORTAL IRON FIST)

  • Bruce lit  

    Un Bullshit Detector très gentil quand même (il faut que je te donne des leçons de Fiel JB) mais construit et argumenté.
    Kaare Andrews m’avait épaté graphiquement sur Renato Jones, beaucoup moins en tant que scénariste. Tu m’as presque donné envie de le lire car des idées semblent assez intéressantes. Mais si le mépris des vies humaines prévaut désormais comme chez tous les supers slips sales de Marvel, je passerai outre. Intrigué que Fletch en ait un point de vue opposé au tien quand même. Facilement trouvable en bac à soldes. On verra en fonction de mon humeur.

    La BO connaissais pas. Sympathique. Mieux vaut par contre ne pas avoir l’image. Attitude, look, tout y est…

    • Fletcher Arrowsmith  

      Je l’ai ressorti pour en faire une nouvelle lecture me disant que j’étais peut être sous l’influence d’un liquide houblonné les fois précédentes, étant à priori seul contre tous.

      Tant que j’y étais, mes sympathiques mimines ont croisé sur mon étagère Spider-man, SPIDER-MAN BLUE et SPIDERMAN/DOCTOR OCTOPUS : YEAR ONE.

      Zou plein de lecture pour mes soirées cette semaine.

      Article bien utile donc.

      LA BO (que j’ai pu enfin écouter) : pas mon truc. Tu m’as déjà eu avec FOREVER YOUNG d’ALPHAVILLE que je me suis procuré depuis. Pas deux fois.

      • JB  

        Tant mieux si cet avis donne envie de lire ou relire l’album et d’autres histoires, le monde serait triste si la pensée était uniforme.
        Il y a eu une Octopus-mania au moment de Spider-Man 2 : je pense encore à 2 autres mini-séries parues en magazine, la première où un photographe jaloux de Parker n’hésite pas à collaborer avec Otto, l’autre dans laquelle Octavius prend sous son aile un jeune scientifique.

        • Fletcher Arrowsmith  

          SPIDER-MAN/DOCTOR OCTOPUS : OUT OF REACH par Colin Mitchell et Keron Grant

          et

          SPIDER-MAN/DOCTOR OCTOPUS : NEGATIVE EXPOSURE par Brian K. Vaughan et Staz Johnson (un des rares BKV que je n’ai pas lu)

  • JP Nguyen  

    Celui-là, je l’avais téléchargé à l’époque et après l’avoir lu, je n’avais pas été intéressé par l’acheter en format papier.
    J’y avais perçu de bonnes intentions et un pitch intéressant, DKR à la sauce Spidey, mais l’exécution et le développement ne sont pas aboutis et l’ensemble laisse un sentiment d’inachevé ou de gâteau démoulé trop chaud, je ne sais pas.

  • Kaori  

    Je ne lisais plus de comics à l’époque, je découvre donc aujourd’hui cette œuvre que tu ne donnes pas envie de lire !

    Merci pour le résumé et la présentation 🙂

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