Soumets-toi ! (Conan : La fille du géant du gel)

Conan le cimmérien 4 – La fille du géant du gel par Robin Recht

Article de PRESENCE

VF : Glénat

1ère publication le 14/05/19 -MAJ le 26/01/20

Qui a le dessus ?  © Glénat

Qui a le dessus ?
© Glénat

Ce tome est le quatrième dans une série d’adaptation des romans de Robert Erwin Howard mettant en scène le personnage de Conan. La première édition date de 2018. Elle compte 68 pages de bande dessinée. L’adaptation a été faite par Robin Recht qui a réalisé l’adaptation du texte, les dessins et la mise en couleurs. Il s’ouvre par une page d’introduction rédigée par Michael Moorcock, créateur du concept de champion éternel et auteur de romans comme par exemple la série Elric . Il se termine avec un texte de 2 pages rédigé par Patrice Louinet, revenant sur la genèse du texte de Robert E. Howard et son contexte de publication, ainsi que par 4 illustrations pleine page de Recht, et une de Mathieu Laufray.

Dans des montagnes enneigées, sur un sommet, une jeune femme a perçu l’approche des guerriers, une troupe d’hommes du Nordheim. Elle pense à cet affrontement rituel qui se déroule au premier soleil après l’hiver, entre les Aesirs et les Vanirs, une lutte sans trêve, ni merci, sans vainqueurs n vaincus. La troupe menée par Jarl Niord arrive devant un groupe de guerriers morts sur la neige ensanglantée. Ils interrogent le dernier survivant qui indique que Heimdul (seigneur des Vanirs) est déjà en train de combattre sur le lac gelé. Les guerriers Aesirs se moquent du prisonniers, se soulagent sur lui et le laissent attaché pour qu’il soit dévoré par les loups.

La troupe de guerriers Aesirs poursuit son chemin vers le lac gelé, sous les flocons de neige. Gorm et un autre se disputent pour savoir quel guerrier sera le plus valeureux et lequel la fille du géant du gel (une déesse) va choisir. Grom affirme que c’est sans doute Heimdul, un Vanir, qui sera le plus fort, ce qui irrite fortement son interlocuteur. Sur le mont Odroerir, une jeune femme rousse, uniquement vêtue d’un pagne, une sorte de voile transparent, observe de très loin l’affrontement sur le lac gelé, avec 2 ours blancs énormes à ses côtés, ses frères. Sur le lac, l’affrontement est d’une violence inouïe, la glace devenant rouge de sang, les guerriers mourant les uns après les autres dans un carnage terrible. La déesse à la chevelure rouge se repaît de ce spectacle, convaincue que Heimdul sortira vainqueur, par sa haine ancestrale des Aesirs, par sa fureur dans la mêlée. Elle sent le désir monter en elle, alors qu’elle s’imagine déjà le conduire sur l’Odroeir. Mais parmi la pulsation des battements de cœur, elle en distingue un nouveau qu’elle ne connaît pas, un ours parmi les loups, un seigneur de la guerre.

Dans une contrée inhospitalière  © Glénat

Dans une contrée inhospitalière
© Glénat

Suite à l’arrivée d’une partie des droits dans le domaine public, l’éditeur Glénat a mis en chantier une série d’adaptation des aventures de Conan par différentes équipes de créateurs. Robin Recht s’est fait remarquer peu de temps auparavant pour sa participation à l’adaptation en BD de ELRIC avec Julien Blondel, Didier Poli et Jean Bastide. Ici, il a choisi d’adapter un texte assez court de 1953, celui écrit par Robert E. Howard où Conan est le plus jeune. Ce n’est pas la première fois que ce texte est adapté en bande dessinée, le lecteur ayant déjà pu lire la version réalisée par Barry Windsor Smith & Roy Thomas, et publiée par Marvel en 1971. L’horizon d’attente du lecteur réside dans une adaptation par Recht, et pas une simple mise en images. Il est donc légitime que l’auteur ne reprenne pas tous les éléments de la nouvelle originelle (par exemple le nom de la fille du géant du gel n’est pas mentionné) et qu’il en donne son interprétation, en accentuant un point de vue, qu’il en fasse une lecture orientée. D’emblée, le lecteur retrouve bien les conventions de genre qu’il est venu chercher : des barbares qui s’affrontent à l’épée dans une époque mythologique, en faisant assaut de puissance virile. Il se rend vite compte que l’auteur transcrit avec respect les caractéristiques de Conan : il retrouve bien Conan tel qu’il le connaît, l’apprécie, le personnage qu’il est venu chercher.

Robin Recht ne réduit effectivement pas son adaptation à une mise en images servile. Il décide de développer son interprétation personnelle suivant 3 axes : la dimension sexuelle du comportement d’Atali (la fille du géant du gel), la violence des affrontements physiques, et de manière sous-jacente la personnalité de Conan. La première fois que le lecteur aperçoit Atali, il s’agit d’un dessin en double page, un très gros plan centré sur son regard, avec des mèches de cheveux volant devant. En page 13, il découvre une jeune femme svelte et rousse, dépourvue de corsage (bodice dans la nouvelle) avec uniquement un fin voile transparent retenu par une fragile ceinture. Robin Recht embrasse la dimension sexuelle du récit en la rendant explicite.

Le jeu de la séduction  © Glénat

Le jeu de la séduction
© Glénat

La jeune femme est quasiment nue. Elle adopte des poses lascives pour exciter le désir de Conan, jusqu’à se pencher en avant en lui tournant le dos pour qu’il est une vue dégagée sur sa croupe. Recht ne masque pas la nudité d’Atila, et représente ses seins, ses fesses et sa toison pubienne, sans verser dans la pornographie, sans gros plan ou jambes écartées. Il la représente également en train de se caresser, jouissant littéralement de la souffrance et de la mort des combattants. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que cette explicitation visuelle du désir sexuel est superflue ou de mauvais goût, ou alors que Recht refuse l’hypocrisie pudibonde pour transcrire la force de cette pulsion sexuelle. Atila passe alors du stade d’allumeuse de talent à l’incarnation de ce désir. Conan est soumis à la brutalité vicieuse de cette pulsion sexuelle capable de faire perdre la raison par son intensité irrépressible.

L’une des conventions du genre Heroic Fantasy réside dans les affrontements physiques à l’épée, ou avec toute autre arme tranchante, entre des hommes puissamment musclés, tranchant dans le vif sans arrière-pensée. C’est l’une des caractéristiques qui en fait une littérature d’évasion cathartique. De fait la violence fait son apparition dès la page 8, avec la lame d’une épée ensanglantée. En page 9, le lecteur voit un individu attaché à un arbre, son corps ensanglanté, des cadavres dans la neige elle-même maculée de rouge. Les dessins ne sont pas extrêmement descriptifs dans le gore, ils se cantonnent plus sur une impression générale. Cette approche visuelle est confirmée par les 2 cases s’étalant sur la largeur de la double page 14 et 15, avec des silhouettes représentées en ombre chinoise s’affrontant brutalement, maculées de tâches rouge sang pour figurer les blessures. La composition est époustouflante et transcrit avec force le carnage.

À la frontière de l'abstraction et de l'expressionnisme  © Glénat

À la frontière de l’abstraction et de l’expressionnisme
© Glénat

En page 18, la silhouette en ombre chinoise de Conan se détache sur le fond rouge pour une impression massive, faisant comprendre son triomphe sur le champ de bataille au milieu de la boucherie. Le combat au corps à corps qui s’en suit entre lui et Heimdul est tout aussi sauvage et sanglant, toujours sans recourir à des descriptions gore. Le lecteur prend conscience que Robin Recht joue avec les onomatopées, augmentant la taille de leur police. Il va jusqu’à réaliser une case en camaïeu à base de rouge Bordeaux et de rouge Sang de bœuf, avec 5 énormes Tchak ! comme uniques éléments sur cette case. L’artiste joue ainsi avec les bruitages, du râle de jouissance d’Atali en page 43, aux battements de cœur envahissant peu à peu les planches de la page 48 à la page 58. S’il est coutumier de ce type d’utilisation des onomatopées, le lecteur se dit que l’auteur aurait travaillé plus son lettrage pour des effets visuels encore plus saisissants, à l’instar de ceux que peuvent créer des lettreurs comme Ken Bruzenak ou Dave Sim.

Ainsi Robin Recht donne une dimension mythologique aux affrontements physiques en tirant ses dessins vers le conceptuel, entre art abstrait (des cases prenant leur sens dans le rapport qui les lie à leur voisine) et impressionnisme sauvage. En insistant visuellement sur le comportement sexué d’Atila et sur la sauvagerie des combats, l’auteur met en parallèle le plaisir sexuel et la mort, entremêlant Éros & Thanatos, sans avoir à utiliser de mots. Le lecteur suit les rebondissements sans surprise de l’intrigue (surtout s’il en a déjà lu une autre version, l’originale ou une adaptation en BD), tout en se laissant subjuguer par la force graphique des pages. Il éprouve la sensation de lire un conte adulte, jusqu’à venir à en oublier le personnage principal.

Peut mieux faire pour le lettrage  © Glénat

Peut mieux faire pour le lettrage
© Glénat

Pourtant, Conan est bien au cœur du récit, à la fois la proie de la fille du géant du gel, à la fois un homme refusant de se soumettre à la volonté de cette femme, ne succombant pas à son appétit sexuel. En effet l’auteur brosse un portrait un creux du cimmérien. Il n’insiste pas sur le fait qu’il soit un étranger parmi les Aesirs et les Vanirs, ou qu’il se retrouve sur un territoire plus au Nord que la Cimmérie, ou encore qu’il n’ait probablement pas 20 ans. Il laisse le lecteur se faire une idée par lui-même du caractère d’un individu qui se comporte comme Conan, qui réagit de cette manière. Conan se bat aux côtés des Aesirs, et Atali indique qu’il est un ours parmi les loups. Il est donc à sa place sur ce champ de bataille, au cœur de ce massacre.

Par la suite, Conan déclare à Heimdul qu’il va le tuer, une phrase simple et concise. Il ressent pleinement les avances explicites d’Atali et y répond en la pourchassant dans les bois enneigés, mais sans pour autant passer à l’acte. Il dispose d’une maîtrise de soi qui lui permet de se contenir et de ne pas se comporter comme l’attend Atali. Dans une séquence terrifiante dans l’eau glaciale, il s’extirpe des victimes d’Atali, refusant de se soumettre, de partager leur sort. Il s’agit d’une nouvelle preuve de sa force de caractère, de sa volonté inflexible. Il en est encore de même dans le dernier affrontement, refusant toute forme de soumission, d’atteinte à l’intégrité de sa personnalité. Conan refuse toute compromission de ses valeurs, toute tentative de se voir imposer une volonté à laquelle il n’aurait pas consentie, de mettre en péril son esprit, même s’il doit le payer de sa vie. Le lecteur peut y voir l’expression jusqu’auboutiste d’une indépendance absolue, d’un besoin vital d’autonomie qui passe avant la satisfaction de tout autre besoin, à commencer par les pulsions qu’elles soient vitale ou sexuelle.

En pleine nature  © Glénat

En pleine nature
© Glénat

Le lecteur ressort de cette interprétation de la nouvelle de La fille du géant du gel, sous le charme d’une narration visuelle personnelle et ambitieuse, n’hésitant pas à faire de la place aux dessins, à commencer par 5 dessins en double page, et 1 en pleine page. Il éprouve à la fois la sensation d’avoir lu une vraie histoire de Conan, à la fois d’avoir une interprétation du personnage. Il a apprécié la démarche crue de l’auteur refusant le tiède, en phase avec Conan. Il est aussi possible qu’il ressente comme un petit manque, comme si les pages révélaient toutes leurs saveurs au premier coup d’œil, sans receler rien d’autre.

À l’évidence, Robin Recht a profité de l’occasion qui lui est donné pour interpréter l’histoire de Robert E. Howard en fonction de sa propre sensibilité, pour en donner sa vision à la fois par des images et une narration visuelle fortes, à la fois en développant les thématiques qui lui importent. En cela, ce tome est une réussite, tenant le pari d’une version personnelle d’un personnage ayant pourtant déjà été maintes fois adapté, y compris par des artistes de talent. Il reste possible que le lecteur trouve l’exercice virtuose sans qu’il n’enrichisse le récit originel de Robert E. Howard.

Un spectacle en cinémascope  © Glénat

Un spectacle en cinémascope
© Glénat

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En 2018, Glénat se lance dans un pari fou : confier les récits légendaires de Conan souvent magnifiés par les comics books à des frenchies pour une revisitation ! Robin Recht hérite de LA FILLE DU GÉANT DE SEL. Présence en décortique les qualités mais aussi les quelques lacunes chez Bruce Lit.

La BO du jour : en plus de cette maudite rouquine, Conan pourra t’il surmonter le poids du vent ?

87 comments

  • Matt  

     » le lecteur se dit que l’auteur aurait travaillé plus son lettrage pour des effets visuels encore plus saisissants, à l’instar de ceux que peuvent créer des lettreurs comme Ken Bruzenak ou Dave Sim. »

    Wooah l’autre éh ! Si c’est pas une preuve que vous êtes 10 fois plus sévères avec le franco belge…
    On met 5 étoiles à du vieux Stan Lee mais là attention le lettrage pourrait être meilleur !^^
    Dès que vous sortez du comics industriel, vous cherchez la perfection ailleurs. Les pauvres auteurs français n’ont pas le droit à l’erreur.

    Nan moi j’ai rien à reprocher, la BD envoie du lourd, c’est la grande classe.
    J’ai été surpris par l’histoire du géant Ymir qui est quasiment reprise des légendes scandinaves. Certes Conan puise un peu partout dans la mythologie pour alimenter son univers fictif mais je me demande si Howard allait si loin dans la reprise des mythes.

    Pour info chez les nordiques, l’univers était à la base fait de glace et de feu, et la vache primordiale Audhumla (oui, oui, une vache) a nourri le premier géant Ymir avec ses rivières de lait. Ymir est l’ancêtre d’Odin et ses frères. Et un peu comme dans la mythologie grecque, les fils (ou petit fils) finissent par tuer le père^^ Odin et ses frères ont utilisé le corps d’Ymir pour créer la Terre ; sa chair remplit Ginnungagap, ses cheveux devinrent des arbres, son sourcil devint Midgard, et ses os se changèrent en montagnes, etc.

    • Présence  

      Le lettrage – Mon regard s’est arrêté sur le lettrage parce que l’auteur en fait un support pour raconter sur plusieurs pages, c’est lui qui le met au premier plan comme outil de narration. Il ne s’agit pas d’une erreur de l’auteur, mais d’un ressenti de ma part. Il est vrai aussi que mon parcours de lecture m’a rendu plus sensible aux possibilités graphiques du lettrage ce qui explique ma remarque. Ceci ne m’a pas empêché de mettre 4 étoiles, ce qui correspond à mon plaisir global de lecture.

      Merci beaucoup pour le développement sur la mythologie, car j’avoue que je n’ai jamais croisé de référence à Audhumla.

      • Matt  

        Ah et elle s’appelle Atali, pas Atila^^
        Désolé de te corriger, ne le prends pas mal.

        • Présence  

          Ah zut ! Je me suis pourtant relu 3 fois en prenant des notes pour éviter de me tromper. Visiblement mon étourderie m’a joué des tours.

  • pascal erhard  

    Conan est malgré tout guidé par son appétit sexuel, du moins au début de sa poursuite. Il est clair aussi qu’un étrange jeu de séduction (chat/souris) se dessine au fil des pages, mais le rôle de chaque protagoniste reste flou. Ainsi, Atali, sous une apparence de jeune adolescente, possède toutes les caractéristiques de la femme fatale. Il y a une forme de perversité chez elle, notamment quand Conan manque de finir noyé par ses anciens prétendants et qu’elle se livre à une séance d’onanisme (un tantinet complaisante). Il ne faudrait pas oublier non plus que Conan finit par agresser sexuellement la jeune femme. Il ne cède donc pas tout de suite à ses appétits sexuels, mais son hubris, sa volonté de fer ne sont pas les seuls éléments motivant la poursuite. Le mot « fidélité » revient souvent quand on lit les chroniques concernant les albums Glénat. Or, si l’on se fie au paratexte de la collection, on peut douter que Howard ait forcément apprécié cette érotisation de sa nouvelle, mais c’est une bonne chose que Robin Hecht ait donné sa propre version de l’histoire. Notons enfin que la préface de Moorcock est d’une bêtise crasse, prétendant que l’école française, plus intellectuelle, est mieux préparée pour adapter le Cimmérien. L’intérêt de ce genre d’entreprise n’est pas, à mes yeux, de gravir un podium, mais de proposer une alternative intéressante (ou pas selon les goûts) au corpus d’origine. D’ailleurs, les références graphiques à l’école américaine ne manquent pas dans cet EXCELLENT album : l’illustration « en pleine nature » montre une certaine filiation avec le 300 de Frank Miller, les deux ours qui flanquent la jeune déesse sont une référence évidente à une célèbre illustration de Frazetta et Atali elle-même rappelle énormément certains personnages de Terry Moore.

    • Bruce lit  

      @Pascal
      Hello !
      N’ayant jamais rien lu de Moorcock (bouuuuuh) ni beaucoup de Conan, j’ai trouvé à défaut de bêtise, que Moorcock y allait fort en besogne en déconsidérant 60 ans d’adaptation comics du Cimmerien. A quel personnage de Moore pense-tu ?
      @Présence : Merci pour ce retour. Pour ma part cette expérience de lecture m’a ramené à mes premiers Thorgal d’avantage par l’ambiance que pour l’histoire . J’ai beaucoup aimé cette poursuite infernale dans le désert glacé. Le lettrage ne m’a pas choqué plus ça. Concernant la séquence citée, je me demande s’il n’y a pas là un clin d’oeil au Spider-Man de Mc Farlane et son Doom Doom Doom. Une autre sorcière qui avait aussi obsédé Peter parker.

      • Matt  

        Tiens je n’ai même pas lu la préface.^^

        C’est vrai que j’ai pensé aux tambours du combat de Spidey contre le lézard.
        Mais après je n’aime pas trop relever ces références. Ou alors je dis juste que ça m’y fais penser, mais je n’aime pas suggérer que l’auteur s’est inspiré de ça. Il y a peut être plein d’autres BD qui ont utilisé cette approche, ou peut être que ça lui est venu tout seul.

        En rapprochant tout des comics, on finit par les mettre un peu trop sur un piédestal selon moi^^ Et même s’ils ne méritent pas d’être méprisés, ce n’est pas une raison pour leur attribuer toutes les bonnes idées du monde.
        C’est notre expérience et culture comics, alors on y voit des parallèles, mais c’est l’aspect de la littérature comparée que je n’aime pas : elle est subjective, et c’est un peu présomptueux de supposer que tout le monde s’est inspiré des comics. C’est peut être une coincidence, ou peut être existe-t-il des BD de Rahan ou de Conan, ou de bidule ou truc, qui utilisaient déjà ce lettrage avec cet effet tambours. Peut être même que McFarlane avait pioché l’idée ailleurs aussi.
        Comment savoir ?^^
        Les rapprochements, c’est bien. Les affirmations, moins.

        • Présence  

          Je partage entièrement ton avis sur le pointage des références. En tant que lecteur, je sais que ma propre bibliothèque de références est limitée et que j’en rate plein, par exemple quand il s’agit de références cinématographiques. Pareil, je me vois mal en train de projeter mes références comics sur des auteurs qui n’en n’ont vraisemblablement jamais lus. Tout comme toi, je pense que les coïncidences peuvent exister, que le cheminement créatif de deux auteurs peut aboutir à des idées similaires.

      • Présence  

        @Bruce – Merci de m’avoir prêté cette BD que j’avais envie de lire, sans avoir envie de l’acheter. Le lettrage ne m’a interpellé que parce que j’y ai déjà prêté attention dans d’autres BD/comics où l’artiste le transforme en élément visuel intégré au dessin, ou alors dessine les lettres de manière à transmettre un ressenti (il faut voir le lettrage de Cerebus quand il rote pour le croire 🙂 ).

    • Présence  

      @Pascal – Atali possède toutes les caractéristiques de la femme fatale… et je dirais même de la garce pour rester poli. C’est une véritable allumeuse servant d’appât pour son père. Je ne me souviens pas non plus d’un tel degré d’érotisation dans les écrits d’Howard, mais j’ai trouvé cette interprétation très cohérente. Merci pour la remarque sur Frank Frazetta : je n’y ai pas pensé tout seul, mais elle m’apparaît maintenant comme une évidence. Comme toi, j’ai ressenti cette filiation ou l’influence de Frank Miller par moment.

  • pascal erhard  

    @Bruce : C’est plus une impression générale, les traits du visage notamment. Disons que la première fois que j’ai vu Atali, j’ai vraiment eu l’impression de voir un personnage de Terry Moore faire une apparition. Peut-être un hommage du dessinateur…
    Je suis sans doute un peu sévère avec Moorcock, d’autant qu’une partie de ses louanges envers l’école franco-belge doit être contractuelle. Mais oui, je suis d’accord, et il n’est pas le seul à vouloir faire table rase de ce qui a précédé concernant Conan. Cela étant, Moorcock est un excellent écrivain, du moins si je me fie à mes quelques lectures (Elric et ses avatars, mais aussi ses nouvelles).
    Mais bon, si on veut être méchant envers l’école américaine, il suffit de lire Savage Avengers #1…

  • pascal erhard  

    @Matt : J’aime bien l’expression « Lightning and corpses » de Warren Ellis pour définir tout travail artistique. Les « cadavres » en question sont les références, conscientes ou non, que chaque auteur et/ou artiste dissémine dans son travail. Tu parles de subjectivité en matière de littérature comparée, mais c’est oublier un peu vite que les auteurs dévoilent souvent, dans leurs carnets, leurs journaux, les oeuvres qui ont eu une influence. L’univers des comics n’est pas le seul à se nourrir de ce qui a précédé. C’est une constituante de l’Art en générale de copier, piller, rendre hommage à ou contester ses prédécesseurs. « l’éclair » qui vient transcender l’ensemble, c’est la part d’inspiration, la Muse ou dieu sait quoi encore qui nous permet de créer du nouveau en se nourrissant de l’ancien. Il n’est peut-être pas toujours utile de connaître ces références pour savourer CERTAINS titres, mais c’est une source de plaisir, du moins en ce qui me concerne.

    • Matt  

      Ah oui mais chacun s’inspire d’autres, ça ne me pose pas de souci.
      Et quand la référence est avouée, pas de souci pour la citer.
      Junji Ito a déclaré lui-même avoir été inspiré par Kazuo Umezu et Lovecraft. Donc je ne me gêne pas pour le dire^^
      Mais quand c’est une supposition du lecteur sans fondement, je préfère qu’on s’en tienne à un rapprochement plutôt qu’une affirmation de docteur ès comics^^

    • Présence  

      C’est une très belle expression, à la fois très imagée, à la fois très parlante.

  • Tornado  

    J’y vais carrément à reculons avec cette collection (le premier – La Reine de la Côte Noire – était pas mal sans plus, avec un graphisme très limite). Mais là, l’approche conceptuelle, la grande qualité des visuels, le travail d’adaptation personnel et tout ça… Je dirais que mon intérêt est extrêmement élevé pour le coup.

    Puisque Bruce parle de la sensation de retrouver une histoire de Thorgal, je rappelle que j’avais eu la même en lisant les premiers arcs du run de Busiek & Nord dans la série Dark Horse. Et j’avais adoré ça; Encore un argument qui met l’eau à la bouche…

    Bravo à Présence pour avoir encore réussi à décrire brillamment le travail de l’auteur sur le terrain de l’approche artistique.

    Pour revenir sur la discussion engagée par Matt, pour moi les références sont carrément un plus de lecture, et je m’y attache énormément. J’écris souvent que tel ou tel élément est une référence à telle ou telle oeuvre. Même si j’ai conscience que l’auteur ne l’a peut-être pas fait à dessein, je pense très généralement qu’il est probable (probable ne veut pas dire certain, juste probable !) qu’il l’ait quand même fait plus ou moins inconsciemment.
    Quand j’énumère toutes les références que je perçois dans les oeuvres réalisées en collaboration entre Jeph Loeb & Tim Sale, elles sont tirées d’oeuvres tellement universelles que pour moi le lien est une évidence. Par exemple.

    • Matt  

      Je n’ai lu aucun autre tome de cette collection. Je les ai feuilletés sans être spécialement intéressé. Mais ce tome là tu peux foncer !
      Sauf si ça te dérange d’avoir un chiffre 4 marqué sur la tranche sans avoir les autres tomes^^
      Mais les tomes sont indépendants.
      Toujours pas lu le run de Wood ? J’ai peur de ton avis, tu vas me démolir mon article si t’aimes pas…

      Oui les références c’est cool, moi je parle juste d’humilité dans la façon d’en parler. Parce qu’on n’a pas tous la même culture BD. Rapprocher tel ou tel truc de ce qu’on connait, ça peut être sectaire ou réducteur. Ou juste à côté de la plaque. Sauf si on estime tout savoir et tout connaître et être persuadé que la référence ne peut pas venir d’autre chose. Mais là on a déjà la grosse tête hein^^
      Je sais pas, mais imgine qu’un auteur veuille faire référence au Frankenstein de Mary Shelley mais qu’on ait jamais lu le bouquin et qu’on déclare « ah là il fait référence à Hulk et Bruce Banner de Stan Lee »
      Euuh…ouais…
      ça fait gros naze qui étale sa culture limitée.^^

    • Matt  

      ça rejoint la bonne vieille expression « la culture c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale »^^
      Ou même « moins on a de connaissances, plus on a de certitudes »

    • Présence  

      @Tornado – Ayant feuilleté les autres tomes, je n’avais pas été attiré par le travail d’adaptation visuelle non plus, et mon intérêt pour les histoires est amoindri par le fait que les connais déjà. Toujours aussi curieux de nature, j’avais feuilleté celui-ci, et comme le disent plusieurs personnes dans la discussion, la différence se fait immédiatement sentir en termes d’ambition artistique avec celui-ci.

      • Présence  

        C’est gentil, mais pour que je replonge dans du Conan, après des dizaines d’épisodes de la série initiale Marvel, quelques Savage Sword of Conan, et la majeure partie des récits écrits par Robert Ervin Howard, il faut vraiment un parti pris affirmé dans l’adaptation pour que j’ai envie d’y retourner… ce qui est donc le cas de cette adaptation par Robin Recht.

  • Kaori  

    C’est « semaine Conan », c’est ça ?

    J’avoue que je préfère lire Présence qui nous raconte une histoire de Conan que de lire du Conan tout court.
    Que je n’ai jamais testé, hein. Mais l’héroïc fantasy, à part Willow et les Hobbits, c’est pas du tout mon truc.
    Peut-être est-ce dû à ma petite taille… 😉

    Sinon je comprends le propos de Matt, à part si l’auteur le dit, je trouve qu’on ne peut pas savoir s’il s’est inspiré de telle ou telle oeuvre, et c’est d’autant plus vrai dans les comics vu le nombre qui en sort chaque semaine.
    Qui peut dire qui a eu l’idée en premier ?
    Bon, j’avoue que je ne connais tellement pas les références de BD que je ne pourrais pas faire de rapprochement.
    Pourtant en musique, je suis capable de le faire, mais pas de dire « il s’est inspiré de ». Plutôt « on dirait du » ou « on reconnait la mélodie de ». Y a quand même quelques évidences.
    Donc oui j’aime plus l’humilité pour nuancer les propos, mais je n’ai pas l’impression que Présence ait fait de telles affirmations. Du moins ça ne m’a pas choquée.

    Et une dernière remarque : effectivement, Présence, tu as laissé passer quelques Atila au milieu de ton article. Pas bien grave, on s’y retrouve quand même 🙂

  • Présence  

    Je préfère lire Présence qui nous raconte une histoire de Conan… Je rougis du compliment à l’abri derrière mon écran d’ordinateur, mais ce n’est pas l’effet recherché. 🙂

    Atila : je plaide coupable. J’ai beau me relire 3 fois en laissant passer un jour ou deux entre, il reste toujours des fautes.

    • Kaori  

      Pour les coquilles, je ne te juge pas, ça m’arrive fréquemment alors que je suis pourtant quasi une experte en orthographe, mais que veux-tu, au bout d’un moment, quand le texte est trop long, on voit flou !

      Pour l’effet recherché, eh bien j’aurais presque pu être intéressée, au vu des images, mais non. Le survivant attaché à un arbre a suffi à me convaincre que non, ce n’est vraiment pas pour moi !

      • Eddy Vanleffe  

        Kaori tu me fais penser que s’ils adaptent la nouvelle « Une sorcière viendra au monde » dans laquelle Conan est coulé à ce fameux arbre, je me laisserai tenter aussi…
        C’est une de mes nouvelles préférée de tout le cycle, avec Le dieu dans l’urne qui voit Conan fuir comme un galopin…

  • Eddy Vanleffe  

    Un jour je serai capable de décrire ce qui me déplaît dans la plupart des franco- belge mainstream…
    sans doute le fait que malgré la belle couverture et le packaging qui te fait croire que c’est de l’or en barre, c’est pas mieux qu’un bon vieux manga ou comics ou n’importe quoi.
    J’avais un pote qui parlait de bds bonnes à offrir…
    maintenant j’en lis plein aussi…
    grâce à vous j’avoue puisque tout ce que j’ai lu viens d’ici
    Ceci dit, celui là me parait être au dessus de la mêlée… de par le matériau de base avec ce Conan blessé aux hallucinations libidineuses assez étranges donnant au récit une structure totalement hors norme.
    Mes Conan de j’ai lu sont mes trésors de lycéen je les adore…
    mon frère a le tome sur Belît qui n’a pour moi aucun intérêt…oui Conan n’est pas décrit en pagne à longueur de temps, il devrait porter des vrais armures qui ont réellement existé..bla bla bla si c’est pour en faire un perso cartoony, on s’en fout d’avoir des fringues réalistes à la limite…
    Je sais pas sur cette collection , on sent sur les premiers tomes une sorte d’envie de vengeance à propos des premières adaptations, un volonté de « réparer » qui m’a tout de suite rebroussé le poil…
    une alternative pourquoi pas, mais ça me paraissait agressif et je me suis détourné…
    celui-là est tellement beau par contre, qu’on est irrémédiablement tenté…
    j’hésite…

    • Présence  

      Malgré la belle couverture et le packaging qui te fait croire que c’est de l’or en barre – Cela retranscrit exactement la sensation que j’ai déjà pu avoir pour certaines bandes dessinées franco-belges.

      J’ai feuilleté les autres tomes, et lu celui-ci sans idée préconçue, sans impression de volonté de réparation, mais sans réussir non plus à m’abstraire de la comparaison avec John Buscema ou Barry Windsor Smith, ce qui fait que j’ai reposé les autres du fait d’une narration visuelle trop classique à mes yeux.

    • Matt  

      « Malgré la belle couverture et le packaging qui te fait croire que c’est de l’or en barre  »

      Mais franchement le problème vient de vous, hein.
      ça vous fait croire que c’est de l’or en barre ? Pourquoi ? Parce que c’est bien dessiné ? Et au final « oh zut c’est pas mieux qu’autre chose » Mais les autres choses, vous aimez bien non ? Alors pourquoi là ça ne passe pas ? Parce qu’on vous a vendu ça comme un chef d’œuvre ? Mais qui ?
      Les dessinateurs devraient faire un boulot de merde pour que vous n’ayez pas l’impression que c’est de l’or ?
      Vous êtes bizarres hein. Et du coup super exigeant envers un genre qui ne prétend pourtant pas réinventer la roue (sauf dans vos esprits)
      C’est comme pour la musique ?^^ Des gens vous ont dit que le franco belge c’était de la vraie BD donc maintenant vous avez une dent contre ?

      • Présence  

        En y réfléchissant grâce à tes observations, je crois que ma réaction est provoquée par 2 facteurs : une réaction épidermique (et effectivement irrationnelle) au bel emballage marketing perçu comme une tromperie a priori, un investissement émotionnel découlant du plaisir de la découverte des BD étant enfant, l’adulte en moi voulant retrouver une intensité de plaisir similaire. Du coup, ce n’est pas mieux qu’autre chose (formulation très juste) provoque une déception affective irrépressible.

        • Matt  

          Mais quel « bel emballage » ? On a de beaux comics aussi, non ? En général en France on aime bien soigner le look des livres, c’est tout.
          C’est le format 24×32 ?
          Parce que bon…techniquement on pourrait même dire que le comics a eu droit à du papier glacé avant le franco belge, dès les années 90.
          Après ouais…Panini fait des jaquettes moches, alors du coup ça va, ça donne l’impression que c’est nul et ça fait l’effet inverse ?^^ Humm…pourtant je ne tiens pas à encourager ce genre de boulot.

          • Présence  

            Enfant, j’ai découvert la bande dessinée avec des beaux albums cartonnés comme Tintin ou Astérix. Ma découverte des comics s’est faite plus tard, d’abord en VF avec Strange, Titans, Nova, Spécial Strange (un format moins noble), puis avec les mensuels VO (papier de type papier journal et publicités entre les pages de BD). C’est la raison pour laquelle l’expression bel emballage a fait sens pour moi.

      • Eddy Vanleffe  

        ah Matt je savais que tu montrerais les crocs…

        j’ai plein de franco belge en fait Soda, De capes et de crocs, Thorgal, Bruno Brazil…
        mais à un moment personne ne m’a dit que c’était de la bd hautaine, c’est juste que 50 pages pour 12-13 euros, le choix est vite fait…
        c’est vrai que depuis quelques années , des efforts sont faits en terme de pagination (Tyler cross contient 80 pages par tome)
        c’est vrai aussi que maintenant que le comics c’est devenu de la librairie, c’est aussi devenu prohibitif…
        le fossé tend à se combler en terme de différences, c’est plus une histoire de sensibilité.. je ne me souviens pas avoir été ému par une BD franco belge mainstream…
        alors que Stray Bullets vient de me mettre le cul par terre.
        politiquement, je trouve ça d’une bien bien-pensance à faire pâlir un humoriste RTL, Sillage, c’est hallucinant de « C’est pas bien d’être méchant »

        • Matt  

          « Sillage, c’est hallucinant de « C’est pas bien d’être méchant » »

          Comme dans 90% des comics de super héros entre les années 60 et 90…
          Et c’est une BD jeunesse.
          Et le dessin et le type de narration est moins balourde que certains comics.

          « oui mais moi ça me dérange pas les bulles de pensées et tout ça »
          Ben tant mieux. Mais t’es pas tout seul^^ C’est pas comme si la BD française proclamait « on est meilleurs, on fait mieux, et on sait mieux émouvoir » En tous cas je ne sais pas ou tu aurais vu ça.
          Le prix prohibitif ? Oui bon à une époque c’était 49 francs la BD de 46 pages.
          Puis est arrivé l’euro et c’est passé à 10€. Puis le format 24×32 est arrivé, et c’est devenu 13 ou 15€.
          Mais tu sais ce que disait Coluche « comment reconnaitre un produit français ? Facile, c’est le plus cher »
          ça doit dépendre aussi de notre économie, du format oversized, etc. Je comprends que ce soit prohibitif mais ça ne veut pas dire que c’est « mieux que tout le reste »
          Et puis il y a les éditions Intégrale qui permettent de trouver des trucs moins chers.

          Et de toutes façons forte pagination ne veut pas dire meilleure qualité du contenu. Et avec la hausse des prix chez Panini ou Urban, ça fait mal au cul aussi le comics comme tu le dis.

        • Matt  

          Et puis bon…tu mets tout le franco belge dans le même panier. C’est un peu radical non ?
          Tu t’en offusquerais toi-même si quelqu’un disait ça du comics ou du manga^^

          • Eddy Vanleffe  

            en général Matt, je n’ai pas « l’esprit français » je ne suis pas en phase avec ce qui se fait dans l’héxagone..
            je ne sais pas expliquer cela…
            là on commente et c’est assez difficile de ne pas faire de raccourci…
            a la bibli je lis des tas de Franco-Belge. du vieux essentiellement.
            je me souviens de ton dossier Natacha, et bien j’en ai emprunté quatre ou cinq qui m’ont bien plu. Savais tu que les indiens du premier tome parlent ch’ti quand on lit
            à voix haute? c’est rigolo…
            C’est sur les heroic fantasy et sf moderne que ça me tombe des mains…
            Par contre a toujours vouloir transformer les trucs en conflits…
            Où ais-je dis que le franco belge était « moins bien »? àa me plait moins c’est sûr je suis ainsi fait.
            je thésaurise de vieux comics pour la posterité et j’en ai rien à battre du dernier truc de JD Morvan, c’est comme ça…
            et aussi c’est quoi cette histoire de bulle pensée?

          • Matt  

            Non mais y’a pas de souci Eddy, je sais que je peux devenir relou quand je pars dans un délire^^
            Je comprends très bien qu’il faut faire des choix, que la BD ça coute cher, et t’as le droit d’être moins en phase et ne pas apprécier le franco belge.
            Mais je réagissais à ce que tu dis « on nous fait croire à un truc en or avec un bel emballage », là je crois que tu te fais des films tout seul^^ Je pense pas qu’il y ait une volonté de dire que « c’est mieux que le reste »

            Le « bulle de pensées » c’est juste pour dire que même les BD simplistes franco belges je les trouve moins pataudes dans la narration que les vieux comics (même si je tolère le côté verbeux mieux qu’un Tornado) Donc pour moi y’a quand même une maitrise de la narration visuelle en franco belge qui a largement précédé les comics. Les Tintin, Spirou, Natacha, tout ça…sortis à une époque ou chez les ricains, les personnages narraient leurs actions en pensées…

            Non après je trouve ça dommage quand Bruce nous dit que les articles manga ou franco belges sont à peine lus. Là, ça ne coute rien. Je ne m’explique pas ce qui empêche les gens d’être plus curieux ou éclectiques, pourquoi il y a des « coles » rivales de BD comme ça.

          • Bruce lit  

            AU fait ?
            Conan fait désormais partie de l’univers Marvel et fait équipe avec le Punisher et Wolverine. Vous en pensez quoi ?

          • Matt  

            @Bruce : rien à carrer, je ne lirai pas ça^^

  • pascal erhard  

    J’ai lu le 1er épisode de Savage Avengers en VO et c’est malheureusement une lecture très régressive. Du grim and gritty sans originalité. Une petite référence tendance à Lovecraft, un combat de plusieurs pages entre Conan et Wolverine (le Barbare est griffé dans le visage, mais les cicatrices à peine apparentes lors des planches suivantes) et la profanation des tombes de la famille du Punisher pour l’attirer en Terre Sauvage… Un pur produit marketing.

    • Présence  

      Merci pour cet avis nourri par la lecture du numéro. Je dois reconnaître qu’à la simple annonce du projet et des créateurs, je ne fondais pas grand espoir dans cette série.

  • Tornado  

    Au fait, avez-vous vu que Paninouille démarre la collection des intégrales dévolue à la série Conan the Barbarian par Roy Thomas & BWS ? c’est un truc attendu par les fans depuis des lustres, ça.
    Et d’ailleurs, il y a aussi la nouvelle série Conan par Jason Aaron qui va débarquer. Je ne sais quoi en penser. Je déteste ce qu’il fait chez Marvel et je désespère de le voir revenir de manière assidue sur ses séries en creator own. Mais sur du Conan…

    • Matt  

      Moi j’ai vu.
      Mais ça ne m’intéresse pas trop en fait. Je préfère le savage sword que la série conan the barbarian. J’en ai lu des bouts dans les revues Artima.
      Et puis sur papier glacé, ce sera surement laid les couleurs.

    • Présence  

      Le dessinateur est plutôt bon, mais ça donne l’impression qu’il s’agit plus d’un boulot alimentaire pour Aaron, que d’un défi créatif. Du coup, je n’ai pas l’intention d’essayer cette nouvelle itération de Conan.

    • Matt  

      Bon et j’suis tout seul à avoir lu et apprécie celui de Wood ?

      • JP Nguyen  

        T’inquiètes,Matt, un autre fan de Wood finira par sortir du bois… 😉

  • Présence  

    Merci pour le petit mot gentil.

  • JP Nguyen  

    Merci Présence, pour cette critique qui me donne un éclairage supplémentaire sur cette BD que j’ai feuilleté à plusieurs reprises… sans l’acheter. Il me manquait une sorte de déclic… Et à vrai dire, après ton article, je ne suis pas sûr de franchir le pas.

    Je « plussoie » sur le commentaire de Pascal Erhard concernant le côté « sexuel » de l’intrigue. Pour avoir survolé l’article de Patrice Louinet en fin d’album, il y était question de pulsion sexuelle alors que l’adaptation de Roy Thomas / B W Smith, et même celle de Busiek / Nord jouaient davantage sur le côté aventure extraordinaire, avec un duel contre des géants et la mise en avant de la détermination farouche de Conan.

    Je « plussoie » aussi sur l’appréciation du lettrage, je le juge un peu sage et pas assez percutant, sur l’exemple que tu as choisi de montrer.

    Avant que Matt ne me tombe sur le rable en m’accusant d’être chiant et trop exigeant (peace, moi aussi, je t’aime bien, Mattie-Boy), je dois avouer traverser une phase un peu space concernant les BD. Je vais environ une fois par mois à Gibert avec mes filles et ma femme, elles reviennent avec 3 à 5 BD chacunes et moi… entre 0 et 2, ces derniers mois. Pourtant, l’offre est incroyablement large mais rien ne me tente vraiment.
    Une de mes dernières « bonnes pioches » commence à dater, c’est « Il faut flinguer Ramirez » et même si je n’aurais quasiment que du bien à en dire, je manque d’inspiration pour dire quelque chose d’intéressant. Ca fait un bout de temps que je n’ai pas lu un truc comme, par exemple « Dark Night » de Paul Dini et Eduardo Risso, qui m’avait scotché et donné une envie irrépréssible d’écrire dessus…

    • Matt  

      Oh moi je dis plus rien, c’est bon^^ Faites votre vie.
      ça m’empêchera pas de parler de franco belge dans des articles parce que j’aime bien ça, moi.

    • Présence  

      Ouf, un autre élitiste du lettrage, je me sens moins seul. 🙂

      J’en suis presqu’à t’envier JP. Chaque fois que je passe chez un libraire BD ou comics, ma pile de lecture augmente plus vite que mon rythme de lecture.

  • Jyrille  

    Merci Présence pour la présentation ! Si je comprends bien, ce tome peut se lire indépendamment ? Ne connaissant pas du tout l’oeuvre de Howard et n’ayant lu que trois histoires de Conan, j’ai bien envie d’essayer. Surtout que les dessins sont alléchants et comme tu le soulignes, Recht a participé au Elric qui m’a conquis (encore merci JP !).

    La BO : j’écouterai plus tard.

    • Matt  

      Oui c’est indépendant. C’est une adaptation d’une nouvelle indépendante aussi, comme beaucoup de nouvelles de Conan^^
      Fonce !

      • Jyrille  

        Ok merci !

      • Présence  

        Pareil que Matt : il n’y a besoin d’aucune connaissance préalable pour apprécier l’histoire (j’ai même pu le faire sans les connaissances mythologiques apportées par Matt) et elle est auto-contenue.

  • Jyrille  

    La BO : le son est forcément daté mais la chanson est pas mal. Très épique.

    • Kaori  

      Je plussoie : j’aime bien la BO, malgré un début un peu trop synthé, la mélodie du refrain me plait bien 🙂

  • Surfer  

    1)Conan en franco belge….
    Le 1er tome ne m’avait pas fait très bonne impression, il m’est très vite tombé des mains en librairie: Je n’adhère pas du tout au style cartoony à influence nippone. Et pour le coup mon personnage préféré avait l’air d’un samouraï avec une coupe dragon Z.
    Le tome chroniqué par Présence a l’aIr un peu plus sympa…Why not!
    A contrario Elric en franco belge est bien meilleur que tous les comics que j’ai pu lire à son sujet.

    2) Conan reviens chez Marvel et intègre les Avengers…Lol, la maison des idées en a déjà eu des meilleures. A quand un crossover avec la bande à Picsou?

    3) Panini réédite le Conan de BWS. Bonne initiative mais ce n’est pas pour moi, j’ai déjà le 4 tomes des éditions soleil. Et je confirme, la série n’a pas le niveau de Sauvage Sword of Conan..

    • Eddy Vanleffe  

      Le Conan de Glénat, je crois que le premier tome leur a peut-être fait du tort par son parti pris graphique et les notes de fin de tomes avec un ton assez « voici une vraie adaptation, fini la bête à muscle en slip » très réductive et assez antipathique finalement, surtout au vu du résultat, honnête mais non plus révolutionnaires, le look « samouraï cartoon » est assez bien vu en effet…

      le nouveau Conan the avenger ou je ne sais pas quoi, de toute façon, c’est pas pour moi mais alors pas du tout… pourtant ce n’est pas leu seul projet de cet acabit puisqu’il a rencontré Wonder woman il n’y a pas longtemps le temps d’une mini série en un tome écrite par Gail Simone qui est capable d’en tirer le meilleur…

  • Eddy Vanleffe....  

    Bon j’ai feuilleté et j’ai reposé…
    Graphiquement ça tabasse sa maman, c’est clair! c’est archi beau mais un tome tout entier sur une nouvelle assez courte qui ne raconte pas grand chose d’autre qu’une sorte d’hallucination mystique peut-être du à une EMI.
    donc une cinquantaine de pages sur ça, ils sont obligé de broder et ici ils ont choisi de charger la mule sur l’érotisme WTF avec une nana qui se touche dans la neige…
    subtilité quand tu nous tiens…
    C’est intéressant comme parti pris mais ça passe quand même coté de ce qu’est Conan en risqu

    • Eddy Vanleffe....  

      oups c’est pas entier… 🙂

      C’est intéressant comme parti pris mais ça passe quand même coté de ce qu’est Conan en risquant de confirmer le coté « heroic fantasy de beauf » bref, je ne valide pas.

      • Tornado  

        C’est rigolo comme tu te focalises sur le script Eddy, comme pour les Ultimates par exemple. Ce n’est pas l’histoire qui est importante, mais la façon dont elle est racontée ! 🙂
        Bon, après, on a le droit de ne pas aimer, c’est clair. Il y a moult choses que j’ai lues où je comprends pas qu’on puisse aimer car pour moi ça ne racontait rien du tout (Hawkeye par Fraction, Wolverine & les X-men par Aaron, etc.). Ça dépend sûrement de ce que l’on attend de notre lecture.

      • Présence  

        C’est étonnant parce que ce furent exactement mais 2 réactions à chaud en l’ayant feuilleté à a FNAC : de l’érotisme facile et vraisemblablement déplacé, une narration visuellement étirée pour pouvoir remplir le quota de page.

        J’en serais donc resté là si Bruce ne me l’avait pas gentiment prêté. À la lecture, le parti pris de Robin Recht apparaît comme un choix d’auteur. C’est son interprétation et elle présente une logique et une cohérences interne intelligentes. Il se dessine en creux le caractère de Conan à cet âge. La fille du Géant prend une dimension métaphorique, celle du charme physique féminin et du plaisir sexuel. La narration visuelle transmet des sensations intenses. Ces caractéristiques font que je n’ai pas eu l’impression de relire encore une fois la même histoire racontée de manière tiède ou laborieuse.

      • Matt  

        Bah dis donc Eddy…
        T’es puritain ?^^
        Non parce que je trouve pas que ce soit « beauf » ni « à côté de ce qu’est Conan » qu’on voit une déesse jouer avec sa sexualité et provoquer Conan.
        Moi je valide complètement^^

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