Tes écrans tu vénéreras (Preacher la série télé)

PREACHER par Seth Rogen, Evan Goldberg et Sam Catlin

Une huitième série télé-streamed par CYRILLE M

1ère publication le 1/01/ 22- MAJ le 05/10/23

© AMC
Source Allociné

PREACHER est un produit de la chaîne AMC. Elle comporte quatre saisons de dix épisodes chacune (sauf la seconde qui en propose treize), chaque épisode durant environ quarante-deux minutes, et fut produite de 2015 à 2019. Elle est visible en France sur la plateforme Amazon Prime Video. Comme toujours, cet article ne serait pas le même sans les sites Wikipédia et Tunefind.

Dieu sait tout, y compris les possibles révélations pouvant émerger dans les lignes suivantes.

Intro

Produite, scénarisée et parfois réalisée par Seth Rogen, Evan Goldberg et Sam Catlin, la série offre ses rôles principaux ou récurrents à Dominic Cooper (Jesse Custer), Ruth Negga (Tulip O’Hare), Joseph Gilgun (Proinsias Cassidy), July Ann Emery (Sarah Featherstone), Ian Colletti (Eugene « Arseface » Root), Graham McTavish (Le Saint des Tueurs), Pip Torrens (Herr Starr) et Tyson Ritter (Humperdoo / Jésus-Christ).

Basée sur le comics culte de Garth Ennis et Steve Dillon, elle narre l’histoire loufoque mais contemporaine (le milieu des années 2010) de Jesse Custer, prêtre peu orthodoxe (huhu) de la petite ville de Annville au Texas, Etats-Unis d’Amérique. Il a en effet un passé trouble, s’attire les ennuis dès que possible, est extrêmement fort à la bagarre, boit comme un trou et fume comme un pompier. Dans sa paroisse clairsemée, il peut toujours compter sur la présence et l’amitié sincère de Eugene dit Arseface (littéralement « visage de cul »), un jeune adulte défiguré à la suite d’une tentative ratée de suicide au fusil de chasse. L’aventure commence avec trois événements quasi simultanés. Le premier est le retour inattendu de l’ex-petite amie de Jesse, Tulip de son prénom, cambrioleuse professionnelle. Le second est l’arrivée d’un nouveau venu dans la ville, Cassidy, qui s’avérera être un vampire irlandais centenaire.

Le dernier événement voit Jesse devenir l’hôte d’une entité appelée Genesis. Cette dernière lui donne le pouvoir de la Voix, celle qui permet de faire plier les autres à sa volonté, comme le Purple Man de JESSICA JONES, un des méchants de X-FILES ou le jeune Paul Atréides de DUNE.

C’est le point de départ – déjà bien absurde – d’un road trip délirant dont l’objet n’est rien de moins que de retrouver Dieu, dont le départ précipité du Paradis coïncide avec l’arrivé de Genesis sur Terre.

La bande annonce en VO de la quatrième et dernière saison

Alors ?

La principale mission de cet article consiste à proposer un contrepoint (Ayez pitié Seigneur ils ne savent pas ce qu’ils font) à celui plein de mauvaise foi et de déception de notre (Hosanna au plus haut des cieux) bien aimé rédacteur en chef Bruce. Et pour cela, je dois d’abord vous rappeler (ou vous apprendre) quelques trucs.

Je suis plutôt bon public, quel que soit le format d’une œuvre (livre, bd, film, série télé) : plus le temps passe et plus j’accepte ce que l’on me donne sans avoir d’attentes, d’a priori ou de projection personnelle. Si j’avais du talent, j’aurais déjà fait le film / le disque / la bd / le roman qui me convient, qui va transcender mes pensées et valeurs. Je ne suis pas fondamentalement attaché au comics d’origine. Je ne l’ai découvert qu’avec la réédition des tomes d’Urban depuis 2015, ce qui fut assez long. Enfin, le sujet de l’adaptation, de sa possible trahison, de ses choix et de son existence même ne se terminera jamais. Je serais bien incapable d’en faire le tour, il faudrait un essai de plusieurs centaines de pages, mais regardons quelques autres œuvres adaptées afin de calibrer l’étendue de cette question. En préambule, laissez-moi vous citer un sage qui sévit sur le blog, Jean-Pascal de son prénom : « l’adaptation se rajoute, se juxtapose à l’œuvre originale, elle ne la détruit pas, elle ne l’invalide pas ». Parés ? On y va.

WATCHMEN : la bd ? Le film ? La série télé ?
HELTER SKELTER : l’originale des Beatles ou la reprise de U2 ?
ROMEO ET JULIETTE : West Side Story ou Romeo+Juliet ?
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : les livres, les bds, les films de Peter Jackson ?
ALL ALONG THE WATCHTOWER : l’originale de Dylan ou la reprise de Hendrix ?
BATMAN : la série télé des années 60, les films de Burton ou les films de Nolan ?
HARRY POTTER : les livres ou les films ?
LOLITA, 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE, ORANGE MECANIQUE, SHINING : le livre ou le film ?

Plus prosaïquement, j’ajouterai que je m’explique la multiplication des adaptations depuis une vingtaine d’années par deux raisons : d’abord car techniquement il devient plus facile de transposer des choses complexes ou démesurées, ensuite car il est plus viable commercialement de proposer une histoire existante que de développer un nouvel univers, de nouvelles icônes et mythologies. Et bien sûr je ne parle pas de l’intention initiale qui peut être un rêve de fan de faire sa version de l’histoire.

Mais de quoi tu parles ?
© AMC
Source Carline Beauty

Dans le cas présent, la série prend d’autres parti-pris que le comics. L’ambiance générale et le propos final n’ont que peu de points communs avec leurs homologues de papier. Tout d’abord, même si ne cela ne fonctionne pas toujours, nous sommes sans aucun doute dans une comédie. Des garnements modifient tous les jours les messages de Jesse à l’entrée de son église, il est tourné en ridicule et il se demande ce qu’il fout là, si sa foi est fondée. Tulip et Cassidy font chacun une entrée fracassante et originale, pleine de sang et d’actions dignes de n’importe quel blockbuster. Et puis les situations cocasses se multiplient, pour devenir légion dans les deux dernières saisons, très iconoclastes. Exemples de dialogues qui ont fonctionné pour moi : « L’arme secrète de la religion ? La science. » ou « That’s the worst apocalypse plan I have ever heard. ».

Et puis les temps ont changé. La bd fut publiée entre 1996 et 2000, où l’on voyait encore le modèle patriarcal comme naturel. Un des artifices scénaristiques de Ennis qui m’a le plus agacé était le refus récurrent de Jesse de ne pas laisser Tulip l’accompagner dans ses combats sous prétexte de la protéger, que ce n’était qu’une faible femme. Cela n’a pas de sens puisque Tulip nous est présentée comme une hors-la-loi n’ayant pas froid aux yeux. Rien de tout ça ici. Plus logiquement, le jeune Jesse sort avec des filles de son quartier qui n’ont pas la même couleur de peau et qui ne se font pas mener à la baguette. De même, impossible de se moquer d’un handicapé de nos jours (bon, ça arrivera bien quelques fois, mais rien de méchant), Arseface constamment rabroué et humilié n’aurait jamais été accepté par le public. Et c’est bien normal.

Mais, selon mes seules perceptions et interprétations, le concept qui prévaut ici est encore plus simple : ce qui est présenté dans un medium ne peut pas forcément l’être dans un autre. Il est impossible de transcrire le comics tel qu’il est à l’écran. Parce qu’il est beaucoup plus désespéré, parce qu’il traite de sujets politiques ou d’une image de l’Amérique qui n’a pas lieu d’être dans cette interprétation, car il décrit les plus bas instincts de l’homme avec un seul filtre : celui que le lecteur arrivera à placer. Ennis ne prend aucune pincette et n’oriente jamais son écriture. Pour des nouveaux venus qui regardent un épisode, la barre est trop haute : lors de la lecture, on peut plus facilement s’interroger, prendre du recul. Un gars qui se masturbe dans de la viande, en bd, ce peut être marrant, en vidéo ça devient forcément glauque. Imaginez si quelqu’un voulait refaire les Sales blagues de Vuillemin en clips live : tout l’humour disparaîtrait.

Le fameux grand angle du Saint des Tueurs
© AMC
Source Movies&TV

La série n’est pas exempte de défauts. Peut-être est-ce dû à un manque de budget, ou une volonté des auteurs, mais chaque saison tourne plus ou moins autour d’un même lieu et d’une même thématique. Ce qui amène une lenteur dans les intrigues, surtout dans la seconde saison, un surplace presque constant qui aurait pu être évité avec des épisodes moins longs ou d’un nombre inférieur, comme c’est le cas pour THE BOYS.

Dans la première saison, ce rythme permet cependant d’asseoir les relations entre nos trois héros et préparer la suite. Dans le cas de Jesse, ce dernier ne sait pas comment utiliser son pouvoir et tend même à renier ses principes, quitte à verser dans la justice expéditive. Sa prise de conscience et sa quête pour Dieu prennent alors tout leur sens.

A côté de ce défaut majeur voire rédhibitoire tant il faut parfois s’accrocher pour continuer le visionnage, la série cumule les bons points. Son trio principal est à la fois marrant, attachant, émouvant, classe, beau, amoureux de la vie et détestant les profiteurs de tout poil. Que ce soit un vampire charismatique aussi hypocrite qu’égoïste, les bigots radicaux de The Grail (la société secrète dirigée par Herr Starr), le mari violent du coin ou Dieu lui-même, aucun des trois ne se laisse influencer ou intimider. A l’instar du couple formé par Leonardo Di Caprio et Brad Pitt dans ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD, on a envie d’être leurs potes, de traîner avec eux, de faire la fête avec eux, de tracer la route dans leur Chevrolet Chevelle de 1972. Ils sont cools et rock‘n’roll, libres comme l’air, ne traînant aucun bagage, n’ayant besoin que du strict nécessaire, Cassidy prenant toutes les drogues possibles tout au long de la série, parfois dans des séquences particulièrement comiques, Jesse se bastonnant souvent et Tulip adorant provoquer. L’actrice et les deux acteurs y sont pour beaucoup (deux sont apparus dans la série anglaise MISFITS et deux dans des séries Marvel, AGENTS OF S.H.I.E.L.D. et AGENT CARTER) (d’ailleurs, Ruth, si tu nous lis, je te file mon 06 quand tu veux).

Et puis on trouve une moquerie assumée de la religion, que ce soit en Enfer ou au Paradis. Personnellement, voir des batailles rangées de croyants armés de fusils mitrailleurs dans des lieux de culte contente mes pulsions de violence tout en me faisant rigoler. Sans parler de Humperdoo, le descendant de Jésus-Christ, retardé mental, masturbateur et fan de claquettes, du très montypythonien Allfather (Archipère) tout droit sorti du sketch du restaurant de LE SENS DE LA VIE, de la destruction d’Annville sous les gaz des vaches de Quincannon, du braquage d’une banque d’âmes, des anges incompétents que sont Fiore et DeBlanc ou des nombreuses mutilations et effets gores, plus humoristiques que dérangeants. PREACHER comporte bien d’autres bons moments même si certaines intrigues n’apparaissent pas assez régulièrement : un autre montage pourrait possiblement résoudre pas mal de critiques.

Le générique d’ouverture de la saison 3 est mon favori

Musique

La musique est de Dave Porter, surtout connu pour avoir composé celle de la série BREAKING BAD. Je dois dire que le thème du générique résume parfaitement le contenu : nonchalant, avec des chœurs gospel, des brisures incongrues, des sonorités de western et un final qui tombe lamentablement, elle illustre la farce que nous font les auteurs, à casser les icônes religieuses, historiques ou sociales par un prêcheur qui n’a rien d’un Saint et sa ribambelle d’acolytes improbables et peu recommandables.

De manière générale, les chansons sont encore une fois très bien choisies, même si je suis étonné d’y entendre le LACRIMOSA du Requiem de Mozart (déjà entendu dans WATCHMEN), le UPTOWN GIRL de Billy Joel (utilisé un peu partout) et le CLOSING TIME de Semisonic (apparaissant dans THE OFFICE (US)). Evidemment, la plupart des artistes et morceaux me sont inconnus mais on y trouve aussi Frank Sinatra, The Lovin’ Spoonful, Run DMC, Black Rebel Motorcycle Club ou Marilyn Manson. Tous ces titres, souvent enjoués (mais pas toujours, on a la magnifique SWEET THING de Van Morrison dans le dernier épisode) appuient le versant parodique de la série, que les morceaux soient en décalage ou en harmonie avec l’action.

Outro

La série télé reprend la plupart des protagonistes et des moments cruciaux du comics mais dans un ordre différent, inventant de nouveaux destins, de nouvelles aventures, et surtout en effaçant la colère quasi constante de Jesse. Seule la saison 3 offre un peu de ce que le comics a de cruel et de traumatique. Elle se concentre donc sur l’aspect fictif, l’inexplicable, le merveilleux, ses personnages inédits pour délivrer un spectacle burlesque et brutal mais en aucun cas réaliste. Formellement, elle navigue entre les films des années 70 et du western, moderne ou non, uniquement dans des versions fantasmées. Elle ne s’inscrit pas expressément dans les années 2000, la technologie n’a qu’une place mineure, ce qui lui donne un charme mystérieux et des anti-héros admirables de prestance : le casting entier s’amuse. En tant que défouloir et satire sur le pouvoir, les puissants, les petits chefs, les nazis, Dieu, le Diable, toute l’hypocrisie des cultes, elle remplit parfaitement son office.

La BO du jour : Fiore et Cassidy font la fiesta avec une reprise du Spencer Davis Group

46 comments

  • Philippe Champert aka Phyl Champ  

    Excellent. Mes félicitations. Je partage en grande majorité cet avis partisan et non dénué de bon sens.

    • Jyrille  

      Merci beaucoup Phyl ! Content d’avoir été à la hauteur 🙂

  • Nikolavitch  

    J’ai beaucoup aimé la série malgré les’défauts de rythme’ que tu soulignes (particulièrement gênants dans la derniÈre saison d’ailleurs, à mon sens) mais j’étais fidèle au poste toutes les semaines.
    C’est en effet porté par les acteurs et les situations démentes (le respawn des anges en plein combat, la baston de Custer et Starr dans la’ tripaille, etc.) mais on est d’accord que c’est plus une variation sur le thème’ qu’une adaptation stricto sensu.
    Et mine de rien, la série ménage des moments’ d’humanité très ennisiens comme par exemple la fin de mère grand et de TC, où le fils de Cassidy.

    • Jyrille  

      Merci Niko ! Il est vrai que la dernière saison, naviguant entre Masada et l’Australie, perd souvent le spectateur dans les intrigues, malgré les bons moments. C’est pour ça que je parle de montage… Tu as tout fait raison pour les moments d’humanité, merci d’en citer quelques-uns (celui du fils de Cassidy étant à mes yeux le plus marquant).

  • Eddy Vanleffe  

    Voilà un exposé clair et positif mais qui paradoxalement me conforte dans mon ressenti.

    je suis un peu ton contraire Cyrille, plus je regarde de séries, plus je m’implique dans la rédaction d’articles, moins je suis capable, de regarder les choses avec un œil vierge. je cherche à décoder chaque image, et je suis conscient de de ce qu’on essaie de me pousser à ressentir.
    mon consentement est donc du par effet de contrariété de plus en plus difficile à obtenir… ^^
    Par rapport à la thématique de l’adaptation, je suis très clair dans ma tête, on a l’original au dessus et les copies en dessous. point barre! quand la copie est égale voir même supérieure ( exemple Year one sur les origines de départ de Batman) c’est quand même à mes yeux une seconde version qui s’appuie sur un matériau et qui ne pourrait exister sans elle. donc je ne compare même pas.
    Exemple encore plus personnel: Conan j’ai adoré le film, j’adore le film et j’adorerai toujours ce film et je souhaite être incinéré avec le DVD sur un bûcher au son de la musique de Polédouris, MAIS quand j’ai appris qu’il y avait les romans, de Howard, je me suis jeté dessus et le débat ne se fait même pas: CONAN ce sont des romans d’abord et le reste après!
    Après on arrive au second gros topic: la modernisation. on en parle beaucoup et tu sais très bien expliquer les qualités voir même la pertinence de ces séries.
    toutefois je reste sceptique, je l’étais déjà lors de l’adaptation de Cyrano de Bergerac de Rappeneau qui avait viré pas mal de vers en raison de leurs références obscures aux figures mythologiques notamment les Muses ou les théories de l’époque. ces choix avaient fait parce que le réalisateur avait peur que cela ne soit pas compris… on présupposait de l’imbécillité du public comment faire dire au personnage un peu plus tard « Sachez monsieur que mon sang se coagule, à la moindre pensée qu’on puisse y changer une virgule »
    Et voilà ce qui me dérange, c’est cette façon, très répertoire de s’arroger le fait qu’une époque doive être démodée et la changer au gré des besoins de l’instant T. surtout quand on fait des trucs d’époque où tous les personnages ne font plus le moindre effort pour s’adapter à l’époque décrite et tout se fait passer à la moulinette 2020…médiéval, antiquité, Louis XIV ou SF, on s’en fout, la galerie de personnage est identique.
    tu dis que la BD est « patriarcale »…mais n’importe qui pourvu de pouvoirs va protéger des proches… homme ou femme…là oui c’est un mec, et un prêtre en plus, donc il a forcément des « réflexes ». Ennis en fait d’ailleurs un « mâle » à l’ancienne avec les défauts qui vont avec sans les mettre sous le tapis. c’est un gamin perdu, ayant perdu la foi mais ayant quand même des convictions, fan de John Wayne et pétri de cette culture de sudiste (pas obligatoirement raciste) là réside d’ailleurs, l’une des qualités primordiales de l’écriture d’Ennis. Faire des vrais personnages humains et vivants et non pas des porte- drapeaux récitant un catéchisme pour une intrigue tordue pour les besoins du message à faire passer.
    pas d’anges et pas de démons (paradoxe dans Preacher) et une vraie histoire qui sort tellement des entiers battus que le format série télé à la merci de producteurs, d’un système et de sommes colossales en jeu ne peut pas atteindre…
    il faut donc faire l’effort d’ignorer le sujet de départ et la série est elle même emplie de bonnes intentions.
    Pour certains sensibles aux images, au jeu d’acteurs tout ça, ça suffit mais pour d’autres c’est impossible.
    Je me situe bien souvent dans la seconde catégorie.

    La série OUTLANDER déjoue habilement les pièges d’une série jugeant le passé…L’héroïne est résolument moderne (première chirurgienne etc…) mais elle est coincée à l’époque où l’esclavage est courant… elle désapprouve mais est obligée de faire avec…là réside une faille intéressante par exemple

    • Jyrille  

      Merci beaucoup Eddy pour ton retour roboratif et argumenté ! Je peux tout à fait comprendre la fatigue ressentie devant la modernisation parfois (souvent ?) factice, devant les choix faciles d’une adaptation ou la réinterprétation. Comme tu le dis, je tente toujours d’être vierge d’a priori et d’attentes, et la plupart du temps, si cela convient à mes valeurs, je ne crie pas à la trahison ou à l’abêtissement (pour moi le dernier Batman de Nolan, THE DARK KNIGHT RISES, est une vraie purge et je ressens encore de la colère en y repensant : quel scénario bidon de bout en bout). Je n’ai pas non plus la science infuse qui fait que je vais comparer les époques et les oeuvres, et encore moins tâcher de les noter ou juger de leur valeur intrinsèque. Ce qui m’intéresse par contre, c’est l’évolution morale de notre société, la perception qu’en ont les acteurs de notre époque : sans ça, impossible d’appréhender notre environnement.

      Je ne me pose donc pas en source ou en puits, mais en client, en observateur. A partir de là, il est beaucoup plus simple d’apprécier. Dans le cas contraire, on est forcément déçu.

      • Eddy Vanleffe  

        Je précise que « rester vierge » est une qualité pour celui qui aime les séries TV et le cinéma..c’est un truc que j’ai perdu à un moment mais…je vous envie parfois… ^^
        DK Rises…. alors je l’ai vu et oui il contient des moments assez WTF ( ces flics qui doivent avoir un pressing dans les égouts par exemple…) ceci dit, ça ne m’a pas trop gâché le vision, mais oui, il est absurde comme film…

        Je ne prétends pas non plus avoir la science infuse, En revanche je « sors » facilement d’un film sauf, s’il a un parti pris qui m’emballe….
        L’évolution morale de notre société m’intéresse aussi mais je ne suis pas sûr de la trouver positive, surtout dans le miroir déformé de la fiction…

        • Jyrille  

          Note bien que je ne pense pas que notre société soit positive. Il y a toujours des problèmes. Mais je pense qu’elle va dans un meilleur sens, et surtout je tente de me mettre à son niveau, à ne pas rejeter tout en bloc comme les générations précédentes ont tendance ou avaient tendance à le faire. Par exemple, je déteste le groupe de rap PNL, mais je m’y intéresse car c’est un vrai phénomène, une réussite remarquable, et que mes jeunes adultes suivent, pas forcément comme étant leur référence, mais comme étant un groupe important, une pierre angulaire actuelle, contemporaine. Le balayer d’un avis péremptoire me semble contre-productif tout en étant irrespectueux d’un grand nombre de personnes.

          • Eddy Vanleffe  

            On est fait pour se rencontrer que quand on se croise, tant mon parcours est l’inverse du tien…
            Je ne crois vraiment pas du tout qu’on tend vers une amélioration… dans aucun domaine…
            d’ailleurs et ça ne concerne que moi mais je trouve les générations précédentes bien plus tolérantes qu’aujourd’hui..
            les réseaux sociaux se font les témoins d’un époque hyper agressive et clivante à chaque sujet…
            PNL je ne vois pas ce que c’est du tout…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour,

    j’aime bien l’écriture de cet article qui chercher à expliquer et non convaincre, en ne prenant pas ses lecteurs pour des lapins crétins de 6 semaines.

    Bon après n’ayant jamais lu une seule page du comics, oui il en existe encore, difficile de me rendre compte de la qualité de la série. Malgré tes arguments j’ai tendance à fuir tous ce qui est adaptation, notamment en série, de comics ou bd. La seule adaptation en série qui trouve grace à mes yeux est celle de Watchmen car elle propose tout sauf une adaptation en fait.

    Je me range assez du côté d’Eddy et de son argumentaire, ayant comme lui désormais la fâcheuse ou heureuse tendance à décortiquer chaque mot, jeu d’acteur, décors, script, réalisation …. avec mes moyens et perceptions. Compliqué dans ces conditions de donner du crédit à beaucoup de productions actuelles, notamment américaines. Y a t il une vision derrière ? Une réelle envie autre que faire de l’argent et de donner un accès facile et populaire-liste à la culture ? Je me demande souvent si il y a un intérêt à adapter ? D’ailleurs tout est il adaptable ? Surtout de nos jours ? Pourquoi adapter si c’est pour ne pas respecter voire trahir ou déféquer sur les qualités de l’œuvre original (écriture par exemple ou bien dessin dans le cas d’une BD) ? Ou alors on change le titre, on signale « librement inspiré de » et là cela peut éventuellement fonctionner.

    Mais ton article, fort bien écrit (il y en a quand même des belles plumes ici) occupe bien ma pause de midi. Quand j’aurais enfin lu PREACHER, car hors de question ne regarder sans avoir lu avant (surtout que c’est disponible), je jetterais assurément un coup d’oeil à cette série, ton billet pas loin.

    • Jyrille  

      Merci beaucoup Fletcher, ça me touche vraiment. J’essaie en effet de laisser le choix et me base uniquement sur mon ressenti, ma perception, pour expliquer et non convaincre comme tu dis. Si j’ai réussi à titiller ta curiosité, c’est déjà une réussite pour moi !

      Pour la série Watchmen je suis complètement d’accord. Tu trouveras mon article en lien dans celui-ci d’ailleurs. La raison étant que c’est une suite et que l’esprit est conservé, alors que je n’aime pas le film de Snyder.

      J’aime beaucoup ta remarque de « librement inspiré de », c’est un peu le cas ici, c’est en anglais « based on », pas une transcription fidèle de PREACHER, mais bien une libre adaptation, qui propose autre chose. Je devrais relire le comics (c’est prévu) mais quand ça, mystère. Dans le cas du dessin de ce comics, cela ne me dérange pas puisque je ne suis vraiment pas fan du trait de Dillon. Pour répondre à tes questions, tout est sujet au curseur que tu mets, mais surtout aux attentes, je pense. C’est pour cette raison que j’ai boycotté le premier Batman de Nolan : vendu comme une adaptation de YEAR ONE, ce n’est au final pas du tout le cas, et ça ne me dérange pas : ce n’est pas un film que j’ai envie de revoir.

      Bon courage pour lire et regarder tout ça, c’est tout de même long ! Et merci encore.

      • Fletcher Arrowsmith  

        Perso Nolan à part MEMENTO et éventuellement LE PRESTIGE (même si il n’atteint pas le sommet du roman de Priest) j’évite. Je reconnais que c’est un réalisateur doué, surement un des plus intéressant actuellement mais ses films ne sont pas fait du tout pour moi. Mais là n’est pas débat. On aura surement l’occasion de parler de Nolan un autre fois.

        Le trait de Dillon est parfait pour tous ce qui n’est pas super héros mainstream ou traités comme tel (ex : PUNISHER). Les planches que j’ai vu de PREACHER sont super classes.

        • Jyrille  

          J’aime bien Nolan, mais pas tout le temps. Je suis fan du second Batman, je l’ai vu huit fois au moins. Et sur d’autres films, je le trouve pédant ou insupportable.

          Les planches sont classes, mais rien n’y fait : le trait de Dillon, ses personnages ayant toutes et tous la même tête, ses corps rigides, je n’y arrive pas. Je n’aimerai jamais, même si évidemment j’aime beaucoup lire ses bds avec Ennis. Un jour je me mettrai peut-être à leur Punisher. Il faudra bien…

          • Tornado  

            Idem : Je déteste Dillon (pour les mêmes raisons invoquées par Cyrille). Si je suis fan de Preacher c’est uniquement pour l’écriture de Garth Ennis (idem pour le Punisher).
            Idem : Je ne suis pas fan de Nolan j’aime surtout le PRESTIGE et le 2° BATMAN). Maintenant je suis tellement content qu’il y ait un réalisateur brillant et un vrai auteur dans le genre de l’entertainment que je respecte quand même au maximum son travail.

          • Jyrille  

            D’ailleurs qui a vu TENET ? Je n’ai pas compris grand-chose. Il est peut-être plus réussi que INCEPTION mais je crois que je préfère ce dernier, ne serait-ce que pour les acteurs.

  • Tornado  

    Article bien sympa mais je n’ai toujours strictement aucune envie de regarder cette adaptation.
    Je suis tellement fan de cette BD, que lorsque je regarde l’affiche de la série, je ne vois pas le rapport. Je vais un peu me répéter par rapport à ce que je disais sur les commentaires de MATRIX RESURRECTIONS. J’avais l’impression d’avoir jeté un froid d’ailleurs, ce sera donc encore peut-être le cas…
    Pour moi Tulip est blonde. Pas métisse. Ce n’est qu’un détail, mais ça veut dire beaucoup. Si je suis tombé « amoureux » d’un personnage dans une version, c’est comme ça que j’ai envie de le voir adapté. Si elle avait été métisse et que dans l’adaptation elle était interprétée par une actrice blonde, ça m’aurait fait le même effet. Je sais que dans notre époque woke, c’est moi le méchant. Mais c’est comme ça. Quand je vois l’affiche de la nouvelle série du TOUR DU MONDE EN 80 JOURS et que je vois que Passepartout est interprété par un humoriste français black et que Fix est une femme, je n’ai pas plus envie de tenter.
    Psychorigide ? Peut-être.
    Mais je pense surtout que ça a un rapport intime avec ce que l’on aime quand on lit une oeuvre. Quand on aime une lecture, on aime profondément ses personnages. Alors si on ne les reconnait pas, pour moi c’est le pire.
    Le reste, je m’en fous. Ça peut raconter une histoire différente, ça peut changer la chronologie ou la continuité, moderniser et transformer le fond, je m’en fiche. Ce qui m’importe, c’est de retrouver MES personnages.
    Partant de là, je n’ai absolument aucune envie de découvrir cette série qui est, comme le dit Niko, une « variation sur le même thème ». Pour moi la BD est parfaite. La vision d’Ennis entant qu’auteur est top. Pourquoi aurais-je envie d’aller voir cette série qui ne lui ressemble pas ?
    Comme le disait Hergé, Tintin sans lui serait peut-être mieux, peut-être moins bien, mais ce ne serait pas le même Tintin. Je suis à fond d’accord avec cette vision. Si j’entretiens une relation intime avec une de mes lectures, elle me suffit. Je n’éprouve aucune envie d’aller voir ailleurs.
    Parfois ça peut néanmoins fonctionner. Tintin par exemple ! La version Spielberg est sacrément chouette avec une série de choix qui fait justement qu’on reconnait vachement les personnages derrière un traitement pourtant moderne. LE SEIGNEUR DES ANNEAUX qui rate certains personnages mais en réussit la majeure partie, certains étant d’ailleurs encore plus intéressants sur l’écran.
    Le fait-est que cette affiche de la série TV PREACHER, comme celle du TOUR DU MONDE EN 80 JOURS, semble me crier qu’elle n’est pas pour moi.

    Après je suis pourtant convaincu par plein d’arguments ici. Par exemple le fait que la copie n’invalide pas le modèle. Je suis d’accord. D’ailleurs l’existence de cette série ne me dérange pas. Tant qu’on ne m’oblige pas à la regarder, je suis libre de rester sur le modèle originel, ça me va. Si plein de gens refusent de lire le comics et se jettent à corps perdu sur la série TV, je m’en fous. Ce n’est pas mon problème. Chacun son truc. C’est très bien comme ça.

    La BO : Et ben voilà, ça ça groove ! 😀
    (ma version préférée restera toujours celle de Chicago mais celle-ci est quand même chouette).

    • Jyrille  

      Merci Tornado ! Oui, tout est là : « ça a un rapport intime avec ce que l’on aime quand on lit une oeuvre » Comme je le dis, je n’ai pas un attachement excessif à l’oeuvre originale, il est plus facile pour moi de bouger le curseur et d’accepter des modifications. Comme tu le dis, si ça plaît à certains, pourquoi pas, si tu n’as pas envie de la voir, aucun problème. Ce qui serait problématique, et je sais que nous sommes en désaccord sur ce point, c’est lorsque le propos est retourné (ce que d’ailleurs dénonce Lana Wachowski dans le dernier Matrix, vu la quantité de types du bord politique opposé ayant repris à leur compte la parabole des pilules) comme dans le WATCHMEN de Snyder. Je suis trop attaché à l’oeuvre de base pour pardonner cela.

      J’aime bien le fait que les séries ou films Marvel, par exemple, se basent sur certains comics sans vraiment les adapter. Je pense notamment à la saison 3 du Daredevil de Netflix qui reprend beaucoup d’éléments de BORN AGAIN sans vraiment la refaire, et j’ai trouvé ça presque naturel et bien fait. Et même si je l’ai découvert très tard, je suis très attaché à ce comics.

      La BO , je pense que c’est une sorte de remix, en tout cas je te rejoins, je préfère la version de Chicago aussi. J’aime bien ce titre, ouais c’est la fête quoi !

  • Présence  

    La principale mission de cet article consiste à proposer un contrepoint à celui plein de mauvaise foi et de déception de notre bien aimé rédacteur en chef : c’est une qualité extraordinaire de ce blog que de pouvoir s’exprimer librement contre l’avis de son rédacteur en chef qui est aussi éditeur. Merci Bruce.

    Bien vu le lien pour Genesis. 😀

    Plus le temps passe et plus j’accepte ce que l’on me donne sans avoir d’attentes, d’a priori ou de projection personnelle. Si j’avais du talent, j’aurais déjà fait le film / le disque / la bd / le roman qui me convient, qui va transcender mes pensées et valeurs. – 100% d’accord. Parfois, je me demande si quand je suis dans cet état d’esprit, ça ne m’amène pas à manquer d’esprit critique ou à perdre de ma personnalité. Je ne sais pas.

    Un sage qui sévit sur le blog, Jean-Pascal de son prénom : je l’ai reconnu ! Je l’ai reconnu !! Je l’ai reconnu !!!

    Et puis les temps ont changé. – Une remarque qui fait écho (enfin c’est le contraire, enfin je me comprends 😀 ) à celle d’Alex : une variation sur le même thème. Du coup, je m’interroge sur la délimitation entre adaptation et Librement inspiré de (proposé par Fletcher).

    Pour des nouveaux venus qui regardent un épisode, la barre est trop haute : alors là ?!? Quand je repense à des images qui bougent absolument immondes, je me souviens qu’effectivement, je suis beaucoup plus sensible aux films et aux séries qu’au BD, certainement du fait de cette possibilité de prise de recul que tu mentionnes.

    Comme d’habitude, j’ai beaucoup aimé le paragraphe sur la bande son, en particulier les morceaux qui s’incrustent dans plusieurs séries.

    • Jyrille  

      Merci Présence ! Pour la musique, je garde toujours un paragraphe. Dans mes articles sur les séries télé, je garde la même trame. Seul problème ici : je pensais avoir mis les titres en gras…

      Je te rejoins complètement : nous avons la liberté d’expression totale, y compris de contredire le chef. C’est magnifique. Ca n’arrive pas très souvent dans la vie professionnelle.

      Pour Genesis, la blague fait partie de la série. Un des personnages demande ce que c’est et Tulip et Cassidy répondent « It’s a rock band ».

      Moi aussi je m’interroge : serais-je en train de perdre tout esprit critique ? Je pense que ma tendance générale me pousserait à me dire, si je n’aime pas quelque chose, que c’est juste « pas pour moi ». Car si d’autres personnes aiment, qui suis-je pour les juger ?

      Merci également d’appuyer mon propos sur le pouvoir de la vidéo : elle n’est pas la même que celle dessinée, tout comme un dessin animé ne peut pas retranscrire la beauté du trait de Reiser ou de Franquin. Même Moebius est plus appréciable figé qu’animé.

  • Bruce lit  

    On peut compter sur l’intelligence et le gout de la modération de mon copain Cyrille pour défendre l’indéfendable. Tout du moins, je retrouve exactement les positions de Niko lorsque l’on parlait IRL de la série. Elle doit donc avoir des qualités dans la saison 2 que l’épouvantable saison 1 ne laisse pas transparaître.
    Allez, en toute amitié et gout du débat, voici mes points de désacords :

    1- « cet article consiste à proposer un contrepoint (Ayez pitié Seigneur ils ne savent pas ce qu’ils font) à celui plein de mauvaise foi et de déception  » Aucune mauvaise foi de ma part vraiment. Je le dis souvent mais j’aime les personnages comme s’ils étaient rééls. J’ai même bravé la catastrophe humanitaire du Paris Manga et survécu au Covid pour rencontrer Glenn Fabry illustrateur des covers.

    2-« Je ne suis pas fondamentalement attaché au comics d’origine. » Même topo que pour DD. Tu as une grille de lecture à la cool et bienveillante, c’est tout à ton honneur et effectivement pas du tout mon cas.

    3« l’adaptation se rajoute, se juxtapose à l’œuvre originale, elle ne la détruit pas, elle ne l’invalide pas »
    C’est probablement aussi le point de départ de tous les VRP qui décident de suites les plus fantasques que les autres, STAR WARS en étant le cas le plus criant avec sa postlogie minable.
    Tu donnes des exemples qui contiennent en eux-mêmes des contre arguments. Même Stephen King a voulu refaire ShINING du fait qu’il avait peur que le matériel original soit oublié.
    DD ne sera plus jamais le même du fait de la série Netflix. Il prend le contre-pied total de ce que ce personnage a représenté pendant 60 ans.
    Ce qui enclenche un autre phénomène : c’est la TV qui donne le là de ce que sera désormais le matériel original. Ce qui est particulièrement détestable.

    3-« Et puis les temps ont changé. La bd fut publiée entre 1996 et 2000, où l’on voyait encore le modèle patriarcal comme naturel. Un des artifices scénaristiques de Ennis qui m’a le plus agacé était le refus récurrent de Jesse de ne pas laisser Tulip l’accompagner dans ses combats sous prétexte de la protéger, que ce n’était qu’une faible femme. »
    Alors quand même….
    PRECAHER est un Western moderne. Toutes les étapes cruciales du comics se déroulent selon les codes du Western, il en a la fin, le grand méchant est un cowboy, et le dernier duel se passe à Alamo.
    Lorsque Jesse finit sa quête, Tulipe lui demande s’il a finit « ses conneries machistes ». C’est à mes yeux un grave contresens d’édulcorer ça. PRECAHER ne racontant ni plus ni moins que le parcours d’un homme qui combat sa virilité pour enfin apprendre à pleurer. Pendant toute la série, Jesse est guidé par des femmes qui l’aiguillent hors de l’éducation inhumaine qu’il a reçu.

    4- « La série télé reprend la plupart des protagonistes et des moments cruciaux du comics mais dans un ordre différent, inventant de nouveaux destins, de nouvelles aventures, et surtout en effaçant la colère quasi constante de Jesse » Pour toi, c’est une adaptation, pour moi c’est donc une fan fic puisque le personnage est vidé de sa moelle. On en revient à DD. Pour le plaisir du divertissement, on est dans du vol à la fausse identité. Comme la Ligue des Gentlemen. COmme le pitoyable Constantine au cinoche ou le LUCIFER qui n’a rien à voir ni de loin, ni de près avec la création Vertigo.

    Car enfin, c’est ce qui est oublié, c’est que PREACHER respire les années VERTIGO, ce moment de liberté créative absolue où l’on pouvait rire de tout mais pas avec n’importe qui. Il y avait une véritable exigence et un parcours initiatique pour des séries hors du commun. SANDMAN, PREACHER, FABLES, TRANSMETROPILITAN, INVINSIBLES, DEATH ENIGMA, HUMAN TARGET, toutes ces séries avaient une subtilité et une profondeur que le passage à l’écran édulcore.

    Fait significatif : Au PARIS MANGA, le stand PREACHER était vide à l’inverse des derniers Youtubers à la mode. Parce que les gosses, une majorité, vont pas aller se faire chier à lire Garth Ennis mais enchainer une série rigolote et trash avec une autre. PREACHER perd son jalon de contre-culture et ça me fait mal à en crever.

    • Jyrille  

      Merci deux fois ô grand chef : d’abord pour avoir accepté de publier cet article et ensuite pour revenir en discuter. Comme le dit Présence, c’est admirable. Je te réponds également.

      1. Si, il y a un peu de mauvaise foi lorsque tu dis par exemple que le spectateur doit croire à l’amitié de Cassidy et Jesse sans autre forme. Je ne trouve pas du tout que ce soit le cas, je trouve que c’est bien amené, naturel, que ces deux-là s’entendent à merveille dès le début, dès leur rencontre. Et je valide car je l’ai moi-même vécu parfois.

      3.1. Je ne vois pas les choses comme toi. Ou alors tu es déjà en retard : c’est le cinéma, et notamment le cinéma de blockbusters, de super-héros et tout ça, qui donne le la désormais, et pour une ou deux générations de personnes. Mais cela ne change rien à ce qui existe : les plus curieux iront lire le run de Miller, celui de JMS, les bds de Loeb et Sale etc… Ce n’est pas gravé dans le marbre, et d’ailleurs je pense que le dernier MATRIX autant que le SPIDER-MAN NO WAY HOME seront très vite obsolètes et regardés, dans quelques années, comme de gentilles parenthèses.

      3.2. Je ne me souviens pas assez de la bd pour me souvenir de ça, mais je me trompe un peu en disant que Jesse n’a plus de colère. Dans la série télé, il passe son temps à se bagarrer et à punir ceux qui semblent le mériter, il ronge son frein dans la saison 3 avant de prendre sa revanche, bref, il possède cet aspect de justicier. La différence, c’est qu’il est plus posé, fais confiance aux autres. Le seul moment où cela s’approche de la bd, c’est lorsqu’il éloigne Cassidy de la ferme de mère-grand dans la troisième saison. Ce n’est pas vraiment un contresens, parce que tu n’as pas vu la suite où justement Tulip lui dit d’arrêter sa quête qui n’a sans doute pas d’intérêt. Jesse continue jusqu’au bout, mais la forme est un peu différente, moins machiste sans doute.

      4. Je ne suis pas d’accord. Déjà parce que le film de LA LIGUE et le film CONSTANTINE ne sont pas des chefs d’oeuvre, voire même des purges (même si on peut trouver CONSTANTINE regardable). La moelle des personnages de la série est bien plus proche du comics que ceux que tu cites, qui eux en effet ne prennent que les noms pour faire autre chose (La Ligue), ou alors se ratent (Constantine). Mais pour faire passer la pilule Ennis, qui n’est absolument pas un auteur qui va dans le sens actuel de la société, le changement en comédie est salutaire. Cela ne change même pas tant le propos que ça, cela donne simplement plus de vie et moins de sérieux, moins de noirceur. Je trouve que c’est une bonne idée. CONSTANTINE tentait de faire un blockbuster, mais ne réussit jamais à faire croire à ses personnages. Et Keanu Reeves est sur le coup, à mon avis, un mistcast total. Il a une trop bonne tête pour jouer le rôle de ce fumier de Constantine.

      Tu le dis toi-même : pas avec n’importe qui. Une série télé ne peut pas se permettre de se louper, les budgets sont vite coupés. C’est la même chose pour THE BOYS : ça fonctionne du feu de dieu car ce n’est pas non plus hyper fidèle, et de plus, cela ne plaît pas à tout le monde. Mais ça a le mérite de faire revivre ces histoires. Je pense que tu fais un mauvais procès : dis-toi bien que sans ces séries, les bds seraient encore plus oubliées. Et non pas rééditées et revendues comme maintenant. Tu vois les stickers sur les comics en magasin, les stickers NETFLIX et PRIME ? C’est un argument de vente. Et ça fonctionne forcément.

      • Bruce lit  

        3.1 Différence de perception effectivement. Malgré toutes ses outrances, je continuerai de voir PREACHER comme une oeuvre littéraire rare qui, pour moi, oui reste gravée dans le marbre. J’ai le sens du sacré et PREACHER dans mon Top 5 des meilleurs comics jamais écrit. Savoir qu’Ennis participe à ce truc m’attriste beaucoup.
        3.2 Dans le Comics Jesse a un profond sens de la justice et une personnalité affirmée. L’inverse du mec contemplatif un peu ahuri de la saison 1. Si je regarde l’affiche de ton article, encore une fois je n’y reconnais pas les personnages. Jesse n’a pas le tiers du charisme de la BD. Un lecteur de FB l’a même comparé à Kev Adams et il n’a pas tort. Transformer Cassidy en beau gosse au regard penetrant, pareil tous les détails dans ALL HELL’s GOT A COMING s’évaporent en un instant.
        Quant à Tulip, elle n’exprime rien. Sur la photo avec les lunettes, on dirait une tortue qui sort de sa carapace.
        4- Faire passer la pilule Ennis. C’est là où nous ne serons pas d’accord. C’est justement contraire à l’esprit Vertigo qui, je le répète, constitue ce que le comic book a jamais produit. Pour un amoureux du medium, il me semble normal de vouloir y retrouver la même qualité. Si je n’avais pas lu la BD, j’aurais détesté tout autant ce show. Les productions coreenne viennent de nous montrer qu’il est possible de monter des séries où c’est au public de s’adapter.
        5- dis-toi bien que sans ces séries, les bds seraient encore plus oubliées. Et non pas rééditées et revendues comme maintenant. Non. PREACHER n’a pas été réédité à l’occasion de la série. Son prestige aura permis 3 rééditions VO au fil des années et 2 en VF.

        Mais c’est sympa de débattre même si nous resterons je pense campés sur nos positions. PREACHER constitue pour moi un truc sur lequel je ne bougerai pas d’un iota.

        • Jyrille  

          3.1 Ah mais loin de moi l’idée de dénigrer la grandeur du copmics. C’est en effet plutôt littéraire, mais je dois avouer qu’au même moment, je lisais les HELLBLAZER de Ennis, et beaucoup de choses font écho ou sont reprises dans les deux comics : Ennis a ses obsessions. L’ange et le démon qui engendrent Genesis, c’est aussi dans son Hellblazer par exemple. Je ne comprends pas en quoi cela t’attriste. Si il a accepté et a participé jusqu’au bout, c’est que les producteurs et showrunners ont su le convaincre et ont sans doute suivi ses conseils tout au long de la production. Sinon, tel le Alan Moore de base, il se serait tiré en demandant d’enlever son nom.

          3.2 C’est pareil dans la série : un sens affirmé de la justice. Tu te bases sur les affiches promotionnelles, mais tu devrais plutôt regarder les scènes. Par exemple, je trouve ça toujours autant fendard : https://www.youtube.com/watch?v=LZGtm8dRvKI

          4. Tu n’as pas été convaincu par mes arguments. Je ne peux pas revenir dessus, je vois bien que tu ne conçois pas d’alternative. Pourtant, si je dois me mettre à la place de ces gars, j’aurai sans doute fait la même chose. Pour SQUID GAME, je ne suis pas vraiment d’accord : c’est bien moins sombre que PREACHER, et ce n’est pas non plus totalement inédit. Le public connaît ce genre d’histoire. Ici on parle tout de même d’un vampire junkie accompagné d’un prêtre loin d’être parfait à la recherche de Dieu. Ca, c’est unique.

          5. Oui, mais pour les autres, ça marche : JUPITER’S LEGACY, UMBRELLA ACADEMY, THE BOYS, THE END OF THE FUCKING WORLD, DEADLY CLASS….

          Et en effet c’est sympa d’en discuter !

          • Bruce lit  

            Ce qui m’attriste : c’est que j’estime être un mauvais show déshonore une histoire parfaite jusque là et qui n’avait pas besoin d’être transformée en comédie. J’ai regardé par effort de conscience les trailers de l’article. Les comédiens semblent plus installés dans leurs rôles mais effectivement je n’aurais pas supporté d’en voir plus.

            Tes arguments sont bons. Mais tu as autant de chances qu’ils me persuadent que de traîner Présence voir Endgame (une technique pour détourner le débat vers un autre puriste qui se fait discret)

            La BO très chouette par contre.

          • Jyrille  

            Je comprends. Loin de moi l’idée de te persuader, je souhaite simplement donner mon appréciation et expliquer en quoi je ne trouve pas ça déshonorant mais au contraire digne d’intérêt sans être une trahison (ce n’est pas le cas). Pour les comics de Marvel, Présence et les films, il faudrait qu’il cible un ou deux films histoire de se faire une idée. Personnellement je lui conseille toujours le second Captain America. J’adorerai avoir son avis comme toi tu le donnes ici.

            Toute la bande son de Preacher est très bonne, mais ce n’est pas la seule. Je viens de finir TITANS saison 3 et là aussi il y a de la qualité dans la musique par exemple.

          • Présence  

            En fait , je ne regarde plus de film depuis des années.

            J’avais regardé Watchmen de Snyder, et je partage l’avis de Jyrille : un contresens, ou alors une adaptation à l’époque contemporaine de sa réalisation et de sa sortie (2009), le contenu de 1986/1987 ayant été jugé daté. Pourquoi pas ?

            Je me retrouve plus dans la version de Moore & Gibbons que celle de Snyder. C’est dû à mon âge ? Peut-être.

            Est-ce que je serais capable de regarder Endgame en le déconnectant de mon point de vue de lecteur de comics ? Pas sûr, pas sans beaucoup d’effort. En admettant que j’y arrive, je ne ressens pas d’envie particulière de regarder un film de superhéros.

    • Tornado  

      Il y a une différence de taille entre adapter Preacher et Daredevil : PREACHER est l’oeuvre d’un seul homme, d’un seul auteur, d’une seule voix, d’une seule vision. Daredevil est un personnage ayant été écrit de manière différente par moult scénaristes. De fait, même si la version Miller/Bendis est ma préférée, c’est loin d’être la seule et d’autres sont complètement différentes. Du coup celle de Netflix, par rapport à 60 ans de Daredevil, est l’une des meilleures versions, je trouve. Même si elle est très différente de celle de Miller/Bendis.

      C’est sûr que voir qu’il n’y a personne au stand de Fabry alors qu’il y a foule à ceux des youtubers ça fait mal au cerveau. Mais d’un autre côté tu as eu Fabry pour toi tout-seul et tu n’as pas été obligé de supporter une armée de crétins parmi le foule. Ce n’est donc pas si catastrophique… 🙂

      J’ai peur d’être mal perçu sur mon discours anti-woke : Je me fiche que les personnages soient blancs, noirs, jaunes, ou verts, maigres, gros, petits, grands, hommes ou femmes ou transsexuels. C’est juste que je suis devenu allergique au fait que les transformations pour faire woke sont devenues systématiques et complètement gratuites.

      @Cyrille : En quoi le thème de Watchmen a été complètement retourné dans le film de Snyder ?

      • Jyrille  

        Les héros du film ont des capacités hors du commun, ce qui n’est pas vraiment le cas dans la bd : même si Ozymandias arrive à arrêter une balle à main nue, il n’est pas capable de briser des murs avec son poing. De manière générale, le film est bien plus violent que le comics. Tu me diras que c’est normal, que le comics aplanit cette violence, ce qui est naturel. Mais non, car Snyder en ajoute bien trop, il met des explosions de viscères là où il pouvait tout simplement mettre une raie de lumière. Ce qui fait que ces héros sont le contraire de la bd : des types violents qui prennent le pouvoir, pas qui ont abandonné pour le bien commun.

        Et puis il y a la fin. Déjà, elle manque totalement de classe, et c’est pour ça sans doute que Lindelof l’a ajouté dans la série, c’était apparemment un des premiers points qu’il a abordé : on fait la pieuvre. Sans elle, on se retrouve devant une manipulation politique qui ne donne plus le même sens à ce que voulait faire Veidt : réunir les gens, les pays. Manhattan étant un symbole des US, ce choix ne fonctionne pas. Enfin il y a une tonne de détails qui font que l’on se trouve devant une interprétation de Snyder : Rorschach qui tue à coup de hachoir au lieu de refaire la fin du premier Mad Max, la scène d’intro du meurtre du Comédien qui n’est plus une extrapolation mais filmée comme telle, laissant plein d’indices sur les vices du Comédien etc… Je crois déjà avoir fait pas mal de commentaires sur ton article d’ailleurs, tu peux y jeter un oeil 😉

        • Tornado  

          Tout ça est vrai. Et je suis d’accord. Ça ne m’empêche toutefois pas d’aimer quand même le film de Snyder qui est en lui-même du beau et grand cinéma de divertissement.

          WATCHMEN la série est la prochaine sur ma liste. Je l’attaque dès la fin de COBRA KAI et du LIVRE DE BOBA FETT !

          • Jyrille  

            Cool ! Hâte d’avoir tes retours. Je dois aussi regarder COBRA KAÏ saison 4, Boba Fett attendra : je n’ai pas Disney+.

      • Bruce lit  

        Le fait que Tulip soit noire me gène moins que toi. Jesse flirte avec la sheriff de Salvation Cindy Dagget. Et je suis même intéressé de voir DEATH noire dans la prochaine adaptation de Netflix même si je peux comprendre la déception de ne pas voir l’incarnation gothique emblématique.

        • Tornado  

          Encore une fois ce n’est pas le fait qu’elle soit noire qui me gène, c’est le fait qu’elle ne soit pas blonde comme « ma » Tulip, et aussi parce que c’est devenu le cahier des charges…

          • Jyrille  

            D’après Wikipedia (lien en début d’article), Ruth et Joseph furent les premiers à être castés, dès mars 2015. Je ne suis pas certain que cela fasse donc partie d’un cahier des charges. Peut-être que tout simplement ce fut celle qui eut la meilleure prestation lors du casting, ou parce que la production la voulait après l’avoir vue dans MISFITS ou encore d’autres raisons, va savoir.

  • Surfer  

    Merci Jyrille pour ce bel article.
    Ta principale mission de proposer un contrepoint à Bruce est parfaitement accomplie de par une argumentation claire et bien construite.😉
    Il t’a répondu et a pu dérouler ses points de désaccord.
    D’autres intervenants ont aussi donné leur opinion.
    Ces échanges sont riches d’enseignement.
    Pour ma part, je n’entrerai pas dans le débat car je n’ai pas vu la série.
    Cela dit, j’ai maintenant une furieuse envie de la visionner.
    Cela peut paraître contradictoire car je ne suis pas du tout fan de l’œuvre initiale qui fait pourtant l’unanimité dans la communauté des admirateurs de comics (Je sais aussi être un anticonformiste qui écoute son cœur 😉)

    Si j’ai envie de voir cette série c’est parce que j’espère justement qu’elle nous propose autre chose.
    Seul gros problème c’est que je n’ai pas d’accès à Amazon Prime.
    Alors, j’ai déjà un abonnement Netflix, les accès Disney…Au bout d’un moment il faut savoir dire stop. Surtout, qu’au final, je regarde très peu ces plateformes !😔
    Il va bientôt falloir raquer un billet de 100 tous les mois pour prétendre voir, de temps en temps, une série qui potentiellement peut être sympa à suivre 😩

    Mais bon pour Preacher, par obligation il va falloir que je trouve le moyen, même illégal, de la voir. Mais chuuut faut pas le dire 😉.

    La BO : Un très bon morceau qui a été souvent repris, samplé. J’aime bien la version que tu proposes.

    • Jyrille  

      Merci beaucoup Surfer ! Si je comprends bien, tu as lu tout PREACHER, le comics ?

      Moi c’est le contraire : je n’ai pas Disney+ mais j’ai Prime. Ce n’est pas très cher, 50 euros par an. Mais tu as raison : on ne peut pas tout avoir ! Personnellement je ne regarde plus que ça et des DVDs, voire du Youtube (très peu par rapport à tout ce que l’on peut y voir).

      Je n’y suis pour rien pour la BO : elle est dans la série. Je ne connaissais pas cette version avant. Hâte de lire tes avis une fois que tu auras réussi à te mettre à la série 😉

      • Surfer  

        J’ai lu le 1er tome qui a été réédité par Urban en intégrale. Je n’ai pas accroché.
        Je pense qu’une partie de ma déception vient du fait que l’on ait tellement encensé cette série que mes attentes étaient grandes !
        Ma lecture m’a vite désenchanté.
        Toutes ces louanges excessives pour ça !

        Je sais qu’il existe des fans hardcore de Ennis…tout ce qu’écrit ce scénariste est un chef-d’œuvre à leur yeux.

        Quand à moi, Je n’idolâtre personne je me fie a mon appréciation de ses œuvres. Elle vaut ce qu’elle vaut mais c’est mon ressenti.

        De Ennis j’aime son Punisher, son Nick Fury, son Constantine. Pas forcément toutes les histoires mais une grande partie.
        Je n’aime pas son Thor Vikings et je vomis sur son CROSSED.
        Je n’aime pas quand il va trop loin dans le malsain et la provoc.

        Mais , encore une fois,ce n’est que mon humble opinion.

  • JP Nguyen  

    Cyrille,
    Avant que Bruce ne te vire de la Team pour cet article sacrilège, je voulais t’exprimer toute ma sympathie et le plaisir que j’ai eu à bosser sur nos teamups !

    Blague à part, un article qui cite le sage Jean-Pascal est forcément de qualitay. (je ne me rappelais même plus avoir écrit cette phrase).

    Blague vraiment à part, bel argumentaire, détendu du slip, mais j’ai pas Prime et je ne vais pas chercher à chopper cette série.

    • Jyrille  

      JP,

      je te remercie du fond du coeur pour ce commentaire à tiroirs d’une profondeur rare. Ne t’inquiète pas, je t’enverrai des pneumatiques et des télégrammes. On fera encore des team-ups que tu ne signeras que de ton nom, nous seuls saurons !

      (c’était dans un commentaire sur l’article de Bruce, c’est que je fais mes devoirs moi, quand j’écris un truc…)

      Je comprends que tu n’aies pas envie de la voir, je t’invite cependant à regarder quelques scènes, comme celle que je viens d »ajouter en commentaire au-dessus 😉 As-tu lu le comics ?

      • JP Nguyen  

        « As-tu lu le comics ? »
        Yes,of course my dear.
        Mais ça fait longtemps que je ne m’y suis plus replongé…

  • Kaori  

    Très intéressant d’avoir un deuxième avis sur cette série, contradictoire au premier. Merci à Bruce pour cette contre-proposition !

    Alors en dehors du fait que je ne suis pas vraiment attirée ni par le synopsis, ni par l’humour, j’ai vraiment apprécié la lecture de cet article et de ses commentaires.
    Vos discussions sont très intéressantes.

    Je vois ce que veut dire Tornado. Pour ma part, j’arrive à passer au-dessus des critères physiques. Je suis plus sensible au respect de l’essence du personnage, pas forcément son origine ethnique. Et puis de toute façon, en ces jours où plus on montre les minorités, plus on est dans l’air du temps, on va tout droit vers une « colorisation » de la plupart de nos personnages préférés.

    Jyrille, je rejoins tout à fait ta bienveillance, et je me retrouve complètement dans ces phrases : « Je pense que ma tendance générale me pousserait à me dire, si je n’aime pas quelque chose, que c’est juste « pas pour moi ». Car si d’autres personnes aiment, qui suis-je pour les juger ? »

    Je ne statuerai pas sur l’évolution de la société, à savoir va-t-on vers le pire ou vers le meilleur… Je suppose que cela dépend de l’angle sous lequel on la regarde…

    • Jyrille  

      Merci Kaori ! Si tu as aimé les discussions, c’est déjà bien, et on est aussi là pour ça je pense. J’imagine que tu n’as jamais lu le comics ?

      • Kaori  

        Tu imagines bien 😉 . Et ça n’est pas près de changer.
        Je ne suis pas du tout attirée par le trash de Ennis, ni par le dessin de Dillon…

  • Zok  

    Comme je suis heureux de me prendre beaucoup moins la tête que vous (sur cet aspect là en tout cas) !!

    J’ai regardé, j’ai trouvé ça vraiment cool car complètement barré, le générique me revient instantanément dès que je vois une image…

    What else ?

  • ve  

    Hey !
    Bin dis donc ça philosophe un max 🙂
    Me concernant, c’est Preacher qui m’a fait rentrer dans l’univers des Comics.
    Donc oeuvre culte. En haut de ma bibliothèque, avec les photos bien évidence (d’ailleurs la photo de Tête de fion est trop visible pour ma femme…Tant pis !).
    Après avoir tout dévoré j’ai découvert la série qui m’a donné le plaisir de retourner aussi tôt dans cet univers.
    J’en avais parlé rapidement a

  • Laurent CritiKomics  

    Fausse Manip’
    J’en avais parlé rapidement avec Bruce, et cette série m’a laissé mi-cuit.
    J’ai adoré la saison 1, la deux m’a vite refroidit (j’ai l’impression que ça se passait que dans l’appartement), et les suivantes avaient du bon et du moins bon. Je vais pas rentrer dans le détail. Beaucoup de choses ont été dites déjà.
    Mais quand tu regardes avec l’oeil de fan du comic, t’es peut-être plus, ou trop exigeant.
    Il manque quelque chose, je sais pas dire quoi. C’est une bonne série B, heureusement moins lisse que le trop ado Locke & Key. Certains ajouts sont sympas (comme l’homme à la moustache).
    J’ai trouvé surjoué par moments, gore bien comme il faut donc c’est resté fidèle, mais je sais pas. Si pas un nanar mais c’est pas la pépite que j’attendais.
    Mais elle a le mérite d’exister. J’espère juste que les gens iront découvrir ces comics et ne pas prendre le raccourci de la télé car ils passeront à côté de plein de choses !

  • Jyrille  

    Le boss va être content : toute la série est désormais sur Netflix 🙂

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