TOP 10 des chansons pour chialer dans sa bière

TOP 10 des chansons pour chialer dans sa bière

PATRICK 6 chante le blues

L’histoire commence il y a quelques années lorsque Bruce a rédigé son TOP 10 des albums les plus déprimants de la galaxie Il va sans dire que je ne partageais pas forcément tous ses choix, mais je les respectais au demeurant. Quoi qu’il en soit, cela m’a donné l’idée de faire mon propre TOP 10, hymne à la dépression à la solitude et au dépit amoureux !

Cependant, pour me distinguer, j’ai décidé d’adopter une approche, non plus par album, mais par chanson. Ainsi, en écoutant ces 10 morceaux à la suite vous aurez l’assurance de passer une quarantaine de minutes de franche déprime et de délicieux auto-apitoie ment ! Que du bonheur en somme.

J’ai commencé à noter, de mémoire, les titres plus déprimants qui me passaient par la tête. De telle sorte que je me suis retrouvé rapidement avec une centaine de chansons ! Bigre. Une sélection compliquée s’imposait donc.

Pour commencer, j’ai déjà fait un Top 10 COLD WAVE , avec mon collègue Eddy. Afin d’éviter les doublons, et de ne pas parler ad vitam des mêmes groupes, je me suis donc interdit de citer une 2eme fois les mêmes artistes. Exit donc CURE, JOY DIVISION ou ANNE CLARK… qui sont pourtant les maitres du genre ! La vie n’est pas facile.

Au final voici mon choix, forcément subjectif et incomplet, mais c’est le propre des TOP 10. Bref, ne tergiversons pas d’avantage et embarquons-nous vers les paysages arides de la désolation, de l’isolement et des soirées alcoolisées. Youpi !

THE SMITHS : Last night I dreamt that somebody loved me

A tout seigneur tout honneur, commençons par les grands prêtres de la déception amoureuse et de l’inadaptation au monde, à savoir Les SMITHS et leur chanteur, brillant, charismatique et (très) controversé : Morrissey !

Il faut bien avouer que le groupe avait un net talent pour les titres à rallonge, mais oh combien évocateurs : « Il y a une lumière qui ne s’éteint jamais », « Le ciel sait que je suis misérable maintenant », « Quelle différence cela fait-il » … Ainsi donc « La nuit dernières j’ai rêvé que quelqu’un m’aimait » évoque la solitude du narrateur qui n’a jamais connu l’amour (ni physique, ni affectif) et qui ne peut qu’en rêver. Quand on sait que Morrissey n’a vu le loup qu’à la quarantaine bien sonnée, on n’a donc aucune difficulté à imaginer que cette chanson est largement autobiographique… Quoi qu’il en soit, lorsque vous avez 17 ans, puceau jusqu’à l’os, et que vous entendez ce morceau, je peux vous garantir qu’il vous va droit au cœur.

Les paroles expriment le désespoir du chanteur alors qu’il s’éveille d’un rêve où il se sentait aimé. Au matin il réalise que ce n’était qu’un faux espoir, le laissant impuissant et seul. Universel par son désir d’être aimé, la chanson exprime le dépit d’un désir non partagé. Le narrateur veut désespérément être aimé mais se sent invisible pour l’être aimé (et accessoirement pour le reste du monde). En peu de mots (souvent répétitifs, qui plus est) l’auteur donne corps au sentiment d’isolation et de rejet.

Une seconde lecture est également possible pour ce morceau : il exprimerait la difficulté de Morrissey d’appréhender sa propre sexualité. Si son homosexualité ne fait pas trop de mystère de nos jours (en réalité plus qu’homosexuel, le chanteur est avant tout Morrisseysexuel ! Trop narcissique et trop névrosé, il ne sent bien qu’avec lui-même… Mais je m’égare, ce n’est pas le sujet du présent article), à l’époque le sujet était tabou. La chanson exprimerait cette impossibilité de réaliser son désir et de se connecter avec son homosexualité.

Morrissey n’a jamais confirmé cette théorie, elle reste cependant assez crédible, lorsque l’on sait que, au moment de la sortie de ce morceau, les SMITHS étaient au sommet de leur popularité et que hommes comme femmes étaient tous amoureux du chanteur ! Dès lors pourquoi rêver que quelqu’un vous aime, alors que, précisément, tout le monde vous aime ?
(Voilà, ça vous fera 90€ la consultation chez le psy. Payez en sortant)

Musicalement le morceau (en version album) commence par une introduction de 1m55 où un piano obsessionnel joue par-dessus le bruit d’une foule (enregistrée lors de la grève des mineurs de 1984–85 – provenant d’un album d’effets sonores de la BBC). Le morceau est construit autour d’un riff de guitare mélancolique tournant en boucle (écrit par le guitariste virtuose du groupe, Johnny Marr) le tout porté par des cordes. Le groupe est du reste bien connu pour l’alchimie entre les paroles mélancoliques de Morrissey et les guitares larmoyantes (et cependant énergiques) de Johnny Marr. La quintessence du groupe s’exprime tout particulièrement à travers de cette chanson, la rendant immédiatement reconnaissable.
Devant la charge émotionnelle du texte et la puissance de la musique, on comprend mieux pourquoi Morrissey et Marr considèrent ce morceau comme l’un de leurs meilleurs !

Punchline :
La nuit dernière, j’ai senti
De vrais bras autour de moi
Pas d’espoir, pas de douleur
Juste une autre fausse alerte
Alors, dis-moi combien de temps
Avant la dernière fois ?
Et dis-moi combien de temps
avant la bonne ?

BILLIE HOLIDAY : Strange fruit

C’est en 1939 que Billie Holiday interprète pour la première fois ce « Fruit étrange » inaugurant la série des Protest songs au Etats-Unis !

Le morceau est écrit par Abel Meeropol (auteur-compositeur américain). Après avoir vu les photos de deux adolescents noirs, Thomas Shipp (18 ans) et d’Abram Smith (19 ans), lynchés, après avoir été accusés de viol. En pleine ségrégation l’auteur décide de dénoncer les exactions commises contre les noirs (on dénombrerait pas mois de 4.000 noirs lynchés aux Etats-Unis entre 1877 et 1950 – dont 90% ont été commis dans le Sud).

Initialement intitulé « Fruit Amer » le poème est tout d’abord chanté par la femme même de l’auteur (Anne Meeropol) avant qu’il n’offre ce morceau (devenu « Fruit étrange ») à Billie Holiday. La chanteuse accepte d’en devenir l’interprète, puisqu’il fait directement écho au racisme qu’elle a elle-même vécu.

Le texte est pour le moins troublant puisque l’on ne tarde pas à comprendre que le fruit étrange dont il est question n’est autre que le corps d’un homme noir pendu, suite à un lynchage. On est immédiatement interpelé par l’alternance de description de scènes pastorales « Parfum de magnolias, doux et frais » et descriptions morbides et sanglantes « Les yeux exorbités et la bouche tordue ». Les deux éléments se succédant, la chanson fonctionne donc comme un électrochoc cognitif.

Billie chantait toujours ce morceau en dernière partie de son récital. La charge émotionnelle était telle, qu’elle ne pouvait tout simplement plus rien chanter après cela !

Cruelle, réaliste et amère cette chanson est tout simplement bouleversante. Toujours d’une actualité criante, ce morceau a inspiré de nombreux artistes, qui l’ont interprété à leur tour. J’ai une tendresse toute particulière pour la version de Nina Simone, qui à mon sens, est la seule qui puisse rivaliser avec l’intensité émotionnelle de Billie Holidays !

Punchline :
Parfum de magnolias, doux et frais.
Puis une odeur soudaine de chair brûlée.
Voici un fruit à picorer par les corbeaux
Que la pluie fait pousser, que le vent assèche.
Pourri par le soleil, il tombera de l’arbre.
Voilà une bien étrange et amère récolte

NICK DRAKE : Way to blue

Encore un autre Joyeux drille ! Mort à 26 ans d’une surdose d’antidépresseur (en un mot, un suicide) l’auteur, compositeur, interprète, ne connaitra la gloire que post-mortem.
Si ses trois albums sont remarquables, sa plus belle chanson est sans conteste (à mes yeux) la fabuleuse « Way to blue » ! Enregistré pour son premier album FIVE LEAVES LEFT, ce morceau illumine littéralement le disque de sa simple présence !

De quoi parle cette chanson ? Mais je n’en sais foutre rien ! Cela n’empêchera pourtant personne d’être bouleversé par les envolées lyriques de la musique et par la voix plaintive du chanteur. Mystérieux et poétique le texte laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Entre métaphore mortuaire et référence à la drogue, chacun peut y voir ce qu’il veut.

Quoi qu’il en soit le narrateur semble interpeller une personne, à plusieurs reprises, en lui demandant s’il connait « le chemin du bleu ». Le bleu est habituellement associé au paradis, on peut supposer que l’auteur a voulu exprimer son désir d’échapper à la dépression et son désir d’atteindre le bonheur. Troublant mélange de beauté et de chagrin, la chanson résonne clairement comme un appel à l’aide.

Le destin tragique de son auteur semblerait montrer qu’il n’a, hélas, jamais trouvé le chemin vers le bleu et n’a trouvé d’échappatoire à ses souffrances que par la mort.
Pour paraphraser De Musset je dirai que si les chants les plus désespérés les plus beaux, ceux de Nick Drake sont d’immortels purs sanglots…

Punchline :
Peux-tu te rappeler tout ce que tu as connu ?
Ne tomberez-vous jamais
Quand la lumière s’est envolée ?
Dis-moi tout ce que tu sais
Montre-moi ce que tu as à montrer
Ne viendras-tu pas me dire
Si tu connais le chemin du bleu ?

ANTONY & THE JOHNSONS : Hope there’s someone.

J’ai découvert la voix incroyable d’Antony Hegarty en 2005 avec la sortie de son magnifique second album, en compagnie des Johnsons, I AM A BIRD NOW. Le choc ne fut pas des moindres, surtout après l’audition d’une fameuse White Session, diffusée chez Bernard Lenoir sur France Inter, proposant le chanteur s’accompagnant seul au piano. Tout simplement bouleversant. Ma vie ne fut plus jamais la même après ça (que Lenoir en soit éternellement remercié).

Bref, une voix unique, disais-je donc, à tel point qu’à la première écoute (et sans le secours de l’image) il est tout simplement impossible de déterminer si la voix est celle d’un homme ou d’une femme, d’un blanc ou d’un noir…
Un alien en tous cas, ça c’est certain.

Quoi qu’il en soit, sur cet album Antony livre la quintessence de son art, oscillant entre voix envoutante, douce mélancolie et atmosphère onirique. Il ne retrouvera cet état de grâce que 18 ans plus tard (après plusieurs albums, plus expérimentaux et difficiles d’accès, et surtout après un changement de sexe) avec son récent et magnifique MY BACK WAS A BRIDGE FOR YOU TO CROSS sous le nom ANOHNI AND THE JOHNSONS.

Pour l’heure, revenons en 2005 et à son morceau emblématique « J’espère qu’il y a quelqu’un ». L’interprète semble exprimer, plus que la peur de la mort en elle-même, la peur de mourir seul. On peut imaginer qu’il ne s’agit pas nécessairement d’un partenaire amoureux, mais simplement quelqu’un sur qui il peut compter. Un support moral autant que physique.

Cependant, à la première écoute de ce morceau, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à DEATH de Neil Gaiman (celle du comics, pas l’actrice au charisme d’huitre de l’abominable série Netflix). Le chanteur semble exprimer son souhait de rencontrer, à la fin de sa vie, une mort « humaine », empathique, qui s’intéressera à lui. Apportant réconfort et soulagement, plus que la solitude du tombeau.

Puchline :
Oh, j’ai peur de cet endroit intermédiaire
Entre la lumière et le vide
Je ne veux pas être celui qui sera
Laissé là…

NICK CAVE & THE BAD SEEDS : Weeping song

S’il y en a bien un qui mérite sa place dans cet article c’est bien lui ! Le plus dur est finalement de choisir un seul morceau, tant l’ensemble de son œuvre semble consacrée à la part la plus sombre de l’être humain !

J’aurai pu choisir “As I sat sadly by her side”, “Sorrow’s child”, ou bien encore “Loom of the land”… Mais ce sera finalement “Weeping song” (extrait du formidable 6eme album THE GOOD SON en 1990) sur lequel se portera mon choix.

Evidemment avec « Une chanson de pleurs », on ne peut pas faire plus raccord au niveau de la thématique ! Signalons également que les paroles (cf ci-dessous) semblent annoncer, avec 25 ans d’avance, la double tragédie qui touchera le chanteur…
Quoi qu’il en soit, fidèle à son habitude, Nick Cave, tel un Atreyu ombrageux, semble explorer sans fin les marécages de la mélancolie. Il évoque ici des expériences universelles, telles que la douleur d’un deuil.

Le morceau se présente comme un dialogue entre un père et son fils. Nick Cave jouera le rôle de ce dernier, tandis que Blixa Bargeld (le guitariste) interprètera le père. Comme une conversation réelle, chacun interroge l’autre à son tour.

L’enfant demandant à son père pourquoi tout le monde pleure autour d’eux. Celui-ci lui répond que les femmes pleurent leurs hommes et que les hommes pleurent en retour. Le père lui-même pleure car il a été blessé par les actes et les paroles de son fils. Ohlala.

Paradoxalement même s’il est question de larme à toutes les strophes, la chanson offre cependant un espoir par sa conclusion : « C’est une chanson de pleurs, Mais je ne vais pas pleurer longtemps »
Un peu comme si les lamentations communes avaient une vocation cathartique et réconfortante.
Un peu comme si partager son chagrin à travers la musique (ou autre) était le chemin de la rédemption.
Amen mon fils, amen.

Punchline :
Oh père, dis-moi, est-ce que tu pleures ?
Ton visage semble mouillé au toucher
Oh ça alors je suis vraiment désolé, père,
je n’aurais jamais pensé te faire autant de mal

BREL : Orly

Quiconque a déjà vécu séparation (définitive ou ponctuelle) dans un aéroport (ou une gare) ne pourra que se reconnaitre dans cette chanson (et trouvera, par la même occasion, la meilleure des raisons de pleurer dans sa bière).
Le chanteur nous présente une scène cinématographique, où sa voix fera office de caméra. Tel un réalisateur, Brel tourne sa caméra alternativement d’un personnage à l’autre.

Le pitch : un couple, un dimanche à Orly, s’enlace une dernière fois avant que l’homme ne prenne l’avion. Brel, qui est témoin de la scène, comprend que le couple se sépare définitivement et qu’ils ne se reverront probablement plus jamais.
L’homme finit par prendre l’avion tandis que la femme reste à terre.
« Elle a perdu des hommes, mais là elle perd l’amour ». La vache.

Outre la charge émotionnelle évidente de ce morceau, la première chose qui surprend c’est que la chanson est écrite du point de vue féminin (c’est elle qui reste à la fin) ce qui est parfaitement inattendu lorsque l’on sait que Brel est régulièrement taxé de misogynie !

J’apprends par Wikipedia que, d’une part la chanson est en partie autobiographique, puisque Brel a vécu une scène similaire, mais que, d’autre part, la chanson, outre son premier degré affiché, peut également avoir un second niveau de lecture : se sachant atteint d’un cancer l’auteur a voulu symboliser la séparation de l’âme et du corps. Il confirmera cette version dans une interview : « Il s’agit de deux amants qui se séparent, mais surtout d’une métaphore de la Vie et de la Mort. D’un être qui sent sa vie lui échapper ; le jour où, par exemple, il décide de partir se faire soigner. Et l’avion se pose à Orly ! Dernier aéroport, pour un dernier voyage… »

Définitivement, quel con ce Bécaud !

Punchline :
Je crois qu’ils sont en train
De ne rien se promettre
Ces deux-là sont trop maigres
Pour être malhonnêtes

VIC CHESNUTT : Flirted with You All My Life

Ah ben je ne vais mettre que des suicidés dans ma liste, avec ça je suis sûr de faire péter l’ambiance !
Là aussi je n’ai eu que l’embarras du choix au niveau des titres. J’ai surtout hésité avec « Coward » (la détestation de soi poussée à son stade ultime) mais c’est finalement « J’ai flirté avec toi toute ma vie » que j’ai choisi (les deux morceaux sont d’ailleurs sur le même album).

Un peu d’histoire (merci Wikipedia) pour ceux qui ne connaissent pas ce chanteur hors norme. Né en 1964, il grandit Pike County, en Géorgie. Il commence très tôt à écrire des chansons. A 18 ans un accident de voiture (alors qu’il était probablement sous l’emprise de l’alcool) le condamne à une vie entière sur un fauteuil roulant.

Ses débuts se font sous l’aile protectrice de Michael Stipe de REM qui produira ses deux premiers albums. Il multipliera ensuite les collaborations et enchainera les albums.
En 2007 et 2009 il réalisera ses deux meilleurs albums (à mon humble avis) avec des musiciens du label Constellation (GODSPEED, tout ça, tout ça…). Respectivement : le monumental NORTH STAR DESERTER et l’également très bon AT THE CUT.

Le 25 décembre 2009 le chanteur décède après une N-ième tentative de suicide médicamenteuse… réussie cette fois.
Voilà pour le personnage.

Le coup de génie de la présente chanson est que l’on pense tout d’abord qu’il s’agit d’une histoire d’amour entre deux êtres qui se tournent autour depuis des années, sans toutefois jamais passer à l’acte. Ce n’est qu’au refrain que l’on comprend que la personne avec laquelle a flirté Vic est la mort elle-même !

La chanson évoque les différentes tentatives de suicide du chanteur, ainsi que son mode de vie auto destructeur. Par bien des aspects cette chanson résume la personnalité du chanteur : décalé, ironique et tragique.

Il confiait aux INROCKUPTIBLES, dans les années 90, que sa femme planquait régulièrement les armes chez lui, pour qu’il ne les trouve pas. Les médicaments sont malheureusement plus faciles à trouver…

Punchline :
Lorsque ma mère était atteinte d’un cancer,
Elle s’est battue mais a succombé.
Mais vous l’avez fait supplier pour cela,
Seigneur Jésus, s’il vous plaît, je suis prêt

NITS : Sorrow

Si certains noms dans cette liste sont convenus, les Nits sont beaucoup plus inattendus ! Le groupe néerlandais est, en effet, surtout connu pour sa créativité et sa bonne humeur communicative, et non pas pour sa dépression chronique !

Du reste, si nous vivions dans un monde parfait, les Nits seraient tout simplement en tête de tous les Hit parades. Malheureusement nous ne sommes pas dans un monde parfait et le groupe a dû se contenter de 2 ou 3 hits dans les années 80, puis d’un succès d’estime ensuite.
Formé en 1974 à Amsterdam, le groupe a sorti, avec la régularité d’un métronome, 25 albums, faisant toujours rimer Pop, avant-gardisme et émotions !

Le présent morceau a été enregistré en 1994 pour l’album DA DA DA (ça c’est du titre) A noter que si certains albums sont meilleurs que d’autres (surtout dans la dernière décennie) le groupe n’en pas moins toujours excellent sur scène. Top 10 de mes meilleurs souvenirs de concert. Haut la main.

On ignore tout du contexte de l’écriture, réel ou fictionnel (et c’est aussi bien comme ça). Mais en écoutant les paroles on comprend bien que l’auteur évoque une relation impossible et destructrice mais à laquelle il ne peut pas échapper. Vouée à l’échec, le narrateur ne peut se détacher de cette liaison. Alors que chaque couplet explique que cette relation est une source de souffrance, le refrain se termine invariablement par « mais soudainement elle est là sur mon oreiller. »

Punchline :
Elle ne veut même pas de moi
Elle me dit qu’elle cherche un autre homme
Mais soudain elle est là à ma table.
J’essaie de nager et je me noie presque
Elle est souffrance.

TINDERSTICKS : No more affairs

La chanson parfaite pour les cœurs brisés ! Si vous êtes dans les affres et la confusion d’une rupture sentimentale, cette chanson est pour vous ! Ce morceau est extrait de leur second et prodigieux album de 1995 intitulé sobrement TINDERSTICKS (comme celui d’avant d’ailleurs… Bonne chance pour vous y retrouver).

Alors au sommet de son art, le groupe a abandonné les dissonances rock’n’rolliennes du premier album (le groupe est fan de PAVEMENT, ça s’entend) pour s’orienter vers une mélancolie classieuse et des morceaux basés sur des superbes arrangements de cordes. Le désert aride et saturé du premier album laisse place à une ambiance beaucoup plus nocturne. Le groupe crée une atmosphère crépusculaire et cinématographique, qui n’est pas sans évoquer NICK CAVE ou LEONARD COHEN sur certains morceaux (bon, en nettement moins tourmenté et glauque, quand même).

Le charme du morceau réside dans le savant mariage d’arrangements orchestraux fouillés et du chant de Stuart Staples, une sorte de marmonnement entaché de larmes. Une voix qui sent bon le tabac et l’alcool consommés conjointement (et en grande quantité).

Revenu de tout, ou en tous cas de sa dernière relation, le chanteur exprime son deuil et ses regrets, tout en s’imaginant au lit avec toutes ses maitresses précédentes… Qui trop embrasse, mal étreint.
A noter que très jolie version existe, chantée en Français ! Cependant, dans la langue de Molière, la chanson devient bien trop mignonne pour figurer dans cette liste !

Punchline :

Il n’y a plus d’affaires
Allez-vous le découvrir ?
C’est une chose impulsive
Mais on a rappelé les autres
Grimpé dans le lit avec tous nos anciens amants
Il y a foule là-dedans

JOHN CALE : Hallelujah

Autant finir ce Top 10 sur un « Hit » que tout le monde connait, mais dans une version sensiblement différente de celle popularisée par JEFF BUCKLEY…

Pour moi l’histoire commence en 1991. Les INROCKUPTIBLES (encore fréquentables -et non politisés- à l’époque) sortaient un « Tribute album » consacré à Léonard Cohen. Si le magazine n’a pas inventé le concept du Tribute album, il a, au moins, contribué à populariser cette pratique (pré-1990 les T.A ne sont pas légions, ils semblent, en revanche, se répandre de manière exponentielle depuis cette date).

Quoi qu’il en soit cet album s’intitule I’M YOUR FAN et réussit le tour de force de réunir le gratin de la scène indépendante de l’époque ! De LLOYD COLE à REM en passant par les PIXIES… L’album est d’étonnement bonne tenue (pouvez-vous citer un Tribute album que vous écoutiez encore régulièrement 30 ans plus tard ?) et a merveilleusement passé l’épreuve du temps.

Toujours est-il que, parmi les interprètes livrant leur amour de Cohen, se trouve John Cale, le violoniste/bassiste du VELVET UNDERGROUND. Il enregistre une nouvelle version de « Hallelujah », en la réorchestrant totalement (le morceau dispose désormais d’une mélodie qui était absente de l’original) et en modifiant partiellement le texte (avec l’accord de Leonard Cohen, signalons-le).

Quoi qu’il en soit, la chanson fait référence à l’Ancien Testament tout en évoquant une sexualité débridée ! Pour le moins ésotérique la signification réelle de la chanson reste cachée et difficilement accessible. On ne retiendra que l’atmosphère mélancolique et l’idée que quelque chose de mystérieux et profond est invoqué !

Trois ans plus tard JEFF BUCKLEY fait une reprise… de cette reprise ! (Traduisez il reprend en l’état les arrangements et le texte modifié par John Cale et non pas la version originale). On pensera ce que l’on veut de cette démarche (personnellement je ne la trouve pas très créative) mais il n’en décrochera pas moins la timbale puisque son album (et ce morceau en particulier) furent un immense succès. Ça ne lui portera cependant pas bonheur.
Mais c’est une autre histoire.

Punchline :
Il fut un temps où tu me faisais savoir
Ce qui est réel et ce qui se passe en bas.
Mais maintenant tu ne me le montres jamais, n’est-ce pas ?
Tu te souviens quand j’ai bougé en toi ?
L’obscurité sacrée bougeait aussi.
Et chaque souffle que nous prenions était un alléluia


Avec une telle playlist vous allez en pleurer plus d’une centaine !

28 comments

  • Jyrille  

    J’adore. Le thème est génial car tellement vécu, tellement juste et universel. Et ensuite, tu fais ici un choix très judicieux d’artistes et de titres (pour ceux que je connais, presque tous) même si parfois je me dis que j’en aurai pris un autre, de titre.

    Perso, n’importe quelle chanson d’Elliott Smith fonctionne, et j’aurais mis un titre de Renaud, un des rares à me faire chialer à chaudes larmes (genre La teigne, Les charognards, Déserteur, Pierrot…). Je suis sûr d’en avoir d’autres, mais je dois réfléchir. J’avais complètement oublié votre Top 10 Cold wave…

    Allons-y.

    The Smiths c’est génial mais tu m’apprends un truc sur la vie de Morrissey (bah oui, j’ai jamais été très assidu sur la vie des autres). Je suis toujours étonné que leur dernier album soit ton préféré, c’est sans doute le mieux produit et celui qui annonce un virage vers un son plus grand public (comme le dernier Police peut le faire par exemple) mais pour moi, pas le mieux chargé en titres favoris. Bon de toute façon tous les Smiths sont indispensables. Et ce titre est vraiment magnifique.

    Ah tiens, Strange Fruit. Une chanson que je connais depuis le lycée puisqu’on l’a étudiée en cours d’anglais, année du bac (terminale donc). Je l’ai réécoutée récemment car je dois toujours lire un livre que l’on m’a offert il y a longtemps, 33 révolutions par minute tome 1. Une histoire des protest songs, et qui débute avec ce titre.

    fnac.com/a4425681/Dorian-Lynskey-33-revolutions-par-minute-volume-1

    C’est une très belle chanson, mais elle m’inspire plus de la colère que de la tristesse, personnellement. Je ne connais pas beaucoup d’autres versions mais oui, celle de Nina Simone est bien. C’est toujours bien, Nina Simone.

    Ah, yes, Nick Drake ! Notre ami à toutes et tous. Je crois que c’est l’album de lui que j’ai le plus écouté, parce que plus dépouillé, mais les deux autres sont super. J’adore ce titre. Excellent choix et excellent texte que tu as écrit là, Pat.

    Comme toi j’ai découvert Antony and the Jonhsons avec cet album. Par contre je ne suis pas allé plus loin même si je trouve ce disque excellent. Je ne connaissais pas les White Sessions. Je ne sais même plus quand est mort Lenoir (RIP). Super version, merci.

    Nick Cave et ses potes. Il y en a tellement de lui qui pourraient entrer dans ce Top 10 (on est complètement d’accord, tu le dis toi-meême en intro). Tu as choisi un versant un peu ripaille, une chanson à boire, alors que bon, des tristes et mélancoliques, ça ne manque pas chez Cave. Tu aurais aussi pu mettre BROTHER MY CUP IS EMPTY pour coller à celle-ci. Mais bon, THE WEEPING SONG est meilleure. Je pense que THE GOOD SON est le second que je préfère du groupe après HENRY’S DREAM.

    Quand je recherche Atreyu, je tombe sur un groupe de metalcore. Ne me dis pas que c’est ta référence ? Tu auras remarqué que Cave a un costume de prêtre dans le clip. Peut-être que le father des paroles est surtout un curé ?

    Je reviens pour la suite.

  • Jyrille  

    Ah tiens, je retombe sur un vieux Smashing Pumpkins qui pourraient figurer aisément ici

    youtube.com/watch?v=yWNHAspjU1E

    Ils en ont plein d’autres comme ça. Blank par exemple.

    Si vous êtes un peu curieux, je vous invite à écouter cette version Deluxe des 6 EPs que les Smashing ont sorti au moment de la sortie de leur double album Mellon Collie. Y en a pour 6h30 de musique, je l’ai beaucoup écouté l’an passé. En CD, c’est un peu cher.

    amazon.fr/Aeroplane-Flies-Deluxe-%C3%89dition-Coffret/dp/B00CU9LHY2

    Le coffret comporte un DVD du seul concert du groupe auquel j’ai pu participer, celui des Eurockéennes en 97.

    Sinon j’adore la dernière illustration avec Logan. J’ai gardé ce dessin dans mon téléphone d’ailleurs (alors que je ne sais pas de qui il est, de quand il date ni rien).

      • Jyrille  

        Merci ! Ca tombe bien alors, ce sont deux auteurs que j’aime bien.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Moi j’aurais mis Miossec avec Les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement.

    C’était ma contribution à jeun. Celle alcoolisée sera de meilleure qualité (ou pas)

  • Fletcher Arrowsmith  

    Et Adam Kubert pour la première image …. parfaitement dans la continuité de l’article d’hier.

  • zen arcade  

    Superbe sélection à propos de laquelle je n’ai pas grand chose à redire.
    J’aime beaucoup les Nits mais je ne connaissais pas le morceau que tu as proposé. Merci pour la découverte.
    Et puis, quitte à prendre un morceau chanté par Billie Holiday, j’aurais plutôt choisi Gloomy sunday. T’aurais même pu pousser le curseur en choisissant la version de Christian Death. 🙂
    J’ai un rapport particulier à Orly de Brel. Orly, ça me rappelle que mon père passait souvent le morceau en voiture quand j’étais gamin. Je ne comprenais pas bien de quoi il s’agissait mais la chanson me terrifiait. J’entrevoyais quelque chose de complètement horrible sans vraiment comprendre. Aujourd’hui, je trouve le morceau exceptionnel, même si je suis loin d’être un fan de Brel. Et il me terrifie toujours autant.

    Bon sinon, tu as loupé LA chanson pour chialer dans sa bière : Sunday morning coming down de Kris Kristofferson. Et là, tout à coup, y a Tornado qui tombe de sa chaise en se demandant d’où ça sort que j’adore ce morceau. 🙂
    Pour donner une idée; ça commence comme ça :
    Well, I woke up Sunday morning
    With no way to hold my head that didn’t hurt
    And the beer I had for breakfast wasn’t bad
    So I had one more for dessert
    Then I fumbled through my closet for my clothes
    And found my cleanest dirty shirt
    And I washed my face and combed my hair
    And stumbled down the stairs to meet the day

    youtube.com/watch?v=vbqGWTxwZEA

    Ca me rappelle qu’un jour, j’avais fait une playlist de chansons déprimantes du dimanche à partir du morceau des Strokes « Why are Sundays so depressing? ».
    On entamait le parcours de la journée avec Kris Kristofferson, ça passait par Morrissey et son Everyday is like sunday », y avait le Gloomy sunday de Billie Holiday, même du Brahms et d’autres trucs et puis je terminais par une pirouette ironique avec le Manic monday » des Bangles et son It’s just another manic monday, I wish it was sunday…. ». 🙂
    Je m’étais bien amusé.

    • Jyrille  

      Je la veux bien cette playlist, Zen. C’est vrai que c’est rigolo de finir sur les Bangles. Tu as raison pour Gloomy Sunday. Je me rends compte qu’on pourrait aussi mettre du Mazzy Star.

      youtube.com/watch?v=ImKY6TZEyrI

      • zen arcade  

        J’ai bien peur que cette playlist n’ait disparu corps et biens. J’avais fait ça un dimanche alors que j’étais de permanence au boulot et que je m’emmerdais.

        • Jyrille  

          Quel dommage. Si jamais l’envie te prenait de la lister à nouveau…

    • Présence  

      Je vote pour Sunday morning coming down, superbe chanson.

  • zen arcade  

    Bon sinon, y a ça aussi qui craint sa race.
    Une lamentation baroque tellement triste et tellement belle.
    Tu te demandes comment tant de beauté peut avoir été écrite par un être humain. Tu te dis que tout compte fait l’espèce humaine est parfois capable de sortir d’elle-même au travers de l’art. Et puis, tu regardes le monde et tu te finis à la bière.

    youtube.com/watch?v=ZHUUhLSyy4w

  • Jyrille  

    Orly : un classique, je l’ai découverte un peu plus tard (enfin, toujours dans les années 90) mais j’avoue que ce dernier album de Brel, il est bien trop plombé et un peu bancal pour moi, même s’il m’arrive de le réécouter. Ce titre est génial évidemment. Alors que je ne connais pas celui de Bécaud (et je m’en fous).

    Je ne connais toujours pas assez bien Vic Chesnutt. Il faut que je trouve le moment et le mood pour l’écouter. Ca me fait penser qu’un nouvel album de Sparklhorse est sorti cette année. Posthume évidemment puisque Mark Linkous s’est suicidé il y a 13 ans, en partie car il ne s’est pas remis de celui de Vic Chesnutt qui était un de ses amis. L’album s’appelle Bird Machine est il est très bien. Je me souviens que c’est dans les Inrocks avec le premier album que tu cites que j’en ai entendu parler. Je dois vraiment m’y mettre. La chanson que tu as mise est super.

    Au fait, respect pour avoir traduit les paroles. Perso je ne le fais plus, trop difficile. (d’ailleurs je pense que « affairs », en anglais, se traduit ici par « aventures amoureuses » ou « liaisons »)

    Des Nits, je ne connais qu’une compile et peut-être un album, j’aime bien mais je ne serai jamais un grand fan. Jamais vus sur scène. La chanson est pas mal mais compte plus pour ses paroles je pense, musicalement c’est comme le reste pour moi : bien mais pas non plus accrocheur.

    De la même manière, je connais peu les Tindersticks qui me font trop penser à Nick Cave en fait. En parlant de Pavement tu aurais pu mettre celle-ci, WE DANCE.

    youtube.com/watch?v=dcJ7GpHQT24

    Quant à Leonard Cohen, on pouvait presque toutes les mettre aussi. Sinon celle des Tindersticks est bien. Comme dans mon souvenir.

    Bon, Hallelujah, je préfère la version de Buckley en fait. Mais tu as raison de dire que celle-ci est bien plus arrangée que l’originale. Super chanson aussi. Un excellent tribute album (en général assez chiants oui, pas comme ce I’m Your Fan) pour moi est DM FOR THE MASSES, des reprises de Depeche Mode par Cure, Smashing Pumpkins, Rammstein… même la reprise de Enjoy The Silence est bien et ça c’est chaud à faire ! De même, l’autre tribute album que les Inrocks ont fait sur THE QUEEN IS DEAD (les 10 titres de l’album du même nom des Smiths) tient bien la route, encore maintenant).

    Bonus Stranglers : je la connaissais mais en fait c’est une reprise des années 60, et j’aime bien. Donc toujours pas certain d’apprécier ce groupe.

  • Ludovic  

    Superbe sélection qui me touche en tant que grand amateur de chansons tristes et/ou dépressives et surtout la sélection commence évidemment par les Smiths, un peu les stakhanovistes du genre ! Ah ASLEEP, I KNOW IT’S OVER, la pluie qui tombe et qui fout le cafard à la fin de WELL I WONDER !! que de joie ! je m’en lasserais jamais !

    Sinon moi tant qu’à faire et histoire d’en finir une bonne fois pour toute, j’aurai bien rajouter un petit SUICIDE, un FRANKIE TEARDROP !
    « Frankie Teardrop
    Frankie put the gun to his head
    Frankie’s dead
    Frankie’s lying in hell
    We’re all Frankies
    We’re all lying in hell »

    A la votre !

    • zen arcade  

      Frankie Teardrop, j’y pense pour un Top 10 de chansons terrifiantes. 🙂

  • Tornado  

    Ah ben quand même ! Voilà un TOP 10 attendu ! Je me souviens que l’appel à projet pour le thème du jour (« Chansons pour chialer dans sa bière ») doit dater du tout début des TOP 10 du blog !
    Fut un temps où j’avais commencé à plancher dessus. J’y reviendrai.

    Et bien ma foi, cet article c’est un peu comme le cochon : Tout est bon !
    1- The Smiths : On parle d’un ancien article sur la cold wave et… on commence par de la cold wave ! 😀
    N’empêche que moi qui n’aime pas du tout la cold wave, pour l’instant, tout ce que j’ai entendu des Smiths, ça me plait assez…
    2- Billy Hollyday : Oui, un classique. La chanson tranche néanmoins avec le reste de l’article, je trouve.
    3- Nick Drake. Un de mes chanteurs préférés. Je l’aurais mis aussi. Tu as raté le coche cela-dit : Juste après STRANGE FRUIT, tu aurais pu mettre FRUIT TREE ! 🙂
    4- Antony & The Johnsons : Excellent chois/excellent album (même si je trouve que tout un album d’Antony, d’une traite, ça frôle l’idigestion). Ça me fait penser que je n’ai pas écouté le dernier, alors que j’ai écouté le dernier Timber Timbre, qui est comme le précédent : en partie un troll…
    5- Nick Cave : J’en écoute pas assez mais à chaque fois j’aime bien. Comme les Smiths…
    6- Brel : Classique de chez classique. Je serai fan jusqu’à ma mort. J’en aurais choisi un autre cela-dit.
    7- Vic Chesnutt : Très bien. Faut que j’écoute les albums. C’est pour moi, ça.
    8- Nits : Idem.
    9- Tindersticks : Ah ouais, super album. Mon titre préféré est OBLIVION. Mais le reste c’est la classe.
    10- Comme Cyrille, je trouve la version Cale supérieure à la Cohen. Et la version Buckley supérieure à la Cale. Je crois qu’on est pas les seuls en fait…
    Bonus : Les Stranglers que je préfère : Pop (et pas punk). Mon titre préféré c’est ALWAYS THE SUN, donc, bon…

    J’essaie de peaufiner mon propre TOP 10 et je reviens !

    • zen arcade  

      Mettre les Smiths dans la cold wave, c’est bien la première fois que j’entends ça.
      Je dirais au contraire que ce sont justement les Smiths qui ont commencé dès leur arrivée à tourner la page de la cold wave.

      • Tornado  

        La chose ne représentant clairement ni une époque ni un genre musical qui m’intéresse, j’assume mon inculture en la matière…^^

  • Présence  

    TOP 10 des chansons pour chialer dans sa bière : pourquoi ne suis-je pas surpris que ce Top ait été établi par Patric Six ? Et en tout état de cause, ça fait plaisir de retrouver sa plume.

    The Smiths : analyse très enjouée, j’ai beaucoup aimé le concept de Morrisseysexuel.

    Strange fruit : à ma grande surprise, je connais un titre et son interprète dans cette liste, bien déprimante.

    Nick Drake : agréable à l’oreille (oui, bon, c’est vrai, je suis émotionnellement mort à l’intérieur, alors pour me faire chialer faut se lever de bonne heure).

    Antony & The Johnsons : encore plus agréable à l’oreille, et pour être honnête je ne perçois pas de tristesse dans ses intonations.

    Nick Cave : je n’ai jamais réussi à pénétrer dans l’univers de ce créateur.

    Jacques Brel : je ne connaissais pas cette chanson, et celle-ci me touche (finalement il reste un soupçon d’émotion au plus profond de mi).

    Vic Chesnutt : une voix très sympathique. Que des suicidés : quel concept !

    The Nits : et moi qui ait cherché la définition du monde parfait pendant toutes ces décennies, et elle était là sous mes yeux. Comment ai-je pu être aussi aveugle et me fourvoyer dans d’autres hypothèses fumeuses ?

    Tindersticks : très beau morceau, déjà beaucoup plus déprimant à mes oreilles.

    John Cale : une version bien plus écoutable que celle de Jeff Buckley à mes oreilles en tout cas. Effectivement, les paroles citées s’avèrent cryptiques.

    • Patrick 6  

      Mais non tu n’es pas mort émotionnellement 😉 Tu es le plus vivant d’entre nous, forcément 😉
      « La version de Cale bien plus écoutable que celle de Jeff Buckley » ah enfin un qui est d’accord avec moi ! Présence tu es mon ami pour la vie ^^
      A la tienne d’ailleurs !

  • Patrick 6  

    @ Jyrille : Tout d’abord je dois dire que j’ai failli tomber de ma chaise quand tu m’as dit que Lenoir était mort ! Après vérif, non non, il n’est pas mort, juste à la retraite 😉 Oufff ^^

    Ah oui « La chanson pour Pierrot » aurait largement pu rentrer dans ce TOP10 tant ce morceau me bouleverse (son meilleur titre à mon humble avis) mais la vie est faite de choix 😉

    J’adore tous les albums des Smiths (euh sauf le premier à cause du son) et je pense qu’ils se sont améliorés d’album en album, le dernier est donc le meilleur à mon avis !

    Pour « Strange fruit » la colère apparait plus dans la version de Nina Simone, celle de Billie Holiday inspire plus le franc désespoir. En tous cas je ne connaissais pas ce livre, merci pour l’info 😉

    Ah oui « Brother my cup is empty » colle très bien au thème, mais elle comporte trop de colère pour permettre de chialer tranquilou dans ce Top 😉
    J’adore aussi l’album « Henry’s dream » (sans doute car j’ai découvert Nick Cave grâce à cet album) même si Nick Cave le déteste !
    Atreyu ! Ahah la référence est pointue (et hors contexte) mais les marécages de la mélancolie peuvent te mettre sur la piste d’une certaine histoire sans fin 😉

    Ah je dois avouer qu’à part quelques titres, je suis TRES largement passé à côté des Smashing Pumpkins ! Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas pour moi.

    @ Fletcher : Oui Miossec rime avec bières il faut bien le dire ^^
    « Baiser » est un excellent album ! « Ici-bas, ici-même » également d’ailleurs. Après j’ai plus de mal.

    @ Zen arcade : Ah je ne connaissais pas la version de « Gloomy Sunday » par Christian Death ! Toujours aussi barrés ceux-là ^^
    Oui par bien des aspects « Orly » est terrifiant ! Réaliste mais terrifiant !

    Pour le coup je ne connais pas Kris Kristofferson, je vais fouiller la question ! Merci 😉

    @ Ludovic : finalement avec les SMITHS il suffit de choisir un morceau au hasard pour qu’il colle au thème ^^
    Ah « Frankie Teardrop » est vraiment TROP terrifiante pour pleurer dans sa bière ^^ Lorsqu’Alan Vega commence à hurler je vais forcément renverser mon verre ^^ Blague à part, ce morceau est un putain de chef d’œuvre totalement flippant !!

    @ Tornado : Je suis un lent, c’est le problème ^^
    Oui Billie Holiday tranche avec le reste, je l’ai ajouté pour être inclusif ! On est en 2023 que diable ! (Humour)
    Strange fruit / Fruit tree, Tornado tu es le roi des enchainements ^^ Ceci dit reste, malgré tout, sur mon choix, car « Way to blue » est l’un des plus beaux morceaux de l’univers 😉

    Pour Brel j’ai BEAUCOUP hésité avec « L’ivrogne » (100% raccord avec le thème) mais « Orly « , vraiment, ce morceau est le plus désespérant du monde !

    • Jyrille  

      Ah oui, ouf, Lenoir est vivant. Bonne nouvelle dans toute cette déprime !

      De Miossec, je ne connais que les trois premiers albums. Le troisième est tellement mauvais que je n’ai plus rien essayé après ça.

      Je n’ai jamais vu l’Histoire sans fin 😑

  • Bruce lit  

    Et ben c’était pas trop tôt !
    Mais le temps en valait la peine. Je me suis d’avantage régalé avec les anecdotes livrées en cours d’articles que sur certains morceaux que je trouve tristes certes, mais pas assez pour chialer dans sa bière.
    1/ The Smiths : je n’ai jamais aimé le son de ce groupe mais étonnamment ce morceau passe assez bien. De jolies cordes, très belle intro avec ce piano mal assuré, Morissey n’en fait pas des caisses. Dommage qu’il y ait toute cette reverb’. Je déteste la réverbération, la plupart du temps.
    2/Je ne suis pas sensible musicalement à cette époque musicale. Trop soporifique. Ceci dit, je comprends d’où vient la voix de Jimmy Scott en écoutant ce morceau. Mais le jazz, c’est vraiment pas mon truc.
    3/Magnifique, oui cette chanson pourrait me faire chialer. Nick Drake était un grand.
    4/La beauté des laids. Comme Roy Orbinson, il vaut mieux l’écouter que le voir, lui. La chanson est magnifique. Elle me relaxe mais ne me fera pas pleurer. Comme Tornado, sur un album, ça fait long. Lou Reed était un grand fan.
    5/Je découvre Nick Cave avec délice au fur de ses albums. Mais pareil, cette chanson ne me ferait pas pleurer. Cette chanson est bien alcoolisée ceci dit.
    6/Sublime.
    7/Je ne connaissais pas. Une voix assez proche de Dylan que tu n’aimes pas, ah ah ah !
    Sans plus.
    8/J’adore les Nits. Très bon choix. Superbe.
    9/Les TIndersticks : je suis fan de leur BO pour le film de Claire Denis. Ce morceau est dans la même lignée. Très bon choix.
    10/La version que je préfère, loin devant celle de COhen et de Buckley ! Je ne connaissais pas cette version live. Mais pour moi, c’est plus un rayon de soleil après une longue pluie qu’un morceau déprimant.

    11/ Je déteste cette époque des Stranglers. Reprise sans intérêt. On sent que le groupe arrive en fin de course. Un morceau indigne de leur talent.

    Au final, c’est presque un presque un grand chelem. Bcp de nos gouts coïncident !

  • Tornado  

    Allez, un TOP 10 alternatif :
    – Nick Drake : PLACE TO BE (le mal de vivre incarné)
    – The Pogues : KITTY (pour pleurer au pub, bien au fond de sa bière…)
    – Tom Waits : LONELY (écouté en boucle à la mort de mon grand-père)
    – Tom Waits : KENTUCKY AVENUE (pour moi qui traduis très peu les paroles en général, je me fie à la seule émotion. Il me suffit ici de savoir que Waits chante le souvenir de son ami d’enfance qui avait la polio…)
    – Brel : FERNAND, JEF, LA FANETTE, NE ME QUITTE PAS, QUAND MAMAN REVIENDRA, VOIR UN AMI PLEURER (je sais pas laquelle choisir)
    – Townes Van Zandt : KATHLEEN (l’artiste maudit noyé dans son alcool dans son dernier degré)
    – Gene Clark : WITH TOMMOROW (l’artiste maudit (bis) , l’espoir, la joie de vivre, etc…)
    – Nino Ferrer : LA RUA MADUREIRA (le mal de vivre incarné, bis…)
    – Starsailor : ALCOHOLIC (un fils qui chante son père alcoolique avec ses tripes. La vache).
    – Alice In Chains : NUTSHELL (la joie de vivre, encore…)

    On pourrait en trouver des tas d’autres, évidemment, Lou Reed en tête.

  • Eddy Vanleffe  

    Voilà un TOP très étranger pour moi, le blues et le ressentiments amoureux me passant la plupart du Temps au dessus….
    Les chansons que je trouvent tristes sont celles qui ont une résonnance autre comme Je suis de Celle de Bénabar, Les vieux de Brel ou Luka de Suzanne Vega…
    Renaud de Manu qui chiale vraiment dans sa bière, me donne envie de lui coller un coup de pompe au cul.
    C’est là, que je réalise que je suis plus enclin à m’imprégner d’un top 10 sur la colère ou l’envie de péter des trucs au autour de moi…
    Le dépit amoureux va plus se transformer chez moi en chanson comme Aux Coeurs Bléssés de Niagara
    http://www.youtube.com/watch?v=cDMkoAuQW-w
    Bel article au demeurant et sélection où je reconnais bien l’auteur de l’article ^^

  • Patrick 6  

    @ Bruce : Si tu as aimé un morceau des Smiths je pense que j’aurai vraiment tout entendu ^^ Ma vie est complète maintenant ^^
    Le morceau conclusif des Stranglers est avant tout un blaque par rapport à l’article. Mais sans vouloir être méchant tout l’album 10 est une blague ^^

    @ Tornado : alors mon retour sur ton Top 10 alternatif :
    – Place to be : Très beau, mais Way to blue est le plus beau morceau du monde (à peu de chose près)
    – Kitty : Les Pogues en matière d’alcoolo ont fait difficilement plus raccord avec le thème ^^ Le morceau fonctionne et est assez beau. Well done !
    – Lonely : ah oui en effet déprimant à souhait ! J’ai plus l’image d’un Tom Waits déjanté et bateleur, manifestement on peut être plusieurs choses 😉
    – Kentucky Avenue : voir plus haut ! J’ai manifestement sous-estimé Tom Waits.
    – Brel : Je suis d’accord pour tout ! D’ailleurs avec Brel je suis forcément d’accord 😉
    – KATHLEEN : J’adore ! D’ailleurs les Tindersticks ont repris ce morceau dans une version tout aussi magnifique !
    https://www.youtube.com/watch?v=cgoz2cv9YS0
    – With Tomorrow : Jamais entendu parler ! Plaintif à souhait ceci dit.
    – La rua Madueira : Ach la bossanova ce n’est définitivement pas pour moi !
    – Alcoholic : Parfaitement raccord ! Mais à la 1ere écoute le morceau sonne un peu trop propre sur lui pour vraiment me convaincre.
    – Nutshell : Pas mal mais définitivement Alice in chain ce n’est pas pour moi.

  • Tornado  

    Ahah ! mon article TOP 10 bossa nova est écrit depuis longtemps ! 😀
    Il traine dans les cartons de Bruce. Mais je crains que, tout comme toi, il ne soit pas pressé de se l’infliger !
    C’est un article important pour moi, cela-dit. Un de ceux que j’ai préféré écrire depuis les début du blog. C’est pas juste un petit TOP 10 anodin (pour moi je veux dire).

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