Beat It Generation (Trashed)

Trashed par Derf Backderf

1ère publication le 31/03/16- MAJ le 18/11/18

Me jette pas…

Me jette pas…©ça et là

AUTEUR : CYRILLE M

VO : Harry N. Abrams

VF : Cà et là

Trashed est la nouvelle œuvre complète (ou roman graphique) de Derf Backderf après Punk Rock & Mobile Homes et Mon ami Dahmer.

Prologue

Après avoir relaté ses années de lycée au côté du futur tueur en série Jeff Dahmer, John Derf Backderf est revenu sur une de ses jeunes années. C’est Trashed, une bd autobiographique faite au début de sa carrière, complètement revue dans une nouvelle version étendue. Et au lieu d’en refaire une histoire vraie, Derf Backderf l’augmente pour en faire un roman graphique situé à notre époque et non au début des années 80, avec des personnages inspirés de personnes réelles, à commencer par le narrateur lui-même.

De quoi parle Trashed ? Du métier d’éboueur aux Etat-Unis, et de tous les corollaires qui peuvent en découler. Trashed est découpé en plusieurs parties, qui sont autant les actes d’une tragédie complète que de sujets possibles. Elle commence avec trois planches sur l’histoire de la gestion des déchets par les hommes depuis la création de la civilisation, enchaîne sur un prologue, enquille quatre saisons de camions-poubelles et se conclut avec un épilogue.

Un titre de déchets

Un titre de déchets©ça et là

Eté

Il fait trop chaud, dès le matin, dès l’aube.
La journée passera encore trop lentement, pleine de sueur,
De collègues immoraux ou idiots,
Toujours prêts à compliquer l’horreur,
Tandis que la pause déjeuner, elle, n’aura plus jamais de saveur.
Le monde est une immense daube.

Jets de déchets, pressage de couches, puanteurs presque matérielles
Montagnes de crottes de chiens trempées,
Electro-ménager du siècle dernier et pièces détachées,
Tout ça est supportable quand, avant le dîner industriel,
Il faut vider les restes d’une famille expulsée.

Meubles trop lourds, fauteuils trop luxueux,
Livres déjà lus, cassettes obsolètes,
Plusieurs vies englouties dans la machine à la bouche édentée
Qui meurt toujours de faim, chaque jour, inlassable.

Les gens sont consommables et la civilisation se jette.

Singing in the raaaiiin

Singing in the raaaiiin©ça et là

Automne

Il pleut, forcément, il va falloir mettre sa pelure,
Une seconde paire de gants, ramasser des feuilles à la pelle,
Mais s’il ne s’agissait que de feuilles, je n’aurai pas droit aux regards durs,
Condescendants, humiliants, de mes semblables à la vue belle,
Tandis que nous nous enfonçons vers le dépotoir.

Les premiers pas sont toujours les plus difficiles

Les premiers pas sont toujours les plus difficiles©ça et là

 
Le roi des déchets nous accueille, graveleux, content même,
De sa position unique mais cachée, au milieu des habitations
Dont les occupants jamais ne se doutent de l’immensité si profonde et blême
Du tas d’ordure qu’ils génèrent.
Plus haut qu’une cathédrale,
Plus étendue que la ville de Prague,
Il coupe le monde et ouvre celui de la planète déchets.

Les cons.

Un petit camembert ?

Un petit camembert ?©ça et là

Hiver

Il faut compter sur les problèmes matériels, les fils électriques
Qui s’accrochent à la benne ou les déchiqueteuses trop lourdes
Qui cassent le dos et les mains,
Nettoyer les branches d’un ami du maire,
Faire partie de la campagne électorale, tout ça pour un salaire de misère.

 Qui pollue le plus ?

Qui pollue le plus ?©ça et là

Sourire aux crétins néo-nazis, soulever des blocs moteurs,
Subir les sarcasmes des éboueurs du recyclage.
Je leur ferai déplacer, à tous, des montagnes de briques.

Parfois, on trouve des trésors vintage, des cassettes au format
Depuis longtemps disparu, des magazines cultes introuvables,
Des meubles en bon état, des outils utilisables, du matos potable.
Parfois, comme le dit Magee mon coloc instable, il est avec nous : le karma.

Ca me rappelle la fois où on a explosé un piano dans la benne.
Les notes s’enfuyaient, fausses ou justes, sans logique, sauf celle de la folie.
On aurait cru un concerto pour poubelle mineure.
Elle jouait pour nous, les invisibles, les larbins, les éboueurs.

Repos des chakras nécessaire

Repos des chakras nécessaire©ça et là

Elle nous a fait oublier ceux trop lâches pour trier leurs produits dangereux,
Ceux qui laissent des tonnes de déjections canines, d’animaux morts, de métal rouillé
Qui se cachent sous le vernis de la société,
Tranquilles, sûrs d’eux.

Printemps

Les encombrants, c’est du pain béni pour Wile E,
Notre petit chef en chef.
On lui ramène tout ce qui peut se revendre,
Comme si son salaire indécent ne lui suffisait pas,
Sa position de fonctionnaire non plus, ce pourri.

Les nouveaux changeront-ils tout ça ?
Arrêterons-ils de nous prendre pour des larbins,
Auront-ils de la décence ?

L’année va recommencer, et je ne sais pas si je dois continuer.
Tel Sisyphe, nous ne viendrons jamais au bout de cette tâche
Sans cesse renouvelée,
Quotidienne et écœurante malgré sa nécessité.

Epilogue

J’ai rencontré Derf Backderf cette année. Il m’a fait une jolie dédicace sur son album Punk rock et mobile homes, où les héros de Trashed faisaient déjà une apparition le temps d’une planche. Ils trouvent l’oncle du héros en train de dormir sur sa tondeuse, planté au fond d’un trou du cimetière, cuvant son whisky.

Avec Trashed, Backderf fait une véritable étude sociologique. Au-delà des petites histoires et galères qui émaillent le livre et en font son déroulement parfaitement chronologique sur une année, il croque tous les problèmes, les travers et les imperfections de ceux qui rejettent de la matière, quelle qu’elle soit. Je lui ai dit qu’il était un peu le nouveau Michael Moore. Il a ri, en ajoutant « Yes, but thinner I hope ! ».

 Le cimetière des éléphants

Le cimetière des éléphants©ça et là

Car le sujet est bien plus profond qu’il n’y paraît. Il fait apparaître l’incivilité et le dédain de la majorité silencieuse sur ceux qui connaissent, au fond, bien trop de leur vie. Il égratigne les profiteurs et les planqués des administrations, décortique les abus de pouvoir, les sociétés privés et les banques qui font tout pour rentabiliser ce qu’une saisie peut fournir. Les déchets comme une métaphore du résultat concret du libéralisme capitaliste.

Mais il dénonce surtout l’inconséquence des consommateurs que nous sommes tous. Du sac-poubelle bas-prix qui se dégrade à la moindre goutte de pluie à ceux qui jettent sans regarder, de ceux qui se croient à l’abri alors qu’ils se débarrassent du porno qu’ils n’oseraient jamais affirmer posséder, l’hypocrisie générale de cette gigantesque montagne de nuisances dont nous sommes tous responsables suffit pour affirmer que nous courons droit vers notre propre extinction.

Comparaison de différentes tailles avec la profondeur d’une décharge américaine

Comparaison de différentes tailles avec la profondeur d’une décharge américaine©ça et là

Selon les chiffres rassemblés par Backderf, l’Europe serait en avance sur le recyclage par rapport aux Etats-Unis, mais cela reste encore trop peu. A priori, certaines villes des USA comprendraient désormais qu’il faut recycler 100% de nos déchets. San Francisco y travaille, ils seraient à 80% de recyclage effectif.

Pour parler d’un sujet aussi repoussant, le trait purement underground de Backderf est parfait. Il n’édulcore rien mais le côté cartoonesque et les bonnes blagues qui s’y trouvent dégoupillent le désespoir d’un monde d’ordures. En noir et blanc avec de simples dégradés de vert informatiques pour rehausser les reliefs ou les fonds, l’ambiance n’est donc jamais sombre tant le propos s’en charge.

Le truc à pas jeter.....

Le truc à pas jeter…..©Cyrille M

Se terminant sur un véritable résumé de l’état actuel de la gestion des déchets, Trashed n’est donc ni une bande dessinée comique, ni un manifeste, mais une véritable réflexion autour de personnages losers et pathétiques mais fortement attachants et surtout, réels. Nos éboueurs JB et Mike philosophent tout en ramassant les capotes usagées, et tout le propos de Backderf est là : supprimer le gouffre superficiel qui séparent ces deux mondes a priori incompatibles. Comment faire autrement lorsque son boulot consiste à ramasser des torpilles jaunes ?

Encore une photo signée Patrick Faivre ?

Encore une photo signée Patrick Faivre ?©Cyrille M

24 comments

  • Matt & Maticien  

    Excellent. Je n’aime pas le graphisme mais je pense passer car le sujet et l’angle de vue ont l’air passionnants. Signalons au passage que sur Bruce Lit, il n’y a pas de déchets; )

  • JP Nguyen  

    Bravo Cyrille, encore une chronique au format inattendu ! T’aurais-je contaminé ?
    Bon, celui-là, je l’emprunterai peut-être en médiathèque, mais faut quand même passer outre le dessin, dont le style ne me parle pas du tout (pourtant, ce n’est pas bâclé, c’est juste un style, un peu à la Gotlib).

    • Jyrille  

      Je crois oui ! Tout ça c’est de ta faute ! Maintenant, j’imagine toujours comment trouver un style différent pour écrire une chronique… Du coup, je suis encore plus long qu’à l’habitude.

      Je n’aurai pas dit Gotlib, qui pour moi est un dessinateur plus élaboré que Backderf, mais c’est effectivement pas n’importe quoi, c’est son style qui va encore sans doute s’affirmer encore plus. Ca colle parfaitement, et c’est la même chose dans ses autres bds. J’ai dévoré Punk Rock et Mobile Homes, en écoutant la playlist qu’il a préparé sur YouTube, c’est très drôle, très érudit, plein d’amour. Une sorte de Porky’s, rock et insouciant, avec des personnages hauts en couleurs, qui gagne à être relu.

  • Tornado  

    Excellent ! La chronique façon poésie libre. C’est une bonne idée, ça rend la lecture très fluide !

    « Les déchets comme une métaphore du résultat concret du libéralisme capitaliste. »
    Voilà une formule qui percute mon esprit, anarchiste par essence, mais enclin à vivre en société uniquement s’il elle est sans excès. Mais elle est, hélas, toute en excès…

    • Jyrille  

      Merci beaucoup ! J’avoue que je trouvais ma chro loupée, je l’ai quasiment écrite d’une traite, sans me relire. Je suis nul en poésie, en rimes. Ecrire, c’est déjà dur, mais être poète, c’est de la folie. Comme le sujet se prêtait bien à ce format, et que la Beat Generation avait un peu à voir avec l’esprit Backderf, c’était parfait pour un néophyte tel que moi. J’ai parcouru deux ou trois poèmes de Allen Ginsberg et je m’en suis inspiré pour ne pas avoir à compter les pieds ou faire forcément des rimes embrassées ou alternées.

      La formule, j’ai dû la piquer inconsciemment à Backderf, elle doit se trouver sous une autre forme dans la bd. Je trouve que je l’ai beaucoup déflorée…

  • Présence  

    Chapeau bas pour avoir osé cette forme de poème… et l’avoir réussi. Comme le dit Tornado, ça se lit tout seul.

    Je sens que ma pile de lecture va s’allonger d’une unité car ce volume me faisait de l’œil depuis sa parution et cet article achève de me convaincre. Les conditions de travail des éboueurs sont assez variables en France en fonction de leur employeur (fonction public ou prestataire privé), les premiers bénéficiant de conditions d’emploi moins dures que les seconds.

    Cet ouvrage a l’air remarquable dans la mesure où il combine 2 approches : celle à hauteur humaine avec les 2 éboueurs qui voient l’humanité sous l’angle de son trou du cul (tous les déchets qu’elle expulse), celle à l’échelle de la planète avec les centaines de tonnes produites chaque jour, sans parler de la consommation de matières premières non renouvelables.

    • Jyrille  

      Merci beaucoup ! Tu es bien indulgent, je trouve que j’ai fait une parodie de poésie. Mais mon idée semblait bonne.

      Tu as raison pour dire que chaque thème est abordé, mais tout ne se trouve pas au même niveau, les chiffres et les informations sont en fin de volume, et illustrées. Par contre, toutes les réflexions sont du fait de nos éboueurs, c’est pourquoi ce n’est jamais ennuyeux. Et puis il y a des moments très drôles comme dans Punk rock et Mobile Homes, des scènes irrésistibles et incongrues.

  • Bruce lit  

    Oh le bel amas de colère froide Cyrille ! Un texte si parfait qu’on ne sait plus s’il est de toi ou tiré de l’ouvrage que tu chroniques, tant l’objet de ce bouquin épouse la cause de son lecteur !
    Naturellement, je vais prendre ça, Mon ami Dahmer étant déjà une grande réussite, j’attendais juste le signal pour savoir si BackDerf était régulier. Tu as eu beaucoup de chance de rencontrer ce qui est en train de s’avérer être un auteur majeur ! Tu aurais pu nous l’interviewé ceci-dit !
    @Tous : le dessin n’est pas des plus attrayants, mais parfaitement synchro avec les propos de l’auteur. C’était mas grande crainte au moment de commencer….Dahmer. JP, j’avais relevé les analogie avec Crumb, mais tu as tout à fait raison :certaines planches évoquent effectivement du Gotlib.

    sur la trame de l’histoire : nous sommes ce que nous mangeons et ce que nous dépensons. Les seuls déchets de la méditerranée font la taille de la Corse. Les sacs plastiques tuent des espèces animales millénaires. Le plastique de nos Tupperware, l’aluminium sont cause de cancers. Nos forêts et leurs animaux dévastées pour créer des post-its ou des feuilles de papiers. Il s’agit d’une mort plus douce, plus silencieuse que le terrorisme puisque plus insidieuse mais le XXieme siècle sera écologique ou ne sera pas du tout….

    • Jyrille  

      Colère froide, c’est exactement ça ! Bien trouvé. Tu as raison, j’ai dû tirer des parties de la bd, je paraphrase sans doute, et je donne pas mal de moments qui se passent dans Trashed. Une seule phrase est consciemment citée, celle du concerto pour poubelle mineur.

      Oui j’étais très heureux de rencontrer Backderf, un gars très gentil, bourreau de travail, qui n’hésite pas à discuter. Mais je n’aurai jamais osé lui demander une interview (timide et bizarre selon Patrick Faivre, non ?), j’ai dit que j’avais fait une chronique sur un blog sur son Dahmer, mais il ne semblait pas intéresser. Il ne doit pas comprendre le français je pense. Il m’a avoué avoir été très touché lorsque Joe Strummer est mort. Pour ses dédicaces, il commence toujours à faire des traits plus ou moins grossiers au crayon critérium (?) puis repasse dessus, plus précis, au feutre noir type Rotring. Et efface le crayon avec une gomme.

      • Bruce lit  

        Joe Strummer : jamais trop accroché avec les CLash…Voire pas du tout, mis à part leurs tubes. La voix de Strummer ne m’a jamais touché. Je préfère et de loin les Stranglers (que Strummer vénérait).

        • Jyrille  

          Ah moi c’est avec les Stranglers que j’ai du mal. J’ai essayé mais pour l’instant je n’ai pas eu le déclic. Alors que The Clash… tu devrais réessayer par albums. Les trois premiers sont impeccables. Le premier, j’en ai deux éditions, la US et la UK, cette dernière ayant été découverte il y a deux ans pour ma part.

          • Bruce lit  

            Ben London Calling, au bout de trois chansons j’en ai marre….Je le garde juste pour la pochette. J’ai dû voir passer aussi Sandinista et Combat Rock…
            Pour les Stranglers un Best of te permettrait d’aborder ce groupe incroyablement….mélodique !

          • Jyrille  

            Le Sandinista, je ne l’ai jamais compris. Je tente depuis plusieurs mois de le configurer à ma sauce, pour l’instant j’ai supprimé sept ou huit titres sur les 36, et il faut que je réécoute le tout… C’est à partir de ce moment-là que The Clash m’intéresse moins. Combat Rock, j’en sauve trois morceaux.

            London Calling est terrible, mais long et varié, il passe mieux si tu connais les précédents : le premier The Clash et le second Give Em Enough Rope. Comme tu aimes plus les sons rugueux et un poil hard, je te conseille de commencer par le second. Le premier est très punk, avec le son d’époque (ça n’a jamais été remasterisé je crois), et du reggae de qualité.

            Playlist perso tirée du London Calling :

            London Calling
            Hateful
            Rudie Can’t Fail
            Spanish Bombs
            Lost In the Supermarket
            Clampdown
            The Guns of Brixton
            Death Or Glory
            Koka Kola
            Train in Vain
            I’m Not Down

          • Patrick  

            En effet le premier album des Clash est irréprochable !
            Pour les Stranglers il y a à boire et à manger dans leur production (plus à boire disons le) mais le premier, Ratus norvegicus, est excellent ! A la fois Punk et Pop.
            Les 3 premiers sont d’ailleurs dans cette même veine.

  • Tornado  

    Vous ne vous rendez pas fous parfois en allant dans les poubelles à tri ? Rien que dans la poubelle à papier, on trouve toutes les horreurs possibles, alors que l’on devrait n’y trouver que du papier et du carton ! Les gens sont barjots. On vit dans un monde de fous, et comme disait Gainsbourg, on est cernés par les cons.

    • Bruce lit  

      « Everyday People » 3/4
      L’être humain produit des déchets tous les jours : corporels, mais aussi issus de son activité de consommateur. Les éboueurs chargés de collecter les ordures ménagères sont aux premières loges pour observer ce qui sort du tube digestif de l’humanité. Trashed de John Derf Backderf, présenté en prose par Cyrille M.

      Au delà du problème du tri des ordures se pose surtout celui de la discipline, celle tant vantée des Allemands Vs le volet latin, indiscipliné des Français. Et que dire des toilettes dans les lieux publics qui sont une répugnante porcherie. Que ce soit en Grèce ou au Japon, il est possible d’y manger tellement c’est propre…Enfin, il y a aussi une juste mesure à trouver entre notre univers Gaulois et celui aseptisé d’Ikigami…

  • Jyrille  

    Et sinon, à tous : MERCI ! J’ai vraiment été étonné d’apprendre des choses sur notre consommation avec cette bd, elle m’a surpris. Oui je suis outré par le comportement de certains, oui je me rends compte que nous ne faisons pas assez. Présence, je ne savais pas que certains éboueurs faisaient partie de sociétés privées, tout dépend de la ville (plus sûr comment cela se passe dans ma grosse ville à 15 bornes) je crois ? En tout cas, c’est clairement un mauvais job, et nous avons clairement un problème de consommation.

  • Patrick  

    Bon je me réveille largement après la bataille occupé que j’étais par mon périple Nippon… Du reste à noter qu’au Japon il doit y avoir 3 ou 4 poubelles différentes (et pas seulement 2 comme à Paris) à se demander comment ils s’y retrouvent ! Mais au final ce sont eux qui ont raison…
    Quoi qu’il en soit voici un article aussi étonnant sur le fond que sur la forme !
    Le début de ton article m’évoque autant de la poésie que des paroles de chansons !
    Un article à mettre en musique… Un volontaire ? 😉

    Comme dit dans les commentaires précédents autant ton article me donne envie de lire la BD autant le dessin m’en dissuade ! A mi chemin entre Crumb et Joe Matt…
    Si je le trouve en médiathèque peut être…

    La photo n’est pas signée Patrick Faivre mais à tout l’air d’un selfie 😉

    • Jyrille  

      Tu as raison Patrick c’est un selfie ! Merci pour le petit mot gentil et bon retour en occident ! Pas mal vu pour la mise en musique je n’y avais pas pensé…

  • Lone Sloane  

    Pas encore lu mais il m’attend patiemment comme Tungstène, un autre titre des éditions Cà et là paru l’année dernière (et qui ont leur place en ces lieux avec le Dahmer et Annie Sulligan et Helen Keller).
    Punk rock m’avait également beaucoup plus et tu as su trouvé le ton et la forme pour rappeler Derf Backderf à ma curiosité.
    C’est marrant que vous évoquiez Gotlib, car j’ai un souvenir vif d’une double page délirante dans le second Rubrique à brac qui s’intitule « le boueux de mon enfance »
    Et pour rester dans la veine nostalgique, je n’écoute plus Renaud mais « Baston » me remue toujours les tripes

    • Jyrille  

      Ah oui je me souviens de cette blague de Gotlib sur les éboueurs ! Fantastique. Je ne connais pas Tungstène ni les autres bd que tu cites mais tu attise ma curiosité. Merci pour ton mot en tout cas, j’ai adoré Punk rock et mobile homes, Derf m’a dit lui – même « this one is funny ». Tu me diras ce que tu as pensé de Trashed?

  • Bruce lit  

    Voilà, je l’ai fini. Et c’est vraiment bien ! J’ai bien fait de te faire confiance une nouvelle fois ainsi qu’à Backderf. Voilà bien un auteur majeur.
    Une histoire à la fois grinçante, bordé de cynisme et dune certaine forme d’optimisme. Car ces éboueurs c »est une sorte de version de Laurel et Hardy rencontrant Buster Keaton. Certains comiques de situations sont magnifiques, notamment la scène où Glee est à poil dans son vestiaire face à sa nouvelle directrice. Le train dans lequel j’étais s’est demandé ce qu’il arrivait à ce grand escogriffe qui se marrait tout seul….Un personnage d’ailleurs qui m’a évoqué parfois l’univers de la Lose de Trainspotting sans la came.
    Ce qui est vraiment drôle aussi c’est finalement l’abnégation totale de l’orgueil et de la dignité que demande ce métier. Nos éboueurs ramassent toutes les merdes possibles quoiqu’il arrive, avec humour finalement en faisant preuve d’un professionnalisme surréaliste.
    Et l’on ne me retirera pas l’idée de la parenté émouvante de cette oeuvre avec les idées noires de Franquin. Je pense notamment à la séquence du gras au marteau piqueur qui continue de vibrer après le boulot….
    Merci mille fois Cyrille pour ce magnifique coup de coeur. Dis moi, Punk Rock est du même accabit ?

    • Jyrille  

      Content que ça t’ait plu Bruce ! Punk rock… est beaucoup plus léger mais tout aussi réussi et encore plus drôle. La scène avec Glee à moitié nu est un grand moment.

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