Beaucoup de Bruit Pour Rien

BATMAN : SILENCE, par Jeph Loeb & Jim Lee

Un article de TORNADO

VO : DC COMICS

VF : URBAN COMICS

De la tatane, tu auras !
© DC Comics

BATMAN : SILENCE (HUSH en VO) est un story-arc de la série BATMAN (numéros #608 à 619) initialement publié de décembre 2002 à novembre 2003, réalisé par les superstars Jeph Loeb (scénario) et Jim Lee (dessin), avec la participation d’Alex Sinclair (couleurs) et de Scott Williams (encrage).

En VF, la chose a été publiée chez pas moins de trois éditeurs respectifs, Semic, Panini et enfin Urban Comics, qui a décliné son offre dans un nombre incalculable de versions diverses et dans tous les formats, luxueux ou économiques, en couleur ou en noir et blanc…

Pas la peine de crier : Il n’y aura pas de spoiler trop grave dans cet article…
Le concept de SILENCE : Un crossover qui ne dit pas son nom (le méchant est caché derrière (celui qui se prend pour une momie (mais en fait c’est pas lui c’est l’autre… enfin… non, l’autre encore… enfin, vous verrez bien, quoi))).
© DC Comics

Le pitch : L’histoire rappelle celle d’un classique, UN LONG HALLOWEEN, avec le gros des ennemis de Batman lancé à ses trousses par un nouveau venu machiavélique. Et pour cause, puisque le scénariste, Jeph Loeb, en est le même auteur. Ici aussi, le récit s’étale sur douze épisodes, une année (une « saison ») de publication pour à peu-près autant d’ennemis balancés à la figure de l’homme chauve-souris.

Des ennemis, parfois des alliés, et parfois même… des personnages plus ambigus, sont ainsi manipulés par un mystérieux antagoniste principal, lequel demeure dans l’ombre jusqu’au dénouement final, et semble connaitre à la perfection les secrets et les faiblesses du défenseur de Gotham City…

Je vais paraphraser l’ami JB : Quand un nouveau lecteur de comics demande comment découvrir Batman, vous pouvez être certain de retrouver les mêmes recommandations : BATMAN : ANNÉE 1THE KILLING JOKE et le run de Morrison. Mais il y a aussi les créations de Jeph Loeb, dont celles qu’il a réalisé en tandem avec le regretté Tim Sale, ainsi que ce SILENCE vénéré par un gros panel de fans, venus à la fois pour lire de la chauve-souris encapée, mais aussi pour contempler le travail de leur dieu-vivant, le grand Jim Lee HIM-SELF !

Commençons par le dire : Non, SILENCE n’est pas un récit facile à aborder pour le néophyte. Certes, c’est un récit-choral qui met en scène les ¾ de la mythologie de Gotham, avec la batfamily et l’essentiel de ses ennemis. Mais il s’agit tout de même d’un arc narratif noyé dans une continuité qu’il vaut mieux connaitre un peu avant de l’aborder, sous peine d’être largué. Avoir lu tous les récits cités plus haut, ainsi que l’incontournable DEUIL DANS LA FAMILLE (complètement nul entant que comic-book en lui-même, mais sans cesse cité) t’est donc conseillé, oh ! jeune lecteur débutant !

D’abord on cogne, après on discute…
© DC Comics

Lorsque je suis revenu aux super-héros, au milieu des années 2000, un de mes amis m’avait filé ses trois tomes de la collection Semic en me criant un truc du genre « SILENCE ! Il faut absolument que tu lises ça !« , comme pour signifier qu’il s’agissait-là d’un incontournable pour tout quidam se remettant à lire des comics en panoplie…

J’ai donc lu SILENCE… et je n’ai pas tout compris. De Batman, je ne connaissais alors vraiment que THE KILLING JOKE, ARKHAM ASYLUM et THE DARK KNIGHT RETURN. C’était peu comme bagage en termes de continuité. Je parle donc en connaissance de causes !

Je ne peux même pas dire si j’avais aimé ou détesté la chose. Je l’avais survolée sans être certain de tout bien imprimer dans mon esprit. D’où cette relecture tardive. Pour être sûr… Ce n’est qu’après la lecture de SILENCE que je me suis plongé dans « la totale », lisant à peu-près tout ce qui me tombait sous la main avec un logo de Batman imprimé dessus. De tout ce marasme, je retiens principalement le travail en tandem de Loeb & Sale. C’est personnellement ce que j’ai lu de mieux sur cet univers et ce personnage, même si plusieurs autres auteurs prestigieux (Alan Moore, Frank Miller, Doug Moench, J.M. DeMatteis, Paul Dini, Greg Rucka, Ed Brubaker, Matt Wagner) sont venus nous livrer d’excellents récits auto-contenus (encrés dans la continuité aussi, mais autonomes et très accessibles). C’est la raison pour laquelle je souhaitais redécouvrir SILENCE : Pourquoi cette histoire, alors qu’elle avait été écrite par le même auteur, ne m’avait-elle pas marquée autant qu’UN LONG HALLOWEEN et ses dérivés ?

Je vais maintenant cesser de couper les cheveux en quatre : SILENCE est plutôt mauvais en termes d’histoire. Si je trouve que le run de Grant Morrison dans les années suivantes est une catastrophe industrielle (oui parce que « surestimé » me parait un peu faible) par son côté foutraque sous acide, sa vulgarité arty gratuite et ses rebondissements capilotractés à l’extrême, je ne suis pas loin de penser à peu-près la même chose de SILENCE.

Épisode craquage…
© DC Comics

Ici, Jeph Loeb ne fait pas montre de la même poésie et de la même classe que lorsqu’il travaille avec Tim Sale. Son script est foireux. Les événements s’enchainent au petit bonheur la chance dans le même type de Bazard que chez Momo (à croire que ce dernier s’en est inspiré, du genre : « Machin était en fait manipulé par Bidule, qui avait pris l’apparence de Truc, qui était manipulé par Machin et qui, en vérité, se faisait passer pour Bidule« …). Les dialogues sont souvent vulgaires et idiots, de même que les soliloques. Les personnages sont détestables (Catwoman remporte le pompon de la connasse la plus arrogante de tout le bousin, à se demander comment Batman peut tomber amoureux d’une pareille rombière).

La plupart des encapés semblent avoir été balancés dans le récit gratuitement, afin que Jim Lee s’éclate à dessiner leurs combats. Enlevons toute la scène à Metropolis où Batman affronte Superman : Qu’est-ce que ça changerait au fond ? Certains passages ne sont vraiment pas fins (Batman qui craque face au Joker en voulant commettre l’irréparable, c’est peut-être saisissant sur le moment, mais voilà qui annule des années de caractérisation en un instant et c’est caricaturalement excessif !). L’identité de Silence est sans cesse remise à plat (« Mais non ! c’était pas Machin ! c’était Bidule !« ) et, alors qu’on tenait en substance une belle figure tragique, il n’est au final qu’un méchant d’opérette de plus, comme d’habitude ! Quant aux combats, on nous déroule une série de bastons dans la plus pure tradition des comics de base, où tout le monde cogne avant de réfléchir, s’envoyant des insultes et autres menaces à la noix. Non, vraiment, c’est très mauvais ! Où est donc passé ce décorum enchanteur si élégant et délicieusement connoté des récits d’Halloween ? Où est donc passée cette exquise sensibilité dans les relations entre les personnages que Jeph Loeb nous avait modelés et fignolés avec tant de délicatesse dans DARK VICTORY ?

Mais il y a Jim Lee.
L’homme est un patron. Une légende. Un dieu vivant ayant généré des milliasses de vocations aux quatre coins du monde. La seule mention de son nom provoque une émeute, des évanouissements chez les dessineux et des hurlements hystériques chez les geekettes du monde entier. Toutes les années 90 « sont Jim Lee ». Ils les a quasiment façonnées à lui tout-seul pour ce qui est des comics mainstream.

Personnellement, je ne suis pas fan. Je trouve que ce style a mal vieilli et quand je repense à ses comics des années 90 (les quelques-uns que j’ai lu), notamment les X-men, je me souviens de planches bordéliques souvent illisibles et criardes.

Mais il y a SILENCE.
Je reconnais que, niveau graphisme, ça envoie de la buche. De la buchasse. De la buchassasse. Chaque planche, chaque vignette, chaque détail mérite un agrandissement et un encadrement dans un musée (de geek). Le père Lee s’est vraiment donné à fond sur ce travail (formidablement épaulé par Alex Sinclair et Scott Williams). Ce n’est pas contestable : Il livre douze épisodes proprement somptueux, indépassables, gravés dans le marbre comme s’il était né pour les dessiner. A tel point qu’on dirait qu’il ne s’en est jamais remis. Qu’a-t-il fait par la suite sinon un autre BATMAN avec Frank Miller qu’il n’a pas réussi à finir ? Qu’a-t-il fait d’autre d’aussi marquant depuis ?

On est iconique ou on l’est pas…
© DC Comics

Souvenez-vous des années 90 : Beaucoup de lecteurs fans de super-héros recherchaient avant tout des histoires prétextes à de l’action principalement représentée par des dessins pleine-page semblant déborder des planches, qu’on appelait alors des « In your face« . Du super-héros mainstream basique et racoleur, aujourd’hui périmé.

Quoiqu’on en dise, c’est l’école de Jim Lee. Et si son travail sur SILENCE a joliment évolué depuis les 90’s, on détecte encore quelques oripeaux : Plus d’une planche de SILENCE est ainsi découpée sur une double page divisée en plusieurs parties dont on ne saisit pas bien le sens de lecture. Moult vignettes, de surcroit, font la part-belle aux « poses » des héros. Et pour le coup c’est extrêmement… poseur ! Iconique, certes, mais aussi très kitsch (d’autres artistes comme Tim Sale, Chris Samnee ou Marcos Martin savent, avec pourtant nettement moins de virtuosité photoréaliste, mettre en scène les pirouettes de tous ces personnages avec beaucoup plus de distance, d’élégance et de poésie).

Jeph Loeb semble ne pas être dupe de tous ces éléments et concocte au final un pitch parfaitement calibré pour mettre en valeur le potentiel de son dessinateur vedette. Un récit bien racoleur, donc, avec ce qu’il faut d’événementiel et de passages destinés à marquer la continuité.

Effectivement, on a l’impression, en relisant SILENCE, que Loeb s’est appliqué afin d’offrir à Jim Lee une occasion d’immortaliser son art, en troussant une histoire qui puisse faire date et s’imposer comme une étape incontournable de la continuité batmanienne. Le début de la romance entre Batman et Catwoman ? C’est ici. La possibilité de ressusciter Jason Todd (le second Robin jadis assassiné par le Joker ans UN DEUIL DANS LA FAMILLE) ? C’est ici. Le développement des origines et de l’enfance de Batman avec un nouvel ennemi potentiel puisant sa source dans ce passé (Paul Dini saura faire germer cette semence dans son run avec l’arc LE CŒUR DE SILENCE) ? C’est ici.

Peu importe que l’ensemble soit un peu vulgaire, bâclé dans son développement et son dénouement. On est dans un gros blockbuster. « In your face« . Pas dans une œuvre d’art.

Le pari est réussi : Jim Lee s’impose aujourd’hui, auprès de Neal Adams, comme le dessinateur ultime du Caped crusader. Indétrônable au firmament des enlumineurs de Gotham (même si, personnellement, mon préféré restera toujours Brian Bolland). Et peu importe la qualité réelle de ce récit…

Même en peinture directe, ça déchire !
© DC Comics

Nonobstant toutes ces critiques, on peut quand même apprécier la lecture de SILENCE. Jim Lee s’y est clairement épanoui et totalement transcendé. En ce sens, Jeph Loeb a fait le boulot qu’il fallait.
Alors, nous ne sommes vraiment pas dans une lecture profonde et élégante (notons que tous les personnages arborent le même physique et les mêmes expressions monolithiques). Mais le fan de comics qui veut lire avant tout de « l’iconique » trouvera ici une certaine forme de graal, un « trip » visuel façon montagnes russes avec des cadrages déments, des décors vertigineux, des mises en scènes d’acrobaties et de combats d’une hallucinante virtuosité élastique, réalisées avec un soin, un sens du détail, une maniaquerie et un perfectionnisme assez définitif (sans oublier toutes les vignettes revenant dans le passé de Bruce Wayne, effectuées en peinture directe façon lavis ou aquarelle, tout aussi belles et réussies que les autres).

Au final, si nous ne sommes pas dans une œuvre d’art au sens noble du terme, nous tenons là, sous forme d’album, un objet pop’art qui peut donner envie d’y revenir, ne serait-ce que pour le feuilleter et, sur un malentendu, replonger dans cette histoire, franchement pas terrible, mais sacrément visuelle et probablement divertissante si l’on n’est pas repoussé par son vernis bling-bling.

SILENCE le film ! Affiche de Jim Lee bien sûr 
© DC Comics

En 2019, la saga de Jeph Loeb & Jim Lee aura droit à son adaptation sous la forme d’un long métrage d’animation des studios Warner Bros, un direct-to-video PG-13 (interdit aux enfants à cause d’un haut degré de violence et de langage cru) réalisé par Justin Copeland.

Le film n’a pas du tout plu à la frange la plus conservatrice des fans du comic-book, car il adapte librement le récit et opère plusieurs changements afin de coller à la continuité distincte du l’univers des films d’animation. Plusieurs personnages sont ainsi changés (Bane à la place de Killer Croc, Batgirl à la place de Huntress, Dick Grayson à la place de Tim Drake, Damian apparait (de manière totalement factice) mais pas Jason Todd (dont la résurrection a été redconnée), etc.).

Si la romance entre Batman et Catwoman est joliment développée (et dans l’ensemble les relations entre les protagonistes sont moins hystériques que dans le comic-book), le personnage de Thomas Elliot (figure centrale de la saga SILENCE) est quant à lui sacrifié et la seconde partie du métrage redistribue complètement les cartes.

La vision du film est néanmoins intéressante en ce qu’elle fait bien ressortir en quoi le scénario initial de Jeph Loeb est vainement alambiqué : Le film, en effet, opère des tas de modifications sensées rendre l’ensemble plus cohérent et plus fluide, entendu que le script de Loeb semblait avoir été cousu au fur et à mesure en tricotant et détricotant les révélations et les rebondissements sans maillage ni structure clairement établie à la base, multipliant à l’envie les plots et les personnages dans un joli bordel organisé. A l’arrivée, ainsi simplifiée et restructurée, l’histoire apparait parfaitement ridicule ! A réserver à ceux qui se contentent d’un récit choral un peu bébête, prétexte à une série de bastons iconiques entre moult gugusses en panoplie…

En conclusion, soyons objectifs : Contrairement à sa réputation, BATMAN – SILENCE est un arc narratif qui n’est pas facile à aborder pour le néophyte cherchant à découvrir cet univers. C’est un incontournable pour la continuité uniquement pour ceux qui veulent y accorder de l’importance, tant cette dernière est une grosse baudruche factice qui ne fait que se dégonfler (« pshittt » !) et se regonfler perpétuellement en essayant de donner l’impression au lecteur qu’il se passe quelque chose, alors que l’on ne fait que tricoter sans cesse les mêmes schémas ponctuels, vains et artificiels (on le verra bien, d’ailleurs, avec la saga L’ÉNIGME DE RED HOOD, qui utilisera en toute opportunité le vrai/faux retour de Jason Todd, qui aurait tout aussi bien pu ressusciter n’importe où et n’importe quand ailleurs, puisque tout est redconné et raconté différemment à chaque fois (« et oui mais non puisqu’en fait ce n’était pas Machin mais Bidule !« )).

Ne venez pas chercher un récit profond et fondateur. Il n’a pas cette stature. Prenez-le plutôt comme un spectacle léger et fun, mis en image, façon blockbuster, avec autant de virtuosité que de poudre aux yeux. Une belle galerie d’images dont le faste ne sert en définitive qu’à en masquer la futilité. Une étape de l’histoire éditoriale de Batman riche en marqueurs chronologiques théâtraux et factices. Un drôle d’oiseau convoquant sans cesse la continuité tout en la rendant inepte. Ce que l’on appelle, dans le langage du comic-book super-héroïque, de l’événementiel…

In your face !
© DC Comics

BO : Depeche Mode : ENJOY THE SILENCE (REINTERPRETATION MIKE SHINODA)

51 comments

  • JB  

    Merci pour cet article, dont je partage globalement les idées. HUSH/Silence, c’est de l’esbroufe, des scènes conçues pour être historique (ouah, Batman est sur le point de vraiment tuer le Joker, wow, un affrontement Batman/Superman !) rassemblées autour d’un scénario prétexte. Le nouveau venu Silence n’a rien d’iconique, et devra être modifié du tout au tout pour devenir intéressant.
    Je reconnais au moins à Silence le mérite de constituer un « jumping-on point » pour les nouveau lecteurs et de faire un tour d’horizon des persos de Batman, mais le côté aléatoire de la sélection m’étonne : le quasi inconnu Harold, mais pas de Bane ? Truc marrant, Broken City, le récit suivant, va recommencer à faire le tour de méchants de Batman.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Tornado.

    Je me rappelle très bien le choc Silence à l’époque. C’était le blockbuster ultime en terme de comics. DC et SEMIC proposait même le premier numéro à un prix défiant toute concurrence (1$ aux states, 1€ chez nous).

    Le premier numéro à l’instar du Captain America de Brubacker promettait beaucoup, notamment sur le possible retour de Robin.

    oui mais voilà :
    Où est donc passé ce décorum enchanteur si élégant et délicieusement connoté des récits d’Halloween ? Où est donc passée cette exquise sensibilité dans les relations entre les personnages que Jeph Loeb nous avait modelés et fignolés avec tant de délicatesse dans DARK VICTORY ? Tu as tout dis et bien plus encore dans ton article où tu exposes parfaitement ce qui ne fonctionne pas.

    Mais il y a Jim Lee.
    L’homme est un patron. Une légende. Un dieu vivant ayant généré des milliasses de vocations aux quatre coins du monde. La seule mention de son nom provoque une émeute, des évanouissements chez les dessineux et des hurlements hystériques chez les geekettes du monde entier. Toutes les années 90 « sont Jim Lee ». Ils les a quasiment façonnées à lui tout-seul pour ce qui est des comics mainstream.

    On ne peut nier l’impact, réel, qu’à eu Jim Lee sur la production mainstream. Ces X-Men c’étaient quand même quelque chose. Mais que c’est navrant de le voir déifier de nos jours. De lire aucun recul sur sa production, et ne pas voir qu’il y a 0 scénario derrière. A croire qu’il n’y a rien eu avant et après Jim Lee (encore lu ce même type d’ineptie hier soir).

    Hush c’est nul. Beau (et encore il y a des poses qui font trop Vogue ou Vanity Fair), surtout Gotham mais nul.
    Jeph Loeb se plante complétement. Il promet mais n’assure pas (la fameuse confrontation ultime, on va voir ce que l’on va voir, entre Batman et le Joker) et puis tout ce qu’il y autour de Hush et Robin est lassant et finalement on ne sait rien à la fin.

    « et oui mais non puisqu’en fait ce n’était pas Machin mais Bidule ! que tu m’as fait rire avec ce gimmick.

    Le Hush de Jim Lee doit symboliser tout ce que je n’aime pas dans la communauté geek comics actuel. La bible de tout ses pseudos sachants et fanatiques du verbe faible.

    La BO : j’adore ce titre. Fort à propos

  • Nikolavitch  

    Pas fondamentalement en désaccord avec tout ce que tu dis. Mais…

    Oui, Silence, en fait, amplifie les défauts des deux autres grosses sagas de Loeb. L’écriture à l’épisode passe avant l’arc narratif global pour permettre tout ce qu’il faut de cliffhangers ou de coups de théâtre, tout en justifiant un guest iconique par épisode. C’est mieux tenu dans LH et DV, mais ils sont déjà construits selon ces principes là.

    Truc rigolo, c’est que j’impute cette manière de faire à Dan Chichester. C’est le premier que j’ai vu procéder de la sorte à cette échelle, sur sa saga « Fall from grace » dans Daredevil.

    Ne nous méprenons pas, j’aime bien le travail de Loeb, parce qu’il a le sens de la mise en scène (bon, il l’a nettement plus quand il est en tandem avec Sale) et qui tire parti à fond de l’aspect périodique de la prépublication. C’est vraiment conçu pour le feuilleton, d’où le côté presque indigeste lorsque la mise en scène est un poil moins tenue et les coups de théâtre plus foutraques.

  • Eddy Vanleffe  

    Je ne suis pas un grand fan de Loeb, ceci-dit je vous trouve un poil sévères quand même.
    C’est du gros mainstream bien fait, on pourrait presque dire que l’expression « ça fait le job »‘ a été conçu pour cet arc.
    Moi aussi j’avais détecté cette pratique de un épisode/un guest chez Chichester (que vient foutre Gambit chez DD?)
    Je trouve le dessin de Jim Lee à son apogée. plus lisible et avec une tentative de dépouillement et une description assez prenante des toits de Gotham (la ville des zeppelins)
    Je crois comprendre que ce récit est devenu un « incontournable » pour beaucoup de fans…les voies du fandom sont impénétrables, je ne comprends pas toujours les raisons de la renommée de certains arcs (Civil War, Wolverine Origins…)

    • Tornado  

      « C’est du gros mainstream bien fait, on pourrait presque dire que l’expression « ça fait le job »‘ a été conçu pour cet arc » :
      Je crois que l’article ne dit pas autre chose, Eddy ^^
      Par contre, ce comic, ce n’est rien d’autre que ça. Quelqu’un qui se fout de la continuité et qui a un regard un temps soit peu adulte sur les super-héros, ne peut guère être emballé par SILENCE en dehors de son esthétique.

    • Eddy Vanleffe  

      Je réagissais plus aux commentaires qu’à l’article avec lequel je suis plutôt d’accord.
      Pour moi il ne fait pas non plus de publicité mensongère et oui quand on cherche un truc plus sophistiqué on reste sur sa faim. Par contre ce récit initie d’autres qui sont quasi pareils comme GOTHAM APRES MINUIT et une autre histoire avec un autre ancien amour devenue barjo dessiné par Finch…
      J’avoue que selon le parcours de lecteur, j’ai bien aimé le premier, le second etpuis à la troisième enquête en mode « Bruce trahi par un proche », j’ai soufflé en disant « Merde, c’est bon quoi! » surtout que c’est déjà le schéma du film animé MASK OF THE PHANTASM aussi… ^^

  • Chip  

    Le mot du jour : « buchassasse » (qui n’est pas une révision des examens de droit).

    Finalement la BO c’est plutôt le Jacky de Brel : beau et con à la fois.

  • Jyrille  

    En fait je pensais qu’on avait déjà une chro sur cette bd, je me trompe ? Si ce n’est pas le cas, il fallait le faire, bien vu donc. Je ne suis pas un fin connaisseur de Batman malgré ma quarantaine de comics, et il est vrai qu’en lisant ce SILENCE, quelques trucs ont dû m’échapper. Je n’ai jamais lu UN DEUIL DANS LA FAMILLE par exemple.

    Je suis étonné que tu compares cette mini au run de Momo. Pour moi ça n’a rien à voir, ni en termes d’écriture, ni en termes d’intentions. Loeb fait ici du comics à l’ancienne, avec une enquête à résoudre, de l’action et des situations typiques du genre, des passages obligés. De plus, le dessin de Jim Lee est un réel bonus mais son style ancre le tout dans du pur mainstream, à aucun moment je n’ai senti la volonté de faire quelque chose de différent, tout le contraire de Momo qui détourne tout et s’amuse à faire des voyages dans le temps, à changer les personnes sous les masques, à internationaliser la marque Batman, à s’amuser avec les formats (l’arc sur l’île avec le Gant Noir, c’est un hommage à Agatha Christie quand même). Lorsque tu parles des manipulations, Brubaker fait exactement la même chose dans son WINTER SOLDIER (cf. le super article de Kaori) et ce n’est pas gênant.

    Par contre je te rejoins sur la combat contre Superman, et j’avais oublié ce craquage face au Joker : en effet, ça n’a pas de sens, pas dans ce genre de récit. Je me demande ce que peut donner l’anime, je ne l’ai pas vu.

    C’est vrai que je ne connais pas trop Jim Lee, mais oui, sur ce SILENCE, c’est super beau. C’est du dessin, c’est dynamique, iconique, impressionnant.

    Je viens de lire COEUR DE SILENCE, et bien heureusement que j’avais lu SILENCE avant. J’ai bien aimé même si je suis pas fan du dessin.

    Il faut que je retienne l’expression In Your Face, je ne crois pas l’avoir croisée jusqu’à maintenant. Je suis d’accord avec ta conclusion : c’est un blockbuster. Et en tant que tel, il est parfaitement réussi. Un bel article personnel et informatif à la fois, du bon Tornado !

    La BO : pourquoi pas l’originale ? Je ne suis vraiment pas fan de Linkin Park et cette réinterprétation n’est vraiment pas inspirée je trouve. C’est basique et racoleur pour moi. C’est marrant le clip rappelle vachement Severance.

    • Tornado  

      Alors, tu pointes les différences avec le run de Momo et tu as raison. Mais, de mon côté, je pointais les points communs : Dans les deux cas, tu as ce gimmick que je trouve personnellement insupportable, de sauter sans cesse d’une situation à une autre, où l’on voit que c’est improvisé sans plan établi, en justifiant tous les changements de cap par des révélations grotesques où on t’explique que tel personnage, c’était pas lui mais un imposteur ayant pris son identité, pour un peu plus loin avoir une autre révélation, puis une autre, etc, et à l’arrivée avoir un récit sans queue ni tête (le premier arc du Cap de Brubaker, l’histoire est bétonnée, hyper-construite et cohérente de bout en bout). Personnellement, moi qui aime avant tout avoir une histoire bien construite, je trouve ça pourri. Le fond c’est bien. Les références, le discours méta et tout le toutim, c’est très intéressant. Mais pas si c’est au détriment de l’histoire. L’HISTOIRE avant tout. Là, dans les deux cas, c’est de l’impro en roue libre avec du tricotage tarabiscoté.
      Ça ne va sans doute pas te plaire, mais j’ai tellement détesté le run de Momo, qu’il faut s’attendre à ce que ça devienne une habitude de m’entendre le dglinguer dans l’avenir… 🙂

      Pourquoi cette reprise de ENJOY THE SILENCE ? Parce que lorsqu’elle est sortie je l’écoutais en boucle. Je l’adore, donc, davantage que l’originale (pourtant je n’écoute pas Linkin Park). Je la trouve péchue et prenante.

      • Jyrille  

        Je comprends ton rapprochement pertinent, mais justement, le run de Momo est plus long et pour moi, il a voulu raconter plusieurs histoires dans une continuité, pas quelque chose de global, mais une évolution qui lui permettait de mettre en scène ses idées. Après tout, Batman a tellement de facettes que Momo a voulu toutes les explorer…

        Pour le DM c’est totalement incompréhensible par contre 😀

        • Tornado  

          Je pense que tu devrais faire ton propre article sur le run de Momo. Il y a de la place pour ça ici. Tu as une vision différente de l’ensemble, plus détachée, tout aussi pertinente, et je trouve que ça ferait un billet très intéressant.

          La BO : Il n’y a rien à comprendre, ou au contraire tout : C’était juste le « groove du moment » pour moi, au moment de sa sortie. 😀

          • Jyrille  

            C’est une bonne idée, je note. Bon, il faut que je relise tout d’abord et j’ai déjà au moins trois articles en chantier donc ce sera pas pour tout de suite.

            Sinon rien à voir, je viens de découvrir un guitariste folk-rock des années 70, tu connais peut-être, Michael Chapman. Pour l’instant j’aime bien tout ce que j’en ai entendu. Ce devrait être pile-poil ta came.

  • Doop  

    Silence je trouve que c’est un point d’entrée qui fait le tour. Un joli catalogue. Alprès effectivement, Loeb sert la soupe à Lee, mais pas autant que les indigents Superman avec Azzarello et surtout le Justice. League de Johns qui est la pire caricature de l’univers, c’est là qu’on a définitivement perdu Jim Lee.

  • Glen Runciter  

    Un bon blockbuster comme The Ultimates de Millar. Amusant à lire mais pas très marquant. D’ailleurs, j’ai lu les deux œuvres deux fois et j’en ai oublié 90% (Celui qui me parle d’Alzheimer va découvrir que je sais encore me débrouiller dans la fabrication de poupées vaudous). Mais ça reste un souvenir de lecture pas du tout déplaisant.
    Très bon article en tous cas.

  • Laurent Lefeuvre  

    Hello !
    Je suis d’accord avec Tornado.

    Je le trouve même indulgent.

    Jim Lee, je l’ai idolâtré quand j’avais 14 ans (découvrant sur Uncanny X-MEN : EXtinction Agenda (Cross over à Génosha avec les 3 équipes mutantes d’alors), et un trio d’épisodes, un arc des Acts of Vengance (Wolverine à Madripoor, Le Mandarin, et l’arrivée de la nouvelle Elekt… Oups. La nouvelle Psylocke).

    J’ai copié des pages entières, mal, de ses dessins.

    Je pense que les efforts de narration de Jim Lee se sont éteints avant ses 30 ans, pour céder la place à des statues grecques constipées pleine page.

    Dur de dire quand, mais c’était déjà presque totalement fini dans X-Men #1 (ce que je l’ai fantasmé, ce fichu comics !).

    J’en reviens à ma théorie de la constipation dans l’œuvre de Jim Lee

    Les seules variations d’expression de personnages, sont le degré de douleur au moment d’évacuer : sourcils froncés, dents apparentes, et cri de douleur).

    Malgré toutes les offres promo (il faut ajouter les éditions Hachette à la liste des éditeurs de Silence), je n’ai pas encore trouvé une occasion d’acheter cet arc au prix qu’il mérite. Ça viendra, c’est un tel cas d’école du vide, comme Tyler Rake (« beau » et con à la fois, en effet !), qu’il y a un certain plaisir, par contraste, à le feuilleter, j’avoue.

    Pour moi, on est à 1000 lieues des animateurs de la légende Batman : Adams, Miller, Aparo, même le court passage d’Alan Davis ou de Bernie Wrightson sont plus marquants à mes yeux. Car tous apportent une vision, tandis que je vois Jim Lee comme une sorte de fan ultime qui a pigé plein de trucs.

    En fait, je crois que les IA vont lentement remplacer les auteurs, parce que le cas Jim Lee nous démontre qu’une synthèse de plein de trucs cool (Byrne, Rob Liefeld, Miller, secouez bien) sans aucun ajout, peut faire se lever les foules.

    Car quand même !

    Que le pinacle de la carrière de LA légende des comics soit une BD qui s’appelle SILENCE… et que CHAQUE case est un arc-en-ciel de couleurs dégradés, de petits traits à l’infini, de grimaces, de visages identiques (TOUTES les femmes ont le même âge, le même visage, le même corps, seul la coupe de cheveux et le costume nous dit Catwoman, Poison Ivy, Batwoman ou Huntress).

    Je visualise mentalement quelques pages de Year One.

    N’importe lesquelles.

    Il y a dans cette histoire là… plus de… « Silence ! » à chaque case… que dans toute l’œuvre de Lee.

    Je suis dur ?

    J’aime bien le bonhomme, il a l’air sympa, il doit être fichtrement malin et agréable, et j’aime le voir dessiner (toujours le même Batman).

    J’aime aussi voir des imitateurs de Michael Jackson : Il faut beaucoup de travail, de passion, pour arriver à faire le Moonwalk, comme le vrai, à s’y méprendre.

  • Présence  

    Jeph Loeb semble ne pas être dupe de tous ces éléments et concocte au final un pitch parfaitement calibré pour mettre en valeur le potentiel de son dessinateur vedette. Un récit bien racoleur, donc, avec ce qu’il faut d’événementiel et de passages destinés à marquer la continuité. […] Nonobstant toutes ces critiques, on peut quand même apprécier la lecture de SILENCE. Jim Lee s’y est clairement épanoui et totalement transcendé. En ce sens, Jeph Loeb a fait le boulot qu’il fallait.

    Une belle synthèse de l’ambition de ce projet, et le constat que l’objectif a été atteint. Je suis entièrement d’accord avec la conclusion qui qualifie cette histoire de blockbuster, et dès fois on a envie de lire un blockbuster, plutôt qu’une œuvre profonde, novatrice et littéraire.

  • Bruce lit  

    Amen à tout ça !
    « Commençons par le dire : Non, SILENCE n’est pas un récit facile à aborder pour le néophyte. Certes, c’est un récit-choral qui met en scène les ¾ de la mythologie de Gotham »
    C’est pour moi ce qui m’a fait sortir du récit mais sans doute la raison de sa popularité pour d’autres : cet aspect Best Of Batman avec une intrigue peu intéressante étirée à l’envie pour permettre au guest d’apparaître. Je ne sais pas si c’est racoleur ou très fade en fait.
    Cette histoire m’est toujours tombée des mains et ton article en résume parfaitement les raisons.
    Etrangement, en dehors de son travail pour les Xmen, je n’ai jamais été très fan de ce que fera Jim Lee par la suite. C’est effectivement très poseur et monolithique.
    LA BO : ça passe. Etonnant, Tornado se mettrait-il au rock indie pour puristes ?

  • Matt  

    Pour ma part SILENCE est mon premier comics Batman.
    Je ne lisais pas de DC avant ça. Et au final j’ai lu assez tard ce comics.
    Je l’ai pris comme un feuilletton qui mettait plein de guests, ça me rappelait le dessin animé des années 90 et j’étais content. Et au delà de ça, il y avait un ennemi original pour Bruce avec des flash back sympas.
    Sans doute que ça supporterait mal une analyse approfondie si on cherche un truc profond, adulte, tout ça.
    Moi je ne cherchais pas ça en lisant ce comics.

    Là ou je suis en désaccord c’est l’histoire de la continuité. Franchement je m’en tapais quand j’ai lu ça parce que je ne connaisais rien à la continuité du comics. J’étais néophyte en comics Batman mais les personnages je les connaissais du dessin animé donc je n’étais pas perdu. Mais alors je n’ai pas ressenti que la continuité était un argument du comics.
    Je trouve que c’est un blockbuster ouais, avec sans doute trop de fan service, mais en même temps sympa pour introduire un lecteur aux comics Batman.
    -Pas trop austère et sérieux/sombre (mine de rien quand on connait de loin les comics et qu’on tombe comme première lecture sur par exemple un Daredevil Born Again avec un héros qui se replie sur lui-même en dépression, ça fait pas rêver. Le comics est bon mais si on a un poil de culture DD déjà.)
    -Et d’un autre côté, généreux sans être bas du front avec tout de même une intrigue qui se tient, même si un peu boursouflée par 40 guests.

    Donc j’ai une affection particulière pour ce comics et aucune envie de le défoncer^^

    • Eddy Vanleffe  

      Oui les comics, c’est vraiment très dépendant de ce que veut y trouver le lecteur. Si je fais l’effort de mémoire, dans mon premier Strange, Rhodey était Iron Man et essayait de comprendre le fonctionnement de son armure en combattant des migraines, de temps à autre un clodo errait dans les poubelles, c’était Tony Stark. Daredevil se battait contre Iron Fist et Power Man (j’étais convaincu qu’ils étaient méchants). Peter avait selon les magazines trois ou 4 copines (Marcy Kane, Chatte Noire, MJ ou Debbie Whitman au choix….) ROM était imbittable, La division Alpha commençait dissoute, mais j’ai tout pris en route avec une fringale de pouvoir tout comprendre un jour.
      Je ne sais pas si SILENCE est un bon « premier comics » mais il a ce pouvoir d’attraction quand même. On l’oublie aussi mais l’arrivée de cet arc met fin au crossover permanent que sont devenu les séries Batman depuis Knightfall, enchainés à Cataclysm, Contagion, Non Man’s land et Murderer/fugitive (période que j’adore personnellement) . quelque part Silence rationnalisait la cartographie des personnages à l’époque.

  • Alchimie des mots  

    Salut,

    Ouah! mon cœur allait lâcher plus d’une fois! 😅
    Oui c’est vrai que Silence n’est qu’une succession d’apparitions de héros ou ennemis liés au chevalier noir.
    J’étais plus porté par Marvel à l’époque et le dark Knight de Nolan m’a donné l’envie de me pencher sur Batman.
    J’avais déjà lu quelques récits mais Silence a été l’élément déclencheur.
    M’a connaissance de la série animée m’a permis de lire avec plaisir ces parutions chez Semic et savoir que ceux-ci étaient traduits par Tourriol, ouah!
    Quand on lit après Long Halloween, mon meilleur comics et ses dérivés comme tu dis, je ne peux qu’être d’accord avec ce que tu dis.
    Nos lectures récurrentes nous force à être plus critique et parfois je regrette ce temps d’innocence.
    Pareil, pas vraiment fan de Jim Lee mais ceux qu’il a fait est incroyable, Loeb mon auteur préféré dès qu’il écrit sur Batman je ne suis plus objectif.
    Honnêtement, encore une fois, je ne peux que rejoindre ton avis beaucoup de points à lui reprocher et d’autres qui en font une œuvre indispensable ! Le film animé, j’étais déçu par la direction prise mais incroyablement fier de retrouver des dialogues lu dans les comics.
    Et l’interprétation de Marc Saez pour le Joker VF est incroyable.
    Merci pour ce bel article !

  • Tornado  

    Franchement, quand j’ai lu SILENCE pour la 1° fois, il y a 20 ans à peu-près, j’ai été un peu paumé. Toute la bat-smala, c’était vertigineux et je trouvais ça indigeste. Depuis, « jé né pas chooongé », je suis toujours ce lecteur qui préfère les récits resserrés sur un personnage principal plutôt que les récits-choral où l’on fait défiler tous les personnages d’un univers partagé pour vendre des figurines.
    Notez bien que je n’ai pas utilisé cet argument pour critiquer ce récit (trop de bat-family). J’ai juste dit dans l’article que ça en faisait un marqueur de continuité pas évident à approcher pour le néophyte, parce que je sais bien que beaucoup de lecteurs parmi les gens très bien adorent ce genre de récits-choral avec toute la bat-family, et que ce n’est pas un élément réducteur pour démonter ce genre de comics. Ça, c’est juste une question de goût, pas un argument à décharge.
    Non, y a juste qu’au-delà de tout ça, SILENCE c’est pas très bon, improvisé à la truelle au fil des épisodes, et dessiné classe, mais avec des personnages qui ont une seule expression monolithique et tous la même tête et le même physique (soit musculeux, soit actrice porno).
    On peut remarquer aussi que, malgré toute l’admiration que l’on peut porter à ce genre de dessinateur, Jim Lee ou David Finch, dans le même genre, sont des artistes qui ne peuvent dessiner que ce type de blockbuster à base de statues grecques. Ils seraient totalement démunis dans un récit réaliste. Et l’on se dit que, finalement, Jeph Loeb est un scénariste qui sait parfaitement s’adapter à son dessinateur (parce que j’en ai marre d’entendre critiquer un gars aussi talentueux). Un dessinateur bien bourrin (Ed Mc Guiness) ? Il lui file un scénar bien bourrin (RULK). Des dessinateurs poseurs (Jim Lee, David Finch) ? Il leur File SILENCE et ULTIMATUM, des blockbusters. Un dessinateur poétique (Tim Sale) ? Il lui file des chefs d’oeuvre de poésie et de finesse.

    • Matt  

      « parce que j’en ai marre d’entendre critiquer un gars aussi talentueux »

      Bah…c’est toi qui le critique là^^

      Alors comme je l’ai dit, moi j’étais pas paumé dans ce récit chorale. Mais faut dire que j’ai lu ça après avoir dévoré le dessin animé desannées 90. ça agit comme une continuité de ça en fait Silence. ça s’adresse pas au néophyte qui découvre Batman, mais si t’as connu le DA, ça fait une entré sympa dans le comics avec un blockbuster ou tu retrouves tout le monde en version BD et t’es content.

    • Matt  

      En fait parfois quand tu débarques dans le comics après avoir vu des films ou dessins animés (et que donc tu associes le super héros à un truc un peu poseur et plein d’ennemis iconiques habillés bizarrement), ça peut être rebutant de lire en premier un truc comme Born Again, ou Year One, ou…n’importe quel truc qui en fait s’éloigne du super héros classique à base de persos hauts en couleurs pour raconter un truc plus réaliste/sombre.

      • Tornado  

        « parce que j’en ai marre d’entendre critiquer un gars aussi talentueux/Bah…c’est toi qui le critique là^^ »
        Oui mais non, c’est pas ce que je voulais dire ^^
        Jeph Loeb c’est souvent comme Alan Moore (toutes proportions gardées), tu en as toujours pour venir dire qu’il est surrestimé, alors que le type t’a quand même pondu les principaux chefs d’oeuvre de l’histoire du comic-book de sa génération.

        Oui, je vois ce que tu veux dire pour SILENCE. Mais perso, j’y suis allé sans avoir vu la série animée, en ayant juste lu 3 ou 4 histoires de Batman, et j’ai été bien largué. Un pur néophyte, qui n’y connait rien en bat-U, ne peut pas lire SILENCE et tout capter. Technichement IM-POS-SIBLE.

  • Sephcloud  

    Bon globalement je suis un peu d’accord sur certains points, j’avais prêté ce comics a une amie comme point de départ sur du batman et elle avait pas aimé, préférant le run de scott snyder (apparemment tout aussi critiquable haha). Ceci étant : le récit n’a pas d’autre prétention que de servir un récit blockbuster de batman avec des dessins qui tabassent, un fil narratif un poil alambiqué certes, mais pour le lecteur qui suivait mois par mois l’intrigue, c’était généreux, mais Silence restait malgré tout un méchant assez marquant dans sa démarche d’imiter Bruce Wayne, il y avait une intrigue de fond qui venait développer le background de l’enfance de wayne, si peu exploité. Alors oui en terme de narration Loeb a fait largement mieux, mais c’est une parfaite porte d’entrée : vitrine de tous les vilains, tous les alliés de l’univers Batman , pour le jeune nouveau lecteur n’y connaissant rien et qui veut voir une représentation iconique des personnages vu en film ou surtout en dessin animé, et bah ça faisait rêver, et de toute façon rien que pour les dessins magnifiques de Lee, c’est parfaitement recommandable.
    On notera d’ailleurs haha que ni les récits d’après ni ceux d’avant on en parle. Ce serait intéressant de savoir ce que valait la reprise après Loeb, et l’état de batman avant lui.

    Pour ce qui est du débat œuvre d’art, pop art, art populaire c’est une autre discussion.

    Après oui, c’est vrai l’histoire est un peu régressive, elle fait appel à trouzemille poncifs de continuité qui n’ont aucun intérêt. Mais rien que pour la mise en scène ça en jette.
    C’était l’époque où DC avait un univers vivant, cool, où ça se croisait, ça se séparait. A côté y avait l’excellent run de superman batman de Loeb dont on parle pas assez.
    On sentait que tous ces personnages étaient riches d’une histoire. Et c’était pour ça que le récit était bien car il mettait en avant avec une certaine élégance cette matière. Et tout ça était aidé par le dessin icônique de Lee qui rendait à l’univers de Batman, une dimension mythologique.

    • Sephcloud  

      Bon par contre, le mettre au même niveau que Ultimatum il faut pas déconner non plus !

      • Tornado  

        Salut Sephcloud. Rien de différent dans mes propos. L’article dit bien que c’est pas très bon niveau scénar, mais que ça peut plaire pour plein d’autres raisons (dont le dessin). Je ne mets pas SILENCE et ULTIMATUM au même niveau (y a belle lurette que j’ai bazardé ULTIMATUM), je dis juste que ce sont deux blockbusters.

  • Eddy Vanleffe  

    J’aime le Loeb de DC et parcours distraitement celui de Marvel

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