Beaucoup de Bruit Pour Rien

BATMAN : SILENCE, par Jeph Loeb & Jim Lee

Un article de TORNADO

VO : DC COMICS

VF : URBAN COMICS

De la tatane, tu auras !
© DC Comics

BATMAN : SILENCE (HUSH en VO) est un story-arc de la série BATMAN (numéros #608 à 619) initialement publié de décembre 2002 à novembre 2003, réalisé par les superstars Jeph Loeb (scénario) et Jim Lee (dessin), avec la participation d’Alex Sinclair (couleurs) et de Scott Williams (encrage).

En VF, la chose a été publiée chez pas moins de trois éditeurs respectifs, Semic, Panini et enfin Urban Comics, qui a décliné son offre dans un nombre incalculable de versions diverses et dans tous les formats, luxueux ou économiques, en couleur ou en noir et blanc…

Pas la peine de crier : Il n’y aura pas de spoiler trop grave dans cet article…
Le concept de SILENCE : Un crossover qui ne dit pas son nom (le méchant est caché derrière (celui qui se prend pour une momie (mais en fait c’est pas lui c’est l’autre… enfin… non, l’autre encore… enfin, vous verrez bien, quoi))).
© DC Comics

Le pitch : L’histoire rappelle celle d’un classique, UN LONG HALLOWEEN, avec le gros des ennemis de Batman lancé à ses trousses par un nouveau venu machiavélique. Et pour cause, puisque le scénariste, Jeph Loeb, en est le même auteur. Ici aussi, le récit s’étale sur douze épisodes, une année (une « saison ») de publication pour à peu-près autant d’ennemis balancés à la figure de l’homme chauve-souris.

Des ennemis, parfois des alliés, et parfois même… des personnages plus ambigus, sont ainsi manipulés par un mystérieux antagoniste principal, lequel demeure dans l’ombre jusqu’au dénouement final, et semble connaitre à la perfection les secrets et les faiblesses du défenseur de Gotham City…

Je vais paraphraser l’ami JB : Quand un nouveau lecteur de comics demande comment découvrir Batman, vous pouvez être certain de retrouver les mêmes recommandations : BATMAN : ANNÉE 1THE KILLING JOKE et le run de Morrison. Mais il y a aussi les créations de Jeph Loeb, dont celles qu’il a réalisé en tandem avec le regretté Tim Sale, ainsi que ce SILENCE vénéré par un gros panel de fans, venus à la fois pour lire de la chauve-souris encapée, mais aussi pour contempler le travail de leur dieu-vivant, le grand Jim Lee HIM-SELF !

Commençons par le dire : Non, SILENCE n’est pas un récit facile à aborder pour le néophyte. Certes, c’est un récit-choral qui met en scène les ¾ de la mythologie de Gotham, avec la batfamily et l’essentiel de ses ennemis. Mais il s’agit tout de même d’un arc narratif noyé dans une continuité qu’il vaut mieux connaitre un peu avant de l’aborder, sous peine d’être largué. Avoir lu tous les récits cités plus haut, ainsi que l’incontournable DEUIL DANS LA FAMILLE (complètement nul entant que comic-book en lui-même, mais sans cesse cité) t’est donc conseillé, oh ! jeune lecteur débutant !

D’abord on cogne, après on discute…
© DC Comics

Lorsque je suis revenu aux super-héros, au milieu des années 2000, un de mes amis m’avait filé ses trois tomes de la collection Semic en me criant un truc du genre « SILENCE ! Il faut absolument que tu lises ça !« , comme pour signifier qu’il s’agissait-là d’un incontournable pour tout quidam se remettant à lire des comics en panoplie…

J’ai donc lu SILENCE… et je n’ai pas tout compris. De Batman, je ne connaissais alors vraiment que THE KILLING JOKE, ARKHAM ASYLUM et THE DARK KNIGHT RETURN. C’était peu comme bagage en termes de continuité. Je parle donc en connaissance de causes !

Je ne peux même pas dire si j’avais aimé ou détesté la chose. Je l’avais survolée sans être certain de tout bien imprimer dans mon esprit. D’où cette relecture tardive. Pour être sûr… Ce n’est qu’après la lecture de SILENCE que je me suis plongé dans « la totale », lisant à peu-près tout ce qui me tombait sous la main avec un logo de Batman imprimé dessus. De tout ce marasme, je retiens principalement le travail en tandem de Loeb & Sale. C’est personnellement ce que j’ai lu de mieux sur cet univers et ce personnage, même si plusieurs autres auteurs prestigieux (Alan Moore, Frank Miller, Doug Moench, J.M. DeMatteis, Paul Dini, Greg Rucka, Ed Brubaker, Matt Wagner) sont venus nous livrer d’excellents récits auto-contenus (encrés dans la continuité aussi, mais autonomes et très accessibles). C’est la raison pour laquelle je souhaitais redécouvrir SILENCE : Pourquoi cette histoire, alors qu’elle avait été écrite par le même auteur, ne m’avait-elle pas marquée autant qu’UN LONG HALLOWEEN et ses dérivés ?

Je vais maintenant cesser de couper les cheveux en quatre : SILENCE est plutôt mauvais en termes d’histoire. Si je trouve que le run de Grant Morrison dans les années suivantes est une catastrophe industrielle (oui parce que « surestimé » me parait un peu faible) par son côté foutraque sous acide, sa vulgarité arty gratuite et ses rebondissements capilotractés à l’extrême, je ne suis pas loin de penser à peu-près la même chose de SILENCE.

Épisode craquage…
© DC Comics

Ici, Jeph Loeb ne fait pas montre de la même poésie et de la même classe que lorsqu’il travaille avec Tim Sale. Son script est foireux. Les événements s’enchainent au petit bonheur la chance dans le même type de Bazard que chez Momo (à croire que ce dernier s’en est inspiré, du genre : « Machin était en fait manipulé par Bidule, qui avait pris l’apparence de Truc, qui était manipulé par Machin et qui, en vérité, se faisait passer pour Bidule« …). Les dialogues sont souvent vulgaires et idiots, de même que les soliloques. Les personnages sont détestables (Catwoman remporte le pompon de la connasse la plus arrogante de tout le bousin, à se demander comment Batman peut tomber amoureux d’une pareille rombière).

La plupart des encapés semblent avoir été balancés dans le récit gratuitement, afin que Jim Lee s’éclate à dessiner leurs combats. Enlevons toute la scène à Metropolis où Batman affronte Superman : Qu’est-ce que ça changerait au fond ? Certains passages ne sont vraiment pas fins (Batman qui craque face au Joker en voulant commettre l’irréparable, c’est peut-être saisissant sur le moment, mais voilà qui annule des années de caractérisation en un instant et c’est caricaturalement excessif !). L’identité de Silence est sans cesse remise à plat (« Mais non ! c’était pas Machin ! c’était Bidule !« ) et, alors qu’on tenait en substance une belle figure tragique, il n’est au final qu’un méchant d’opérette de plus, comme d’habitude ! Quant aux combats, on nous déroule une série de bastons dans la plus pure tradition des comics de base, où tout le monde cogne avant de réfléchir, s’envoyant des insultes et autres menaces à la noix. Non, vraiment, c’est très mauvais ! Où est donc passé ce décorum enchanteur si élégant et délicieusement connoté des récits d’Halloween ? Où est donc passée cette exquise sensibilité dans les relations entre les personnages que Jeph Loeb nous avait modelés et fignolés avec tant de délicatesse dans DARK VICTORY ?

Mais il y a Jim Lee.
L’homme est un patron. Une légende. Un dieu vivant ayant généré des milliasses de vocations aux quatre coins du monde. La seule mention de son nom provoque une émeute, des évanouissements chez les dessineux et des hurlements hystériques chez les geekettes du monde entier. Toutes les années 90 « sont Jim Lee ». Ils les a quasiment façonnées à lui tout-seul pour ce qui est des comics mainstream.

Personnellement, je ne suis pas fan. Je trouve que ce style a mal vieilli et quand je repense à ses comics des années 90 (les quelques-uns que j’ai lu), notamment les X-men, je me souviens de planches bordéliques souvent illisibles et criardes.

Mais il y a SILENCE.
Je reconnais que, niveau graphisme, ça envoie de la buche. De la buchasse. De la buchassasse. Chaque planche, chaque vignette, chaque détail mérite un agrandissement et un encadrement dans un musée (de geek). Le père Lee s’est vraiment donné à fond sur ce travail (formidablement épaulé par Alex Sinclair et Scott Williams). Ce n’est pas contestable : Il livre douze épisodes proprement somptueux, indépassables, gravés dans le marbre comme s’il était né pour les dessiner. A tel point qu’on dirait qu’il ne s’en est jamais remis. Qu’a-t-il fait par la suite sinon un autre BATMAN avec Frank Miller qu’il n’a pas réussi à finir ? Qu’a-t-il fait d’autre d’aussi marquant depuis ?

On est iconique ou on l’est pas…
© DC Comics

Souvenez-vous des années 90 : Beaucoup de lecteurs fans de super-héros recherchaient avant tout des histoires prétextes à de l’action principalement représentée par des dessins pleine-page semblant déborder des planches, qu’on appelait alors des « In your face« . Du super-héros mainstream basique et racoleur, aujourd’hui périmé.

Quoiqu’on en dise, c’est l’école de Jim Lee. Et si son travail sur SILENCE a joliment évolué depuis les 90’s, on détecte encore quelques oripeaux : Plus d’une planche de SILENCE est ainsi découpée sur une double page divisée en plusieurs parties dont on ne saisit pas bien le sens de lecture. Moult vignettes, de surcroit, font la part-belle aux « poses » des héros. Et pour le coup c’est extrêmement… poseur ! Iconique, certes, mais aussi très kitsch (d’autres artistes comme Tim Sale, Chris Samnee ou Marcos Martin savent, avec pourtant nettement moins de virtuosité photoréaliste, mettre en scène les pirouettes de tous ces personnages avec beaucoup plus de distance, d’élégance et de poésie).

Jeph Loeb semble ne pas être dupe de tous ces éléments et concocte au final un pitch parfaitement calibré pour mettre en valeur le potentiel de son dessinateur vedette. Un récit bien racoleur, donc, avec ce qu’il faut d’événementiel et de passages destinés à marquer la continuité.

Effectivement, on a l’impression, en relisant SILENCE, que Loeb s’est appliqué afin d’offrir à Jim Lee une occasion d’immortaliser son art, en troussant une histoire qui puisse faire date et s’imposer comme une étape incontournable de la continuité batmanienne. Le début de la romance entre Batman et Catwoman ? C’est ici. La possibilité de ressusciter Jason Todd (le second Robin jadis assassiné par le Joker ans UN DEUIL DANS LA FAMILLE) ? C’est ici. Le développement des origines et de l’enfance de Batman avec un nouvel ennemi potentiel puisant sa source dans ce passé (Paul Dini saura faire germer cette semence dans son run avec l’arc LE CŒUR DE SILENCE) ? C’est ici.

Peu importe que l’ensemble soit un peu vulgaire, bâclé dans son développement et son dénouement. On est dans un gros blockbuster. « In your face« . Pas dans une œuvre d’art.

Le pari est réussi : Jim Lee s’impose aujourd’hui, auprès de Neal Adams, comme le dessinateur ultime du Caped crusader. Indétrônable au firmament des enlumineurs de Gotham (même si, personnellement, mon préféré restera toujours Brian Bolland). Et peu importe la qualité réelle de ce récit…

Même en peinture directe, ça déchire !
© DC Comics

Nonobstant toutes ces critiques, on peut quand même apprécier la lecture de SILENCE. Jim Lee s’y est clairement épanoui et totalement transcendé. En ce sens, Jeph Loeb a fait le boulot qu’il fallait.
Alors, nous ne sommes vraiment pas dans une lecture profonde et élégante (notons que tous les personnages arborent le même physique et les mêmes expressions monolithiques). Mais le fan de comics qui veut lire avant tout de « l’iconique » trouvera ici une certaine forme de graal, un « trip » visuel façon montagnes russes avec des cadrages déments, des décors vertigineux, des mises en scènes d’acrobaties et de combats d’une hallucinante virtuosité élastique, réalisées avec un soin, un sens du détail, une maniaquerie et un perfectionnisme assez définitif (sans oublier toutes les vignettes revenant dans le passé de Bruce Wayne, effectuées en peinture directe façon lavis ou aquarelle, tout aussi belles et réussies que les autres).

Au final, si nous ne sommes pas dans une œuvre d’art au sens noble du terme, nous tenons là, sous forme d’album, un objet pop’art qui peut donner envie d’y revenir, ne serait-ce que pour le feuilleter et, sur un malentendu, replonger dans cette histoire, franchement pas terrible, mais sacrément visuelle et probablement divertissante si l’on n’est pas repoussé par son vernis bling-bling.

SILENCE le film ! Affiche de Jim Lee bien sûr 
© DC Comics

En 2019, la saga de Jeph Loeb & Jim Lee aura droit à son adaptation sous la forme d’un long métrage d’animation des studios Warner Bros, un direct-to-video PG-13 (interdit aux enfants à cause d’un haut degré de violence et de langage cru) réalisé par Justin Copeland.

Le film n’a pas du tout plu à la frange la plus conservatrice des fans du comic-book, car il adapte librement le récit et opère plusieurs changements afin de coller à la continuité distincte du l’univers des films d’animation. Plusieurs personnages sont ainsi changés (Bane à la place de Killer Croc, Batgirl à la place de Huntress, Dick Grayson à la place de Tim Drake, Damian apparait (de manière totalement factice) mais pas Jason Todd (dont la résurrection a été redconnée), etc.).

Si la romance entre Batman et Catwoman est joliment développée (et dans l’ensemble les relations entre les protagonistes sont moins hystériques que dans le comic-book), le personnage de Thomas Elliot (figure centrale de la saga SILENCE) est quant à lui sacrifié et la seconde partie du métrage redistribue complètement les cartes.

La vision du film est néanmoins intéressante en ce qu’elle fait bien ressortir en quoi le scénario initial de Jeph Loeb est vainement alambiqué : Le film, en effet, opère des tas de modifications sensées rendre l’ensemble plus cohérent et plus fluide, entendu que le script de Loeb semblait avoir été cousu au fur et à mesure en tricotant et détricotant les révélations et les rebondissements sans maillage ni structure clairement établie à la base, multipliant à l’envie les plots et les personnages dans un joli bordel organisé. A l’arrivée, ainsi simplifiée et restructurée, l’histoire apparait parfaitement ridicule ! A réserver à ceux qui se contentent d’un récit choral un peu bébête, prétexte à une série de bastons iconiques entre moult gugusses en panoplie…

En conclusion, soyons objectifs : Contrairement à sa réputation, BATMAN – SILENCE est un arc narratif qui n’est pas facile à aborder pour le néophyte cherchant à découvrir cet univers. C’est un incontournable pour la continuité uniquement pour ceux qui veulent y accorder de l’importance, tant cette dernière est une grosse baudruche factice qui ne fait que se dégonfler (« pshittt » !) et se regonfler perpétuellement en essayant de donner l’impression au lecteur qu’il se passe quelque chose, alors que l’on ne fait que tricoter sans cesse les mêmes schémas ponctuels, vains et artificiels (on le verra bien, d’ailleurs, avec la saga L’ÉNIGME DE RED HOOD, qui utilisera en toute opportunité le vrai/faux retour de Jason Todd, qui aurait tout aussi bien pu ressusciter n’importe où et n’importe quand ailleurs, puisque tout est redconné et raconté différemment à chaque fois (« et oui mais non puisqu’en fait ce n’était pas Machin mais Bidule !« )).

Ne venez pas chercher un récit profond et fondateur. Il n’a pas cette stature. Prenez-le plutôt comme un spectacle léger et fun, mis en image, façon blockbuster, avec autant de virtuosité que de poudre aux yeux. Une belle galerie d’images dont le faste ne sert en définitive qu’à en masquer la futilité. Une étape de l’histoire éditoriale de Batman riche en marqueurs chronologiques théâtraux et factices. Un drôle d’oiseau convoquant sans cesse la continuité tout en la rendant inepte. Ce que l’on appelle, dans le langage du comic-book super-héroïque, de l’événementiel…

In your face !
© DC Comics

BO : Depeche Mode : ENJOY THE SILENCE (REINTERPRETATION MIKE SHINODA)

51 comments

  • JP Nguyen  

    Bigre, une critique qui met un pain à Hush…
    En fait, le dessin de la cover en début d’article illustre bien le sentiment de Tornado sur ce run : Batman n’arrive pas à prendre son pied…
    Blague à part, je comprends et partage dans l’ensemble l’appréciation de Tornado mais je diffère par rapport à l’expérience de lecteur.
    Quand ce run fut publié, j’avais déjà quelques Bat-lectures derrière moi (DKR, Year One, quelques Legends of the Dark Knight, le Batman de Moench et Jones, les Batman Black and White etc)
    Et du coup, mon attente de lecteur, c’était de voir Jim Lee croquer le Bat-verse.
    Le scénario est un peu faiblard à la Scooby-Doo mais Hush se sera davantage fait une place dans la Rogue Gallery que, par exemple, les vilains inventés par Grant Morrison.
    Toujours en comparaison, le run de Jim Lee sur Superman sur un scénar de Azzarello n’est pas trop resté dans les mémoires.
    Alors le duo Loeb/Lee sur Hush est certes moins bon que Loeb/Sale sur Long Halloween, mais ça reste pour moi une lecture distrayante.
    Et je sais que Tornado aime bien GOTHAM AFTER MIDNIGHT de Niles et Jones mais je l’avais trouvé bof en comparaison (principe similaire de l’ennemi mystérieux sur 12 épisodes avec défilé des bat-vilains)

    • Tornado  

      Alors, oui, j’ai préféré GOTHAM AFTER MIDNIGHT à SILENCE. Évidemment, niveau continuité le premier n’a aucun intérêt mais, artistiquement, je l’ai trouvé beaucoup plus fin qu le second (et je préfère le dessinateur, surtout sur du Batou). Notons bien que c’est un avis très personnel parce que, lorsqu’un récit me brosse dans le sens du poil (GOTHAM AFTER MIDNIGHT) en tissant une toile de fond qui déroule un catalogue de références à toute la pop-culture que j’aime (le cinéma gothique en particulier), et en iconsant mon univers, et qu’un autre (SILENCE), boxe dans une catégorie dont je n’ai rien à foutre (un récit choral de la bat-smala à donf dans la continuité), mon choix est vite vu ! 🙂

      • Tornado  

        « et en iconisant mon univers » (punaise de fautes de frappe…)

  • Killy  

    Je tombe par hasard sur ce site et je me dis « cool un nouveau site à consulter »…et le premier article qui m’y amène est cette « critique ».
    Dommage que pour paraître pertinent, il faille s’attaquer a un comics (sorti y presque 20ans, quel intérêt ?) communément admis comme étant un classique pour déverser son verbe sous couvert d’analyse sans langue de bois.
    la prochaine étape c’est quoi ? Un long Halloween c’est la merde et Tim Sale sait pas dessiner ? Year One est un comics sur coté et verbeux écrit par un auteur prétentieux ?
    Bref…

    • Eddy Vanleffe  

      Un livre « communément admis comme un classique » ne peut il être soumis à un autre point de vue?
      Le blog est rempli de centaines (milliers?) de critiques enthousiastes qui font découvrir pleins de lectures sympas.
      Le petit plus du blog est justement de ne pas forcément lire ce qu’on a pu déjà lire 10 fois ailleurs…
      Rassurez vous d’ailleurs la page consacrée à UN LONG HALLOWEEN est dithyrambique

      • Jyrille  

        Eh ben t’as du boulot en ce moment Eddy, c’est super sympa de ta part !

    • Bruce lit  

      Killy, ici le boss de fin.
      Merci pour ton commentaire même s’il marque ton désaccord, il a le mérite de ne pas rester invisible. Tout mais pas l’indifférence comme le chanterait un célèbre chanteur français.
      L’intérêt de s’attaquer à un comics sorti il y a 20 ans ? La prétention de s’inscrire dans une encyclopédie subjective et donc forcément imparfaite d’une anthologie des comics à raison d’un article par jour depuis 10 ans. Sur les plus de 3000 articles que compte ce site, une soixantaine sont estampillés Bullshit Detector. Tu avoueras que statiquement, il y a plus de morts sur les routes…
      Paix.

  • Kaori  

    Rah j’ai failli passer à côté de cet article !

    Je dois dire que je suis d’accord avec tout. Ce SILENCE me fait l’effet d’une suite de cartes que l’on pose, mais sans aucun lien entre elle.
    Pire, on nous emmène quelque part, mais en fait c’était pas lui, une fois, deux fois, trois fois. A la fin on en arrive à un point que le « boss final » ne reste même pas en mémoire… J’avais complètement oublié son rôle avant de voir l’adaptation en animé ! Ridicule.
    J’aurais aimé que l’histoire se consacre seulement sur Hush et pas sur tout un imbroglio de personnages sans aucun lien.

    Côté dessin, je plaide coupable. Ca et le ALL STAR BATMAN & ROBIN. C’est agréable à l’œil, c’est indéniable.
    C’est avec SILENCE que j’ai connu Jim Lee, alors j’avoue que quand j’ai découvert son travail sur les X-Men des années plus tard, j’ai été surprise et déçue, je ne comprenais rien, je voyais juste un travail brouillon avec plein de personnages tout en muscle. Je n’arrivais pas à lire les pages… ça enlevé tout désir de lire du X-Men des années 90… C’est là que j’ai réalisé l’importance du travail de Scott Williams et Alex Sinclair…

    La BO : moi qui aime énormément le son de Linkin Park, j’adore cette reprise !
    20/20 élève Tornado !

    • Eddy Vanleffe  

      Je suis surpris de voir que le Jim Lee des X-Men soit souvent décrié de nos jours.
      C’était quand même une claque, et puis ça a défini l’esthétique des super héros pendant 10 ans
      Ça a vieilli, toutefois la saga chez les Shi’ar/Magneto+Rogue en terre sauvage ce fut une lecture jouissive en son temps…

      • Kaori  

        Peut-être que si j’avais lu cette période à sa sortie, j’aurais apprécié, mais ce n’est pas sûr… J’aime la lisibilité !

        • Bruce lit  

          Lorsque Jim Lee arrive Kao’ il tire les Xmen d’une torpeur graphique et insuffle une énergie nouvelle aux scenarii de Claremont en panne d’inspiration. Sans lui, les 90’s, le dernier âge d’or de la franchise, n’auraient pas existé.

          • Kaori  

            C’était qui avant Jim Lee ? Je me suis arrêtée à Paul Smith..

        • Eddy Vanleffe  

          Je me souviens en effet que les comics avaient l’air dessiné sous acide à l’époque.
          On sortait du plan/plan
          Il y avait un coté « poster indéniable » mais en même temps je me souviens des planches d’Adam Kubert sur Spirits of Vengeance ou Wolverine, c’était quand même bien barjot.

          • Eddy Vanleffe  

            @Kaori
            chronologie rapido des dessinateurs mutants jusqu’à ONSLAUGHT
            Dave Cockrum
            John Byrne
            Dave Cockrum
            Paul Smith
            John Romita Jr
            Mark Silvestri
            Jim Lee
            Whilce Portacio+Jime Lee
            un an de bordel
            Andy Kubert+John Romita Jr
            Andy Kubert+Joe Madureira
            Après je perd le fil

          • Bruce lit  

            Et puis on retrouvait l’aura des personnages perdue depuis longtemps, celle de Johhn Byrne. Je n’aimais pas le travail de Silvestri sur la série.

          • Eddy Vanleffe  

            Franchement si je devais rebondir sur le concept de la fin choisie pour les séries, je me fixe de plus en plus sur FALL OF THE MUTANTS
            Les X-Men meurent à Dallas pour une humanité pour les détestent sous les caméras de Mallory Wetherell et Neal Conal après un dernier message de Madelyne Pryor qui demande à cyclope de retrouver leur fils.
            Drop the mic!
            Il parait que Claremont devait partir à ce moment là…il aurait dû…
            les survivants les pleurent et fondent EXCALIBUR…c’est parfait!
            L’Australie, les Reavers, Genosha tout ça c’est bien bien en dessous. INFERNO est juste un bricolage de continuité avec un éditorial qui tue Maddie, refait devenir Illyana Petite et règle la question des Marauders et de Sinistre.
            Je pourrais écrire un Bullshit detector sur INFERNO tellement je trouve ça mauvais aujourd’hui. Ce serait totalement vain mais INFERNO, c’est une faute de gout à mes yeux.
            Comme le dit Bruce sur la vidéo You tube, à ce moment les auteurs nous disent que les histoires qu’on a lu n’ont aucune importance et on rature et on refait déjà plein de trucs

      • zen arcade  

        « ça a défini l’esthétique des super héros pendant 10 ans »

        C’est bien ça le problème. 🙂

        • Eddy Vanleffe  

          Peut-être bien mais C’est comme ça…
          c’était vraiment populaire à l’époque et il a fallu l’engouement pour Joe Madureira pour renverser petit à petit la tendance et voir émerger les hispano/manga comme Larroca ou Pacheco, Wieringo ou encore Ramos…
          Il y aurait un livre à écrire sur la trend comics au fil des ans…

          • zen arcade  

            L’engouement pour Jim Lee
            L’engouement pour Joe Madureira
            L’engouement pour je ne sais qui
            C’est tellement loin de ce qui m’intéressait dans les comics à l’époque.
            Le Marvel des années 90, à part quelques rares exceptions, c’est le musée des horreurs. Je le pensais à l’époque et je le pense toujours aujourd’hui.
            C’était hideux dans les 90’s et c’est toujours hideux aujourd’hui.

          • Eddy Vanleffe  

            Je n’ai jamais apprécié Joe Madureira mais il ne m’appartient pas de constater son importance, la collection de gens qu’il a influencé, l’aura qu’il a encore aujourd’hui alors qu’il ne dessine plus qu’un épisode de machin truc tous les 10 ans…
            Comme le fait que Bendis a régné sur Marvel et la façon d’écrire, dialoguer et concevoir les saga Marvel des années 2000 à 2015

    • Tornado  

      Merci beaucoup ! Bien content de te retrouver ici. 🙂

      • Tornado  

        @Kaori

  • Eddy Vanleffe  

    Je viens d’avoir une pensée qui replace un peu SILENCE en bonne place dans le panthéon des histoires de Batman..
    Malgré ses défauts relevés par tout le monde, ce récit reste une sorte de « modèle » et surclasse carrément le très médiocre et pourtant très ambitieux sur le papier CATWOMAN AND BATMAN de Tom King et Clay Mann…
    Pourquoi comparer?
    Parce que ce dernier récit possède les mêmes défauts en 100 fois pires. Tout est confus, brouillon prétexte à des cliffhangers rocambolesques et les graphisme tellement « gravure de mode » qu’on ne comprend pas clairement le fil temporel pourtant tarabiscoté…
    Quand on revient sur SILENCE, ça en devient un modèle de narration et de fluidité…

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