DREAM OF THE FLYING TURTLES (Gamera story)

Encyclopegeek : Gamera

Une Encyclopegeek consacrée à la tortue millénaire GAMERA par PATRICK 6
Gamera un concurrent sérieux pour Godzilla ? 
© Daiei (Source : Nanarland )

Tout commence par le succès phénoménal d’un certain GODZILLA sous la bannière de la Toho. Nous sommes en 1962 et le Roi des Monstres vient de triompher avec KING KONG CONTRE GODZILLA en 1962, le troisième film de la franchise. Cet opus cumulera plus de 11 millions de spectateurs dans l’archipel. La société de production japonaise Daiei, impressionnée par ce succès, souhaite rivaliser avec la Toho sur le terrain du Kaijū Eiga. Elle prépare donc son premier film de monstres mettant en scène des rats aussi géants que radioactifs !

Hélas ! Le tournage est un désastre : les rats propagent des maladies à l’équipe de tournage, s’entre-dévorent, s’échappent, les locaux doivent être noyés de pesticides et les cadavres de rats s’amoncellent dans tous les coins… Le studio doit arrêter les dégâts et stopper net la production ! Cependant, afin de ne pas perdre les fonds avancés (notamment pour la construction des maquettes) la Daiei ne renonce pas à réaliser un film de monstres…

La légende prétend que l’idée de GAMERA est venue à Masaichi Nagata (président du studio) durant un vol au-dessus du Pacific entre les Etats Unis et le Japon. En regardant par le hublot de l’avion il croit discerner une tortue volante dans la forme d’un nuage ! Masaichi tient son idée ! Il explique sa « vision » à ses équipes, les chargeant de la faire devenir réelle… Ce signe du destin décidera donc du début d’une longue franchise qui s’étalera sur pas moins de 12 films (quasiment tous inédits dans nos contrées). Si tous les épisodes ne sont pas inoubliables (doux euphémisme) on peut cependant reconnaitre que, dans l’ombre de son glorieux ainé (le susdit Godzilla), GAMERA aura marqué durablement toute une génération de japonais en apposant son empreinte indélébile sur le film de genre.

GAMERA (Daikaijū Gamera) de Noriaki Yuasa – 1965

L’action commence au-dessus de l’Arctique, alors qu’un avion non identifié est poursuivi puis abattu par la chasse américaine. Pas de chance cet avion transportait une bombe atomique ! Le crash et la belle explosion qui en résulte (les américains ont un goût prononcé pour les jolis champignons atomiques, c’est bien connu) a pour résultat de réveiller une gigantesque tortue préhistorique qui, justement, tapait son petit roupillon ici-même depuis quelques millénaires…  Tout le monde le sait : il ne faut jamais réveiller les Kaijūs préhistoriques au beau milieu de leur hibernation : ça les agace ! Aussi sec, la tortue radioactive se met en tête de détruire tout ce qui passe à sa portée, à sa savoir le Japon ! (hein comment ça le Japon n’est pas à côté de l’Arctique ? Qu’est-ce que vous en savez d’abord ??)

Les scientifiques du monde entier se réunissent afin de déterminer comment se débarrasser de ce fléau. Pendant ce temps, un jeune garçon solitaire nommé Toshio (et accessoirement obsessionnellement passionné par les tortues – il ne faut pas juger-) fait une rencontre inattendue avec Gamera ! Sa propre tortue ayant disparu, le gamin ne tarde pas à se convaincre que son bébé tortue et le monstre géant ne font qu’un ! Dès lors, sa mission consistera à persuader le monde entier que Gamera n’est pas un mauvais bougre en-soi (seulement un peu soupe au lait)… en vain ! Les militaires mettent en place un plan pour neutraliser la tortue : la mettre sur le dos ! (Simple, mais il fallait y penser). Le plan est un succès, mais une surprise de taille attend l’armée nipponne…

Initialement le chélonien radioactif devait mesurer 30 mètres de haut. Cependant les maquettes préexistantes étant au 1/33éme, la taille du monstre sera donc ramenée à 60 mètres (pour un poids de 80 tonnes, pour ceux que ça intéresse). Le studio ne peut hélas pas rentrer en compétition avec le budget des films de la Toho, c’est donc avant tout sur le fait main et sur le système D que doit compter la Daiei pour donner vie à sa tortue millénaire ! Si le principe du Kaijū Eiga reste le même (un homme dans un costume en latex évoluant au milieu de maquettes à l’échelle) des images d’archives viendront cependant astucieusement illustrer les dégâts causés par le monstre.

Le film démarre tambour battant, privilégiant l’action. Il faut moins de 5 minutes pour réveiller Gamera et déchainer sa colère ! Le ton est donné : ça va péter dans tous les sens !
En plus des références évidentes à GODZILLA, le film cite également le film LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS d’Eugène Lourié : la résurrection du monstre dans les glaces, la destruction du phare, etc.

Filmé en noir et blanc, le long métrage bénéficie d’une belle photographie et d’un contraste saisissant, créant une atmosphère unique, tout en cachant les défauts des effets spéciaux. De ce point de vu, le film reste remarquable et a gardé son intensité dramatique 57 ans plus tard…
A la moitié du film un twist attend les spectateurs (bon je peux en parler librement, presque 6 décennies plus tard, le suspens a depuis longtemps été éventé) : la tortue peut voler ! A partir de là, le personnage s’affranchit totalement de l’empreinte de Godzilla (personnage terrestre, s’il en est) pour voler de ses propres ailes (!) faisant basculer le film du Kaijū Eiga vers la SF.

Ce premier volet instaure des règles qui resteront (quasi) immuables sur tout le reste de la franchise : de l’action, un gamin (insupportable, le plus souvent) que l’on laisse inexplicablement aller et venir sur les lieux d’activité d’un Kaijū, et des scènes de destructions de maquettes en série…

Une tortue géante détruit Tokyo… On aura tout vu !
© Daiei (Source Pinterest)

Etonnement le film est loin d’être aussi sombre que son modèle Godzilla. Bien que perçu comme une menace, Gamera passe cependant le plus clair de son temps à sauver Toshio de situations que le jeune garçon a souvent lui-même créées (sale môme). Si ce premier opus reste extrêmement marquant, son point faible est indubitablement la présence de ce gamin tête à claque qui se met délibérément en danger pour des raisons totalement floues (voir idiotes).

Perpétuellement en porte à faux entre sa recherche de crédibilité (le but initial est de retrouver la noirceur du premier Godzilla) et la volonté de séduire un public jeune (indispensable à la rentabilité du projet), le film peine à trouver sa voie. Du reste, ne nous voilons pas la face, si ce premier volet est probablement le meilleur de la première période (nommé l’ère Showa), il reste cependant clairement en dessous de Godzilla (tant au niveau réalisation, qu’au niveau de la thématique). Gamera ne possède ni la forte mythologie, ni la puissance d’évocation de son modèle saurien. L’originalité du monstre en lui-même (nous parlons d’une tortue à réaction, je vous le rappelle) sauve, cependant, le film de la simple copie et parvient à créer une atmosphère unique avec un monstre parfaitement inattendu.

En un mot comme en 100, ce premier opus est un bon Kaijū Eiga captivant, bien mené et furieusement décalé ! Le succès est au rendez-vous et les foules se déplacent massivement pour voir le chélonien volant ! C’est donc tout à fait logiquement que la Daiei met en chantier un deuxième volet…

GAMERA CONTRE BARUGON (Daikaijū kessen: Gamera tai Barugon) de Shigeo Tanaka – 1966

A l’issue du film précédent, Gamera a été emprisonné dans une fusée et envoyé dans l’espace à destination de Mars. Sa prison à réaction est cependant percutée en chemin par une météorite, libérant la tortue radioactive ! Cette dernière ne tarde pas à reprendre le chemin de la terre…

Pendant ce temps le vétéran de la seconde guerre mondiale, Ichiro Hirata, mène une expédition en Nouvelle Guinée afin de récupérer une opale d’une valeur inestimable. Le joyau est cependant volé et ramené clandestinement au Japon. Le bijou en question se révèle être un œuf qui, à la suite d’un accident, fini par éclore ! La créature qui en sort n’est autre que Barugon, un lézard géant ! Le monstre va rapidement semer le chaos et la désolation. Pas rancunier pour un sou, Gamera va se mettre en tête de défendre le Japon en affrontant le reptile géant ! Seul problème : la tortue se prend une rouste monumentale et doit fuir à moitié morte… Dès lors, qui pourra défendre l’archipel de la fureur de Barugon ?

Suite au succès surprise du premier opus, ce nouvel épisode se voit doté d’un budget beaucoup plus conséquent et d’un réalisateur chevronné (Shigeo Tanaka a déjà une bonne soixantaine de films au compteur). Le film sera en couleur et sortira à peine quelques mois après le 1er épisode.

L’action ne tarde pas à démarrer et, dès les premières minutes, Gamera se déchaine en attaquant une usine. On voit très clairement que le budget a été utilisé avec sagesse, puisque les scènes de destruction sont nettement plus impressionnantes que dans le premier opus. L’on est immédiatement saisi par le dynamisme des scènes. La seconde partie du film se révèle un peu moins convaincante, avec son côté aventure en pays exotiques (plus cheaps qu’exotiques d’ailleurs). Un peu longues et lentes, ces scènes ralentissent considérablement le rythme du film.

Quoi qu’il en soit, ce second volet se révèle étonnement sombre et utilise les Kaijūs comme métaphore de la cupidité des hommes (les meilleurs films de genre sont tous métaphoriques, à un point ou à un autre, comme vous n’êtes pas sans le savoir).

Cas quasi unique dans l’histoire de la franchise, il n’y a pas d’enfant dans cet épisode ! Pas de marmot réussissant à sauver une situation sur laquelle les meilleurs scientifiques se cassent les dents ! Rien de tout ça ici. Bien au contraire, il n’est question que d’adultes passant leur temps à se trahir les uns les autres. Nombre de scènes sont d’une violence et d’un réalisme cru rarement vus dans un film de genre. D’une cruauté extrême, le film explore la noirceur de l’âme humaine, finalement aussi monstrueuse que les Kaijūs eux-mêmes ! On pourrait presque dire que les interactions humaines sont plus passionnantes (et effrayantes) que les actions des monstres géants, qui semblent, comparativement, plus simples et plus lisibles !

L’arrivée de Barugon se fait assez tardivement, mais reste, elle aussi, assez impressionnante. Les maquettes sont très réalistes et les effets parfaitement convaincants. Les prises de vues sont créatives et les éclairages jouent avec les nuances afin de ne pas trop révéler les Kaijūs. Les combats entre les deux géants se révèlent assez marquants et la violence des coups est parfaitement rendue !

Bon, après tout ça, il reste malgré tout une « légère » ombre au tableau : Barugon est parfaitement ridicule !!! Difficile d’imaginer que la firme ait utilisé un tel budget pour créer de bons effets en oubliant de donner un adversaire visuellement crédible à Gamera ! Pour commencer, le visage du lézard géant est totalement inexpressif et les yeux restent désespérément figés. Difficile de lire la moindre émotion dans un visage résolument lisse, figé et sentant le latex à 10 km. De plus le costume laisse clairement deviner un acteur à 4 pattes ! Ce costume ringard ruine définitivement la dramaturgie du film ! Difficile d’admettre que Gamera se prenne une taule face à un adversaire aussi ringard et ridicule ! Un beau gâchis.

GAMERA CONTRE GYAOS (Daikaijū Kuchu Kessan: Gamera tai Gyaosu) de Noriaki Yuasa – 1967

Une soudaine éruption du Mont Fuji attire l’attention de Gamera, et pour cause : il se nourrit de la lave du volcan ! Parallèlement un hélicoptère contenant des scientifiques de l’ONU est détruit par un mystérieux rayon laser émanant d’un cratère. Un journaliste intrigué par cet incident demande à un jeune garçon, Eiichi, de le conduire  vers le mystérieux cratère. C’est alors qu’une monstrueuse créature, appelée Gyaos, apparait et tente de bouloter le gamin ! Dieu merci, Gamera intervient pour sauver l’enfant ! Malheureusement, l’affrontement ne tourne pas à l’avantage de la tortue géante ! Blessée, elle doit battre en retraite…
Gyaos profite de cette aubaine pour déchainer sa fureur sur la ville la plus proche : Nagoya…

Bien que l’épisode précédent soit une suite tout à fait honorable, il n’est cependant pas arrivé à atteindre sa cible, à savoir les enfants ! La Daiei corrige le tir avec ce nouvel opus. Le réalisateur du premier film, Noriaka Yuasa est appelé à la rescousse pour reprendre les choses là où il les avait laissés. Ainsi donc le film ne perd pas de temps en subtilité et fait la part belle aux affrontements entre les deux géants. L’action est prédominante et réjouira sans doute les plus jeunes par son aspect décalé.

Le DRACULA PRINCE DES TENEBRES , tourné par Terrence Fischer pour la Hammer, a triomphé sur les écrans du monde entier l’année précédente. Ceci donne aux producteurs nippons l’idée d’opposer Gamera a un vampire géant (Frankenstein avait préalablement eu droit à une adaptation TRES libre dans un film de Kaijū). Le concept sera finalement édulcoré, pour rester abordable aux plus jeunes, et le monstre ne gardera que les caractéristiques lointaines d’une chauvesouris.

Suite à la contreperformance du film précédent, ce troisième épisode se retrouve avec un budget nettement plus restreint. De fait, les effets, et surtout l’apparence des monstres, sont les premiers à souffrir de cette politique d’austérité ! Tout d’abord le look de Gamera a été revu pour paraitre moins effrayant… Il semble surtout beaucoup plus kitch ! Son adversaire n’est pas mieux loti car il est encore plus raté que le Barugon du film précédent ! On discerne clairement la présence de l’acteur sous le latex et le visage du monstre n’a absolument aucune expression (avec, une fois encore, un regard totalement fixe – Il semble tout simplement peint). Pour les scènes où le monstre vole on devine à sa raideur que ce n’est qu’un bout de plastique pendu au bout d’un fil… L’aspect de ce Kaijū est assez embarrassant et nuit gravement à la crédibilité des combats. L’esprit d’Ed Wood n’est pas loin.

Le film est axé sur son personnage principal, à savoir le jeune garçon, Eiichi. Notons, au passage, que contrairement au premier film (où l’enfant n’avait aucun mobile clair) le nouveau protagoniste a, lui, des motivations crédibles. Quoi qu’il en soit, le film fini d’instaurer la règle définitive de la franchise : un film par et pour les enfants ! (Clouant au passage le cercueil de la créativité et de la surprise…)

Scénaristiquement parlant, le film joue habilement sur l’opposition entre des villageois et des grands patrons qui entendent les faire changer de mode de vie. Une intéressante relecture de la lutte des classes version Kaijū Eiga ! Le film évite ainsi (de justesse) le simple spectacle de monstres décérébré.

Une fois encore la surprise réside dans la violence des combats et dans les flots d’hémoglobine (violette ou verte) qui s’écoulent des deux monstres ! Les blessures que subît Gamera, suite aux rayons de Gyaos, sont assez impressionnantes ! L’on voit très bien les chairs s’ouvrir et le sang couler. Pour le coup, voilà des scènes assez étonnantes pour un spectacle destiné aux enfants ! Un peu comme si le prince charmant de Disney se mettait à pisser le sang avant d’embrasser la princesse.

Le film, sans être réellement bon (ou réellement mauvais), se contente de cocher les cases du Kaijū Eiga, sans rien apporter de foncièrement nouveau au concept… Si votre âme d’enfant est suffisamment en éveil vous pourrez cependant apprécier ce film.
Profitez-en c’est la dernière fois.

GAMERA CONTRE VIRAS (Gamera tai uchū kaijū Bairasu) de Noriaki Yuasa – 1968

Un vaisseau extraterrestre approche de la terre ! Les belliqueux aliens ont la ferme intention de coloniser notre planète ! Fort heureusement ils rencontrent en chemin Gamera qui leur botte copieuse l’arrière train et les contraint à la retraite ! Pour leur prochaine attaque les E.T savent qu’ils doivent avant tout neutraliser le chélonien volant…

Entre temps un duo de boyscout turbulent se retrouve inexplicablement impliqué dans le conflit. Les enfants sont kidnappés par les aliens et Gamera, l’ami des petits humains, doit intervenir pour les sauver. En représailles les envahisseurs envoient leur champion affronter la tortue millénaire : un poulpe géant appelé Viras !

Contre toute attente, le film précédent fut un plus gros succès que GAMERA CONTRE BARUGON ! Prouvant au studio que leur stratégie (s’adresser avant tout aux plus jeunes) était la bonne. Compte tenu des difficultés financières que rencontre le studio, ils n’entendent pas prendre le moindre risque et vont donc continuer sur leur lancée : vers l’enfance, en avant toute !

Une coproduction avec le studio American International Television sauve la compagnie du désastre financier. En contrepartie l’investisseur US impose la présence d’un jeune garçon américain nommé Jim.

Plombé par son budget ridiculement bas et d’un scénario aberrant, le film s’embourbe violemment dans le marécage des nanars intersidéraux ! Dans une tentative de cacher le manque de budget le réalisateur se retrouve obligé de réutiliser maladroitement les scènes d’actions des films précédents. Ainsi sur un film de 81 minutes, une demi-heure sera constituée d’images d’archives ! Procédé plus que douteux, car même les images en noir et blanc du premier film sont inexplicablement intégrés à cet épisode ! Incroyablement paresseux dans sa narration le film est tout simplement embarrassant de nullité. Rien à sauver ici, ni les effets, ni le scénario et certainement pas les acteurs.

Même les plus fervents fans des Kaijū Eigas resteront sur leur faim, tant l’affrontement (désastreux) entre les deux géants n’aura lieu que dans les 10 dernières minutes du film et sera totalement ridicule.

La suite…

Contre toute attente, le désastre créatif du dernier film se révélera tout à fait rentable (du fait de son budget très bas). Ainsi donc, la Daiei enchaine 3 suites, toutes basées sur le même concept, sortant annuellement avec la régularité d’un métronome :
Gamera contre Guiron (Gamera tai Daiakaijū Giron) de Noriaki Yuasa – 1969
Gamera contre Jiger (Gamera tai Daimajū Jaigā) de Noriaki Yuasa – 1970
Gamera contre Zigra (Gamera tai Shinkai Kaijū Jigura) de Noriaki Yuasa – 1971

Pas grand-chose à en dire, si ce n’est que ces films appliquent à lettre les règles de la franchise : les gamins insupportables, les monstres ringards, les budgets au ras des pâquerettes, etc,

Alors, bien sûr, le public visé est enfantin, pour autant cela n’excuse pas certaines scènes qui pourraient faire passer BIOMAN pour du Spielberg ! Seuls les fans hardcores pourront se réjouir de ce spectacle. Les autres déploreront d’avoir perdu autant de temps à regarder des films si peu créatifs…

Avec le début des années 70 les difficultés financières sont de retour pour le studio Daiei, les contraignant à mettre la tortue millénaire en hibernation pour une décennie. Lorsqu’elle revient, en 1980, ce n’est pas pour le meilleur puisque, le toujours fidèle réalisateur, Noriaki Yuasa, accouche du pire épisode de la franchise ! Etrangement renommé GAMEKA ET LES 3 SUPER WOMEN (Uchu Kaijū Gamera), cet épisode ne peut même plus être appelé un film, puisqu’il est composé pour moitié de stock-shots (réutilisation de scènes précédemment vues) et que l’autre moitié est une relecture tordue et féministe de BIOMAN et de… STAR WARS !

En dépit des 10 années écoulées le réalisateur ne se donne aucunement la peine d’adapter le concept pour toucher une nouvelle génération. Il se contente de reprendre les pire travers de la franchise et de les recracher en l’état.
Après un désastre pareil il faudra bien une quinzaine d’année pour que Gamera puisse se relever…

GAMERA : GARDIEN DE L’UNIVERS (Gamera: Daikaijū Kuchu Kessen) de Shūsuke Kaneko – 1995

Un convoi maritime transportant du plutonium semble s’échouer sur un mystérieux atoll. Qui plus est, cet atoll se déplace ! Dieu merci aucune fuite radioactive n’est à déplorer.

Parallèlement un petit village situé sur l’île d’Himegami, dans l’archipel de Goto, subit les attaques d’un groupe d’oiseaux préhistoriques carnivores, appelés Gyaos. Le gouvernement a chargé Mayumi Nagamine, ornithologue, de capturer les belliqueux oiseaux. Son plan : les attirer à l’intérieur du stade de Fukuoka et refermer le dôme de l’enceinte pour les y emprisonner.

C’est à ce moment que l’atoll énigmatique se révèle être Gamora, réveillé d’un long sommeil par la présence des Kaijūs ailés. Sa mission instinctive est de tuer les Gyaos pour protéger l’humanité.
Malheureusement l’armée ne comprend pas les intentions du chélonien millénaire et décide d’une attaque contre lui…

La première chose qui vient à l’esprit en regardant ce film est : « Waow ! » tant il renouvelle totalement le genre, créant une nouvelle mythologie et, au passage, une nouvelle façon de filmer. La légende de Gamera est totalement récrite (faisant totalement tabula rasa des précédentes puérilités). Posant l’Atlantide engloutie comme thème sous-jacent, les scénaristes imaginent de nouvelles origines à Gamera. Le chélonien volant n’est plus un monstre préhistorique sorti de son hibernation par une explosion atomique, mais un biomécanisme créé par les Atlantes pour prévenir le retour des Gyaos !

Sous l’impulsion du réalisateur Shusuke Kaneko et du scénariste de GHOST IN THE SHELL, Kazunori Ito, ce nouvel opus fait basculer la franchise du statut de film kitsch à celui de film culte. Après des décennies d’enfantillages absurdes, Gamera trouve finalement sa propre voie dans un film que l’on peut enfin qualifier de chef d’œuvre !

Le film bénéficie d’un solide scénario, d’un sens de la dramaturgie évident, ainsi que d’effets spéciaux particulièrement convaincants. Autrefois considéré comme une gentille franchise pour enfant, ce nouvel opus inscrit définitivement Gamera au panthéon du film de monstres, mieux encore, il donne enfin ses lettres de noblesses au Kaijū Eiga !

Visuellement parlant la transformation du look de Gamera est ahurissante, tant le Kaijū est bien mieux retranscrit, avec un degré d’expressivité parfaitement impressionnant. Son adversaire, Gyaos, s’il ne bénéficie pas de la même mobilité faciale, est cependant très effrayant autant que répugnant. Bref pour un monstre carnivore il est totalement réussi (surtout si on le compare avec sa première incarnation kitschissime dans le film de 1967).
Bref ce petit bijou ne pouvait pas rester sans suite. Il marque le début d’une trilogie…

GAMERA 2: ATTACK OF LEGION (Gamera Tsū: Region Shūrai), de Shūsuke Kaneko – 1996

Une météorite s’écrase près d’Hokkaido, engendrant des phénomènes étranges. Peu après, une plante géante pousse en plein cœur de Sapporo. Il en émerge une armée d’insectes, de taille humaine, attaquant la population.

L’armée tente vainement d’empêcher la prolifération des insectes et le développement de la plante… Heureusement Gamera apparait soudainement pour faire le ménage !

S’il parvient à détruire la fleur avant son éclosion, il est cependant mis à mal par l’armée d’insectes surnommée Légion. Par manque de chance, une nouvelle créature émerge, aussi grande que Gamera, et engage aussitôt le combat avec celui-ci. Assez vite il s’avère que les interventions de Legion n’ont que pour but que de gagner du temps pendant que de nouvelles fleurs éclosent, répandant un déluge de feu à travers le Japon…

Le succès critique et commercial du précédent film appelle logiquement cette suite. Au passage le réalisateur Shūsuke Kaneko parvient à négocier une plus grande liberté artistique. De fait, les petits plats ont été mis dans les grands : plus d’effets, plus de monstres, plus d’action…

Comme pour la plupart des films de Kaijū, l’histoire est assez simple mais reste cependant tout à fait fluide et efficace. Les scènes d’action se succèdent à un rythme effréné, ne laissant que peu de répit au spectateur. A ce jour on a rarement vu un tel déchainement d’action pure dans un Kaijū Eiga ! Peut-être même un peu trop, d’ailleurs, car la personnalisation pâtit un peu de ce déchainement de fureur. Heureusement les acteurs sont tous crédibles, tout particulièrement Ayako Fujitani (la fille de Steven Seagal) qui reprend ici son rôle d’Asagi Kusanagi du film précédent – mais dans un développement bien moindre.

Quoi qu’il en soit, la Suitmation (des acteurs en costume de monstre) est portée ici à son paroxysme de réalisme. On n’y voit tout simplement que du feu. Le réalisateur utilise avec brio la valeur des échelles et les fausses perspectives. Les maquettes, parfaitement crédibles et réalistes, compensant très largement les CGI, encore balbutiants à l’époque.

Si les effets des insectes à l’échelle humaine (louchant quelque peu vers ALIENS 2) peuvent laisser perplexes, en revanche dès qu’il s’agit des monstres géants, c’est l’émerveillement constant ! Le degré de réalisme de Gamera est poussé à son extrême et on souffre avec lui de le voir se faire maraver à répétition par Légion.

GAMERA 2  est l’un des rares films qui parvient à dépasser son prédécesseur. Montrant la tortue géante devant réellement se battre pour sa vie à chaque instant. Presque 25 ans plus tard, on est encore impressionné par l’efficacité des effets et la brutalité des attaques des monstres. La tortue amie des enfants de la période Showa a définitivement laissé sa place à un monstre féroce prêt à tout pour accomplir sa mission.

GAMERA 3: THE REVENGE OF IRIS (Gamera Surī Jyashin Irisu Kakusei) de Shūsuke Kaneko – 1999

Trois ans après que Gamera ait sauvé la terre des Gyaos, ces derniers apparaissent de nouveau. La tortue millénaire doit une nouvelle fois les affronter. Le problème est que la bataille a lieu en plein Shibuya (l’un des quartiers les plus animés de Tokyo) ! Si le chélonien volant remporte la victoire, le prix à payer est très élevé : le quartier est totalement dévasté et 20.000 personnes trouvent la mort durant l’affrontement !

Pendant ce temps une jeune fille, Ayana Hirasaka (Ai Maeda), qui rend Gamera responsable de la mort de ses parents, rencontre une étrange créature cachée dans un temple perdu dans la forêt. Ayana baptise le jeune Kaijū : Iris. Unis par leur haine commune de Gamera, le monstre tente de fusionner avec la jeune fille. Consumé par sa haine, Iris commence à attaquer les villageois en leur volant leur essence vitale. Ayant atteint une taille colossale, son chemin ne tarde pas à croiser celui de Gamera. Une bataille homérique s’engage dont le sort de l’humanité est l’enjeu…

Pour la 3ème fois le réalisateur Shūsuke Kaneko fait équipe avec le directeur des effets spéciaux, Shinji Higuchi (qui s’illustrera plus tard dans SHIN GODZILLA), et le scénariste Kazunori Itō, ainsi qu’avec le compositeur Kō Ōtani. Si les deux précédents épisodes étaient déjà grandioses, celui-ci les dépasse tous allégrement et mérite largement sa réputation de « Meilleur film de Kaijū de tous les temps » !

Les batailles sont tout simplement incroyables et sont dotées d’un rythme et d’un sens de la théâtralité inédit. La scène introductive, montrant la destruction de Shibuya, est d’une intensité unique (elle ne sera égalée que 16 ans plus tard dans SHIN GODZILLA). Le spectateur est profondément marqué par la mort des civiles, coincés entre deux feux. Donnant à l’audience un mélange dérangeant de culpabilité, de peine et d’adrénaline !

Si l’opus précédent faisait la part belle à l’action en délaissant l’aspect humain, l’épisode 3 ne commet pas la même erreur et prend soins de mélanger enjeux majeurs et relations intimes ! La Revanche d’Iris nous offre donc, enfin, de vrais personnages, sensibles et profonds.

Le premier coup de génie du réalisateur est, précisément, de filmer l’action à hauteur d’homme. Précédemment, on pouvait s’étonner que les batailles titanesques, menées en plein cœur des villes, n’entrainent pas de réels dommages collatéraux. Ici, au contraire, les victimes humaines se comptent logiquement par milliers ! La protagoniste du film a, du reste, vu sa famille mourir durant l’une des batailles de Gamera, donnant naissance à une haine farouche…Sa relation initiale avec Iris est assez émouvante et, même si elle se révèle fausse, on est touché par la solitude et le désespoir de la jeune fille. Ce film, plus qu’une histoire de monstres, parle avant tout de deuil et de rédemption.

Sadako version Kaiju ?
© Daiei

Le look de Gamera a été revu pour le rendre encore plus effrayant. A l’opposé, Iris n’a rien d’inquiétant dans son apparence, donnant, presque, une image pacifique et bienveillante, alors que ses actions montrent exactement le contraire. Une jolie façon de déstabiliser le spectateur en jouant sur les apparences.

Les deux Kaijūs ne se rencontrent que tardivement, mais la bataille qui s’en suit est tout simplement homérique et atteint une intensité rarement vue au cinéma. Le gros de l’affrontement ayant lieu dans un lieu unique (à savoir la gare de Kyoto) le résultat donne une impression claustrophobique et étrange.
Si la Suitmation est toujours de mise, les effets numériques ont pris une plus large place, sans pour autant nuire au côté organique des monstres géants.

Que reprocher à ce film ? Pas grand-chose, à part sa fin ambiguë (il se termine en queue de tortue en quelque sorte). Mais à part ça c’est le sans faute !

La réussite éblouissante de ce 3ème épisode ne passera pas inaperçue, puisque la Toho engagera Shūsuke Kaneko pour réaliser GODZILLA, MOTHRA AND KING GHIDORAH : GIANT MONSTERS AL-OUT ATTACK en 2001. Il ne renouvellera cependant pas son exploit passé, et le film sera, hélas, moins marquant que sa trilogie sur Gamera !

GAMERA : THE BRAVE (Chīsaki Yūsha Tachi ~Gamera), de Ryuta Tasaki – 2006

En 1973, alors qu’il affronte une horde de Gyaos (encore eux), Gamera comprend que cette fois il ne peut pas vaincre. Il décide de se sacrifier en provoquant une explosion gigantesque où les Gyaos et lui-même trouvent la mort !

Trente-trois ans plus tard un jeune garçon, appelé Tōru Aizawa, découvre un œuf de tortue. Après son éclosion, le bébé chélonien développe des aptitudes extraordinaires telles que : voler, cracher du feu et grandir à vitesse grand V ! Le garçon s’attache à la tortue et décide de la nommer : Toto. Hélas, un nouveau belliqueux Kaijū, Zedus, fait son apparition semant la destruction et dévorant les humains qui ont le malheur de croiser son chemin. Le jeune Toto tente de s’interposer. Il parvient à mettre le Kaijū en fuite, mais manque de peu d’y laisser la vie. Alors que le Zedus réapparait, quelles sont les chances de la tortue inexpérimentée de vaincre le monstre ?

Depuis le film précédent, la Daiei a fait faillite et a été rachetée par de nouveaux investisseurs. Leur première idée est de proposer à la Toho un crossover entre GAMERA et GODZILLA ! Malheureusement cette dernière refuse. Le nouveau studio Daiei doit donc se contenter de réaliser un reboot de sa franchise pour célébrer son 40ème anniversaire. Sous l’impulsion du nouveau réalisateur, Ryuta Tasaki, cette nouvelle version renouera avec son concept original en s’adressant d’avantage à un public pré-pubère.

A priori on pouvait craindre le pire de ce retour en arrière, après l’intensité de la trilogie précédente. Cependant, loin de tomber dans les mêmes travers que l’ère Showa, ce film se montre très convaincant dans sa description du jeune garçon et de son amitié pour son animal de compagnie (fut-il une tortue volante). De plus, bien que s’adressant prioritairement à un jeune public, le film n’oublie cependant pas d’aborder des sujets sombres et profonds, tels que le deuil ou l’abandon… Le décès de la mère de l’enfant est, en effet, traité avec beaucoup de délicatesse et de poésie. Comment un enfant peut-il gérer la mort d’un parent ? Le film aborde frontalement cette épineuse question.

Le look de Toto (alias le fils de Gamera) a été totalement revu, il ressemble désormais à une vraie tortue et ne parait plus du tout menaçant, contrastant avec son adversaire, repoussant à souhait, avec ses faux airs de GREMLINS.

Malheureusement, cet opus n’est pas sans défaut et ne nous épargne pas les convenues scènes « kawaï », montrant la mignonne petite tortue jouant avec l’enfant (je vais être malade). On peut également déplorer que le film ne se donne pas la peine de donner la moindre explication sur l’origine ou la raison de la présence des deux Kaijūs !

Quoiqu’il en soit, on est, malgré tout, surpris par la profondeur du film. Sans être révolutionnaire, il fonctionne et la caractérisation des personnages est très réussie. Les jeunes acteurs sont parfaits dans leurs rôles.

Au final, enfants comme adultes peuvent se retrouver devant ce spectacle familial. Le film réussit là où les 8 premiers films ont échoué : évoquer l’enfance tout en restant réaliste sur fond de thèmes profonds.
Une jolie performance.

En 2016 une mystérieuse bande annonce fait surface, mais étrangement aucun film n’y fera suite ! En guise de bande annonce, il s’agirait simplement d’un court métrage… Un concept particulier, mais puisque c’est la dernière apparition de la tortue millénaire avant un long moment je ne vais pas me priver de conclure mon article sur ces dernières images !

———

Enfin, puisqu’il faut bien rire un peu, voici la BO de la mort !

28 comments

  • JP Nguyen  

    De la tortue géante au petit déj !
    Je suis toujours impressionné par ton abnégation à couvrir l’intégralité des films d’une franchise. Et je ne savais pas que, dans le tas, l’un pouvait revendiquer le titre de meilleur film de Kaiju.
    Ton enthousiasme est, comme souvent, communicatif. Toutefois, il est peu probable que je négocie un jour une plage de visionnage pour ces films…

  • zen arcade  

    Super article.
    Je n’ai pas vu les Gamera historiques des années 60 (j’en suis resté aux kaiju de la Toho) mais je plussoie allègrement ton appréciation très positive de la trilogie moderne.
    J’ai eu la chance de les voir tous les trois sur grand écran au Festival du film fantastique de Bruxelles et j’en conserve un très bon souvenir. Le premier reste un divertissement plutôt enfantin mais la trilogie prend son envol avec un deuxième opus très réussi.
    J’avais aussi remarqué à l’époque que le scénariste de Ghost in the shell Kazunori Ito était aux manettes et c’est ce qui avait piqué ma curiosité.
    Pas vu le film de 2006 par contre.

  • Matt  

    Je ne connais pas bien cette saga, mais j’ai vu la trilogie des années 90 (Gardien de l’univers, Legion, La revanche d’Iris) et j’ai vraiment trouvé ça cool. Je suis donc d’accord avec tes notes. Même les effets visuels sont cool grâce à ce mélange de costumes et de CGI. Bon ça fait plus cheap que des trucs ricains mais avec le Godzilla de Emerich en face niveau concurrence de l’époque, j’ai beaucoup plus apprécié mon visionnage de cette trilogie.

    Je n’ai pas vu Gamera The Brave par contre. Tu me donnes envie. Je craignais le côté enfantin justement, mais si tu dis que le film sait se montrer plus profond, c’est intéressant.

  • Patrick 6  

    @JP : Courage pour voir au moins un film ! Sinon tu risques de provoquer la colère de la tortue volante ! (oui, je sais, dis comme ça, ça fait rire)

    @Zen arcade : Ah effectivement la trilogie de l’ère Heisei sur grand écran cela doit carrément valoir le coup ! Tu as eu de la chance !

    @ Matt : Oui en effet entre le Godzilla de Roland Emmerich et la trilogie de Gamera, il n’y a clairement pas photo ! D’autant plus que, pour avoir revu le 1er Godzilla US il y a peu, j’ai trouvé que les effets ont super mal vieilli ! Gamera avec un budget moindre s’en sort beaucoup mieux !

  • Eddy Vanleffe  

    Je n’ai vu que le premier de la franchise et j’en ai gardé un souvenir sympathique mais n’ayant pas le cachet des Godzilla.
    Merci beaucoup pour cette rétrospective. je me suis régalé et je suis dorénavant curieux de pouvoir regarder la trilogie des années 90.
    je reviendrais témoigner ce jour là.

  • Tornado  

    Comme je l’ai déjà dit ma connaissance des Gaijus se limite aux classiques de la Toho (je les ai quasiment tous vus) et je n’ai regardé aucun Kaiju moderne (à partir de 1980). Je n’ai pas non plus vu un seul Gaméra et jusqu’ici je n’en voyais pas vraiment l’utilité.
    Cet article me motive grandement à revoir ma copie. Je vais de ce pas essayer de me choper cette trilogie des années 90 !
    Ah ! et le court métrage final est énorme ! C’est carrément trippant, immersif, et flippant, avec une bonne dose de sensations glauques et malsaines ! Voilà comment tout film de monstres géants devrait être ! Je me souviens de la 1° fois que j’ai vu LA GUERRE DES MONSTRES d’Ishiro Honda : Il y a avait à l’époque (et dans son contexte, vu que j’étais gamin) le même type de sensations. J’en ai fait des cauchemars (fascinants) plus que de raison !

    La BO : Rigolo effectivement… 😀

    • Matt  

      Ouais la trilogie des 90, tu peux foncer.
      On la trouvait sur l’UFSF mais les liens sont morts. Après ils existent en DVD.

      Tu n’as donc jamais vu les Godzilla des années 80 ? Return of Godzilla, Godzilla vs Biollante, tout ça ? Il me semblait que si pourtant…
      Tu peux foncer aussi.

      • Tornado  

        Non, le « dernier » gaiju que j’ai vu, je veux dire par ordre chronologique à partir de 1954, c’est Mechagodzilla Contre-attaque (1975), soit la fin de l’ère Honda. Je n’ai jamais vu aucun autre gaiju -japonais- mais j’ai vu quasiment tous les gaijus originels :
        Godzilla – 1954
        Le Retour de Godzilla – 1955
        Rodan – 1956
        Prisonnière des Martiens – 1957
        Bataille Interplanétaire – 1959
        Gorath – 1962
        King Kong Contre Godzilla – 1962
        Ataragon – 1963
        Dagora the Space Monster – 1964
        Mothra Vs Godzilla – 1964
        Frakenstein Conquers the World – 1965
        Invasion Planet X – 1965
        Ebirah Contre Godzilla – 1966
        La Guerre des Monstres – 1966 (mon préféré)
        Les Monstres de l’Apocalypse – 1966
        King Kong S’est Echappé – 1967
        Le Fils de Godzilla – 1967
        Les Envahisseurs Attaquent – 1968
        Les Envahisseurs de l’Espace – 1970
        Godzilla contre Hedora – 1971
        Godzilla contre Gigan – 1972
        Godzilla contre Megalon – 1973
        Mechagodzilla Contre-attaque – 1975

  • Jyrille  

    JP dit : « Je suis toujours impressionné par ton abnégation à couvrir l’intégralité des films d’une franchise. » Tout pareil. Surtout que je ne connais aucun Godzilla de la Toho (je découvre ce nom) et que je n’avais jamais entendu parler de GAMERA avant aujourd’hui (ou bien j’ai oublié…). Un grand merci encore donc pour ce genre d’encyclopegeek, Pat6 ! Même si je ne compte pas voir ces films un jour hors gros concours de circonstances : j’ai déjà bien ri en lisant ton article 😀 Mais le plus impressionnant au final c’est que tu donnes envie d’en voir certains, surtout GAMORA 3.

    Par contre je regarderai les vidéos (et la BO) plus tard.

    • Matt  

      Comment ça tu découvres le nom de la Toho ?
      M’enfin on en parle depuis des années ici^^
      Que ce soit avec le Godzilla de 1954, les films de Kurosawa; etc !!
      Même l’anime YOUR NAME que tu as vu c’est la Toho^^

      • Jyrille  

        Oui mais j’avais pas retenu ! ^^

        Sinon ça vient de me frapper : @Pat6, ton titre fait référence à l’album de Sting ?

  • JB  

    Je dois avoir la trilogie des années 90, que tu m’as donné envie de regarder. Je suis déjà adepte du reboot de Godzilla dans les années 80 et, vu ta description positive de cette relance, je m’attends au meilleur 🙂
    Merci en tout cas pour ce dossier très complet 😉

  • Patrick 6  

    @ Eddy : J’attendrai ton retour (le jour et la nuit) ^^

    @ Tornado : Il a fallu que je reprenne ton article sur « La guerre des monstres » pour voir de quoi il s’agissait ^^ C’est la fameuse version de Frankenstein à laquelle je fais allusion !
    En tous cas je suis impressionné par ta liste, car à ma connaissance la plupart des films que tu cites ne sont pas disponibles en France au format physique et même en streaming j’ai un doute ^^

    @ Jyrille : Si déjà je t’ai fait rire, j’ai (partiellement) remporté mon pari ^^
    Si en plus tu regardes les bandes annonces alors c’est Jackpot !
    Hum je n’avais pas d’idée claire pour mon titre et curieusement la paraphrase de l’album de Sting s’est imposée à moi… Même si paradoxalement je n’aime pas du tout ce disque ! (Ne me demande pas)

    @ JB : Tout le plaisir est pour moi 😉

    • Tornado  

      Ma liste, c’est une liste de films que j’ai réussi à glaner depuis des lustres ! Pas totalement en version physique, mais pour certains j’avais déjà réussi à les chopper à l’ère des VHS !!!

    • Jyrille  

      Non mais tu as raison il est pas bien cet album de Sting… à part deux ou trois titres, comme le suivant. Le seul qui vaille le coup, c’est The Soul Cages.

      • Surfer  

        Moi j’aime bien « THE DREAM OF THE BLUE TURTLES »☹️
        Mais ce n’est pas mon album préféré de STING. Je lui préfère « NOTHING LIKE THE SUN »
        son 2ème. Des musiciens de renom ont participé à ce disque.

        THE SOUL CAGES je l’ai écouté 1 fois. Je n’en garde pas un souvenir extraordinaire. Il faut, peut-être, que je lui redonne sa chance.😉

        • Tornado  

          NOTHING LIKE THE SUN est sans doute le chef d’oeuvre de Sting, enregistré avec un hallucinant bataillon de guests parmi la crème pop/jazz. Mais il n’est certainement pas assez rock et trop aseptisé (une version de LITTLE WING hyper lissée malgré l’orchestration du grand Gil Evans, par exemple) pour plaire aux rockers puristes… 🙂
          Pur produit 80’s pensé pour le grand public. Mais très classieux quand même. FRAGILE et THEY DANCE ALONE sont des bijoux de pop synthétique veloutée. On est davantage dans la variété que dans le rock, on est d’accord.

          • Jyrille  

            On est complètement d’accord. Oui c’est chouette FRAGILE et THEY DANCE ALONE. J’aime beaucoup ENGLISHMAN IN NEW YORK et MOON OVER BOURBON STREET, ainsi que THE SECRET MARRIAGE mais voilà sur la longueur ça ne tient pas. Sans parler de la version sans intérêt de LITTLE WING.

          • Tornado  

            Oui, et c’est d’ailleurs pour ça que, personnellement, je trouve sa position de star absolue totalement surestimée. Il y a quelques fulgurances dans sa discographie mais c’est quand même très anecdotique sur la longueur. Il a bien sû profiter de ses opportunités, le prestige des albums de Police, d’abord, puis ses chansons « engagées » ensuite, qu’il a su placer au bon endroit et au bon moment (punaise, il n’a pas hésité un instant avant de ressortir paresseusement RUSSIANS au moment de l’invasion de l’Ukraine ! 😀 ).

          • Jyrille  

            Je suis assez d’accord sur toi avec sa production, par contre je suis trop amoureux de Sting pour le voir autrement que comme une star internationale. Le gars a la classe, il est beau, il est sympa et par dessus tout, c’est un musicien
            et un compositeur exceptionnel. Mon analyse c’est qu’il s’est fait bouffer par le star system, qu’il a profité de son statut et a laissé la création derrière.

          • Matt  

            Je me pointe ici alors que j’y connais rien en Sting mais c’est pour dire que, souvent, si je me fiche des personnes derrière les artistes, c’est à cause de ça.
            On ne sait jamais dans quelle mesure la personne a « profité » ou s’est fait exploiter pour ensuite prendre sa revanche et profiter, ou les galères qui ont pu se produire et justifier (ou non) ses choix ou attitudes, etc.
            C’est pour ça que je n’aime pas les procès publics non plus comme les conneries de Jhonny Depp et Amber Heard. Qui c’est qu’a tort ? Rien à foutre, c’est leur vie privée. Et c’est censé le rester. Les gens qui ne savent rien et se permettent de prendre parti ça me parait trop bizarre. J’aurais déjà du mal à prendre parti et à dire qui a tort dans le ménage de mon frangin alors des inconnus…

            Et donc les lapidations publiques sur les réseaux sociaux, tout ça, ça représente juste l’enfer de notre époque pour moi.
            Et y’a des vrais connards qui font de vrais trucs plus graves aussi, j’ai pas de temps à perdre avec les frasques de stars.

            Je préfère admirer l’oeuvre d’une personne que la personne elle-même. Ce qu’ils ont pu apporter, leur talent à faire des trucs. Sans m’imaginer que c’est un saint ou je ne sais quoi d’autre.

          • Eddy Vanleffe  

            La personnalité d’un artiste nourrit son art et augmente la connexion avec son public.
            Mais en dehors de ça je suis d’accord avec toi. connaitre les à cotés pour approfondir la connaissance d’une oeuvre, ça pas un mal en soi mais il faut quand même prendre de la distance avec cette prise d’otage par la vie privée d’un artiste.
            Je ne partage pas la fascination people.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Tornado,

    j’ai enfin pu trouver un créneau pour lire cet article fleuve. Mais où as tu trouvé le temps ? (c’est d’ailleurs une vraie question : combien de temps y as tu passé ?).

    Je n’y connais rien, première fois que j’entends parler d’une tortue géante mais effectivement le trilogie moderne m’intéresse bien.

    J’ai passé un super moment.

    • Tornado  

      Salut Fletch ! L’article n’est pas de moi mais de Patrick ! J’ai déjà écrit sur des gaijus mais le spécialiste des franchises ciné entières, c’est l’ami Patoche.
      Tiens, puisque j’y suis, j’ai oublié de dire que 12 films, c’est pas tant que ça (comparé à GODZILLA…). Je pensais qu’il y en avait eu bien davantage (raison principale qui me tenait à distance), et qu’il en sortait encore régulièrement. Bref : Un article indispensable.

      • Fletcher Arrowsmith  

        Si en plus il faut lire le début de l’article, ….. Bon So Patrick : super article et donc combien de temps ?

  • Présence  

    12 films : je n’avais pas idée que ce personnage puisse être aussi populaire, en particulier parce qu’il n’a pas vraiment atteint la France, comme tu l’indiques.

    La belle explosion atomique qui en résulte a pour résultat de réveiller une gigantesque tortue préhistorique : m’enfin, c’est pas déjà comme ça que Godzilla était réveillé ?!?

    Gamera – 60 mètres pour un poids de 80 tonnes : oui, ça m’intéresse car ça ne doit pas être très maniable comme maquette.

    Le principe du Kaijū Eiga reste le même (un homme dans un costume en latex évoluant au milieu de maquettes à l’échelle) : ça ne doit pas être très maniable non plus comme costume, car beaucoup moins anthropoïde que celui de Godzilla.

    Un twist attend les spectateurs : même moi, je le connaissais.

    Gamera contre Barugon : pas de surprise, mais quand même Pas de marmot, une bonne métaphore, des êtres humains plus effrayants que les monstres (ce qui n’est pas si facile que ça à réussir).

    Difficile de lire la moindre émotion dans un visage résolument lisse, figé et sentant le latex à 10 km : d’un autre côté, ça évite de projeter des émotions humaines sur des animaux, un cas de contresens inexcusable. 🙂

    Donner un adversaire visuellement crédible à Gamera… qui rappelons-le, est une tortue nucléaire volante.

    Gamore contre Gyaos – Il se nourrit de la lave du volcan : j’en déduis que Gamera est une tortue mâle.

    L’apparence des monstres, sont les premiers à souffrir de cette politique d’austérité : déjà que l’apparence de Barugon était ratée !

    Il est qu’un bout de plastique pendu au bout d’un fil… Une phrase qui m’a également fait penser à Ed Wood.

    Un peu comme si le prince charmant de Disney se mettait à pisser le sang avant d’embrasser la princesse : je ne suis pas sûr d’avoir bien suivi. Gamera est un mâle, ok, et ce serait qui sa princesse ?

  • Présence  

    … (suite)

    Gamera contre Viras – Dans une tentative de cacher le manque de budget le réalisateur se retrouve obligé de réutiliser maladroitement les scènes d’actions des films précédents. Ainsi sur un film de 81 minutes, une demi-heure sera constituée d’images d’archives ! Procédé plus que douteux, car même les images en noir et blanc du premier film sont inexplicablement intégrés à cet épisode ! – J’ai bien rigolé en lisant ce § : plus fort que les stock-shots !

    La suite, Certaines scènes qui pourraient faire passer BIOMAN pour du Spielberg : ouch !

    Gamera gardien de l’univers – Un biomécanisme créé par les Atlantes pour prévenir le retour des Gyaos : hé ben, quelle révision !!!

    Ainsi donc on parle d’ère pour qualifier les différentes versions de la tortue : l’ère Shōwa, l’ère Heisei, ère Millenium.

    Gamera 2, 3 et The brave : finalement tu t’es fait à la présence des enfants ? Sauf pour la mignonne petite tortue jouant avec l’enfant (je vais être malade).

    Une super article qui ne se termine pas en queue de tortue, essentiel pour ma culture. Merci beaucoup.

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