L’agneau s’allonge sur Broadway (Top 10 Genesis 70)
Une playlist interminable de CYRILLE MCet article, qui ne pourrait pas exister sans les sites Wikipedia, Youtube, Genius et le numéro spécial du magazine papier Les légendes du rock de décembre 2022, comporte des liens et des chansons supplémentaires, sans parler des deux vidéos bonus. Je vous conseille d’écouter d’abord les dix mises en avant (en gras et majuscules, suivies par le nom de leur album d’origine entre parenthèses), dans l’ordre, avant d’explorer les autres pistes si vous vous trouviez soudain l’âme curieuse.
Vous ne le savez peut-être pas, mais fut un temps où un article sur le second disque de Genesis existait sur Bruce Lit Le Blog (BLLB). Son existence suffisait pour que j’évite de m’étaler moi-même sur cette formation, mais sa disparition me permet d’y revenir, de reprendre le flambeau : impossible pour moi de ne pas voir Genesis sur ce superbe blog, surtout que, même s’il est également un représentant du sous-genre du rock progressif, il n’y a pas que Pink Floyd dans la vie. Vous pourrez ainsi profiter de ma prose et de mes goûts sans faille (c’est pas plus mal, franchement, non ?). Je vous ai déjà parlé de Phil Collins, en y intégrant quelques exemples de son ancien gang, mais dans cet article, je vais uniquement me pencher sur le Genesis des années 70.
Car il faut savoir que, sans changer de nom, le groupe a connu plusieurs périodes, assez distinctes les unes des autres. Les débuts peuvent s’étaler de 1967 à 1970, lors desquels ils publient un premier trente-trois tours, FROM GENESIS TO REVELATION. Vous pouvez essayer de l’écouter, je l’ai personnellement revendu il y a très longtemps, mais il reste une curiosité : conçu comme une carte de visite d’auteurs et compositeurs, Peter Gabriel et Tony Banks y pastichent les Bee Gees tandis que leur producteur insère des choristes et des cordes sirupeuses partout. Pour la petite histoire, nombre de disquaires ne comprenaient pas quoi faire de ce vinyle et beaucoup le rangeaient au rayon musique religieuse.
En 1970 paraît leur second disque, TRESPASS. Largement plus affirmé, affichant une personnalité inédite, la direction artistique semble définie : il propose six titres pour une durée de quarante-deux minutes. La même année, le groupe change de batteur et de guitariste, trouvant sa forme la plus solide et entamant sa seconde période : Peter Gabriel au chant, Tony Banks aux claviers, Mike Rutherford à la basse, Steve Hackett à la guitare et Phil Collins à la batterie – je résume car tous ces musiciens jouent de plusieurs instruments, écrivent, composent et arrangent leur musique.
Gabriel quitte le groupe en 1975. Collins en devient le chanteur tout en gardant sa place de batteur. Ainsi débute la troisième période du groupe, devenu quatuor, qui durera jusqu’au départ de Hackett en 1977. Réduit à un trio, Genesis évolue et devient extrêmement populaire à partir de 1980 avec DUKE. Cette quatrième période se terminera en 1996 avec le départ de Collins. La dernière ne comporte qu’un seul album, CALLING ALL STATIONS, avec Ray Wilson au chant. C’est toujours, à l’heure où j’écris ces mots, le dernier en date. Alors que le groupe s’est reformé pour des tournées dans les années 2000 puis 2020, il est très peu probable qu’un autre voie le jour.
Tous les clichés que vous avez pu entendre sur le rock progressif (que je soupçonne d’être un descendant des hippies) se réalisent ici : musique grandiloquente et prétentieuse, aux titres trop longs, intégrant de la flûte, voulant rivaliser avec la musique classique, racontant des histoires fantastiques ou héroïques, virtuosité technique, plages d’ambiances étirées, cassures de rythme, passages jazz ou incongrus, voix éthérées, tout y est. Ces caractéristiques peuvent expliquer pourquoi cette musique est souvent associée aux geeks et nerds, castes auxquelles appartiennent les membres de Genesis : elles convoquent une musique d’initiés forcément un peu étranges ou hautains.
Et pourtant ces créations alignent surtout des mélodies imparables, émouvantes, inédites, des envolées rageuses ou prenantes, au minimum recherchées. Leur longueur s’explique facilement : elles sont souvent composées comme des agglomérats de pièces musicales, pouvant tourner autour d’un thème ou explorant une ligne mélodique, comme la musique classique et le jazz. Pour avoir un premier aperçu, je peux vous conseiller d’écouter les plus courtes de cette liste, soient les numéros 5, 6 et 9. Toutes les autres dépassent les huit minutes.
Voici donc un top dix qui n’est qu’une sélection de classiques, en aucun cas un top personnel bien trop compliqué à définir – même si certains en font indéniablement partie. Son but est de proposer un éventail représentatif de ce que Genesis créait dans les années soixante-dix. Pour plus de clarté et éviter aux auditeurs et lecteurs de se perdre dans les différentes phases de l’évolution du groupe, les chansons sont présentées selon l’ordre chronologique de leur publication.
1 – THE MUSICAL BOX (Nursery Cryme, 1971)
℗ © Hexacorp (music publishing), LatinAutorPerf, UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA – UBEM, LatinAutor – Warner Chappell, ASCAP, and 5 music rights societies
On ne va pas se mentir : même s’il a de bons moments, TRESPASS n’est pas un album qualitativement notable. Son apport historique est important pour le développement de Genesis, mais aucun de ses morceaux ne peut rivaliser avec ce qui va suivre. Placée au début de NURSERY CRYME, The Musical Box a tous les atours du classique instantané. Avec ses paroles dignes d’un film d’horreur illustrées par la pochette très anglaise (croquet et gazon), la délicate introduction nous entraîne dans une spirale inattendue. Pour moi, on est presque dans du metal, celui mis en avant par Black Sabbath et Led Zeppelin. Cela pouvait déjà s’entendre sur le single THE KNIFE. Cela semble encore plus flagrant avec The Return of the Giant Hogweed. The Fountain of Salmacis, relatant une légende de la mythologie grecque (celle d’Hermaphrodite), complète parfaitement ce premier tableau.
The Musical Box est également le nom d’un groupe tribut à Genesis. Ces Canadiens sont les seuls à avoir été adoubés par les membres mêmes de Genesis tant ils les reproduisent quasiment à l’identique, voix comprises. Ce sont des instrumentistes de haut vol mais ils ne se contentent pas de la seule musique : ils refont intégralement les tournées du groupe, setlists, interventions, rappels, costumes et imagerie comprise. J’ai eu la chance de les voir au début des années 2000 dans une petite salle en Allemagne : ils refaisaient la tournée SELLING ENGLAND BY THE POUND. J’aurai adoré les voir faire la suivante, pour laquelle ils ont eu accès aux diapositives projetées lors des concerts de l’époque. Genesis est un des premiers groupes multimédias : puisqu’ils racontent des histoires fantasques, autant les illustrer avec des dessins et des costumes. Leur théâtralité est une de leurs marques de fabrique.
2 – SUPPER’S READY (Foxtrot, 1972)
℗ © UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA – UBEM, LatinAutorPerf, Hexacorp (music publishing), LatinAutor – Warner Chappell, LatinAutor – SonyATV et 4 sociétés de gestion des droits musicaux
FOXTROT élève encore le niveau, et cet état perdurera : le groupe ne cessera de s’améliorer. Proposant une musique loin d’être joyeuse, inspirée par la science-fiction ou des livres sérieux, les limites n’existent plus. En effet, après l’interlude guitaristique Horizons, qui rappelle un peu celles que Eddie Van Halen fera plus tard, la face B contient un morceau de vingt-trois minutes, SUPPER’S READY. Composé de sept sections distinctes, il s’agit d’un petit miracle dont je ne me suis jamais lassé. Pour un peu de douceur, Can-Utility and the Coastliners vous ravira.
3 – FIRTH OF FIFTH (Selling England by the Pound, 1973)
℗ © UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA – UBEM, Concord Music Publishing, LatinAutorPerf, LatinAutor – SonyATV, Sony Music Publishing, LatinAutor – PeerMusic et 2 sociétés de gestion des droits musicaux
En 1973, SELLING ENGLAND BY THE POUND est nettement plus varié et comporte le premier single du groupe à entrer dans le Top 40 anglais, I Know What I Like. Considéré par de nombreux fans comme le disque ultime de Genesis, il aligne les moments de bravoure autant que les interludes inspirés. Débutant avec la tempête Dancing with the Moonlit Knight, se concluant avec le splendide The Cinema Show (voir plus bas), il inclut également Firth of Fifth, un des préférés des fans, qui coche presque toutes les cases des clichés que je cite en début d’article. Son introduction au piano semble provenir d’une autre maison d’édition et sa grandiloquence peut irriter. Heureusement, Gabriel aime beaucoup jouer les personnages de ses chansons, et c’est pourquoi, dans l’étonnante et mal-aimée The Battle of Epping Forest, ces aspects sont contrebalancés par l’argot et les accents que pose le chanteur sur ses malfaiteurs (la chanson relate une guerre des gangs, inspirée par une histoire vraie de la banlieue de l’Essex), mais aussi par son rythme trépidant et presque pop. Personnellement, c’est une de mes favorites.
4 – IN THE CAGE (The Lamb Lies Down on Broadway, 1974)
℗ © Gelring Limited
Il y a beaucoup trop à dire sur THE LAMB LIES DOWN ON BROADWAY. Je vais aller à l’essentiel : seul double album studio, inspiré par le film EL TOPO de Alejandro Jodorowsky, LE BREAKFAST DES CHAMPIONS de Kurt Vonnegut et la ville de New York où se déroule l’histoire incompréhensible de Rael (le personnage incarné sur scène avec cheveux courts et perfecto, très loin de tout ce que proposait le rock progressif à l’époque), ce dernier effort avec Gabriel ne ressemble à rien de ce qui a été fait avant ni après. Le groupe ne sonnera plus jamais ainsi, n’avait jamais composé comme ça et même si leurs héritiers s’inspireront du groupe, ils ne s’abreuveront jamais à la source de celui-ci. Preuve que Genesis était une partie intégrante de la culture populaire, Gabriel y chante le Rolling Stones de l’année (IT’S ONLY ROCK’N’ROLL).
Plutôt que de faire de longues pièces avec différents mouvements, chaque piste paraît être un élément d’un seul morceau d’une heure trente-quatre, THE LAMB étant un album concept. Beaucoup de chansons sont enjouées et entraînantes, dans un format court, ce qui confère un attrait indéniable et une entrée en matière plus aisée, mais c’est en réalité le disque le plus obscur et complexe de la bande. Tout comme son statut dans la carrière de Genesis, son existence est un parfait paradoxe. Dans tous les cas, il s’agit d’un disque majeur du rock (tout court), à mettre juste à côté de OK COMPUTER.
La tribale In The Cage est, avec ses huit petites minutes, la plus longue ambiance de THE LAMB. Vous pourrez l’admirer en live, mélangé à d’autres, dans le medley en bonus.
5 – THE CARPET CRAWLERS (The Lamb Lies Down on Broadway, 1974)
℗ © LatinAutor – PeerMusic, LatinAutor – SonyATV, Concord Music Publishing, LatinAutorPerf, Sony Music Publishing, UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA – UBEM, LatinAutor et 3 sociétés de gestion des droits musicaux
Autre illustration du paradoxe THE LAMB, The Carpet Crawlers est une chanson lente et mélodieuse, posée, que l’on imagine avoir toujours entendue. Elle semble évidente, tirée de la terre ou l’eau elles-mêmes mais, preuve que nous restons entre geeks, elle cite aussi Superman. J’ajouterai Back in N.Y.C., simplement rock, presque punk, car elle a la particularité d’avoir été reprise par Jeff Buckley. Mais on y trouve trop de bonnes chansons pour toutes les citer ici.
6 – DANCE ON A VOLCANO (A Trick of the Tail, 1976)
℗ © UMPI, Sony Music Publishing, LatinAutor – PeerMusic, LatinAutorPerf, LatinAutor – SonyATV et 3 sociétés de gestion des droits musicaux
Lorsque Peter Gabriel, chanteur et frontman charismatique, quitte Genesis, nombreux sont ceux à prédire la fin du groupe. Après une multitude d’auditions, les survivants se rendent à l’évidence : leur batteur est le meilleur chanteur qu’ils trouveront. Autant dire que la pression n’est pas mince pour le quatuor. Cela s’entend sur Dance On a Volcano qui lance A TRICK OF THE TAIL. Le riff invoque immédiatement le metal de Led Zep et les arabesques de Mike Oldfield pour instaurer une ambiance pesante, consciente de l’enjeu.
7 – RIPPLES (A Trick of the Tail, 1976)
℗ © LatinAutorPerf, LatinAutor – PeerMusic et 2 sociétés de gestion des droits musicaux
Ce premier disque sans Gabriel ne propose pas une musique plus simpliste, mais fait le choix d’alterner morceaux énergiques et ballades, devenant ainsi plus confortable à l’écoute et à l’assimilation. Aucun titre ne démérite mais j’ai une préférence pour Ripples : pour une fois, on saisit bien les paroles, elles s’adressent à tout le monde, puisqu’elles parlent (déjà) du temps qui passe.
8 – ONE FOR THE VINE (Wind & Wuthering, 1976)
℗ © Gelring Limited
La même année, le groupe réinventé sort un second album, un disque luxuriant et apaisé, plus aventureux que le précédent, plus amusant mais aussi plus ample dans ses sonorités, WIND & WUTHERING. Je l’avais déjà cité mais vous aviez oublié je suis sûr. J’aurais pu mettre Eleventh Earl of Mar que j’adore car je la trouve (encore une fois) très heavy, mais One for the Vine, partiellement inspirée par le roman PHOENIX IN OBSIDIAN de Michael Moorcok, a cette aura d’étrangeté que je n’ai jamais réussi à dissiper malgré mes écoutes répétées. Assurez-vous de ne pas abandonner avant la moitié. Encore une de mes favorites.
9 – AFTERGLOW (Wind & Wuthering, 1976)
℗ © Gelring Limited
Cette pause arrive sans doute trop tard mais ce n’est pas de mon fait. Afterglow est une ballade sans doute déjà entendue, loin des canons du prog rock, un tube en puissance.
10 – THE CINEMA SHOW (Live) (Seconds Out, 1977)
℗ © Laika Network, WMG (on behalf of Gelring Limited); Sony Music Publishing, BMI – Broadcast Music Inc., ASCAP, LatinAutor – SonyATV, CMRRA, Concord Music Publishing, LatinAutor – PeerMusic, SOLAR Music Rights Management, UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA – UBEM, LatinAutorPerf, UMPI, and 10 music rights societies
Terminons avec la plus belle exécution de batterie que j’ai jamais entendue jusqu’à présent. La version studio de The Cinema Show se trouve sur SELLING ENGLAND BY THE POUND mais je trouve celle-ci supérieure. Il s’agit d’un élément emblématique de mon histoire et je ne pense pas qu’une quelconque autre performance, même si plus technique, plus jolie, plus moderne ou quoi que ce soit d’autre, puisse un jour la détrôner dans mon cœur. Ce titre dans cette version fait donc bien partie de mon Top 10, si je devais en concocter un.
En 1977 sort SECONDS OUT, un double live. Phil Collins étant au chant, c’est l’excellent Chester Thompson qui tient la batterie, celui-ci ayant déjà joué avec Frank Zappa et Weather Report (gros groupe de jazz rock, où officia pendant un temps le virtuose de la basse Jaco Pastorius). Mais c’est Bill Bruford, un autre batteur exceptionnel, que l’on peut entendre sur The Cinema Show. Celui-ci, avant de prêter main forte à Genesis en tournée, était membre de deux autres grands groupes de rock progressif anglais de l’époque : Yes (auquel je n’ai jamais vraiment accroché) et King Crimson (dont l’album RED sorti en 1974 reste pour l’instant mon préféré).
Dans la partie finale, vous pourrez donc entendre les batteries de Bill Bruford et Phil Collins accompagner ensemble le long solo de claviers de Tony Banks. Excepté en concert ou sur leurs disques live, à partir de l’année suivante, le groupe virera presque radicalement de style : c’est la raison pour laquelle cette liste s’arrête ici.
BONUSES
Je ne pouvais pas non plus ne pas ajouter ces deux vidéos. Tout d’abord un extrait de la tournée Mama qui date de 1984. Etant donné la structure de ses longs morceaux, associant différentes parties mélodiques et rythmiques, le groupe a toujours été habitué à faire des mélanges de toutes ces sections en concert, par exemple en commençant sur une chanson et en terminant sur la fin d’une autre. Ce medley a de nombreuses versions et variations mais je crois bien que c’est celle que je préfère. Si cela devait encore être prouvé, cette vidéo démontre brillamment à quel point ces musiciens excellent, y compris en changeant de poste. Vous pourrez y voir Chester Thompson en pleine action et Daryl Stuermer à la guitare.
Enfin, un document exceptionnel remasterisé il y a à peine un an, que j’ai donc pu découvrir en 2022, où le groupe se produit en concert au Bataclan à Paris en 1973. La magnifique image en 4K permet de profiter de Peter Gabriel en robe rouge et masque de renard. Vous y trouverez seulement quatre titres (dont deux tronqués) et une courte interview de jeunes gens de moins de vingt-cinq ans en train de boire des bières backstage.
Jamais pris la peine d’écouter sérieusement ces disques de Genesis tant ce type de musique a servi de repoussoir à mon parcours musical à partir de l’adolescence. Je ne connais en fait de Genesis que les insupportables singles à partir des années 80, que je ne parviens jamais à distinguer des insupportables singles de Phil Collins en solo de la même époque.
Mais bon, voilà l’ occasion de me plonger dans les années décisives de Genesis en essayant de laisser de côté les a priori. Je ne me fais guère d’illusions mais pourquoi se priver d’essayer ?
Merci donc pour l’article.
Je vais lire ça et écouter les morceaux avec attention. Bon, ça prendra certainement pas mal de temps.
Merci Zen ! Prends ton temps, c’est en effet très long de tenter tout ça. Quoiqu’il en soit, merci pour la tentative. Comme dit au début, tu peux commencer par la 5 déjà, une des plus courtes. Et si tu aimes, tu continues avec la 7.
Même si je préfère la période Pete Gab, la formation a 4 reste un summum, et Seconds Out, l’un des meilleurs live de tous les temps. (d’ailleurs, ton top10 est un 7/10 de seconds out).
Nursery, Foxtrot, Selling, the lamb, A trick et seconds out , ca tourne souvent chez moi …
(j’ai le live 73 mais j’écoute peu).
après le départ de Hackett, ca perds un peu, j’écoute de temps en temps And Then, Duke, Abacab (qui a de bons trucs, dans le coté expérimentation) ..
Invisible touche est plus un album de Phil Coco, mais c’est toujours fun a écouter, We cant dance un peu moins … (calling all stations, j’ai rien contre Wilson mais c est plus Rutherford / Banks qui font les fond de tiroirs…)
Au moment de la sortie de invisble touch, on a 2 albums de Mike and the mechanics (Rutherford), et 2 de GTR (Hackett) qui sont plus rock et me parlent plus.
Tres bien cette video du Bataclan.. et super qualité avec le remastering…
toujours très interessant de voir les photos de Collins entre les premeirs albums et actuellement ( De mémoire il se rase la barbe quand il commence sa carriere solo).
Merci Ollieno pour le retour détaillé ! Tu as raison, sept de ces morceaux font partie des douze de Seconds Out, même si Musical Box n’y est que partielle. C’est car c’est un de ces CDs que j’ai rachetés pour cause d’usure…
Pour la barbe de Collins je ne suis pas sûr, on trouve des photos du groupe à 5 où il ne l’a pas.
Je n’ai pas écouté les albums de Mike and the Mechanics et Hackett dans les années 80. Moi j’aime la période 80 de Genesis, même Invisible Touch même si sur chacun de ces disques il y a toujours au moins un morceau qui m’irrite. Abacab est super. Je réécoute tout ça régulièrement, une fois par an ou tous les deux ans environ, souvent sous forme de best of perso. J’ai redécouvert DUKE en faisant cet article, je ne l’avais jamais aimé, là je le saisis mieux, surtout dans sa forme remasterisée de 2007.
Le live 73 ne sonne pas super bien non, par contre je suis content que tu aies regardé la vidéo bonus, c’est en effet un super moment ! Pour moi ce fut assez émouvant de pouvoir découvrir ça avec cette qualité trente-cinq ans après les avoir écouté en boucle.
Seconds out ..
j’ai toujours le vinyle dans son pressage d’origine (je l’ai récup milieu des années 80, avec d’autres, sur un gros nettoyage) avec l’étiquette Parunis à 76.00Fcs ^^
Invisible Touch m’a été offert (vinyle) pour mon anniv à l’époque (j’ai toujours été gâté par la gente féminine).
J’ai la disco (pas le premier, ni Calling) en CD.
Ca c’est cool ! Moi je n’ai aucun vinyle de ce groupe… J’ai très peu de vinyles d’ailleurs.
Quel plaisir cet article !
Quel plaisir de lire tout ça sur un groupe que j’adore, sur ma période préférée et sur une série d’album que je connais sur les bouts des doigts.
J’ai commencé vraiment à les écouter à la fac. On était plusieurs à être fans dans ma section. C’est bizarre, je ne vois plus du tout les étudiants d‘aujourd’hui faire ça (écouter des artistes et des albums des décennies précédentes sans aucune distinction d’époque). Ai-je tort ?
J’ai plein de point d’accord avec l’article, et aussi des nuances :
-FROM GENESIS TO REVELATION est à la fois quasi-incoutable (et interminable), mais j’y vois tout de même deux ou trois titres intéressants (THE SERPENT, ONE DAY), notamment parce que c’est quand même impressionnant d’entendre un gamin (Peter Gabriel a alors 17 ans) avoir un timbre de voix aussi mature et expressif.
TRESPASS possède effectivement de bon moments et même de très bons : DUSK, sa chanson la plus courte, est absolument sublime, même si elle n’a strictement rien à voir avec le Genesis à venir. Je ne m’en suis jamais lassé. Une de mes chansons de chevet.
– J’aurais également choisi THE MUSICAL BOX sur NURSERY CRYME. J’avais un groupe de potes qui essayaient de la reprendre (ils ont fini par laisser tomber) et, en répète, ils me demandaient de tenir le chant ! J’étais nul ! Punaise c’est super dur à chanter !
– FOXTROT est le premier album que j’ai revendu. Je le trouvais trop extrême. Du rock progressif dans sa forme la plus baroque. SUPPER’S READY a toujours été une épreuve pour moi. Je n’écoute plus cet album depuis longtemps. Même CAN-UTILITY, en essayant de la réécouter aujourd’hui, je n’y arrive pas.
– Pas d’originalité de ma part : SELLING ENGLAND BY THE POUND est et a toujours été mon album préféré. Notamment pour le sublimissime CINEMA SHOW et, on est parfaitement d’accord, sa ligne de batterie la plus belle de tous les temps et de tous les genres musicaux confondus. Nul doute que c’est celle-ci qui a valu un temps à Collins la réputation de « meilleur batteur du monde ».
FIRTH OF FIFTH est très bien. Mais l’album est un quasi sans faute de toute manière. L’apogée du groupe (ils y jouent tous à leur sommet) et le dernier dans son genre avec Peter Gabriel.
– Tu compares THE LAMB LIES DOWN ON BROADWAY à OK COMPUTER. Pour ma part je l’ai toujours comparé à THE WALL. J’y vois un jumeau qui ne dit pas son nom : Deux doubles albums-concept. Deux albums composés de chansons courtes qui s’enchaînent, là où les albums précédent alignaient les (très) longs morceaux indépendants. Deux albums entièrement écrits par leur leader (pour les paroles) avant l’implosion du groupe. Deux albums qui racontent le cheminement tortueux d’un même personnage (et même si les deux histoires n’ont rien à voir). Et deux chefs d’oeuvre. Pour moi, écouter THE WALL ou THE LAMB , c’est éprouver à peu-près les mêmes sensation. Ma chanson préférée est THE LAMIA. La version de Buckley, jamais aimé (bizarrement).
– A TRICK OF THE TAIL et WIND & WUTHERING : Deux superbes albums réalisés après le départ de Gabriel. C’est encore du grand Genesis, avec des perles. Mes titres préférés sont tous ceux qui sont les plus éthérés : ENTANGLED, MAD MAN MOON, RIPPLES, ONE FOR THE VINE, BLOOD ON THE ROOFTOPS.
– CINEMA SHOW LIVE. Contrairement à toi ma préférence va à la version studio que je trouve indépassable. Il faut dire que c’est comme ça que je suis tombé amoureux de ce titre qui restera toujours comme le sommet de Genesis pour moi. Et au moins, dans cette version studio, Collins joue l’intégralité du morceau.
Mais quel dommage de ne pas voir les musiciens jouer dans cette version live !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, je n’écoute pas tant que ça du rock progressif. J’écoute énormément de New prog, mais très peu de prog classique. Les groupes dont j’ai toujours été fans, en dehors de Pink Floyd, sont peu nombreux : Genesis, King Crimson et Jethro Tull. Les autres groupes qui flirtent avec le genre dont je suis également vraiment fan : Magma, Soft Machine, Supertramp, Moody Blues. Ceux dont j’aime quelques albums : Ange, Mike Oldfield. Le reste… Yes, j’aime trois titres. Van Der Graaf Generator, j’aime juste la moitié d’un titre (sérieux !). Emerson, Lake & Palmer, Camel, The Nice, Can, Gong, Amon Duul, je trouve tout ça inécoutable.
Merci merci merci pour cette balade dans ma période musicale préférée de tous les temps.
Je me passerai les bonus plus tard.
Merci à toi Tornado ! On est presque d’accord sur tout. Comme toi je n’aime pas les groupes prog de cette époque que tu cites. J’ai essayé pourtant. Dans une des interviews du magazine qui m’a servi de source pour cet article (cité au début), on peut se rendre compte à quel point eux-mêmes ne se considéraient pas prog. Ils se considéraient rock avant tout, à part, sans chercher à avoir une étiquette.
Pour les points communs entre THE WALL et THE LAMB, je suis assez d’accord. Mais musicalement et dans l’esprit, je trouve qu’ils sont différents. THE LAMB est un voyage tandis que THE WALL est une suite de chapitres, un magazine, un reportage, une journée à la radio, quelque chose de plus fragmenté, moins cohérent, plus varié peut-être. Il est moins monolithique que THE LAMB. Mais maintenant que tu le dis, Waters a dû être influencé par ce Genesis en écrivant son double album.
Je suis persuadé mais alors à 3000% que Roger Waters n’a sans doute jamais écouté de Genesis. Il n’écoutait déjà que du Folk et n’a jamais mentionné ce genre d’influences en itw.
Peter Gabriel et lui n’ont en commun que Bob Ezrin.
Merci pour tes précisions, chef ! Mais bon, être sûr à 3000%, cela n’a pas de sens, 100% suffisent (trente fois quelque chose, cela marche pour une mise, des bénéfices etc…). Il est probable qu’il n’ait jamais écouté ce disque mais il en a entendu parler pour sûr, impossible de ne pas en avoir eu connaissance à sa sortie.
Non, je suis quasiment sûr que non.
Le génie de Roger Waters est que sa musique ne ressemble en rien à ses influences : Van Morrison, Dylan, Neil Young, Eric Clapton.
Il était aussi progressiste en politique que très conservateur en musique. Je suis sûr qu’il n’a jamais écouté du Genesis.
Une anecdote : dans les années 2000, un journal organise une rencontre avec Trent Reznor qui n’en dort pas de la nuit : il va rencontrer le créateur de THE WALL.
Waters arrive et lui dit : « pardon, Trent mais je ne connais pas ton travail »…
Le mec venait juste de vendre des millions de disques avec la Spiral…
Lorsque l’on lui demandera ce qu’il pense de RAdiohead à l’époque de AMNESIAC, il répondra n’avoir entendu qu’une ou deux chansons d’eux à la radio.
Donc Waters, c’est pas Bowie hein….
Ah mais on ne dit pas qu’il est influencé par la musique. Je dis moi-même que les deux disques n’ont que peu à voir musicalement.
Influencé ou pas, sur bien des points, ne serait-ce que formellement, THE LAMB est un proto THE WALL. Je ne vois pas d’essai aussi proche réalisé en amont. Ni en aval, d’ailleurs.
Mon TOP 10 perso (aucun intérêt pour ceux qui veulent découvrir Genesis, il est justement trop perso) :
– CINEMA SHOW / ASLE OF PLENTY
– DUSK
– THE LAMIA
– BLOOD ON THE ROOFTOPS
– COLONY OF SLIPPERMEN : THE ARRIVAL / A VISIT TO THE DOKTOR / THE RAVEN
– RIPPLES
– THE FOUNTAIN OF SALMASIS
– THE MUSICAL BOX
– DANCING WITH THE MOONLIGHT KNIGHT
– MAMA
Je pourrais en rajouter encore autant, facile.
« C’est bizarre, je ne vois plus du tout les étudiants d‘aujourd’hui faire ça (écouter des artistes et des albums des décennies précédentes sans aucune distinction d’époque). Ai-je tort ? »
Je crois en effet que tu as tort.
Grâce à l’accessibilité de tout à tout moment, les jeunes peuvent naviguer bien plus facilement que de notre temps dans la musique de tous les genres et de toutes les époques, sans nécessairement hiérarchiser quoique ce soit d’ailleurs.
Je le vois à la maison, mes filles écoutent indifféremment des productions actuelles tout comme des choses issues de plein d’époques différentes.
Si je compare avec mon expérience où quand j’étais ado il était pratiquement impensable d’écouter quoique ce soit qui ne soit pas contemporain, c’est complètement différent. Moi, j’ai vécu une adolescence où tout ce qui existait avant n’existait tout simplement pas (ou alors, c’était des merdes écoutées par des vieux).
Sinon, merci pour tes longs commentaires sur les titres de Genesis. Tout comme l’article de Cyrille, je vais les lire attentivelent au fil des écoutes des morceaux proposés.
Tant mieux tant mieux si j’ai tort. Mais quand j’y repense, au lycée et à la fac, on était vraiment nombreux à être fans de vieux trucs. Par exemple au lycée, on était facile une bonne dizaines à s’échanger des albums 70’s (Santana, Jethro Tull, Grateful dead, The Doors, Magma, etc. Et je ne parle même pas de Pink Floyd, Gainsbourg ou les Clash, qui passaient en boucle). À la fac, j’avais des potes qui écoutaient autant que moi Led Zep, Zappa, Genesis, les Who, Soft Machine. Étudiants à Aix en Provence, on était tout le temps fourrés à la médiathèque. C’est vrai qu’on n’avait pas accès à tout comme aujourd’hui avec Youtube, mais quand même, les médiathèques étaient de véritables cavernes d’Ali Baba et on se prétait aussi vachement nos CDs. Et enfin, pour les plus aventureux, il y avait les disquaires. Je passais énormément de temps chez les disquaires et ils me faisaient écouter et découvrir plein de trucs.
Je vois mal aujourd’hui des lycéens être plusieurs à être fans de Led Zep par exemple. Mais encore une fois tant mieux si j’ai tort.
Je me permets de filer le lien pour la version sutudio de CINEMA SHOW. L’un des plus beaux titres du monde !
youtube.com/watch?v=xiW302FICE0
Merci Zen d’avoir répondu à ma place, j’avais oublié cette question ! Alors oui, c’est mieux maintenant : même si à l’époque de mon adolescence, j’écoutais des choses anciennes grâce à des potes (filles ou garçons), comme Led Zep ou les Stones ou Iggy Pop, maintenant c’est bien plus large.
Déjà, comme le rap est devenu la musique majoritaire, il est décliné en des tonnes de sous-genres pour plein de personnes. Et de par sa nature, il intègre autant des sons electro que funk ou disco que rock, kitsch, dance etc… Donc avec la technologie et les plateformes, les jeunes étudiants de mon entourage tentent tout ou presque, sans distinction de genre, de style ou d’année. Une chance incroyable. Après si tu parles strictement de rock, c’est un peu plus rare en effet, mais ça existe. Mon fils en est le meilleur exemple.
« Et je ne parle même pas de Pink Floyd, Gainsbourg ou les Clash, qui passaient en boucle »
Même expérience au lycée en ajoutant Bob Marley, Téléphone et The Police.
Je lis vos commentaire, je me sens vieux…..
nous on s’échangeait les K7 enregistrées…. qui passaient de potes en potes, et les plus anciens nous faisaient découvrir des trucs plus anciens (ou même mes parents, car entre Bill Haley, Presley, les Stones, The Shadows ou the Platters (dans un genre différent)…
Nous sommes vieux c’est un fait… Et tu as de la chance, mes parents ne m’ont pas fait découvrir grand-chose, musicalement. La musique, je l’ai appréhendée et développé seul avec l’aide de beaucoup d’ami-e-s.
Oui oui, Bob Marley évidemment, Police aussi, Madness également. De l’actualité de l’époque, les trucs qu’on écoutait le plus au lycée, c’était Mano Negra et Lenny Kravitz.
« Et tu as de la chance, mes parents ne m’ont pas fait découvrir grand-chose, musicalement. La musique, je l’ai appréhendée et développé seul avec l’aide de beaucoup d’ami-e-s. »
J’aime beaucoup mes parents mais en matière de musique, ils ne m’ont fait découvrir que de la musique que je détestais.
Mais je vois ça cmme une chance en fait. Je me suis contruit CONTRE le goût de mes parents. Avec cette arrogance adolescente qui croit tout mieux savoir et qui se définit contre les goûts des vieux, qui ne peuvent qu’être des goûts moisis.
Pour moi, le rock, ça reste toujours un peu ça. Un truc à toi ou juste entre quelques potes, contre le reste du monde, contre les vieux, contre leur société de merde, contre les figures d’autorité, contre ses propres insécurités.
Teenage angst. C’est ça qui, au fond, définit viscéralement le rapport au rock que je préfère.
Je le comprends très bien aussi, ce rock, Zen 🙂 Impossible d’écouter Julien Clerc comme ma mère ou Supertramp comme mon père.
« Je le comprends très bien aussi, ce rock, Zen 🙂 Impossible d’écouter Julien Clerc comme ma mère ou Supertramp comme mon père. »
Aujourd’hui, je n’ai plus de problèmes avec la « musique de vieux ». C’est normal, j’ai accumulé du vécu et pour les jeunes d’aujourd’hui, c’est à mon tour de faire partie des vieux.
Le folk, le jazz, le blues,… ce sont des musiques qui se déclinent très bien avec l’âge.
Ce qui continue à me chiffonner, c’est ce que je considère comme étant de la « musique de vieux qui ne devrait pas être une musique de vieux ».
Le rock, c’est pas une musique de vieux. Et le prog dans les 70’s, c’était de la musique de vieux alors que ça devrait pas l’être.. Supertramp, c’est pareil. 🙂
Quand j’y réfléchis je me suis construit autant avec que contre les goûts de mes parents.
Quand on partait en vacances, les cassettes en voiture, c’était Aznavour, Julio Iglesias, Mike Brandt, Barbra Streisand. J’adorais et j’adore toujours. J’en écoute encore aujourd’hui.
À la maison, il y avait les vinyles qu’ils avaient achetés des années avant et qu’ils n’écoutaient plus. Je me souviens les avoir tous écoutés et les avoir tous aimés : Gainsbourg, Queen, James Brown, Johnny Haliday, Aphrodite’s Child, Rod Stewart, Cerrone, Temptations, Adriano Celentano, Bee Gees…
Mais avec le temps, ils se sont encroutés et n’ont plus rien acheté ni écouté de nouveau. Pire encore : Ils se sont mis à n’écouter plus que des machins moisis de la Chance aux Chansons… Et moi je voulais continuer de découvrir tout ce qui existait et qui était susceptible de me plaire. Je n’ai jamais supporté l’idée d’arrêter de découvrir des trucs et de régresser.
Ouais, Julio Iglesias, les Bee Gees, Streisand, de la country atroce (j’ai dû entendre Stand by your man des zillions de fois),… c’était aussi le genre de trucs qu’écoutaient mes parents. Ca et pire encore. Je passe les Richard Anthony et autres atrocités yéyé.
Quand j’étais enfant, ça me plaisait.
Et puis tu te réveilles un matin, t’es ado et tu te dis « mais en fait, ce qu’ils écoutent, c’est de la merde en barre ».
Y avait quelques cautions « artistes » aussi, ça et là. Je me souviens de Ferrat, de Brel,… et je les ai détestés tout autant. Tous dans le même sac.
Et voilà, même si rétrospectivement tout n’était sans doute pas à jeter, jy étais, j’étais prêt à tracer mon propre chemin. Le plus éloigné possible du leur.
« Tant mieux tant mieux si j’ai tort. Mais quand j’y repense, au lycée et à la fac, on était vraiment nombreux à être fans de vieux trucs. »
Les expériences personnelles peuvent évidemment beaucoup varier.
Moi, c’est plus tard, après les études, que j’ai eu plein de potes qui écoutaient des musiques plus diversifiées et d’époques plus variées.
C’est venu naturellement avec ma volonté d’élargir mes horizons. Mais ça s’est surtout fait au rayon jazz, soul,… en fait. J’ai naturellement accepté aussi les Beatles, les Stones et tout un tas de vieux trucs rock mais jamais vraiment la musique des 70’s contre laquelle je me suis construit (country rock, rock progressif, rock sudiste,…), celle que, toi, en grande partie, tu portes au pinacle).
Les années 70 que j’ai récupérées, c’est pltôt celle de Roxy music ou du krautrock par exemple, pas celles de Genesis.
On évolue, heureusement beaucoup, mais on ne se refait jamais complètement. Il restera toujours chez moi quelque chose de l’héritage du punk qui consistait à penser que le prog c’était de la merde. 🙂
Mais j’essaie parfois d’objectiver tout cela. C’est dans ce sens que je prends avec beaucoup de curiosité un article comme celui de cyrille et les commentaires qu’il génère.
Sinon, de mon côté, expériences similaires de médiathèques, de disquaires, d’innombrables prêts de vinyles et puis de cds… C’était génial.
« punk qui consistait à penser que le prog c’était de la merde »
Oui, on a du mal à s’éloigner de ses racines. Mais comme Genesis a été mon premier groupe de coeur, j’ai eu la chance de finalement avoir eu un peu d’ouverture d’esprit musicale (avant de parfois devenir un vrai con intégriste d’Inrock). Et comme je le dis avant, à ce moment-là, en découvrant le credo punk, Genesis ne se considéraient pas ainsi, ils ne pensaient pas être de ceux ciblés par le punk, ils ne se trouvaient pas identiques aux autres groupes prog connus.
Salut.
Bon … je me suis fais étonnamment violence.
Lors de mes années lycées j’ai été un très grand fan du GENESIS de la période années 80-90 (le format trio). On écoute encore quelques disques de cette périodes à la maison (ACABAB, GENESIS …) et puis Phil Collins en solo on valide.
J’avais très peu écouté les formations précédentes et bien ce n’est pas (plus ?) pour moi. Je n’ai pas aimé, alors que je me régalais d’avance de cette article musical. Ecoute limite désagréable (des morceaux clairement trop long) ou alors sans provoquer l’ombre d’une émotion.
Reste que j’ai appris beaucoup de chose en te lisant, complété des commentaires de Tornado et Ollieno, que je remercie.
Merci pour le retour Fletcher ! Je suis heureux que tu aies tenté l’écoute des morceaux. Tu as passé l’intégralité ? Si tu en as le courage, je pense que tu devrais retenter The Carpet Crawlers (la 5).
Les bonus :
Le medley : J’ai vu Genesis à L’Allianz Riviera de Nice pour la tournée I CAN DANCE. Ils y ont joué ce medley. C’est à peu-près le seul souvenir que je garde de ce concert. Je n’ai jamais aimé les concerts de stade et c’est pour cette raison que je n’ai, hélas, jamais vu Pink Floyd…
Le Bataclan : Super document ! Dans une petite salle, voir le groupe mythique comme ça, c’est cool.
C’est bizarre, j’ai adoré réentendre SUPER’S READY. Du coup je me suis repassé la version studio et j’ai adoré réécouter le morceau entier ! Que s’est-il donc passé ? Jadis, je n’y arrivais pas !
L’ITW à la fin est sympa aussi. Gabriel m’a bien fait rire sur le volet « immitation » (« vu 17 fois les films d’Alice Cooper et être allé ux USA pendant 6 mois pour apprendre à recopier sa gestuelle », « vécu trois ans avec Bowie pour s’imprégner de son style » 😆) !
La seule fois que j’ai vu le groupe, c’était sur la même tournée que toi, mais le medley diffère grandement : en.wikipedia.org/wiki/List_of_Genesis_medleys
Ah ah il faut que je revoie la vidéo du Bataclan. Content pour Supper’s Ready ! Une de mes préférées. FOXTROT a longtemps eu la première place dans mon coeur.
Effectivement, le medley est différent mais je me souviens de la même formule (un best of des longs titres des 70’s avec Phil Collins qui passe du chant à la batterie). Du coup j’ai pu retrouver la date de mon concert : 19 juillet 1992. Tu les avais vus à Paris, à Lyon ou à Montpellier ?
Paris ! La veille j’avais vu Urban Dance Squad dans une salle de 600 places 🙂
Merci pour cette découverte (ma culture musicale est inexistante, et je ne connais Genesis qu’après les années 70). C’est toujours un plaisir de lire une présentation aussi érudite et référencée sur les inspirations culturelles du groupe.
Je vais tâcher de découvrir ces sons au fur et à mesure : THE MUSICAL BOX m’a déjà charmé avec le contraste entre la nostalgie et le désespoir de voir filer le passé exprimés par le chanteur, et l’alternance entre la musique de comptine et les rythmes plus anxiogènes. Par contre, je suis assez peu habitué à ces durées, en dehors des « Tubular Bells » de Mike Oldfield ou du In-a-gadda-da-vida d’Iron Butterfly.
Merci JB ! Bon courage pour tout écouter et revenir nous faire un petit topo 🙂 Sinon tu mens : toutes les BO de tes articles font preuve d’un excellent goût recherché.
Si tu as tenu THE MUSICAL BOX, le reste te semblera aussi simple tu verras 😉
Holàlààà la technique que vous possédez, tous, pour parler de ziqueu !!
Je crois que, quasi toute ma vie, il n’y a du exister dans ma tête que trois catégories : variétés (Francophones, bien entendu !), Pop et Funk (Prince étant -genre !- le représentant le plus hardcore de ce que j’écoutais, tous styles confondus -à moins qu’écouter religieusement Streisand à treize ans SOIT effectivement hardcore OUARFF !
Pas moyen de m’opposer à rien pour me « former » l’oreille : j’ai aimé tout ce qui était mélodique (même avec un demi accord dedans !) et bloqué uniquement en fonction des ressentis vis-à-vis des interprètes ou du son de la voix, sans autres raison.
Entre les « goûts » de ma mère (Julio, Barbra, Piaf…) rarement joués (mais, pour Barbra, il a suffi d’une écoute…) et l’obsession de mon père (Domenico Modugno chaque soir de fête ! Incroyablement riche et moderne, mais c’était trop tôt pour moi !), mes soeurs ainées qui, après leur période disco/Pop (Cloclo, Sheila, Joe Dassin, Jairo, Dave, Les Bee-gees, Supertramp, Saturday Night Fever, J’en passe et des encore plus martelés…), se sont fixées l’une sur Lavilier (beaurk à tout, à cause de sa vacuité générale -je reste persuadé qu’il n’est pas l’auteur de la moitié de ses textes : y’a impossibilité technique entre ce qu’ils racontent et ce type) et l’autre sur Renault (très bien écrit et impossible de croire d’avantage au bonhomme…), j’ai laissé ma sensibilité se former -très tranquillement- au fond sonore prodigieusement varié des années quatre-vingt, avec très peu de gens à qui partager mes affections (difficile de croiser des gamins de quinze ans fana de Diane Dufresne…), sinon ma petite soeur, déjà plus sélective et « pointue » que moi: elle appréciait les Doors et Janis Joplin, elle ! Il m’a fallu une vie pour apprendre à ne plus qualifier de « nul » tout ce que je n’aimais pas, mais bien plutôt à l’exprimer ainsi : » Je n’aime pas -me demandez pas pourquoi ! ».
Les musiques « sérieuses » ont débarqué « consciemment » dans mon existence après la trentaine, sans que je renonce à rien de ce qui avait coloré mon âme jusque là. Billy Joel, Joni Mitchell, Kate Bush, David Bowie, Joe Jackson pour les plus iconiques, faisaient partis de puis toujours de mon quotidien, flanqués de Madonna et Boy George, pour faire bonne mesure ; ainsi qu’une ribambelle de groupes, les Prefab Sprout en tête… Mais j’ai aimé presque tout (presque !) de ce qui est venu de Grande Bretagne (et environs) à cette période de Pop effervescente. Fan de bulles, hé oui !…
Enfin, alors que je n’en connaissais que les morceaux les plus populaires via les clips, mon Beau-frère m’a prêté tous ses CD de Genesis, afin que j’en fasse des copies : je les ai donc assimilé « à la djeun’s », en fond sonore pendant que je travaillais, sans trop mémoriser ni les titres des chansons écoutées, ni même quels albums étaient joués ! Honte !
Et, alors, oui : Révélation. J’ai plané comme jamais je n’avais plané -la durée des pistes, aussi, mais surtout les sons si hypnotiques et si différents (pour ma cervelle standardisée Pop Acidulée), même d’un bout à l’autre du même album.
J’ai immédiatement préféré les interprétations de Phil à celles de Peter : je trouve sincèrement qu’ils n’ont absolument rien d’autre en commun qu’un « timbre » et leur signe de naissance -comme quoi… Phil est beaucoup plus spontané et « dans » le chant (on l’entend LUI), alors que Peter est complètement dans la représentation et la stylisation : on entend le personnage. Du coup, pour un non-mélomane comme moi, les deux périodes se différencient surtout par ma perception complètement différente des deux : mon émotion est beaucoup plus facilement sollicitée quand Phil Collins est au chant, et je suis avant tout un émotif… Bon, Duke, c’est quand même en direct de l’espace, hein, pour ce qui est du son !
Je crois n’avoir jamais été aussi productif qu’avec eux dans les oreilles -sinon, plus récemment, avec les Pet Shop Boys ?! HOU ! Je vais me faire incendier !!
En tout cas, il a fallu que je me télescope avec Stephen Sondheim -rien que ça !- autour de la quarantaine pour que je décroche un peu de ce son magique, afin d’attaquer cet ultime (pour l’instant…) coup de coeur poétique et musical dans ma vie.
Aurais-je donc été Progressif, moi aussi ?!
« Je crois n’avoir jamais été aussi productif qu’avec eux dans les oreilles -sinon, plus récemment, avec les Pet Shop Boys ?! HOU ! Je vais me faire incendier !! »
Ben non, c’est tout à fait respectable, les Pet Shop Boys.
Ca vaut 10.000 groupes de prog. 🙂
… Toi aussi, tu vas te faire zigouiller ARF ! Mais merci pour la caution : j’aDDDore tout ce qu’ils ont pondu -sinon les morceaux trop franchement Dance.
Merci beaucoup Bruno pour tes retours ! Comme quoi, tu démontres parfaitement que la musique et l’art en général reste une affaire de ressenti personnel. Ton analyse des styles vocaux de Phil et Peter est très pertinente.
Je ne pense pas savoir parler de musique, et encore moins de bd, mais on s’amuse bien ! Je ne connais pas du tout Domenico Modugno, je n’ai jamais vraiment écouté Lavilliers et je suis fan des premiers albums de Renaud. C’est tellement beau et bien écrit… Je ne connais pas non plus très bien les Pet Shop Boys mais j’adore quelques-uns de leurs tubes (récemment j’ai pas mal écouté I Wouldn’t Normally Do This Kind of Thing). Je découvre Stephen Sondheim grâce à toi.
» je suis fan des premiers albums de Renaud. C’est tellement beau et bien écrit… »
… et atrocement chanté. 🙂
Désolé, j’ai jamais pu sacquer Renaud. 🙂
Ca fait partie du charme 🙂
Ou pas. 🙂
Je ne suis bon qu’à ressentir, de toutes façons : une éponge !
Sondheim, c’est monumental et sophistiqué -et, en même temps, si tu es dans le texte, très direct : que des vérités intrinsèques, impossibles à nier et écrites avec une fluidité vertigineuse. Trop vaste pour t’énumérer en détails les spécificités de telle ou telle autre œuvre.
Un survol aussi complet dans la variété que très talentueusement interprété : « Putting It Together », qui mixe presque tous ses standards en un tout dramatique (et comiquement !) cohérent.
https://www.youtube.com/watch?v=lMt94EV3pns&list=PLY7e2M-r5_pn6kZhaInLx6CpaG6-DdZKz
Pratique pour savoir si on va accrocher et, si oui, alors tout le reste va t’emporter -ou te laisser sur le carreau : il m’a fallu trois essais (à quelques jours d’intervalle…) tellement je sanglotais fort au beau milieu du premier acte de « Sunday In The Park With George »…
J’ai regardé ta vidéo, c’est de la pure comédie musicale hyper bien faite (ce sont les meilleurs, les ricains), ça peut être sympa, mais je ne suis pas du tout habitué à ce fait. J’aimerais en voir une en vrai (genre celle du Roi Lion est paraît-il à tomber), mais quoiqu’il en soit, merci pour ma culture ! Cette vidéo a l’air assez ancienne non ?
Oh oui, ça a un paquet d’années, maintenant. Je suis content que ça t’ait intéressé. Il y a tout un catalogue de trucs à lui sur le Tube -souvent de très médiocre qualité, hélas ! Certaines de ses meilleures n’ont même jamais été (officiellement…) filmées !! Mais l’oeuvre du gars est incontournable.
En fait, je ne suis pas spécialement amateur de comédies musicales : à par Sondheim, je crois n’avoir apprécié jusqu’à présent que Candide, de Bernstein et le super-populaire Wicked, de Schwartz et Holzman… Pas trop large, comme culture du genre, du coup !
J’ai vu Follies à Toulon -c’était vraiment très bien (avec Nicole Croisille !!) et, la même année, Sunday In The Park With George était adapté à Paris : les deux sont quelque part aussi sur le Tube, mais Sunday (somptueusement mis en scène) est complètement à côté de la plaque au niveau de l’esprit : je n’arrive pas à dépasser vingt minutes de visionnage ! Stephen Sondheim est, en ce qui me concerne, au delà du médium : c’est bien d’avantage que ce que ça a l’air d’être -et c’est donc complètement à part et très subtil à adapter.
Company (2006) est la première qui m’a confronté à son travail. La mise en scène de First et le talent (!!) des interprètes transcendent le sujet -complètement suranné !- : une claque monumentale et un autre exemple (plutôt facile, sinon confortable) de son excellence, tous azimuts.
Un article littéralement fait pour moi : j’ai essayé à plusieurs reprises d’écouter Selling England by the pound , Foxtrot, The lamb lies down on Broadway, encore récemment. Et toujours je me lasse rapidement.
Tandis que cette visite guidée me permet d’apprécier un morceau après l’autre, avec un commentaire chaleureux et enamouré : je me rends compte que je peux ainsi construire des repères qui vont baliser mes prochaines écoutes. Génail !
PS : encore un Top Ten qui va cartonner. 🙂
Merci Présence ! Ravi d’avoir tes futures impressions et retours sur tes écoutes ! 🙂
Pas certain que ce Top va cartonner tant il prend du temps… ^^
Bon…
A cette heure là, il faut que je prenne une partie de la soirée pour écouter tout ça mais c’est au dessus de mes forces : tous les morceaux font plus de 10 minutes, autant dire que c’est la mer à boire pour un amoureux des formats courts que je suis.
Mais voilà je ravise mon jugement sur ce groupe : j’écoute désormais avec plaisir les derniers albums avec Phil Collins qui n’ont probablement rien à voir avec ce que tu présentes.
Je vous laisse vous amuser entre vous et promets d’y jeter une oreille dès que…
Oh mais pas de souci, la plupart des liens ne devraient pas disparaître car officiels. Tu as tout ton temps. Mais les albums en trio ont une base qu’on peut retrouver ici. Tu parles de THE BRAZILIAN, mais des titres comme DOMINO ou HOME BY THE SEA sont du pur Genesis des années 70 à la sauce 80.
J’arrive en retard, désolé… Je viens de parcourir la liste et de lancer l’écoute des morceaux mais… je pense que ce n’est pas fait pour moi. Avec le progressif, j’ai l’impression que les morceaux n’en finissent pas de démarrer.
Ma période de Genesis de référence, c’est celle plus tardive où ils sont devenus pop et mainstream. Mon album préféré, c’est WE CAN’T DANCE, avec Jesus he kows me, I can’t dance, Hold on my heart, No son of mine…
Sorry Big C, not my cup of tea.
Hey JP my man ! Merci d’être passé ! Aucun souci de toute façon, si tu as envie de revenir, c’est fait pour ça. Mais comme je le dis : essaie donc la 9 pour commencer, ce devrait plus être dans tes goûts (et elle fait moins de cinq minutes). Si ça matche, passe à la 7 puis la 5.
Ah si, la 5, THE CARPET CRAWLERS, je la connaissais, mais chanté par Phil Collins. J’en ai trouvé une version live sur Youtube très sympa.
Il s’agit peut-être de celle de SECONDS OUT, le double live de 77 ?
Bon voilà, j’ai entamé l’écoute des titres proposés en commençant par The Musical box.
Et à mon grand étonnement, j’aime bien.
La durée ne me gêne pas du tout. J’y ai trouvé de très belles ambiances (par exemple le passage de montée d’intensité avec la flûte me plait beaucoup). Je m’attendais à plus théâtral, emphatique et grandiloquent mais ça n’a pas dépassé mon curseur.
Une belle découverte et un a priori qui se fissure.
Pour ne pas rester sur cette seule impression (et après avoir écouté le morceau 4 ou 5 fois), je me suis décidé à écouter l’album Nursery cryme en entier.
Après deux écoutes complètes, mon avis sera plus contrasté. J’aime beaucoup la face A, avec à la suite The Musical Box, le très court For absent friends et la seconde pièce de résistance de l’album que constitue The return of the giant hogweed que j’ai trouvé également réussie. La face B me convainc moins avec en clôture The fountain of Salmacis que je n’aime pas du tout. Sur ce morceau, mon curseur de grandiloquence a fini explosé. C’est trop pour moi.
Prochaine étape, les 23 minutes de Supper’s ready.
Mais bon, j’ai besoin d’une vraie préparation psychologique avant de me lancer. 🙂
En attendant, je me remets quelques morceaux de Siouxsie. 🙂
Faut que je me force à accepter l’emphase et le baroque alors que tout en moi me pousse naturellement vers l’économie de moyens.
C’est un état d’esprit à acquérir pour dompter ce type de musique.
HELLYEAH!
C’est une super nouvelle ça ! Oh oui, The Fountain of Salmacis est très théâtrale, il faut des heures et des heures avant de l’accepter. Tout n’est pas bon mais oui, j’adore Absent Friends, je l’avais mise dans mon Top 10 Phil Collins (lien dans l’article).
On est tous pareils. L’autre jour, j’ai écouté le quartet n°9 de Shostakovitch, un album de 2024 où ce quartet est couplé au n°15 : je n’ai pas du tout accroché. J’ai trouvé ça plutôt repoussant. Je retenterais forcément, mais c’est pas Mahler ou Beethoven…
La difficulté supplémentaire avec le classique, c’est que pour chaque oeuvre il faut aussi trouver l’interprétation qui convient.
Parmi les quatuors de Chostakovitch, essaie le n°8. Il est assez court et le deuxième mouvement tape à fond. Ca ne supporte pas la mollesse, faut préférer les versions très engagées avec les cordes qui grincent bien. Les versions de référence par lesquelles c’est toujours pas mal de commencer, c’est par le Quatuor Borodine.
Rien à voir avec le 15 que je conseillais avec La route mais qui est hyper déprimant (celui-là, je l’écoute par le Keller quartett en couplage avec le quintette avec clavier de Schnittke qui est tout aussi déprimant 🙂 ).
Après, Chostakovitch, c’est pas nécessairement ce que je préfère en classique. On n’est pas au royaume de la finesse. 🙂
Supper’s ready et Foxtrot :
C’est marrant comme ça part dans tous les sens sans que je puisse y trouver une impression de cohérence (ça doit l’être mais mais elle m’est inaccessible).
Ca donne tantôt des passages formidables, tantôt des moments qui suscitent mon incompréhension ou mon indifférence.
Il y a assurément quelque chose de très fort dans cette musique, même si ça me semble parfois frôler l’auto-indulgence, mais ça me passe souvent un peu au-dessus de la tête.
Ca nécessite certainement un approfondissement. Je vais réécouter l’album quelques fois avant de passer à la suite.
En tout cas, après l’écoute de Nursery cryme et de Foxrot, je peux dire sans trop m’avancer que la musique de cette période de Genesis me parle beaucoup plus que celle de Pink Floyd (en même temps, c’est pas très difficile).
@Bruno : merci encore pour les précisions.
@Zen : et bien voilà qui me fait énormément plaisir ! Je pense que ta façon de faire est très bonne, pas à pas, par album, pas la peine de se précipiter. Je comprends pour Pink Floyd : à la même époque, ce sont des albums psychédéliques et expérimentaux (Atom Heart Mother, Ummagumma, mais sa change un peu avec Meddle) tandis que Genesis a toujours cherché à faire des chansons, à avoir des mélodies, des pièces. A noter que Foxtrot est, avec le recul, l’album le plus sombre du groupe.
Pour la cohérence de Supper’s Ready, il faut peut-être voir le liant en lisant les paroles. Certaines sont marrantes en plus.
Quant aux interprétations de la musique classique, je te crois sur parole. L’oeuvre que je connais le mieux, écoutée dès l’enfance, c’est le Requiem de Mozart. Et je ne peux que l’écouter dans la version de Muti, celle que j’avais à l’époque. J’ai tenté au moins deux autres versions : c’est pas mal mais par moments il me manque intensité.
J’ai écouté pas mal de versions du Requiem de Mozart et je me suis aperçu que les interprétations que je préfère sont celles qui mettent en avant la clarté. Des versions plus aérées, sans doute moins dans le pathos, avec une pâte orchestrale moins lourde.
A cet égard, j’écoute souvent la version de Frieder Bernius avec le Barockorchester de Stuttgart.
Je vais écouter la Muti pour me faire une idée.
Meddle, j’aime plutôt bien.
C’est après que je décroche complètement avec Pink Floyd.
Dark side of the moon, Wish you were here, je n’aime pas du tout, mais vraiment pas du tout.
« A noter que Foxtrot est, avec le recul, l’album le plus sombre du groupe. »
J’ai l’impression assez paradoxale de me retrouver face à un truc à la fois dead serious mais en même temps plein d’humour, ou en tout cas plein d’esprit. Quelque chose qui porte en lui-même ses propres contradictions et qui tente de les résoudre dans sa musique. Je ne sais pas si je m’exprime clairement (sans doute pas du tout). En tout cas, c’est une musique très stimulante, à la fois dans les beautés qu’elle met en place et dans les difficultés d’appréhension qu’elle suscite..
Et puis, c’est très très très anglais, en fait. C’est peut-être bien d’ailleurs cet imaginaire qui me parle.
Je pense, mais peut-être que je me trompe, que ces deux albums (NURSERY et FOXTROT) seront au final ceux que Zen aimera le plus. Les suivants ne vont sans doute pas lui plaire car plus épurés, plus calibrés, plus contemplatifs aussi. Moins torturés et aventureux, en tout cas.
La différence entre Pink Floyd et Genesis est énorme. Pink Floyd est facile d’accès, on se laisse porter. Genesis, c’est quand même une écoute beaucoup plus exigeante.
Mon dieu j’ai fait une énorme faute de frappe au-dessus, c’est horrible.
Sinon tu as raison Zen, c’est très anglais (ça se voit aux pochettes, et l’album suivant ne déroge pas du tout, encore moins même), d’où peut-être cet humour et cet esprit qui transparaît dans les paroles et la musique elle-même. Stimulante, j’aime bien comme définition.
Personnellement mes albums préférés de Floyd sont Meddle, Dark Side of the moon et Wish You Were Here. J’ai beau avoir usé The Wall, je n’en supporte plus que quelques titres.
Tu as peut-être raison Tornado, les albums suivants sont un peu plus contemplatifs. J’attends la confrontation avec THE LAMB. Sinon, pas certain que le Floyd soit plus facile d’accès que Genesis. Question d’habitude également, de personnalité. Et pour moi c’est toujours une gageure de me faire le Saucerful of secrets ou Ummagumma.
Alors disons que Pink Floyd vise l’épure, tandis que Genesis verse à fond dans la densité. Les musiciens du Floyd n’ont aucune virtuosité technique, mais ils sont inégalable dans l’épure (chaque note en trop est évacuée pour ne garder que l’essentiel, un peu plus à chaque album). Ceux de Genesis peuvent tout jouer. Alors ils en profitent : Ils mettent la totale et ça fuse de partout.
« Alors disons que Pink Floyd vise l’épure, tandis que Genesis verse à fond dans la densité. Les musiciens du Floyd n’ont aucune virtuosité technique, mais ils sont inégalable dans l’épure (chaque note en trop est évacuée pour ne garder que l’essentiel, un peu plus à chaque album). Ceux de Genesis peuvent tout jouer. Alors ils en profitent : Ils mettent la totale et ça fuse de partout. »
En toute logique, c’est dès lors Pink Floyd que je devrais apprécier et pas Genesis…
Comme quoi, rien n’est gravé à l’avance.
L’épure de Pink Floyd, je la trouve désincarnée. J’aime bien des trucs très froids mais là je trouve ça clinique et sans vie. J’aime pas leur son, j’aime pas Gilmour. Ca ne me parle pas du tout.
On verra. 🙂
En tout cas, Cyrille et toi, par votre enthousiasme, votre érudition, votre volonté de partager ce que vous aimez, vous me donnez envie de dépasser mes a priori avec une exigence qui exclut la superficialité et les jugements rapides.
C’est un immense service que vous me rendez. Votre travail m’est précieux.
Et ton retour suffit à me remplir de joie car c’est la seule vraie récompense que j’attends \o/
Un immense merci.
Petite précision que j’avais oubliée de pointer : Lenny Bruce, dont je parlais dans la série MRS MAISEL, est également cité par Gabriel dans le titre Broadway Melody of 1974 de THE LAMB.
Tiens sinon, tant qu’on est dans les années 70, je serais preneur d’un article sur Elton John, artiste que j’ai copieusement conspué pour ses productions des années 80 et après mais dont je me doute bien que le regard que je lui porte est entaché d’une méconnaissance profonde de ses meilleurs années.
Je n’ai jamais aimé Elton John et après avoir vu le biopic à la télé, j’ai tenté d’écouter plusieurs albums. Je n’ai pas réussi à me passionner mais il y a des bonnes choses. Ce qui est sûr c’est que pour le moment je trouve l’album MADMAN ACCROSS THE WATER très réussi et facile d’accès. C’est une de mes tâches de ma longue to do list : réécouter ou écouter de vieux disques d’Elton John.
GOODBYE YELLOW BRICK ROAD : Immense album. À ranger à côté d’un THE MAN WHO SOLD THE WORLD, par exemple. Globalement, les dix premiers albums sont très bien. L’association Elton John/Bernie Taupin est une des grandes réussites de l’histoire du rock.
On peut quand même dresser un parallèle très sérieux entre Elton John et Billy Joel : Deux excellents compositeurs (Billy Joel étant, en plus, un excellent auteur, alors qu’Elton John a besoin de son binome), deux pianistes très créatifs qui mettent leur instrument en avant. Tout ça dans la même période. Peut-être plus de la pop que du rock, même si certains titres sont très rock. C’est l’école des Beatles, passée par le prisme de l’Amérique (Joel est new-yorkais mais fait un sérieux crochet par Los Angeles dans la première moitié des 70’s, parce que c’est alors « the place to be ». Elton John est anglais mais il fait exactement pareil : Direction le Troubadour sur Sunset Bd pour lancer sa carrière.