Black Hammer tome 1, par Jeff Lemire & Dean Ormston
Article de : TORNADO
VO : Dark Horse
VF : Urban Comics
Première publication le 19/04/18 – MAJ le 21/04/54
Cet article portera sur le premier tome de la série Black Hammer, réalisée par le scénariste Jeff Lemire et le dessinateur Dean Ormston (avec une mise en couleur du grand Dave Stewart). Il regroupe les six premiers épisodes publiés initialement entre 2016 et 2017.
Le recueil VF publié par Urban Comics offre une quarantaine de pages de bonus avec la postface de Jeff Lemire, les croquis et les recherches préliminaires effectuées par les auteurs, ainsi que les couvertures alternatives.
A noter que ce premier tome a reçu le prix Eisner 2017 de la meilleure nouvelle série indépendante.
C’est l’histoire de six anciens super-héros de « Spiral City », une ville imaginaire de notre monde, dans l’esprit initial des villes de l’univers partagé DC Comics (comme Métropolis ou Gotham City). Ces six protagonistes ont été déportés mystérieusement dans une autre dimension, et demeurent prisonniers d’une petite bourgade des Etats-Unis. Là, ils vivent dans une ferme telle une véritable famille recomposée et dysfonctionnelle, obligés de vieillir ensemble sans aucune possibilité de revenir dans leur univers originel. Le seul qui a tenté cette expérience, c’est Black Hammer, et cela lui a coûté la vie…
Si certains d’entre eux ont gardé leurs anciens pouvoirs, d’autres les ont vus s’altérer. Tel est le cas de Gail, prisonnière, malgré ses cinquante ans, du corps de son avatar, une petite fille de 11 ans.
Alors qu’Abraham Ezekiel Slam et Mark Markz le martien se sont habitués à leur nouvelle existence paisible (vivant comme les autres habitants du coin, en dissimulant leur ancienne nature super-héroïque), ce n’est pas le cas de leurs compagnons, qui espèrent encore trouver un moyen d’ouvrir les portes dimensionnelle qui leur assureraient un retour sur terre…
Portés par un pitch très intéressant, les premiers épisodes de cette nouvelle série super-héroïque séduisent d’emblée par leur atmosphère postmoderne et intemporelle au décorum rétro-futuriste et aux accents art-déco. Le style rugueux et réaliste du dessinateur, qui renonce ici à tout artifice esthétisant, assure l’immersion dans un récit mature et mélancolique, qui n’est pas sans rappeler certaines créations parmi les plus réussies du genre super-héroïque réservé aux adultes, avec un petit quelque chose de l’univers développé par Mike Mignola autour du BPRD.
Dès le départ, les clins d’œil appuyés aux super-héros de l’âge d’or ou de l’âge d’argent des comics de super-héros dénotent une réelle volonté de la part des auteurs de développer une forme d’hommage à certaines icônes classiques. Ainsi, les origines d’Abe Slam évoquent celles de Captain America, tandis que celles de Golden Gail sont un remake des origines de Shazam, à la différence qu’ici le principe est inversé, puisque Gail devient une petite fille lorsqu’elle se transforme en super-héroïne. Le martien Mark Markz est bien évidemment une déclinaison de Jon Jonz, le Martian Manhunter de la JLA. Quant au Colonel Weird, au robot Talkie Walkie (un robot-femelle) et à la sorcière Dragonfly, ils lorgnent plutôt du côté des EC Comics des années 50. Autant de références consommées qui démontrent que nous sommes ici dans un récit postmoderne tourné sur l’hommage au genre super-héroïque et aux comics de l’âge d’or du medium, avant l’arrivée du Comics Code Autorithy.
Cependant, la ressemblance avec les comics mainstream s’arrête là, car « Black Hammer est une série tournée vers le réalisme (si tant-est qu’une histoire de science-fiction avec des êtres dotés de superpouvoirs puisse être qualifiée de « réaliste ») et la question de l’intégration sociale. En bref, le matériel super-héroïque n’est ici qu’un vernis derrière lequel les auteurs développent une toile de fond réflexive, en se focalisant avant tout sur l’aspect relationnel des personnages et sur leur interaction avec leur entourage naturaliste. Où quand des êtres exceptionnels promis à un destin exceptionnel se retrouvent du jour au lendemain oubliés du public et malencontreusement réduits à se fondre dans la masse, comme un retour forcé vers une vie ordinaire, ici assimilée à une forme de prison morne et dépressive. C’est ainsi que nos super-héros doivent survivre en apprenant à renoncer à ce qu’ils furent, et par extension à la pratique de leurs dons, afin de vivre dans un monde commun. Étrangement, les auteurs insèrent ici la métaphore en inversant le processus habituel, puisque les héros sont tirés de leur monde super-héroïque pour être amenés dans un monde réaliste, ce qui est plutôt contraire à ce genre de récit.
C’est dire si l’on tient là une série moderne et adulte, dans la lignée des créations indépendantes d’Alan Moore (on pense évidemment à Watchmen aussi), ou des séries d’auteurs comme Astro City .
Par ailleurs, on peut noter quelques ressemblances de ton avec certaines séries de creator-owned n’ayant rien avoir avec les super-héros, telle Harrow County, dans le sens où les auteurs nous emmènent dans une Amérique profonde semblant rester prisonnière du temps. Comme si les comics américains opéraient ces dernières années une forme de mutation, où les époques se confondraient afin d’illustrer une Amérique mythologique, proche de ses sources, et profondément ancrée dans une grande crise économique l’ayant manifestement marquée au fer rouge de manière pérenne.
Tous ces éléments hétéroclites réunis de façon cohérente assurent la qualité de cette création super-héroïque à la fois référentielle et atypique, dont le traitement extrêmement soigné fait honneur à une toile de fond passionnante qui n’est encore, avec ce premier tome, qu’au début de son développement.
Toutefois, le lecteur peut refermer ce premier tome avec une légère sensation consensuelle, comme si ces six premiers épisodes gardaient un arrière-goût de déjà vu. Certes, on s’est rapidement attaché à cette nouvelle famille dysfonctionnelle qui n’a de super-héroïque que son passé mythique aux allures de spectacle suranné et factice. Mais, en l’état, l’ensemble demeure encore très inachevé et, en définitive, il ne se passe pas encore grand chose.
En bref, une belle entreprise de retour aux sources du comic-book, sur un mode postmoderne mature et adulte, avec, tout de même, un développement du récit qui reste pour l’instant en surface.
Je ne sais comment le dire, mais je me rends compte au final que j’ai réussi à mettre en avant les qualités de ce premier tome, mais pas les défauts. Et pourtant, en refermant le livre, je n’étais pas complètement enthousiaste avec, en arrière-goût, la sensation que tout ceci était un peu consensuel et sentait un peu le déjà vu……
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Une jeune femme qui se sent prisonnière de son destin dans une Amérique pétrifiée dans le temps ? L’occasion est trop belle d’écouter le magnifique Young Bride de Midlake !
Quand au fait qu’une œuvre doit se suffire à elle-même, je ne crois pas (voir l’intertextualité par exemple).
Et encore moins quelque chose comme Black Hammer, qui est une BD ultra-référencée. Que quelqu’un qui n’a jamais lu de bédé américaine mainstream puisse la lire, je veux bien, mais Lemire a écrit cette série, et son univers partagé tend aussi vers cela, en ayant en tête ce qu’on y trouve. Il n’y a pas de hasard.
Ce qui me gêne dans ton discours, c’est qu’en gros tu dis qu’un lecteur lambda qui lit des BD sans faire un boulot de recherche sur l’histoire de la BD, il n’a qu’à fermer sa gueule car il n’est pas assez érudit pour que son avis vaille quelque chose ?
J’ai toujours détesté les pseudo-érudits en musique qui me regardaient de haut parce que j’aimais tel ou tel groupe et que pour eux c’était inspiré de machin ou pompé sur truc, ou pas assez rock attitude ou ceci et cela…et que j’y connaissais rien donc j’avais des goûts de chiottes.
C’est pourtant toi qui disait qu’il n’y a pas de gens plus ou moins légitimes pour donner leurs avis non ? La critique est-elle réservée à une élite intellectuelle parce que si on ne connait pas l’editor in chief alors on va forcément dire de la merde sur la qualité du scénar ou du dessin ?
Ok ça peut enrichir les arguments de tout savoir, mais en théorie même sans connaître le nom de l’auteur, on peut donner un avis sur un film ou une BD et critiquer les techniques de narration la présence ou absence de clichés, etc.
Mais tu as entièrement raison, Slavoj Žižek a même critiqué des films qu’il n’avait pas vus.
Cela dit je ne dis rien de ce que tu me prêtes, tu mesinterpréte mes propos, et pour en revenir à la légitimité elle s’acquière au travers d’arguments, et sûrement pas au travers d’invectives ad hominem.
Mais merci d’avoir demandé.
Tu as quand même dit que ça te paraissait la moindre des choses quand on critique de connaître l’importance de l’editor ou le contexte d’époque. Donc on pourrait penser que tu dis qu’il faut être super informé pour avoir le droit d’ouvrir sa gueule. Non ?
Critiquer un truc sans l’avoir vu…euh…ça va un peu loin. Mais techniquement ne pas savoir si c’est Dupont ou Durand qui a dessiné ou scénarisé, ça n’empêche pas de critiquer le résultat.
Mais tu as raison sur le fait que si on invectives, mieux vaut connaître son sujet pour ne pas reprocher n’importe quoi à n’importe qui. Mais qui a invectivé qui là ?
Ouvrir sa gueule, non je ne crois pas que ça fasse partie de mon vocabulaire.
Mais je crois en effet que connaitre le fonctionnement de ce dont on parle est un plus (ça évite par exemple de traduire « editor » par éditeur, puisque le sens commun en fait plutôt un « publisher »).
Je crois que c’est ici où j’avais commenté l’idée qu’on se faisait des pulp magazines.
Que l’on sache ou pas ce qu’étaient les pulps n’a pas vraiment d’importance ; sauf à partir du moment où on en parle. Reste que chacun fera comme bon lui semble. Mes commentaires ne visent pas à donner une feuille de route, mais à m’exprimer sur un sujet -la BD- qui me tient à cœur et qui m’intéresse. ne pas être d’accord avec moi, n’a aucune importance. Mais peut-être peut rester poli, et lire ce que les gens écrivent et ne pas partir au car de tour en surinterprétant.
Où dans mes commentaires ai-je dit que Moore n’avait pas écrit Watchmen ?
Où ai-je dit qu’il fallait fermer sa gueule ?
Tu n’as pas dit qu’on devait la fermer mais bon…dire poliment qu’un truc que j’ignorais (je l’avoue) est la moindre des choses pour faire une critique, ben c’est un peu comme dire qu’on ferait mieux de faire autre chose.
Alors que bon hein…on fait ça en amateurs, on n’est pas payés, et j’ai lu ici des critiques plus constructives que certains professionnels payés pour ça.
Après on n’est pas parfaits mais y’a des façons de dire les choses. Du genre « les mecs vous n’avez pas parlé de ça » au lieu de « les mecs, vous n’avez pas parlé de ça. C’est pourtant la moindre des choses quand on se prétend critique »
Tu n’es pas étouffé par la modestie en tous cas.
La modestie, mais il n’est pas question de modestie, j’apporte des arguments, et je prête le flan à la critique, relis les derniers commentaires, un certains nombre me concerne.
Non pas pour réfuter ce que je dis, mais pour faire le « procès » de la manière dont c’est dit. Avec un profil de qui je serais.
Une interprétation qui n’a rien à voir avec ma démarche, ni avec moi.
Relis encore, j’ai cité l’editor en passant, et on m’a vertement renvoyé dans mes buts en me disant que l’editor n’avait aucune importance. J’insiste sur vertement !
J’ai donc entrepris d’expliquer, puisque visiblement le poste n’était pas si bien connu que ça, en quoi consistait son travail. Rien de plus.
Je te trouve condescendant et d’ailleurs c’est pas la première fois que je le dis. Tu sembles souvent venir pour nous éclairer de ton érudition. On veut bien entendre qu’on a zappé un truc ou qu’on se trompe mais pas sur un ton hautain du mec qui vient évaluer ses élèves ignares.
Tu te méprends complétement sur mes propos et mes intentions.
Je ne peux que conseiller la lecture des articles du site d’Artemus Dada qui donnent une image très différente de cet amoureux des comics, notre passion commune comme le rappelle Bruce.
http://artemusdada.blogspot.fr/
A propos de l’importance de l’Editor dans les comics, je suis d’accord avec Artemus. Il y a plein d’exemples où l’editor influence fortement le contenu de l’histoire. Pas la façon dont c’est raconté, mais les personnages mis en scène ou la direction générale de l’histoire.
Par exemple, sur la saga du Phénix Noir, Shooter a pesé pour changer le scénario.
Et le démariage de Spidey et MJ, il a été écrit par Straz mais c’est Joe Q qui le souhaitait ardemment…
Du coup, effectivement, lorsqu’on se lance dans l’écriture d’articles critiques, ça fait partie des données qu’il est intéressant d’avoir pour construire son jugement. Ce n’est pas obligatoire, on peut écrire des critiques sous d’autres angles, d’autres façons… mais cela est parfois utile et éclairant…
Bon… J’ai eu beau préciser que je ne parlais pas méchamment, mettre des smiley et dire que je parlais au 2nd degré à la Jean-pierre Coffe, ça n’aura pas suffit. Qui plus-est, Artemus en rajoute une couche en parlant de l’éditor et en me prenant pour quelqu’un qui n’y comprend rien. J’adore.
Bon ben fallait pas : « Dire que ça n’a pas d’importance c’est ne pas connaître comment fonctionne les maisons d’édition US (et le franco-belge) ». Désolé, je pense sincèrement que c’est un argument inepte. C’est l’auteur qui fait la qualité d’une oeuvre. L’editor permet à l’oeuvre de bien se faire ou pas. Il ne l’écrit pas (sauf quand c’est réellement le cas), ne la dessine pas (idem). J’ai trop entendu dire que telle oeuvre était super non pas parce que c’était Moore, Miller, Morrison ou Tartempion, mais parce que c’était Stan machin, Bill bidule ou Joe chouette à la barre. Et ça c’est assez exaspérant comme point de vue. ce ne serait encore pas trop grave, si ce n’était pas dit avec un ton aussi catégorique en me donnant l’impression que je suis un gland ignare. Sur ce dernier point, je ne suis pas d’accord. Et en passant, tout a commencé comme ça avec mes arguments soi-disant « pas des plus pertinents ». Je suis un mec cooool. Avoir tort ne me dérange pas. Mais là, non. Ce n’est pas du tout convainquant.
Ne le prend pas mal, tu étais tout simplement au mauvais endroit et au mauvais moment, je crois que ça arrive par ici.
Bien sûr que c’est l’auteur qui fait de l’œuvre ce qu’elle est, qui a dit le contraire ? Pas moi.
@JP : Ce n’est pas avec l’exemple de la Saga du Phenix noir que tu risques de me faire changer d’avis ! 😉
(pour ceux qui ne suivent pas : Je trouve ça très mauvais, avec ou sans le changement final imposé par les editors !!!) 🙂
@Artemus :
Je ne suis pas un mauvais bougre. Lorsque j’ai vu que tu venais déposer un post, je me suis dit : « Tiens, cool, c’est Artemus », entendu que j’apprécie beaucoup tes retours en temps normal.
C’est effectivement ici que tu étais venu dire que j’avais tort avec mon article qui traitait des pulps (il faut toujours que ça tombe sur moi…). Hors, si tu t’en souviens bien, ce jour là je me suis excusé en te disant que tu avais raison, et que j’avais tort.
Aujourd’hui, ce n’est pas la même chose car, non seulement je trouve que ce que tu avances n’est pas convainquant, mais en plus je trouve que tu y mets une forme qui n’est pas très agréable. D’autres sont venus ici avec cette même approche et j’ai eu la même réaction épidermique. Et encore, aujourd’hui j’ai essayé d’être rigolo, mais manifestement je n’en ai pas le talent (d’être rigolo, entre autre).
Lorsque tu écris « Citer Astro City ou même Watchmen, n’est pas des plus pertinent », tu te mets au dessus et tu me mets en dessous. Il est donc tout à fait normal que je réagisse mal. Je n’ai rien dis la dernière fois lorsque tu as dit que je n’y connaissais rien aux pulps parce que, ma foi, même si déjà ce n’était pas très cavalier, c’était la vérité. Mais là, non. C’est un sujet (la valeur artistique d’une oeuvre) que je maitrise. C’est mon métier, tout simplement. En vrai. En dehors du blog. Professionnellement parlant j’entends.
Maintenant ça m’embête, parce que je suis une personne bienveillante, que je pense que tu l’es aussi, et que, vraiment, j’apprécie ta compagnie aussi virtuelle qu’elle soit en temps normal. Et j’ai envie que ça continue. Alors disons que je veux repartir de zéro. Et j’espère que tu seras partant aussi 🙂
Lorsque je dis que Watchmen, ou Astro City, n’est pas des plus pertinent je disais pertinent par rapport à Black Hammer, que dans ta critique tu mets sur le même plan que donc, Watchmen et Astro City. Il n’y a rien de personnel là-dedans, juste une analyse différente de la tienne.
Est- ce que cela fait de mon point de vue, un meilleur point de vue, certes non !
On ne se connaît pas, mais si c’était le cas tu saurais je suis un farouche partisan de la subjectivité, niant qu’on puisse être objectif lorsqu’il qu’il s’agit de jugement de valeur, d’appréciation. Quand bien même les arguments seraient bétons. Ce qui fait que sur le plan dialectique ton avis vaut le mien.
Bien entendu, en mon for intérieur je pense avoir raison.
Tu n’es pas convaincu, qu’a cela ne tienne, je le suis pour deux (smiley).
@ Presence (message de 22 h 21 min), hum merci pour le lien, mais je me demande si ta défense en ma faveur ne fait pas de moi un plus grand méchant loup ?! Au point que justement tu aies besoin de le faire.
Blague à part, merci.
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Sinon j’ai eu justement la visite d’un blogueur sur mon blog, dont le sien de blog s’intitule « Les BD de Présence », il y a un lien avec toi ?)
Moi ! Moi je veux bien une tisane Bruce ! En ce moment je sais pas ce que j’ai mais..j’ai du mal à trouver le sommeil…Eh ! moi je reviens après très longtemps et je trouve que ça se fight vite…Ouais on aime tous la même chose c’est pour ça qu’on est là (pas la baston je veux dire…la BD ! ) ignare ou érudit moi j’aime tout le monde ! (surtout les ignares ah je m’aime !) Bon je vais me coucher je me lève demain…Ah merde la tisane…
C’est d’accord. Mais à mon tour de préciser une méprise : Je n’ai jamais écrit que Black Hammer était à mettre sur le même plan que W et AC. Au contraire, il m’a semblé dire au final que cela sentait la redite un peu consensuelle. Simplement, c’est dans la lignée d’une certaine catégorie de comics auxquels ils appartiennent. Je ne pensais pas que l’on pinaillerait sur ce point.
Quant à ma verte réaction, elle est motivée d’une part par une manière d’écrire qui m’a donné l’impression de devoir rendre des comptes, et d’autre part parce que ces derniers temps, cet argument qui voudrait que l’editor soit un auteur à égalité avec le scénariste revient bien trop souvent, avec une manière de le dire qui me donne l’impression qu’il y a une certaine catégorie de personnes qui « relaient » un courant de pensée parce qu’en ce moment ça fait bien de le relayer. Alors je ne sais pas si je suis un punk, mais cette sensation me file systématiquement les abeilles. Et désolé, sincèrement, si je te prête des intentions qui sont fausses. Chose qui peut parfois arriver sur internet.
Toujours est-il que je suis contre ce courant de pensée qui voudrait donner à l’editor un crédit aussi important. Il est certain qu’il influence la direction d’une oeuvre. Il lui permet de voir le jour sous telle ou telle forme et avec telle ou telle orientation. Mais, non, il n’en dicte certainement pas la valeur artistique finale, qui incombe aux artistes. C’est un peu comme si dans l’histoire de l’art tu incombais le talent de Jackson Pollock ou des autres grands artistes américains de la 2nde moitié du XX° siècle à Peggy Guggenheim parce qu’elle a été le mécène de tout ce petit monde. Car bien qu’elle ait été la plus grande dénicheuse de talents de son temps, celle qui la exposés, qui les a fait connaitre et a coordonné leur ascension, ce n’est pas elle qui a fait les oeuvres.
Je ne sais pas d’où sort ce courant de pensée qui voudrait faire de l’editor quelque chose que tu n’admets pas, mais en ce qui me concerne, mes propos à ce sujet découlent de mon travail (amateur) que j’effectue, pour le plaisir, sur la bédé américaine (voire anglaise).
Que tu ne veuille pas pas voir cet argument, eh bien je ne suis pas comptable de ce que tu peux lire ou entendre ailleurs. Et je vois mal en quoi je devrais être traité sur un ton -m’a-t-il semblé- méprisant de docteurs ès comics, de fanboy, ou de je ne sais quoi, simplement parce mes idées ne sont pas les tiennes.
Reste que tu fais de Watchmem le maître-étalon d’un genre je cites : »Ce type de comics de super-héros à contre-sens (adulte, baroque, satyrique) est devenu un genre différent, ou tout au moins en marge de celui du super-héros classique. Watchmen, en ce sens, en constitue bel et bien l’essence, en même temps que le maître-étalon. » Certes, et non je ne pinaille pas je m’instruit en discutant avec toi, et en confrontant mon point de vue au tien.
Cela dit, le recueil dont tu viens de parler contient les 6 premiers numéros de la série Black Hammer, soit la moitié de la totalité de Watchmen ; on peut donc -sans trop se tromper- avancer que vu ses 6 premiers numéros, la série de Lemire ne joue pas sur le même terrain « méta » que Watchmen. Mais bien entendu tu peux avoir un autre point de vue que le mien, et je suis à peu près sûr qu’il peuvent cohabiter.
Pour en revenir à Jakson Pollock, je me demande d’ailleurs si on ne se connait pas, car Pollock est un artiste que j’aime beaucoup (et Duchamp aussi), un mécène n’est pas un editor.
Toutefois dans le cas de Black Hammer, c’est Jeff Lemire qui est venu voir Dark Horse avec ce projet, et le leur à pitché, et que s’il en est le grand manitou il a aussi des editors (il suffit de lire les crédits), mais dont le travail doit surtout être de la coordination.
Mais je le redis, je n’ai jamais dit que l’editor faisait une œuvre, mais de mon point de vue il oriente, dans le cas des univers partagés comme MARVEL, DC ou encore valiant, tel ou tel auteur, qu’il recrute.
Ce sont des employés, parfois de luxe, parfois des vedettes du milieu, et certains y font plus la pluie et le beau temps que d’autres, mais ils obéissent -aussi- aux directives. On peut par exemple lire les propos de Grant Morrison à ce sujet, sur Marvel, maison d’édition qui l’a débauché à grand frais de chez la Distingué Concurence, ou voir comment a été traitée sa serie Marvel Boy.
Bref pour en terminé avec mon pesum, lorsque je discute avec quelqu’un je désingularise toujours, je parle de ses idée, pas de l’individu, et je ne damnde jamais de compte à qui que ce soit. Mais visiteur quasi quotidien du site, je me permets parfois d’y confronter mes idées, sans chercher l’affrontement.
Qu’on se le dise (smiley) !!!
@artemus : C’est bizarre qu’on se méprenne à chaque fois quand même. Y’a un truc assez cavalier comme dit Tornado dans ta façon de venir exposer un truc. Mais bon comme à chaque fois, on va dire qu’on se comprend mal et que si on se connaissait dans la vraie vie, on saurait peut être davantage à quoi s’attendre (comme le dit encore Tornado, il manque le son et l’image sur le net, et une phrase directe peut être perçue comme brutale selon notre humeur)
Et Présence est bien le même Présence que « les BD de Présence » ^^ L’un de nous l’a chopé en flag sur un autre site à parler de l’ouverture d’un blog à lui. Il écrit comme il respire donc il lui faut de la place pour publier^^
Tu remarquera que tes propos font de moi le « méchant », mais si tu relis les commentaires que j’ai laissés il n’y en a aucun qui attaque qui que ce soit. Je ne peux pas en dire autant.
Si dire que les editor sont des gens puissants, qui orientent -parfois- de façon radicale une histoire, et qu’ils ont un part -parfois- importante dans le résultat final, et parce que cette idée n’est pas en odeur de sainteté, je dois me voir insulté, je trouve cela en effet très cavalier.
Surtout que je crois que tu reconnait que tu ne connaissait pas leur travail, pas plus que l’ampleur de leur pouvoir ; donc finalement j’ai apporté du nouveau de ce côté-là. Appuyé par d’autres personnes qui ont validé mes dires, sans que je ne les achète, c’est plutôt un bilan positif, non ?!
Merci de confirmer pour Presence, je vais aller lire tout ça.
Hasta aleykum les aminches !!!
Oui j’ai dis que je reconnaissais ne pas connaître l’importance de l’editor. Et je n’ai jamais dit que tu ne donnais aucune info pertinente. C’est juste la façon de dire les choses.
Je ne cherche pas à dire que tu es le méchant, là c’est toi qui te sent attaqué sans raison. J’ai même dit que selon notre humeur, on peut prendre une phrase directe pour une remarque brutale (sous-entendu que c’était pas ton intentions…donc où est-ce que je dis que t’es un méchant ?)
Je remarque juste que souvent tes interventions « semblent » un brin brutales avec des remarques comme « c’est la moindre des choses de savoir ceci ou cela »
Bref…je ne pense pas que tu sois méchant mais j’ai souvent la sensation, à tort ou non, que tu as un ton condescendant. Un discours apparemment poli mais qui trahit une sorte de sentiment de supériorité parce que tu sais effectivement des choses pointues mais tu nous les lances comme si on était de mauvais élèves de ne pas les connaître et d’avoir osé parler quand même.
Mais encore une fois, je dis bien que c’est aussi mon ressenti. Je peux me tromper, je n’essaie pas de rejeter la faute sur toi. C’est peut être aussi que j’ai connu des gens condescendants très méprisants et que ça influe sur ma perception et que c’est moi le parano.
Allez, passons à autre chose à présent. Je m’excuse si tu as été vexé avec le « docteurs es comics » et le « fanboy ». Je ne voulais pas t’insulter. Certainement pas. Je parlais d’un sentiment général et ce n’était pas « Artemus le fanboy » mais un sentiment que je peux avoir dans certaines discussions où certaines personnes, parce qu’elles connaissent l’envers du décor, peuvent me prendre de haut, ou m’en donner l’impression. C’était une généralité. Je pensais avoir été clair mais une fois n’est pas coutume, j’ai sans doute été maladroit et un peu bourrin.
Ton dernier post me donne la sensation d’être très bien équilibré pour une discussion ouverte, et c’est bien mieux de commencer la journée comme ça. 🙂
Deal ! [-_ô]
Totalement obnubilé par les références comics, je n’avais même pas pensé à la fin de l’enfance, qui m’apparaît maintenant comme une évidence, après t’avoir lu. C’est tout à fait ça : l’illusion de la toute-puissance est tombée. Comme tu l’indiques, effectivement les personnages tâtonnent pour trouver un après dans le tome 2. Merci beaucoup pour cet éclairage pénétrant.
Merci Tornado pour cet article car je ne connaissais pas du tout cette bd. J’aime beaucoup les scans, j’ai beaucoup pensé à Mignola en les voyant. Le pitch est super, mais je comprends que cela ne reste pas un must have. Comme je suis en manque cruel de références à Weird Fiction et autres Hammer des années 50, je vais faire l’impasse et tenter de me trouver ces vieilles bds plutôt… Et je ne parle même pas des références aux super-héros, qu’à mon stade j’ai décidé d’abandonner totalement (je ne saurai jamais lire autant de comics de super des temps passés) mais vous êtes là pour ça, ma culture !
D’ailleurs vous êtes déchaînés ! Plus de 100 commentaires, que je n’ai pas encore lus, mais qui citent tout de même Derrida, on est bien dans la culture tout court. Cela risque d’être assez passionnant.
Sinon bel article, très limpide et fluide, et cultivé ! 😉
La BO : j’avais dû écouter cet album mais il ne m’avait pas fait forte impression. Il fait partie de ces groupes un peu mous très à la mode depuis quelques années, comme Grizzly Bear par exemple. Un neo-folk qui ne m’intéresse pas trop.
Et le Hawkeye de Lemire ça donne quoi ? Le duo Clint/Kate a sa série depuis quelques temps mais pour moi c’est super flou. Il y a différents runs ? Tout se suit ou on peut plonger dedans au milieu ? Le changement d’auteur est-il un point d’entrée ou une suite directe de la série de Fraction (qui divise les foules) ? Et quid de la nouvelle série de Kelly Thompson ?
Non.. Fraction a fait une série sur le duo.
La série de Lemire est aussi sur le duo.
Celle de Thomson est sur Kate.
Les 3 séries sont biens… avec des ambiances differentes.
Fraction c est un peu une série indé.. mais proche de son approche sur Iron Fist… J ai jamais trop lu d avis contre.. c est la moins divisé des 3 séries.
Lemire… c est assez etrange…. un peu comme s il avait éssayé de faire une série hybride entre ses creators de l epoque et une série superheros.. elle m a parfois perdue mais reste sympa.
Thompson c est peut etre un plus Girlie mais il y a toujours une approche mix indé/superheros comme fraction et lemire. Il y a des arcs plus ou moins bons.. tantôt vraiment bien mais au moins un qui est soporifique.
Moi j aime bien les 3 séries mais je trouve que celle de fraction est nettement au dessus.
sur ce coup je pense que l’apport de Aja n’est pas étranger à la qualité de la série.
Fraction n’y est pas étranger non plus. Son parti pris narratif est intéressant. Faire une sorte de film indé US avec un superheros.. ca marche pas mal.
Il peut faire de bons trucs.
Ses Iron Fists sont bons (Brubaker y est aussi mais plus en retrait) comme ses hawkeye.
Et j aime bien Casanova, ses defenders ..
Ses Thor ne sont pas le désastre présentés à mon avis. Il sont plutôt bien.
« J ai jamais trop lu d avis contre.. c est la moins divisé des 3 séries »
J’ai cru comprendre que ce run n’avait pas emballé Tornado, et je n’ai pas accroché non plus (alors que pourtant j’aime bien l’Iron Fist de ce duo), tout comme Bruce.
Dans mon cas c’est probablement à cause de l’aspect « poseur/frimeur » (typique de Fraction) et de ce côté pseudo-indé, bien pratique pour s’attirer les faveurs de la critique et des lecteurs ne lisant pas habituellement les séries des big two.
J’ai largement préféré le run de McCann et David Lopez.
Ah oui, ce Hawkeye….
C’est brillant sur la mise en forme avec plein d’idées qui rappellent pourquoi le Fraction peut intéresser un éditeur.
C’est pourtant fantastiquement creux, démonstratif et prétentieux.
Quand à sa meuf, son écriture sur Bitch Planet est aussi insupportable. Qui se ressemble…
J aime aussi la série de Mccann mais toutes les séries dont on parle en sont assez eloignées.. Elles sont toutes dans un style « indé ». Si une série devait se rapprocher de la serie de mccann c est Mockingbird (en plus girlie)
Incroyable, mais vrai : je n’ai pas lu les épisodes d’Hawkeye écrits par Jeff Lemire. Je ne peux donc pas t’apporter d’information sur le sujet. Je n’ai pas non plus la série de Kelly Thompson.
ta question est marrante parce que c’est un vrai cas d’école de ce que propose Marvel actuellement…
Hawkeye de Fraction (dispo en deux intégrales) a vraiment intéressé les foules, c’est auto-contenu super bien mis en images en mode Mazzuchelli. malgré tout il faut une certaine culture Marvel puisque l’auteur se moque énormément de manière post-moderne du background absurde du héros.
Lemire et depuis Dekonnynck en font des suite thématiques, qui ne parviennent plus du tout à faire le buzz jusqu’à susciter les questionnements à base de « tiens ça existe encore? » ou « quel est le rapport, c’est pareil ou différent? »
Sur le papier, je ne crois pas que cela soit différent. si on aime la première série, on peut tout à fait prolonger ou bien en profiter pour arrêter.
Prendre en route est sans doute l’option la moins répandue, mais c’est en essayant qu’on obtient ce genre de réponse.
moi j’aime pas trop Lemire donc je me suis arrêté mais les échos tout en étant plus faibles restaient bons malgré tout…
Dekonnynck ? Euh…et Kelly Thompson là dedans ?^^
En effet j’ai bien pensé un truc du style « tiens ça existe encore ? et c’est quoi le rapport ? » ^^
Quand je disais « prendre en route » c’était genre « commencer par la série de Lemire ». Sauf si c’est une suite directe. Comme on prendrait « en route » Spider-man en lisant le run de JMS.
Bon en tous cas merci de vos réponses, ça m’éclaire un peu. Je sais toujours pas si je vais tenter la lecture mais je suis moins dans le cirage.
Je pense que chaque run est assez différend pour être pris séparément.
Apres tout part quand même du run de Fraction.
voilà ce que je voulais dire, mais en mieux et plus concis… 🙂
En fait je me suis toujours désintéressé du personnage de Hawkeye. Mais j’aime bien le look de cette nouvelle Hawkette ^^ Je sais, c’est peu, mais ça me donne envie de tester la nouvelle série. Et j’aime bien le dessin de Leonardo Romero, et j’ai plus de mal avec celui de Aja. C’est proche mais Aja ça fait très simpliste.
Leonardo Romero ça me fait penser à un vieux style comme celui de Marcos Martin. Mais j’ai aucune idée des talents de scénariste de Kelly Thompson.
Effectivement, j’ai cordialement détesté le run de Fraction. Le 2nd degré et l’anti-histoire n’a pas fonctionné du tout avec moi et ça m’est très vite tombé des mains. Dommage, j’aime bien Aja et je peux même dire que je ne déteste pas Fraction car j’aime beaucoup son run entier sur Iron man.
@Cyrille : Effectivement (aussi), Midlake a tourné un moment sur mon I-pod avec Grizzly Bear, Andy Shauf, Mazzy Star, Cigarette After Sex et TimberTimbre. Bon, moi je ne dirais pas « mou », mais plutôt « cool ». Je ne juge pas la qualité d’une musique à sa vitesse ou à son punch. Les deux sont biengs. 🙂
Je vois que le Hawkeye de Fraction/Aja suscite des réactions contrastées…
C’est normal, car Fraction, il divise !
(bon, je retourne préparer le prochain FR, moi…)
J’ai fini le volume 2 hier en BO . Je lis enfin du grand Lemire, ça fait plaisir. L’histoire est passionnante ! Foncez !!!
Bon j’ai terminé le tome 4 qui est sensé offrir une fin à la série mais qui échoue sur un « Fin du 1° cycle ». Certes, on pourrait éventuellement s’arrêter là, mais on sent bien que Lemire fait quand tout ce qu’il faut pour faire durer la sauce tant qu’elle pourra durer en espérant manifestement créer son Mignolaverse à lui (avec un maximum de séries dérivées dès que c’est possible). C’est son droit mais personnellement ça me refroidi, car je n’ai aucune envie de me plonger dans un nouvel univers partagé.
Pour en revenir à ce 4° tome, j’ai trouvé ça pas mal du tout mais…
J’ai lu le commentaire de Présence sur la zone (5 étoiles) et je suis d’accord avec sur le fond (la qualité et la profondeur du méta-commentaire, comme quoi Artemus n’avait pas raison mais bon, il n’est pas là pour se défendre (et tant mieux au final)). C’est sur la forme que je ne serais pas aussi dithyrambique. Je ne parlerais pas de la mise en image, parfaite de bout en bout, mais plutôt sur le travail de Lemire : Les quatre épisodes qui marquent le dénouement de l’histoire (les quatre derniers) peuvent quasiment se résumer à un long dialogue entre les personnages principaux. Je dois dire qu’au bout d’un moment j’ai trouvé que c’était un peu exagéré. Alors c’est bien fait, les dialogues sont excellents mais quand même, autant de planches de parlottes pour un récit de ce genre, non, là franchement ça dénote un manque de talent parce qu’au bout du compte j’en suis ressorti avec un drôle d’arrière-goût, comme si on m’avait fait miroiter une grande saga, alors que je n’avais lu au final qu’un roman-photo un peu figé avec des effets spéciaux derrière des personnages entrain de dialoguer…
Je suis très indécis sur la suite (à savoir si je vais me décider à continuer ou au contraire à m’arrêter là en refourguant le tout au bas à soldes). C’est dommage car sur le fond la série à TOUT pour me plaire.
Si quelqu’un l’a lu et à un avis différent, je suis preneur.
La mise en image, parfaite de bout en bout : j’en déduis que tu as apprécié les dessins de Rich Tomaso, pourtant très particuliers ?
Si la phase 2 annoncée par Lemire voit le jour, il est vraisemblable que je la lise, parce que Jeff Lemire est un auteur que je suis dans sa carrière. Pour l’instant, en attendant la réouverture des librairies, je consulte les plannings des sorties à venir et je lirai sûrement Skulldigger + Skeleton Boy (par Lemire & Tonci Zonjic), ainsi que Colonel Weird: Cosmagog (par Lemire & Tyler Crook).
C’est surprenant : alors que quand Ennis se met à faire dialoguer ses personnages pour une longue explication finale statique, ça me saute aux yeux, là je n’y ai pas prêté attention.
Au départ je n’ai pas abordé le dessin de Rich Tomaso avec beaucoup d’enthousiasme. Mais au bout de ses deux épisodes je reconnais que son style collait bien au sujet dans le rapport entre le fond et la forme…
Celà-dit quand je dis « parfait de bout en bout » je pensais au travail d’Ormston. Ses personnages bien campés et son sens du détail, notamment sur les décors, m’ont totalement convaincu.
Tu es un vil tentateur si tu m’annonces qu’une des mini-séries sera illustrée par Tyler Crook (la rage intérieure qui est la mienne à l’idée que la publication VF d’HARROW COUNTY a été définitivement abandonnée…).
Effectivement Ennis n’est pas avare de parlotte. Mais là, j’ai vraiment eu l’impression de ne lire que ça du début à la fin. Il m’a manqué un truc.
Juste pour taquiner Présence : la parlotte qui conclut les séries de Ennis arrive souvent en épilogue d’un torrent d’ultraviolence, ce qui ne me semble pas du tout le propre de Lemire…
J’ai fini par m’y faire à ces séquences d’exposition d’Ennis, et il a fini par mieux les mettre en scène. Cela ne l’empêche pas de figurer dans mes scénaristes préférés.
Ah, j’avais aussi oublié de te demander :
Apparemment tu ne taris pas d’éloges sur la mini DOCTOR STAR. C’est vraiment si bien que ça indépendamment de la série principale ? Tu le recommanderais même à des lecteurs exigeants, chicaneurs et un peu chiants comme Bruce et moi ? 🙂
Pour développer un peu le jugement de valeur de Bruce que e partage totalement avec même plus d’enthousiasme, j’en garde le souvenir d’une histoire centrée sur le personnage, avec un parfum de nostalgie, et un regard adulte. Je sais qu’elle m’avait fait un fort effet émotionnel. La connaissance superficielle des autres personnages de l’univers partagé Black Hammer n’est même pas indispensable. Les dessins ont un goût de Guy Davis (artiste de la première saison de BPRD) très agréable, similitude renforcée par la colorisation de Dave Stewart. Donc, oui je prendrais le risque de le recommander à un lecteur comme toi. 🙂
Très bien Dr Star