Comic Con 2018 : Le Debrief

Comic con 2018

Un CONte rendu signé BRU(C)E LIT

La superbe affiche 100 % féminine  de Mahmud Asrar ! Même Ms Marvel est craquante ! (C) Mahmud Asrar

La superbe affiche 100 % féminine de Mahmud Asrar ! Même Ms Marvel est craquante !
(C) Mahmud Asrar

Avec le retour d’un Frank Miller en rémission et de pointures comme Neal Adams, David Lloyd ou Andy Kubert dont les X-Men m’auront tant fait rêver dans les 90’s, il était impensable que votre serviteur manqua cette édition du Comic Con qui, de mémoire de geek, aura battu cette année un record de fréquentation.  Avec, pour nouveauté cette année, l’enfin présence de Urban Comics qui jusqu’à présent boudait l’événement avec des séances de dédicaces de Joëlle Jones dont on n’aura fait que révérer son LADY KILLER et sa magnifique SUPERGIRL.  Le monde des conventions est ainsi fait : alors que Gail Simone passera sa journée seule attablée face au vide, elle qui enfila des perles précieuses au cou de Wonder Woman, Joelle Jones dont la carrière commence à peine sera inaccessible sur ses deux jours de présence. Nous y reviendrons.

Pour le moment, je suis sur le quai de ma gare en Yvelines avec ma fille à attendre le train qui nous amènera à Paris. Faut-il le souligner ?  la vie des franciliens tributaires des transports du commun, c’est aussi un enfer al Dante avec ses mantras débilitants (Un ticket acheté et le contrôleur devient ton allié….Raahhh, achevez-moi), ses protocoles punitifs (un passager malade en immobilise des milliers d’autres), son matériel taco-tac et sa communication Belivesque (en fait le train qu’on vous annonce depuis 1/2 heure, ben en fait, il existe plus !) : une fois de plus la SNCF et la RATP auront été à la hauteur de leur réputation underground de diminueurs de qualité de vie, avec pour impact direct,  une bonne heure de retard suffisante pour louper Joëlle Jones justement….

Mégalo, moi ?

Mégalo, moi ?

But, hey…Nevermind…Cette année, Bruce Lit a son passe VIP / presse ce qui lui aura permit de rentrer sous les vivats et tout dispo d’une mégalomanie mal contrôlée : ouais, on l’arrête à quelques stands, congratulations à ton équipe, et toi et toi et toi, même une vidéo; rougissements et bafouilles de remerciements, un coach en communication s’imposera l’an prochain ainsi qu’un nouveau portable pour de jolies photos. Toujours est-il que le pass press n’aura pas servi à grand chose cette année; car si les artistes sont toujours plus nombreux, la foule aura finalement permis très peu d’échanges, beaucoup moins que d’habitude en tout cas.

Rencontrer Neal Adams, celui qui aura propulsé les Xmen vers la maturité bien avant Claremont,  donné à Magneto son visage civil désormais inoubliable, ravi les Bat-Fans et émerveillé les lecteurs de SUPERMAN VS MOHAMED ALI avec sa cover aussi légendaire que celle de SERGENT PEPPER est là, étonnement plus accessible que…Joëlle Jones (ça passe pas…). Tellement accessible que c’en est confondant : on peut aborder cette légende vivante du comic book plus facilement que le vendeur de merguez-frites qui relègue le stand Delcourt au 1èr étage !

Neal et moi : la famille Adams !

Neal et moi : la famille Adams !

On arrive devant Adams un peu comme porté par un escalator automatique : un peu trop vite sans moyen de faire machine arrière. L’homme à défaut d’être chaleureux est très pro et souriant. Il peut : une signature et une photo, c’est gratuit, une autre signature plus une autre photo : 40€.  Certains y verront un racket institutionnalisé suffisant pour ne pas cautionner ce genre d’événement.  D’autres se rappelleront que les auteurs anglosaxons ne touchent aucun droits d’auteurs sur des personnages qui auront rapporté des millions aussi bien en papier qu’à l’écran.  Votre serviteur constatera lui, que le public aurait certainement casqué 40€ pour de beaux portfolios, commissions ou bouquins collector du maître. Et que le stand Adams se retrouvera bien vite en mal de serrage de pogne tout comme celui de Charles Soule dont le talent est surement enterré avec Wolverine, Daredevil et Cyclope ignoblement assassinés par ce tâcheron…Là, c’est lui qui paie…

A quelques mètres, une autre queue, cette fois des plus chaleureuses avec masques de V pour Vendetta : et pour cause, le vénérable David Lloyd, celui qui partage avec Alan Moore les lauriers de cette oeuvre culte dédicace le plus gentiment, humblement, tranquillement du monde… Après une bonne heure d’attente à dire des bêtises avec les copains, il est possible de passer un bon quart d’heure en toute quiétude avec le papa de -V.  Pour 8 €, Lloyd crayonne son personnage légendaire et se prête volontiers au jeu des questions réponses, même si le boucan alentour et Vincent Martini ex-Comixity et désormais à la tête de Comics Office  a jugé bon de se casser la voix juste derrière moi…

David Lloyd, le gentleman dessinateur...

David Lloyd, le gentleman dessinateur…

Donc, non, Lloyd n’en a pas marre de dessiner -V depuis 35 ans, non, il n’a pas de nouvelles d’Alan Moore, oui il a bien aimé le film même s’il n’en a pas retrouvé la richesse de l’oeuvre au noir qu’il aura illustrée et oui, il a adoré travailler avec Garth Ennis sur WAR STORIES, impressionné par sa culture historique et son écriture cinématographique.  Il finit, très touchant, par déclarer qu’il aura eu la chance de travailler avec deux des plus grands scénaristes existants. Notre séance Lloyd se termine : il nous donne un code d’accès pour sa dernière oeuvre online, offre un sourire craquant à ma fille qui admire son dessin quasiment la tête sur son épaule et se lève spontanément lorsque je lui demande une photo avec lui. Acte manqué, j’oublie mon sac et sa dédicace à ses pieds, histoire de revenir une heure plus tard haletant et d’avoir la surprise de voir ce gentleman me tendre mon butin qu’il avait mis de côté… V for David Lloyd !

Juste à côté du maître, l’artiste polymorphe Laurent Lefeuvre dont le croisement de chemin depuis deux ans est une routine des plus agréables. Lefeuvre est venu promouvoir son ATELIER WORKSHOP une volumineuse compilation de son travail personnel et de ses meilleures commissions, où l’on retrouvera la collaboration avec notre Figure Player Jean-Pascal Nguyen.

Snikt !

Snikt !

Toujours aussi affable, Laurent s’enquiert de nos mésaventures avec l’AFP tout en croquant un superbe Wolverine, un personnage que j’aime détester : trop souvent utilisé, sous la plume de Lefeuvre, Logan retrouve sa superbe, sa classe altière couplée à sa dangerosité animale. L’ironie est immense : à quelques mètres, alors que son petit porteflingue Charles Soule fait le pont, Wolverine revit sous le crayon du frenchie. La tentation est trop grande de ne pas le voir intégrer notre bibliothèque au côté du Sabretooth croqué par le papa de FOXBOY l’année dernière.  Un FOXBOY qui retrouvera le chemin des librairies dans le meilleur des cas en début 2019.

Pendant ce temps, on taille une bonne bavette avec Mikaël Gereaume, l’instigateur de KIRBY AND ME, qui outre le fait d’avoir été l’initiateur de ce projet Lefeuvre, a édité dernièrement le YOUNG ROMANCE de Jack Kirby et Joe Simon. Outre le fait de constater la passion intacte de Gereaume pour le King, c’est aussi l’occasion d’échanger avec lui sur les coulisses de Panini où il officie désormais : oui, Panini est conscient de son impopularité après des années de publications ératiques et de traductions moins extatiques et, oui, ils tentent de rattraper le coup. On est en tout cas accueilli chaleureusement au stand Géreaume-Lefeuvre, tellement qu’on y élit domicile pour y laisser une partie de nos affaires (bien pratique les mecs quand tu es chargé façon Cable, en bouquin à faire signer…Un peu comme quand tu es en concert dans la fosse, tu maudis ta doudoune et ton sac à dos qui pèsent une blinde).

Andy Kubert est venu les mains dans les poches : pas de dessins, de commissions ou de sketches

Juste en face, on fait signer le Mariage de Scott Summers et Jean Grey et FATAL ATTRACTIONS  à Andy Kubert.  Les fans n’ont que son Batman à la main. Là encore, on pourra déplorer que ces grands artistes signent à la chaîne en pilote automatique.  Kubert est en mode robot: pas de sketches, encore moins de commissions, pas de book, il signe gentiment, mais pas très bavard. On tente de le remercier pour avoir dessiné la scène si émouvante de Jean et de Xavier lévitant ensemble et son Iceberg surpuissant : il maugrée une réponse inaudible, se prête au jeu de la photo et puis….that’s itTous les suivants du monde devraient se donner la main, voilà ce que la nuit je crie dans mon débrief…..

But, hey, Nevermind, je reconnais Jean-Marc Lainé qui traîne dans le coin et l’alpague avec mon Bat-Grappin pour lui dire tout le bien que je pense de SES ANNÉES STRANGE  et de sa monographie sur FRANK MILLER : UNE URBAINE TRAGEDIE.  Un Miller qu’on aura encore loupé cette année puisque présent uniquement le vendredi et que les places pour obtenir sa signature se sont évaporées aussi rapidement que  la poudre dans un billet de 20 dollars….

Scott Summers vient de donner un coup de coude à ma fille !  En même temps, chuis pas de taille !

Scott Summers vient de donner un coup de coude à ma fille !
En même temps, chuis pas de taille !

La conversation démarre sur le maître et sur les accusations de radicalisme que Lainé souhaite replacer dans le parcours de Miller et la politique des Etats-Unis.  Lainé rappelle que les déclassés, les moins que rien au sens Macronien occupent une place importante dans l’oeuvre de Miller, ce qui lui vaudrait ici d’être plutôt classé dans l’aile gauche de la droite. Que désormais, soumise à la même colère post-attentats, La France peut sans doute mieux comprendre celle de Miller dans HOLY TERROR.   Alors que je situe le début du radicalisme de Miller aux abords de DKR avec ses flics, politicards et ses psys incompétents, Lainé nuance en rappelant qu’il y reste la figure de Jim Gordon et que la fin reste plutôt optimiste envers la jeunesse. Réunie en rond autour d’un Batman apaisé, on reste dans une organisation démocratique.

Pour Lainé, l’amertume de Miller est à situer dans ses mésaventures à Hollywood avec ROBOCOP perceptible dans SIN CITY on évolue désormais dans une jungle de petites frappes et de criminels en costards. La réplique du jour, alors que Lainé vient de sortir une mise à jour de URBAINE TRAGEDIE  : Merde, j’aurais dû mettre ça dans mon bouquin !

Gaudanio fait la grosse commission !

Gaudanio fait la grosse commission !

Stefano Gaudiano, l’encreur de Charlie Adlard pour WALKING DEAD vend des planches originales du comics à des prix raisonnables.   Il est facile de l’approcher, moins de discuter avec lui, tout concentré qu’il est sur une superbe Commission avec un Negan passé en mode Zombie.  A deux reprises, le timing ne sera pas favorable pour lui faire signer nos WD.

Il en sera aussi ainsi pour Olivier Coipel , une des stars de la journée. Quand on veut, on peut et le dilemme est vite réglé : ai-je vraiment envie de lui faire signer mon HOUSE OF M ? une histoire qui m’a toujours parue surestimée avec du Bendis à l’intérieur ? Nossir ! Et le même raisonnement s’appliquera à Terry Dodson pour qui j’avais ramené le SPIDERMAN/BLACK CAT de Kevin Smith mais pris d’assaut au stand Album Comics. A ce jour on cherche encore Dan Jurgens et David Hine.

Une autre pose Cosplay ?

Une autre pose Cosplay ?

Mine de rien, on est déjà là depuis deux heures, et il est temps de faire une pause Cosplay pour ma fille qui me suit stoïquement dans les couloirs bondés de la convention, prend les photos de papa avec ses potes et porte ses bouquins au besoin. Si l’on fait abstractions des Deadpool et des Spider-Man How Unoriginals, on y découvre des inédits : Sinestro, Rogue, Supergirl les terroristes de LA CASA DE PAPEL et surtout un Scott Summers des années Jim Lee.

Ne voulant pas être taxé de père maltraitant on n’assistera à aucune des conférences ni avant première préférant nous focaliser sur la rencontre des artistes et de la communauté geek. De ce côté là, c’est la fête : outre Marti et Grey Pigeon, on retrouve avec plaisir Sonia Smith et Dragnir, figures éminentes de la sphère sociale, Guillaume Prevost conférencier spécialiste de Jack Kirby,  on y croise des fans enthousiastes comme Maxence Van Der Stichelen, le trépidant Rebeu des bois, les youtubers Chris Stupnicki et  Mc Twhip sans son masque  et enfin le doux géant Commis des Comics devenu également éditeur de Snorgleux. On attend impatiemment qu’il publie la suite de JIMMY’S BASTARDS et de TEETH. L’homme est adorable et fan du blog, que demander de plus ?

Le génie de Charles Soule enfin reconnu....

Le génie de Charles Soule enfin reconnu….

Et bien, une excursion au stand Delirium avec Laurent Lerner qui vante à ses acheteurs ses Délirantes anthologies de JUDGE DREDD et RICHARD CORBEN ! L’homme vient de publier une réédition colossale de LA BALLADE DE HALO JONES de Alan Moore et Ian Gibson. Barbara Nosenzo qui en a assuré la colorisation est présente sur le stand. Un nouveau rdv est pris avec Lerner pour finaliser l’interview maudite de cet acteur majeur de la publication en France.

Et c’est le moment de conclure avec le stand Bliss Comics et notre ami Florent Degletagne à qui on claque la bise chaleureusement.  Que de chemin parcouru depuis notre rencontre il y a 4 ans à une conférence ! Degletagne continue d’éditer les Comics Valiant  en France avec un succès réjouissant et des nouvelles éditions de HARBINGER et ARCHER ET ARMSTRONG.

L adorable Pat Masioni

L’adorable Pat Masioni

Ce Comic-Con est un moment central pour ce jeune éditeur qui doit financer et organiser la signature des stars de cette année : Trevor Hairsine qui nous signe le 3 AMIGOS de JUDGE DREDD (non, ne pas évoquer DEADLY GENESIS…), Clayton Henry, Thomas Giorello et l’adorable Pat Masioni.

Nous discutons beaucoup de Joshua Dyssart l’auteur de HARBINGER et du passionnant SOLDAT INCONNU que le dessinateur Congolais a illustré.  Lorsque j’apprends que le duo s’est reformé avec Alberto Ponticelli pour URGENCE NIVEAU 3, un comics bouleversant et nécessaire sur la situation des civils en zone de guerre, je pousse un cri de joie ! Il s’agit d’un comic book uniquement édité en France, basé sur les carnets de voyages de Dysart en Irak, au Soudan et au Tchad. Un pari courageux lancé par Bliss Comics

La dédicace avec Masioni se passe tout en douceur et en français dans le texte and this is it ! Malgré la délicate attention de Degletagne à venir picoler backstage avec le staff et les artistes Vaillant, j’ai une mineure sur les bras et les sabotages ferroviaires à anticiper pour rentrer avec cette conviction toujours plus affirmée : dans cette édition ambitieuse, peut être trop du comic con 2018 (il faudrait effectivement un pass’ de trois jours pour en faire le tour, on a complètement loupé les signatures Glénat cette année !), les rendez-vous les meilleurs restent ceux de l’humilité et de la simplicité rencontrés au Stand Bliss, Snorgleux, Lefeuvre et Lloyd. Tout le reste….well…Nevermind !

Cest le pays joyeux, des enfants heureux, des monstres gentils....

C’est le pays joyeux, des enfants heureux, des monstres gentils….

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Triomphes et tragédies, les bides et les rencontres de Bruce Lit lors de cette dernière comic con, ce qu’il fallait retenir de cette édition 2018 à la une du blog.

La BO du jour : la grosse tête menace la taulier…Priez pour lui. Façon messe noire !

36 comments

  • Eddy Vanleffe....  

    week end sympa alors…
    bonne retrospective…
    triste pour Gail Simone…

  • Patrick 6  

    Un article qui me fait regretter de ne pas être sur Paris cette année (eheh il y a une Comics con à Tokyo le mois prochain !)
    D’après ton article j’ai l’impression que cette convention était mieux organisée que celle où nous avions été, je me trompe ?
    Par contre ton article ne dit pas s’il y avait des stands comics VO (on était proche du zéro la dernière fois).

    En résumé on vient pour voir de jolis cosplays (mention spéciale pour super girl) et obtenir des dédicaces, mais certainement pas pour acheter des comics…
    Me trompe-je d’éléphant ?

  • Présence  

    J’oublie mon sac et sa dédicace à ses pieds. – Je reconnais bien là le chef.

    Merci beaucoup pour cette visite par procuration, avec des photographies bien sympathiques.

    • Bruce lit  

      @Eddy : oui, c’est pas cool pour elle. Pour info, elle vendait ses scripts 15€…
      @Patrick : il y a avait un grand stand de comics VO juste à côté Neal Adams. Je ne l’ai pas consulté étant déjà assez chargé comme ça et avec un budget limité. Je ne sais pas si c’est mieux organisé. Plus ambitieux certainement.
      @Présence : dis toute de suite que je suis constamment dans la lune !

      • Eddy Vanleffe  

        15€ le script? je lui en aurais peut-être pris un…
        dans le monde que tu décrit, c’est l’une des seules que j’aurais voulu rencontrer…

  • Rom1  

    Visite par procuration sans le bain de foule que j’ai plaisir à lire en pleine perturbations ferroviaires (la Gare de Lyon a apparemment disjoncté…), il n’y a pas à dire il y a des constantes dans l’Univers ! 🙂

    Andy Kubert grand moment même si écourté, j’aurais imaginé la personne davantage accessible … Superbes photos, et souvenirs

    • Bruce lit  

      @Rom 1 : pleine perturbations ferroviaires (la Gare de Lyon a apparemment disjoncté… : du coup ma diatribe anti SCNF est plus que d’actualité. Bon courage à toi. Superbes photos…tu es gentil, je vais vraiment investir dans du bon matos l’an prochain

      @Tornado : je savais que ça te plairait. Des groupies, non…Développer des moments de starification : ben c’est tellement inhabituel. Le fait de poster des photos de soi (je déteste ça) permet cependant d’être visualisé et identifié. Donc,ça, quand tu n’as rien à « vendre », pas de stand, c’est gratifiant. Et surtout la fierté dans les yeux de ton enfant de voir son papa ainsi apprécié, ça vaut toutes les groupies du monde (même celles de Kiss).

  • Tornado  

    Ta retranscription de ta discussion avec David Lloyd vaut pour moi toutes les interviews du monde ! Clair, net et concis ! Et l’entendre dire que Moore et Ennis sont des deux des plus grands scénaristes vivants, c’est comme m’entendre dire que j’ai raison ! 🙂

    J’aurais aimé que tu développes davantage tes moments de starification personnelle. Y avait-il des groupies ? 😀

  • Matt  

    Sympathique compte rendu. Je dirais bien que tu as du courage pour aller dans ces trucs, mais sans doute n’as-tu pas cette réticence à plonger dans un bain de foule.
    Pour ma part je serais incapable de me rendre dans ces conventions. La perspective d’échanger 3 mots avec un artiste trop occupé n’est pas suffisante pour justifier les heures d’attente, le bruit et la fureur de gens qui se bousculent et grouillent comme des vers^^
    De plus je crois que je comprends les artistes qui signent en mode automatique. Ils font ça des heures sur des jours. ça doit être d’un chiant ! Ok ils sont célèbres et tout, mais ils n’aiment peut être pas non plus les bains de foule et les gens qui leur tendent des bouquins à signer à longueur de journée. Moi ça me gonflerait. Ce serait surement plus sympa d’être invité sur une scène avec des gens qui posent des questions avec un micro, et donc qui ne répèteraient pas 2 fois les mêmes questions.

    • Bruce lit  

      @Matt : Ce serait surement plus sympa d’être invité sur une scène avec des gens qui posent des questions avec un micro, et donc qui ne répéteraient pas 2 fois les mêmes questions. Attends de voir l’article de demain… 🙂
      Honnêtement les artistes viennent pour promouvoir leur travail et gagner de l’argent. Ils sont invités, nourris, logés dans un continent lointain (je parle des américains). Il y a pire…. Je me rappelle de JrJr en 98 qui ne réalisait pas d’être si aimé en France. David Lloyd n’a pas exprimé autre chose.

      @Eddy : pour être un ancien timide qui se soigne, je comprends tes appréhensions. Quand bien même les artistes ne m’interesseraient pas, c’est aussi un moment de Relations Publiques pour faire connaître notre travail, rencontrer la geekosphère (des gens que j’apprécie sincèrement). Je n’ai rencontré qu’une personne de ce milieu avec qui ça passe pas, ce n’est pas pire que de dire bonjour à un collègue qui te fait chier… Et puis, c’est vraiment magique de partager ça avec son enfant. La foule, bien entendu qu’elle est là, mais où que tu ailles, quoique tu fasses, il est toujours possible de trouver des îlots d’humanité aussi grande que celle de Tortue Géniale. C’est à la fois beaucoup et pas grand chose.

  • Eddy Vanleffe  

    J’ai pour ma part un mauvais mélange de timidité maladive, de fatalisme et d’impatience qui m’empêche de me déplacer dans ce genre de fiesta…
    je regrette parfois mais bon…
    et puis les personnes que j’aimerais vraiment rencontrer doivent se compter sur les doigts d’une main….
    Philippe Tome? Chris Claremont? Rumiko Takahashi ou Tsukasa Hojo… les autres sont morts ^^

  • JP Nguyen  

    Merci pour le CR. Pour être allé au Comic Gone cette année, (même si je n’y suis resté que 2 ou 3 heures), je réalise que ce type d’article est un peu contraignant à faire (que raconter, comment retranscrire les chouettes moments et ne pas noircir le tableau avec les moments plus bofs…)
    Je dois dire que je suis plutôt comme Matt et Eddy, à la base, je n’aime pas la foule et je préfère des échanges dans des ambiances plus feutrées. Mais en fait, comme le dit Bruce, avec un tel plateau d’invités, il y a forcément un auteur, à un instant t, avec lequel on peut avoir un vrai échange…
    La Comic Con de Paris semble avoir changé, pour le meilleur, il me semble que la première édition était plus rapportée comme « Pompe à fric » et pleine de hors-sujets… Ca me donnerait presque envie d’essayer de monter pour celle de l’année prochaine !

    • Bruce lit  

      @JP : la dimension financière est là. Mais relativisons : la BD est un art étendu au cinéma, aux jouets, à la papeterie. Le Comic Con n’en est qu’une facette. Où tu retrouves un éventail de gens du plus attachant au plus décérébré. Mais c’est aussi vrai en médiathèque ou au restaurant. Même Laurent Lefeuvre qui avait une opinion très tranchée sur l’event, a, je pense bougé de position là dessus (je l’ai gentiment chambré). J’ai plus qu’une bonne raison d’y aller. Pourquoi donc se priver de serrer la main de David lloyd ? La foule est bien plus supportable qu’un jour de grève, non ? 🙂

      C’est avec plaisir que j’aimerais partager ça avec vous in situ bande de geeks agoraphobes ! Il m’a été encore reproché de ne pas tenir un stand…

      J’en profite JP pour te féliciter : j’ai investi dans le bouquin Atelier Workshop. C’est bien évidement chouette de voir ça sur papier. Et j’admire ta capacité à adapter ton texte en anglais tout en alexandrins !

  • Tornado  

    Pareil pour moi : Foule = Satan. Et je n’aime pas du tout discuter avec des gens que je ne connais pas. Je ne sais jamais quoi leur dire. Je ne sais pas meubler une discussion et je ne suis pas du tout expansif parce que je déteste parler pour parler.
    Autour d’un verre dans une ambiance plus feutrée, comme dit JP, c’est tout de suite beaucoup mieux…

    Après, aller dans ce type d’endroit entouré de copains, en déconnant, pourquoi pas. Mais ce n’est pas une chose qui m’attire à la base, on va dire…

    Plus jeune, je faisait la queue des plombes pour avoir des dédicaces. Mais aujourd’hui, même pas en rêve ! 😀

    • Bruce lit  

      La queue maximum fut celle pour Lloyd : 45 minutes. Le reste du temps, c’est très rapide : 2 minutes pour Neal Adams.

  • JP Nguyen  

    Et au fait, Bruce, faut que tu montres le Wolverine que t’a fait Laurent Lefeuvre !

    • Bruce lit  

      @JP : Mince ! En plus c’était prévu ! Bon, j’ai viré la photo de Soule sans remords !
      @Matt : ah…j’ai pris l’habitude effectivement.

  • Matt  

    Et pourquoi on dit sketches maintenant ? Le terme croquis en français n’est plus à la mode ?^^

  • Manu  

    Merci beaucoup pour le compte-rendu et pour les photos. On a vraiment l’impression d’y être avec « Bruce reporter ». Mention spéciale pour la pitchounette qui t’a accompagné.
    La seule convention a laquelle je me suis rendu était au Toulouse Game Show pour aller voir Don Rosa et me faire dédicacer un des récents recueils de Picsou.
    Mais personnellement je ne recommencerai pas car moi j’étais avec deux préado qui n’était pas autant que fan que moi. je peux donc comprendre que ça dégonfle et de faire le pied de grue pour un truc qui ne les intéressait pas.
    je me mets également à la place de l’artiste qui doit rester et signer sans arrêt. Quand j’ai pu rencontrer donne Rosa j’ai essayé d’échanger un peu avec lui mais c’était déjà la fin de matinée : il fatiguait vite et se levait régulièrement pour aller prendre l’air et il disait ne pas trop supporter le brouhaha ambiant ( ce que je comprend tout a fait).
    il a quand même été super sympa et m’a proposé de prendre un des piments qu’il avait ramené et qu’il cultivait lui-même de son propre jardin.
    Tout ça pour dire que je comprends tout à fait les deux côtés : on a d’une part un artiste qui est énormément sollicité qui ne fait que signer et avec qui il n’est pas forcément facile d’échanger, et de l’autre la personne qui fait des longues files d’attente pour avoir un petit autographe et se sentir frustré de n’avoir que ça

    • Bruce lit  

      @Manu : Alan Moore a beaucoup écrit sur ce que tu décris et son refus de participer désormais à ce genre de manifestation (on le suivait jusqu’aux toilettes)…

    • Matt  

      Oui voilà c’est ce que je voulais dire moi.
      C’est quand même un travail à la chaine ce truc pour les artistes. Ils doivent contenter tout le monde et en même temps les gens qui patientent n’en ont jamais assez parce que poireauter 40min pour avoir une signature et un vague regard, c’est frustrant. Ils ont beau être payé…y’a un paquet de boulots payés qui ont des conditions de merde hein. Et qui rendent malades les gens.
      Je pense même que les mini festivals dans des villages paumés (même si c’est rare) ça doit être moins pénible.
      José Garcia est venu à un évènement cinéma à Beaurepaire par exemple (à peine 5000 habitants)
      C’est un mini truc souvent mal organisé et sans aucun moyens^^ (on emprunte une sono à une salle des fêtes, etc…)
      C’est pas là qu’on verra des artistes d’autres pays forcément mais d’un autre côté c’est vachement plus convivial.

  • JP Nguyen  

    @Matt : Jose Garcia ? Fallait inviter Luis Lopez en plus, et ça vous aurait fait un dessinateur comics !

    • Matt  

      Je pas comprendre. Y’a une blague ? C’est qui Luis Lopez ?
      C’est un petit événement cinéma qui se déroule chaque octobre je crois. Donc les invités sont…des acteurs ou réalisateurs. Pas forcément les plus connus^^ Mais certains jouent le jeu.

      • JP Nguyen  

        C’était une blague à deux balles : il y a un dessinateur de comics qui s’appelle Jose-Luis Garcia-Lopez.

        Après, si c’est un petit festival c’est normal que ce soit le pèze (Lopez) qui manque…
        Bon, allez, j’arrête 😉

  • Léo Deroclès  

    Hello,

    Et merci encore pour ton retour pour le moins submersif… Et pour une seule journée, c’était pas mal du tout !

  • Jyrille  

    Super compte-rendu ! Ton écriture est de plus en plus vivante et vivace je trouve, et il y a des piques et saillies toujours bien placées. J’adore.

    J’aime bien le fait que tu compares ça à un concert. Il y a apparemment une effervescence toute rock n roll dans ce genre de convention. Je n’en ai jamais fait, à part celles des Joutes du téméraire à Nancy, des conventions de jeux de rôles. J’aimais bien même si je me sentais un peu perdu de n’y connaître personne ou presque.

    Je ne connaissais pas Joelle Jones mais grâce à Christophe LeQ, j’ai lu une interview très intéressante de la dame. D’ailleurs tu cites beaucoup d’auteurs que je ne connais pas, ou seulement de nom.

    La BO : faut que je le réécoute, cet album. Mais franchement comment surpasser Paranoid ?

    Bonus : sachez que j’ai craqué pour L’âge d’or de Pedrosa, et j’ai bien évidemment pris le Batman White Knight (en couleurs). J’ai terminé le visionnage de la saison 3 de Daredevil version Netflix : arrêtez tout et allez-y immédiatement ! C’est basé sur Born Again et c’est la meilleure saison de la série, voire la meilleure saison de toutes les séries MARVEL de Netflix. Du coup j’ai recommencé la lecture de Born Again (je l’ai en VO).

    • Bruce lit  

      @Cyrille : c’est toujours plaisant de savoir que le style importe aussi, surtout que l’exercice impose de l’écrire en urgence. merci Cyrille. La review de DD Netflix est programée pour la semaine prochaine avec JP en teamup avec lui-même.
      @Leo : sans le sabotage de la SNCF, j’aurais pu en faire plus…

  • Tornado  

    @Jyrille : C’est rassurant ce que tu dis pour le Daredevil TV.
    Quant à moi j’ai lâché Punisher au 4° épisode. Si la série démarre bien, elle s’embourbe rapidement dans une ambiance hiératique et aligne les scènes qui ne servent à rien. Arrivé au 5° épisode, il ne s’est toujours RIEN passé. Le temps est devenu trop précieux pour que je le gaspille en m’évertuant à subir ce genre de choses. Autant aller à l’essentiel et ne pas hésiter à stopper ce qui ne me plait pas (tandis qu’avant je m’obligeais systématiquement à terminer ce que j’avais commencé).

    • Jyrille  

      Je comprends, personnellement je n’arrive pas à passer le cap de l’abandon. J’y reviens toujours pour finir à un moment ou un autre…

      Par exemple, l’épisode 5 du Punisher est pour moi essentiel. C’est là que l’action est la meilleure et que les personnages deviennent à la fois attachants et une vraie équipe (Punisher + Micro).

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